L’horreur des primaires
septembre 8, 2011 on 5:39 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités | Commentaires fermésJusMurmurandi se met à la place de Ségolène Royal et comprend sa détresse. Après une défaite en 2007 alors qu’elle eût du gagner, défaite largement due à son impréparation et à son style peu rassembleur, elle a passé 4 ans à peaufiner ses réseaux et sa connaissance des dossiers. Ceci de façon d’autant plus méritoire que Martine Aubry lui a selon toutes apparences volé le contrôle du PS dans une élection truquée, notamment par le même Jean-Noël Guérini qui est aujourd’hui mis en examen.
Et voilà qu’aujourd’hui celle qui, hier non préparée, survolait les sondages, se sent flouée quand elle arrive plus expérimentée, et plus forte, mais que les mêmes sondages ne lui accordent qu’une distante troisième place. Pire encore, alors qu’elle réclame à cor et à cris des débats avec ses rivaux sur les dossiers, eux l’évitent comme ils évitent de parler du fond. Pourquoi le feraient-ils, d’ailleurs puisque cela leur réussit?
Bref, c’est 2007 à l’envers. Et, après avoir mangé le pain blanc de sa première campagne, voici le pain noir. D’où les attaques contre Hollande, l »homme de « l’inaction », (« François Hollande avait promis un livre sur son projet; il publie une compilation de discours « ) et contre Aubry (« Sa seule expérience électorale, c’est une législative perdue en 2002: 48,9% des voix. Passer de rien à une campagne présidentielle, ce n’est pas facile « ), qui n’a été en tout et pour tout élue qu’une seule fois députée.
Lesquelles attaques, pour compréhensibles qu’elles soient, ne font clairement pas les affaires du PS, ni pour se mobiliser dans la lutte qui l’attend, ni face à l’opinion.
En outre, cette bagarre laisse de côté l’épineux problème du programme, écrit il y a trop longtemps pour être d’actualité, et celui des alliances, qui ne vont pas être simples ni avec Eva Joly ni avec Jean-Luc Mélenchon, mais qui sont indispensables si la gauche veut espérer gagner présidentielles et législatives.
Alors, dans ces conditions, alors que Sarkozy, contrairement à l’habitude, est à l’abri derrière sa fonction et un silence nouvellement acquis, c’est le PS, jusqu’ici protégé par une attitude minimaliste d’opposition sans proposition, qui se trouve exposé.
Le temps va lui sembler long jusqu’à mai 2012…
Le silence est d’or
septembre 8, 2011 on 5:22 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2007, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Poil à gratter | Commentaires fermésAlors que l’économie mondiale hoquette, que certains pays connaissent des moments difficiles à cause de leur endettement, trois gouvernements ont pris la décision d’inscrire dans leur constitution, donc dans leur « ADN », qu’il fallait un plafond à la dette étatique.
Deux des trois gouvernants peuvent s’appuyer sur le soutien de l’essentiel des parlementaires de leur pays.
Deux et pas trois?
Alors que les bourses occidentales, Japon y compris, jouent aux montagnes russes, que les Etats Unis ont perdu leur notation AAA, que les scénarios les plus fous circulent sur la zone Euro, en passant par la sortie de la Grèce…ou de l’Allemagne???
Berlusconi a réussi a convaincre son opposition, le très socialiste Zapatero fait de même en Espagne. Pas en France !
Eh oui, comme pour la dernière modification constitutionnelle, la rue de Solférino préfère dire zut à Nicolas Sarkozy plutôt que de faire passer l’intérêt national avant ses caprices.
Le fait que les socialistes français soient essentiellement archaïques ne devrait en fait surprendre personne. Même l’hebdomadaire anglais « The Économist » le dit, soutenant la campagne de Manuel Valls parmi les candidats PS.
Rappelons que le même journal appelait à voter Mitterrand contre Chirac en 88, et se fendait d’une couverture particulièrement cruelle avec un mini Sarkozy enterré sous un bicorne aux cotés d’une immense Carla, ceci pour les esprits chagrins qui penseraient que JusMurmurandi a des sources uniquement conservatrices.
Bref, entre le ton qui monte entre les candidats du parti socialiste (savourons à titre d’exemple, les propos de Ségolène Royal sur son ex, Francois Hollande « dont le point faible est l’inaction »…) et l’hostilité à tout crin anti Sarkozy, on se demande comment l’électorat sera tenté de réagir. Même si quelques voix lucides se font entendre, comme Laurence Vichnievsky, qui a qualifiée de lubie la promesse du retour à 60 ans de l’âge de la retraite…et sa mise à pied immédiate du porte parolat d’EELV….
Un seul homme semble avoir, pour l’instant compris que face à la règle d’or proposée par Sarkozy, il valait mieux se taire.
Réputé grand économiste, Dominique Strauss Kahn se tient coi.
Il a raison selon nous.
Parce que la situation dans laquelle il s’est trouvé de 7 à 9 minutes dans la suite 2806, qu’elle ait été un « exercice » imposé à Me. Diallo ou non, il n’en reste pas moins qu’il a eu lieu comme le prouve la « carte de France » retrouvée par les inspecteurs de police (cf le film « Que la fête commence » et le rapport de 25 pages du procureur Vance).
La réaction des français recueillie dans les sondages est désormais connue.
La majorité d’entre eux ne veulent plus de lui dans un premier rôle politique.
Il ne resterait donc qu’un Hollande qui n’a jamais eu de fonction ministérielle et qui a laissé le PS en piteux état dixit Martine, qui est la dame des 35 heures, et Ségolène la battue de 2007.
Il est bien regrettable, au moins pour le PS, qu’aucun des trois ne sache,une seule fois au moins en 4 ans, reconnaitre la gravité de la situation et ne mette un mouchoir sur leur antisarkozysme primaire…
DSK ne sera pas JFK…
août 24, 2011 on 7:13 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, International | 2 CommentsLe procureur de New-York, Cyrus Vance Jr, vient de jeter l’éponge, il demande l’abandon des charges pénales contre DSK. En théorie, tout est fini, hormis l’affaire au civil et la plainte -différente- en France.
Néanmoins, JusMurmurandi ne peut que s’interroger sur les vraies suites de cette affaire.
D’une part, comment ne pas voir que la vie de Dominique Strauss-Kahn est bel et bien fracassée? Il n’est plus le très respecté directeur général du FMI. Il n’est plus le chéri des sondages pour la présidentielle française de 2012. Il n’est « plus » que le sulfureux héros d’un feuilleton de l’été. Comme imaginer que le torrent de boue ne va pas lui coûter aussi les multiples et très rémunérateurs postes d’administrateur de société que sa stature eût pu -eût du- lui valoir, de même que les invitations à de très rémunératrices conférences internationales? Bref, il est terriblement puni sans avoir été condamné.
D’autre part, Nafissatou Diallo y aura laissé -très probablement- son emploi au Sofitel, puisqu’elle a menti sur sa demande d’immigration, et son appartement à loyer modéré, lui aussi obtenu avec des mensonges, peut-être même sa résidence américaine. Si elle est déportée, ce qui serait logique, en Guinée, on mesure ce que lui aura coûté sa plainte contre DSK, c’est-à-dire tout.
Enfin, comment ne pas voir que l’échec fracassant de cette plainte ne peut que renforcer la crainte de toute femme violée au moment de porter plainte? A l’idée de se voir passée au crible, puis trainée dans la boue par les avocats de la défense, toute femme peut se demander si c’est vraiment supportable, sans même parler de nécessaire ou « d’utile ».
Les responsables socialistes ne tarissent pas d’expressions de soulagement et de louange de la justice américaine « qui a fait son travail ». En l’occurrence, elle ne l’a pas fait, parce que personne ne sait ce qui s’est passé dans la suite 2086. On sait simplement que le procureur estime ne pas pouvoir gagner. Ce n’est pas la même chose. D’autant que JusMurmurandi observe que, quand l’accusé est riche, les meilleurs avocats qu’il embauche rendent la tâche de l’accusation plus difficile encore. Ce qui constitue bel et bien une justice de classe.
Mais ces responsables « oublient » qu’ils n’avaient pas de mots assez durs pour la même justice américaine qui avait osé s’attaquer à l’un des leurs. Un contraste maximum avec la grande discrétion de Sarkozy et de l’UMP, qui ont gardé une prudente réserve.
Tout le monde est d’ailleurs bien embêté, car DSK n’a pas été acquitté, innocenté ou jugé. Et que tous se demandent ce qui aurait pu se passer avec un Président, à supposer qu’il eût été élu, incapable de ne pas ouvrir sa braguette pour une femme de ménage dont le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle n’est pas Marilyn Monroe, qui, elle, avait de quoi « mériter » les faveurs de JFK…
Si les Français, particulièrement indulgents, peuvent comprendre, voire admettre, les relations extra-conjugales, encore faut-il que les maitresses « en valent le coup ». La royauté s’est décrédibilisée et a couru à sa perte quand le bon plaisir royal s’est porté non plus sur les éblouissantes Agnès Sorel, Diane de Poitiers, Gabrielle d’Estrées, ou Françoise de Montespan, mais s’est porté vers le commun et le vulgaire avec la Du Barry.
L’accusation dont aucun avocat, si bien payé soit-il, ne pourra faire acquitter DSK, est une terrible, épouvantable, insurmontable faute de goût…
Le piège!
août 17, 2011 on 2:32 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésNicolas Sarkozy aurait voulu piéger la gauche qu’il n’aurait pu rêver de circonstance plus parfaite. Quelle est la plus grande faiblesse du bilan de Nicolas Sarkozy? Sans aucun doute l’économie. Plus précisément, le sentiment de nombreux français qu’il a passé son temps à aider les riches et les banques, alors qu’il ne faisait rien pour eux, les Français « normaux » (copyright François Hollande, qui se veut le premier d’entre eux).
Comment faire campagne face à cette faiblesse du Président sortant? En promettant d’y remédier. D’où le programme de Martine Aubry, centré sur la croissance et l’emploi, et, par nécessité, sur la réduction de la dette. Des emplois et du pouvoir d’achat, c’est-à-dire ce que Sarkozy n’a pas réussi à leur donner, en contradiction avec sa célèbre formule: « travailler plus pour gagner plus ».
Le problème, c’est la troisième priorité: la réduction de la dette. Inutile de dire que Martine Aubry et les socialistes n’en veulent pas, car chaque euro qui lui est consacré est un euro de moins pour créer leurs emplois aidés, un euro de moins pour se faire aimer de leur clientèle électorale. Mais ils savent que, s’ils ne font rien, la France sera bientôt aussi mal vue que la Grèce, et que ce qu’elle n’aura pas fait de son plein gré lui sera imposé par les marchés, l’Union Européenne et le FMI, en bien plus sévère encore.
Mais il y a là un piège qui va se refermer sur le PS. La fameuse règle d’or, qui interdit à un pays, s’ils l’inscrit dans sa constitution, de dépenser un argent qu’il n’a pas. Nicolas Sarkozy veut que la France la vote, et cela empêcherait les socialistes de recourir à leur seule vraie arme politique: la dépense. Et cela justifierait a posteriori les économies impopulaires que Sarkozy a imposées, et notamment la baisse du nombre de fonctionnaires.
Donc aucun membre du PS ne veut voter la règle d’or. Oui, mais voilà, Sarkozy et Merkel ensemble vont tenter de convaincre tous les pays de la zone euro de le faire. L’Allemagne l’a déjà fait, et l’Italie est en train de le faire. JusMurmurandi se dit qu’une « proposition » économique soutenue par les 3 plus grandes économies de la zone euro a de fortes chances d’être adoptée. D’autant plus que l’Allemagne a les moyens de menacer tout pays rebelle, vu que c’est le crédit allemand qui sous-tend tout l’ensemble.
Et Nicolas Sarkozy l’a dit hier: soit les socialistes votent la règle d’or, soit ils refusent, et, pour la campagne de 2012, ils seront les vilains petits canards, responsables de la crise financière qui ne manquera pas de survenir, et responsables du blocage européen au lieu d’une phase d’intégration supplémentaire. On voit mal Martine Aubry aller contre tout ce que son père, Jaques Delors a toujours soutenu.
Alors, si s’opposer à la règle d’or est se mettre dans une situation impossible, pourquoi ne pas la voter? D’abord parce que c’est faire le contraire de tout ce que les socialistes ont fait depuis 4 ans, à savoir s’opposer systématiquement à toutes les mesures prises par l’équipe présidentielle. Ensuite et surtout, parce que la voter, c’est s’obliger à la respecter. Donc non seulement à ne pas faire de dépenses nouvelles, mais même à devoir faire des économies. Bref, à faire du Sarkozy sans Sarkozy. L’horreur absolue.
A tout prendre, il doit y avoir des socialistes qui se disent que perdre 2012 ne serait pas forcément un mauvais résultat, si cela conduit à ce que ce soit la droite qui fasse tout le sale boulot. Et restaure les finances pour que les socialistes puissent s’en servir le jour, qui finira bien par arriver, de leur retour au pouvoir…
Au secours, la gauche revient!
août 14, 2011 on 2:15 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésMartine Aubry s’inquiète de la dette et du déficit français. Elle en mesure toute la gravité qu’elle fait porter sur Nicolas Sarkozy, oubliant au passage que ce sont, de manière générale, les socialistes qui ont augmenté les dépenses de l’État et les dépenses sociales (nombre de fonctionnaires, CMU, RMI, réduction du temps de travail de 40 heures à 35 heures, 5e semaine de congés payés, retraite à 60 ans). Et elle a une recette à proposer pour s’en sortir. Ou plutôt deux.
D’abord, une taxe européenne sur les transactions financières. Un taux bas: 0.05%, et un rendement élevé : 200.000.000.000€. Oui, deux cent milliards d’euros de revenus presque « indolores », puisque prélevés sur des transactions par lesquelles personne ne se sent concerné. Juste un petit détail. Pour qu’une telle somme soit récupérée, outre les difficultés de mise en œuvre, puisqu’il faut que l’UE entière l’adopte, et qu’on sait la Grande-Bretagne opposée à tout ce qui pourrait remettre en cause son statut de grande place financière mondiale, et la facilité qu’auront les opérateurs à déplacer leurs opérations vers des places non taxées, comme Singapour ou Hong-Kong, c’est la simple arithmétique. Pour que 0.05% génère deux cent milliards, il faut que l’assiette de la taxe soit de quatre cent mille milliards d’euros. Une somme qui n’existe pas. Sauf dans l’imagination de Martine Aubry
Ensuite, une suppression de niches fiscales de 50 milliards d’euros. C’est-à-dire, concrètement, une hausse d’impôts de 50 milliards. Dont elle s’empresse de consigner la moitié pour réduire le déficit, et la moitié pour de nouvelles dépenses. Ce qui veut dire clairement que Martine Aubry, premier secrétaire du PS, trouve la France délabrée par des déficits et une dette excessifs, et que la première chose qu’elle fait est d’augmenter les dépenses de 25 milliards par an…
Décidément, le PS ne se refait pas. On ne sait pas s’ils savent faire autre chose que de taxer et de dépenser.
Après ce plat de résistance, deux desserts. Martine Aubry a systématiquement reproché à Nicolas Sarkozy l’effet ralentisseur sur l’économie des réductions de dépenses de l’État. Mais elle, visiblement, peut lever 50 milliards d’impôts nouveaux, et ceci n’aurait, selon elle, aucune effet ralentisseur sur l’économie. On est vraiment dans « l’autre logique » de François Mitterrand en 1981, et on sait qu’elle nous a emmenés dans le mur.
L’autre « omission » significative est la moindre mesure d’économie. Pas un euro d’économie prévue. Toutes les dépenses sont donc optimales. Même celles qu’elle reproche à Sarkozy. Ce faisant, même si elle n’en a pas conscience, Martine Aubry décerne à la droite un certificat de bonne gestion, puisque toutes les dépenses sont optimales. Et elle prend les Français, qui en doutent fort, pour des ânes.
Le gadget présidentiel
août 12, 2011 on 4:37 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Insolite, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésDe tous temps, les présidents de la République française ont eu des « gadgets ».
Qu’il s’agisse de ministres gadgets par exemple.
Ainsi en arrivant à l’Elysée, Valery Giscard d’Estaing nomma Jean-Jacques Servan Schreiber ministre des réformes, pour quelques semaines seulement. Comme Francois Mitterrand avec Alain Bombard ou le professeur Schwartzenberg qui ne restèrent que peu de temps en fonction ou encore David Martinon avec Nicolas Sarkozy, prestement envoyé comme consul aux Etats Unis.
C’est dans ce même pays que gronde une tempête sans précédent.
Englué dans une spirale d’endettement comparable à une vis sans fin, le pays vient de subir une terrible claque en perdant sa notation triple A.
Après les crises grecque, irlandaise, islandaise ou encore portugaise, c’est une fois de plus le son du boulet qui vient siffler aux oreilles de ces pays dont les finances sont déséquilibrées même s’ils n’ont pas vu (encore) leur note dégradée.
Parce qu’en dehors de l’augmentation du cout de leur dette, c’est une humiliation terrible.
Entendre Obama, peu avant cet événement, comparer les États-Unis à la Grèce ou au Portugal, lorsqu’il négociait âprement le relèvement du plafond de la dette avec les Républicains, quelle honte pour ce pays qui se veut, ou se voudrait, la première puissance mondiale.
Bref, la maitrise de la dette est un impératif politique, a fortiori pour ces dirigeants comme Obama ou Sarkozy dont le mandat arrive à échéance dans les prochains mois.
C’est pour cette raison que des signes importants doivent être donnés pour montrer que la question est prise très au sérieux.
Un premier geste été fait par le président français en faisant voter la réforme des retraites au printemps.
D’une part, cela envoyé un signal à tous ceux qui disaient que la France n’est pas réformable, et en même temps que la maitrise des dépenses était à l’ordre du jour des priorités.
Cette réforme ne fut ni soutenue ni votée par les socialistes.
Aujourd’hui ou le danger se fait encore plus présent, Sarkozy souhaite faire inscrire dans la Constitution le fait que le déficit doit être plafonné, un article plus important que le principe de précaution par exemple
Cette réforme est qualifiée de gadget par Ségolène Royal, elle qui propose de ne pas augmenter les impôts tout en embauchant des fonctionnaires à tour de bras.
JusMurmurandi se demande si elle lit les mêmes informations, si elle vit dans le même monde pour prononcer de telles affirmations.
Mais en regardant la situation de plus près, on la comprend mieux. Avec 12% d’intentions de vote et loin derrière son ex compagnon et Martine Aubry (qui veut elle massivement augmenter le budget de la culture par exemple, décision cruciale pour faire baisser la dette française…) peut être est-ce cette même Ségolène qui est finalement devenue….le gadget du PS ???
Où va le fric (et nous avec)?
août 5, 2011 on 11:43 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésLa crise de la dette s’étend dans le monde entier, parce que les États du monde entier sont surendettés. États-Unis, Japon, Grande-Bretagne, France, Italie, Espagne, notamment. Quasiment tous les grands pays à l’exception de la Chine et de l’Allemagne.
Il y a 3 moyens de « régler » cette dette.
D’abord, la méthode traditionnelle, comme celle que les banques attendent de leurs emprunteurs, à savoir qu’ils mettent de côté une partie de leurs revenus pour payer les intérêts et rembourser le capital. Pour donner une idée d’à quel point cette méthode est irréaliste, le déficit de l’État français (et il n’est pas le pire) atteint de l’ordre de 50% du budget. Il faudrait donc doubler tous les impôts , oui, j’ai bien écrit doubler tous les impôts pour ne serait-ce qu’équilibrer les comptes, sans parler de rembourser, pour un jour être débarrassés de ce poison. Sauf que même cela ne « marcherait pas » parce que, par exemple, une TVA à 39,2% ferait s’effondrer la consommation, et donc les rentrées fiscales. C’est un peu le cercle vicieux dans lequel sont enfermés (mais en moins « hard ») les Grecs.
Ensuite, on peut faire défaut, et ne pas rembourser, ou pas tout. Presque tous les pays d’Amérique centrale et latine l’ont fait, la Russie aussi. Alors, pourquoi pas nous? Le problème c’est que cela ruinerait les prêteurs, c’est-à-dire des centaines de millions d’épargnants qui comptent sur cet argent pour leur retraite. Mais cela ruinerait aussi les banques et la compagnies d’assurance dont les bilans sont pleins de ces dettes dites « souveraines », parce que théoriquement moins risquées que de la dette privée. Et si on ruine les banques et les compagnies d’assurance, l’économie mondiale s’effondre, comme elle a bien failli le faire en 2008, n’en déplaise à ceux qui pensent que les plans qui ont été mis en œuvre étaient (je schématise) des cadeaux à ces *!x***!!! de banquiers. Deuxième impasse.
Enfin, il y a une méthode qui a très bien marché dans le passé, c’est l’inflation. Une bonne poussée d’inflation, disons 7% annuels, pendant une dizaine d’années, et votre dette, en termes réels, est réduite de moitié. C’est ce qui « devrait » se passer, puisque c’est la seule solution possible. Elle est encore facilitée par la masse de liquidités créée par les banques centrales, et notamment la Federal Reserve, et à laquelle il faut attribuer la forte hausse des matières premières alors même que l’économie mondiale est au ralenti dans les deux continents les plus importants (Amérique du Nord et Europe).
Car les États, en enchaînant les déficits comme M. Strauss-Kahn les conquêtes féminines, ont purement et simplement distribué de l’argent créé à partir de rien, sans contre partie, ce qui est la base même de l’inflation. Celle-ci ne s’est pas manifestée parce que, pur hasard, les gigantesques montants des profits accumulés par les entreprises et de l’épargne privée de pays de « fourmis », tels la Chine, le Japon ou la France, ont absorbé ces liquidités orphelines et apatrides sous forme justement de cette dette d’État empoisonnée. Sans ces vases communicants, c’est la culbute!
Or la crise de confiance actuelle a fait chuter les marchés d’actions de 15% en un mois. Ceci grève les bilans des banques et donc l’activité économique au plus mauvais moment. Mais cela fait aussi qu’il va se poser une question aux épargnants: que faire de leur argent? Les actions, en chute? Les obligations de pays « douteux »? Le marché monétaire qui en dollars yen ou euros rapporte moins de 2% par an? Les matières premières qui sont déjà très, et peut-être trop chères?
Là aussi, c’est l’impasse. On voit bien que toutes les principales classes d’actifs où caser son épargne ne sont pas attrayantes. Mais il va pourtant falloir faire quelque chose de ces immenses masses d’argent.
Et de ce que vont en faire les épargnants, à travers les organismes financiers qui les gèrent pour eux, dépend rien moins que notre avenir financier à court et moyen terme.
Une affaire « normale »?
juillet 19, 2011 on 11:52 | In Best of, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermésFrançois Hollande doit se demander ce qui lui vaut aujourd’hui d’être au cœur d’un tsunami médiatique issu de l’affaire DSK. Après tout, cela fait des années que les accusations de Tristane Banon sont dans le domaine public, et elles concernent Dominique Strauss-Kahn, pas lui.
En fait, on peut même imaginer que le déclenchement de l’affaire DSK a New-York ait été perçu par Hollande et ses soutiens comme une « bonne nouvelle », car elle les débarrassait d’un redoutable concurrent à l’investiture socialiste, même si, au passage, elle salissait le Parti Socialiste.
Sauf que, graduellement, le séisme new-yorkais déclenche une vague qui traverse l’atlantique. De Nafissatou Diallo on en vient à Tristane Banon, autre femme qui se prétend victime de DSK. Et qui, parmi les témoins, cite François Hollande. Lequel commence par nier en bloc « je n’ai été au courant de rien ».
Mais une enquête est lancée, et un politicien sait bien que mentir aux micros de média et aux électeurs, ce n’est pas vraiment grave. Mais mentir à une enquête de police est une toute autre histoire. C’est pourquoi Hollande dit aujourd’hui « si j’ai su quelque chose, je n’ai donné aucun conseil, ce n’est pas au premier secrétaire du PS de la faire pour une affaire de cette nature ».
Et le voilà aujourd’hui, lui qui voudrait tant faire une campagne « normale » en tant que candidat « normal », sans arrêt questionné non sur son programme mais sur l’affaire Banon.
Cette affaire en rappelle une autre à JusMurmurandi, l’affaire Woerth. Elle commence, elle aussi, bien loin du ministre des affaires sociales, par un conflit entre la fille de la femme la plus riche d’Europe, Liliane Bettencourt, et un photographe, François-Marie Banier, envers qui elle se montre d’une générosité qui se chiffre en milliards. Mais une chose en appelle une autre. La femme de Woerth travaille pour la société de Mme Bettencourt. Laquelle a été « généreuse » avec infiniment plus de gens que le seul Banier. Et, de proche en proche, de conversations enregistrées en toute illégalité en île non déclarée au fisc, on en arrive à celui qui était alors ministre du budget et mari d’une collaboratrice, Eric Woerth.
Comme Hollande aujourd’hui, il n’est accusé de rien, sauf d’un très mauvais mélange des genres, qui peut avoir les apparences de la complaisance quand on apprend qu’il a décoré le patron de sa femme de la Légion d’Honneur.
On connait la suite. Qui se souvient aujourd’hui qu’Eric Woerth a fait, pendant un moment, figure de premier ministrable possible?
Là encore, Hollande n’est accusé de rien, sauf peut-être de complaisance avec l’éléphant du parti, Dominique Strauss-Kahn, vis-à-vis du comportement duquel « ne rien voir, ne rien entendre, ne rien faire » était peut-être un peu léger.
Mais il y a fort à parier qu’il va avoir autant de mal à se débarrasser d’une affaire malodorante où rien ne lui est reproché mais qui le salit quand même que l’ancien ministre retombé dans l’oubli. On est à mille lieues du candidat « normal »
François Hollande devrait méditer la leçon qui nous a été encore récemment rappelée par le Japon: qu’un tsunami, quand il déferle, emporte tout sur son passage, les innocents aussi facilement que les coupables.
Le tsunami de la dette
juillet 14, 2011 on 8:19 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésLes pays qui ont souffert de la crise de 2008 se sont endettés pour s’en sortir. Tous. Le problème, c’est que ceux qui avaient déjà un budget fortement déficitaire se sont trouvés avec un abîme sous leurs pieds. Et ceux qui, en plus, ou plutôt, en moins, avaient déjà une dette publique importante, constituée d’années de déficits cumulés, se sont trouvés face à une montagne qu’ils ne pouvaient pas rembourser. Voilà pour la photo.
Mais, si on regarde la situation avec une vue dynamique, le film est pire. Parce que ces États ont bénéficié, jusqu’ici, de taux d’intérêts extraordinairement bas. Si tel n’avait pas été le cas, les déficits eussent été encore bien pire, et leur incapacité à rembourser de même.
Vous pensez que je suis en train de vous bassiner, pour la nième fois, de la crise grecque. Eh bien non. Le sort des Grecs est déjà scellé, ils sont bel et bien faillite, et ce sont les créanciers, lire les grands argentiers européens, qui fixent maintenant les efforts à faire de la part du pays exsangue. Pour vous donner une ordre de grandeur, la Grèce verra son économie se contracter de 4% en 2011 du fait de l’austérité requise pour passer d’un giga-déficit structurel à un déficit modeste. On est encore loin du moindre espoir de remboursement de quoi que ce soit.
Alors quel est ce pays menacé? L’Irlande? Non, son sort est aussi réglé que celui des Grecs. Non, je vous parle aujourd’hui de deux groupes de pays. L’Espagne et l’Italie d’une part, la France et les États-Unis de l’autre.
L’Espagne et l’Italie se débattent pour ne pas en arriver là où sont les Grecs. Ainsi Berlusconi, dont toute idée de vertu budgétaire s’accorde mal avec la fibre populo-électoraliste, vient de voter un plan d’austérité de 47 milliards d’euros pour « rassurer les marchés ». Et l’Espagne de même est à la diète.
Alors, pourquoi la France et les États-Unis? Justement par ce qu’ils ne font rien quand les autres font tout pour ne pas succomber. Les Etas-Unis ont un déficit abyssal, constitué grosso modo de phénoménales baisses d’impôts pour les riches votées par Bush et de hausses des dépenses votées par Obama, cumulées avec les effets et méfaits de la crise. Le problème, c’est que les Républicains tiennent le pouvoir législatif et les Démocrates le pouvoir exécutif, et qu’il faut un compromis pour arriver à faire quoi que ce soit. Et de compromis, pour le moment, il n’y a pas trace. Bien au contraire. Les Républicains refusent toute hausse d’impôts, si minime soit-elle, comme la suppression de la niche fiscale pour les avions d’affaires, et exigent que tout vienne d’une réduction des dépenses, notamment des programmes sociaux. Ce qui est exactement le contraire de ce que veulent les Démocrates. Et, comme on en est là, le pays va toucher bientôt le plafond de la dette nationale qui est autorisé par le législateur, et, là, ce sera le chaos si aucune solution n’est trouvée avant, quand l’État sera au point mort, sans services publics, ni fonctionnaires. Les agences de notation l’ont bien compris, qui ont menacé de retirer le fameux AAA, signe d’une solidité financière maximale à un pays si mal géré. Et il ne faudra pas s’en prendre aux agences si la terre tremble dans la planète finance ce jour là.
El la France? Elle avance gaillardement vers un séisme de même nature. Les efforts réels de l’équipe Sarkozy pour réduire les dépenses de l’État ne doivent pas être minimisés, tant ils lui coûtent électoralement, et tant ils sont contraires aux dépenses sans frein des décennies précédentes. Mais ce n’est pas, loin s’en faut, à la hauteur des enjeux. Nicolas Sarkozy le sait, qui avance sur la ligne de crête du « maximum possible », comme il l’a fait avec la réforme, très insuffisante, des retraites. C’est pourquoi il met les socialistes au pied du mur. Du mur de la dette bien sûr, en mettant sur la table la « règle d’or », et son inscription dans la Constitution, qui impose un retour à l’équilibre budgétaire. Pour cela, il faut à la droite au moins 40 voix de gauche. Laquelle gauche n’a aucune intention de voter une telle réforme. Surtout au moment où droite et gauche entament la périodes des cadeaux d’année électorale.
On verra à ce moment-là, qui se soucie sérieusement de ce problème terrifiant, et qui se satisfait de gagner les élections d’aujourd’hui. Qui veut éviter à son pays d’être la Grèce de demain, mais en bien pire, parce que l’Allemagne a les moyens de payer la faillite grecque, mais pas la faillite française, qui aura sans doute été entre temps précédée de l’Italie et/ou de l’Espagne, mais pas la faillite française. A ce moment là, il sera facile de blâmer tel ou tel. Les agences de notation, bien sûr. Les banques aussi. Les hommes politiques enfin. Mais ce serait comme blâmer les dirigeants qui ont concédé la capitulation de Munich face à Hitler? Que pouvaient-ils faire, face un peuple français qui ne voulait à aucune prix se battre?
Quant à inscrire dans la Constitution le principe qu’on ne peut dépenser de l’argent qu’on n’a pas, quelle cruelle et lamentable ironie qu’il n’y ait pas assez de députés et sénateurs courageux, alors même qu’ils se sont bousculés pour voter le « principe de précaution ». Comme si accumuler une telle dette et risquer une telle faillite était le signe de la moindre précaution…
C’est pourquoi, vers 2014-2015, JusMurmurandi changera son nom en « JusMurmurandis ». Cela fera plus Grec…
Le feu est au Vert! Mais pour qui?
juillet 6, 2011 on 4:50 | In Best of, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermésLes résultats sont tombés, et Eva Joly devance largement Nicolas Hulot aux primaires d’Europe-Écologie-Les Verts. A quelques dizaines de voix près, elle était élue au premier tour, et elle peut aborder sereinement le second tour.
Une fois de plus, le phénomène des primaires, comme c’est le cas aux États-Unis, reflète avant tout l’opinion des militants d’un parti, et par forcément celui des sympathisants, au sens plus large du terme. Et donc le processus désigne souvent un « dur », idéologiquement bien identifié, plutôt qu’un rassembleur à l’attrait plus étendu. C’est clairement le cas dans le duel Joly-Hulot.
Sauf que les conséquences pourraient aller très loin. Pas vraiment pour les Verts, pour qui une déculottée à l’élection présidentielle ne serait ni une nouveauté ni un désastre. Mais peut-être pour la gauche. Car Eva Joly n’est pas, loin s’en faut, avec son approche permanente de « mère fouettarde », capable d’attirer autant de voix que le gentil, le télégénique, le moderne Nicolas Hulot.
Ce qui risque de laisser de nombreux électeurs orphelins, qui auraient pu voter écolo faute d’aimer Sarkozy et aussi faute de trouver quelque raison de voter PS, dont la seule contribution est de contredire Sarkozy en tout et pour tout.
Lesquels orphelins pourraient alors gonfler les rangs des électeurs d’un éventuel candidat centriste, comme Bayrou ou Borloo. Pas vraiment bon pour la gauche.
Le second problème que posera Eva Joly aux socialistes est celui d’une alliance au second tour. Il ne faut pas compter sur elle pour des concessions de type « realpolitik ». Battre Sarko n’est pour elle qu’un épiphénomène de l’avènement d’une écologie stricte. Comme, de leur côté, les socialistes ne sont pas vraiment partageurs, et ont du temps à rattraper depuis qu’ils courent en vain après une présidence rose, un score faiblard de Joly ne va pas les inciter à être généreux dans l’alliance.
Joly, l’ayatollah de la démocratie « pure » alliée avec le parti qui n’exclut ni Huchon, ni Mahéas, pourtant tous deux condamnés par la justice, ni Guérini, pourtant décrit par les socialistes eux-mêmes comme mafieux, avec le parti dont les élections au poste de premier secrétaire ont été marquées par la fraude, les négociations vont valoir le coup, et JusMurmurandi regrette de ne pas y assister…
A moins bien sûr que les socialistes, voyant ce que la victoire de Joly aux primaires risque de leur coûter, ne se mettent à voter eux-mêmes à ces primaires pour Hulot…:-)
Le renégâteux
juin 12, 2011 on 7:16 | In Best of, Ca m'énerve, Elections présidentielles 2007, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Poil à gratter | 1 CommentJacques Chirac doit être content, il a réussi a faire parler de lui, alors que l’on est à un peu moins d’un an avant les élections présidentielles.
De passage en Corrèze, dans « son » musée, il accueillait aujourd’hui François Hollande.
Lors de cette visite, Chirac, qui a déjà dit récemment tout le bien qu’il pensait de l’ex de Ségolène Royal, déclare qu’il votera Hollande en 2012.
Hormis le fait que cela veut dire que Chirac considère que le résultat des primaires socialistes est connu avant même que le vote des militants du P.S. n’ait lieu (!), on se retrouve trente ans en arrière.
Lorsque Chirac, ancien premier ministre de Giscard d’Estaing, se comporte déjà en renégat lorsqu’il trahit déjà son camp en encourageant les adhérents du RPR à voter Mitterrand au deuxième tour des élections présidentielles de 1981, avec le succès que l’on connait.
Cela confirme aussi le fait que Chirac ne se pense pas véritablement à droite, un peu comme Mitterrand (à qui il tresse aussi des lauriers dans son deuxième livre de mémoires) ne s’est jamais senti totalement à gauche….
A moins que ce ne soit une stratégie subtile pour démontrer qu’il est atteint de gâtisme, ce qui le dispenserait de son procès à venir à la rentrée. Procès dont il pensait peut-être que son successeur et meilleur ennemi avait le devoir de le dispenser, comme il avait lui-même tout fait pour que lui et ses amis, comme Jean Tibéri, soient au-dessus de la justice pour « Français ordinaires ».
Cette théorie du gâtisme pourrait être confirmée par le fait que Chirac a dit qu’il voterait pour Hollande « si Juppé ne se présentait pas ». Or Juppé n’a manifesté aucune intention de le faire et est, au contraire un ministre important du dispositif Sarkozy. En revanche, il est intéressant de noter que Chirac n’a pas parlé de voter pour Villepin, pourtant très proche de lui, si celui-ci se présentait, ce qu’il semble avoir l’intention de faire. Confondre Juppé et Villepin, voilà une preuve parfaite que Chirac n’a plus assez de tête pour être jugé, n’est-ce pas?
On dit aussi que Chirac, vertement critiqué par sa propre fille adoptive, Anne Bao-Traxel, pour avoir vertement critiqué Sarkozy dans ses mémoires, a été meurtri de ne pas avoir reçu d’hommage de son successeur après son élection. Quand on voit le comportement de l’ex-Président, on se dit que Sarkozy, loin d’être un ingrat, avait au contraire bien raison de voir en Chirac un scorpion. Vous savez, comme celui de la fable, qui ne peut s’empêcher de piquer bien qu’il se soit engagé à ne pas le faire et bien que ce soit suicidaire, tout simplement parce que c’est dans sa nature de scorpion…
Cependant, si l’on regarde les choses de plus près pour Hollande cette fois, elles ne sont pas aussi simples.
D’une part, si l’héritage de Chirac « valait » encore quelque chose en 2007, il est véritablement démonétisé en 2011.
Le nombre considérable de réformes engagées par son successeur est la preuve la plus tangible de ce clivage, par rapport à l’extrême pauvreté de l’héritage chiraquien. L’accueil de Hollande dans un musée ne serait-elle pas la plus belle illustration de ce gros coup de vieux ?
D’autre part, cela ne va pas pour autant simplifier la tâche de Hollande.
Avec des soutiens dits de droite, au premier degré, comme celui de Chirac compliquera encore peu plus la tâche de rallier les électeurs de Mélenchon par exemple (toujours sous réserve que ce soit Hollande l’adoubé des adhérents du P.S. bien sûr). Jean-Marc Ayrault ne s’y est pas trompé et a tout de suite tenté de dégonfler la baudruche….
Finalement, Sarkozy doit à nouveau être reconnaissant à celui qui pense lui mettre les bâtons dans les roues une fois de plus. La dernière ?
La course au populisme
juin 8, 2011 on 1:05 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | 2 CommentsDans moins d’un an, des centaines de députés UMP vont faire face à leurs électeurs. Et compte tenu de la faible popularité (c’est le mot qui est faible) de Nicolas Sarkozy dans les sondages, ils craignent pour leur siège et leur gagne-pain.
Alors les voilà qui s’évertuent à tenter de faire passer des lois pour éliminer tout ce qui peut fâcher si peu que ce soit leur électorat. Ils ont réussi à réduire la difficulté pour que les mauvais conducteurs récupèrent leurs points de permis. Ils ont voulu que le gouvernement arrête d’enlever les panneaux avertissant de la présence de radars fixes. Maintenant ils ont essayé d’obtenir que le gouvernement inclue les œuvres d’art dans assiette de l’ISF.
C’est aussi lâche que dérisoire. Lâche, parce que, dans ces cas, ils sont purement et simplement à la remorque de revendications catégorielles (les conducteurs qui veulent continuer à conduire trop vite, protégés par les avertisseurs de radar et les panneaux annonciateurs) ou d’actions emblématiques pour réduire la critique, par exemple, que « le gouvernement gouverne pour les riches ».
Dérisoire parce que qui peut croire que d’inclure les œuvres d’art dans l’assiette de l’ISF va, à soi seul, rapporter une seule voix à l’UMP? En revanche, de même que l’ISF a fait partir des centaines de milliards d’euros et leurs propriétaires de France vers la Suisse, la Grande-Bretagne et la Belgique, l’inclusion des œuvres d’art fera partir des collections sur les mêmes chemins. Comme, par définition, un tableau ancien ne rapporte rien, l’ISF qui lui serait appliqué ferait de la France le seul pays où il faudrait payer chaque année pour en conserver la propriété.
JusMurmurandi se dit que décidément, ce n’est pas seulement François Hollande qui « n’aime pas les riches », ou Jean-Luc Mélenchon qui « veut tout leur prendre ». Ce sont les Français qui n’aiment pas leurs riches, comme la guerre a montré qu’ils n’aimaient pas vraiment beaucoup leurs juifs. Il y a bien sûr dans les deux cas de nombreuses exceptions.
Faut-il penser, comme la Révolution qui a dit pour tenter de justifier l’exécution de Lavoisier que « la France n’a pas besoin de savants », que la France du XXIe siècle « n’a pas besoin de riches »?
Les Grecs pensaient que « la Grèce n’a pas besoin de contribuables », et on voit où ils en sont réduits, après des décennies où payer des impôts était réservé aux simples d’esprit.
Il faut pourtant être simple d’esprit, alors même que les Français se veulent un des peuples les plus intelligents du monde, pour ne pas voir le lien entre riches et contribuables. Plus de riches, plus de contribuables. Donc plus de recettes fiscales. Donc plus de salaires de fonctionnaires ou de prestations sociales. Et ce qui est amusant, c’est que le mot « plus » peut signifier la disparition, quand le « s » final est muet, ou au contraire l’accroissement, quand le « s » final est prononcé. Et les équations de JusMurmurandi marchent dans les deux cas.
Faire fuir les riches, cela s’appelle tuer la poule aux œufs d’or. Mais la politique française, au niveau que veulent lui faire atteindre les députés apeurés de la majorité d’aujourd’hui, cela oscille entre la politique de Gribouille et les rêves de Perrette…
Super Menteurs!
juin 4, 2011 on 4:58 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésQui s’en souvient? François Mitterrand avait, pour être élu en 1981, promis une « autre politique », très à gauche, avec 39 heures de travail au lieu de 40, 5 semaines de congés payés au lieu de 4, nationalisations, impôt sur la fortune, etc…
Le résultat? 2 ans et trois dévaluations plus tard, la France, exsangue, prend le tournant de la rigueur. Mais une rigueur jamais avouée et encore moins assumée, toujours masquée par des artifices de vocabulaire qui ont pu donner à leurs auteurs l’illusion qu’ils faisaient illusion, mais qui n’ont pas trompé une seconde les Français, qui ont infligé à cette gauche qui faisait, sur les ruines de ses rêves, une politique de droite, une franche déculottée dès les législatives de 1986.
En 1995,Chirac est élu sur le thème de la « fracture sociale ». Dès deux ans plus tard, les Français, voyant bien que ce thème n’engageait pas du tout le Premier Ministre , Alain Juppé, ou la politique qu’il menait, votent pour les socialistes lors d’une dissolution calamiteuse pour le camp qui l’avait imaginée (Dominique de Villepin fut son architecte en chef). Auparavant, on avait eu un épisode de tragédie grecque entre les deux amis de trente ans, Chirac et Balladur, qui s’étaient juré une alliance éternelle, pour mieux se déchirer devant l’attrait d’accéder à la fonction suprême.
Mais aujourd’hui, on n’en est plus à ces petits jeux d’éloquence masquée. On a droit à des mensonges francs, froidement, les yeux dans les yeux. Les Français en avaient déjà eu des échantillons, comme celui de François Mitterrand jurant qu’il n’avait jamais reçu la francisque, alors qu’il avait été décoré par Pétain lui-même. Ou François Mitterrand encore, et Chirac, déjà, s’accusant mutuellement de mensonge sous les yeux des caméras pendant le grand débat pour les présidentielles de 1988. Chirac donna l’impression d’être estomaqué par l’aplomb de Mitterrand au sujet d’un iranien libéré par Paris malgré une vilaine affaire de terrorisme.
Car lundi, au tribunal de New York, il va y avoir deux versions qui vont se contredire frontalement. Celle de DSK, le « non-coupable », et de son accusatrice, la « victime ». Quelqu’un va mentir. Comme Georges Tron et ses accusatrices ne disent pas tous les trois la vérité. Ou bien c’est lui, ou ce sont elles. Et je pourrais multiplier les exemples.
Ce qui est nouveau, et qui fascine JusMurmurandi, c’est le rôle des média. La télévision, notamment, si longtemps instrument de vérité, que ses programmes d’actualités ont été appelés « informations », comme s’il ne pouvait s’agir que de vérités et non de possible désinformation. Les Français, comme les autres citoyens de démocraties modernes ont acquis le réflexe de « c’est vrai puisque c’est à la télévision ». Et maintenant, sur Internet aussi, alors que ce média est totalement incontrôlé et probablement incontrôlable.
Le résultat: Airbus qui explique que « son avion n’est pour rien » dans l’accident du Rio-Paris (228 morts). Lire: donc, si ce n’est pas l’avion, ce sont les pilotes, donc Air France. Pendant ce temps-là, Air France souligne que les procédures Airbus pour récupérer un a vion qui a décroché ont changé depuis le crash. Donc ce ne sont pas les pilotes, mais l’avion et ses procédures.
Pendant ce temps-là, le général serbe Ratko Mladic, accusé d’avoir été le « boucher de Srebrenica », déclare qu’il « n’a rien eu à voir avec ça », et « qu’il trouve ces charges odieuses ».
Et la FIFA, Fédération internationale de football, devenue une très grosse machine financière, où chacun accuse l’autre, qui l’accuse en retour, de corruption, tout en se déclarant d’une honnêteté, d’une loyauté et d’une transparence exemplaires.
Alors, en 2012, qui va gagner? Celui ou celle qui mentira le plus, le plus effrontément, le plus froidement? Ou celui ou celle qui, justement, mentira le moins?
Le concombre masqué
juin 2, 2011 on 5:10 | In Best of, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés14 morts, des centaines de personnes hospitalisées. Mais pourquoi ?? Qui se cache derrière E Coli ???
Des journalistes en mal de sensationnel ? Fukushima ? Oublié ! femme de chambre DSKressée? Introuvable ! Il faut DSKpitaliser sur ces nouveaux auditeurs qui sont rivés devant leur écran afin de maintenir l’audience. Comment ? On imagine une nouvelle DSKlamité même si aujourd’hui on n’est en fait pas sûr que ce soit les concombres espagnols. Les producteurs de ces derniers se disent spoliés, parce que plus personne ne veut acheter leurs produits et estiment leurs pertes à 200 millions d’Euro par semaine.
Al Quaeda ? l’organisation terroriste veut venger la mort de Ben Laden, DSKnardé par l’armée américaine alors qu’il n’était pas armé.
L’Iran ? alors que Me. Merkel se dirigeait vers l’Inde, son avion a déjà été empêché de survoler l’Iran, pour la punir de ses positions anti Téhéran. De là à imaginer qu’Ahmadinejad empoisonne quelques concombres destinés à l’Allemagne pour envoyer tout le monde au DSKbinet….
Les agriculteurs espagnols ? justement parce que l’économie ibérique se porte mal, ils DSKtapultent ce cauchemar en haut de l’affiche (nous n’irons pas jusqu’à suggérer qu’ils ont empoisonné leurs cucurbitacées…) pour obtenir des subventions de Bruxelles alors que la consommation de leurs produits est déjà en baisse. De plus, ils réussissent à détourner l’attention des journalistes DSKptivés par les « indignés » de Madrid.
Les défenseurs des radars sur les routes françaises ? afin de montrer que ce que les journalistes appellent déjà un DSKtaclysme sanitaire majeur à l’échelle de l’Europe ne représente qu’un « petit » week end sur les routes nationales.
Air France et Airbus ? afin que l’on ne parle plus du rapport du BEA sur l’accident du vol 447 Rio Paris, resté DSKbré trop longtemps, et des 75 corps qui ont été remontés à la surface (et non repêchés comme l’annonce si si délicatement la dépêche AFP) depuis la fin mai.
Les éleveurs de bovins ? ils veulent se venger de la DSKlomnie qu’ils ont subie lors de la vache folle, et se refaire une santé sur le dos des maraîchers espagnols.
Les descendants de Nungesser et Coli ? on ne leur aurait pas attribué le premier vol transatlantique, en couvrant Lindbergh de DSKlicots indus, alors que des témoignages tendent à soutenir aujourd’hui qu’ils ont en fait été les premiers à traverser l’océan dès le 9 mai 1927.
Mais voici qu’arrive Luc Ferry qui envoie les concombres à la casse, tandis que commence une nouvelle DSKcophonie. C’est la DSKricature de l’information.
Connivence, complaisance et complicité…
juin 2, 2011 on 1:28 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermésDominique Strauss-Kahn, Georges Tron et, depuis hier, un ex-ministre qu’on ne nommera pas. Qu’ont-ils en commun? D’avoir, si l’on en croit leurs divers(es) accusateurs(trices) non seulement eu des activités criminelles, mais de les avoir eu il y a des années, et pendant des années.
Ceci fait débat en France aujourd’hui, sous le thème général de « tout le monde savait, et personne n’a rien dit »…
La question se pose de savoir si le fait de savoir et de ne rien dire est acceptable, non seulement sur le plan moral ou éthique, mais aussi d’un point de vue judiciaire.
Il y a, en droit français, un délit qui se nomme « non-dénonciation de crime ». Si Luc Ferry est au courant d’une partouze pédophile à laquelle aurait participé une personne adulte (n’importe quel adulte, connu ou pas), ne pas dénoncer cet adulte et cette partouze semble tomber sous le coup de cet article du code pénal.
Sauf que, bien entendu, on n’imagine pas Luc Ferry ou des journalistes ayant des photos, ou autres « preuves ».
Donc la question est de savoir à partir de quel moment une « rumeur » devient « suffisante » pour « obliger » à « dénoncer ». Il suffit de voir que je mets des guillemets à chaque deuxième mot montre à quel point les concepts utilisés ici sont juridiquement incertains.
Poussons la question plus loin. Anne Mansouret, la mère de Tristane Banon, connaissait bien DSK, qui aurait confessé que la révélation de sa fille était vraie. Anne Mansouret n’est-elle pas alors judiciairement coupable de ne pas l’avoir dénoncé? Et, si Anne Sinclair le savait aussi, ou pour d’autres éventuelles « frasques » de son mari, où en est sa propre responsabilité pénale? De ce point de vue-là, sa présence à New-York pour soutenir son mari, certainement bien vue des média et de l’opinion publique, la met aussi à portée du procureur Vance, qui devrait immédiatement la convoquer pour lui faire dire, sous serment, de quelles « histoires » de DSK elle a eu connaissance.
Bien sûr, le monde serait plus simple si ces Messieurs vouaient bien garder leur quéquette à leur place. Mais, à choisir, le puritanisme, ce n’est pas terrible non plus… Quant au « droit d’informer » de la Presse, y compris sur la vie privée, c’est une inquisition à but lucratif, sordide.
Quant à la dénonciation sans preuves, elle peut faire des ravages. Demandez ce qu’ils en pensent aux producteurs espagnols de concombres…
Alors, entre l’ignoble de la diffamation sans preuves, et l’ignoble du silence coupable, vous choisissez quoi?