12% de défauts

juin 9, 2009 on 6:32 | In Coup de gueule, Economie, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

La Caisse Nationale d’Assurance Maladie le dit: suite à 1.200.000 contrôles, 12% des arrêts maladie sont soit injustifiés, soit trop longs.

Qu’on imagine: 12% des Airbus A330 qui tombent. Au bout de quelques jours, il n’y en aurait plus un seul qui vole. D’abord parce qu’ils seraient tous tombés, ensuite parce que plus personne n’accepterait de voler sur cet avion.

Voler, vol, c’est bien de cela qu’il s’agit. Car un arrêt de maladie injustifié, c’est ce qu’en France on considère comme « bien joué », quand on s’est « bien débrouillé ».

Or quelqu’un paye pour toutes ces vacances maquillées. Ce sont les Français qui bossent.

Sauf que ce vol fait des victimes anonymes, invisibles, sans visages. Alors ça ne gêne personne. Et quand la CNAM veut resserrer le maillage des contrôles, la levée de boucliers est générale, depuis les médecins qui prescrivent abusivement et encaissent ainsi des honoraires rapides et indolores, jusqu’à tous ceux qui pensent que tout contrôle est fasciste et liberticide par nature.

Quel serait le sort d’un ouvrier qui ferait son travail avec 12% de défauts? Il serait viré, et vite, et tout le monde trouverait cela juste, pour que l’entreprise puisse lutter à armes égales avec ses concurrents. Si le sort des médecins abuseurs, car il ne faut pas penser que tous soient responsables de ces abus, il y en a, comme toujours, une large majorité d’intègres, et d’autres qui fonctionnent comme de véritables usines à arrêts de maladie, n’est pas aligné sur celui des ouvriers, cela signifie une chose.

En France, la Révolution qui abolira les privilèges reste à faire. Et qu’accessoirement, la CNAM déplore cette montagne d’abus. Mais que fait-elle pour que cela change?

Quand des capteurs fous envoient partis et avions à des profondeurs…insondables

juin 8, 2009 on 5:57 | In Coup de gueule, Europe, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

Voilà, les résultats sont sortis, et les média vont pouvoir recycler dans leur analyse tout le vocabulaire usé jusqu’à la corde dans les innombrables spéculations sur le sort de l’Airbus A330 du vol AF 447.
Ainsi, alors qu’on retrouve dans l’océan un corps de passager attaché à son siège, Benoit Hamon, porte-parole du PS, constate qu’il ne l’était pas au sien, puisqu’il vient d’être battu et l’a perdu.
Ainsi l’on débat pour savoir si l’avion s’est désintégré en vol, tel le PS rongé par les querelles, ou écrasé tel le Modem, qui fait grosso modo la moitié des voix qu’espérait François Bayrou
Pendant ce temps, on observe une forte poussée qui, si elle pouvait être dangereuse pour l’Airbus, est très positive pour les Verts de Daniel Cohn-Bendit
Mais des points communs existent aussi. On soupçonne les capteurs (de vitesse, de pression, etc…) d’avoir fourni des indications erronées au calculateur de l’Airbus, entraînant potentiellement des réponses de celui-ci qui auraient pu provoquer la catastrophe. Or il est indéniable que, si les calculateurs du PS et du MoDem avaient reçu des indications correctes sur ce que seraient les réactions des électeurs à une stratégie exclusivement anti-Sarkozy, sans Europe ni propositions, ils en auraient tiré les conséquences et changé de trajectoire.

Il est quand même frappant de constater que, si les élections européennes ont largement laissé les Français indifférents (seuls 40% d’entre eux se sont déplacés pour voter), l’Airbus fracassé les touche et les émeut.
Pourtant, il faut que les Français le sachent, le sort des futurs Airbus, entre mille autres, se décidera à Bruxelles. Notamment sur les progrès -ou non- d’un contrôle aérien intégré au niveau européen, plus rapide, plus fiable, moins cher et plus sûr que les systèmes exclusivement nationaux en vigueur aujourd’hui.
Voilà un visage de l’Europe qu’il eût été facile de faire aimer aux Européens, comme celui d’ailleurs de la « liste noire » européenne des compagnies aériennes interdites parce que dangereuses. Même si un contrôle aérien qui ne serait plus « national » est un sujet qui fera à coup sûr bondir et rugir les souverainistes de tout bord. Sans compter les syndicats ultra-corporatistes des contrôleurs aériens, pour qui toute notion de moins cher est intrinsèquement insupportable, et qui prétend que la seule façon d’être plus sûr est de payer encore et toujours plus.

Tant d’autres aspects de notre sécurité sont aussi entre les mains des hommes et femmes que nous venons d’élire pour siéger à Strasbourg et décider à Bruxelles. La sécurité alimentaire. La lutte contre le terrorisme, contre l’immigration ou le réchauffement climatique. La lutte contre les pratiques anti-concurrentielles. Car c’est Bruxelles qui a frappé d’amendes record Microsoft et Intel qui abusaient de leurs positions dominantes au détriment des consommateurs européens, et forcé les opérateurs de téléphonie mobile à baisser des tarifs intra-européens scandaleux, notamment sur les appels reçus à l’étranger et les SMS.

Tout cela, ce n’est pas rien, et eût bien mérité que l’on votât.

Oui, vraiment, JusMurmurandi déplore que ce n’ait pas été les sièges de l’AF 447 qui aient été vides à 60% pendant que les isoloirs étaient pleins

Car tel est notre bon plaisir !

juin 7, 2009 on 6:10 | In Best of, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, International, Poil à gratter | 2 Comments

Mais qu’est ce que Barack H. Obama est bien venu faire à Paris ?

C’est la question que se pose JusMurmurandi lorsqu’il regarde le programme détaillé des activités du Président des Etats Unis depuis qu’il a posé le pied à l’aéroport d’Orly vendredi soir.

Ne souhaitant pas, selon la presse française, un accueil protocolaire, c’est donc le ministre des Affaires Étrangères qui l’attend au pied de la passerelle, et non le premier ministre ou le chef de l’État comme le veut le protocole en cas d’une visite dite d’Etat.

Il se rend aussitôt à l’ambassade des États Unis, 41 faubourg Saint Honoré pour une dîner familial. Et on ne le revoit plus de la soirée.

Maman et les chatons étant arrivée avant, ils ont eu droit à une visite spéciale de la Tour Eiffel.

Samedi, au travail, mais en fin de matinée seulement, Barack H. Obama fait un petit tour en avion pour se rendre au lieu de débarquement des GIs le 6 août 1955, consacre 45 minutes d’entretien à son hôte suivi d’un déjeuner « de travail », le tout achevé par un beau discours. On compte grosso modo 4 à 5 heures de « dur » labeur.

Retour à Paris, pour une visite à la cathédrale Notre Dame, puis dîner privé dans un des plus anciens restaurants de Paris dans le 7ème arrondissement. On ne citera pas le nom afin d’éviter de contribuer à l’inflation des prix, baisse de la TVA ou pas, comme cela fut le cas chez l’ami Louis à la suite du dîner Clinton Chirac.

Ce matin est prévue une visite d’un musée, probablement d’art moderne, celui dont les mauvaises langues disent qu’il est la plus belle raffinerie construite à l’intérieur d’une ville (une raffinerie ? cela ressemblerait plus au Texas et à George W. Bush :-) ).

Et retour à Washington dans la journée, maman et les chatons restant à notre charge pendant encore 24 heures.

Bref, on a vraiment l’impression que M. le Président des États Unis est avant tout venu faire du tourisme, ou encore qu’il a tout fait pour éviter une rencontre parisienne avec Nicolas Sarkozy.

Crainte de se faire instrumentaliser en plein débat européen avec les élections qui se déroulent aujourd’hui, mauvaise humeur à la suite de la tempête (dans un verre d’eau) la Reine d’Angleterre n’ayant pas été invitée, désaccord sur la Turquie quant à son entrée au sein de l’Union Européenne, ou tout simplement mépris pour le vieux continent on n’en saura pas plus.

Mais ce qui agace franchement JusMurmurandi, c’est cette espèce de d’indifférence, de désinvolture voire de dédain.

Comment peut il déclarer à la télévision qu’il devra attendre sa retraite pour flâner sur les rives de Seine etc. quand il n’a finalement fait que du tourisme à Paris. Ce comportement nous rappelle les remarques cinglantes de Donald Rumsfeld sur la « vieille » Europe lorsque Jacques Chirac avait refusé l’engagement de troupes aux côtés des Américains en Irak, débâcle s’il en fut.

On est tout juste bons à être visités, un petit coup de pub avec la visite d’un restaurant comme les Américains les aiment (le bon vieux cliché du « French bistrot »), on montre la tour Eiffel et Notre Dame aux enfants tant que l’on y est, mais pour le reste, rien à fiche.

Barack H. Obama ayant pris fait et cause contre le réchauffement climatique, cela semble assez peu compatible avec le déploiement colossal d’énergie à tous les niveaux que nécessite un déplacement présidentiel américain. Trois avions de transport de passagers, hélicoptères, avions de transport de marchandises pour le véhicule de M. le Président sans parler des contorsions que doit faire le pays invitant pour assurer sa sécurité (aéroport d’Orly partiellement fermé, GIGN, RAID, périmètres de sécurité et j’en passe…).

Bref, si c’est pour venir voir Quasimodo et Beaubourg, merci pour votre considération, M. Obama.

Et rappelle étrangement une coupe de cheveux que Bill Clinton s’était fait faire avant de décoller de Los Angeles en mai 1993, qui sema le trouble au sein du contrôle aérien de l’aéroport (http://www.nytimes.com/1993/05/21/us/haircut-grounded-clinton-while-the-price-took-off.html). Mais ceci se déroula sur le territoire des Etats Unis, pas chez un pays ami comme dans le cas qui nous intéresse !

Il est vrai que l’économie des Etats Unis est en tellement bon état, à l’heure où par exemple, General Motors vient de se mettre sous la protection de la loi, une petite visite touristique s’imposait, alors que l’économie mondiale paie pour les inconséquences, les folies, du monde bancaire américain et ses « subprimes ».

So long, Mister President.

Barack H. Obama arrivée à Paris juin 2009

Barack H. Obama à son arrivée à Paris en juin 2009

Bayrou et la pédophilie?

juin 6, 2009 on 6:44 | In Coup de gueule, France, Incongruités, Poil à gratter | 6 Comments

Vous avez tous entendu parler ou vu l’altercation télévisée entre Daniel Cohn-Bendit et François Bayrou. Ce dernier a notamment évoqué à mots couverts un texte de DC-B où était évoquée, en 1975, la sexualité des enfants de manière provocante et choquante. Ou pire, si ce texte n’était pas une provocation, mais une autobiographie fidèle, ce que conteste son auteur.

Toujours est-il que JusMurmurandi a marre des donneurs de leçons de morale qui ne sont eux-mêmes pas des modèles.

François Bayrou a été Ministre de l’Education Nationale de 1993 (gouvernement Balladur sous Mitterrand) à 1997 (gouvernements Juppé 1 et 2 sous Chirac).

Il est notoire qu’il y a à l’Education Nationale des faits de pédophilie. Non pas, à notre avis, parce que les gens y seraient « pires » qu’ailleurs, mais avant tout parce que c’est dans les classes, comme l’eût dit avec gourmandise M. de la Palice, qu’il y a le plus d’enfants.

En 1997, l’Education Nationale fait sa révolution en la matière, et ne se contente plus de mutation aussi internes que discrètes et indolores en cas de « problème ». Les auteurs de cette révolution: Claude Allègre, et sa subordonnée, Ségolène Royal. Et des centaines de cas se font jour.

Où était donc le Zorro de l’anti-pédophilie entre 1994 et 1997? Qu’est-ce qui l’a empêché d’être le premier des « nettoyeurs », au lieu du dernier des « taiseux »?

Ce qui ne fait pas de François Bayrou un monstre. Mais un homme qui devrait passer plus de temps à balayer devant sa porte avant de balayer devant celle des autres, très certainement.

Accessoirement, quand on voit le scandale que fait la mise à jour, dans tel ou tel pays, de faits de pédophilie systémiques, on se demande pourquoi, en France, personne n’a encore été rechercher la responsabilité pour faute des ministres concernés, si faute il y a eu, comme par exemple une récidive d’un enseignant simplement muté après un premier incident. L’affaire du sang contaminé montre que de telles poursuites sont possibles. Bien sûr, cela ne ramènera pas les enfants souillés à leur innocence première.

Mais cela pourrait en priver (de leur innocence), certains ex-ministres devenus donneurs de leçons.

François Bayrou

Vous avez dit absurde?

juin 4, 2009 on 5:08 | In Coup de gueule, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | 2 Comments

Le tout nouveau Président de l’Afrique du Sud, Jacob Zuma, s’illustre dès le début de son mandat. Jugez-en:

« Le ralentissement économique aura des conséquences sur le rythme auquel notre pays sera capable de relever les défis économiques et sociaux » « Mais cela n’aura pas d’incidence sur nos objectifs en matière de développement ». Et de promettre de créer 500.000 emplois d’ici la fin de l’année, alors que le pays est entré en récession, et que les économistes attendent 250.000 destructions. Décidément, la proximité avec le Zimbabwe est plus que seulement géographique.

La France, pays où Courteline rencontre Alfred Jarry, n’a pas laissé passé sa chance de figurer à cet inventaire de l’absurde: ainsi le maire de Rauzan refuse de célébrer un mariage entre une française et un algérien en situation irrégulière, arguant d’un soupçon de mariage blanc, lequel lui vaudrait immédiatement un titre de séjour et de travail. Mais le Parquet lui intime l’ordre de le faire, arguant que la situation irrégulière du candidat au mariage n’est pas un motif de refus. Et le Tribunal a donné raison aux plaignants, accordant à la femme une provision de 200€ pour préjudice moral.

Le problème, c’est qu’entre temps, le candidat a été expulsé, et qu’il lui faudrait un visa pour revenir, lequel visa n’est pas accordé aux expulsés…

La France toujours, où Christian Lacroix fait état de sa « grosse colère » née de la cessation de paiement de la société qui porte son nom. Il argue que les actionnaires et l’équipe ne lui ont pas donné les moyens de promouvoir son nom et sa marque. M. Lacroix oublie de mentionner que la société qu’il a créée avec l’argent de LVMH n’a jamais été rentable, raison pour laquelle elle fut vendue au groupe Falic, qui jette aujourd’hui l’éponge, compte tenu de la poursuite des pertes. Peut-être M. Lacroix devrait-il s’interroger sur sa responsabilité dans ces pertes, même quand la gestion était assurée par le groupe de luxe le plus rentable au monde et même quand toutes les marques de luxe accumulaient les profits. Car aujourd’hui, ne pas voir cette responsabilité et se mettre en grosse colère. C’est plus qu’absurde, ingrat ou égomaniaque, c’est de l’autisme.

La France encore: le mouvement de grève avec occupation des universités des étudiants en solidarité avec les enseignants chercheurs a pris fin hier. La dernière université a été ré-ouverte à Toulouse, après l’évacuation par les forces de l’ordre des derniers grévistes-occupants-bloqueurs. Ils étaient apparemment trente. Grâce auxquels les étudiants de cette université pourront passer leurs vacances d’été à préparer leurs examens de septembre. Parodiant Corneille: « Ils partirent trois mille, mais par un lent désoeuvrement, ne furent plus que trente en arrivant au port ». Faute d’être Le Cid, ces trente peuvent toujours rêver d’être les Daniel Cohn-Bendit ou Harlem Désir de demain. Tête de liste de gauche aux européennes, c’est toujours ça, et ils pourront apporter 30 voix….

Air France 447, qui veut vraiment savoir ?

juin 3, 2009 on 7:38 | In Best of, Economie, Europe, France, Insolite, International, Poil à gratter | 2 Comments

La tragédie de l’avion d’Air France qui a disparu en vol dimanche nous a tous peinés et nous adressons toutes nos pensées aux familles qui ont perdu un être cher.

Mais en poil à gratter, JusMurmurandi se doit de prendre de la distance par rapport aux évènements et partager son analyse avec ses lecteurs.

Que se passe t il à bord de l’avion entre Rio et Paris ?

S’agit il de conditions climatiques extrêmes qui ont brisé l’avion ? Voici un site qui fournit une étude de la météo qui est intéressante.

http://www.weathergraphics.com/tim/af447/

A t il subi une avarie suite aux orages dans la zone de vol ?

Le cas d’un Airbus A330 de la compagnie Qantas qui, à la suite de la défaillance d’un instrument de mesure, se mit à faire des cabrioles en plein vol en octobre dernier est également pertinent.(http://en.wikipedia.org/wiki/Qantas_Flight_72). Curieusement, personne n’en parle même s’il s’agit d’un évènement récent avec le même modèle d’avion.

On peut également citer l’exemple de l’avion de Lauda Air, un Boeing 767, dont l’un des moteurs se mit en « reverse » en plein air ce qui envoya plus de 200 personnes au tapis.

Là encore, on est dans le cas d’un avion qui a eu un incident en plein vol, ce qui est une chose assez rare, et comme dans le cas de l’Airbus les communications ont été aussi brutalement interrompues que l’inverseur de poussée de l’un des moteurs s’est mis en action.

http://en.wikipedia.org/wiki/Lauda_Air_Flight_004

Si c’est un attentat, comme ce qui a touché la France avec le DC 10 d’UTA que les Etats Unis avec le 747 de Pan Am, cela a amené une disparition brutale de l’aéronef avec un grand éparpillement des différentes parties, l’accident intervenant à haute altitude.

Bref, sans entrer dans trop de considérations historiques, l’histoire étant comme le disait Tocqueville une galerie de tableaux avec nombreuses copies et peu d’originaux, il est probable que ce qui a conduit à l’accident de l’Air France 447 est une combinaison de ce qui s’est déjà produit lors d’un autre accident.

Mais pas certain.

Car si c’est une dislocation suite à une météo déchaînée, cela revient à dire que les normes de résistance des appareils sont insuffisamment exigeantes. Airbus et Boeing compris.

Car si c’est une panne électrique totale consécutive à un foudroiement, cela reviendrait à remettre en cause tous les développements technologiques des 20 dernières années visant à transformer les commandes mécaniques ou hydrauliques en commandes électriques sur les avions civils. Airbus et Boeing compris.

Car si c’est un attentat, cela signifierait que tous les efforts accomplis en terme de sécurité après le 11 septembre et les queues interminables que les millions de passagers quotidiens doivent faire ne nous protègent pas. Et serait susceptible d’affoler les clients d’un pan important de l’économie alors que le monde est en pleine crise économique.

Ne faut il pas s’étonner que l’on parle si peu du procès AZF qui a lieu en ce moment ? Qu’aucun journaliste ne soit allé voir ce qui s’est vraiment passé dans le tunnel sous la Manche le 11 septembre 2008, par exemple ?

Ces jours derniers, il n’est de média qui explique que même si l’on retrouve assez précisément où l’avion est tombé, il y a fort peu de chance que l’on retrouve les enregistreurs de vol (voix et données). Et qu’ils cesseront d’émettre au bout de 30 jours après l’accident; et que même si on les retrouve, ils ne marcheront probablement pas.

Bref, cela ne marchera jamais.

Entre les compagnies aériennes qui craindraient de voir leur activité baisser encore, les gouvernements qui verraient mise à nu la faiblesse de la cuirasse censée protéger les citoyens ou les constructeurs d’avion dont les choix technologiques pourraient être remis en cause, qui a donc véritablement intérêt que l’on sache pourquoi l’AF 447 a péri ?

General Motors: que fallait-il faire dans cette galère?

juin 2, 2009 on 3:00 | In Coup de gueule, Economie, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Voilà, c’est fait, l’impensable est arrivé, le géant Général Motors a déposé son bilan.

Barack Obama promet que cette procédure de faillite accélérée va permettre l’émergence d’un General Motors nouvelle manière, plus petit, plus agressif, plus rentable.

Peut-être…

Il n’empêche que l’ancien General Motors a reçu, avant sa faillite, quelques 17 milliards de dollars. Était-ce, rétrospectivement une bonne idée? Ont-ils aidé à ce que sera le futur de GM?

Vue l’énormité de la somme, et son incapacité à éviter le dépôt de bilan, il est vraiment permis de penser qu’il y avait non pas un mais des dizaines de meilleurs emplois pour une telle somme, qui eût pu faire beaucoup plus que maintenir en survie artificielle pour quelque mois une entreprise condamnée. Sur ce chapitre, les Administrations Bush et Obama, qu’en apparence tout sépare, ont fait rigoureusement la même analyse, et pris les mêmes décisions. Et obtenu la même absence de résultats.

L’avenir, maintenant. Par-delà les phrases ampoulées des politiciens, qui peut croire qu’une faillite, même de quelques semaines comme celle de Chrysler, ne laisse pas de traces profondes, notamment sous forme de méfiance généralisée des concessionnaires, des clients, des fournisseurs, des banques, des collaborateurs, tous réticents à s’embarquer sur un bateau dont tout donne à craindre qu’il ne soit du type galère?

L’actionnariat, enfin. Il est bel et bon de dauber sur les 35% de l’entreprise qui seront la propriété des salariés. Mais l’expérience de United Airlines, dont les employés possédaient 65%, a montré qu’ils se sont avant tout servis de cet actionnariat pour qu’une équipe de direction à leur botte leur octroie des avantages salariaux qui faisaient que, quand United a fait faillite, ses employés-actionnaires étaient les mieux payés, et United la compagnie à la structure de coûts la plus élevée des États-Unis…

Les créanciers ne sont pas non plus à négliger. Quand bien même il est de bon ton de les ridiculiser quand ils sont les dindons d’une faillite, la façon dont le Gouvernement américains les a « tuer » dans l’affaire Chrysler, et s’apprête à le faire en beaucoup plus grand avec GM, en demandant à un juge d’ignorer certains de leurs droits ne peut qu’encourager tout prêteur à s’abstenir de faire le moindre crédit à une affaire en difficulté. Le résultat: pour sauver deux des Big Three, la voie du crédit sera quasi close pour celles des entreprises qui en auront le plus besoin. Les faillites qui en résulteront seront moins spectaculaires, donc électoralement moins coûteuses, certes, mais infiniment plus nombreuses. Et leur effet cumulé pourrait bien montrer que le remède est pire que le mal.

Dernier point français. L’État américain va se retrouver actionnaire avec 60% du capital. L’histoire de France depuis 1981 montre que ce système n’est pas une garantie de bonne gestion ou de bonne gouvernance (euphémisme). Et quand il se sera désengagé, au cas où le scénario de réussite se matérialiserait, ce seront les employés qui feront la loi, car 35% d’une aussi grosse entreprise, c’est un bloc de contrôle.

Avec tout cela, il semble clair que la solution actuelle, avec un coût total de 60 milliards de dollars, une faillite, un maximum de risques, et une sérieuse cure d’amaigrissement, cumule à peu près tous les désavantages possibles.

Une autre question, qui fait froid dans le dos. GM a failli pour les raisons suivantes avant tout. Des relations sociales rigides et archaïques, une structure de coûts non compétitive, une dette écrasante, des produits dont les avantages se sont estompés avec le temps pour n’être plus attractifs.

Laquelle de ces caractéristiques ne s’applique pas, non seulement à General Motors, mais à l’entreprise France?

Opel, ou petit précis destiné aux donneurs de leçons…

mai 30, 2009 on 9:10 | In Best of, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

A Berlin, Angela Merkel a annoncé son choix pour la reprise d’Opel ce soir.

Ce ne sera pas le fringant Sergio Marchionne à la tête de Fiat, mais le canadien Magna.

Aussitôt les syndicats allemands se réjouissent même si, comme JusMurmurandi l’a écrit dans un de ses articles précédents il s’agit de reculer pour mieux sauter. Car la nécessaire diminution de capacité devra se faire, un point c’est tout.

Mais ce sujet ayant été abordé, c’est pour en exposer un autre que nous avons choisi ce sujet. Car un vrai défi attend Magna, et quelques exemples historiques devraient être de nature à lui rappeler d’éviter d’avoir la « grosse tête ».

Rappelez vous AOM Air Liberté et Lotfi Belhassine qui ne parvint pas à survivre de manière indépendante.

Arrive British Airways, qui sait tout mieux, et va montrer comment on arrive à l’aide de ce cheval de Troie à prendre des parts de marché dans la citadelle historiquement imprenable qu’est le pré carré d’Air France.

On connait la suite. Échec cinglant.

Mais heureusement Swissair, alliée au grand méchant mou pourfendeur de papier des 35heures, le baron Seillières et le groupe Wendel, sait encore mieux que British Airways qui savait mieux. Et va montrer aux Anglais comment il faut faire. Sauf qu’entre une compagnie régulière comme Swissair et une compagnie à prix réduits comme AOM Air Lib’, la compatibilité n’est pas au rendez vous.

Et coûte la peau à Swissair qui du jour au lendemain passe du statut de compagnie exemplaire à entreprise qui n’a même plus l’argent pour faire le plein de kérosène de ses avions. C’est la paille humide, l’humiliation, et la reprise de Swissair par sa filiale Crossair pour former Swiss, tombée depuis dans l’escarcelle de Lufthansa.

Dur pour l’image suisse.

Vous voulez encore un exemple écornant cette fois l’amour propre allemand ?

Regardez Chrysler repris par Daimler (la maman de Mercedes Benz). Même syndrome.

On va leur montrer comment faire, aux Yankees. Ca, c’est sûr qu’ils nous ont montré, mais plutôt comment il fallait ne pas faire.

Et le fonds qui a repris Chrysler à Daimler est un autre Swiss, et plante l’entreprise définitivement.

Sale temps pour les donneurs de leçon.

Ce qui nous ramène à notre premier exemple, au travers des 35 heures.

François Hollande a été un premier secrétaire du PS qui n’a pas remporté les suffrages au crépuscule de son mandat, loin de là, mettant tous les conflits de personnes sous la moquette en particulier. Et ça, comme de donneurs de leçons, le PS n’en manque pas.

Qu’à cela ne tienne, un nouveau premier secrétaire arrive, Martine Aubry, à l’issue d’un vote qui vaut bien tous les houleux conseils d’administration où le administrateurs se font remonter les bretelles par les actionnaires, petits ou grands.

Et que dit la Dame des 35 heures ? Qu’elle va remettre le parti au travail, afin qu’il soit un vrai parti d’opposition, avec des forces de proposition face à un chef de l’Etat qui bouge les lignes dans toutes les directions.

Sauf que Martine a peut être remis le PS aux 35 heures, mais alors cela a dû être comme le Ministère de l’Education lorsque l’on a regardé le temps de travail des fonctionnaires, et constaté qu’ils étaient en fait à…28 heures hebdomadaires et que passer à 35 heures serait en fait une augmentation et non une diminution….

Bref, quel est le programme du PS pour les élections européennes ? Quelles sont ses propositions pour marquer son territoire, par rapport au troisième homme, Bayrou qui gesticule autant que son programme est vide, par rapport à la gauche de la gauche et Mélenchon qui tonitrue pour couvrir la voix du facteur ?

Barrer la route à Nicolas Sarkozy.

Des donneurs de leçon, JusMurmurandi vous le répète…

GM, la mort de l’automobile américaine, et notre avenir

mai 28, 2009 on 11:26 | In Coup de gueule, Economie, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

GM va-t-il déposer son bilan? Il semble bien que oui, les créanciers ayant refusé d’échanger leurs créances contre 10% du capital de la société. L’Apocalypse est donc très probablement pour demain. Mais on aurait tort de regarder cette déconfiture, si symbolique, comme un fait isolé.

Ainsi, aujourd’hui, Visteon a déposé son bilan dans l’indifférence générale. Pourtant ce n’est pas rien, Visteon. C’est un équipementier automobile qui a longtemps été intégré au groupe Ford. C’était alors le deuxième plus gros équipementier automobile au monde, derrière son concurrent Delphi, intégré à General Motors. Lequel Delphi a lui aussi déposé son bilan. Comme Chrysler. Comme GM demain. Comme par hasard…

S’il ne s’agissait que d’une entreprise, il serait facile de blâmer le management. Notez, on peut toujours le faire, c’est tellement plus facile que de gérer à leur place. Ainsi on a tellement critiqué le patron intérimaire d’AIG pour des histoires de bonus qu’il en a marre, et que les chasseurs de tête annoncent qu’il va être quasiment impossible de lui trouver un successeur de bon niveau tant ce poste sera la cible de toutes les critiques politiques, syndicales et autres, sans compter la difficulté de faire le boulot de redressement.

Ceci n’exonère pas le management des sociétés d’automobiles pour autant, qui a largement préféré se réfugier dans des créneaux de marché rentables, les 4×4 et les utilitaires, que de traiter ses problèmes de compétitivité.

Mais là, c’est toute une industrie qui coule. Ce n’est pas le Titanic qui a rencontré un iceberg, mais toute un convoi. Que dis-je, toute la flotte. Un management nul partout à la fois étant peu vraisemblable, quelle peut donc être la cause commune à toutes ces déconfitures? La Chine, bien sûr. L’usine du monde, qui prive l’Occident de tous ses emplois manufacturiers. Sauf que les voitures chinoises sont totalement négligeables à l’échelle mondiale. Ce deuxième bouc émissaire ne convient pas plus que le premier.

Alors, d’où vient le problème? Quels sont les concurrents qui mangent la laine sur le dos de Detroit? Ce sont avant tout les Japonais. Or leur coûts de production sont, en termes de salaires, au moins aussi élevés au Japon que les américains. Ce n’est donc pas une histoire de coûts directs.

Mais l’automobile américaine a depuis toujours été le fief de syndicats puissants et gourmands. Qui ont notamment rendu toute restructuration exceptionnellement difficile, lente et onéreuse. Il fallait même payer, c’est dire, des ouvriers qui ne travaillaient plus depuis des années.

Autre foyer de coûts: la santé. Les coûts de protection aux États-unis ne sont pas seulement les plus élevés du monde, ils continuent leur phénoménale escalade. Et c’est aux entreprises de payer pour la santé de leurs retraités. Ce qui a coûté des dizaines de milliards de dollars aux fabricants de voitures américaines que les Japonais n’ont pas eu à supporter, n’ayant pas de syndicats, ni de retraités en grand nombre à leur charge.

Mais le résultat est que les syndicats américains ont été dans les négociations finales beaucoup plus préoccupés d’obtenir que les droits à la protection santé des retraités soient protégés même en cas de faillite que d’éviter la faillite aux travailleurs actifs. Logique quand on sait qu’il y a beaucoup plus de retraités que d’actifs chez GM par exemple. Effrayant quand on sait que la restructuration consécutive à la faillite et préalable à tout redressement va réduire encore le nombre d’actifs et donc rendre plus écrasant encore le poids des retraités, et donc non concurrentielle la production future, présageant ainsi d’autres désastres.

Une comparaison avec la France est pour le moins curieuse. Les syndicats y privilégient systématiquement les employés actifs par rapport aux chômeurs. C’était emblématique au moment des 35 heures. Si on les avait payé 35 heures, il y avait stabilité des coûts, et partage du travail et des revenus, avec création massive d’emplois (mais pas de richesse). En choisissant de les payer 39 heures, la gauche a privilégié les travailleurs et fait augmenter les coûts, ce qui a conduit les entreprises à pousser la productivité au détriment des emplois devenus plus chers par unité de travail produite.

Le problème, c’est qu’en France les actifs payent pour les chômeurs comme aux Etats-Unis ils payent pour les retraités. Et que donc tout ce qui réduit la base d’actifs sans changer la charge imposée par les inactifs conduit à la catastrophe, dont celle de GM est un exemple. Ceci avant même de prendre en compte la démographie qui fait qu’il n’y aura en 2020 qu’un actif pour un retraité, et que donc la retraite aura des allures non plus d’allocation mais bel et bien de pension alimentaire.

Il est de bon ton aujourd’hui de médire des Etats-Unis qui nous ont exporté leur modèle de capitalisme débridé et leurs subprimes pourris, le tout se combinant pour former les composants d’une grave crise économique. Mais pour autant, ne pas voir les leçons à apprendre de ce pays qu’il est si démagogiquement payant de dénigrer (c’est moins facile, à vrai dire, depuis qu’Obama a remplacé Bush), c’est faire preuve d’autant de cécité que d’aveuglement.

Cannabis et HADOPI: l’économie à tout prix?

mai 25, 2009 on 6:23 | In Economie, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Un projet de loi démocrate vise à légaliser le cannabis dans l’Etat de Californie. Les arguments en faveur de ce changement important d’approche sont nombreux:
- comme la contravention est généralisée, légaliser ne fait qu’entériner un état de fait, et évite que la loi ne soit, en permanence, bafouée.
- légaliser le cannabis ferait s’effondrer les prix et tarirait les super-bénéfices des dealers
- légaliser le cannabis permettrait aux forces de l’ordre de se concentrer sur d’autres formes de délinquance, plus attentatoires à l’ordre public
- mais surtout, la légalisation du cannabis permettrait de faire rentrer un milliard et demie de dollars par an d’impôts sur cette activité, aujourd’hui souterraine ou camouflée en « aide thérapeutique ».

Bien entendu, il y a de nombreux arguments contre cette légalisation. A commencer par le fait qu’il faut que force reste à la loi. Ou par les dommages à la santé causés par le cannabis, et notamment le moindre développement des fœtus. Par le fait que le cannabis sert pour certains de tremplin vers des drogues dures. Par les délits commis par ceux qui cherchent à tout prix de l’argent pour se procurer leur herbe chérie. Ou par l’inévitable explosion du marché qui suivrait l’implosion des prix.

Vous me direz, quel rapport avec la France, où, malgré tout, l’usage du cannabis est infiniment moins répandu qu’en Californie? Osons une transposition. Le téléchargement gratuit, c’est-à-dire sans payer de droits, est illégal. Pourtant, il est omniprésent, et sa répression inexistante. La France vient de voter une législation innovante pour tenter de remettre la pratique en accord avec la loi, la fameuse HADOPI.

Et les arguments de ne rien faire, ce qui est strictement équivalent à entériner l’illégalité, sont les mêmes que ceux des partisans de la légalisation du cannabis. Sauf que, là, les impôts bénéficieraient du passage à un téléchargement légal, à l’inverse de la situation américaine.
Ainsi donc, dans les deux cas, en apparence si opposés, les intérêts fiscaux sont avantagés par les lois adoptée en France et proposée en Californie.

Et si tous ces débats de société n’étaient qu’un écran de fumée (de fumée de cannabis, bien sûr) pour une bonne vieille affaire de gros sous?

Brèves

mai 24, 2009 on 5:32 | In Best of, Economie, Europe, France, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Courage politique

La décision du gouvernement allemand tend à donner la faveur au canadien Magna pour la reprise d’Opel qui appartient toujours à General Motors, même s’il est essentiellement européen et surtout germanique).

Pourquoi ? Tout simplement parce que l’alliance avec Fiat serait probablement plus destructrice en emplois outre Rhin.

Bref, une fois de plus, un pays européen réagirait en ne pensant qu’à ses intérêts propres, un peu comme les industriels asiatiques faisaient leur « shopping » de subventions dans chaque pays d’Europe et démontaient leurs usines une fois épuisées les aides dans un pays pour les remonter et en récupérer d’autres chez un voisin.

Car le vrai problème de l’industrie automobile, en Europe comme ailleurs, c’est une surcapacité massive.

En choisissant Magna, on va probablement à court terme sauver des emplois, mais on laissera à demain la nécessaire et incontournable diminution de capacité de production.

Allez, Angela, un peu de courage !

Courage politique -2

Les entreprises, sauf à quelques exceptions près, sont durement touchées par le ralentissement économique, et la France n’est pas épargnée.

JusMurmurandi ne reviendra pas sur ce succulent néologisme qui parle de « croissance négative » lorsque le pays est en récession, mai préfère plutôt souligner que certaines entreprises s’attaquent, dans les limites du code du travail, de manière courageuse à leurs problèmes de coût.

Or l’un des principaux coûts justement, en particulier au pays créateur des 35 heures, ce sont les salaires. On peut les réduire de plusieurs façons, soit en supprimant des postes, ou encore en proposant des baisses de salaires aux collaborateurs de l’entreprise; le tout doit se faire de façon individuelle, et confidentielle.

Le premier employeur de France est en déficit, massif, et depuis de longues années. Et 2009 promet d’être un grand cru dans ce domaine avec simultanément la baisse des rentrées d’impôts ou encore les dépenses exceptionnelles pour soutenir l’économie.

Question : L’Etat français (car c’est de lui qu’il s’agit…) va t il proposer à ses ouailles de baisser les salaires, en moyenne plus élevés que dans le privé malgré la garantie de l’emploi, revalorisée avec la hausse du chômage ?

Avez vous entendu parler d’homme ou de femme politique soit au niveau local ou au niveau national qui ait fait de telles propositions ne serait ce qu’à titre personnel ?

Ce serait de plus un sujet de choix pour la presse hexagonale…Le Daily Telegraph n’a-t-il pas gagné 50.000 lecteurs en dévoilant toutes les déviances des parlementaires britanniques et leurs notes de frais éhontées, en les faisant paraître petit à petit, un jour après l’autre…

JusMurmurandi, pour sa part, n’a rien entendu. N’est ce pas le moment pour nous électeurs de faire entendre notre voix ?

Car on a finalement que la classe politique et la presse que l’on mérite…

Une belle envolée

Le SNPL, syndicat national des pilotes de ligne, nous promet encore de belles journées d’été.

Rappelez vous, il soutenait le vol à 3 dans les cockpits d’Airbus A320 chez Air Inter. 5.000 appareils ont été livrés dans le monde entier et personne d’autre ne l’a réclamé.

En 1998, à la veille de la Coupe du Monde, ils remettent le couvert en menaçant la manifestation sportive d’un conflit majeur, alors qu’Air France est lentement en train de se remettre d’années de mauvaise gestion.

Aujourd’hui, Air France pique dans le rouge, et selon certaines sources les pertes s’envolent pour atteindre 7 millions d’Euro par jour, et le SNPL a déposé un préavis de grève en plein pendant le pic de l’été.

Pourquoi ? Parce qu’il conteste la loi qui prévoit que les syndicats qui ne représentent pas 10% des votes doivent s’allier à d’autres syndicats s’ils ne veulent pas disparaître.

Car, même si les pilotes ne représentent pas 10% des effectifs d’Air France, ils sont, d’après nos informations, cantonnés dans un établissement spécifique et le SNPL n’est par conséquent pas visé par la loi.

De la même manière que l’on a vu ces derniers jours des salariés de l’EdF se livrer à des actes quasi terroristes en coupant le courant à des dizaines de milliers de Français, le ciel français va t il une fois de plus devenir le terrain de chantages qui ont coûté si cher à Air France par le passé ?

Darcos fouille à tout-va

mai 23, 2009 on 7:57 | In Best of, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermés

Xavier Darcos a récemment proposé lors d’un congrès de parents d’élèves que des méthodes de police soient appliquées dans les écoles, notamment des fouilles de cartables et d’élèves. Là où il innove, c’est que toutes interventions des forces de police étant réprouvées à l’unanimité par parents et enseignants, il imagine de donner à des employés de l’Education Nationale (directeurs d’établissement, professeurs, personnels spécialisés) des statuts et pouvoirs judiciaires ou policiers.

Ce sujet n’est pas simple. Il est de fait que la violence « ordinaire » augmente à l’école, en ligne avec sa progression dans la société. Et que les professeurs se trouvent parfois démunis quand ils sont violemment confrontés par des individus qui n’ont d’enfants ou d’élèves que le nom et l’âge légal, tant leurs méthodes sont celles de voyous aguerris.

D’un autre côté, nul n’a envie de voir se transformer des salles de classe en cellules de garde à vue, ni des portiques de détection fleurir aux portes des écoles comme dans des aéroports.

Ce que JusMurmurandi trouve très intéressant, c’est la réaction des syndicats d’enseignants. Eux, qui sont si prompts à dénoncer la violence sous toutes ses formes, à prendre chaque incident comme exemple de la dangerosité croissante du métier de leurs membres, et à réclamer toutes sortes d’avantages, droits et effectifs en conséquence, se sont trouvés désarmés par le projet Darcos.
Et JusMurmurandi a eu la stupéfaction d’entendre une responsable du SNES-FSU indiquer que les actes de violence physique n’étaient pas nombreux du tout à l’école, et que, par conséquent, le ministre proposait une solution à un problème qui n’existerait pas vraiment.

Mais le pompon revient à Alix Nicolet, présidente du syndicat de lycéens FIDL, quand elle déclare: « cette mesure qui prétend résoudre les phénomènes de violences scolaires sonn(ait) comme populiste en pleine période de recrudescence des actes de violences à l’intérieur des établissements scolaires. »

Ainsi, la recrudescence de la violence n’appellerait donc pas de mesures pour y faire face? Se plaindre serait-il plus « rentable » que de progresser?

Xavier Darcos aurait voulu que les syndicats auxquels il doit faire face ne puissent plus utiliser l’arme de la violence à l’école pour réclamer des effectifs plus nombreux, qu’il ne s’y serait pas pris autrement. Car il faut bien dire que les arguments traditionnels des syndicats selon lesquels le nombre d’élèves par classe détermine la qualité de l’enseignement qu’ils reçoivent a fait long feu. La France a fait un effort sans précédent pour diminuer ce nombre, et l’Education Nationale, dans le même temps, n’a jamais produit autant d’analphabètes. Ce qui constitue une bombe à retardement pour le pays, avec un nombre important de jeunes quasi inemployables, et qui auront l’amertume de se sentir, et quelque peu à bon droit, trahis et désespérés.

Alors, le ministre a-t-il parlé au premier degré, et envisage-t-il sérieusement ce qu’il propose, ou a-t-il manœuvré avec finesse pour coincer ses adversaires? A moins qu’il n’ait tout simplement cherché à caresser ses électeurs (et peut-être son Président aussi) dans le sens du poil?

Voilà bien des questions concernant l’école. Peut-être le ministre Darcos, au milieu de tous ces éducateurs policiers qui vont fouiller les cartables et les élèves, devrait-il penser à créer un corps d’enquêteurs pour fouiller les mobiles (au sens de la police) des acteurs de l’Education?

Darcos dégaine...

Barack Obama est il Nicolas Sarkozy ?

mai 20, 2009 on 7:36 | In Economie, Elections présidentielles 2007, Europe, France, International, Poil à gratter | 2 Comments

A première vue, tout les sépare.

L’un est grand homme de couleur, l’autre est petit et caucasien.

Mais à bien y regarder, il y a de nombreuses ressemblances.

Tout d’abord leur enfance, Nicolas Sarkozy est né d’un père non français, hongrois, et Barack Hussein Obama d’un père non américain, kenyan.

Leur parcours politique ensuite qui les a amenés à la magistrature suprême, portés tous deux par une vague de fond qui voulait tourner la page du passé.

La « génération Sarkozy » tourne la page de la génération 70 des Chirac, Giscard d’Estaing, Mitterrand ou encore Jospin.

Barack Obama est adoubé entre autres pour tourner le dos aux années Bush marquées par l’échec cinglant de la sécurité intérieure, de la défaite militaire extérieure, par le séisme économique aux répliques planétaires et enfin la mise sous contrôle de la population à l’insu de son plein gré.

Programme défini pour l’un, intitulé « rupture » pour remettre le pays sur la voie de la réforme afin de rattraper les meilleurs élèves de la classe européenne, volonté de redonner la fierté à un grand peuple, les deux candidats élus portent un grand espoir lorsqu’ils prennent leurs fonctions.

Nicolas Sarkozy vient de passer le cap des deux premières années aux commandes, et nombreux sont ceux qui ont voté pour lui qui affirment qu’ils le regrettent.

Soit parce qu’il en fait trop, soit parce qu’il n’en fait pas assez.

Mais la volumétrie ne semble agréer personne.

Et le style des premiers jours, si tant est que l’on puisse appeler cela un « style » a marqué les esprits; et si d’aventure on venait à l’oublier, la bonne presse qui l’a en permanence dans la mire se fait autant un plaisir qu’un devoir de nous le rappeler, tandis qu’il n’y a pas de semaine où cette fameuse littérature surfe sur la vague de l’anti sarkozysme obsessionnel en le mettant en première de couverture.

Mais entre le programme, annoncé et en bonne partie déroulé (http://www.barometre-sarkozy.com/dotclear/public/TRG_et_Synthese/BaroNS4-TRGMesures.pdf), est profondément marqué par le paysage économique qui est bouleversé.

La crise a marqué l’action gouvernementale de son empreinte, et « travailler plus pour gagner plus » n’est plus applicable lorsque le chômage est en montée exponentielle dans toutes les économies occidentales, France comprise.

ll faut donc s’adapter à ces nouvelles réalités, composer avec ceux avec qui on avait ou n’avait pas prévu de le faire au gré du nouvel environnement économique.

Bref, il convient d’être pragmatique.

Obama a quant à lui passé le cap des 100 jours et s’il a commencé à marquer les esprits avec quelques réformes substantielles soit en route soit annoncées, il vient lui aussi de faire une entorse majeure à une des annonces clés lorsqu’il n’était que candidat.

S’il a, par exemple, visiblement décidé de mettre le complexe militaro industriel au pas en annulant un pharaonique programme de développement d’un hélicoptère présidentiel pour remplacer le modèle actuel qui a trente ans et dont le coût a littéralement explosé en vol de 6 à 11 milliards de dollars pour 23 appareils (soit environ 500 millions l’unité !!!), s’il a décidé de « mettre le paquet » pour remettre l’économie en route, la remise en place des tribunaux d’exception tels qu’existant sous George Bush à Guantanamo est un revirement colossal.

Et il est mal vécu par ces Américains qui, pour une part doux rêveurs, n’acceptent pas de voir la réalité de la violence de la guerre en face et ses conséquences dramatiques.

Mais ramener sur le continent américain ces suspects qui pour une partie ont tenté d’anéantir les Etats Unis pour les juger comme des citoyens normaux qui « bénéficient » d’un système ou l’attente de jugement peut durer des années et des années le temps que l’on épuise tous les recours ne lui a pas semblé une solution acceptable.

Même s’il va payer cette volte face, et cash en plus car elle intervient si rapidement après son élection.

Bref, Barack Obama semble vouloir faire preuve de pragmatisme.

Et traînera cette décision comme un boulet, avec certains de ses électeurs qui ne manqueront pas de dire « plus cela change, plus c’est la même chose ».

Mais ce qui rapproche probablement le plus Barack Obama de Nicolas Sarkozy, c’est ce qu’ils ne sont pas.

Et au risque de devoir présenter ultérieurement ses excuses à ses lecteurs, JusMurmurandi n’éprouve absolument aucun regret quant au fait que l’un ne ressemble pas du tout à George Walker Bush et l’autre pas non plus à Ségolène Royal….

Obama Sarkozy

Obama Sarkozy

Plus tu pédales moins fort, moins tu vas plus vite

mai 19, 2009 on 5:05 | In Elections présidentielles 2012, Europe, France, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermés

C’était ainsi que s’exprimait un journal satirique dans les années 70 en parlant de ce brave Poulidor, cycliste éternel second derrière l’invincible Eddy Merckx.
Car l’Homme a toujours cherché à aller plus vite.
Les transports, avec la voiture, puis le chemin de fer et enfin l’avion.
Les informations avec le télégraphe, le télex, la télécopie ou encore le courrier électronique.

Sommes nous à une rupture ?
Ainsi on constate que les entreprises se détournent du transport aérien, pour lui préférer le bateau ou le train, moins rapide mais plus écologique et moins onéreux.
Le consommateur préfère garder ses biens durables plus longtemps, qui à ne pas avoir l’ordinateur personnel dernier cri, dont l’une des premières caractéristiques mises en avant est souvent… la vitesse de son processeur.

On se réjouissait lorsque l’on achetait par exemple une voiture neuve, de ne pas avoir à l’attendre longtemps. Maintenant, les usines tournant au ralenti, soit on prend un véhicule sur parc, avec un équipement défini à l’avance, ou bien, il peut arriver que l’on attende même plusieurs mois pour avoir exactement ce que l’on souhaite comme couleur etc..

On est loin de ce stratagème marketing japonais qui voulait que les vélos ne mettaient que trois heures à être fabriqués, mais pour lesquels on donnait un délai de quinze jours au client, pour qu’il en rêve pendant son temps d’attente…

Bref, sommes nous en train de ralentir ?
Allons nous prendre le temps de vivre, de profiter plus de la vie tandis que, sous contrainte de ressources réduites, qu’elles soient pécuniaires, naturelles ou autres, on levait le pied ?

Mais ralentir est il bon en toute chose ?

Nicolas Sarkozy, par exemple, serait il en train de ralentir le train des réformes, permettant ainsi à l’opposition de reprendre pied ?

Martine Aubry fraîchement élue à la tête du parti socialiste avait promis qu’elle allait remettre le parti au travail, histoire de proposer une alternative.
Il semble bien, que telle l’économie, le PS prenne son temps, et l’on ne voit rien sortir comme contre programme de la rue de Solférino.

Le PS se traîne dans les sondages, loin derrière l’UMP pour l’instant.

Car si ces sondages devaient se révéler justes en sortie des urnes, ce serait une défaite majeure pour l’opposition.

Non seulement parce que toute la théorie suivant laquelle ces élections européennes sont une manière d’exprimer son opposition au Président de la République serait mise à mal, mais aussi parce qu’immanquablement on comparerait les résultats de 2009 avec ceux des élections européennes précédentes, où l’UMP s’était fait battre par le PS.
Redorant ainsi deux fois le blason du parti présidentiel.

Le double peine, en bref.

Dans ce monde (économique) qui semble vouloir inviter tout le monde à ralentir, on imagine ainsi le PS et ses dirigeants ne sont pressés de connaître le résultat….

Jalons économiques

mai 19, 2009 on 6:45 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

1. La Chine, toujours la Chine

Déjà en janvier la Chine passait un jalon important, en devenant, l’espace d’un mois, le premier marché automobile du monde, montrant ainsi qu’elle est beaucoup plus qu’une usine destinée exclusivement à l’exportation. Aujourd’hui, la Bourse de Shanghai a dépassé la Bourse de Londres en termes de capitalisation boursière. Alors, certes, on pourra dire que la City de Londres travaille sur beaucoup plus de titres que seulement ceux cotés à Londres, et que les cours à Shanghai ont beaucoup à voir avec le goût très prononcé des Chinois pour toutes les formes de jeu. Mais quand même, Shanghai devant la City…

2. L’argent pas cher

Hier le taux du marché du crédit interbancaire a atteint un plus bas historique (depuis sa création en 1986), à quelques 0.785%. Pour mémoire, au plus fort de la crise financière de fin 2008, il était plutôt à 4,785%. Le crédit interbancaire est donc ultra bon marché. Ce qui dit 2 choses: il n’y a plus de crise de confiance entre banques, le spectre de l’effondrement est, pour le moment, aux abonnés absents. Et aussi que, pour ceux qui veulent investir, le coût du crédit est au plus bas. Comme tous les prix ont baissé, depuis celui des voitures et de l’immobilier jusqu’à celui des entreprises, acheter quand cette baisse aura atteint son maximum (et les prix leur minimum), réservera de très bonnes affaires. Le tout étant de ne pas se tromper sur le calendrier…


3. Le prix du lait

Les cours du lait viennent de toucher un point bas, à 205€ pour 1000 litres. Les producteurs sont furieux et désespérés, et ils font appel à l’Etat, y compris avec violence, pour les sortir de cette situation très pénible. Et incriminent les mécanismes de fixation des prix, à revoir selon eux, pour revenir au « bon vieux temps ». Mais JusMurmurandi a oublié de perdre la mémoire et se souvient que, si la baisse est historique, c’est parce qu’auparavant, les prix avaient été poussés comme les matières premières, à des hauteurs sans précédents (378€ en janvier 2008). Et là, que disait la profession, par la voix de Chantal Cor, de la FDSEA? Que la hausse était « historique », mais « légitime et inévitable ». Où était donc la critique des mécanismes de fixation des prix? Et pourquoi cette hausse « inévitable » s’est-elle transformée en baisse « évitable »?
Accessoirement, on a bien vu les prix des produits industriels dérivés du lait (laitages, fromages, yaourts) flamber en 2007 dans la grande distribution. Y compris très au delà de ce que la seule hausse du lait entraînait mécaniquement Qui les a vu s’effondrer en 2009? Parodiant la chanson, on ne peut que dire  » Ah ! Ah ! Ah ! Oui, vraiment, le consommateur est bon enfant !.. »

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