Le tombeau de l’anonymat

juillet 26, 2011 on 9:29 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Europe, Incongruités, International | Commentaires fermés

Tous les grands crimes ne se ressemblent pas. Parmi les assassins tristement célèbres, certains ont agi dans le but d’éliminer une personne bien définie. Ainsi les assassins de Lincoln, de Kennedy ou de Rabin avaient-ils le sentiment que la mort de leur « cible » serait un « bien ».

Mais d’autres ont agi non pas pour faire « quelque chose » à leur victime, mais pour se faire « quelque chose » à eux-mêmes, la plupart du temps pour se rendre célèbres. Ainsi le massacreur norvégien ne connaissait-il pas une seule de ses victimes. Elles ne lui avaient rien fait. Mais il pensait que le retentissement de son action aurait des conséquences, et, d’abord, de le rendre célèbre.

C’est pourquoi il attendait sa première comparution au tribunal hier pour s’expliquer, « pour que les gens comprennent ». D’habitude, quand un accusé comparaît, s’il est coupable, cela facilite la compréhension de son geste. Et Dieu sait que notre monde a besoin de « comprendre » ce qui s’est passé dans la tête de ce grand blond.

Mais, pour lui, s’expliquer, c’est faire connaître ses idées au monde. C’est bénéficier d’une tribune d’autant plus retentissante que son crime est plus horrible. En d’autres termes, plus que je plonge le reste du monde dans l’horreur, plus il va écouter avec attention ce que je veux dire. La prime à l’effroyable en quelque sorte.

Mais les juges norvégiens ont déjoué son attente, en prononçant le huis-clos. Pas de tribune pour le monstre. Pas d’écho à ses idées. Rien. Le silence de l’anonymat, véritable tombe médiatique.

Bien joué! C’est peut-être la seule vraie prévention de ce genre d’actes. Que tous sachent que cela ne rapporte ni célébrité ni tribune. Que l’horreur n’est pas la porte d’entrée vers la gloire quand le monde ne vous offre pas celle-ci par d’autres moyens.

Par ailleurs, la police norvégienne envisage de poursuivre le coupable non seulement pour assassinat, mais pour crime contre l’Humanité. Avec une peine plus lourde, bien sûr. JusMurmurandi trouve l’idée judicieuse. Si massacrer des dizaines de jeunes juste pour se faire une tribune pour des idées qui, sans cela ne rencontrent aucun écho n’est pas un crime contre l’Humanité, alors je me demande de quelle Humanité il s’agit.

Décidément, ils me plaisent bien, ces Norvégiens!

PS: en accord avec ce qui précède, cet article ne contient pas un seul nom de criminel, mais seulement l’évocation de leurs crimes et de leurs victimes. Pas de publicité pour les salauds!

La trêve grecque

juillet 22, 2011 on 2:12 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Les Jeux olympiques étaient ce temps où les villes grecques, qui étaient autant d’États indépendants, laissaient tomber leurs guerres intestines quasi-permanentes, et déclaraient un trêve. Le temps que leurs meilleurs athlètes s’affrontent, chacun pour la plus grande gloire de sa ville.

Maintenant, ce sont les Jeux Olympiques de la finance qui ont déclaré une trêve. Une trêve à 156 milliards d’euros, mais une trêve quand même. Parce qu’avant, c’était vraiment génial. Ceux qui prêtaient à la Grèce encaissaient des taux d’intérêts colossaux, y compris supérieurs à 20% sur certaines maturités, avec un risque de change zéro, compte tenu que c’est une dette libellée en euros. C’était génial pour la Grèce, qui finançait des finances publiques parmi les pires au monde à des taux d’intérêts parmi les plus bas au monde.

Maintenant la fête est finie, car le paquet financier contient un « effort » fait par tous les créanciers, terme poli pour dire que la Grèce ne remboursera pas tout. Comme après une faillite….

De cet accord, il y a plusieurs enseignements à tirer.

D’abord que c’est une fois de plus le couple franco-allemand dont l’entente a été le moteur de cet accord. C’est d’autant plus remarquable qu’il y a un total manque d’atomes crochus personnels entre la physicienne fille de pasteur est-allemande, femme austère, froide et rigoureuse, et l’avocat français, activiste, affectif, et juif méditerranéen par sa mère. De notoriété publique, ces deux-là ne s’aiment pas. Quand on voit combien ils réussissent malgré tout à s’entendre et à accomplir, depuis le traité de Lisbonne au début du quinquennat de Sarkozy, on se demande jusqu’où ils iraient si en plus il y avait affinité…

Ensuite, il est clair que cet accord met un point final à l’égalité de traitement qui, trop longtemps, a été consenti à tous les États de la zone euro. Les plus endettés, les plus dépensiers paieront plus. Ce n’est pas une bonne nouvelle pour la France, qui fait partie des deux catégories. Plus que jamais la politique française va être dominée par le budget et la dette. D’autant, et c’est une ironie cruelle, que nous allons aussi devoir payer en partie pour les folies grecques, comme si nous n’avions pas assez des nôtres…

Enfin, parce qu’il faut qu’il y en ait pour tous les goûts, comment ne pas citer Harlem Désir, qui fait l’intérim de François Hollande à la tête du PS? Il déclare que c’est bien qu’il y ait un accord, mais que ce n’est pas suffisant car « les Grecs ne sont pas encore sortis de l’austérité ». Que veut le PS par la bouche de M. Désir (oui, je sais, le jeu de mots est facile)? Que les Grecs, qui ont dépensé plus qu’ils n’avaient pendant des décennies, qui ont menti pour entrer dans l’euro, qui font aujourd’hui payer par d’autres (le secteur privé et les contribuables européens) le fait qu’ils ne peuvent pas faire face aux dettes qu’ils ont accumulées, continuent sans rien changer? Pauvres petits Grecs, qui, en dépit de leurs fautes, ne doivent pas souffrir si peu que ce soit. JusMurmurandi se dit que vraiment il est tentant de voir dans cet aveuglement que M. Désir prend ses… envies pour des réalités. Et notamment, que si les socialistes reviennent au pouvoir en 2012, qu’ils puissent, eux aussi, faire payer les autres pour ne pas être obligés de se restreindre si peu que ce soit, même le temps d’une trêve…

Le Bal des Faux-Culs (2)

juillet 18, 2011 on 10:54 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Ils ont de l’estomac, les candidats à la Présidentielle!

Ceux qui n’ont pas arrêté de dépenser plus quand ils étaient au pouvoir, de dire qu’il eût fallu dépenser plus quand ils étaient dans l’opposition, de promettre de dépenser plus s’ils reviennent ou se maintiennent au pouvoir, eh bien tous ceux-là promettent maintenant de réduire le déficit public plus vite que Lucky Luke ne pouvait tirer une balle, lui qui tirait pourtant plus vite que son ombre!

Il faut reconnaître qu’il y a un candidat qui n’a pas, lui au moins, changé de chanson sur ce sujet, c’est François Bayrou, qui faisait de la dette l’un de ses principaux thèmes de campagne de 2007. Pas de titre de Faux-Cul pour lui…

Il faut reconnaître aussi que Sarkozy s’est essayé à une certaine modération des dépenses de l’État, au rabotage des niches fiscales et à la multiplication de taxes diverses, toutes démarches aussi impopulaires que salutaires du point de vue de la dette. Mais son vrai tropisme interventionniste l’a vite rattrapé dès lors que la crise financière puis économique a frappé. Et le résultat chiffré n’a pas tardé à le montrer, avec un déficit record. Ses budgets futurs montrent plus de réduction due à une croissance espérée, mais loin d’être garantie, qu’à une action vigoureuse. Et encore faudrait-il que, pour que cela serve à quelque chose, il s’abstienne de dépenser en mesures catégorielles, en bon élève de Chirac. Donc, un Prix Spécial du « Faites Ce Que Je Dis, Pas Ce Que Je Fais » pour Nicolas Sarkozy!

Mais là où JusMurmurandi s’en est étranglé de stupéfaction, c’est d’entendre Hollande et Aubry faire assaut de vertu déficito-réductrice! Dès 2014 à 3% dit l’une, non en 2013, surenchérit l’autre!

Car, pour avoir le moindre espoir de tenir cette promesse, il leur faudra des ressources fiscales massives. Compte tenu que l’équipe Sarkozy a déjà incorporé dans ses chiffres une croissance soutenue, il n’y a rien à « gratter » de ce côté-là, le seul qui soit indolore. JusMurmurandi n’imagine pas une seconde qu’un Président socialiste fraîchement élu réduise les dépenses d’un État déjà mis à une diète modérée pendant 4 ans. Donc, là, rien non plus. Restent, bien sûr, comme toujours, les hausses d’impôts. Que peut-on imaginer?

D’abord que tous les « cadeaux fiscaux » soient annulés. Plus de défiscalisation des heures supplémentaires. Le rétablissement du taux de l’ISF à ce qu’il était avant le « paquet » de 2011, sans rétablissement des contre-parties (droits de donation, bouclier fiscal etc…). Ensuite une poursuite du rabotage des « niches », notamment toutes celles qui peuvent en quoi que ce soit « avantager les riches », notamment la déduction des emplois à domicile, ou le paiement de l’ISF sous forme d’investissement dans les PME innovantes. Sans compter, évidemment, la renonciation à l’annulation, pourtant maintes fois promise, de toutes les mesures d’économie de l’ère Sarkozy…

Mais tout ceci n’est pas ce qui scandalise JusMurmurandi et vaut à tous ces candidats en carton-pâte une invitation nominative au Bal des Faux-Culs. C’est que, si réduction du déficit et maîtrise de la dette il y a, ce ne seront pas les politiciens qui feront les efforts, mais les Français. Il est donc un mensonge scandaleux de dire « je réduirai le déficit », quand leur seule contribution (non fiscale celle-là) sera de faire voter une loi. Il faut dire « vous réduirez le déficit! ».

Ça, ce serait une promesse à laquelle les Français croiraient. Et pour cause, les effets de manches pour les politiciens et les efforts pour les Français, c’est une histoire qu’ils connaissent par cœur…

Le pays où on ne peut plus dire la vérité

juillet 16, 2011 on 11:14 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermés

Il y a un pays où la vérité n’est plus bienvenue. Oh, pas toutes les vérités, bien sûr. Seulement certaines vérités qui gênent. Voilà deux histoires de ce pays.

Un jour un journaliste remarqua, à la télévision, que certaines catégories de la population étaient plus susceptibles de certains comportements sociaux que d’autres. Vous pensez qu’il s’agit d’une innocente observation sociologique. Manifestement pas si on en croit les réactions, violentes, qui ont immédiatement exigé l’épuration (on ne peut pas appeler cela autrement) du journaliste. Visiblement, voir des différences de comportement par catégorie sociale n’est plus possible dans ce triste pays.

Un autre jour, un responsable éducatif détailla son analyse des statistiques d’alphabétisation du pays. Et indiqua que ces statistiques n’étaient pas les mêmes selon qu’on incluait toutes les catégories de la population, ou seulement certaines. Là encore, vous penserez qu’il s’agit d’une contribution à une meilleure compréhension de la segmentation de la population. Là encore, la clameur réclame immédiatement sa démission.

Trois observations. Dans les deux cas, les observations de la responsable et du journaliste n’ont été contestées par personne. JusMurmurandi en conclut que tout le monde est d’accord pour dire qu’ils ont dit la vérité. Et que c’est le fait d’avoir dit la vérité qui, dans ce triste pays, vaut, pour certains, d’être impitoyablement éliminé, ou épuré.

Ensuite, JusMurmurandi se demande, si cette vérité-là est si gênante, comment faire pour la modifier, si on ne commence pas par la prendre en compte.

Enfin, quelle espèce de démence a saisi ceux qui prétendent interdire de dire la vérité? N’est-ce pas, au contraire, donner à cette vérité le poids et l’importance d’une bombe? Que fait-on avec les bombes? On fait semblant qu’elles n’existent pas, ou on les désarme?

Ah, au fait, ce triste pays, mais vous l’avez compris, c’est la France.

Pour ceux qui n’auraient pas reconnu les faits, la première déclaration porte sur la fait que la majorité des gens emprisonnés en France sont d’origine africaine et maghrébine, la seconde, que les statistiques de l’illettrisme deviennent beaucoup plus comparables à celles des autres pays dits développés si on les retraite en excluant les données des jeunes issus de l’immigration.

Des chiffres qui font mal. Très mal. Mais qu’est ce que casser le thermomètre va pouvoir arranger ? Et l’atteinte à la liberté de parole, ce n’est rien peut-être?

Malheureusement, au moment de publier, encore un exemple de vérité qu’on ne peut plus dire. On ne peut plus faire mention d’une double nationalité. Pourtant, elle est vraie… mais il semble que, pour certains, toujours les mêmes, celles et ceux qui dénoncent les deux premiers cas, avoir osé dire qu’une candidate n’était pas française de naissance soit un crime…

Eva dans le mur ?

juillet 15, 2011 on 2:15 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Poil à gratter | 2 Comments

JusMurmurandi consacre peu de temps à Me. Joly, car nous appliquons la maxime de Chateaubriand, à savoir, » il faut être économe de son mépris étant donné le grand nombre de nécessiteux ».

A celle ci pourrait s’ajouter celle de Winston Churchill « une femme modeste, avec de nombreuses raisons de l’être » (en fait il avait dit cela d’un homme « a modest man, with a lot to be modest about »).

Mais en fait cette fois, elle suscite le respect de JusMurmurandi en faisant l’unanimité de la classe politique.

Alors que l’on n’arrivera pas à faire passer la règle d’or pour que la dette nationale soit plafonnée, sujet ô combien important, faire l’unanimité c’est remarquable, exceptionnel, extra ordinaire au sens premier du terme.

Le seul problème c’est que c’est contre elle.

Sa déclaration sur la nécessité d’arrêter le défilé militaire du 14 juillet a généré un tollé unanime.

De droite comme de gauche. L’union sacrée.

Mais faut il lui en vouloir à Gro Eva Farseth, de son nom de jeune fille, n’est elle pas française que par le mariage ?… Visiblement, elle n’a pas épousé le 14 juillet…

Le tsunami de la dette

juillet 14, 2011 on 8:19 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Les pays qui ont souffert de la crise de 2008 se sont endettés pour s’en sortir. Tous. Le problème, c’est que ceux qui avaient déjà un budget fortement déficitaire se sont trouvés avec un abîme sous leurs pieds. Et ceux qui, en plus, ou plutôt, en moins, avaient déjà une dette publique importante, constituée d’années de déficits cumulés, se sont trouvés face à une montagne qu’ils ne pouvaient pas rembourser. Voilà pour la photo.

Mais, si on regarde la situation avec une vue dynamique, le film est pire. Parce que ces États ont bénéficié, jusqu’ici, de taux d’intérêts extraordinairement bas. Si tel n’avait pas été le cas, les déficits eussent été encore bien pire, et leur incapacité à rembourser de même.

Vous pensez que je suis en train de vous bassiner, pour la nième fois, de la crise grecque. Eh bien non. Le sort des Grecs est déjà scellé, ils sont bel et bien faillite, et ce sont les créanciers, lire les grands argentiers européens, qui fixent maintenant les efforts à faire de la part du pays exsangue. Pour vous donner une ordre de grandeur, la Grèce verra son économie se contracter de 4% en 2011 du fait de l’austérité requise pour passer d’un giga-déficit structurel à un déficit modeste. On est encore loin du moindre espoir de remboursement de quoi que ce soit.

Alors quel est ce pays menacé? L’Irlande? Non, son sort est aussi réglé que celui des Grecs. Non, je vous parle aujourd’hui de deux groupes de pays. L’Espagne et l’Italie d’une part, la France et les États-Unis de l’autre.

L’Espagne et l’Italie se débattent pour ne pas en arriver là où sont les Grecs. Ainsi Berlusconi, dont toute idée de vertu budgétaire s’accorde mal avec la fibre populo-électoraliste, vient de voter un plan d’austérité de 47 milliards d’euros pour « rassurer les marchés ». Et l’Espagne de même est à la diète.

Alors, pourquoi la France et les États-Unis? Justement par ce qu’ils ne font rien quand les autres font tout pour ne pas succomber. Les Etas-Unis ont un déficit abyssal, constitué grosso modo de phénoménales baisses d’impôts pour les riches votées par Bush et de hausses des dépenses votées par Obama, cumulées avec les effets et méfaits de la crise. Le problème, c’est que les Républicains tiennent le pouvoir législatif et les Démocrates le pouvoir exécutif, et qu’il faut un compromis pour arriver à faire quoi que ce soit. Et de compromis, pour le moment, il n’y a pas trace. Bien au contraire. Les Républicains refusent toute hausse d’impôts, si minime soit-elle, comme la suppression de la niche fiscale pour les avions d’affaires, et exigent que tout vienne d’une réduction des dépenses, notamment des programmes sociaux. Ce qui est exactement le contraire de ce que veulent les Démocrates. Et, comme on en est là, le pays va toucher bientôt le plafond de la dette nationale qui est autorisé par le législateur, et, là, ce sera le chaos si aucune solution n’est trouvée avant, quand l’État sera au point mort, sans services publics, ni fonctionnaires. Les agences de notation l’ont bien compris, qui ont menacé de retirer le fameux AAA, signe d’une solidité financière maximale à un pays si mal géré. Et il ne faudra pas s’en prendre aux agences si la terre tremble dans la planète finance ce jour là.

El la France? Elle avance gaillardement vers un séisme de même nature. Les efforts réels de l’équipe Sarkozy pour réduire les dépenses de l’État ne doivent pas être minimisés, tant ils lui coûtent électoralement, et tant ils sont contraires aux dépenses sans frein des décennies précédentes. Mais ce n’est pas, loin s’en faut, à la hauteur des enjeux. Nicolas Sarkozy le sait, qui avance sur la ligne de crête du « maximum possible », comme il l’a fait avec la réforme, très insuffisante, des retraites. C’est pourquoi il met les socialistes au pied du mur. Du mur de la dette bien sûr, en mettant sur la table la « règle d’or », et son inscription dans la Constitution, qui impose un retour à l’équilibre budgétaire. Pour cela, il faut à la droite au moins 40 voix de gauche. Laquelle gauche n’a aucune intention de voter une telle réforme. Surtout au moment où droite et gauche entament la périodes des cadeaux d’année électorale.

On verra à ce moment-là, qui se soucie sérieusement de ce problème terrifiant, et qui se satisfait de gagner les élections d’aujourd’hui. Qui veut éviter à son pays d’être la Grèce de demain, mais en bien pire, parce que l’Allemagne a les moyens de payer la faillite grecque, mais pas la faillite française, qui aura sans doute été entre temps précédée de l’Italie et/ou de l’Espagne, mais pas la faillite française. A ce moment là, il sera facile de blâmer tel ou tel. Les agences de notation, bien sûr. Les banques aussi. Les hommes politiques enfin. Mais ce serait comme blâmer les dirigeants qui ont concédé la capitulation de Munich face à Hitler? Que pouvaient-ils faire, face un peuple français qui ne voulait à aucune prix se battre?

Quant à inscrire dans la Constitution le principe qu’on ne peut dépenser de l’argent qu’on n’a pas, quelle cruelle et lamentable ironie qu’il n’y ait pas assez de députés et sénateurs courageux, alors même qu’ils se sont bousculés pour voter le « principe de précaution ». Comme si accumuler une telle dette et risquer une telle faillite était le signe de la moindre précaution…

C’est pourquoi, vers 2014-2015, JusMurmurandi changera son nom en « JusMurmurandis ». Cela fera plus Grec…

Caresser ou insulter l’avenir?

juillet 12, 2011 on 8:53 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermés

Ce qu’il y a de bien avec les Verts, c’est qu’ils ne doutent de rien. Après la primaire qu’aura largement gagnée Eva Joly, elle et son alliée Cécile Duflot n’arrêtent pas d’appeler le perdant, Nicolas Hulot à « l’union », et d’assurer qu’il pourra avoir une place importante dans la suite des événements.
Le problème, c’est qu’Eva Joly, entre moult autres amabilités, a traité Hulot de « ancien animateur de télé, représentant des multinationales, suppôt de la droite », et qu’après, prétendre qu’il ne s’est rien passé et s’embrasser, ça fait quand même un peu curieux…
Il y a certainement une leçon pour les socialistes, qui, à leur tour, entament leur primaire. Insulter les concurrents, c’est insulter l’avenir. il n’y a qu’à demander à Ségolène ce qu’elle pense du « soutien » qu’elle a reçu (ou pas) des strauss-kahniens et fabiusiens en 2007.

Que reste-t-il de l’image d’Eric Woerth? Un ministre poussé hors du Gouvernement pour avoir donné l’impression de s’être compromis quand sa femme Florence travaillait pour Liliane Bettencourt, femme la plus riche d’Europe, et, accessoirement, pas en règle avec le fisc, alors que le mari de son employée était ministre du budget et donc des services fiscaux. Bref, difficile de faire plus que le couple Woerth dans le genre « cadeaux pour les riches et avantages pour soi-même ».
Le problème, c’est que le même Woerth a lancé une chasse aux comptes à l’étranger, sur la base d’une liste de comptes détenus par des français à la banque HSBC et volée par l’informaticien Falciani. Les menaces du ministre ont poussé 4575 (!) contribuables à faire une demande de régularisation, dont 68 seulement étaient sur la fameuse liste. Pour tout autre ministre, on eût crié à l’exploit, et mis en avant ce résultat significatif dans la lutte contre l’évasion et la fraude fiscales, aux antipodes de l’image de l’équipe Sarkozy. Comme c’est de Woerth, le « bettencourtisé » qu’il s’agit, le gouvernement se tait pour ne pas remuer des souvenirs peu glorieux…

Les Français pensent que la rencontre imprévue de Nafissatou Diallo a fracassé la vie de DSK. Au lieu de se retrouver sous peu Président, il sera toujours, à supposer même qu’il sorte blanchi de ses deux accusations de tentative de viol, ce qui n’est pas encore acquis, un personnage sulfureux. Adieu les juteuses conférences internationales et autres gras arbitrages auxquels l’ancien ministre des finances et directeur du FMI aurait pu de toute façon prétendre, et bonjour le risque de se faire, à tout moment apostropher, insulter ou agresser dans la rue.
Et si c’était l’inverse? On connait maintenant l’addiction de DSK aux femmes et au sexe. Ce qui était un « secret » est maintenant public. Imaginons qu’il ait été élu. Qui peut penser que le Président eût pu s’imposer une discipline qui a tant fait défaut au candidat? Donc, imaginons qu’il eût eu, en tant que premier des Français le même comportement, avec toutes les possibilités et tentations et pressions de la fonction. Il eût certainement risqué de se retrouver le premier président français à être chassé de son poste depuis Wilson, dont le gendre trafiquait des Légions d’Honneur. Les dégâts eussent été infiniment plus graves, tant pour la France que pour lui. Alors, à tout prendre, peut-être Nafissatou a-t-elle, sans le savoir bien sûr, évité le pire…

Journalistes responsables?

juillet 10, 2011 on 12:17 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Europe, France, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Oui, je sais, cette question, venant juste après un article intitulé « banquiers responsables? », a tout de la provocation.

Pourtant, la question mérite d’être posée quand intervient un évènement rarissime, sinon unique. Un patron de presse va fermer un journal, pourtant rentable, pour avoir « dépassé les bornes ».

Le tabloïd anglais « News of the World » paraîtra demain dimanche pour la dernière fois de son histoire. Son crime: avoir publié des informations obtenues par piratage des communications téléphoniques de centaines de gens célèbres.

Ceci n’est pas une première. JusMurmurandi se souvient du piratage de la ligne du prince Charles, disant à Camilla, bien avant leur mariage, ou même la mort de Lady Di, qu’il aimerait tant être ce petit objet intime qu’elle glissait une fois pas mois au plus profond d’elle-même…

Mais le comble a été atteint quand le piratage le touché le téléphone portable d’un enfant disparu, présumé victime d’un enlèvement. Non seulement l’équipe du journal a écouté les messages de plus en plus angoissés des parents, suppliant leur enfant de donner de ses nouvelles, mais elle en a même effacé pour faire de la place quand elle a été saturée. Ce qui lui a permis d’en écouter toujours plus, mais a aussi fait croire au monde que l’enfant était encore en vie à ce moment-là, puisque « quelqu’un » écoutait les messages et en effaçait certains.

En fait, il s’agissait bel et bien d’un meurtre.

Ceci pose crûment la question de jusqu’où les journalistes et les organes de presse qui les emploient peuvent aller trop loin, question qui se pose aussi au même moment concernant l’affaire DSK.

Quel « droit de savoir » a le public, et, par conséquent, quel droit d’enquêter et de publier a la presse? Vous noterez l’expression « droit de savoir », qui est justement celle que les journalistes utilisent à chaque fois qu’ils sont accusés d’en faire trop. Or il n’existe aucun « droit de savoir ». Ni dans la loi, ni dans la Constitution, dans aucun pays. C’est une pure invention médiatique.

Ce qui existe, c’est la liberté de la presse, mais qui est encadrée, notamment par les notions de vie privée et de diffamation.

Là, ce qui a tué le « News of the World », ce n’est pas la conscience morale de son propriétaire, le redoutable groupe Murdoch, c’est le sens bien compris de son intérêt. D’abord parce que des annonceurs avaient décidé de boycotter le journal, ce qui faisait des annonceurs résiduels des cibles potentielles d’un public écœuré (oubliant au passage, que c’est lui, le public, dont le goût pour le sensationnel à tout prix permet à de tels « journaux » d’exister et de prospérer).
Ensuite parce que les victimes d’écoutes ont commencé à se voir attribuer des indemnités significatives par les tribunaux, et que la fermeture du journal permettra aux avocats de Murdoch de montrer qu’il s’agissait tout au plus d’une action isolée d’un groupe de journaleux perdus, et non du résultat d’une politique agressive de tout le groupe de presse.
Enfin parce que le groupe Murdoch essaie de mettre la main sur le réseau de télévision par satellite Sky, laquelle opération, considérable, est suspendue à l’accord des pouvoirs publics britanniques. Pas question de mettre en danger des milliards de livres pour quelques gratte-papiers égarés, n’est-ce pas M. Murdoch?

Et JusMurmurandi de constater avec tristesse qu’il n’est ici, pour « régler » cette affaire, ni de morale, ni d’éthique, ni de loi, mais tout simplement de gros sous. Que disait Napoléon de la Grande-Bretagne? Que c’est une nation de boutiquiers….

Le concert

juin 30, 2011 on 4:09 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermés

JusMurmurandi est fier que la France ait réussi à faire nommer Christine Lagarde à la tête du FMI.
C’est une performance remarquable à plus d’un titre.
Tout d’abord il convient de saluer sa performance en tant que ministre des finances.
Première femme à ce poste en France, elle fait partie de ceux qui ont occupé le poste le plus longtemps. C’est important à souligner car l’un des problèmes français, c’est sont instabilité fiscale chronique.
Elle a tenu la barre avec détermination pendant la crise financière et contribué à des innovations significatives : loi TEPA pour défiscaliser les heures supplémentaires, et donc détricoter le carcan des 35 heures chères à Martine Aubry, le Grand Emprunt, la RGPPP pour réduire l’endettement, la loi sur l’endettement des ménages pour protéger ces derniers à titre d’exemple.
Avec ces accomplissements, elle était une candidate logique, sans oublier le fait que sa carrière passée aux Etats Unis constituait un « tropisme » comme elle le disait elle même.

Sa nomination a par conséquent donné lieu à un concert, voire même deux.
Le premier est constitué de tous ceux qui ont salué avec chaleur et fierté son arrivée, se réjouissant de voir une femme (première dans le cas du FMI aussi) diriger le Fonds, malgré la sortie peu flatteuse de son prédécesseur.
Prédécesseur qu’elle s’est immédiatement engagée à rencontrer afin d’effectuer un passage de témoin efficace.

Et puis il y a le deuxième concert, celui de ceux qui sont bien mal à l’aise face à ce nouveau succès de Nicolas Sarkozy mais qui se sentent quasiment obligés de mettre leur grain de sel.

A commencer par Martine Aubry, dont la candidature hier a subi l’ombre portée de la nomination de Me. Lagarde.
Omnisciente et grande démocrate, elle s’est empressée de donner ses conseils. « Il faut réguler » déclare t elle ainsi.
On n’en attendait pas moins.

Ou encore Francois Hollande, dont on recherche vainement la mission ministérielle (ou autre) qui lui donnerait l’autorité pour se permettre de donner des conseils.

« Il faut qu’elle comprenne qu’elle n’est plus ministre de Nicolas Sarkozy » dit il, au motif que Christine Lagarde n’a pas la même orientation que son prédécesseur. Et ne doutant de rien, affirme « nous aurons à travailler ensemble après 2012″.

Plutôt que de pouffer devant telle sottise, JusMurmurandi tremble.

M. Hollande prévoirait il donc déjà qu’avec sa « bonne politique », ce serait le dossier de la France qui succèderait à celui de la Grèce sur le bureau du directeur du FMI ???

L’arroseur arrosé?

juin 27, 2011 on 1:10 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, Poil à gratter | Commentaires fermés

Manger sain, c’est bien. Manger bio, c’est, pour certains, encore mieux. C’est pourquoi JusMurmurandi se réjouit de voir que certaines municipalités servent des aliments de qualité.
A une kermesse d’un centre de loisirs de Bègles, le menu consistait d’un certain nombre de soupes froides, rendues plus attrayantes par la disposition par-dessus de graines germées.
Ces graines, dont une variété de bio, avaient été achetées chez Jardiland, puis cultivées par les jardiniers municipaux de Bègles.

Et, à un moment ou un autre, d’une façon ou d’une autre, contaminées par la redoutable bactérie E-Coli, d’une souche comparable à celle qui a fait 40 morts en Allemagne.

Évidemment, cette nouvelle alerte sur le sécurité alimentaire ne peut qu’inquiéter. JusMurmurandi sait à quel point les tenants des l’alimentation saine et bio privilégient la culture « maison » sur les aliments industriels.

Le fait est cependant, que cette culture « maison » de graines a envoyé des gens à l’hôpital avec des diagnostics graves. Et elle est le fait d’une municipalité dirigée par les Verts, le maire de Bègles étant l’emblématique Noël Mamère.

Il ne semble pas inutile à JusMurmurandi de rappeler que, n’en déplaise aux Verts, Jardiland ne soumet pas ses produits à tous les contrôles auxquels sont astreints les industriels de l’agro-alimentaire. Idem pour la production locale des jardiniers municipaux. Donc certainement pas une filière conforme au « principe de précaution » si cher aux écolos pour dénoncer toute possibilité de progrès.

Et on en voit le résultat, n’en déplaise à M. Mamère, qu’on a connu plus fringant à la télévision quand il dénonçait les autres que sur ce qui est survenu dans sa commune.

Ceci n’est pas un plaidoyer pour la grande industrie. Mais pour le fait que les intégristes du « tout-industriel = tout-mauvais » sautent un peu trop vite de ce dogme à celui du « tout-naturel = tout-bon ».

Les bactéries, elles, ne sont ni industrielles ni écologistes. Elles sont seulement dangereuses. Et la même précaution doit s’appliquer à tous, n’est-ce pas M. Mamère?
Noël Mamère

Le Trophée des Faux-Culs

juin 21, 2011 on 11:02 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

La France est en période électorale. Et c’est un truisme que de dire que les candidats souhaitent être élus. Et que, donc ils font ce qu’ils croient être approprié pour y parvenir.

Ce qui peut conduire certains à des sommets de démagogie, d’hypocrisie, d’amnésie, entre autres.

A chaque fois que l’un d’entre eux atteindra un de ses sommets, JusMurmurandi lui décernera un Trophée de Faux-Cul

Le premier, aujourd’hui, revient à François Hollande. A l’époque Premier Secrétaire du Parti Socialiste, il trouve une patate chaude. L’affaire Tristane Banon, cette jeune femme qui accuse DSK de viol. Contrairement à sa mère, qui, élue socialiste, conseille à sa fille, de ne pas porter plainte, François Hollande l’encourage justement à plusieurs reprises à le faire et maintient le contact. JusMurmurandi se dit « honnête Hollande, qui préfère l’éthique et le droit à l’étouffement d’un scandale ».

Manque de chance pour tout le monde, DSK est maintenant accusé pour des faits comparables à New-York. Et là on apprend que François Hollande « ne se souvient pas avoir été au courant de quoi que ce soit ». Manque de chance pour DSK, bien sûr, dont la vie est, quoi qu’il arrive, fracassée. Manque de chance pour Anne Mansouret, mère de Tristane Banon, dont le rôle peu glorieux est mis en évidence. Pour Tristane Banon aussi, qui voit cette histoire glauque resurgir. Et pour Hollande dont on voit bien maintenant que, s’il a conseillé à la présumée victime de porter plainte, ce n’était pas par éthique, mais pour éliminer un concurrent potentiel.

Parce que l’éthique eût voulu que le PS enquêtât sur l’affaire, pour éliminer, le cas échéant, de ses rangs, un violeur, si les faits avaient été démontrés. Mais comme il n’a rien fait, il préfère l’amnésie à la compromission.

Il faut dire que le PS que Hollande a dirigé pendant 12 ans comporte en ses rangs un autre personnage à scandale. Jacques Mahéas, maire de Neuilly-sur-Marne et sénateur PS a été condamné pour harcèlement sexuel. Sa condamnation est définitive puisqu’elle a été confirmée en appel et en cassation. Et pourtant il fait toujours partie du PS, comme si les instances du parti avaient, là aussi, préféré « ne se souvenir de rien ». L’amnésie plutôt que la compromission.

Il n’est sans doute pas sans intérêt de noter que, pour la primaire socialiste, d’après Wikipedia, Jacques Mahéas soutient…. François Hollande!

Lequel François Hollande reçoit donc notre premier Trophée des Faux-Culs. Qu’il se rassure, il ne restera pas longtemps seul au coin. La campagne électorale, et c’est bien triste, lui donnera très vite des camarades de turpitudes…
François Hollande frappé d'amnésie

Qui l’eut cru ?

juin 21, 2011 on 10:49 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Commençons par un sujet léger, Airbus manque de chance en ce début de salon du Bourget 2011.
Après avoir retiré l’A400M du programme des présentations à cause d’un paramètre moteur qui donne des soucis, voici l’A 380 d’Airbus qui se fait accrocher un bout d’aile au roulage.

Heureusement, un 380 de Korean airlines est là pour prendre la relève au pied (à l’aile?) levé. Sinon, on n’aurait vu que des présentations statiques du constructeur européen. Qui l’aurait cru?

Le parti communiste fait partie de moins en moins du paysage politique français.
Pesant plus de 20% des voix après la guerre, même si de 1939 à 1941, le PCF suivit la voix de Moscou sur la voie du pacte germano soviétique, c’était un parti important. On ne peut repenser qu’avec émotion aux prestations télévisées de George Marchais dans les années 70.
Pour cette raison, il n’a que très rarement « manqué » une élection présidentielle.
Les temps ont bien changé.
Le Mur est tombé, le PCF ne peut plus compter sur Moscou pour se financer et l’électorat est tombé à près de 2%, avec « l’aide » incontestable du PS.
Aujourd’hui, c’est une nouvelle page de la descente qui se tourne avec le fait que le PC ne sera pas directement représenté en mai 2012.
Ce sera le front de gauche qui représentera les électeurs socialistes, avec le tonitruant Jean Luc Mélenchon,ex-socialiste, donc ancien membre d’un parti qui a dépecé le PC.
Marchais doit se retourner dans sa tombe.

Caca nerveux la semaine lorsque l’exécutif a décidé de ne pas renouveler le mandat d’Anne Lauvergeon, dite « atomic Anne ».
Un membre du PS a été jusqu’à dire que Sarkozy « recommence à se croire tout permis »(Jean-Marie le Guen).
Ces braves gens devraient prendre des cours de droit.
D’une part, elle n’a pas été virée comme certains l’ont dit puisque son mandat arrivé à échéance n’a simplement pas été renouvelé; de plus, Sarkozy a choisi la continuité en demandant au Directeur général de prendre la suite.
Mais bon tout n’est il pas utilisable et même exploitable lorsque l’on veut faire de l’antisarkozysme primaire.

Dans un registre plus croustillant, JusMurmurandi a suivi les péripéties d’un membre du Congrès américain qui envoyait des photos olé olé à des femmes.
Excuses plates dans un premier temps, avec assurance de non démission, et démission dans un second.
Nancy Pelosi a même demandé une enquête pour déterminer si les photos ont été envoyées avec son téléphone et son ordinateur de fonction….
Et pourtant, il n’y a pas mort d’homme, comme on dirait en France…

En Tunisie, le procès de Ben Ali commence…sans Ben Ali.
90 chefs d’accusation.
Clamant qu’il avait été obligé de partir par « ruse », Ben Ali affirme qu’il n’a rien fait de ce qui lui est reproché. S’il avait dit autre chose, qui l’eut cru?

Un rapport vient d’être publié sur Fukushima, disant que la centrale était très mal préparée en cas de catastrophe. Quelle surprise.
On se croirait en France avec tous les rapports qui se sont empilés sur l’impérative nécessité de remonter l’âge de la retraite jusqu’au printemps dernier.

Ben Laden mis hors d’état de nuire, les Américains seraient en train de préparer leur sortie d’Afghanistan et de négocier avec les Taliban.
Il y a encore six mois, qui aurait pu croire que les Américains allaient se mettre à table avec leurs…anciens alliés du temps de l’invasion soviétique ???

Gardons le meilleur pour la fin, rares ont été ceux qui ont apprécié l’humour corrézien de Jacques Chirac. Sa fille Claude se serait même rendue à l’Elysée pour s’expliquer avec Nicolas Sarkozy, bien mis à mal tant par le propos que le livre paternels.
Mais il en est un autre qui l’a bien mal pris.
Celui qui n’est ni Sarkozy, ni Juppé, ni bien sûr Hollande.
On écoute son ancienne âme damnée…

Le renégâteux

juin 12, 2011 on 7:16 | In Best of, Ca m'énerve, Elections présidentielles 2007, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Poil à gratter | 1 Comment

Jacques Chirac doit être content, il a réussi a faire parler de lui, alors que l’on est à un peu moins d’un an avant les élections présidentielles.

De passage en Corrèze, dans « son » musée, il accueillait aujourd’hui François Hollande.

Lors de cette visite, Chirac, qui a déjà dit récemment tout le bien qu’il pensait de l’ex de Ségolène Royal, déclare qu’il votera Hollande en 2012.

Hormis le fait que cela veut dire que Chirac considère que le résultat des primaires socialistes est connu avant même que le vote des militants du P.S. n’ait lieu (!), on se retrouve trente ans en arrière.

Lorsque Chirac, ancien premier ministre de Giscard d’Estaing, se comporte déjà en renégat lorsqu’il trahit déjà son camp en encourageant les adhérents du RPR à voter Mitterrand au deuxième tour des élections présidentielles de 1981, avec le succès que l’on connait.

Cela confirme aussi le fait que Chirac ne se pense pas véritablement à droite, un peu comme Mitterrand (à qui il tresse aussi des lauriers dans son deuxième livre de mémoires) ne s’est jamais senti totalement à gauche….

A moins que ce ne soit une stratégie subtile pour démontrer qu’il est atteint de gâtisme, ce qui le dispenserait de son procès à venir à la rentrée. Procès dont il pensait peut-être que son successeur et meilleur ennemi avait le devoir de le dispenser, comme il avait lui-même tout fait pour que lui et ses amis, comme Jean Tibéri, soient au-dessus de la justice pour « Français ordinaires ».

Cette théorie du gâtisme pourrait être confirmée par le fait que Chirac a dit qu’il voterait pour Hollande « si Juppé ne se présentait pas ». Or Juppé n’a manifesté aucune intention de le faire et est, au contraire un ministre important du dispositif Sarkozy. En revanche, il est intéressant de noter que Chirac n’a pas parlé de voter pour Villepin, pourtant très proche de lui, si celui-ci se présentait, ce qu’il semble avoir l’intention de faire. Confondre Juppé et Villepin, voilà une preuve parfaite que Chirac n’a plus assez de tête pour être jugé, n’est-ce pas?

On dit aussi que Chirac, vertement critiqué par sa propre fille adoptive, Anne Bao-Traxel, pour avoir vertement critiqué Sarkozy dans ses mémoires, a été meurtri de ne pas avoir reçu d’hommage de son successeur après son élection. Quand on voit le comportement de l’ex-Président, on se dit que Sarkozy, loin d’être un ingrat, avait au contraire bien raison de voir en Chirac un scorpion. Vous savez, comme celui de la fable, qui ne peut s’empêcher de piquer bien qu’il se soit engagé à ne pas le faire et bien que ce soit suicidaire, tout simplement parce que c’est dans sa nature de scorpion…

Cependant, si l’on regarde les choses de plus près pour Hollande cette fois, elles ne sont pas aussi simples.

D’une part, si l’héritage de Chirac « valait » encore quelque chose en 2007, il est véritablement démonétisé en 2011.

Le nombre considérable de réformes engagées par son successeur est la preuve la plus tangible de ce clivage, par rapport à l’extrême pauvreté de l’héritage chiraquien. L’accueil de Hollande dans un musée ne serait-elle pas la plus belle illustration de ce gros coup de vieux :-) ?

D’autre part, cela ne va pas pour autant simplifier la tâche de Hollande.

Avec des soutiens dits de droite, au premier degré, comme celui de Chirac compliquera encore peu plus la tâche de rallier les électeurs de Mélenchon par exemple (toujours sous réserve que ce soit Hollande l’adoubé des adhérents du P.S. bien sûr). Jean-Marc Ayrault ne s’y est pas trompé et a tout de suite tenté de dégonfler la baudruche….

Finalement, Sarkozy doit à nouveau être reconnaissant à celui qui pense lui mettre les bâtons dans les roues une fois de plus. La dernière ?

L’opposition socialiste en France en 2011

juin 8, 2011 on 5:41 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

Chaque démocratie a besoin non seulement d’une majorité forte au pouvoir mais aussi  d’une opposition vigoureuse.

Plus celle-ci se montre créative, intelligente, combative dans le sens positif du terme, plus la démocratie est « vivace », meilleurs sont les débats.

JusMurmurandi attend [NDLR depuis 2007...] de l’opposition française qu’elle soit à la hauteur de la tâche.

Le geste d’Henri Emmanuelli aujourd’hui lors du discours du Premier ministre résume hélas fort bien la pauvreté programmatique du PS français en 2011.

Sans oublier que tant Jean-Marc Ayrault qu’Henri Emmanuelli lui-même ont nié qu’un doigt d’honneur ait été fait, malgré la preuve. Décidément, ça devient une habitude des cadres du PS de nier que quelque chose de choquant ait eu lieu, jusqu’à ce que les preuves sortent…

La course au populisme

juin 8, 2011 on 1:05 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | 2 Comments

Dans moins d’un an, des centaines de députés UMP vont faire face à leurs électeurs. Et compte tenu de la faible popularité (c’est le mot qui est faible) de Nicolas Sarkozy dans les sondages, ils craignent pour leur siège et leur gagne-pain.

Alors les voilà qui s’évertuent à tenter de faire passer des lois pour éliminer tout ce qui peut fâcher si peu que ce soit leur électorat. Ils ont réussi à réduire la difficulté pour que les mauvais conducteurs récupèrent leurs points de permis. Ils ont voulu que le gouvernement arrête d’enlever les panneaux avertissant de la présence de radars fixes. Maintenant ils ont essayé d’obtenir que le gouvernement inclue les œuvres d’art dans assiette de l’ISF.

C’est aussi lâche que dérisoire. Lâche, parce que, dans ces cas, ils sont purement et simplement à la remorque de revendications catégorielles (les conducteurs qui veulent continuer à conduire trop vite, protégés par les avertisseurs de radar et les panneaux annonciateurs) ou d’actions emblématiques pour réduire la critique, par exemple, que « le gouvernement gouverne pour les riches ».

Dérisoire parce que qui peut croire que d’inclure les œuvres d’art dans l’assiette de l’ISF va, à soi seul, rapporter une seule voix à l’UMP? En revanche, de même que l’ISF a fait partir des centaines de milliards d’euros et leurs propriétaires de France vers la Suisse, la Grande-Bretagne et la Belgique, l’inclusion des œuvres d’art fera partir des collections sur les mêmes chemins. Comme, par définition, un tableau ancien ne rapporte rien, l’ISF qui lui serait appliqué ferait de la France le seul pays où il faudrait payer chaque année pour en conserver la propriété.

JusMurmurandi se dit que décidément, ce n’est pas seulement François Hollande qui « n’aime pas les riches », ou Jean-Luc Mélenchon qui « veut tout leur prendre ». Ce sont les Français qui n’aiment pas leurs riches, comme la guerre a montré qu’ils n’aimaient pas vraiment beaucoup leurs juifs. Il y a bien sûr dans les deux cas de nombreuses exceptions.

Faut-il penser, comme la Révolution qui a dit pour tenter de justifier l’exécution de Lavoisier que « la France n’a pas besoin de savants », que la France du XXIe siècle « n’a pas besoin de riches »?

Les Grecs pensaient que « la Grèce n’a pas besoin de contribuables », et on voit où ils en sont réduits, après des décennies où payer des impôts était réservé aux simples d’esprit.

Il faut pourtant être simple d’esprit, alors même que les Français se veulent un des peuples les plus intelligents du monde, pour ne pas voir le lien entre riches et contribuables. Plus de riches, plus de contribuables. Donc plus de recettes fiscales. Donc plus de salaires de fonctionnaires ou de prestations sociales. Et ce qui est amusant, c’est que le mot « plus » peut signifier la disparition, quand le « s » final est muet, ou au contraire l’accroissement, quand le « s » final est prononcé. Et les équations de JusMurmurandi marchent dans les deux cas.

Faire fuir les riches, cela s’appelle tuer la poule aux œufs d’or. Mais la politique française, au niveau que veulent lui faire atteindre les députés apeurés de la majorité d’aujourd’hui, cela oscille entre la politique de Gribouille et les rêves de Perrette…

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