Hollande: après 100 jours, Waterloo?

septembre 1, 2012 on 9:02 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

La popularité de François Hollande est en chute libre. De tous les Présidents de la Ve République, il est celui dont elle baisse le plus vite après son élection. Le moins qu’on puisse dire, c’est que JusMurmurandi l’avait prédit.

Le comble est atteint quand notre Président attribue les difficultés à « une crise d’une gravité sans précédent ». Quel culot d’acier, lui qui n’a cessé de nier cette crise quand il combattait Sarkozy, d’abord dans l’opposition, puis en campagne électorale! Quelle découverte, alors que la crise dure depuis 2008! Quelle excuse trop facile pour que celui qui a promis « le changement, c’est maintenant! » ne tienne aucune de ses promesses!

Car il faut dire que le début du quinquennat Hollande ressemble par certains côtés impopulaires au quinquennat Sarkozy. D’abord, évidemment, avec la mise sous les projecteurs de sa vie privée agitée par l’affaire du Tweet. Ensuite par les expulsions de Roms décidées par Manuel Valls, au scandale de ses collègues de Gouvernement. Maintenant par un bon gros conflit d’intérêt: la banque Lazard, dont le patron, Matthieu Pigasse,  est aussi copropriétaire du Monde et propriétaire des Inrockuptibles, et, à ce titre, patron d’Audrey Pulvar, compagne du Ministre Arnaud Montebourg, ayant reçu, comme par hasard, un mandat de conseil du Ministère des Finances pour la création d’une banque dans la direction de laquelle M. Montebourg sera partie prenante…

Le sentiment des Français est que Hollande n’a rien fait pour combattre la crise. Ce n’est pas vrai. Il a en effet mis en branle une gigantesque hausse d’impôts, dont les échos vont résonner dans toutes les couches de la société française. Ce qu’il n’avait pas anticipé, c’est que cette hausse interviendrait dans une économie à l’arrêt, et qu’elle va donc la mettre en marche arrière. Et la situation va être d’autant plus désagréable et amère pour Hollande qu’il n’aura aucun crédit pour le redressement des finances publiques qu’il va tenter de réaliser avec ces hausses d’impôts, car le moins qu’on puise dire, c’est que ce n’est pas ce qu’il a promis pour être élu.

Comme un certain Sarkozy, qui avait été élu sur une plate-forme de « travailler plus pour gagner plus », plate-forme coulée par la tornade économique mondiale. La différence, c’est qu’au moment des promesses de Sarkozy, personne ne voyait une telle crise à l’horizon, et ses promesses pouvaient donc être aussi crédibles que sincères. Mais qu’en en 2011/2012 Hollande ne sache pas qu’on en est là, et le « découvre » une fois arrivé au pouvoir suppose l’une de deux possibilités.

Soit il est honnête, et dans ce cas-là il n’a pas vu 4 ans de crise que tous les Français on vus, et cela ne fait pas vraiment de lui quelqu’un de qualifié pour mener le pays. Soit, comme tout le monde, il le savait très bien, mais pensait qu’on pouvait faire croire le contraire aux Français. Et cela non plus ne fait pas vraiment de lui quelqu’un de qualifié pour mener le pays.

En tout cas, une chose est sûre et nouvelle. La presse, toujours si indulgente avec la gauche, et d’une incroyable férocité avec Sarkozy, a gardé le même ton pour écharper Hollande, pour qui l’automne sera long, froid, et cruel. Que dit le poète? Les violons de l’automne bernent mon coeur d’une langueur monotone… A moins que ce ne soit, comme pour Napoléon, après les 100 jours, Waterloo, morne plaine….

Deux morts…

août 25, 2012 on 11:01 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Patrick Ricard est mort, et ça a valu à peine 15 secondes au Journal de 20 heures des nouvelles télévisées. Jean-Luc Delarue est mort, et cela a valu presque 15 minutes au Journal de 20 heures des nouvelles télévisées. Tous les deux deux avaient cessé leur activité professionnelle, et tous deux sont morts trop tôt.

Patrick Ricard, l’homme qui valait 15 secondes, a seulement transformé une entreprise produisant un apéritif typiquement marseillais, le pastis, en N°2 mondial des ventes d’alcool, avec des marques connues dans le monde entier, comme le whisky Chivas ou la vodka Absolut. Une entreprise magnifique, qui a créé des milliers d’emplois en France, et payé des milliards d’impôts.

Jean-Luc Delarue a été un jeune surdoué de la radio puis de la télé au look de gendre idéal, qui a innové avec un certain style de télé-confessions. Il en a profité pour brûler la chandelle par les deux bouts, ce qui l’a plus que probablement amené à sa mort trop précoce.

15 secondes pour le chef d’entreprise exemplaire, 15 minutes pour le saltimbanque cocaïnomane. Un hommage de la ministre de la Culture, pour le rôle de grand mécène de la culture tenu par Patrick Ricard. Et des hommages des ministres des Finances, du Redressement productif, et de l’Agriculture. Pas un mot du Premier Ministre. Pas un mot du Président. Sans doute ont-ils eu trop peur que cela fasse penser à Sarkozy, qui, lui, aurait salué le disparu et son oeuvre si utile.

Une pluie d ‘hommages en revanche pour Delarue, dont le moins qu’on puisse dire est qu’il n’était pas un bon exemple à donner à nos jeunes, malgré sa conversion tardive à la vertu et son tour de France en camping-car pour dénoncer les méfaits de cette drogue qu’il avait adorée.

15 secondes pour le chef d’entreprise qui a fait partie de ceux, même si ça fait gravement chier nos gouvernants, qui ont donné du travail et des impôts pour rendre la France et les Français plus prospères. Ricard à sa manière a été une sorte de Jobs français, un héros économique, auquel il serait bon de rendre justice au lieu de se contenter du sort réservé par les socialistes aux chefs d’entreprise: les critiquer, les contraindre et les tondre.

15 minutes pour l’homme de médias qui a surfé sur les bons et mauvais côtés de son époque.

Bon, je suis peut-être un peu dur avec Delarue de le comparer à Patrick Ricard. Mais c’est si révélateur du fait que le seul moment où les Français se soucient de leurs entreprises, c’est quand celles-ci s’en vont. Imaginez ce que n’auraient pas dit les silencieux Hollande et Ayrault, si Ricard ne s’en était pas allé au Paradis des chefs d’entreprise, mais en Belgique…

Hollande, après 100 jours, Sarkozy lui dit « merci ! » – mais pas nous !

août 16, 2012 on 8:33 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Les 100 jours, c’est l’épopée de Napoléon échappé de l’île d’Elbe. Il reconquiert le pouvoir et fond triomphalement sur la restauration monarchique comme l’aigle sur sa proie. Son but? Refaire de la France le premier pays du monde, ce qu’il avait déjà fait une fois, en bâtissant sur les ruines de la Révolution, et en modernisant la France à marche forcée.

C’est pourquoi parler des 100 jours de Hollande n’a pas de sens. Quel est son but, maintenant qu’il a atteint la magistrature suprême? Nul ne le sait. Et quand on ne connaît pas le but, il est difficile de l’atteindre…:-). Quel est son idéal? Il n’arrête pas de répéter que c’est la Justice, mais il installe comme Garde des Sceaux, c’est-à-dire ministre de la Justice une militante du droit des uns plutôt que des autres…

Et surtout, quelle inaction, empêtré qu’il est dans les contradictions où l’ont mis ses promesses. Il a promis la croissance, et il offre la récession. Il a promis le redressement des finances publiques et il offre les hausses d’impôts. Il a promis la normalité et il offre en exemple l’union libre, et légifère le mariage gai, l’adoption homosexuelle et l’euthanasie. Il a promis le redressement productif, et préside impuissant à 8.000 suppressions de postes chez Peugeot, 5.000 chez Air France, 5.000 chez Alcatel Lucent, 1.500 à 2.000 chez Sanofi. Sans compter les emplois de fonctionnaires des ministères « perdants » pour faire de la place aux nouveaux professeurs, juges et policiers promis. Il a promis la morale et reçoit en catimini le roi sanguinaire du Bahrein. Il a promis le logement et réduit les budgets de son ministère.

Sans compter les fortunes et les talents qui partent à l’étranger. Toutes les remontées d’informations le montrent. Que ce soit Bruxelles, Genève ou Londres, le flux de nouveaux arrivants français est sans précédent. On les voit chez les conseillers juridiques et fiscaux, chez les agences immobilières haut de gamme, chez les banquiers internationaux. Ce qui, évidemment, va faire des trous dans l’emploi et les recettes fiscales de demain.

Enfin la Syrie. Alors que Sarkozy avait agi, que ce soit pour arranger la paix en Géorgie ou culbuter le régime dictatorial de Kadhafi, Hollande parle. De quo parle-t-il à la Russie et la Chine? De justice. Il serait juste que el-Assad parte. Mais comme action, parler, c’est un peu juste…

Avec pour résultat que, avec une vitesse sans précédent, la confiance en Hollande s’est déjà effondrée. 3 fois plus de Français pensent que cela ira plus mal qu’il n’y en a pour penser que cela ira mieux. Et comme la consommation est le moteur de la croissance française, et que la confiance est le moteur de la consommation, on voit où nous allons tout droit.

C’est pourquoi, dans les faits, Hollande fait un cadeau inespéré à Sarkozy. Le proverbe dit « quand je me regarde, je me désole, quand je me compare, je me console ». Regarder le bilan de Sarkozy, et on en pense ce qu’on veut. Le comparer aux 100 jours de Hollande, et JusMurmurandi ne peut que se désoler pour les 1700 jours qui restent.

Bien joué!

août 9, 2012 on 6:44 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections législatives 2012, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Comme la campagne électorale est loin, mais alors tellement, tellement loin….

Un exemple. Le fameux Grand Emprunt, lancé par l’équipe Sarkozy pour relancer la machine économique après le crash en finançant des projets d’avenir. Le PS n’a pas eu de mots assez durs pour cet emprunt, comme tout projet sarkozyste, et a bien évidemment voté contre. Aujourd’hui, sur 30 miliards, 10 restent à allouer. Que va faire la République irréprochable? Financer le trou de la Santé avec le produit du Grand Emprunt. Bien sûr on « habille » le Grand Emprunt en disant qu’il prépare l’avenir de notre système hospitalier. Mais la réalité, c’est qu’avec les socialistes, qui ont fait campagne sur le rétablissement des finances publiques, on utilise les ressources d’un emprunt exceptionnel et censé préparer l’avenir, pour combler les déficits du passé. Bien joué!

Un autre exemple. François Hollande a annoncé pendant sa campagne toute une série de mesures pour améliorer la situation des mal-logés. Il attribue le Ministère du Logement à son alliée Cécile Duflot, qui récolte là, malgré la score calamiteux de sa candidate à la Présidentielle, Eva Joly, le fruit de son habile accord électoral signé avant l’élection. Sauf que, quel est le ministère dont les effectifs vont baisser le plus en pourcentage? Le Ministère des mal-logés, ceux pour qui il y a tant à faire. Bien joué!

Un exemple plus personnel. Toute la France a vu le Président « normal » partir en vacances à Brégançon en train. En train, comme il l’avait promis. En train, comme les Français « normaux » comme lui. Sauf que les Français « normaux », ils n’envoient pas leurs bagages en hélicoptère, eux, comme l’a fait notre Président. Et pourquoi il n’y avait pas de caméra pour observer l’embarquement des bagages? Bien joué!

Un exemple plus international. L’affreux Sarkozy a reçu à Paris et Kadhafi et Assad. C’était avant que ces deux dictateurs ne passent en mode « massacre à grande échelle », mais les recevoir a été, si on en croit les bonnes âmes de gauche, plus que deux erreurs, deux fautes. Mais voilà que, arrivé au pouvoir, et à la nuit tombée, à la sauvette, François Hollande reçoit le chef de l’Etat de Bahrein, qui a, lui aussi, allègrement massacré pour réprimer son printemps arabe à lui. Ou plutôt de son peuple. Alors, le recevoir, alors qu’il est couvert de sang? Et où est le coeur des critiques, des soutiens des droits de l’Homme? Ce serait oublier que, bien sûr cela n’a rien à voir. La gauche, elle, est vertueuse par nature, à l’inverse de la droite, ce qui change tout, n’est-ce pas? Bien joué!

Un dernier exemple, plus financier. Sarkozy, pour convaincre les marchés financiers que la France était déterminée à remplir ses objectifs de maîtrise de sa dette et de réduction de ses déficits, voulait faire adopter la Règle d’Or, qui contraint les Etats à viser puis à atteindre l’équilibre budgétaire. Les socialistes s’y sont opposés bec et ongles, tant t si bien, que, pour cause de nouvelle majorité de gauche au Sénat, cela n’a pas pu se faire. Que fait la gauche, qui n’a cessé de critiquer un Sarkozy vendu aux marchés financiers et capitulard devant l’Allemagne de Merkel? Elle obtient l’aval du Conseil Constitutionnel pour faire voter la même Règle d’Or, et sans passer par une réforme de la Constitution que la droite, cette fois-ci pourrait bloquer. Bien joué!

Au fait, pourquoi la gauche craint-elle que la droite ne bloque une mesure qu’elle a en son temps, promu? Ce ne serait pas logique après tout. Mais la gauche ne sait que trop bien que c’est ce qu’elle a fait pendant 5 ans….. Bien joué?

Un ministre de choque!

juillet 28, 2012 on 9:51 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | 2 Comments

On aurait presque envie de le plaindre, si on n’avait tant à s’en plaindre, tant il est une tête à claques. Vous aurez compris, cher lecteur, qu’il s’agit d’Arnaud Montebourg. Jusqu’ici, son image se résumait à celle d’un brillant orateur, comme il convient à un avocat, qui mettait ce talent plus qu’un brin provocateur et sa belle gueule au service d’idées à la gauche du PS.

Sauf que, maintenant, le voilà ministre, et pas de n’importe quoi, du « Redressement Productif ». Quelques semaines à peine après sa prise de fonction, le groupe PSA annonce 8000 suppressions d’emplois, et la fermeture du site d’Aulnay sous bois. Difficile de mieux symboliser la déconfiture de la filière industrielle française.

Montebourg commence, suivant sa détestable habitude, et qui lui a valu une condamnation pénale pour injures il y a quelques semaines à peine, par se croire dans un prétoire, et invectiver copieusement le groupe Peugeot et la famille actionnaire. Ils sont coupables de tout, dès lors qu’ils osent fermer un site et réduire le nombre d’emplois.  Et notamment leur stratégie à été mauvaise, y compris l’alliance récente avec General Motors, ils ont dissimulé leurs intentions, ils se sont servi des dividendes alors que l’entreprise aurait du conserver des liquidités, ils ont reçu des aides publiques ce qui devrait leur interdire de licencier, etc.

Sauf que Montebourg aurait du tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler, car Peugeot est un groupe qu’il n’est pas si facile de critiquer de façon raisonnable.

D’abord parce que PSA produit 44% de ses voitures en France, alors que Renault, groupe emblématique du capitalisme d’Etat à la française, n’en produit que 23%. Ensuite parce que la dispersion du capital de Peugeot conduit les membres de la famille à payer chaque année depuis 1981 l’ISF sur leur participation, alors même qu’elle ne leur rapporte la plupart des années récentes, aucun dividende. Rester actionnaire dans ces conditions, alors que la capital fond année après année, est une abnégation à la limite du sacerdoce.

Ensuite parce que, quand Montebourg dit « qu’il a un problème avec la stratégie du Groupe Peugeot », JusMurmurandi se demande de quelles compétences se prévaut le tout jeune ministre pour se dire expert en stratégie industrielle. S’imagine-t-il que les soirées passées avec les camarades du PS à reconstruire le monde sans autre responsabilité que de se répartir le coût des tournées fait de lui un expert? Il est d’ailleurs révélateur qu’il en a nommé un, d’expert, mais qu’il a tiré des propres conclusions avant que ce dernier n’ait rendu son rapport.

Il dit dans le Parisien:  « Ma méthode, c’est la négociation franche pour, ensuite, rassembler tout le monde autour des difficultés et les surmonter ensemble. Il faut que chacun, patrons, salariés, comme actionnaires ou banquiers, se reconnaisse dans un chemin collectif et commun.  » Comment ne voit-il pas que l’invective annule toute possibilité de collaboration avec des gens qu’il vient de traîner dans la boue? Comment ne voit-il pas que sa diatribe affaiblit la cible de sa harangue populiste?

Et le plan dont il se vantait se borne à distribuer plus de subventions à la vente de voitures hybrides et électriques. Un montant dérisoire (500 millions d’euros) dont la plus grande partie s’évaporera en effet d’aubaine, pour des ventes que se seraient faites de toute façon, et dont le plus grand bénéficiaire sera Toyota, leader mondial dans ce domaine.  Il aurait fallu tout ça pour accoucher de ça?

Le résultat? Rien n’a changé au plan de PSA. Pas une virgule. Pour suppléer son ministre qui préfère les grandes phrases assassines et le moulinets de bras à la Don Quichotte, plus à leur place dans un prétoire que dans un dossier épineux, le Premier Ministre, Jean-Marc Ayrault a du mouiller le maillot, et s’impliquer. Le Président lui-même a du aller chez Valeo faire un véritable éloge de l’entreprise, de l’actionnariat, bref de tout ce que le ministre a tenté de passer à la moulinette. Et la droite s’en donne à coeur joie, ravie du cadeau politique que Montebourg vient de lui servir sur un plateau, à savoir un magnifique exemple d’impuissance et d’outrance.

Autre exemple des moulinets du ministre: le Syndicat des Transports d’Ile de France, dirigé par le Président socialiste de la région, Jean-Paul Huchon, a attribué sa relation client à une entreprise disposant d’un centre d’appels au Maroc, menaçant 80 emplois de délocalisation. Montebourg se dit: voilà qui n’est pas aussi compliqué que PSA. Huchon, mon allié, ne pourra que s’incliner. Manque de chance pour le ministre, il y un détail. Oh, juste un tout petit détail pour un si grand ministre, le code des marchés publics. Qui a été scrupuleusement respecté, comme le fait vertement savoir Huchon, piqué au vif d’être ainsi démasqué comme un vulgaire délocalisateur. Montebourg, une fois de plus impuissant, vitupère maintenant le code des marchés publics. Il a raison, les codes répondent rarement aux invectives, contrairement aux PDG d’entreprise et aux présidents de région.

Il y a chez JusMurmurandi un vieux fond de cynisme, surtout concernant un homme, François Hollande, qui se professe disciple d’un autre Président lui aussi prénommé François. Voir Montebourg se carboniser aussi vite, car le quotidien Libération, qu’on ne saurait taxer de dérive droitière, n’a pas hésité à titrer « A quoi sert Arnaud Montebourg? », pousse à se poser la question: et si Hollande l’avait fait exprès? Nommer Montebourg à un contre-emploi délibéré, où il se ridiculise à grande vitesse, pour mieux se débarrasser du trublion qui avait osé dire en 2007, au service de Ségolène Royal, que « le problème de la candidate, c’est son compagnon! »?

Non, une telle manœuvre, si florentine et si exquise, ne saurait être le fait d’un Président normal d’une République exemplaire, n’est-ce pas?

Juif sous Pétain, paria sous Mitterrand…et maintenant sous Hollande

juillet 20, 2012 on 4:08 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Insolite, International, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Dans une célèbre tribune du Monde, un descendant de la famille Rothschild écrivit un article intitulé « Juif sous Pétain,paria sous Mitterrand » (Il est vrai que Pétain, Mitterrand connaissait bien…).

Cet article expliquait pourquoi la nationalisation des banques dont les dépôts étaient supérieurs (ou devrait on dire dépassaient) le milliard de Francs était un non sens. Guy de Rothschild affirmait donc qu’il ne voulait pas reconstruire deux fois sur les décombres.

Tocqueville disait que l’Histoire est comme une galerie de tableaux avec de nombreuses copies et peu d’originaux.

On a effectivement l’impression que l’histoire de la France balbutie.

Rappelez vous « vous avez juridiquement tort parce que vous êtes politiquement minoritaires ! » Cela ne pourrait il pas parfaitement être déclamé par un Montebourg en mal de bêtes noires ?

Cette façon qui est développée en ce moment de montrer du doigt tout ce qui n’a pas l’heur de plaire au gouvernement est épouvantable.

Le programme de base qui est déployé est une nauséabonde concoction d’anti sarkozysme et de haine des riches.

Par conséquent on produit un savant mélange législatif qui détricote tout ce que Sarkozy a mis en place et on tape sur les riches.

Quelques exemples méritent que l’on s’y arrête.

L’exonération fiscale des heures supplémentaires. Pourquoi celle ci a t elle été mise ne place en 2007 ?

Pour combattre l’effet dévastateur des 35 heures socialistes. Ceci a t il été repris dans la presse lors de son abrogation ? JusMurmurandi ne l’a pas vu une seule fois. Il s’agit juste d’abolir un privilège…des moins aisés.

Deuxio, lorsque les employeurs qui ne pourront plus avoir recours à ces heures supplémentaires sans qu’elles ne soient chargées fiscalement et socialement, pensez vous un seul instant qu’ils seront motivés pour embaucher ?

La réponse est non.

Un deuxième exemple montre la dérive sémantique hollandienne.

La taxation des revenus supérieurs à un million d’Euro.

S’agit il d’un million par an ou par mois ? On jette les millions en pâture dès l’annonce et depuis, on patauge et écoute Noah pour ses conseils avisés d’exilé fiscal en délicatesse avec le fisc national.

Personne ne sait. Et a priori au gouvernement non plus.
A tellement taper sur ceux qui sont les premiers créateurs d’emploi, en les taxant et sur les revenus et sur le capital et la transmission, les montrant du doigt comme des indésirables, pensons nous un instant qu’ils ne voient rien, qu’ils n’entendent rien, qu’ils se laissent vilipender les bras croisés ?
Non.
Ils font comme Guy de Rotschild.
Ils partent. A t on imaginé ce que serait la perte pour la France des familles Bettencourt, Peugeot et autre ?
Non plus.

Entretemps, rassurons nous, nos députés montrent l’exemple.
Ils refusent de voter la transparence quant à l’utilisation de leur indemnité parlementaire. Par ce que ceux qui votent les lois anti riches n’oublient tout de même pas de s’auto immuniser, comme Montebourg qui n’hésite pas à faire recaser sa compagne Audrey Pulvar aux Inrocks, de la gauche caviar dorée sur tranche.

JusMurmurandi a la nausée.

C'est bon, j'ai les riches dans ma mire

C'est bon, j'ai les riches dans ma mire

Police juste ou juste police ?

juillet 1, 2012 on 5:07 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermés

S’il y a des dossiers difficiles à reprendre par la nouvelle équipe, la police en fait bien partie. Nous ne dirons rien de l’éducation nationale, dont les congés font des coups d’accordéon au fur et à mesure des déclarations des ministres, qu’ils soient directement concernés ou non, ou encore du redressement productif, dont rien que le nom fait sourire.
La police a donc une rude tâche.

D’abord parce que tout gouvernement de gauche la suspecte d’être inféodée au gouvernement précédent.

Souvenez vous de l’arrivée de Mitterrand à l’Elysée, qui se fit une joie de se faire entourer par les gendarmes du GIGN (groupement d’intervention de la gendarmerie nationale), donc des militaires, plutôt que d’avoir des policiers (donc des civils) autour de lui.

Ces mêmes gendarmes se firent eux aussi une joie d’exécuter les basses oeuvres présidentielles avec des écoutes dont on n’a pas fini d’entendre les conséquences, près de trente ans après. Carole Bouquet est toujours là pour en témoigner…

Avec l’arrivée de François Hollande, c’est la mise à la retraite ou à l’index de ceux qui ont participé à l’effort de police de Nicolas Sarkozy. Et ce dernier se fait un plaisir de récupérer Michel Gaudin, récemment déchu de son poste de Préfet de police, comme directeur de cabinet.

Deuxio, c’est le projet d’un nouveau gadget, à savoir la distribution de « tickets » lors d’une demande de papiers d’identité afin que la police ne soit pas susceptible d’arrêter la même personne deux fois dans la même journée. De même le tutoiement est promis au bannissement.

Troisièmement, lors de l’assassinat des deux femmes gendarme en train d’accomplir leur mission de maintien de l’ordre, JusMurmurandi constate que ce n’est pas le Président de la République qui se déplace pour leur rendre hommage, ni même son directeur de cabinet. C’est l’adjoint de ce dernier qui les représente. De ce point de vue là, la rupture avec Sarkozy est nette. Bienheureuse ? C’est une autre question.

Manuel Valls veut lui montrer qu’il est très présent. Il se déplace beaucoup. A tel point, qu’il rappelle tellement le prédécesseur qui occupa son bureau en 2002. Un certain Nicolas Sarkozy. Ce qui, vous l’imaginez, l’agace au plus haut point. A ceci près que lui aussi est issu de l’immigration, qu’il veut lui aussi se faire sa place au soleil, et qu’il sait que son poste est facilement éjectable.
Enfin pas si facilement que cela puisqu’il est de gauche.

Lorsque les policiers renversent deux habitants de la banlieue parisienne et que l’un d’entre eux trouve la mort, pas d’émeute, pas de mise à sac. Tout est calme.

Les morts de Valls valent ils moins la peine de manifester, de façon violente, que les morts de Sarkozy ou Guéant?

Le plus incroyable dans cette histoire, c’est que personne n’imagine porter plainte contre Valls, alors que les recours contre Sarkozy ou ses ministres sont en route. Y compris par le père de l’un des militaires assassiné par Mohamed Merah ou encore le père de Merah lui même.

Pour savoir si la police de Valls sera juste, il est encore trop tôt pour se prononcer.

Mais pour savoir si nous bénéficierons de la juste police, nous citoyens respectueux des lois de la République, on n’a pas l’impression que les bandits et autres malades ont raccroché leurs escopettes.

Et pendant ce temps là, c’est toujours dans la presse étrangère, et pas dans la presse nationale que l’on trouve l’identité de celui qui est suspecté d’avoir assassiné deux personnes hier soir dans une discothèque de Lille.

La police de Valls, juste ou pas, a donc encore bonne presse….

Prostitution?

juin 28, 2012 on 6:09 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Najat Vallaud-Belkacem, la toute nouvelle ministre des droits de la femme, veut éradiquer la prostitution en France. Pour ce faire, elle compte pénaliser les clients. C’est typique de la pensée socialiste du moment: quand ils n’aiment pas quelque chose, ils le suppriment, et non par l’élaboration d’une meilleure alternative, mais par l’autoritarisme de l’État.

Ainsi par exemple, ils n’aiment pas le fait que les loyers soient trop chers, alors ils bloquent leur hausse. Peu importe que ce blocage mette la construction de logements locatifs en coma dépassé, avec des dizaines de milliers d’emplois qui vont être perdus. Ou que cela cause une plus grande difficulté pour trouver un logement à louer, sauf à payer des dessous de table comme dans la France d’après-guerre ou dans une république bananière.

Ainsi par exemple, ils n’aiment pas le fait que certains employeurs choisissent de fermer des sites industriels non rentables, ou pas assez rentables, pour les délocaliser. Alors ils vont les acheter de force, comme (là encore) dans une république bananière. Peu importe que cela va faire fuir plus vite encore les entreprises d’un pays où la puissance publique peut, à tout moment décider que votre technologie, vs machines, vos brevets, vos modèles sont liés non plus au propriétaire, mais au site, et que, donc, vouloir fermer un site français, c’est se faire dépouiller de tout ce qu’un entreprise a de plus précieux, c’est-à-dire sa propriété intellectuelle. Quand M. Chavez fait cela au Vénézuela, ou M. Mugabe au Zimbabwe, JusMurmurandi se dit que ce sont des dirigeants dont on ne peut attendre que le pire. Mais la France?

Ainsi par exemple, les riches, que M. Hollande n’aime pas. Alors on va les supprimer en leur prenant les sources de leur richesse. En triplant l’impôt sur la fortune, et en mentant sur le fait que ce n’est qu’un rétablissement de la baisse décidée par Sarkozy. Parce que Sarkozy avait augmenté en compensation les droits de succession et de donation pour que sa réforme n’augmente ni ne diminue l’impôt, alors que les socialistes vont annuler la baisse sans annuler les hausses. Que M. Hollande se rassure, les riches, qui le gênent visiblement, ne vont pas le faire longtemps. Les agents immobiliers de Londres, Genève, Lausanne et Bruxelles se frottent les mains, la Longue Marche des Français riches vers la Terre Promise, c’est-à-dire une terre où ils ne seront plus à la fois tondus et stigmatisés, a commencé.

Il est intéressant de voir que la même ministre qui veut supprimer la prostitution est aussi une élue locale lyonnaise qui vote depuis des années des subventions à des associations qui veulent donner un statut aux prostituées.

Il est intéressant de voir que le même gouvernement qui bloque les loyers veut plus de logements pour les Français, sans comprendre qu’on ne construira de logements locatifs que quand cette location sera rentable

Il est intéressant de voir que le même gouvernement qui vient de décider une hausse de impôts de 7,9 milliards d’euros d’impôts pour le reste de 2012, soit 19 milliards d’euros, la plus forte hausse jamais décidée, veut plus de croissance, sans comprendre que l’argent qu’on donne en plus à l’État est autant de moins pour la consommation et l’épargne.

Pendant ce temps-là, et pendant ces très intéressants débats franco-français, c’est sur un autre théâtre que va se jouer un pan décisif de notre avenir, à savoir le sommet européen. Comme l’Italie et l’Espagne sont en grande difficulté, faute d’avoir fait assez et assez vite, ce qui est somme toute exactement la politique de Hollande, soit on trouve un accord courageux, soit tout explose. Cette explosion serait causée par la défiance des marchés vis-à-vis d’États qui ont trop longtemps voulu supprimer ce qui ne leur plaisait pas, comme la discipline budgétaire.

On sait déjà que « la finance, voilà mon ennemi » pérorait le candidat Hollande. Il n’a plus que deux solutions. Soit la supprimer, suivant la politique socialiste, sauf que là ça ne marche pas, car il faut bien trouver des prêteurs volontaires pour financer nos gigantesques déficits. Soit s’incliner devant leurs desiderata et ceux de la vertueuse et puritaine Mme Merkel. Et, comme ceci implique une politique qu’il déteste, et à l’opposé de celle qu’il a promise, se coucher devant les marchés et la chancelière allemande serait, pour M. Hollande, rien moins que de la prostitution.

Ce qui lui vaudrait bien sûr les foudres de Mme Najat Vallaud-Belkacem….

Le marteau-pilon!

juin 21, 2012 on 5:47 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

JusMurmurandi se souvient de 1981. François Mitterrand devenait le premier Président de gauche sous la Ve République, élu sur la base d’un programme commun avec le Parti Communiste Français. Lequel programme contenait des mesures révolutionnaires, comme la nationalisation de toutes les banques sauf les plus petites, des 11 plus grandes entre prises françaises, etc… Le tout exécuté par un Gouvernement qui comprenait 4 ministres communistes.

L’élection n’était pas tant due à un regain de popularité de Mitterrand, candidat vieillissant et fatigué par sa défaite de 1974, ni au programme, qui n’était qu’un raccommodage opportuniste de la plate-forme de 1974, qu’à une lutte interne à la droite, avec des chiraquiens plus avides d’éliminer Giscard d’Estaing qu’intéressés par quoique ce soit d’autre. Et qui pensaient qu’ils pourraient gagner les législatives qui suivraient l’élection présidentielle. Mais que, même si la droite les perdait, « ce ne serait pas si grave que cela », parce que Mitterrand, de toute façon, n’appliquerait pas son programme, qui était manifestement inapplicable, dangereux, grotesque, uniquement calculé pour être élu….

JusMurmurandi se souvient du choc de ces beaux esprits qui avaient choisi avant tout de faire choir un Président quitte à voter contre leur camp, quand leurs adversaires se mirent à exécuter leur programme, un chapitre après l’autre. Choc devant les ministres communistes, en pleine guerre froide. Choc devant la nationalisation de toutes les banques et de 11 groupes industriels. Choc devant l’impôt sur les grandes fortunes. Et ainsi de suite.

2012 sera pareil. Beaucoup ont voulu écarter Nicolas Sarkozy, un Président qui a déplu. Le résultat est que la France, politiquement à droite, s’est donnée un Président à gauche, qui dispose de tous les relais du pouvoir à la fois. Il va appliquer son programme, et, pour commencer, le chapitre des recettes. Ce sera le coup de massue fiscal. Nous y aurons tous droit. Entreprises, particuliers, familles, riches (beaucoup), classes moyennes, classes ouvrières, nous passerons à la casserole.

Comment expliquer en effet que le PS ne veut taxer que les riches mais supprimera les exonérations sur les heures supplémentaires? Sont-ce des riches qui touchent des heures sup’? Le calcul socialiste dit que cela rapportera 4 milliards à l’État, mais, comme toujours, ce calcul est faux, parce qu’il suppose que les acteurs économique ne changeront pas de comportement. Qui peut croire que les entreprises continueront à donner autant de travail en heures supplémentaires quand leur coût aura augmenté de 30, 40 ou 50%? Bien sûr que non. Certaines commandes ne seront plus rentables, donc plus acceptées. Certains ouvriers ne voudront plus faire cet effort en plus quand il rapportera moins, et, là encore, l’entreprise réduira la voilure.

Ce sera la même chose avec les riches. Quand ils devront payer plus d’impôts, certains partiront, accueillis « sur tapis rouge » par nos voisins anglais (dixit le Premier Ministre David Cameron). D’autres réduiront leur revenu, parce que payer 83%, c’est grotesque (75% plus la CSG et autres). D’autres réduiront leur consommation, parce qu’on ne peut pas à la fois payer plus d’impôts et dépenser autant sur le reste.

Et évidemment, tout ceci réduira l’activité économique et les recettes fiscales (TVA, impôt sur les sociétés, impôt sur le revenu) et les objectifs d’augmentation de recettes ne seront pas atteints. C’est le syndrome « à la grecque »: plus on impose, moins ça rapporte. Quand à la croissance, censément l’objectif de ce Président et de son Gouvernement, autant rêver. Ceci d’autant plus que les mesures de relance des investissements et de soutien à la recherche, la création de la Banque d’État, et autre prendront beaucoup de temps à mettre en œuvre, tandis que le coup de massue fiscal et son effet sur la consommation, qui est le seul moteur de notre économie maintenant que les exportations sont minées par la perte de compétitivité de l’économie française, sera instantané.

Eh oui, chers Français, vous avez voulu vous débarrasser de votre Président pour en élire un qui soit « normal », cela paraissait plus important que de regarder ce qu’il proposait. Vous vous êtes offert cette satisfaction superficielle et affective. Maintenant, il va falloir payer l’addition…

Pour le reste, le Figaro vient de dévoiler que les plans des socialistes, conformes à la promesse du Président, de ne pas augmenter le nombre de fonctionnaires, tout en créant des postes notamment de professeurs, va se traduire par des coupes sombres dans les effectifs des autres ministères. Alors que Sarkozy était vilipendé pour avoir institué le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, avec l’approche Hollande, ce seront deux fonctionnaires sur trois qui ne seraient pas remplacés. Les syndicats, dont la fonction publique est le seule fonds de commerce restant,  sont pétrifiés, vent debout, devant cette politique, où leur champion se révèle plus « hard » que leur ennemi mortel…

Les déçus du hollandisme, c’est maintenant!

La fête des pères

juin 17, 2012 on 7:47 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections législatives 2012, Europe, France, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Dimanche 17 juin, c’est la fête des pères.
Par extension, on imaginera que celle-ci a non seulement lieu en France mais simultanément dans quelques autres pays.

David Cameron s’est rendu dans un pub avec sa femme et ses enfants. Repartant dans deux véhicules séparés, les parents ne se sont pas rendus compte que leur petite fille de 8 ans était restée en arrière, seule, oubliée. JusMurmurandi suppose que papa n’aura pas eu de dessin ou de collier de nouilles en ce 17 juin…

Mélenchon et Bayrou ne sont pas à la fête non plus ce soir. Si le premier, battu comme le second, peut au moins se réjouir de voir la majorité qu’il soutient victorieuse, Bayrou, le Judas du Béarn, voit sa progression politique sérieusement stoppée. Pas bonne, la fête des pères pour François Bayrou.

François Hollande ne doit pas non plus être à la fête ce soir. La mère de ses enfants doit être folle de rage d’avoir été battue par un candidat qui non seulement a eu l’audace de se maintenir alors qu’elle était parachutée mais qui a en plus été ouvertement soutenue par sa remplaçante dans le lit de son ex compagnon.
Adieu Assemblée Nationale, perchoir et autre hôtel de Lassay avec tous les avantages qui s’y rattachent.
Repliée sur la position stratégique de Présidente du Chabichou, et rien d’autre, elle doit ruminer une vengeance, par enfants interposés le cas échéant. De quoi faire de l’ombre à la fête de François.

Olivier Falorni, lui, doit être tout content. Peu lui chaut que Martine Aubry lui ferme les portes du PS, méprisant ainsi le choix des électeurs, l’Assemblée Nationale se fera un plaisir de l’accueillir très bientôt.

Plus heureux que Jack Lang dont l’ennième parachutage après Blois, Boulogne sur Mer a finalement échoué dans les Vosges. Lui non plus ne sera pas, comme Ségolène, le premier volatil de l’Etat. Devra t il se replier sur la Place des Vosges avec DSK et Anne Sinclair ???

Mais JusMurmurandi pense surtout à tous ces pères qui dès demain vont déchanter en prendre plein la figure. Tous ceux qui sont à la fois « riches » et par conséquent pas aimés suivant les critères de François Hollande (on avait dit 4.000 Euro mensuels) et qui en même temps constituent le vivier considérable des nouveaux imposables de Martine Aubry. Bref, déjà pas aimés, et bientôt encore plus pressés comme des citrons.
C’est ainsi qu’en ont décidé les Français en donnant ce qui semble être une majorité absolue au PS à l’Assemblée Nationale (même si le PS n’aurait à cette heure pas la majorité des trois cinquièmes nécessaire à une révision constitutionnelle….).
A tous ces pères donc, qui doivent être inquiets pour leur avenir tandis que le pays continuera de traverser une crise économique aux conséquences imprévisibles, JusMurmurandi adresse sa plus vive sympathie.
Cinq ans, cela va être bien long.

Les 100 premiers jours

juin 15, 2012 on 5:00 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections législatives 2012, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Insolite, International, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Il est de tradition lors de l’élection américaine que l’on fasse un premier bilan, une première évaluation, 100 jours après la prise de fonction du nouveau POTUS (President of the United States).

Cela fait aujourd’hui un mois exactement que François Hollande a pris ses fonctions, et, de l’avis de JusMurmurandi il n’est pas nécessaire, ni même utile, d’attendre pour tirer nos premières conclusions.

Rappelons que la campagne de Hollande s’est fermement située en creux du mandat de Nicolas Sarkozy.
Pas de Bling Bling, une présidence « normale », qui en particulier ne confond pas la vie privée et la vie publique.
Peu importe le fond, toute la comm’ hollandaise est fondée sur la forme qui se doit de s’opposer à ce qui a été fait au cours des cinq années écoulées.

Soir de l’élection, quatre jets privés l’attendent pour le ramener lui et sa suite, à Paris.
Jour de la prise de fonction, où il se comporte avec une rudesse malséante avec son prédécesseur, il nomme deux ministres qui ont eu maille à partir avec la justice. Lorsqu’un troisième sera condamné quelques jours plus tard, il pourra tout de même rester car ce n’est pas « grave ».

Les coups de canif dans les promesses toutes fraîches sont donnés avec joie et bonne humeur, et mis sous le boisseau par une presse complice.

Soir de la prise de fonction, on fait dans la posture en allant réclamer « la croissance à tout prix » à Merkel.
Là débute un chemin de croix que la France emprunte du fait de la présidence Hollande qui préoccupe profondément JusMurmurandi. Merkel dirigeant l’Allemagne qui a fait des sacrifices considérables pour maintenir une économie saine ne voit pas pourquoi la fourmi devrait une fois encore payer pour les cigales.
La France qui sous Nicolas Sarkozy a tout fait pour rester dans le clan fourmi tout en ayant des résultats de fourmigale, bascule dans le camp des cigales.
En d’autres termes, au lieu de rester dans le clan des forts, mais pas en première position, François Hollande préfère prendre la tête du clan des faibles, des « médiocres » selon Angela Merkel.
Tout dans la posture. Comme lorsqu’il prend le train pour aller à Bruxelles, la voiture pour en revenir en pleine nuit. Il n’a vraiment rien de mieux à faire ????

Oubliant qu’il dépasse la limite légale, et pas de peu, lorsqu’il se rend à Caen, il esquive; posture encore lorsqu’il vole avec délice dans Air Sarko One qui a été tellement brocardé, pour se rendre au G8, qu’il qualifiait avant de « club de riches impuissant ».


Le Paris-Caen de Hollande, un trajet pas tout à… par BFMTV

A Chicago pour la réunion de l’OTAN, il arrive en retard et rate le discours de notre allié politique majeur, Barack Obama, après lui avoir expliqué qu’il n’honorerait pas les engagements passés. Posture ou nouvelle maladresse, on ne sait déjà plus trop…

Nous n’en sommes plus à des coups de canif, nous sommes maintenant passés au sabre japonais.

Etape suivante, les problèmes de gestion des ressources humaines.
N’ayant épousé ni Ségolène Royal, l’ex répudiée, ni Valérie Trierweiler, l’actuelle maîtresse, la gestion des relations devient problématique et culmine avec un micro message qui affaiblit son autorité, et ridiculise la France dans toute la presse étrangère.

Dans les relations humaines toujours, pas avare d’humiliation, il reçoit mardi l’opposition de notre premier allié, l’Allemagne, à l’Elysée cette semaine.
Quel message désastreux, quel camouflet pour Angela Merkel!
JusMurmurandi, effaré, atterré, effondré. Comment peut on adresser un message aussi hostile à notre premier allié politique et économique ???

Voilà pourquoi JusMurmurandi pense qu’avec ces quelques exemples (qui ne constituent pas peu s’en faut une liste exaustive), il n’est même pas nécessaire, hélas, d’aller jusqu’à cent jours pour avoir une idée fiable de ce qui nous attend pendant ce mandat dont on frémit à l’idée qu’il pourrait durer cinq ans.

Si parmi nos lecteurs il y avait encore des indécis pour le second tour des élections législatives qui constituent la dernière possibilité de ne pas donner une carte blanche à François Hollande, voici une vidéo pleine d’humour qui viendra compléter celle que nous avions diffusée sur François Hollande à la Cour des Comptes sur le site de l’INA.

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Le changement, c’est maintenant…

juin 7, 2012 on 7:21 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Moi, Président, Poil à gratter | 1 Comment

On se souvient de la formule gagnante de la campagne électorale de François Hollande: le changement, c’est maintenant. On allait voir ce qu’on allait voir. Les Français y ont cru, et maintenant, ils voient…

Ils voient Cécile Duflot prôner la dépénalisation du cannabis, en contradiction flagrante de la position de François Hollande. Joies de la vie gouvernementale en coalition…

Ils voient la Cour de Cassation interdire la mise en garde à vue des sans-papiers, et que, dès lors, les retrouver pour faire appliquer une mesure d’expulsion sera aussi difficile qu’improbable.

Ils voient, enfin, notre Président « normal », qui fait grand cas du fait qu’il soit allé à Caen en voiture « normale », et non en hélicoptère ou en avion comme son prédécesseur, rouler « pendant de nombreux kilomètres à plus de 160km/h ». Normal, ça, quand la limite est de 130km/h?  Et, ce qui semble sa marque de fabrique, alors que la vitesse d’une voiture ne peut être dissimulée à son passager, quand il est interrogé sur le sujet, il répond: « je ne sais pas. Cela a été signalé? ».

Un Président qui feint de ne rien savoir de tout ce qui fâche, comme l’affaire DSK/Tristane Banon, ou les affaires Guérini et Kucheida, et pour qui ce qui est important, c’est de savoir non pas si cela s’est passé, mais si cela va se savoir…

Oh oui, vraiment, le changement, c’est maintenant

Souriez, le petit oiseau va sortir !

juin 4, 2012 on 7:01 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, Incongruités, Insolite, Moi, Président, Poil à gratter | 1 Comment

JusMurmurandi a vraiment l’impression que ce qui guide en bonne partie l’action de François Hollande, c’est de faire le contraire de ce qu’a fait son prédécesseur.

Nous avons déjà eu l’occasion de le souligner, comme de se demander combien de temps les Français considèreraient que cela constitue un programme de gouvernement.

Miterrandolâtre jusqu’au bout des ongles, François Hollande ne se prive pas pour autant d’enfourcher les outils de son prédécesseur dès que cela l’arrange. Son voyage à Camp David pour se rendre au G8, qu’il avait tant décrié, le tout dans Air Sarko One qu’il inaugura avec délectation, il ne rejette donc pas tout.

Lorsque l’on est chef de l’Etat il est un rite auquel on doit se soumettre (en tout cas François Hollande n’a pas décidé de le supprimer), c’est de se faire photographier afin que le portrait du Président soit accroché dans tous les lieux publics. Il était temps, cela va faire bientôt un mois qu’il a été élu…Chaque jour compte.

C’est donc aujourd’hui que la photo officielle de François Hollande a été révélée.

Laissons, avant que de nous exprimer, parler un spécialiste, André Gunthert, maître de conférences à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), qui dirige la plateforme de blogs Culture visuelle (NDLR quel beau programme !!!). Il commente le portrait réalisé par Raymond Depardon.

Que dit il ? Ce que JusMurmurandi…murmure à savoir « L’image frappe par l’extrême simplicité, voire l’aspect « amateur » qu’elle dégage ». « Des éléments qui rappellent la photographie amateur ».

Ce qu’il veut dire, en somme, c’est que la photo est ratée. Nous sommes bien d’accord. C’est une m….e.

Les bras ballants, on se demande ce que Hollande fait là, si ce n’est de ne pas être dans le palais…comme Nicolas Sarkozy.

Pas de drapeau, ni français, ni européen.

Enfin le premier engagement de Tulle c’était la jeunesse; le cliché a été réalisé par un septuagénaire.

Le changement, c’est maintenant ???

Le pire, aux yeux de JusMurmurandi, est justement que la photo est techniquement ratée, avec un arrière plan, brûlé, surexposé.

Surexposition pour un homme « normal » ?? Après avoir été foudroyé, le voici brûlé. Il va être chaud, ce quinquennat.

Après la douche, le bain de soleil ?

 

Quand il faut avoir des c…..

mai 27, 2012 on 6:18 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Le titre est à prendre au second degré, car il sépare non les hommes des femmes, mais ceux qui en ont de ceux qui n’en ont pas, et l’Histoire est pleine de femmes qui auraient pu en remontrer à beaucoup d’hommes en matière de courage. Rien que chez les politiques, Golda Meir, Indira Gandhi, Benazir Bhutto, Aung Sang Suu Kyi ou Margaret Thatcher en sont autant d’exemples récents.

Mais revenons au sujet. La Syrie du barbare Bachar El-Assad continue de réprimer son opposition en la noyant dans des bains de son propre sang. Encore hier, 114 victimes, dont 32 enfants de moins de 10 ans, selon l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme. Bien entendu le régime au pouvoir accuses « des terroristes » d’en être la cause.

Ceci porte le nombre total de victimes de la répression à 12.600, dont une grande majorité de civils.

Que fait la communauté internationale? Elle cause. Elle exprime son indignation,  sa peine, sa compassion, et ne fait rien. L’ONU porte comme une croix le droit de veto accordé à tous les pays membres permanents du Conseil de Sécurité, ce qui permet aux Russes de bloquer toute sanction, sans même parler d’une initiative plus brutale.

Et que fait la France là-dedans? Elle condamne, ce que Laurent Fabius semble faire très bien, car il a du vocabulaire. Boucher, assassin, il n’a pas peur des mots.

Mais, pour ce qui est de faire quelque chose, on repassera. Nicolas Sarkozy, en 5 ans, nous avait habitués à l’idée qu’on eut toujours faire quelque chose.  Négocier pour arracher des accords improbables, même aux Russes quand il s’est entremis pour la fin de la guerre russo-géorgienne en 2008. Ou frapper quand il a seul lancé l’offensive armée qui a conduit à la chute du boucher libyen Gaddafi.

Mais, pour cela, il faut oser prendre des risques. Et notamment le risque de déplaire, de confronter, le risque d’échouer. C’est ce qui s’appelle avoir des c…… En période électorale, on comprend que les priorités du tandem Hollande-Ayrault sont ailleurs. Les morts syriens, pays où la France a joué un rôle important, attendront, n’est-ce pas?

Le changement, c’est maintenant ???

mai 21, 2012 on 7:48 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Europe, France, Insolite, International, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Lors du Congrès de Vienne en 1815, la France est la puissance vaincue.

Son représentant, Talleyrand, représente le pays, après la défaite de l’Empereur.

Il est d’usage que la puissance vaincue soit la dernière à s’assoir autour de la table, la nation victorieuse s’asseyant en premier. Claudiquant, Talleyrand vit le représentant de l’alliance victorieuse, Metternich, se précipiter pour lui tendre une chaise, permettant ainsi au malin Français de marquer un point.

Cet ensemble de règles, d’us et coutumes s’appellent le protocole.

L’art de vivre à la Française est un des trésors de la nation.

JusMurmurandi citera à titre d’exemple une magnifique suite de vidéos (encore?) disponible sur le site internet de l’Élysée qui montre le soin qui est apporté lorsque nous recevons un hôte étranger. Tout y passe, la décoration, les mets etc.

http://www.elysee.fr/visite/#/coulisses/

Depuis l’élection de François Hollande, jamais marié, un nouveau casse tête se présente aux spécialistes du protocole.

Les Américains, premiers à recevoir la compagne présidentielle en visite officielle, l’ont aimablement baptisée la « first girl friend ». Soit.

Mais il est une chose que l’on ne doit jamais faire.

Manquer de respect à ses alliés.

Villepin s’est brûlé les ailes en humiliant les Américains lors de son discours à l’ONU marquant la désolidarisation publique de la France pour le conflit irakien à venir. Ne pas partager les idées, soit, humilier jamais.

Comme Berlusconi qui fit poireauter grossièrement Angela Merkel venue l’accueillir alors qu’il était pendu à son téléphone portable.

Avec Hollande, JusMurmurandi était inquiet dès le premier jour.

D’abord lorsqu’il n’avait même pas eu la courtoisie de raccompagner Sarkozy à sa voiture, puis avec l’arrivée trempé en haut des Champs Elysées, comme si cela faisait présidentiel de se présenter avec un costume comme une serpillière devant la tombe du soldat inconnu, ou encore avec les faux pas sur le tapis rouge avec Merkel . Tout cela le jour de sa prise de fonction.


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Pour un manque total de savoir vivre, il aura fallu attendre un peu moins d’une semaine pour que ce malheureux Hollande en fasse preuve, en ratant aujourd’hui le discours d’Obama au sommet de l’Otan à Chicago.

Arrivé en retard, il n’a pas pu y assister.

La seule chaise vide était celle de la France. Une honte !

L’entourage présidentiel, Fabius compris qui traitait Hollande il y a encore peu de fraise des bois, s’est tortillé pour trouver des explications, à défaut d’excuse..

Consolons nous en nous disant que sa présence n’aurait pas fait la moindre différence….

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