Personne ne pourra dire « je ne savais pas, je ne croyais pas »…

mars 10, 2012 on 10:34 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Qui se souvient de mai 1981? Un Président sortant, Valéry Giscard d’Estaing, qui avait dû affronter deux chocs pétroliers, et qui avait choisi, avec son Premier Ministre Raymond Barre, et contrairement à tous ses successeurs de droite comme de gauche, de ne pas obérer les finances publiques avec du déficit et de la dette. Un style personnel mal vécu par les Français, qui trouvaient « curieux » des « gadgets » comme d’inviter les éboueurs à petit-déjeuner avec le Président, ou de ralentir le rythme de la Marseillaise. Des « affaires », comme ces lamentables diamants de pacotille offerts par l’affreux Bokassa, et montés en épingle par une presse quasi-unanimement opposée à la réélection de VGE. Pire encore, la haine personnelle accumulée entre lui et Jacques Chirac conduira ce dernier à préférer la politique du pire, c’est-à-dire a défaite de son camp, pour assurer la suprématie à droite de son parti, avec lui en tête.

En face, Mitterrand était moins flambard qu’en 1974. D’abord avec 7 ans et une défaite de plus, ou même deux si l’on compte les législatives de 1978. Ensuite avec une alliance avec le Parti Communiste en lambeaux, rafistolée à des fins exclusivement électorales. Enfin un programme directement issu de celui de 1974, alors même que les deux chocs pétroliers avaient changé le monde, mais la gauche française ne voulait pas le voir, préférant  fanfaronner sur la possibilité dorée d’une « autre logique ».

Le résultat? Alors que la droite était majoritaire dans le pays, elle a perdu. Beaucoup d’électeurs de ce camp sont restés chez eux, voire ont carrément voté Mitterrand à l’appel discret du RPR, pour assurer la perte du président impopulaire. Et beaucoup, parmi ceux qui n’ont pas voté pour le candidat de leur camp ne croyaient pas que Mitterrand mettrait en œuvre son programme radical, avec nationalisations massives, imposition massive, contrôle des prix et des salaires, réduction du temps de travail, ministres communistes etc…

Et ils se sont sentis mal à l’aise quand ils ont vu se matérialiser un programme si radical, conforme aux promesses, et si ruineux qu’il faudra dévaluer trois fois en trois ans. Mais ils avaient préféré se faire plaisir à voter utile, et c’est un plaisir très coûteux.

 

Quel rapport avec 2012? Il est évident. La droite est majoritaire en France. Même Bayrou battrait Hollande au deuxième tour, à en croire les sondages. Hollande est un candidat faible, sans expérience autre que d’avoir présidé le Conseil Général d’un département qu’il a conduit au rang infamant de plus endetté de France, et d’avoir été premier secrétaire du PS pendant 12 ans de défaites électorales. Pourtant les sondages le donnent largement favori…

Son programme est incroyablement passéiste, avec blocage du prix de l’essence et des loyers, avec des prélèvements massifs pour financer des emplois publics ou assistés, une chasse idéologique aux riches comme si ceux-ci n’étaient pas utiles à la communauté nationale (les 1,5% de Français les plus riches payent déjà 40% de l’impôt sur le revenu, contrairement à ce que raconte Hollande qui trouve que notre système n’est pas assez « juste » et ne redistribue pas assez). Une volonté de ne pas honorer les traités internationaux signés par la France, qui fait que pas un des leaders de nos partenaires européens ne daigne recevoir ce trublion qui ne croit pas au respect de la parole donnée. Pourtant les sondages le donnent largement favori…

Ceci parce qu’en face, Nicolas Sarkozy a, lui aussi, un style personnel mal vécu, notamment au début de son quinquennat. Et une presse qui, après l’avoir pilonné pendant 5 ans sans relâche, travaille activement à justifier sa propre prédiction qu’il sera battu.

Élément révélateur: 65% des Français souhaitent que Hollande intègre des ministres du Modem, contre moins de 40% pour des ministres du Front de Gauche et du Parti Communiste. Ce qui signifie en termes simples, qu’une majorité souhaiterait être débarrassé de Sarkozy, donc élit Hollande parce que c’est le seul capable de le faire, mais souhaite qu’il oublie ne route son programme de gauche pour gouverner au centre… Et JusMurmurandi qui croyait qu’il fallait être adulte pour voter, c’est-à-dire ne pas croire aux contes pour enfants…

 

Mais, cette fois-ci, contrairement à 1981, personne ne pourra dire, à droite, si, par malheur, il arrivait que François Hollande soit élu, parce qu’il aurait paru plus important de voter sur le style que sur le fond, et de régler le compte d’un homme atypique, que ce serait surprenant de voir Hollande et le PS mettre en œuvre leur programme lamentable. Ils l’ont dit, s’ils sont élus, ils le feront, confits dans leurs certitudes totalement découplées de toute réalité, et nantis d’une assurance tous risques.

Celle qu’en cas d’élection, puis de désastre politico-économique, ce ne seront pas eux qui paieraient la note, mais nous, les Français. Alors, à un jeu où ce sont les autres qui payent pour nos échecs, on comprend qu’ils auraient tort de ne pas dire n’importe quoi si cela leur permet de gagner…

Hollande nous refait le coup des 35 heures

mars 4, 2012 on 10:29 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Les 35 heures, vous vous souvenez? Cette fantastique avancée française, tellement formidable que, non seulement aucun pays ne nous a suivi, mais beaucoup d’entre eux sont allés en sens inverse pour augmenter leur compétitivité quand nous avions si obligeamment réduit la nôtre.

Tout montre que François Hollande n’a pas compris et veut nous refaire le même coup, simplement packagé un peu autrement.

Car le fondement des 35 heures, c’est de considérer que la quantité de travail disponible est fixe, et que le législateur a imposé de répartir cette quantité fixe en plus de parts plus petites, pour que, chacun travaillant moins, il y ait plus de gens au travail, pour arriver à un bilan à somme nulle.  C’eût été à la limite imaginable en imposant une réduction de salaire avec la réduction d’horaire, sauf que la démagogie socialiste a imposé les 35 heures sans réduction de salaire.

Le résultat ne s’est pas fait attendre: la compétitivité française a plongé, notamment contre ses concurrents de la zone Euro, et l’Allemagne en particulier, où tous les acteurs économiques et sociaux considèrent la compétitivité nationale comme la prunelle de leurs yeux. Et ne comprennent pas comment les Français, des gens qui se croient très intelligents, ont pu faire le choix inverse pour leur offrir leurs emplois sur un plateau.

Or qu’annonce François Hollande? De nouvelles tranches d’impôts, à 45% et 75%. La suppression de nombreuses niches fiscales, comme le quotient familial, ou la détaxation de l’assurance-vie, ou la détaxation des heures supplémentaires, le rétablissement de la pleine rigueur de l’ISF. Ce qui représente, in fine, une énorme augmentation d’impôts. Ceci est imaginable si l’on veut s’occuper pour de bon de réduire le déficit des finances publiques. Il n’y manque que de freiner les dépenses en dérapage non contrôlé des collectivités locales et des régimes sociaux, et voilà une politique fiscale efficace.

Sauf que ce n’est pas du tout ce que veut faire François Hollande. Il veut collecter beaucoup plus pour pouvoir redistribuer plus, et ceci sous l’appellation de « justice ». Il redistribue en augmentant le nombre de professeurs, en créant des emplois subventionnés pour les jeunes, des contrats d’association entre seniors et jeunes. En d’autres termes, rien pour la compétitivité. Aucune mesure pour freiner les collectivités locales, dont il faut dire qu’elles sont gérées majoritairement par ses amis. Le département dont le Conseil Général est présidé par Hollande lui-même étant d’ailleurs le pus endetté de France. Rien pour les régimes sociaux, dont les déficits devront bien trouver une réponse un jour.

Donc Hollande a renoncé, comme Jospin, DSK et Aubry avant lui, à travailler sur la taille du gâteau, c’est-à-dire à générer de la croissance. Elle ne se décrète manifestement pas, d’après eux, ce qui ne les empêche pas de reprocher à Sarkozy de ne pas en avoir trouvé assez. Tout ce qu’il peut faire, c’est prendre à Pierre pour distribuer à Paul, ce qui est « juste ».

Sauf que c’est une énormité économique. La compétitivité d’une économie, cela existe. Avant l’euro, on dévaluait pour restaurer la sienne, ce que Mitterrand avait fait trois fois en trois ans, et ce dont les Grecs sont aujourd’hui empêchés, de même que Hollande demain, sauf à appliquer ce qui est le programme de Marine Le Pen, ce qui serait quand même un comble pour un socialiste.

En fait la quantité de richesse n’est pas fixe du tout. Ainsi le libre-échange augmente-t-il la quantité de richesse globale, alors que le protectionnisme la diminue. Voilà une chose que Pascal Lamy pourrait expliquer à son ami Hollande, lui qui a été pendant des années le patron de l’Organisation Mondiale du Commerce et a tenté sans succès de boucler un nouveau round planétaire de libéralisation des échanges, qui eût enrichi la planète.

Mais, pour cela, encore faudrait-il que François Hollande entendît les leçons de l’Histoire, ou les conseils qui lui sont prodigués. Mais, tout à son ivresse de prendre demain, il le croit déjà, sa revanche de sa carrière de médiocre de la politique, il n »écoute plus personne et ne prévient même pas ses propres lieutenants des annonces qu’il s’apprête à faire à grand tapage à la télévision. Ce qui rappelle à JusMurmurandi très exactement le comportement de Ségolène Royal en 2007. Pas vraiment étonnant quand on sait qu’ils ont vécu si longtemps ensemble. Et quand les chefs de gouvernement des grands pays européens lui font passer des messages défiance à l’égard d’un programme si manifestement voué à nous précipiter dans le mur, il se lance dans des effets de manche sur l’indépendance de la France.

Il ferait mieux de se souvenir que, si son rêve est de ressembler à son modèle, l’idole socialiste de 1981, il ne faudrait pas pousser la ressemblance trop loin, sinon lui aussi devra, toute honte et humiliation bues, manger son chapeau comme Mitterrand dès 1983.

Ce n’est pas l’approche proposée par Hollande qui est juste, c’est sa compétence qui est vraiment trop juste…

 

François Hollande est il François Mitterrand ?

mars 4, 2012 on 7:17 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Il est des moments de la journée où, franchement, JusMurmurandi se gondole à donf.

Vous répondrez probablement que ce style est peu présidentiel, mais JusMurmurandi n’est pas non plus candidat à la magistrature suprême.

Nous nous gondolons donc disais-je, en écoutant Laurent Gerra et en particulier lorsqu’il fait échanger François Hollande avec son potentiel prédécesseur, François Mitterrand. Si vous ne l’avez jamais écouté, vous ratez quelque chose (« est-ce toi, François ? Oui c’est moi François, François ! »)

Il est clair pour JusMurmurandi que le candidat Hollande rêve d’enfiler les chaussures de son prédécesseur, seul président de la Vème République à avoir achevé deux septennats. Sauf à ce qu’il y ait un revirement constitutionnel, il restera dans l’Histoire au moins pour cela au niveau de sa présidence.

Car François Hollande voudrait bien rester dans le flou, manier l’ambiguïté comme Mitterrand.

Un exemple qui irrite particulièrement JusMurmurandi est tout le sujet de l’immigration et la grande manipulation de la gauche sur le sujet.

Remontons le temps et rappelons nous que jusqu’à ce que Mitterrand devienne locataire longue durée rue du Faubourg Saint Honoré, le Front National et ses thèses extrêmes se cantonnaient dans des pourcentages réduits.

C’est Mitterrand qui est allé agiter le sujet en donnant tout le temps de parole nécessaire à Jean-Marie le Pen pour énoncer ses propos xénophobes.

C’est Mitterrand qui est allé modifier le mode de scrutin pour introduire la proportionnelle pour les élections de 1986, faisant par la même entrer 35 députés FN à l’Assemblée nationale.

C’est Mitterrand qui est allé ouvertement soutenir « SOS Racisme » dans le seul but de diviser la droite et dont on voit aujourd’hui les descendants en première ligne du Parti Socialiste (Harlem Désir, ancien condamné de la justice française pour recel d’abus de bien sociaux à 18 mois de prison avec sursis) .

C’est Mitterrand qui a érigé toute alliance de la droite classique avec le FN en anathème tandis que l’alliance qu’il avait lui établie avec le parti Communiste français, héritier des 50 millions de morts staliniens, et dirigé à l’époque par un ancien collaborateur de l’occupant allemand, Georges Marchais, ne le gênait pas.

Alors aujourd’hui voir François Hollande enfiler les vêtements de Mitterrand, cela nous fait frémir.

En dehors des élucubrations économiques sur lesquelles nous n’avons pas fini de nous étendre, rappelons nous les 14 années d’hypocrisie, de malhonnêteté intellectuelle, de sacrifice de l’intérêt supérieur de la Nation à des manœuvres politiciennes de bas étage.

Il n’est pas supportable d’entendre les socialistes vouloir se draper les yeux comme s’ils n’avaient aucun passé et que seules les cinq dernières années politiques étaient celles qu’ils pouvaient se permettre de juger, en devenant soudain amnésiques sur le double mandat mitterrandien et le quinquennat à Matignon de Lionel Jospin.

Il est affligeant d’entendre des socialistes que JusMurmurandi croyaient lucides comme Manuel Valls se déchaîner contre Nicolas Sarkozy, lui qui disait il y a encore quelques mois que l’antisarkozysme primaire ne mènerait pas le PS à la victoire.

Il est insupportable d’entendre Martine Aubry demander de la modération pour la campagne présidentielle à Nicolas Sarkozy lorsqu’elle même l’a traité de Madoff, son porte parole de président de la triche ou Najat Belkacem de mélange de Poutine et de Berlusconi.

Il est insupportable de voir Hollande récupérer sans sourciller tous les soutiens de DSK, qui voulaient porter à la Présidence un homme dont ils connaissaient pourtant les incroyables fautes et faiblesses, jugeant sans doute, en bons élèves de Machiavel, que « la fin justifie les moyens ».

Et c’est là que l’on voit qu’effectivement sur ce plan là, François Hollande n’est pas François Mitterrand.

Il n’en a pas l’habileté, et de loin, et il est bien mal entouré.

Exactement ce que dit Laurent Gerra lorsqu’il suggère à Hollande par la bouche de Mitterrand de se rapprocher de Séguéla en lui offrant une Rolex, jugeant les conseillers du candidat PS des incapables.

Dis moi qui tu fréquentes, je te dirai qui tu es.

Les pilotes et leur syndicat viennent de tuer Air France!

février 29, 2012 on 10:09 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Air France sera-t-il la prochaine entreprise tuée par ses syndicats? Déjà SeaFrance, qui partage avec la compagnie aérienne d’être dans les transports et d’avoir été longtemps une entreprise nationale avait été envoyée au cimetière avec ses personnels par son syndicat CFDT qui a refusé de même rencontrer un repreneur prêt à embaucher 600 de ses employés, alors qu’aujourd’hui il n’en a repris que moins de 200.

Quel rapport avec Air France, qui n’est pas en règlement judiciaire, encore moins en liquidation? D’abord que la compagnie anciennement « nationale » a de vrais soucis de rentabilité. Face aux low cost, comme Ryanair ou Easyjet, bien sûr, qui grignotent sa part de marché, mais aussi, et c’est beaucoup plus inquiétant, face à ses concurrents directs et comparables, comme Lufthansa et British Airways-Iberia, qui sont tous deux rentables quand Air France-KLM affiche des pertes importantes.

Ensuite que le Gouvernement veut mettre en place ce qui fonctionne dans les transports terrestres, pour éviter une prise en otage systématiques des usagers partant en vacances par des grèves pour des revendications catégorielles. Il s’agit d’obliger les personnels de se déclarer individuellement 48 heures à l’avance comme « grévistes » ou « non-grévistes », ce qui permet à l’entreprise de se réorganiser et de prévenir ses passagers pour minimiser les perturbations. Ce projet de loi a vu les personnels Air France se mettre en grève pendant 4 jours le mois dernier.

Mais où est donc la condamnation à mort dont parle cet article? C’est que le SNPL, le syndicat national des pilotes de ligne, majoritaire, vient d’obtenir de la Compagnie (c’est comme cela qu’on appelle Air France « de l’intérieur ») un accord qui fait que les plannings individuels des pilotes ne sont révisables « qu’avec leur accord individuel, quelles que soient les circonstances, sans exception ».

Les pilotes d’Air France peuvent être en mission, en vacances, en congé de maladie, ou en réserve. Le fait que les plannings, jusqu’ici révisables, deviennent fixes, fait que tous les pilotes « en réserve » pourront se déclarer non-grévistes -et, soit dit en passant, être payés- tout en refusant tout changement de planning qui leur ferait assurer un vol menacé d’annulation par la grève. Inutile de dire à quel point ce texte va à l’encontre de l’intention du législateur, qui voulait minimiser les entraves au bon acheminement des passagers.

Mais il y a beaucoup plus grave. Ce texte introduit un invraisemblable accroissement de la rigidité de fonctionnement de la Compagnie, puisque l’accord s’applique aussi quand la Compagnie pourrait avoir besoin de flexibilité en temps normal. Qui dit rigidité dit augmentation des coûts et diminution de la performance. Est-ce ce qu’il faut faire dans une entreprise menacée de mort par sa non-compétitivité?

Bien sûr, le syndicat SNPL, majoritaire, a habilement profité du contexte de campagne électorale, et de l’arrivée d’un nouveau patron, Alexandre de Juniac, parachuté politique (il était directeur de cabinet de Christine Lagarde à Bercy), pour « obtenir » un « avantage désormais acquis ». JusMurmurandi ne peut que constater avec consternation qu’outre que cet accord vide le texte de loi de l’essentiel de son efficacité, il augmente les coûts de la Compagnie sans avantage pour qui que ce soit, ce qui représente le bilan le plus nul qui soit.

Air France et le ministre des Transports le savent très bien, qui bafouillent qu’il s’agit d’un accord « pour sauver la paix sociale », et le ministre d’ajouter avec un évident dépit: « Air France est une compagnie nationale qui est dans une situation préoccupante. Est-ce que tout le monde en a conscience? »

Visiblement les dangers qui menacent la survie même d’Air France ne semblent pas concerner les pilotes, volant sans doute à trop haute altitude pour s’intéresser à de simples problèmes de chiffres. Et très habitués avant la privatisation à être secourus par des quantités illimitées d’argent public pour combler les trous.

Sauf que le monde a changé. De l’argent public, il n’y en a plus, et le droit pour un État d’aider sa compagnie nationale, Bruxelles ne veut pas en entendre parler. D’où la faillite de Sabena ou de Swissair, les Air France belge et suisse, repartis après le naufrage, mais beaucoup plus petits, donc avec beaucoup moins de ces « chers pilotes ». Quant à Malev, l’Air France hongroise, ses avions sont désormais au sol.

JusMurmurandi, qui a parfois l’esprit mal tourné, se dit que le hasard est coquin, qui fait que le SNPL d’Air France s’est choisi un porte-parole dont le nom est « Jobard », mot qui d’après le Dictionnaire de l’Académie Française, a pour synonymes: « simple d’esprit, crédule, niais »…

Peut-être les syndicats d’Air France devraient-ils mieux regarder le dossier SeaFrance?

La gauche soupe aux choux?

février 28, 2012 on 7:28 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

François Hollande a raison! On a assez critiqué ce qu’il est convenu d’appeler la « gauche caviar », c’est-à-dire ces gens qui professent d’être de gauche tout en profitant à fond de tout ce que la richesse et la fortune autorisent.

Ainsi, nul doute que le candidat PS lui-même a dû dire à Bernard-Henri Lévy qu’il allait mettre un terme à ses pratiques quand il se laissait inviter à déjeuner dans le très chic et très cher restaurant Laurent par le très riche et très de gauche Pierre Bergé.

Mais François Hollande vient de siffler la fin de la récré pour les riches. Tous les revenus de plus de 1 million d’euros par an seront taxés à 75%, sans compter l’ISF en plus. Autant dire que les riches devront choisir entre leur richesse et résider en France.

On se croirait revenu en 1981 en pire, car même François Mitterrand n’avait pas osé une mesure aussi stupidement démagogique. Bien sûr, cela « fait du bien » à l’image de gauche du candidat. Mais dans les faits, François Hollande se rend-il compte de ce qu’il fait?

Il vise clairement les patrons du CAC 40, mais en fait il touche une cible bien plus large:

Plus aucun footballeur de haut niveau ne touche moins d’un million par an. Adieu les stars du ballon rond, la Ligue 1 va devenir la Ligue 2. Idem pour les autres sportifs. Voilà qui va faire plaisir à tous ceux qui suivent le football avec passion, même, et peut-être surtout quand ils ne sont pas riches, mais veulent rêver.

Les stars du petit écran vont disparaître, car tous les présentateurs et animateurs touchent plus que ce seuil que François hollande « ne veut plus voir »

Adieu les grands avocats et autres professeurs de de médecine, eux aussi voués à la disparition comme les dinosaures

Adieu les comédiens, chanteurs et autres vedettes, les Gérard Depardieu et Yannick Noah. Ah, non, Noah, lui, fervent soutien de la gauche, est parti à l’étranger depuis longtemps déjà, et peut donc donner tous les conseils qu’il veut puisque cela ne le concerne pas.

Bien sûr, adieu à « The Artist », parce que Jean Dujardin, Thomas Langmann, Michel Hazanavicius ont tous touché plus d’un million. Adieu aussi aux Ch’tis et aux Intouchables. Qui voudra faire en France des films qu’on peut aussi facilement faire à l’étranger et faire projeter en France, mais en payant beaucoup moins d’impôts?

 

Adieu aux patrons éclairés, aux créateurs de start-ups et autres grands professionnels? Croit-on que John Leahy, légendaire vendeur d’Airbus aux quatre coins de la planète voudra travailler les trois quarts de son temps pour les impôts, sans compter la stigmatisation morale en plus? Croit-on que Roland Moreno aurait mis en France les brevets de sa carte à puce s’il avait su que l’État allait tout lui prendre? Croit-on que Carlos Ghosn aurait permis à Renault de reprendre Nissan alors au creux de la vague, et de créer pour les actionnaires de Renault une plus-value en dizaine de milliards, s’il n’avait pas trouvé en France une vie fiscalement acceptable?

Adieu aussi à ces industries françaises que le monde entier nous envie, comme la gastronomie et le luxe, qui ne resteront pas dans le seul pays où le talent ne sera pas récompensé.

Adieu à tous les programmes comme Master Chef, la Sta’Ac ou Master Chef, puisque la réussite n’est plus le but de toute activité professionnelle, et qu’un disque qui marche ou un contrat publicitaire rapporte vite le fatal million d’euros.

Adieu à tous ceux qui ont fait de la France le N°2 mondial du software, parce que la création d’un programme à succès international, qu’il s’agisse de conception assistée par ordinateur, où Dassault Systèmes est N°1 mondial, ou de jeu vidéo, où brillent Ubisoft et autres, rapporte beaucoup plus qu’un million. Adieu aussi à tous les grands créateurs de publicité, et autres communicants, comme Ramzy Khiroun, qui a si publiquement fait profiter DSK alors encore potentiellement candidat, de sa magnifique Porsche Panamera. En voilà qui, en conseillant la gauche, vont se retrouver comme l’arroseur arrosé.

Adieu enfin à tous ceux que cette clientèle de riches fait vivre. Ouvriers des chantiers Bénéteau, aujourd’hui encore premier au monde pour les bateaux de plaisance. Employés des palaces et des grands restaurants, comme justement Laurent qu’affectionne le candidat. Artisans de mode et de décoration, ouvriers exceptionnels d’Hermès et de Vuitton. Pertes pour Air France, donc les avions seront les seuls au monde à ne plus avoir de clientèle haut de gamme, indispensable à sa survie.

Adieu bien sûr à toutes les rentrées fiscales et sociales de ces gros salaires et de l’activité qu’ils entraînent. Les Belges, Britanniques et autres Suisses doivent déjà se frotter les mains, eux qui font leur miel de ces riches que les socialistes ont vomi depuis 30 ans avec leur impôt sur la fortune que la France est le seul pays à n’avoir pas encore supprimé comme anti-économique.

La Révolution française est tristement célèbre pour avoir, entre mille autres, guillotiné le chimiste, philosophe et économiste Lavoisier, condamné d’un lapidaire « la République n’a pas besoin de savants! »

Voilà que, 220 après, Hollande, tout à son désir frénétique d’être élu et de prendre sa revanche sur tous ceux qui gagnent plus que lui, invente une formule, elle aussi aussi bête que méchante: « la République n’a pas besoin de riches! »

François Hollande

 

Que se passe-t-il en Grèce?

février 16, 2012 on 9:58 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermés

Le plan de secours à la Grèce, de 130 milliards d’euros, n’en finit pas de ne pas être mis en place. Il a été annoncé de multiples fois, ainsi que de multiples plans d’austérité grecs, requis par les prêteurs pour que le pays failli « y ait droit ».

Mais les conditions des plans d’austérité ne sont jamais vraiment remplies, et les fonds ne sont jamais débloqués non plus, et la date où la Grèce ne pourra plus payer s’approche, puisque c’est dans un mois.

En même temps, tous les signes d’une intense souffrance du peuple grec sont visibles, avec une baisse du salaire minimum de 22%,des manifestations monstres, violentes, et d’innombrables exemples de gens honnêtes et honorables précipité dans la tourmente, avec perte d’emploi et de logement.

Alors, qu’en est-il vraiment? Qui fait sa part du travail, et qui ne la fait pas?

 

Quelques faits, d’abord. Si la Grèce en est là, c’est qu’elle s’est livrée à une véritable orgie jusqu’ici que n’auraient pas désavouée ses dieux et rois de l’Antiquité. 22% de baisse du salaire minimum, c’est dur, très  dur. Mais sait-on qu’il était 30% et 20% plus élevé que ceux d’Espagne et du Portugal, pays autrement développés et productifs? Sait-on qu’il avait doublé en 10 ans, quand il ne progressait que de 35% dans le reste de l’Union Européenne? Comment s’étonner, alors de l’effondrement de la compétitivité grecque, pays qui n’a plus eu d’autre ressource que l’emprunt, un mont Olympe d’emprunt?

Alors, pourquoi ces mesures ne suffisent-elles pas aux prêteurs pour qu’ils libèrent les fonds? C’est qu’il y a la classe politique grecque, dont le vainqueur attendu pour les élections anticipées de mars a d’ores et déjà annoncé qu’il renégociera sitôt élu. C’est-à-dire qu’il dit, avant même d’avoir reçu les fonds: « la Grèce ne paiera pas » le remboursement des 130 milliards. Et que les préteurs se sont rendu compte, après enquête, que les fonds structurels européens mis à la disposition de la Grèce ont été fort mal employés, plus souvent distribués aux copains qu’aux projets porteurs d’avenir. Ambiance…

Et les réformes promises sont toutes mises en œuvre, toutes, sauf celles qui toucheraient la classe politique et leur clientèle. Les parlementaires grecs votent les plans d’austérité, mais pas pour eux-mêmes, pourtant mieux payés que leurs homologues italiens ou espagnols. La chasse à la fraude fiscale est, au mieux, bien timide. Ce qui peut se comprendre quand on sait les liens qui unissent les politiques et les notables grecs, et le peu d’entrain à les pourchasser de fonctionnaires dont les effectifs et les  salaires ont été amputés à la hache.

Ce qui conduit les prêteurs à ne pas avoir confiance, c’est le moins qu’on puisse dire. Et pendant ce temps, chaque semaine qui passe augmente le trou à combler, aggravant le risque que le plan, calibré il y a déjà plusieurs mois, soit, finalement, trop peu et trop tard.

 

Toute la question est maintenant de savoir ce que les Grecs ont retenu de leur prodigieux passé? La pensée de Socrate, Platon et Aristote, et la sagesse de Solon d’Athènes? Ou les tragédies d’Eschyle, Sophocle et Euripide?

 

Quant à la France, dont JusMurmurandi a déjà dit à quel point elle est à l’antichambre de la Grèce, le choix qu’elle va devoir faire est simple, car en France aussi, les dépenses ont augmenté beaucoup plus vite que chez nos voisins. Un candidat dit qu’il est temps de faire le ménage avant qu’il ne soit trop tard, et l’autre, qu’il suffit de taxer les riches et de supprimer les niches fiscales, ce qui est la même chose, pour pouvoir continuer comme ils ont toujours fait, la distribution d’un argent emprunté parce que pas gagné…

Aïe, ça fait mal!!!

février 14, 2012 on 6:34 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Ce qui se passe en Grèce fait mal, et ce qui se fait en Grèce passe mal… en France!

En particulier, dans le dernier plan d’austérité voté cette semaine, le Gouvernement et le Parlement grecs ont décidé la baisse de 22% du salaire minimum. La gauche française est en révolution contre cette mesure, et Vincent Peillon pense qu’il vaudrait beaucoup mieux annuler la dette grecque purement et simplement.

En fait, la Grèce sert de truchement et de révélateur à ce que la gauche pense faire en France, toute persuadée qu’elle est de gagner en avril/mai.

A savoir augmenter massivement les impôts et prélèvements, comme en Grèce,  mais pas pour diminuer les déficits ou réduite l’augmentation de la dette, et encore moins pour satisfaire les agences de notation et les marchés. Non, pour éviter toute mesure de rigueur, et même, pour inverser un certains nombre de celles prises par l’équipe Sarkozy, par exemple en réembauchant des dizaines de milliers de professeurs.

Inutile de dire que cette même gauche fait semblant d’ignorer ce que cette ponction massive ferait à la croissance française, alors qu’ils dénoncent cet effet pervers de l’augmentation d’impôts…en Grèce!

Mais le plus révélateur est ce que la gauche dit sur la baisse du salaire minimum. A savoir que la dette et le déficit sont le problème de l’État, et pas celui des travailleurs. Ils ne voient pas le rapport entre déficit, dette (les problèmes), et niveau de rémunération. C’est pourtant simple. Depuis que l’euro existe, les pays qui l’ont adopté ont des taux de change fixes, et ne peuvent plus dévaluer, comme ils le faisaient avant, pour rattraper un déficit de compétitivité. Ainsi la France de François Mitterrand a dévalué 3 fois en 3 ans, en 1981, 1982 et 1983 comme conséquence des mesures du Programme Commun. Comme cette fuite-là n’est plus possible, la Grèce est restée « collée » avec son déficit de compétitivité. Sa ressource principale, outre la marine marchande, est le tourisme. Mais le défaut de compétitivité de son économie fait que des vacances en Grèce ont coûté plus cher, à prestations comparables, que des vacances en Turquie ou en Croatie, pour prendre ses voisins immédiats. Et le tourisme grec a donc décliné face à ses voisins plus compétitifs. Voilà ce à quoi la baisse du salaire minimum permet de remédier. En baissant les coûts, on baisse les prix, et on remplit les hôtels. Cela donne du travail, des recettes fiscales, de la croissance, et s’appelle un cercle vertueux.

Et c’est exactement la même situation, en plus extrême, qu’en France. Si le déficit extérieur de la France est à son record quand l’excédent allemand l’est aussi, ce n’est pas aux performances allemandes en Chine et autres pays du BRIC que cela est dû, mais à ses performances avec les autres pays de la zone Euro, et à notre faiblesse dans cette zone critique.

Il se trouve que, pour y parvenir, l’Allemagne a fait des ajustements douloureux, principalement du temps et du fait de Gerhard Schröder, chancelier social-démocrate. A comparer avec la France gouvernée par Jospin, qui distribuait, distribuait, et distribuait encore. Comme celle de Tonton avant. Et celle que nous promet Hollande après.

C’est pourquoi, n’en déplaise à François Bayrou, le problème de la dette n’est pas le problème central de notre économie, il n’est que le symptôme, et pas la cause. Et traiter le symptôme n’a jamais réglé les problèmes, comme ce professeur d’histoire devrait le savoir. C’est d’ailleurs ce qu’a appris l’Europe avec la Grèce. Réduire le déficit sans croissance est est sans espoir, dans tous les sens du terme.

Pour relancer la compétitivité française, il ne faut pas plus de fonctionnaires, dont chaque nouveau poste « coûte » par augmentation des prélèvements déjà record en France, 5 postes dans le privé. C’est l’inverse qu’il faut faire, baisser tous les coûts, publics et privés, pour retrouver l’attractivité de nos produits et services sur le marche mondial. Et encourager les entrepreneurs au lieu de les épouvanter. Mitterrand s’y est bien résolu après ses trois premières années catastrophiques, et cela s’est appelé « la rigueur ».

Et qui peut dire que l’Allemagne, avec son nombre record d’emplois et son taux de chômage le plus faible depuis la réunification, n’est pas un bon exemple, qui combine cette réussite avec un modèle social aussi largement protecteur -et pas en faillite, lui!- que le nôtre?

Mais déjà les Grecs (les anciens, du temps où leurs philosophes éclairaient la pensée pour les siècles à venir, et où ce pays était un phare de civilisation, de progrès et de modernité -comme les choses ont changé!) disaient « qu’il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre »

Alors, M. Hollande, pourquoi vous obstinez-vous à être le « pire sourd »?

Ah oui, j’oubliais, vous avez une élection à gagner…

Trop, c’est trop ???

février 4, 2012 on 5:25 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

La génétique de la loi

Au commencement était le chaos, supposément.

Afin de permettre la vie en société, il est nécessaire qu’un code régisse les rapports que nous entretenons avec les autres.

Dans une certaine mesure, c’est la Loi.

Les Latins disaient « Dura lex sed lex », la loi est dure, mais c’est la loi.

Cela signifie par exemple que l’on ne peut pas saccager les biens d’autrui, comme ceux de l’Etat. Fut-ce parce que l’on a été licencié pour des raisons que l’on juge abusives.

Cela veut dire que si la justice estime nécessaire de prélever l’acide désoxyribonucléique (ADN) d’un citoyen, il doit se soumettre à cet examen.

C’est ainsi que Xavier Mathieu, ancien employé des usines Continental de Clairoix, a été condamné en appel pour avoir refusé de se soumettre à ce prélèvement d’empreinte génétique.

Même si Me. Eva Joly, ancienne juge et candidate d’EELV avait à l’époque déclaré « qu’il fallait changer la loi ».

M. Mélenchon affirma « qu’il s’agit de la liberté car si on accepte que, pour défendre son emploi, on soit demain traduit comme un délinquant, cela signifie que la liberté constitutionnelle de l’action syndicale est niée ».

Cela signifierait que l’action syndicale permet de tout faire, y compris de saccager une sous-préfecture.

Il est inquiétant de voir et Me. Joly alliée de M. Hollande, ou encore M. Mélenchon qui ne manquera pas de se désister en faveur de l’enfariné de la semaine.

Le royaume du numérique

Apple a annoncé ses résultats trimestriels il y a quelques jours.

Ils sont remarquables. Exceptionnels. Même vertigineux.

Au cours de la dernière période, Apple a réalisé un résultat net d’un milliard de Dollars…par semaine !

La trésorerie atteint maintenant 100 milliards de Dollars.

Est-ce que c’est trop ? Ou bien à partir de quand est ce que cela sera effectivement « exagéré » ?

Question : Apple augmentera t il ses prix lorsque le nouveau taux de TVA entrera en vigueur ?

Facebook annonce son entrée en bourse.

Valorisation ? 100 milliards de Dollars ?

Valorisé pourquoi ? Parce que quelque 800 millions de terriens sont « connectés », et courent dans le dédale facebookien en égrenant leurs vies privée, professionnelle sous les yeux de Mark Zuckerberg.

Fascinant, non ?

George Orwell doit se retourner dans sa tombe. Non seulement la mise sous observation (surveillance ?) des humains a réussi, de leur plein gré et en plus elle est hautement rémunératrice.

Qui va être le grand gagnant de cette introduction, en dehors de la banque d’affaires et des salariés actionnaires ?

Qui va rafler le plus gros paquet, et pouvoir avoir accès à cette banque de données inestimable et terrifiante à la fois ?

Trop, c’est trop ?

Quand les syndicats d’Air France feraient mieux de s’écraser

Une nouvelle grève chez Air France ?

Et pourquoi pas ?

La compagnie est exsangue ? Et alors ?

Continuer à prendre les passagers en otage comme cela a eu lieu à la fin de l’année dernière, faire passer les intérêts catégoriels après l’intérêt général, est un fait d’arme habituel.

Après avoir de nombreuses fois taquiné la faillite, la compagnie en prend une fois de plus la « bonne » direction. Comme son comité d’entreprise, géré par les syndicats en question.

La seule petite différence, c’est que les Français ont pris goût au service minimum voté par le gouvernement. Un exemple ? Le nombre de jours de grève par salarié à la RATP a nettement baissé en 2011 par rapport à 2010 (0.29 contre 1.21 jours). Ou encore à la SNCF (0.49 jour en 2011 contre 3.78 en 2010)

De plus, les finances de la France ne permettront pas de sauver une fois de plus la compagnie aérienne, dont la compétititvité est en berne par rapport à ses concurrents historiques (Lufthansa ou IAG, fruit de la fusion entre British Airways et Iberia).

Et personne ne voit le train de l’histoire qui passe avec les faillites simultanées de Malév (Hongrie) et Spanair (Espagne). Aveugle dans l’aérien, ça ne porte pas bonheur….

Bref, la grève de trop ?

Aimez les riches !

Comme il était bon d’entendre Martine Aubry féliciter le gouvernement pour ses efforts couronnés de succès afin de venir en aide aux salariés Lejaby d’Yssingeaux.

Faut il rappeler qui sera le « mécène » à venir en aide à ses employés ? LVMH, l’entreprise française personnifiant le luxe et la richesse.

Cela fait par conséquent d’autant plus plaisir de voir Madame Aubry louer le gouvernement, elle qui n’avait pas hésité à traiter Nicolas Sarkozy de Madoff.

On ne répètera pas non plus une énième fois que le candidat socialiste n’aime pas les riches.

Mais leurs restaurants, si.

Quel meilleur endroit pour François Hollande afin de retrouver BHL cette semaine que le très luxueux Laurent sur les Champs Elysées, à l’initiative de l’ancien mécène de Ségolène Royal, Pierre Bergé.

Juste à côté du Fouquet’s….

Le changement, c’est maintenant ???

L’homme qui voulait réformer les moulins à vent

janvier 23, 2012 on 8:30 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | 1 Comment

Vous vous souvenez de Don Quichotte, qui chargeait sur sa malheureuse jument Rossinante, d’inoffensifs moulins à vent, qu’ils prenait pour de redoutables adversaires ?

François Hollande, lui, promet de réformer le prix de l’essence, la finance internationale, et les relations franco-allemandes. On le comprend, car ces adversaires là sont aussi inoffensifs que les moulins de Don Quichotte. En effet, comme aucun de ces trois sujets ne dépend de lui, à supposer qu’il soit élu Président, il aura beau jeu de ne pas réussir sans que cela soit de sa faute.

Le prix de l’essence, il veut simplement le bloquer. Comme en 1981, dont on sait comment ça a fini. Sauf que chacun sait que le prix de l’essence dépend des raffineurs, et que ceux-ci perdent déjà de l’argent, au point que personne ne veut reprendre la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne. Si le prix de l’essence est bloqué, les raffineurs arrêteront de raffiner… casser le thermomètre n’a jamais fait baisser la température.

C’est ce qu’il veut faire aussi avec le logement. Bloquer les loyers, ce qui va dégoûter les propriétaires et stopper la construction, et mettre les terrains contrôlés par l’État à la disposition des collectivités. Soit ces terrains sont vendus au prix de marché, et il n’y aura pas de baisse des prix, soit ils seront bradés, et c’est le patrimoine des Français qui s’envole, le mettant entre les mains des collectivités locales dont on sait le bon usage qu’elles en font quand elles ont la haute main sur les bénéficiaires d’appartements très demandés.

Un nouveau traité franco-allemand, pour rapprocher les deux pays. Outre que c’est ce que fait Nicolas Sarkozy à marche forcée et contre le PS d’aujourd’hui, il est intéressant de voir la réaction d’Angela Merkel à un traité dont Hollande fait la promesse sans la consulter

Enfin, son adversaire, c’est la finance. Quand on sait à quel point le mot « finance » rime avec « confiance », désigner une industrie où la France excelle et dont elle a tant besoin pour financer ses dettes accumulées comme un adversaire, c’est autrement plus redoutable que de s’en prendre à des moulins.

Quant à la grande banque d’État qui va faire ce que les autres banques devraient faire mais ne veulent pas faire, on sait ce que ça a donné, parce que les Français se souviennent des pertes abyssales du Crédit Lyonnais, cette banque qui finançait les amis du pouvoir socialiste. Accessoirement, pour la créer, il va falloir la doter de capital. Avec quel argent?

Et il ne faut pas oublier qu’à la fin de la guerre contre les moulins, un bras de ces machines finit par balayer Don Quichotte de sa selle, et le faire tomber le nez dans la boue…

François Hollande

Le sort des dinosaures

janvier 19, 2012 on 7:43 | In Best of, Economie, Elections présidentielles 2012, France, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

La terre a tremblé aujourd’hui dans le monde de l’entreprise et celui de la photo en particulier.

Un des plus beaux noms, historique, et considéré comme insubmersible il y a encore une décennie, est en train de subir le même sort que le Costa Concordia.

Kodak, société originaire de l’est des Etats Unis à Rochester, s’est mise sous la protection du chapitre 11, ce qui revient à dire, pour les Français qu’elle est en cessation de paiements.

Parmi ceux qui sont un peu moins jeunes, qui n’a pas connu la série des appareils Instamatic, destinés au grand public avec une facilité d’utilisation aussi grande que leur prix était raisonnable.

A l’intérieur, un rouleau de film…Kodak naturellement.

Kodacolor, Kodachrome ou autre Tmax, ceux qui ont fait de la photo analogique ne peuvent qu’être familiers de la petite boîte jaune orangée, contenant un rouleau de 24 ou 36 poses, sur lesquels venaient se coucher nos bons ou moins bons souvenirs.

C’est ainsi qu’il advient des entreprises qui ne savent pas gérer les virages historiques, comme la machine à vapeur face à l’électricité ou encore la machine à écrire confrontée à la montée du traitement de texte sur ordinateur personnel.

C’est également ainsi qu’il advient des idées politiques qui ont vécu, comme le socialisme « traditionnel » et collectiviste.

La démondialisation, la surembauche de fonctionnaires ou encore presser encore plus tels des citrons les 50% de Français qui paient l’impôt sur le revenu pour les 50¨% restants qui n’en paient pas, au nom d’un chimérique partage prétendument « juste », autant d’idées qui sont, quelques fois à l’insu du plein gré de ceux qui les soutiennent, déjà au cimetière des fantasmes.

C’est probablement pour cela que François Hollande a dû tenter de reprendre la main et faire un « léger recadrage » à la mode d’Omar Sy dans les Intouchables.

Car sinon il sait que c’est lui même qui finira dans ce même cimetière des candidats éphémères, où il retrouvera, entre autre….Ségolène Royal.

La bouteille à moitié vide…

janvier 18, 2012 on 10:54 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Symptomatique de ce qui fait des Français les champions du monde du moral dans les chaussettes. Symptomatique aussi du rôle joué par la presse dans cette démoralisation. Symptomatique enfin de l’art de la critique systématique.

Quelques exemples:

Standard & Poor’s dégrade la note française de AAA à AA+. Pas un organe de presse ne se retient de parler de la perte du AAA sans mentionner que la bouteille est « encore » à deux-tiers pleine, parce que les deux autres agences, Moody’s et Fitch, n’ont pas changé leur note, équivalente au AAA.

Sarkozy réduit l’impôt de solidarité sur la fortune, et, dans le même temps, augmente celui sur les successions et les donations, avec un effet combiné nul. Ni baisse ni hausse d’impôts, et on peut imaginer que ce sont, grosso modo, les mêmes qui sont les gros contribuables de ces différents impôts. La seule chose que l’opinion publique apprend de la presse: cadeau de Sarkozy aux riches, ses amis du Fouquet’s.

Baisse globale de la délinquance de 0,35%. Le nombre de cambriolages s’envole de 16%. Pour que l’ensemble baisse, il faut bien qu’une ou d’autres catégories aient baissé tout aussi massivement. En arithmétique, oui. En médiatique, non. JusMurmurandi n’a pas pu trouver un seul média qui ait parlé de cette baisse, qui a pourtant du être aussi spectaculaire que la hausse des cambriolages.

Alors, pourquoi cet article? Juste pour faire une prédiction. Aujourd’hui commence la sommet social. On y discutera de mesures, qui, compte tenu de l’état des finances publiques, ne pourront être que des baisses contre des hausses. Par exemple, il y aura une discussion sur la TVA sociale, c’est-à-dire une hausse de la TVA contre une baisse des charges sociales.

Qui veut parier qu’on ne parlera que de la hausse de la TVA et de la baisse de pouvoir d’achat qu’elle entraînera, et pas de l’effet positif sur les coûts des entreprises et sur la hausse des feuilles de paye? Et que la baisse des charges patronales sera exclusivement rapportée comme « un cadeau aux patrons » et pas comme une possibilité de relancer l’emploi?

De là à dire que les média sont responsables de ce que les Français sont les premiers consommateurs d’anti-dépresseurs, et que la Sécu devrait leur en facturer le coût, il n’y a qu’un pas…. que JusMurmurandi ne franchira pas.

Quand les cigales critiquent les fourmis… d’avoir chanté et dansé!

janvier 16, 2012 on 9:40 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Depuis 30 ans, et le départ du tandem Giscard-Barre, les finances publiques françaises sont marquées de déficits insupportables.

Cela a commencé en 1981, avec François Mitterrand, qui « distribue » la retraite à 60 ans, les 39 heures et la 5e semaine de congés payés sans contrepartie, ce qui creuse un tel trou dans les finances publiques que la France doit dévaluer trois fois en trois ans pour tenter de retrouver avec la dévaluation de sa monnaie la compétitivité perdue en prétendant travailler moins tout en gagnant autant.

Puis vinrent le RMI et la CMU, deux programmes aussi généreux que financés par du déficit. Encore plus de fardeau à porter pour ceux qui travaillent… Enfin les 35 heures. Et la compétitivité française qui baisse toujours plus à mesure que nous travaillons moins.

Tiens, que des « idées » de gauche.

Dans le même esprit, qui a voté contre toute réduction des dépenses de l’État depuis 2007? La gauche! Contre trois remises à flot successives des régimes de retraite, et son allongement à 67 ans? La gauche! Contre toutes les mesures de réduction des remboursements de la Sécu, pour en diminuer les déficits abyssaux et croissants? La gauche!

Qui a promis de réembaucher 60.000 professeurs si tôt élu? Le candidat le mieux placé de la gauche! Qui exige que l’Allemagne autorise l’Union Européenne à émettre des eurobonds, pour permettre aux pays dépensiers, y compris la Grèce, de continuer à emprunter tant et plus sans tenir compte de leur capacité à rembourser? La gauche!

Qui ose affirmer maintenant que ce n’est pas la note de la France qui a été dégradée par la plus grande agence de notation, mais la politique de Sarkozy?

La gauche, bien sûr!

François Hollande devrait relire la fable de La Fontaine, la cigale et la fourmi. La cigale ayant chanté tout l’été, se trouva fort dépourvue quand la bise fut venue…

PS: pour ceux qui s’interrogent sur les conséquences concrètes de la perte du « AAA » français, il n’y en aura aucune. D’une part parce que les marchés ont intégré depuis des mois cette inéluctable dégradation, et que la France paye déjà, grosso modo, des taux reflétant une notation « A », c’est-à-dire bien moins bonne que sa note « AA+ », et deuxièmement parce que, pour des emprunteurs aussi visibles et bien connus que les principaux États souverains du monde, les prêteurs n’ont pas vraiment besoin des agences de notation pour savoir à quoi s’en tenir. Pour preuve, les États-Unis ont vu leur note dégradée, comme la France, de « AAA » à « AA+ », et leur coût d’emprunt a baissé au lieu de monter…

Mieux vaut tard que jamais

janvier 12, 2012 on 10:31 | In C'est ça, Paris?, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Depuis le temps que JusMurmurandi s’élève pour constater que l’on laisse faire n’importe quoi dans la capitale, il constate enfin que l’Etat prend enfin ses responsabilités.

Après lui avoir opposé une candidate qui n’était pas à la hauteur, lors du dernier scrutin, et laissé faire nombreux projets aussi farfelus que gaspilleurs (la place Clichy, la place de la République, mettant au rebut des fontaines classées, la destruction de Jean Bouin, celle programmée des serres d’Auteuil pour n’en citer que quelques uns), François Fillon qui se trouve un intérêt soudain pour Paris décide que l’Etat ne peut cautionner les travaux envisagés sur les voies sur berge par Bertrand Delanoë.

Il était temps.

Paris étouffe de toutes parts avec une circulation automobile sous coupe réglée, mais sans qu’aucun investissement dans les transports en commun n’ait été fait pour s’y substituer, tandis que cette mise sous coupe n’est pas génératrice de revenus supplémentaires comme c’est le cas à Londres par exemple.

Enfin, l’Etat décide qu’il est temps de mettre un hola aux braséros et autres installations aussi festives qu’inutiles prévues sur la rive gauche en remplacement des voies sur berge.

Ouf.

Qui mieux que notre maire en effet pourrait répondre à cette délicieuse citation de Francis Blanche, à savoir, « il ne suffit pas d’être inutile, encore faut il savoir être odieux ! ».

La soupe, le fromage et autres galettes

janvier 11, 2012 on 7:21 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Le début de l’année est impressionnant quant au nombre de soupes, fromages et autres galettes qui sont déclarées, découvertes ou révélées.

Commençons par nos amis d’outre Rhin dont la rigueur est pourtant si souvent vantée, et dont le Président de la République, rien de moins, est mis en cause pour une sinistre histoire de prêt.
Christian Wulff a beau se débattre et menacer la presse, on sent que ses jours sont comptés et que si ce n’est lui même, c’est Angela Merkel qui est en train de numéroter les abattis présidentiels.

Toujours dans le sérieux, c’est le Gouverneur de la banque nationale suisse qui se serait pris les pieds dans le tapis avec son épouse pour une sombre affaire de gains réalisés sur les taux de change de devise; pas très glorieux. A telle enseigne que lui a déjà rendu son tablier.

Dans un domaine plus glamour, mais toujours aussi peu reluisant, le gendre même du roi d’Espagne aurait monnayé ses faveurs, si bien que la justice est maintenant sur son dos et que le Roi a du mettre son revenu en ligne sur le site internet de la maison royale. Peu ragoûtant, vous en conviendrez.

Le fromage toujours, Jack Lang ne semble pas avoir compris que l’âge de la retraite, s’il a été reculé, n’atteint toujours pas 70 ans. Le septuagénaire toujours aussi primesautier ne voit pas d’un mauvais oeil le fait de quitter le Nord après avoir abandonné Blois pour aller sucer les pastilles des Vosges.

Quant on a un fauteuil, peu importe où il se trouve, pourquoi le quitter quand on peut continuer à l’occuper aux frais de la Princesse (ou du contribuable). Allez savoir pourquoi certains électeurs se tournent vers les extrêmes lorsque l’exemple qui vient « d’en haut » est si peu….exemplaire.

JusMurmurandi propose donc que, pour tous les mandats électifs, on apporte la même modification que celle qui a été apportée à la Constitution pour le mandat présidentiel, modification votée grâce à la voix de Jack Lang (!!!), il faut le rappeler.
Un mandat (de maire, de député etc.) renouvelable une seule et unique fois.

Chiche ?

Ni responsables ni coupables?

janvier 9, 2012 on 1:57 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Voilà, le Tribunal de Commerce a prononcé la liquidation définitive de Seafrance, un dossier qui avait déjà attiré l’attention de JusMurmurandi.

Quand on pense qu’un repreneur potentiel éminemment crédible avait déjà proposé de reprendre la moitié du personnel, soit 400 personnes, et avait invité les représentants syndicaux à une réunion sur une base de 600 emplois repris, et que la CFDT, syndicat majoritaire à SeaFrance n’a même pas daigné se rendre à cette réunion, il y a de quoi se taper la tête contre les murs.

Quand on ajoute à cela tout ce qui est paru dans la presse sur la façon dont la CFDT se conduisait dans ce qu’elle considérait comme un fief, on ne peut qu’être effaré. Ainsi hier, à la télévision, on voit un des deux responsables CFDT déclarer sans rire qu’une banque lui a prêté 650.000€ à titre personnel pour faire des achats immobiliers alors que son revenu mensuel n’est que de 2700€! Et que tel autre responsable CFDT dispose lui aussi d’un patrimoine immobilier pour le moins surprenant. Ceci, joint à une accusation claire par la CGT de malversations au sein du CE de SeaFrance, donne effectivement à croire que certains préféraient que l’entreprise sombre corps et âmes plutôt qu’un repreneur n’aille éplucher les comptes et vérifier les pratiques. Ceci puisque la presse parle aussi de contrôles des promotions par le syndicat, ainsi que l’octroi de jours supplémentaires de congés très généreux.

Si tout ceci est vrai, il faut bien dire que l’employeur aurait, pour acheter sa paix sociale, purement et simplement remis les clefs de la boutique à un syndicat, et que les responsables locaux en auraient largement abusé. Et que la confédération aurait fermé les yeux, comme le PS sur les agissements de Guérini en Bouches-du-Rhône, ou de Kucheida dans le Pas-ce-Calais.

Comment s’étonner après que beaucoup, qui ne sont pourtant pas plus ultra-libéraux que d’autres, se défient de la manière dont l’État dépense l’argent de l’impôt, c’est-à-dire des Français? Parce que le management lâche de SeaFrance, c’était la SNCF, c’est-à-dire l’État. Parce que les accusations de dérapages syndicaux sont les mêmes qu’à la RATP, soit encore l’État. Parce que les accusations de magouille au sein du CE rappellent bigrement le CE d’Air France, en faillite virtuelle après des années de gabegie sues de tous, dénoncées par beaucoup mais parfaitement tolérées au nom de la paix sociale.

Sauf que JusMurmurandi voit bien que ces faits répréhensibles « connus de tous, dénoncés par certains mais parfaitement tolérés », s’étendent profondément dans la vie sociale et politique française. Ainsi la Mairie de Paris de Jacques Chirac a-t-elle payé le chauffeur du patron de FO, et qu’il a été le premier ancien Président condamné en correctionnelle pour avoir mis sa mairie au service de son ascension vers le pouvoir.

Épisode supplémentaire de ce qui serait une farce s’il n’y avait des centaines d’emplois au bout, François Chérèque vient de désavouer brutalement ses propres responsables locaux, et d’annoncer dès à présent leur exclusion future de la CFDT. Mais pas un mot sur sa responsabilité, en tant que chef, pour les agissements de ses troupes. Il en est la victime, bien évidemment, et non pas un complice par incompétence, lâcheté ou opportunisme, n’est-ce pas évident?

Comme il est évident que personne au PS n’a quoi que ce soit à se reprocher pour les frasques, et le mot est faible, de DSK. Tout le monde était au courant, et Tristane Banon avait porté son cas devant le secrétaire général, un certain François Hollande, qui avait la même chose que François Chérèque avec SeaFrance. Il s’en est lavé les mains.

Comme l’histoire l’a montré avec le plus célèbre de ceux qui en ont fait autant, Ponce Pilate, se laver les mains ne suffit pas pour avoir les mains propres…

Ferry SeaFrance

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