Quand tout se résume à l’argent…

mai 15, 2009 on 6:48 | In Best of, Coup de gueule, Economie, Incongruités | Commentaires fermés

L’économie française est en crise, des centaines de milliers de salariés connaissent le chômage, des millions le redoutent, des dizaines de milliers de chefs d’entreprise se battent désespérément avec une demande aux abonnés absents qui risque de les ruiner totalement

Certains segments de l’économie, et c’est fort heureux, ne sont pas touchés du tout. Ainsi toute la fonction publique, ou la santé

Cette crise est perçue, et, au plan mondial c’est largement vrai, comme ayant été d’origine bancaire, les banques ayant pris des risques fous avec l’argent des autres, leurs actionnaires, et aujourd’hui les contribuables. Aux banques s’ajoutent tout le reste du secteur financier, assureurs, capital risqueurs et hedge funds

Le moteur de cette crise, et notamment ce qui a poussé les acteurs financiers à ces prises de risque aujourd’hui si lourdement perdantes est la rapacité des individus à la recherche frénétique de rémunérations toujours plus importantes. Patrons, gestionnaires des fonds, traders n’avaient plus ni limites, ni modération.

Conséquence, les pertes abyssales s’accumulent, l’économie mondiale cale, l’angoisse monte, l’emploi plonge

Vous vous demandez: mais pourquoi JusMurmurandi nous débite-t-il ces évidences?

Travelling avant, en ce beau mois de mai.

Les banques mondiales, sauf exceptions, et assez rares encore, annoncent pour le premier trimestre 2009 de plantureux bénéfices. Milliards par ci et milliards par là. Symbole évident de leur rétablissement, non?

Pendant ce temps, les entreprises industrielles subissent des pertes massives, causées non par une mauvaise gestion, mais par des baisses de chiffre d’affaires qui flirtent souvent avec la barre des -25%, ce qui représente un vrai cataclysme.

Ce qui pousse JusMurmurandi à poser deux ou trois questions de simple bon sens

Pourquoi, si la crise mondiale a été causée par les banques, elles-même en crise, leur rétablissement ne rétablit-il pas celui de toute l’économie?

Pourquoi, si les marchés des entreprises non financières s’effondrent, avec les pertes résultantes, les marchés des banques ne s’effondrent-ils pas, leur permettant de sortir des profits importants en pleine tourmente économique?

Pourquoi les acteurs économiques relativement protégés demandent-ils à bénéficier d’avantages supplémentaires au moment où leur protection est déjà un avantage formidable?

Pourquoi, alors que souffle la tempête de la crise, tout le monde ne parle-t-il que d’argent, et personne de solidarité, d’éthique, de morale ou d’intérêt général?

Pourquoi, alors que la situation du plus grand nombre est atteinte ou menacée, n’entend-on qu’une seule clameur: « et moi? et moi? et moi? » et qu’un anathème sur les avantages des autres?

Les réponses à ces questions simples sont tellement violentes, jettent une lumière si crue sur notre société, et notamment que ceux qui ont représenté des « valeurs » sur l’échiquier politique ont remplacé l’épithète « morales » qui les qualifiait par « financières », que JusMurmurandi ne se sent pas le courage de les publier.

Plus désespérant encore, tous n’attendent qu’une chose: que la fin de la crise permette à la situation de redevenir « comme avant », avec, de préférence de solides et définitifs avantages arrachés au passage…

Oui, c’est la crise. Mais ses aspects financiers ne sont-ils pas que l’aspect le plus visible et le plus facile à réparer?

Inspecteur des Finances ou Inspecteur…. du Travail ?

mai 14, 2009 on 7:53 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

Le rapport d’activité 2008 de la Halde remis par son Président à Nicolas Sarkozy  est très intéressant.

Car s’il met en lumière le fait que cette haute autorité a été saisie beaucoup plus souvent que l’année précédente (+29%), plus de la moitié de ses requêtes n’ont pas été suivies d’effet pour cause d’irrecevabilité.

Là où JusMurmurandi est toujours aussi « amusé », c’est lorsqu’il lit les déclarations de Louis Schweitzer publiées dans un quotidien économique aujourd’hui.

Il affirme ainsi que « dans les PME, il y a encore à faire ».

M. Schweitzer a donc déjà oublié qu’il y a encore quelques semaines il était Président de Renault, certes pas une PME…et qu’il avait comme bilan social, entre autres, une fermeture d’usine particulièrement virulente.

Mais pas en France bien sûr, en Belgique, à Vilvoorde.

Ou encore que l’établissement modèle censé être représenté par le Technocentre de Guyancourt, et dont il fut le parrain, engendra des suicides qu’il semble avoir bien vite oubliés.

Alors vouloir donner des leçons de ressources humaines aux PME, ma foi, voilà qui ne manque pas de toupet.

Le clou, c’est qu’il est prévu que la Halde puisse faire des « descentes » dans les entreprises, comme les douanes par exemple. (Et au passage, on rajoute encore une couche de bureaucratie, spécialité française, pour encore un peu ralentir, entraver les efforts des Français qui travaillent.)

Car le Président de la Halde n’a pas de supérieur hiérarchique, un peu comme l’inspecteur du travail ne répond qu’au Ministre du Travail et pas au Directeur du Travail.

Louis Schweitzer est issu de l’ENA, Ecole Nationale d’Administration et en est sorti « dans la botte » (à l’époque il y avait encore un rang de sortie).

Il a donc choisi le corps d’élite, l’Inspection des Finances, ce qui lui permit d’accéder à des postes ministériels importants (il fut ainsi Directeur de cabinet de Laurent Fabius pendant ses trois ministères durant le premier septennat de François Mitterrand).

Finira t il simple inspecteur du travail ?

Brèves

mai 12, 2009 on 4:59 | In Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Les yeux plus gros que le réacteur ?

Sémantique

La grippe H1N1 aurait menacé de devenir une pandémie.
Au début, elle s’appelait grippe porcine.
Mais les éleveurs de porcs avaient peur que cela détourne les consommateurs de la viande de ce type de quadrupèdes.
Alors la presse s’est alors tournée vers la zone géographique d’où elle provenait, le Mexique.
Mais vous allez ruiner le tourisme dans notre beau pays, se sont exclamés les descendants de Moctezuma.
Alors aujourd’hui, où elle ne figure plus qu’en bas des priorités des journalistes, elle s’appelle tout simplement grippe A.
Est ce que l’on va faire comme pour les plaques minéralogiques françaises, où les automobilistes ont le choix de faire figurer le département d’origine ???

Sémantique – 2 Bel exemple de génération Mitterrand


  

Chez JusMurmurandi, on n’a pas de Rolex, n’en déplaise à Séguéla, et on survit très bien.

PAC = Politique Agricole Commune ou Piège A Cons ???

mai 11, 2009 on 5:58 | In Coup de gueule, Economie, Europe, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermés

Mise en place en 1962, la Politique Agricole Commune est destinée au sein de la Communauté européenne naissante de soutenir l’agriculture, de lui permettre de se moderniser afin d’être plus compétitive face à la concurrence, américaine par exemple

Mais c’était en 1962; et les choses ont bien changé depuis.

Sous la pression de l’Union Européenne, 26 des 27 pays (l’Allemagne a décliné l’invitation…)  qui la composent ont accepté de révéler la liste des principaux bénéficiaires de cette manne (=vos impôts) totalisant….50 milliards d’Euro

Sur l’ensemble des subventions, 700 privilégiés ont reçu plus de 1 million d’Euro, le pompon revenant à la société italienne Italia Zuccheri pour un montant total de 140 millions.

Donc on découvre avec intérêt qu’il ne s’agit pas uniquement d’agriculteurs, mais également d’entreprises.

Pour ce qui concerne les agriculteurs, JusMurmurandi reste sans voix qu’ils puissent recevoir de tels montants qui se montent à des millions d’Euro.

Et pour les entreprises (qui incluent des banques(???), JusMurmurandi est de nouveau pantois en écoutant la justification officielle bruxelloise expliquant qu’il s’agit, dans certains cas, de paiements uniques afin d’aider les réductions de capacités. Cas unique dans l’industrie.

On ne voudrait même pas imaginer ce que l’industrie automobile européenne, aujourd’hui à genoux, pour réduire ses capacités… Sans parler des autres pans de l’économie, pris dans la nasse du ralentissement économique et qui se trouvent eux aussi face à une surcapacité, au moins momentanée.

Dans la dernière scène du « Grand Blond à la Chaussure Noire », Bernard Blier entend avant de mourir la réponse de celui qui vient de le mitrailler pour savoir qui est vraiment le Grand Blond: « C’est un piège à cons, Monsieur ».

Il semblerait que l’on ait droit à un remake, autrement moins drôle.

La liste détaillée se trouve ici:

http://spreadsheets.google.com/pub?key=r5pIfU8L2VbV3FC8Ty684ZA&gid=1

Libertés, libertés…(3)

mai 6, 2009 on 7:31 | In Economie, France, Incongruités | Commentaires fermés

TF1 et M6 ont publié hier des chiffres de recettes publicitaires en baisse. La faute à la crise, bien sûr, mais pas seulement, car les chaînes de la TNT prennent une part de marché croissante de l’audience, et, partant, des recettes publicitaires.

JusMurmurandi rappelle les cris épouvantables poussés par l’opposition quand Nicolas Sarkozy a décidé de supprimer la publicité sur les chaînes publiques. La principale accusation était qu’il faisait ainsi un gigantesque cadeau aux patrons des groupe de télévision, à commencer par son ami Bouygues, propriétaire de TF1.

Imaginons que ceci n’ait pas été fait. Les recettes publicitaires auraient du par conséquent être partagées avec les chaînes publiques, et le déficit de TF1 et M6 eût été beaucoup plus grave encore. Et les chaînes publiques, pas les plus dynamiques, auraient été carrément menacées de mort. Que n’aurait-on pas entendu alors sur la façon dont Sarkozy tuait la liberté de la presse audiovisuelle, le pluralisme, et, pour tout dire, la République ?

Et on imagine aujourd’hui le soulagement des équipes de France Télévision et autres qui sont les seules à ne pas voir se profiler des mesures de compression de coût pour faire face à la baisse des recettes. On aimerait qu’elles, qui ont été si virulentes à dénoncer la mesure présidentielle, fassent aujourd’hui acte de contrition. Mais quelque chose dit à JusMurmurandi que ce n’est pas vraiment la peine d’attendre, tant c’est peu susceptible d’arriver.

Peut-être Ségolène Royal voudra-t-elle demander pardon pour elles ?

Libertés, libertés…(2)

mai 6, 2009 on 7:13 | In Coup de gueule, France, Incongruités | Commentaires fermés

La gauche et l’opposition à Sarkozy ont massivement signé une pétition de soutien au site Internet Mediapart, qui est traîné en justice par François Pérol et les Caisses d’Epargne. Cette pétition, signée entre autres par Ségolène Royal, François Bayrou, Martine Aubry, Daniel Cohn-Bendit, Marie-George Buffet, Olivier Besancenot (on ne peut que s’interroger que l’absence parmi les signataires de Dominique de Villepin, qui en matière d’opposition à Sarkozy, est un maître), déplore le « harcèlement judiciaire » que constitue cette plainte en diffamation, qui fait suite à 10 autres portées l’année dernière par la banque contre le site. Elles soulignent le « mauvais coup contre la liberté de l’information ».

JusMurmurandi voudrait rappeler à cette gauche l’usage qu’elle fait elle-même des tribunaux quand la presse lui déplaît. Notamment Ségolène Royal, quand elle attaque la presse pour lui avoir prêté des propos particulièrement durs à François Hollande au moment de leur séparation, ou pour avoir publié des photos de son nouveau couple.

Cette gauche se voilerait-elle la face pour ne pas voir que tout ce qui est publié n’est pas vérité d’Evangile? Comme un certain SMS de Nicolas Sarkozy à son ex-femme Cecilia « dévoilé » sur le site Internet du Nouvel Observateur? Sauf qu’il n’a jamais existé… Le site Mediapart a été créé et est animé par Edwy Plenel, qui fut gravement mis en cause dans un libre appelé « la face cachée du Monde », qui alléguait qu’il avait, disons, « pris des libertés » avec la vérité. Est-ce cette liberté qu’ils appellent liberté de la presse? Et le Monde, dont Plenel était le cheville ouvrière rédactionnelle s’est-il privé d’attaquer le livre et ses auteurs en justice?

Cette gauche aurait-elle oublié qu’une presse sans frein ni contrôle judiciaires peut faire des ravages? Aurait-elle oublié Roger Salengro?

Libertés, libertés… (1)

mai 6, 2009 on 6:54 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités | 4 Comments

Une liste d’artistes de gauche (oui, je sais, c’est presque un pléonasme) déplorent que la gauche politique s’apprête à voter contre la loi HADOPI. Comme cette loi a pour but de lutter contre le pillage de ces artistes par un téléchargement gratuit et illégal de leurs œuvres, on les comprend.

Un artiste qui gagne de quoi vivre gagne aussi sa liberté d’expression. Un artiste qui meurt de faim n’est plus ni artiste, ni libre, ni de gauche. Ce n’est plus qu’une victime des pirates du Net.

Et la liberté de chanter, de jouer, de tourner, de critiquer, et d’en vivre, c’est aussi une part essentielle de notre liberté, si chère -en paroles au moins- aux « forces de gauche ».

Les hommes et femmes politiques de gauche auraient-ils tous oublié ce qu’ils doivent aux chanteurs de gauche, aux cinéastes de gauche, aux écrivains de gauche, aux pamphlétaires de gauche? Oublient-ils comment on appelle les sociétés qui ne font pas aux artistes des conditions de vie acceptables?

Tout cela parce que les internautes pirates sont des électeurs et de futurs électeurs? Ou parce que s’opposer à Sarkozy est plus important que soutenir l’art et la liberté?

Amusant de voir la droite se placer en défenseur des arts et des valeurs, et la gauche en apologue du laisser-faire économique.

La Star’Ac ou le Loft?

avril 30, 2009 on 7:41 | In France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | 1 Comment

Vous connaissez tous ces programmes de télé-réalité, qui nous donnent le sentiment de vivre « en direct » les « drames » de la vie d’aspirants stars. Pendant ce temps-là, les Français (ceux qui regardent, en tout cas), se font leur opinion et votent, d’abord pour éliminer les candidats, puis pour choisir le gagnant.

Mais il y a une différence de base entre le Loft et la Star’Ac. Le Loft est censé rassembler des jeunes gens « comme tout le monde » qui se montrent dans une sorte de « vie de tous les jours », alors que la Star’Ac est censée réunir des talents de stars en devenir qui se produisent sur scène.

Vous ne voyez toujours pas où je veux en venir? Une femme, qui se pense intensément comme une star en devenir, et fait comme si la vie de tous les jours était, en permanence, une scène? Un homme qui se montre comme un Français comme tout le monde (il est professeur, aussi charismatique qu’un café-crème refroidi et un peu bègue), mais qui se verrait bien gagner la partie lui aussi?

En dépit de leurs différences, leur problème est bel et bien le même. Sont-ils à la Star’Ac ou dans le Loft?

Ségolène Royal a perdu la Présidentielle, mais elle a la certitude qu’elle aurait pu gagner, comme l’ont laissé à penser les sondages pendant des mois, et que, forte de cette expérience, elle gagnera la prochaine fois. D’où son attirance pour la Star’Ac, comme son apparition au Zenith. Mais pour autant, on en gagne pas sans supoprters et fans. Comme elle n’a pu prendre le contrôle du PS, elle évolue à la marge, en franc-tireur. Et lasse ses propres amis, comme Manuel Valls, qui vient de quitter son courant, et Vincent Peillon ou Gérard Collomb, qui prennent leurs distances. Elle devrait savoir que, si son mentor François Mitterrand a lui aussi agi en star, c’était en ayant d’abord solidement verrouillé le parti auquel il était adossé.

François Bayrou, lui, n’a pas perdu la Présidentielle, il a failli la gagner. Car qui sait ce que sa présence au second tour, ce dont il est passé près, eût pu donner comme résultat. Lui aussi pense que, fort de l’expérience décevante que les Français auront fait de Nicolas Sarkozy comme Président, il gagnera la prochaine fois. Doù son opposition systématique à celui-ci comme moyen de gagner l’unique combat qui l’intéresse. Ce qui lasse ses propres amis et réduit le MoDem, ex-UDF, qui fut autrefois le 3e parti de France par le nombre d’élus, à un club d’intimes, comptant notamment 4 députés.

D’où la tentation de Ségolène et Bayrou de se rapprocher pour abattre, sous les coups conjoints de la Star et de l’homme comme tout le monde, celui qu’elle considère un peu comme un imposteur qui lui a volé une victoire qui eût du lui revenir, et celui que lui considère, il l’écrit dans son dernier ouvrage, comme de la graine de dictateur. C’est-à-dire, bien sûr, Nicolas Sarkozy.

Cette union, qui a déjà failli se faire entre les deux tours, est quand même surprenante, entre un homme exigeant et austère issu de la droite conservatrice, et une socialiste mitterrandienne et populiste tendance paillettes. Car la seule chose qui les rassemble est le désir d’abattre le Président pour mieux le remplacer.

Et le revoilà maintenant à se demander si, pour les européennes ou les régionales, une alliance n’est pas une bonne idée. Peu importe que Bayrou puisse entraîner un parti sans personne et que Royal ne puisse entraîner un parti avec personne.

Le problème, c’est que l’élection présidentielle se joue à deux en finale. Bayrou et Royal, même dans leurs rêves les plus fous, n’imaginent pas que Sarkozy puisse ne pas être au second tour. Ils se battent donc bel et bien pour un fauteuil pour deux. Et leurs combinaisons d’aujourd’hui annoncent les trahisons de demain.

C’est pas du beau, du vrai, la télé-réalité?

François Bayrou

Ségolène Royal

Comment trouver des chercheurs pour aller manifester ?

avril 28, 2009 on 10:15 | In France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

Ils n’étaient plus que 2.000 chercheurs, enseignants et étudiants à manifester aujourd’hui à Paris contre la réforme de l’enseignement.

Il est temps qu’ils cherchent des relais de croissance.

Parce que ne trouver que deux mille personnes pour aller manifester, c’est manifestement qu’ils ont mal cherché.

A moins que la raison de leur manifestation ne trouve plus d’écho chez les étudiants et autres enseignants, qui seraient donc plus occupés à chercher, à enseigner qu’à manifester ?

Cela voudrait il dire que le Gouvernement ne devra pas chercher à céder, puisque les opposants sont si peu nombreux.

A force de chercher à trouver un compromis toujours meilleur , ils ont fini par trouver porte close au sein même de leur mouvement.

Une chose est sûre: JusMurmurandi se dit que pour qu’il ne se trouve que 2.000 personnes pour descendre dans la rue, c’est que le mouvement arrive à sa fin.

Et que pour ces manifestants, il est temps de tirer les enseignements de cette échec.

Adecco ad hoc et Pôle Contre-Emploi

avril 28, 2009 on 7:01 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

La situation est simple: il y a aujourd’hui une forte augmentation du chômage en France. De ce fait, il faut plus de gens pour « traiter » les chômeurs. Les inscrire, les recevoir, les conseiller, les aider à retrouver un emploi, leur verser des indemnités. Ce sont les missions confiées à ce qui s’appelaient l’ANPE et les ASSEDIC, aujourd’hui fusionnées dans Pôle Emploi.

Comme il y a, donc, une forte augmentation du nombre de chômeurs, il y a une forte augmentation de la charge de travail à Pôle Emploi, qui n’est pas en état de l’assumer. D’où des personnels surchargés, des dossiers et des gens en attente, bref l’Administration sous son mauvais visage, tant pour ses employés que pour les administrés.

Dans le même temps, s’il y a plus de chômage, c’est qu’il y a moins d’emploi, comme eût dit M. de la Palice. Et quand il y a moins d’emploi, les premiers à en pâtir sont les emplois intérimaires, dont la suppression ne coûte quasiment rien, à la différence d’un plan social et de licenciements. De ce fait, les agences d’intérim, face à un marché en baisse de quelques 40%, ont des personnels notoirement sous-employés.

C’est là qu’intervient François Davy, Président de la société d’intérim ADECCO, et c’est aussi simple que 2 plus 2.

Les personnels des sociétés d’intérim connaissent bien le marché de l’emploi et les entreprises, puisque placer des gens est leur gagne-pain quotidien. Pôle Emploi n’a pas assez de personnels pour tenter de placer tous les demandeurs d’emploi. Adecco et ses confrères ont trop de gens par rapport au travail à réaliser.

D’où l’idée de François Davy que Pôle Emploi « fasse appel » (vous noterez le recours aux guillemets) aux sociétés d’intérim pour les aider à placer plus de demandeurs d’emploi.

Ce qui aurait en outre l’avantage d’éviter que ces sociétés d’intérim ne recourent à des plans sociaux massifs pour s’alléger de leurs propres personnels inoccupés.

C’est du bon sens à l’état pur.

Çà n’a donc aucune chance d’arriver. Ou, au mieux, trop tard, compte tenu du nombre incalculable d’obstacles à surmonter, corporatistes aussi bien qu’administratifs.

Les syndicats de personnels de Pôle Emploi qui hurleraient à la privatisation déguisée et rampante de leur métier, aux cadeaux faits aux patrons, à la casse du service public. Les personnels eux-mêmes qui ne voudraient surtout pas qu’on leur enlève leur surcharge qui leur permet de se plaindre, de n’être pas responsables du chaos et de négocier, le moment venu, des avantages sonnants et trébuchants. La gauche qui démontrera le manque de moyens pour ce service vital, et dénoncera la catastrophique fusion ANPE ASSEDIC. Et surtout, personne n’a envie que qui que ce soit puisse comparer les performances du service public (Pôle Emploi) avec celles du privé (sociétés d’intérim).

Si vous vous demandez quel est donc le mal français, en voici un bon exemple.

Dans le même temps, l’Administration Obama mène tambour battant la tentative de restructuration de l’automobile américaine. Il faut obtenir des concessions des syndicats en contre-partie d’actions de Chrysler et GM, et donc transformer les ouvriers en actionnaires. Il faut transformer les créanciers en actionnaires, en contrepartie d’abandons de créances. Le tout largement financé par de l’argent public. Le mélange des genres est complet, dans l’espoir de servir l’intérêt général.

L’intéret général aux USA, censément ultra-libéraux, et les intérêts catégoriels en France, théoriquement détentrice d’un modèle social exceptionnel et compassionnel?

JusMurmurandi compare et pleure.

N’est pas Joffrin qui veut, même pour (la) Libération

avril 27, 2009 on 7:14 | In Best of, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, Poil à gratter | 2 Comments

Jules Joffrin, homme politique du 19ème siècle qui a sa station de métro à Paris dans le 18ème arrondissement, a courageusement combattu pour la France lors de la guerre de 1870 contre la Prusse.
Il est élu en 1889 comme parlementaire socialiste.
Est ce le point qui le fait ressembler à Laurent Joffrin, Rédacteur en Chef du journal Libération ? Sont ils parents ? JusMurmurandi ne sait répondre à cette question.

Par contre tous les deux sont des combattants.

Laurent utilise sa plume acerbe pour combattre l’ennemi du moment, Nicolas Sarkozy.

Ainsi il l’attaque bille en tête en janvier 2008 lors de la cérémonie des vœux à la presse du Président de la République.
Et cela se passe mal, car la question, audacieuse, impertinente, exagérée, outrancière même suscite une réponse cinglante du Président de la République.

Ecoutez plutôt.


Nicolas Sarkozy Liberation Reglement de Comptes

On comprend dans ces conditions que Laurent Joffrin ait voulu se venger de cette humiliation publique, devant 600 confrères du monde entier.
Il est patient, Laurent Joffrin, attendant jusqu’en avril de cette année, pour « se faire » le Président.
Et il tient son scoop.
En off, Nicolas Sarkozy, d’après les témoins présents (JusMurmurandi n’y était pas…), répondant à Henri Emmanuelli qui disait que José Luis Zapatero n’était pas très intelligent, lui aurait dit que si c’était le cas, au moins il avait le mérite d’avoir été élu deux fois, alors que l’on connaissait des personnes elles réputées comme très intelligentes qui n’étaient pas arrivées au deuxième tour de l’élection présidentielle.

Et Joffrin de mettre en première page de sa feuille de chou et sans avoir été présent lui même que Sarkozy jugeait Zapatero comme pas très intelligent.
Et la presse espagnole de reprendre la chose à la veille d’une visite dite d’Etat (donc de la plus haute importance) du Président à Madrid.

Zapatero est un homme subtil. C’est ainsi qu’il fait remettre à Sarkozy la plus haute décoration de l’Espagne à son « ami ».
Probablement aussi pour remercier la France dans son aide efficace à combattre l’ETA, ou encore pour avoir soutenu la participation de l’Espagne au G20.

Toujours est il que cette marque d’amitié arrive à point nommé pour faire dégonfler la baudruche Joffrinienne reprise par la presse espagnole.

Car pour ce pauvre Monsieur Joffrin, JusMurmurandi ne peut qu’éprouver sympathie et compassion.
Etre de gauche et travailler pour un Rotschild, déjà cela doit être difficile.
Mais rien à côté du fait que Libération, et malgré tout le « talent » de Laurent Joffrin, reste chroniquement déficitaire.

En 2009, après un exercice 2008 à nouveau en perte, le journal en est donc réduit à faire appel au fond de soutien (de 600 millions d’Euro) à la presse quotidienne mis en place…par Nicolas Sarkozy.
Pauvre Laurent Joffrin, comme cela doit être dur, pénible, humiliant de devoir mendier de l’argent à celui que l’on semble haïr avec passion !

Laurent Joffrin

Laurent Joffrin

Tapie à la Société Générale?

avril 27, 2009 on 9:06 | In Economie, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermés

Ce matin livre son lot « d’informations » boursières, avec le pourcentage habituel de rumeurs, les quelles font décaler les cours à la hausse ou à la baisse, selon leur orientation. Mais pas selon leur crédibilité.

Car la première rumeur concerne une possible prise de contrôle du Club Méditerranée par Bernard Tapie. Or celui-ci a beau avoir touché un chèque pour solder son roman-feuilleton avec le Crédit Lyonnais, celui-ci se monte à 40, voire 80 millions d’euros pour les plus optimistes. Or le Club Med, c’est plus, beaucoup plus. Malgré une baisse de plus de 70% du titre, sa capitalisation boursière est « encore » de 227 millions d’euros. Donc trop cher pour Tapie, sauf pour lui à monter une opération avec fort effet de levier comme il l’avait fait « à l’époque » pour Adidas. Sauf que l’époque a changé, les banques sont terriblement frileuses pour cause de crise. Imaginer qu’elles prennent des risques pour financer avec levier une prise de contrôle du sulfureux Tapie sur le Club Med, qui lui-même ne va pas fort pour cause de crise mondiale, ce n’est plus du levier, mais bel et bien de la lévitation…

En attendant, fort de cette rumeur, le cours de l’action Club Med prend 10% à l’ouverture du marché. Merci Nanard!

Rumeur en sens inverse à la Société Générale. Libération, dans un article long et documenté, indique que sa filiale SGAM AI aurait perdu entre 5 et 10 milliards d’euros sur une prise de risque massive, à contretemps du marché. Et accuse ni plus ni moins la banque d’avoir caché et maquillé ces pertes dans ses comptes. La banque, bien évidemment dément et dit que le journaliste confond tout. En attendant, le titre SocGen baisse nettement plus que le marché aujourd’hui.

Comme quoi, comme au Club Med, la rumeur fait le prix en dehors de toute histoire de crédibilité. Car, que la banque ait perdu entre un et deux Kerviel sur des investissements très risqués, c’est possible. Ce sont eux après tout, qui ont donné au monde le Kerviel comme unité de comptes de pertes bancaires (un Kerviel, JusMurmurandi le rappelle,vaut aux alentours de 5 milliards d’euros. Ou plutôt, il ne les vaut pas, il les coûte, ce qui n’est pas la même chose). Cela signifierait la porte pour Bouton, Oudéa et quelques autres, un renforcement de l’Etat au capital, mais enfin ils ne seraient pas seuls dans une galère pareille.

Mais en revanche, que la banque maquille sciemment ses pertes et ses comptes pour de tels montants, c’est plus improbable. D’abord parce qu’alors, la porte pour les dirigeants ne serait plus seulement celle de la banque, mais aussi celle du quartier VIP de la Santé. Et que cela mettrait en cause les auditeurs et instances de contrôle, qui sont, par les temps qui courent, encore plus frileux que des banquiers au moment de prêter à Bernard Tapie pour qu’il prenne, à crédit, le contrôle du Club Med.

Bref, JusMurmurandi ne croit pas vraiment aux deux informations qui font l’objet de rumeurs.

Mais, puisqu’il suffit d’en lancer une pour lui donner une réalité, et puisque la rumeur Tapie fait remonter le cours du Club Med, qui en a bien besoin, et que celui de la Société Générale en a aussi besoin., il est logique de dire que Tapie va prendre le contrôle de la Société Générale. Il ne fait pas partie de l’establishment, ce qui lui permettra de « faire le ménage » sans indulgence corporatiste ou élitiste. Il va remotiver les troupes. Il va occuper le devant de la scène médiatique. etc… etc…

Maintenant il n’y a plus qu’à attendre la remontée du titre Société Générale…. dont JusMurmurandi ne possède aucun, bien entendu….
Daniel Bouton
Bernard Tapie

L’Europe? l’Europe? l’Europe?

avril 26, 2009 on 8:05 | In Coup de gueule, Europe, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Il est loin, le temps où le Général de Gaulle mettait trois points d’exclamation tant l’idée de l’Europe était une évidence qu’il fallait transformer en réalité. Aujourd’hui voici, sur trois dossiers importants, trois points d’interrogation. Où donc est passée l’Europe, à la veille d’élections qui renouvelleront son Parlement?

L’Europe de la relance?
Pas de plan commun, juste une déclaration d’intention, non mise à jour, sur un pourcentage de PNB à dépenser. Pas de méthode, entre relance des investissements et coup de pouce à la consommation. Pas de co-ordination avec les critères de Maastricht, ce qui conduit à ouvrir une procédure pour déficit excessif contre ceux-là mêmes qu’on vient de pousser à ouvrir les vannes. Et surtout, aucun projet européen, qui aurait pu être adossé à un grand emprunt. Même l’Europe centrale et orientale, qui souffre beaucoup plus que les pays occidentaux, n’a trouvé que des paroles d’encouragement à Bruxelles tandis que les actes du genre sonnants et trébuchants venaient du F.M.I.. Et la BERD? Et les fonds de convergence? N’y avait-il rien à faire pour, par exemple, préparer l’avenir (reconversion des chômeurs, formation, nouvelles technologies, infrastructures, énergies vertes)?

L’Europe des valeurs?
JusMurmurandi a déjà dénoncé le scandale de la participation partielle à la sinistre pantalonnade de Durban II. La conférence de Genève, sous l’égide de l’ONU, qui a servi de porte-voix aux débordements de nations qui ont réglé leurs comptes aux Occidentaux et à Israël par ce biais, le plus souvent au mépris total de ce qui se passe chez elles. Plus que jamais, la phrase de Kissinger « quand je veux appeler l’Europe au téléphone, il n’y a pas de numéro » grince juste.

L’Europe de l’énergie?
La conférence de Sofia vient de prendre fin, qui réunissait une trentaine de pays désireux de consolider et de sécuriser l’approvisionnement en gaz de l’Europe, malené ces dernières années par le conflit russo-ukrainien. Notamment grâce à deux projets de gazoducs, South Stream, mené par la Russie mais passant au sud, donc évitant le « problème » ukrainien, et Nabucco, reliant la mer Caspienne à l’Europe en contournant la Russie par le sud, un projet qui n’a donc pas les faveurs de Moscou, qui verrait son monopole amoindri.
La conférence a, là encore, été généreuse en paroles, mais de décision, point. Notamment sur les financements qui font défaut. Inutile de dire que ces investissements pourraient contribuer à relancer des économies d’Europe centrale qui en ont bien besoin. Mais la preuve de la non-importance de cette conférence est que Vladimir Poutine ne s’est même pas dérangé. C’est dire…

Une Europe qui n’a ni relance, ni valeurs, ni énergie. Dans le même temps, Martine Aubry lance la campagne du PS sur le thème d’ « une Europe moins féroce ». De la férocité? Où donc en a-t-elle vu dans ce qui précède? Chez le si inerte M. Barroso? Au passage, cette Europe de la libre concurrence au sein du Grand Marché Unique à un père. Un Président de la Commission autrement plus inspiré et moins insipide que M. Barroso. Celui qui a donc donné a tonalité dénoncée comme « féroce » par Martine Aubry n’est autre que Jacques Delors. Lequel est le père de Martine. Dénoncé par sa fille, mais où donc va le monde?

Lequel Barroso viendrait semble-t-il de se faire redésigner comme futur Président de la future Commission, dans des négociations obscures dont l’Europe a le secret.

Visiblement, l’Europe du plus petit dénominateur commun a encore de beaux jours devant elle, et son téléphone ne risque pas de s’incarner un jour prochain. Comment s’étonner si la participation à ces élections est elle aussi son plus petit dénominateur commun?

M. Barroso, prenant un grave problème à bras le corps

Chiffres impensables

avril 25, 2009 on 7:39 | In Economie, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermés

Chine
En mars, le marché des voitures neuves en Chine a absorbé 735.000 voitures, et le marché américain « seulement » 657.000, ce qui fait du marché chinois le premier de la planète. Autant pour ceux qui pensent que la Chine est tout juste bonne à produire à bas coûts pour l’exportation, car ces voitures sont toutes pour le marché intérieur.

Espagne
L’Espagne a atteint 4.000.000 de chômeurs en mars, soit un taux de 17,6% de la population active. Un taux jamais vu depuis 1976. Pour relativiser ces chiffres, ce sont des chômeurs plus nombreux que partout ailleurs en Europe occidentale, dont l’Espagne n’est « que » le 5e pays, y compris qu’en Allemagne, qui a pourtant une population quasiment double. L’augmentation du nombre de chômeurs en 12 mois, soit 1,84 millions de plus est, à elle seule, quasiment l’équivalent des deux tiers du chômage total en France. Il est à noter que l’Espagne, portée par les investissements étrangers et une frénésie immobilière, a eu une croissance sur 20 ans très supérieure à la moyenne de l’UE. Imitant en cela l’Irlande, surnommée le « tigre celtique ». Il semble bien que la ressemblance en phase de haut de cycle continue en phase descendante (on a envie de dire plongeante).

France
L’inflation devrait être négative sur 12 mois en France pendant quelques mois (elle n’est déjà plus que de 0,6%). Ceci sera du avant tout à la baisse du prix des matières premières, mais aussi aux efforts de tous les producteurs et distributeurs pour accrocher les clients à l’aide de prix « sages ». Une inflation négative, c’est du pouvoir d’achat pour tous, ce qui devrait en toute logique réjouir les Français. C’est aussi une opportunité mathématique de baisser le SMIC, ou de ramener à 0 la rémunération du livret A. Parions qu’aucune de ces 3 possibilités ne se matérialisera.

Mexique
Une grippe porcine a déjà fait 60 morts humains. On se souvient de la grippe aviaire, et son virus H5N1. Le virus d’origine porcine est beaucoup moins souvent mortel, mais il a un « avantage » dramatique: la contamination interhumaine, d’homme à homme. Ce qui fait que, en dépit de sa plus faible morbidité que le H5N1, le nombre de morts croît beaucoup plus vite qu’avec la grippe aviaire, qui ne se transmet qu’au contact d’oiseaux infectés. On se souvient aussi des milliards de dollars dépensés pour prévenir une pandémie planétaire issue de cette grippe aviaire, à la mesure de la grippe espagnole qui, dans les années 20 avait tué plus que la première guerre mondiale. Se prémunir contre la grippe aviaire et succomber (ce n’est heureusement pas encore le cas, mais l’OMS se déclare « très inquiète ») à une grippe porcine, cela ne vous rappelle pas la situation des marchés financiers, qui croyaient se prémunir contre le risque grâce à tous les nouveaux produits dérivés, structurés et autres, mais qui au contraire se sont révélés toxiques?

Nous sommes tous des victimes! Tous, non, car un homme seul résiste…

avril 22, 2009 on 8:20 | In Coup de gueule, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

Il y en a marre! Il y a quelques semaines, JusMurmurandi mettait en avant à quel point se poser en victimes permettait à certains de se croire le droit de faire n’importe quoi. Depuis, les exemples se sont multipliés jusqu’à l’indécence la plus totale.

Indécent (le mot est faible), le lamentable Ahmadinejad quand il se pose, avec tous les musulmans, en victime de la création de l’Etat d’Israël. Comment cela a affecté l’Iran, qui n’est ni arabe, ni sémite, ni voisin, nul ne le sait sauf lui. Si le seul grief qu’il a contre Israël est que celui-ci ne traite pas les Palestiniens, ses frères musulmans, comme lui, Ahmadinejad le voudrait, alors tout l’Occident est aussi coupable qu’Israël. Il faudrait quand même lui rappeler que l’Islam n’est pas un, mais pluriel, que les guerres entre sunnites et chiites ont fait infiniment plus de morts qu’entre juifs et arabes, et que la dernière guerre qui ait impliqué l’Iran était avec son voisin irakien, sémite et arabe. Une victime, Ahmadinejad?

Indécents, les employés de GDF et EDF qui coupent le courant pour obtenir de meilleurs salaires alors qu’ils sont, par construction, dans ces entreprises où règne la garantie de l’emploi, les seuls Français avec les fonctionnaires à n’être absolument pas touchés par la crise. Des victimes, les gaziers et électriciens? Qu’ils en parlent aux licenciés de Continental ou de Molex, et ils devront la ramener un peu moins. Lesquels futurs ex-employés se croient le droit de faire n’importe quoi, comme de prendre des otages et casser une sous-préfecture au nom de leurs droits de victimes. Sans se rendre compte qu’ils dégoutent absolument tout repreneur potentiel de leurs sites et tout investisseur sur leur bassin d’emploi. Qu’ils se souviennent que les principales victimes du combat jusqu’au-boutiste des Lip à Palente ont été les ouvriers eux-mêmes, qui se sont rendus inemployables par leur extrémisme.

Indécents le commentaires anxiogènes des médecins qui s’élèvent contre la loi Bachelot de réforme le la santé. Les faits sont clairs, même si ces mandarins veulent les dissimuler: le système de santé français est l’un des plus chers au monde (le second en pourcentage du PIB après les USA), sans bénéfice de santé ou de confort visibles par rapport à son voisin allemand, moins cher d’un quart. Et si la santé coûte de plus en plus cher, poussée en avant par le vieillissement de la population et les thérapies nouvelles très onéreuses, c’est un argent qui se retrouve dans les poches de la profession médicale au sens large, qui ne connaît pas la crise. Alors affoler les Français en leur donnant à craindre un rationnement des soins et une approche minimaliste à l’anglaise pour obtenir le droit de continuer à émettre des chèques en blanc payés par les assurés, cela ne fait pas d’eux des victimes du ministre Bachelot. Ce sont au contraire les Français qui sont victimes de ces mauvaises pratiques ruineuses masquées par un bon niveau de santé que les médecins présentent comme inséparablement liés.

Indécents les commentaires de tel ou tel homme ou femme politique qui, à propos de tout et de rien, dit que Sarkozy « casse » la France, qui est de cette façon, sa victime. C’est oublier ce que ce mot de « casse » veut dire. La France sarkozyenne est, comme avant, un pays de droit et de loi, où la démocratie donnera des possibilités multiples à l’opposition de revenir aux affaires et de défaire, s’ils n’ont rien de mieux à faire, tout ce qu’aura monté leur prédécesseur. Et la lecture de la presse montre que, s’il y a une victime à chercher, ce n’est pas la France victime de Sarkozy, c’est Sarkozy victime d’une presse quasi-unanimement hostile. JusMurmurandi rit encore des commentaires de la même tendance qui affirmait il y a deux ans que la France ne serait plus pluraliste parce que le Président entretenait des rapports dominateurs avec les patrons de presse. Cet anathème jeté trop vite montre à quel point ils ont raconté n’importe quoi, tant il est difficile de trouver aujourd’hui un journal ou un magazine qui ne soit pas d’opposition.

Il est d’ailleurs caractéristique que Nicolas Sarkozy ne se pose pas, lui, en victime de qui ou de quoi que ce soit. Au lieu de se plaindre de la crise, dont pourtant il n’est en rien responsable, et qui torpille les plans qu’il avait pour sa présidence, il se borne à dire qu’il faut travailler plus et plus encore pour s’en sortir, et montre l’exemple. C’est peut-être pour cela qu’à force de ne pas se poser en victime, il n’est plus en phase avec une société française où tout le monde rêve de l’être, pour ne plus être responsable de rien et avoir droit à tout.

Il y a une vingtaine d’années, tous les Français rêvaient d’une carrière de fonctionnaire, à l’abri du chômage. Maintenant ils rêvent d’un rôle de victime, à l’abri de la réalité et des devoirs.

Et, en attendant, qui va payer?

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