En rire ou en pleurer?

novembre 27, 2009 on 2:30 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Il y a des jours comme ça. L’actualité livre des sourires et des larmes, des sujets d’incompréhension et d’autres d’indignation. Certains dont on se demande s’ils valent un sujet, d’autres qu’il est impossible de laisser passer.

L’indignation, d’abord, bien sûr. L’Iran a violé le coffre bancaire de Shirin Ebadi, prix Nobel de la Paix 2003, et a confisqué sa médaille Nobel et sa Légion d’Honneur. En outre, ses avoirs bancaires sont gelés, et son mari s’est fait tabasser. Ce qu’il y a de bien, c’est que tout ceci, bien sûr, se fait au nom de l’Islam, du Coran, et d’Allah. Car on se demande ce qu’ils (les mêmes dirigeants) feraient s’ils lisaient des BD gothiques, regardaient des mangas, et cultivaient le satanisme…

Le regret, ce sont les démissions allemandes, jusques et y compris un ministre, pour avoir caché au public qu’un bombardement allemand avait tué des dizaines de civils afghans. Le regret, bien sûr, c’est que les morts « fassent moins de dégâts » par elles-mêmes que le fait de les avoir cachées. On se demande ce qu’il en eût été si les morts avaient celles de bons citoyens mangeurs de bratwurst et buveurs de bière…

L’indifférence, c’est l’annonce de la quasi-faillite de l’Emirat de Dubai. Ce tout petit état artificiel, dont les ressources en pétrole sont quasi-épuisées, a tenté de se faire une place comme capitale mondiale du shopping. Folies immobilières de la tour la plus haute du monde, de l’hôtel le plus luxueux, d’une île artificielle en forme de palmier. Et aujourd’hui, on voit que tout cela reposait sur une orgie de dette et une méga-bulle immobilière. On se demande ce qu’il en eût été s’il ne s’était pas agi de ce minuscule État, mais, disons, de la Californie…

L’ironie, c’est d’entendre Benoit Hamon traiter le directeur de Pôle-Emploi de « canaille », parce que les chiffres publiés n’avaient pas l’heur de lui plaire. Ledit directeur semble avoir l’intention de porter plainte pour diffamation. Comme Benoît Hamon est le porte parole du Parti Socialiste, on se demande ce qu’il en aurait été avec un autre responsable du PS, moins expert en communication…

L’hilarité, c’est de voir Veronica Lario, la future ex-femme de Berlusconi, lui réclamer la bagatelle de 43 millions d’euros par an, pendant que le Cavaliere, jamais avare d’une élégance envers les femmes, à commencer par la sienne, propose 200.000 à 300.000 euros par mois, « négociables ». Quand on sait que sa fortune est estimée à 9 milliards d’euros, on se demande ce qu’il en aurait été, là aussi, en Cailfornie…

ça va chauffer !

novembre 24, 2009 on 8:26 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | 1 Comment

JusMurmurandi fait partie de ces sceptiques qui ont du mal à accepter que l’on puisse prédire que le niveau des océans va monter dans les prochaines décennies, tandis que l’on est toujours incapable de prédire la météo du lendemain.

Claude Allègre a, par exemple, écrit plusieurs ouvrages sur le sujet, afin tout au moins de semer le doute.

Mais visiblement, on n’est pas au bout de nos découvertes.

C’est ainsi qu’un ou plusieurs pirates informatiques se sont « introduits » sur un réseau de chercheurs climatologues et ont mis en ligne des milliers de courriels et de documents qui mettent en évidence le manque de preuve, ou le doute, quant à l’influence (positive ou négative) de l’Homme sur le réchauffement climatique.

Et dans le plus pur style de l’omerta, ces échanges montrent comment le couvercle a été mis sur les documents qui tendraient à aller dans la direction inverse de celle que le troupeau de Panurge nous invite à prendre.

C’est ainsi que l’on « découvre » bon nombre de scientifiques qui ont choisi de contester la parole universelle de la catastrophe générée par la main de l’Homme, et qui n’avaient ainsi pas voix au chapitre, écrasés qu’ils étaient par la majorité et son tintamarre culpabilisant.

Le terme de mafia est même utilisé pour le illustrer le fait que certains papiers ont été neutralisés pour empêcher leur publication et ne pas faire la moindre ombre (!) aux théoriciens de l’apocalypse. Les Nations Unies et son GIEC sont « mouillées ».

Bref, on imagine que les chefs d’Etats et de gouvernements qui doivent se rendre au Danemark prochainement doivent se demander quelle position prendre aux vu de ces nouvelles informations.

Bizarrement, ce n’est que la presse anglo saxonne qui aborde ce sujet aujourd’hui…pas la presse française, qui dans sa grande majorité a pris fait et cause pour Copenhague, son sommet et ses théories (fumeuses)…

Et si cela, aussi, c’était l’identité française ???

P.S. Si vous avez envie d’aller voir vous même allez voir ici : http://www.filedropper.com/foi2009

Le Bergé, les moutons et la vache sacrée

novembre 24, 2009 on 9:38 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermés

Pierre Bergé a fait scandale, en déclarant que l’Association Française contre les Myopathies collecte trop d’argent par son fameux Téléthon. Trop d’argent, cela se démontre par ses réserves financières qui se montaient, début 2008, à 100 millions d’euros, soit un Téléthon entier. Il n’est pas choquant de dire qu’une association censée lutter contre des situations insupportables pourrait se contenter de moins d’un an de trésorerie d’avance, qui dort dans ses coffres. Cela montre à tout le moins que la notion de besoin urgent est très relative à l’AFM.

On connait d’autres associations, servant des causes tout aussi bonnes que la lutte contre les myopathies, qui trouveraient à mettre ces vastes sommes immédiatement au service de leur cause et non à dormir.

Évidemment, le commentaire de Pierre Bergé n’est pas neutre, lui qui est le pivot d’une autre manifestation cathodico-charitable, le Sidaction, qui rapporte 5 fois moins que le Téléthon.

Un article de Jean-François Couvrat sur son blog du Monde indique que la collecte de cette manne par l’AFM coûte au moins 20 fois plus que la collecte de l’impôt. Il y a là deux choses qui choquent JusMurmurandi. L’une est évidemment l’inefficacité économique fort justement dénoncée par le blogueur économiste. L’autre est l’espèce de confusion que sa comparaison illustre entre ce qui ressort des obligations de la puissance publique et ce que fait une association. Car il est clair que c’est à l’État qu’il revient de financer la recherche médicale et les soins. Et que donc, en l’espèce, l’AFM se substitue, avec notre argent, aux tâches que l’État fait insuffisamment.

Il en va de même avec l’Impôt de Solidarité sur la Fortune, si improprement nommé, de façon à lui donner une connotation morale. Quelle « solidarité » y a-t-il là? Le contribuable est-il solidaire de toute la France quand son impôt est versé au budget général du pays? Est-il solidaire de chaque fonctionnaire payé avec cet argent? Solidaire avec les emprunts dont il finance les intérêts? Peut-on être solidaire quand on n’est pas volontaire, mais bel et bien contraint? Au moins dans le cas du Sidaction ou du Téléthon, on peut se dire solidaires avec les malades. Encore que, vu l’état des finances publiques, le Budget semble largement aussi malade…

Toujours est-il que Pierre Bergé a fait scandale. Il a osé parler de ce qui doit faire silence. Tout ce qui est charité est, semble-t-il sacré. Un sacré où il n’y a nulle place pour la critique, pour l’amélioration, pour l’efficacité. Un sacré où la valeur morale du but affiché sanctifie tout et tous ceux qui y participent.

De la sorte, l’AFM se vit et veut être traitée comme une véritable vache sacrée, vache pour le lait qu’elle donne généreusement, mais ce parce qu’elle est nourrie et entretenue par tout le peuple. Un peuple qui donne sans poser ni se poser de questions. Un peuple de moutons qui se laisse tondre généreusement, par l’autorité de l’État comme par la pitié larmoyante suscitée par le spectacle des enfants myopathes.

Un peuple de moutons. Comment s’étonner que Bergé veuille les guider?

Pierre Bergé

Identité française….

novembre 23, 2009 on 7:53 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Incongruités, Insolite | 4 Comments

JusMurmurandi a déjà dit que ce n’est pas auprès de M. Besson qu’il faut chercher le vrai débat sur l’identité française. Que celle-ci se forge au fil des évènements réels et non pas de la logomachie de politiciens et d’intellectuels également impuissants.

En particulier, un de ces évènements a été suffisamment médiatisé dans le monde entier pour influer, tant en France que dans le monde, sur notre identité.

Fallait-il que Thierry Henry se dénonce tout de suite à l’arbitre, quitte à risquer que la France ne se qualifie pas, et tout en sachant (1) que les erreurs d’arbitrage font partie intégrante du jeu, (2) que de telles erreurs sont légion, y compris dans des matches d’égale importance, et (3) que de se dénoncer ne garantirait nullement que les Irlandais, adversaires d’un soir, montreraient un égal fair-play?

Le fait que TH ne se soit pas dénoncé fait-il de lui un tricheur?

Le fait que le résultat soit entériné fait-il de la France un pays de tricheurs?

Et s’il s’était dénoncé, et/ou que le matche ait été rejoué avec un résultat inverse, avec, pour résultat, que la France n’aille pas à la phase finale de la Coupe du Monde de football, cela ferait-il du bien à la réputation de la France (quelle honorabilité!) ou du tort (quelle médiocrité footbalistique, quelle naïveté!)?

Un sondage de ce matin montre que les Français sont à 64% un peu honteux de ce la manière dont la France s’est qualifiée, et beaucoup trouvent que l’entraîneur n’est pas à la hauteur.

Bref, se qualifier ne suffit aux Français pour se réjouir, et ils en rejettent la faute sur les dirigeants. Et Thierry se plaint d’avoir été largement abandonné par sa Fédération, pourtant la première bénéficiaire de la qualification, pendant la polémique.

Nous sommes, effectivement, confrontés à une attitude tout-à-fait représentative de l’identité française…
Thierry Henry

Casse-toi pov’ Conne!

novembre 16, 2009 on 12:49 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite | Commentaires fermés

C’est, en substance, ce qu’a dit Vincent Peillon ce week-end à Dijon à son ancienne chef de file Ségolène Royal. Et d’ajouter qu’elle venait de se disqualifier pour 2012, qu’elle ne pourrait jamais gagner parce qu’elle ne savait pas rassembler.

Il y a tant à dire sur cet évènement minuscule que JusMurmurandi ne sait même pas par où commencer.

Par la similitude entre les haines contre Ségo au sein du Parti Socialiste et celles que suscitaient François Mitterrand, Jaques Chirac et Nicolas Sarkozy au sein des leurs? Sauf que si être détesté(e) au sein de son parti suffisait pour être élu Président(e), ça se saurait.

Par la similitude entre l’attitude, aujourd’hui, de Vincent Peillon en lieutenant désabusé et amer qui essaye de travailler pendant que Ségo fait la roue sous l’œil des caméras, et celle, hier, d’Éric Besson dans la même position? On sait comment cela a fini…

Par la similitude des reproches qui sont faits tant à Ségo qu’à Nicolas Sarkozy: tout pour la com’, pas de suivi, pas de ligne directrice mais une dispersion au gré de l’actualité?

Ces comparaisons montrent bien que le jeu auquel joue Ségolène Royal n’est pas si nul que ses adversaires de gauche veulent bien le dire, puisqu’il n’a pas si mal réussi à ceux dont elle veut faire ses 3 prédécesseurs. Notamment, Vincent Peillon, qui lui reproche si fort de ne penser qu’à 2012 au lieu de travailler, ne vient-il pas, justement, de la disqualifier pour 2012, ce qui montre à quel point lui aussi ne pense qu’à cela.

Mais on pourrait penser aussi, et non sans quelque raison, que Ségolène, par les fractures qu’elle entretient, voire élargit au sein même du PS, pourrait être la meilleure alliée de la droite sarkozyenne.

Là où cela pourrait devenir drôle, c’est en 2012. Rappelez-vous, en 1981, c’est Chirac qui a fait perdre Giscard, pourtant officiellement du même camp. En 2002, ce sont les Taubira et autres Chevènement qui ont fait perdre Jospin, pourtant leur allié. Sauf que, bien sûr, Chirac l’a fait exprès et pas la gauche, ce qui est quand même une différence substantielle.

Donc on risque d’assister à une présidentielle où Ségolène va faire perdre la gauche, tandis que Villepin empêchera Sarkozy de l’emporter.

Moyennant quoi il faudra réécrire le titre de cet article, en « Cassez-vous, pauvres Cons! »

Ségolène Royal

Qu’est-ce qu’un short?

novembre 15, 2009 on 7:34 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite | 2 Comments

En termes financiers, un short est un anglicisme pour une vente à découvert. Quand on pense qu’un prix (une action, une devise, un marché, un taux) va baisser, on le vend à terme (on le shorte) sans le posséder. Quand le terme arrive, si la prédiction s’est accomplie et que le prix a baissé, on peut l’acheter au prix bas pour le livrer au prix convenu avant la baisse, et gagner ainsi de l’argent. Parfois beaucoup d’argent.

Cette pratique du short est l’une des plus détestée par les détracteurs des marchés financiers. Il est facile de trouver immorale cette façon de gagner de l’argent à vendre ce que l’on a pas tout en faisant baisser les prix pour ceux qui en ont… Ainsi du short légendaire du hedge fund de George Soros contre la livre anglaise en 1993, qui lui rapporta dit-on un milliard de livres tandis que la livre était dévaluée dans la honte et la précipitation.

Parce qu’une possibilité existe que, même si un marché n’est pas fondamentalement baissier, si assez de vendeurs à découvert cèdent en même temps des titres (ces prédateurs chassent en général en meute, pour profiter de l’effet de masse), ils provoquent eux-mêmes la baisse qu’ils anticipent. Et là, ils gagnent presque à tout coup, et avec peu de risque.

C’est si vrai que, au plus fort de la tornade financière, il y a un an, quand les cours des actions des banques dégringolaient jour après jour, les grandes nations ont toutes interdit la vente à découvert d’actions de ces sociétés financières, bloquant ces profits quasiment garantis.

Il est tentant de faire un parallèle avec la politique, quand on voit que la cote de Sarkozy baisse dans les sondages publiés par les journaux. Il faut dire qu’en ce moment, pilonner le Président est une de leurs activités favorites. Moyennant quoi ce qu’ils annoncent, à savoir la perte de popularité présidentielle, finit par se matérialiser. Une autre baisse de la cote qu’en bourse…

Loin de JusMurmurandi l’idée d’interdire pour autant la condamnation à découvert. Moyennant quoi, c’est le Président qui risque de se retrouver en short…

La Bataille de N’Diaye

novembre 13, 2009 on 10:27 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | 1 Comment

Aout 2009, Marie N’Diaye déclare qu’elle, son compagnon et ses trois enfants vivent désormais à Berlin depuis depuis deux ans en grande partie à cause de Nicolas Sarkozy. On connait désormais ses commentaires: «Je trouve détestable cette atmosphère de flicage, de vulgarité… Besson, Hortefeux, tous ces gens-là, je les trouve monstrueux. Je trouve cette France-là monstrueuse».

A noter en passant que, si elle vit depuis deux ans à Berlin, elle a dû partir entre mai 2007 (élection de Sarkozy) et novembre 2007 (il y a deux ans maintenant), ce qui lui a donné fort peu de temps pour faire l’expérience de la mutation « monstrueuse » dans lequel Sarko a entraîné notre beau pays. C’est dire si elle ne perd pas de temps.

Travelling avant. Marie N’Diaye reçoit le prix Goucourt. Subitement, ses écrits précédents remontent à la surface (comme avec Frédéric Mitterrand ou David Douillet) et font polémique.

Après quoi elle déclare sur Europe 1 que ses déclarations étaient « très excessives », et qu’elle habite à Berlin parce que c’est « la ville où tout se passe », et qu’il y a une effervescence artistique, alors qu’en France l’ambiance est « morose » . Vraiment rien à voir avec le contenu de l’interview aux Inrocks.

Alors, que faut-il penser? Que Marie N’Diaye, écrivain parmi d’autres, se trouve bien de faire scandale, mais que Marie N’Diaye qui espère vendre beaucoup de livres à des Français qui vivent dans ce pays « monstrueux », préfère ne plus les choquer? Que son éditeur lui a recommandé de ne pas se donner une image d’incendiaire, qui n’est pas « bonne pour le business »? Qu’il est doux de se donner une image de victime du Sarkomonstre, notamment auprès de ses pairs, et de passer ainsi pour un un « bel esprit » généreux comme tout Saint Germain des Près des années d’après-guerre. Ce qui ne privait pas ces élégants Germanopratins d’approuver l’Union Soviétique du Goulag. « Monstrueuse, forcément monstrueuse », eût dit Marguerite Duras…

Dans ces années-là, les intellectuels critiquaient la France du dedans. Maintenant, avec Marie N’Diaye, comme d’ailleurs avec Yannick Noah, qui, lui, a au moins l’excuse de ne pas vraiment être un intellectuel, on la critique de l’extérieur. Mais, et cela montre à quel point ces gens là restent Français, leur exil, qui n’a en fait rien à voir avec la politique, ne les empêche pas de jouer leur rôle dans notre théâtre national, celui où il faut se faire passer pour une victime.

Ce qui n’empêcherait pas Marie N’Diaye de (re)trouver des charmes à Paris si d’aventure, par exemple, l’Académie Goncourt lui proposait de troquer son statut de lauréate pour celui, plus durable, de membre de son académie.

Mais si JusMurmurandi a titré sur « la Bataille de N’Diaye », c’est en référence à la « Bataille d’Hernani », où Victor Hugo confronta ses contradicteurs. Ce qu’elle ne fait pas ici, puisqu’elle bat en retraite en rase campagne au micro de Jean-Pierre Elkabbach. Mais il faut dire que Hugo était fait d’un autre bois, puisque lui dut affronter un régime autrement plus autoritaire (le second empire) que la SarkoFrance « monstrueuse ». Et qu’il partit, lui, en exil pour 15 ans à Guernesey.

Vous aurez compris que les imprécations N’diayesques n’ont pas précisément séduit JusMurmurandi. Qu’elle vive où elle veut et dise ce qu’elle veut, sans devoir de réserve (E. Raoult a perdu une occasion de se taire, la formule n’a pas de sens). Mais qu’elle ne nous demande pas d’attacher de l’importance à ce qui n’est manifestement qu’une outrance d’écrivain en mal de promotion, suivant l’adage que « toute publicité est une bonne publicité ».

Tout le reste est littérature….
Marie N'Diaye

Mangerbouger.fr

novembre 13, 2009 on 8:09 | In Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Islam, armes et poésie…

novembre 11, 2009 on 8:59 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Incongruités, Insolite, International | 2 Comments

C’est fini, il a été exécuté et il est mort. John Allen Mohammad, le tueur qui a terrorisé pendant 3 semaines les populations de la côte est des États-unis en 2002, a reçu un injection mortelle. Terreur d’autant plus grande que ses treize attaques, qui se soldèrent par 10 morts, visaient n’importe qui, n’importe quand, n’importe où. Né Williams, il a changé de nom lors de sa conversion à l’Islam.

Par une coïncidence dont l’Histoire a le secret, cet exécution survient le jour où se tient à la base militaire de Fort Hood une cérémonie à la mémoire des 13 morts (encore 13!) tués lors d’une attaque à l’arme à feu attribuée à un major Nidal Malik Hasan, lui même blessé par les forces de l’ordre dans la fusillade. Hasan est, lui aussi un pratiquant de l’Islam

Il va sans dire que ces deux événements, perpétrés par des hommes furieux au point de tout tenter pour blesser une société qui leur fait horreur, donnent en Occident une image lamentable de cette religion. D’autant qu’ils ne sont pas les seuls, mais viennent s’ajouter à une longue liste de kamikazes qui se font exploser au milieu de femmes et d’enfants, comme au Proche Orient, de bombes sur une plage ou dans une boîte de nuit à Bali, de bombes dans les transports en commun à Londres et Madrid, et, bien entendu, d’avions projetés dans des tours aux États-Unis.

La question se pose dès lors, comment, quand on est Musulman arriver à faire comprendre à a population au sein de laquelle on vit, que tous les Musulmans ne sont pas des fous de Dieu? Et comment, quand une population se sent menacée par la violence extrémiste déclarée parce que tous ne sont pas Musulmans, faire la part des choses, combattre la violence, mais laisser en paix la part paisible, ultra-majoritaire, de la population musulmane?

L’Histoire, malheureusement donne de mauvaises leçons. Comme celle des États-Unis qui, en guerre contre le Japon de 1941 à 1945, enfermèrent dans des camps de concentration (mais pas d’extermination, bien sûr) toute la population américaine d’origine japonaise, au cas où….

Ou celle des épurations ethniques opérées par les Tchèques en 1945-1946 qui spolièrent et expulsèrent la totalité de leur population d’origine allemande, accusée, en masse, d’avoir été solidaire des nazis.

L’une des solutions, évidemment serait que les États-Unis se dotent d’une législation enfin restrictive sur la possession d’armes à feu. Cela éviterait bien des drames tout aussi terrifiants à évoquer que celle des attentats suicides, depuis l’école de Columbine (13 morts en 1999) jusqu’à l’université de Virginia Tech (33 morts en 2007) Dans ces deux cas, l’Islam ne jouait aucun rôle, mais dans tous, les armes, oui.

Il se trouve qu’au même moment, la Russie célébrait avec faste le 90e anniversaire de l’un de ses citoyens mondialement célèbre pour son invention, produite à 100.000.000 d’exemplaires, diffusés dans le monde entier, et dont le nom propre est devenu nom commun.

Cet homme dit qu’il aurait bien aimé poursuivre ses premiers essais de poésie et faire carrière comme poète, mais que « le monde est déjà plein de poètes médiocres ». Il a donc choisi une carrière où il ne fut certes ni poète, ni médiocre. Son nom? Mikhail Kalashnikov…

Kalashnikov AK 47

Identité nationale, mon cul, oui!

novembre 8, 2009 on 7:27 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Eric Besson, plus sarkozien que nature, lance un débat sur l’identité nationale. Un site Internet gouvernemental permet de déposer des « contributions » à cet effet.

On voit que les thèmes ont à voir avec les valeurs (Liberté, Égalité, Fraternité), les symboles (la Marseillaise), et les pratiques (port de signes religieux), le degré et les processus d’intégration, l’accueil des étrangers.

JusMurmurandi pense que tout ceci n’a qu’une importance très relative. Pas qu’il soit agréable d’entendre des jeunes siffler la Marseillaise à un match de football, ou acceptable de voir des femmes contraintes de porter voile ou burqa (si elles le font librement, le débat est autre).

Mais il semble qu’un tel débat, pour représentatif qu’il soit de la composante gauloise de notre tempérament, qui pousse à la discussion surtout si elle est politique, revendicative et d’opposition, est totalement décalé, ou pour le moins très incomplet.

Car les choix fiscaux qu’ont fait les gouvernements successifs, et qui exonèrent plus de la moitié des Français de tout impôt sur le revenu, est-ce que n’est pas une composante de l’identité nationale en créant, pour faire simple, une fracture entre ceux qui paient l’impôt et ceux qui perçoivent les fruits de la redistribution caractéristique de notre système? Et les choix sociaux qui ont toujours privilégié ceux qui avaient un emploi au détriment de ceux qui n’en avaient pas, comme avec les 35 heures, nous conduisant à un chômage élevé et des charges importantes sur le travail? Et le système de santé? Et les degrés de liberté civiles (interdiction de fumer, cameras de surveillance)? Et la pratique judiciaire (possibilité ou non de télécharger illégalement de la musique et des films)?

Il est bel en bon de dauber élégamment sur les mérites d’un modèle plus intégrationniste ou au contraire plus respectueux des libertés culturelles de chacun au risque de laisser se développer les communautarismes. C’est un débat dans lequel tous se plongent avec délice. Mais pendant que se déroule et se défoule toute cette logomachie toujours passionnée et parfois passionnante, la politique « ordinaire » se charge de choix autrement plus fondateurs que de savoir si quelques centaines de femmes se verront interdire le port de la burqa, ou quelques centaines d’Afghans se verront « reconduire » dans leur beau pays.

Rien qu’en ce moment, le Parlement doit débattre de la double réforme des collectivités locales et de leur financement par les entreprises sous forme de taxe professionnelle. Si la double réforme passe, le pouvoir local, notamment celui de frapper monnaie pour étendre toujours plus le champ de leurs dépenses sera réduit. Voilà qui va affecter l’identité nationale. De même que les projets de fermeture de centaines de services hospitaliers trop petits pour être efficaces et sûrs. Ou le projet de Grand Paris, avec villes nouvelles, pôles de recherche, axes de transport. Ou les conséquences du Grenelle de l’Environnement, avec son cortège de mesures « vertes » dont la taxe carbone, et ses nouveaux produits et nouvelles contraintes.

Même le débat en cours au niveau planétaire du G20 sur les bonus de la finance est au cœur de l’identité nationale. Car si la France est l’un des seuls pays à appliquer strictement un encadrement là où d’autres laissent la situation revenir au laxisme précédent la crise, ce seront des fonctions puissantes qui quitteront la France. Comme le village d’Astérix, potion magique en moins.

C’est peut-être là la cause de la véritable haine que suscite Nicolas Sarkozy, et de la violence verbale souvent grotesque de ses adversaires, devenus ses ennemis. C’est que ce Président, contrairement à ses deux prédécesseurs largement inertes, fait, au quotidien, et au pas de charge, des réformes qui forgent l’identité nationale. Ainsi quand il met en œuvre et défend contre vents et marées le bouclier fiscal, le combat n’est pas fiscal, car les sommes en jeu sont dérisoires au regard du gigantesque déficit de l’Etat (50% du budget!), il est identitaire. La France doit-elle compter parmi ses rangs des riches, ou doit-elle les laisser partir à Bruxelles ou Genève? De même, la France doit-elle compter parmi ses rangs des réfugiés Afghans ou doit-elle les reconduite à Kaboul? Et, s’il faut les accueillir, et, partant, s’occuper d’eux, comment faire si les riches ne sont plus là pour payer?

Les riches? les Afghans? Ni les uns ni les autres? Les uns et les autres? Et si c’était là (et dans d’innombrables questions de cet ordre) que se forgeait l’identité nationale?

Eric Besson

Identité nationale, chaque pas doit être un but

novembre 7, 2009 on 5:43 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermés

Un nouveau débat s’ouvre, à l’initiative du gouvernement.

Il s’agit de déterminer ce qui compose l’identité nationale.

Car c’est vrai, on ne s’y retrouve plus vraiment.

L’hymne national est sifflé lors de certaines manifestations sportives, l’affichage de certaines marques d’identités religieuses limité, ou encore le port de certains types de vêtements (le mot vêtement parait d’ailleurs inapproprié, mais c’est à défaut d’autre chose) choque et la tentation de légiférer, encore et toujours, se réveille.

Un des problèmes de cette non identification nationale vient naturellement du fait de la volonté ou non de certains groupes de s’intégrer ou non au sein de la population nationale.

Qui peut dire aujourd’hui que les Polonais ou autres Italiens qui sont venus au début du siècle dernier pour travailler dans les mines du Nord de la France ne se sont pas intégrés ?

Mais une autre raison est que le pays d’accueil, la France, a de l’avis de JusMurmurandi supprimé une étape importante de l’éducation collective où toutes les couches de la population étaient représentées, regroupées autour d’un seul et même dessein, le service de la Nation.

Cela s’appelait le service militaire.

Bien entendu, il y avait des passe droits, évidemment il y avait des pistons. Mais globalement, on donnait un brin d’éducation civique, on dispensait le minimum de connaissances vital pour ceux qui étaient passés au travers du système éducatif sans même apprendre à lire ou écrire. Et tous ceux qui passaient sous la coupe bien rigide de nos braves sergents chefs apprenaient à saluer le drapeau, obéir aux ordres, faute de quoi on se retrouvait au mitard.

Peu ou prou, cela finit nécessairement par fonctionner, le creuset des valeurs communes est crée.

Le 22 février 1996, moins d’un an après son élection, Jacques Chirac annonce la suspension du service national….Monumentale erreur.

Ce dernier vient de sortir un livre, pour raconter sa carrière politique.

Comme vous avez pu le constater, JusMurmurandi s’est immédiatement précipité pour en faire l’éloge…..

En fait non, nous avons voulu attendre que l’occasion se présente.

Et l’identité nationale dont on parle maintenant nous semble un moment bien choisi.

Car avec pareil titre, « Chaque pas doit être un but », on comprend mieux à la fois le vibrant éloge que lui a rendu Nicolas Sarkozy cette semaine, comme pour le remercier d’avoir mis un terme à sa carrière politique, et le fait que, pendant les 12 années de sa présidence, la France ait, au mieux, été en état d’immobilisme larvé….


Jacques Chirac

L’Europe du Président

novembre 4, 2009 on 6:46 | In Best of, Europe, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermés

C’est fait. Les Irlandais ayant ratifié par referendum, et Vaclav Claus, le Président tchèque ayant apposé sa signature, le Traité de Lisbonne peut entrer en vigueur. Tous les regards convergent vers les chefs d’État pour savoir qui sera, 51 ans après le premier pas de la C.E.E., le premier « Président de l’Union Européenne ».

Il est juste, en ce moment historique, qui coïncide exactement avec le vingtième anniversaire de la chute du Mur de Berlin, symbole s’il en est de l’antithèse de l’Europe, de rappeler le rôle décisif de Nicolas Sarkozy dans la mise sur pied de ce traité. Quand il a pris ses fonctions, la construction européenne était au point mort, tétanisée par le double refus français et néerlandais de la Constitution européenne, et engluée dans le lamentable Traité de Nice, enfant peu glorieux de la Présidence Chirac.

C’est Sarkozy, alors tout nouveau Président qui a pris le taureau par les cornes, et, bousculant sur son passage des collègues encore peu habitués à son style à la hussarde, qui a mis sur pied un Traité qui reprend l’essentiel de la Constitution, à un détail près. Elle a échoué à être ratifiée, et il (le Traité) l’a réussi.

Quand on regarde l’histoire de la progression de l’Europe, les grandes étapes ont toujours été marquées par des actions décisives et, pour ainsi dire, frappantes. Le traité d’origine, le premier élargissement, le Grand Marché Unique, l’Euro, autant d’étapes essentielles aux côtés duquel vient prendre place le traité de Lisbonne.

Que Sarkozy ait réussi un tel tour de force en quelques semaines de Présidence, et qu’aujourd’hui personne ne lui en donne acte et ne lui en fasse crédit, contraste avec un certain Prix décerné à un Président pour un an de Présidence dont il ne reste absolument rien de marquant, si ce n’est le style.

La Fontaine disait « selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir ». Faudrait-il dire « selon que vous serez blanc ou noir, les jugements de l’histoire vous rendront puissant ou misérable »?

Nicolas Sarkozy

Pour Obama, le Mur de la première année

novembre 3, 2009 on 10:21 | In Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Il y a un an, Barack Obama était élu Président des Etats-Unis d’Amérique, un événement historiquement marquant. Un an après, qu’en est-il?

Il a fait ce qu’il a pu pour tenter de limiter la crise économique, comme tous les chefs d’État de la planète.

Il a tenté de remettre de l’ordre dans la finance mondiale, mais semble oublier ses bonnes résolutions pour laisser le statu quo reprendre ses droits face à la puissance retrouvée des banques américaines.

Il tente de mettre en œuvre sa réforme de la santé aux USA, mais en en réduisant le champ et la portée face aux résistances que ce projet rencontre, comme ceux de tous ses prédécesseurs démocrates.

Sur le plan extérieur, il a annoncé la fermeture de Guantanamo, mais sans la mener à bien. Il a pris une position ferme face à la poursuite de la politique israélienne de construction de nouvelles colonies, mais a du capituler en rase campagne. Il a dénoncé les fraudes électorales de Karzaï en Afghanistan, mais l’a félicité sur son élection faute de concurrent au second tour.

Bref, il a beaucoup parlé et promis, peu fait et donné le sentiment que sa différence est en papier mâché.

En revanche, il a bel et bien reçu le prix Nobel, qui récompense ce qui s’est passé il y a un an, l’élection pacifique d’un noir par un électorat blanc.

Et le jury Nobel a « négligé » de récompenser un Hongrois, aujourd’hui oublié, pour ce qu’il a fait il y a 20 ans. Il a seulement, à lui seul, et en prenant des risques considérables, démantelé non seulement le Mur de Berlin, mais tout le Rideau de Fer, libérant la moitié de l’Europe.

Miklos Nemeth, Premier Ministre hongrois, en ouvrant la frontière entre son pays et l’Autriche, rendait l’émigration des Allemands de l’Est possible et facile. Tout le reste n’est plus que la chute d’une série de dominos.

Aujourd’hui l’Europe est réunifiée, et l’Union Soviétique n’est plus qu’un chapitre des livres d’histoire.

Un exemple à méditer pour Barack Obama… et une honte pour le jury des Nobel

M. Nemeth, JusMurmurandi vous salue très bas.

Miklos Nemeth

Barack Obama

L’Airbus A380 chez Air France, tout un symbole….

novembre 1, 2009 on 8:00 | In Best of, Economie, France, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Voici déjà presque 5 ans que le plus gros avion du monde, conçu et construit en Europe, a effectué son premier vol, technique (en avril 2005), et deux ans qu’il est en service dans une flotte commerciale.

Et ce n’est que maintenant qu’il arrive dans une flotte occidentale, européenne, avec le premier vol Air France sensé décoller à la fin du mois, à 13:15 pour rejoindre le nouveau monde.

Tout un symbole, parce qu’il illustre parfaitement que le pouvoir économique s’est déplacé aux cours des années passées.

Vol inaugural effectué par Singapore Airlines fin 2007, il a déjà transporté plus de deux millions et demi passagers sous la cocarde de cette dernière, d’Emirates ou encore de l’australienne Qantas. Alors que les compagnies inaugurales des A300, 310, 320 et autres 330/340 étaient toutes européennes….

Bref, l’Asie est passée largement devant le monde occidental, à tel point que les compagnies américaines n’ont pas osé investir dans cet avion réputé ultra confortable, et significativement moins polluant que son plus proche concurrent.

Peur des représailles de Boeing, ou encore témoignage d’un segment de l’économie exsangue comme l’est l’aérien américain.

S’il a défrayé la chronique à son arrivée tant chez Singapore ou Emirates, c’est, aussi, grâce au luxe déployé dans l’aménagement cabine.

Première avec une double suite chez Singapore ou douche chez Emirates, rien de tout cela chez Air France où le nombre de passagers transportés est de ce fait 10% supérieur aux deux compagnies sus nommées. On note quelques améliorations apportées aux sièges sur le site web Air France, mais on est plus dans le cosmétique que dans la refonte…

Bref, à l’Ouest, rien de nouveau, si ce n’est qu’après avoir hurlé au scandale à cause des retards de livraison, quasiment toutes les compagnies clientes demandent désormais des reports d’échéance….

Et puis une preuve s’il en était besoin, que les cicatrices de l’accident industriel de la gestation du géant des airs ne sont pas terminées, Air France, qui a annoncé et une nouvelle typographie et une nouvelle classe intermédiaire entre la classe affaires et la classe économique, n’aura finalement obtenu d’Airbus que la peinture aux nouvelles couleurs.

Ce sont les « anciens » Boeing 777 qui recevront en premier le nouvel aménagement intérieur.

Bref, cet hippopotame des airs sous la bannière tricolore inspire bien de la nostalgie….

Le terrible M. Pasqua

novembre 1, 2009 on 7:55 | In Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermés

La République française a ses croyances, parmi lesquelles il est bien difficile de démêler le vrai de ce qui relève du fantasme. Parmi ces croyances, le pouvoir des francs-maçons, ou les secrets de celui que François Mitterrand appelait « le terrible M.Pasqua »

Celui-ci est désormais acculé. Ayant été condamné à un an de prison ferme, et devant comparaître à nouveau pour plusieurs autre affaires, il est menacé d’être logé et nourri aux frais de la République, mais même le quartier VIP de la prison de la Santé ne vaut pas l’ordinaire du Sénat, où il siège aujourd’hui.

Pour éviter ce sort, Charles Pasqua a commencé à balancer, contrairement à la pratique corse, île dont il est issu. Et on entend bien qu’il n’a pas l’intention, s’il doit plonger de plonger tout seul. Pour commencer, il nommé Jacques Chirac, Edouard Balladur et Alain Juppé comme étant au courant du trafic d’armes avec l’Angloa qui lui a valu sa condamnation. Et il poursuit en affirmant que, sur ordre du même Jacques Chirac, Dominique de Villepin lui a remis 900.000 francs pour obtenir la libération de deux pilotes français capturés par les Serbes lors de la guerre en ex-Yougoslavie.

Bref, il implique pas moins qu’un ex-Président et trois anciens Premiers Ministres. Bigre, le terrible M. Pasqua ne chasse pas le petit gibier!

N’en reste pas moins que mettre en cause Jacques Chirac et ses amis n’a que peu de chances de lui valoir quelque avantage, ce dernier ayant lui-même été renvoyé en correctionnelle pour l’affaire des emplois fictifs de la Mairie de Paris.

Comme la Justice est indépendante en France, ce que prouve à suffisance le fait qu’un certain nombre de décisions judiciaires aient été prises contre les réquisitions du Parquet qui, lui, est soumis à l’autorité hiérarchique du Garde des Sceaux, il n’y a qu’un recours, c’est la grâce présidentielle.

Nicolas Sarkozy, que la gauche ne se prive pas de traiter de monarque, s’y est toujours déclaré opposé, ou pour le moins, très réticent devant cet exercice éminemment régalien.

Mais là, le choix sera cornélien. Car Pasqua, même s’il lui a chipé la mairie de Neuilly, a toujours été de son côté, notamment en 1995 quand ils étaient la garde rapprochée d’Edouard Balladur dans sa candidature infructueuse contre Jacques Chirac. Et que, outre que lui-même a peut-être à redouter telle ou telle révélation du terrible M. Charles, le laisser tomber et, par ricochet, Edouard, Balladur, ne doit pas le réjouir.

Sans compter que le déballage ne fera pas de bien à l’image de la droite française, ni à celle de la France à l’étranger. Mais, à l’inverse, une grâce si manifestement exorbitante du droit commun aurait exactement le même effet.

Heureusement, une solution semble se profiler à l’horizon: Ségolène Royal ne vient-elle pas de déclarer qu’il fallait accorder la tranquillité à Jacques Chirac?

Charles Pasqua

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