Est-Ouest devient Nord-Sud
mars 27, 2010 on 8:40 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésNon, il ne s’agit de bridge, mais d’Europe.
Il y a 21 ans, la division en 2 de l’Europe, matérialisée par le Rideau de Fer, s’effondrait, mettant fin à ce que l’on appelait l’Europe de l’Ouest et l’Europe de l’Est. Mais aujourd’hui, force est de constater qu’il y a une autre division de l’Europe, cette fois-ci en Nord-Sud.
Car on voit que les pays de la zone Euro regroupés dans l’acronyme PIIGS, matérialisant qu’ils ont géré leurs finances comme des cochons, sont tous des pays de l’Europe du sud: Portugal, Irlande, Italie, Grèce, eSpagne. Oui, je sais, dans le « club », il y a l’Irlande, mais cette exception ne suffit pas à invalider la règle.
Fondamentalement, l’Europe du Sud a géré comme des cigales et l’Europe du Nord comme des fourmis.
Et, à l’heure d’aider la plus cigale de toutes à ne pas boire la tasse, l’Europe du Nord se montre frileuse, voire carrément réticente. Le symbole de cette réticence a été administré par des politiciens allemands qui ont suggéré le moyen pour la Grèce de sortir de son déficit et de sa dette: la Grèce n’aurait qu’à vendre certaines de ses îles. On imagine la suite: la géographie européenne devenant du Monopoly…
Dans la même veine, Angela Merkel a suggéré qu’il était temps de mettre au point un mécanisme permettant d’éjecter un pays de l’Euro. Ce qui lui vaut une forte popularité en Allemagne, avec le surnom de Germania, nom de l’Allemagne dans l’antiquité. Mais qui la laisse isolée en Europe, sauf le lien historique avec la France, créant ainsi un tandem aussi improbable que dissymétrique avec Nicolas Sarkozy.
Toujours est-il que Merkel a obtenu ce qu’elle voulait: l’accord européen pour soutenir la Grèce est en fait une magistrale fin de non recevoir. Il ne sera jamais appliqué car il est inapplicable. D’abord il y faut l’accord du FMI, qui doit financer un tiers des besoins. Autant dire que c’est à ce dernier que sera dévolu le rôle de Père Fouettard chargé d’enfermer le pays dépensier dans une véritable camisole de force financière. Ensuite car, pour que l’accord soit mis en œuvre, il faut que ce soit à l’unanimité des membres de la zone euro. Une unanimité à 16 pour payer pour d’autres, voilà qui ne paraît pas probable.
D’autant que chacun sait que derrière la Grèce, pays somme toute d’une taille « gérable », comme le Portugal et l’Irlande, se profilent les cas espagnols et italiens, autrement plus gros, voire celui de la France. On peut même se demander si l’attitude rigide la chancelière allemande n’est pas, et aucun commentateur n’a osé proférer cette hypothèse tant elle est sacrilège, avant tout un message à la France de devoir mettre ses affaire en ordre au plus vite, faute de se voir lâchée à son tour.
JusMurmurandi voit déjà les députés allemands faire des suggestions aux Français pour se débarrasser à leur tour de a dette nationale gigantesque que des politiciens plus avides de pouvoir et de votes que soucieux de bien gérer ont causée. Vendre à l’Allemagne l’Alsace et la Lorraine!

J’accuse!
mars 25, 2010 on 10:21 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Poil à gratter | 3 CommentsDéjà un premier article disait à quel point la chasse aux sorcières engagée contre le journaliste Eric Zemmour avait de quoi rendre malade.
Il se trouve que Philippe Bilger, qui n’est pas n’importe qui, puisqu’il exerce la fonction d’avocat général près la Cour d’Appel de Paris, et est donc l’un des plus hauts magistrats de France, plaide sur son blog pour le droit de Zemmour de dire ce qu’il a dit.
Zemmour a dit que la majorité des trafiquants sont noirs et arabes. Que dit Bilger? Deux choses: l’une, que la fréquentation des couloirs du Palais de Justice de Paris aurait tendance à justifier empiriquement cette affirmation, l’autre, beaucoup plus importante à nos yeux: que personne n’a cherché à vérifier si cette affirmation est vraie ou non.
En d’autres termes, la LICRA, le MRAP, le CRAN ont dénoncé (et dans le cas de la LICRA, porté plainte contre elle) une affirmation qui a de bonnes chances d’être vraie. Ils n’ont pas peur, ces défenseurs autoproclamés des droits, d’attaquer le droit d’un journaliste de dire la vérité!!!
Une vérité qu’on n’aurait pas le droit de dire? JusMumurandi hallucine. Mais il faut aller voir pourquoi ils adoptent cette position.
La première hypothèse est qu’ils pensent que, si on avance une telle statistique, on va justifier par avance le fait de contrôler, d’interpeller, de soupçonner, de coller en garde à vue ou en préventive les noirs et le arabes au nom d’une « culpabilité statistiquement probable ». Ce serait insupportable. Il ne doit pas y avoir de délit de faciès. Et s’il y en a, il faut condamner celles des forces de l’ordre qui se livrent à cette discrimination, comme l’a dit P. Bilger aujourd’hui à la radio.
La seconde hypothèse est que les blancs éprouvent une sorte de honte, de mauvaise conscience à l’égard des noirs et des arabes, pour qui le mot « Égalité » aux frontons des édifices de la République n’est pas une réalité. Et il y aurait un lien entre le manque d’égalité dont ils sont victimes et la fréquence avec laquelle les membres des communautés arabes et noires tombent dans la délinquance et la criminalité.
Il y a en tout état de cause une conséquence particulièrement perverse à bloquer cette vérité qui fait mal, peur ou honte par un tabou. C’est qu’elle met dans le même sac tous les noirs et tous les arabes. Ceux qui dealent du shit et ceux qui travaillent pour un avenir meilleur. Ceux qui palpent un argent sale trop vite gagné et ceux qui grimpent 4 à 4 les échelons de la réussite malgré des obstacles encore trop fréquents.
Qu’il y ait beaucoup à faire pour une vraie égalité des chances est une évidence. Mais rien ne serait pire que d’enfermer la situation actuelle dans une tombe de silence bien-pensant et hypocrite. Et de sacrifier au passage la liberté de parole et la liberté de la presse.
Zola a du se retourner dans sa tombe de honte à voir des gens qui se prétendent de gauche fouler aux pieds tout ce pour quoi il a combattu et pris tant de risques.
Incongruités ordinaires
mars 24, 2010 on 7:28 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite | Commentaires fermésLe très chiraco-villepiniste George Tron vient de faire son entrée au gouvernement. Il va de soi que cette entrée, qui marque une réelle ouverture de Sarkozy envers cette branche rebelle de l’UMP est aussi le moment où la presse s’intéresse de près au nouvel impétrant. Et dévoile qu’il occupe un appartement loué par une société de HLM à un prix inférieur au marché et sans rapport avec ses revenus. Il y a des filiations politiques qui se voient à l’œil nu…
Martine Aubry a réuni hier tous les présidents de régions socialistes victorieux des élections de dimanche dernier. Tous, non, car une d’entre eux a résisté à cette réunion unanimiste autour du chef victorieux. Ségolène Royal, bien sûr, en Astérix. Mais elle est venue pour le dîner, histoire de faire parler d’elle plus que tous les autres et Martine Aubry réunis.
Le PS a réussi un joli numéro de contorsion de la pensée politique. Le report de la taxe carbone à un hypothétique accord européen serait « une bonne nouvelle pour les ménages », mais aussi « le renoncement à toute réorientation de la fiscalité en faveur de l’environnement ». Comprenne qui pourra.
JusMurmurandi a depuis beau temps dénoncé le piratage sur Internet, ce qui lui vaut de solides critiques de la part des partisans du « tout gratuit ». Aujourd’hui s’ouvre le procès d’un homme qui aurait permis le téléchargement de plus de 7000 films, et on voit enfin que le partage charitable n’est pas exactement sa raison de vivre. Pendant que se déroulait cette activité, notre homme a encaissé plus de 400.000 euros de revenus de publicité grâce à son site pirate. Et, histoire de montrer son goût du partage, cet argent a été placé dans deux comptes bancaires à Chypre et à Belize…
Le dernier mot à Ségolène Royal, qui demande la suppression du bouclier fiscal, et dit « qu’elle n’accepte pas cette façon dont la société française est tirée vers le bas ». En fait, le bouclier fiscal permet aux riches de conserver plus de leurs revenus que s’il n’existait pas. Donc ils peuvent monter plus haut. S’ils montent plus haut, cela tire la société vers le bas?
Subir sans compter…
mars 20, 2010 on 9:32 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermésDes documents internes aux forces de police « fuités » dans la presse donnent à penser que la hiérarchie policière soumet ses troupes à des quotas minimum en termes de verbalisation d’infractions (stationnement, mais aussi fautes de conduite), et le microcosme s’émeut. Même si ladite hiérarchie s’en défend, ce qui est d’ailleurs curieux. Ne faudrait-il pas non plus compter les trains et les avions en retard par exemple?
Le même débat a déjà eu lieu concernant les gardes à vue, quand d’éventuels objectifs chiffrés sont immédiatement considérés comme la cause de toutes les erreurs ou gardes à vue abusives.
Sachant qu’il y a 900.000 gardes à vue par an, de telles erreurs sont arithmétiquement inévitables, d’autant que certaines interpellations ont lieu davantage dans un monde de brutes qu’avec quelques grammes de douceur.
La thématique de ces protestations contre une approche quantitative est qu’elle serait contradictoire avec une approche qualitative.
JusMurmurandi ne voit là qu’hypocrisie et tartuferie.
Pour commencer, imaginons que la police s’en tienne à une approche purement qualitative, et que, si on suit la logique protestataire, les chiffres baissent, et l’opposition et les syndicats de policiers vont se mettre à hurler. L’opposition parce que dénoncer la majorité est son exercice alimentaire, et on entendra donc parler de « l’échec du pouvoir, et du Président », de « la montée de l’insécurité », et autre rhétorique aussi creuse que bien rodée. Parallèlement, les forces de police réclameront des effectifs supplémentaires et autres avantages pour les « aider » à faire face à une France de plus en plus incivile.
Ensuite, ce raisonnement suppose que la police doive faire un choix entre des sanctions « qualitatives », c’est-à-dire contre des infractions gênantes, et des sanctions contre des infractions qui ne gêneraient en fait personne.
JusMurmurandi aimerait rappeler que ceci est exactement la même argumentation qui a été avancée contre les radars automatiques au moment de leur installation par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur: c’était purement quantitatif, pas situé aux endroits les plus dangereux, uniquement destiné à remplir les caisses de l’État, et j’en passe.
Le résultat: des milliers de morts en moins chaque année, des dizaines de milliers de blessés, de veufs, de veuves, d’orphelins, et, pour tous, une conduite plus apaisée, moins dangereuse. Vu les chiffres en question, il est évident que la lutte contre les accidents routiers a été l’un des programmes gouvernementaux qui a fait le plus pour améliorer concrètement la vie des Français.
Alors, quand les mêmes s’excitent pour ressortir la même argumentation, soit catégorielle (les syndicats de policiers), soit politique (les opposants qui votent contre tout), JusMurmurandi leur rappelle ce que veut dire, en Français, le mot « décence »
Ah oui, mais j’oubliais. Mon argumentation ne tient pas. Je me suis contenté de compter les morts et les blessés. C’est une comptabilité purement quantitative, et pas qualitative, donc c’est nul. Désolé…. Les morts en moins, les délits en moins, les infractions en moins, il ne faudrait pas les compter….
Même pas peur….. du ridicule!
mars 19, 2010 on 9:31 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés- Le Comité international sur la gestion des espèces menacées a refusé d’interdire la pêche du thon rouge, espèce très largement surpêchée car elle fournit au Japonais des sushis délicieux. Non content de cette défaire en rase campagne, ledit comité confie la gestion de l’espèce à un autre comité… constitué de pêcheurs!
- Martine Aubry, après avoir s’être donné très publiquement bonne conscience en désavouant George Frèche et en soutenant une candidature contre lui, appelle maintenant à voter pour lui, histoire de faire barrage, dit-elle, à la droite. Or la droite n’a aucune chance… Entre ses nobles convictions et un sordide avantage comptable, Martine et le PS ont fait leur choix…
- Corinne Lepage a démissionné du MODEM, qui a enregistré une monumentale claque électorale aux régionales après celle des européennes. Un sénateur en profite pour lui demander de restituer son mandat de député européenne, arguant qu’elle a été élue comme MODEM et ne serait plus légitime maintenant qu’elle a quitté le parti, ce qu’elle refuse. Le sénateur aurait-il oublié que le MODEM est né avec des membres de l’UDF, tous élus à droite, et tous passés dans l’opposition sans que qui que ce soit ait rendu son mandat?
- L’US Air Force fait savoir qu’elle pourrait allonger le délai de son appel d’offres pour les avions ravitailleurs, histoire de permettre à EADS de présenter une offre seul, après la défection de son partenaire américain Northrop. On comprend bien la logique américaine: une offre européenne permettrait tout à la fois de montrer à quel point il n’y pas de protectionnisme, et de peser sur les prix de Boeing du fait de l’existence d’un concurrent. Comment l’Air Force peut imaginer que cela ait le moindre attrait pour des Européens éliminés par un cahier de charges biaisé et affaiblis par la défection de leur partenaire local relève d’un mystère plus impénétrable que celui du Triangle des Bermudes.
- Barack Obama, après la retentissante gifle donnée par Israël au Vice Président Joe Biden lors de sa visite à l’Etat hébreu: « il n’y a pas de crise entre les Etas-unis et Israël »…
- L’Union Européenne, dont les membres se gardent bien d’annoncer le moindre plan concret pour aider la Grèce à faire face à ses besoins de financement, multiplie les déclarations de soutien. Comme la corde soutient le pendu?
Le grand « squeeze » et la grande bagarre
mars 18, 2010 on 7:38 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, International, Poil à gratter | Commentaires fermésEn anglais, le verbe « to squeeze » signifie aussi bien pincer, éventuellement gentiment, que prendre en tenaille. C’est ce qui risque d’arriver à une économie mondiale qui n’a pas besoin de ça, parce qu’elle en a eu trop besoin. Et toute la question est de savoir quelle sera l’intensité du pincement.
Car, dans l’ombre, des experts nous préparent des normes de prudence bancaire dites « Bâle 3″, qui vont entrer en vigueur fin 2012, c’est à dire demain.
Schématiquement, les banques prêtent de l’argent qu’elles empruntent. Ce qui fait que si les bénéficiaires des prêts bancaires ne remboursent pas la banque, celle-ci ne peut pas rembourser ses propres emprunts, et c’est la faillite. Et ce sont les fonds propres de la banque qui jouent le rôle d’amortisseur pour éviter la culbute à la première secousse. Donc, si la banque a beaucoup de fonds propres par rapport aux capitaux prêtés et empruntés, elle sera solide et fiable même en cas de secousse conjoncturelle. Mais si elle en a peu, à la première convulsion elle peut « sauter ».
Le « hic », c’est qu’une banque qui prête beaucoup par rapport à ses fonds propres va avoir plus d’activité qu’une autre qui prête moins, donc pourra gagner plus d’argent, ce qui fera monter le cours de son action et son dividende, et, en même temps le prestige et les rémunérations de ses dirigeants.
Ce qu’on a observé en 2006-2008 et qui a conduit à la grande crise financière de 2008 est que les banques ont pris, comme en 1929, beaucoup trop de risques par rapport à leurs fonds propres.
Il y avait des normes à respecter, dites « Bâle 2″, mais l’invention de nouveaux produits financiers leur a permis de croitre sans les violer.
D’où le souhait du comité de Bâle, qui réunit experts et banquiers centraux, d’émettre de nouvelles normes qui encadrent aussi ces nouveaux produits financiers de manière plus stricte pour éviter une répétition de la catastrophe de 2008.
Le problème, c’est que si l’on limite strictement les risques que les banques peuvent prendre par rapport à leurs fonds propres, on assure leur stabilité, mais on limite leur activité, et donc, en même temps, l’activité économique qu’elles peuvent alimenter. Des banques qui prêtent peu, et c’est toute l’économie qui se contracte, raison pour laquelle le gouvernement français a exigé qu’en contrepartie des aides accordées aux banques en 2008 celles-ci continuent de prêter comme avant.
L’objectif de Bâle 3, la stabilité bancaire, est donc contradictoire de celle des États, qui veulent de l’activité et de la croissance.
Il y a bien une solution, ce serait que les banques augmentent leurs fonds propres. Mais ceci suppose (1) qu’il y ait des investisseurs intéressés dans des banques qui ont toutes plus ou moins frôlé la faillite, et (2) que ces banques qu’on force à tourner au ralenti gagnent néanmoins assez d’argent pour verser des dividendes satisfaisants pour les actionnaires.
Et comment gagner plus d’argent si ce n’est en prenant plus de risques? La boucle est bouclée, et le cercle est vicieux.
Ce qui énerve puissamment JusMurmurandi, c’est que ce débat, si important pour notre avenir financier à tous, comme celui sur les réformes du système bancaire, l’encadrement des hedge funds, etc… se fait à huis clos, entre experts non politiques et politiques non experts.
Ainsi, toujours sur le même thème, une bagarre intra-européenne se prépare depuis que Gordon Brown a décidé pour des raisons de convenance électorale, de ne pas donner suite au projet de passeport européen, que Merkel et Sarkozy voulaient créer pour encadrer les fonds européens et limiter l’accès des fonds trop risqués non européens au marché financier de l’Union. Inutile de dire que ce projet constitue un magnifique sujet de discorde avec les Américains qui veulent que leur entreprises financières puissent faire ce qu’elles veulent sur le Vieux Continent.
Et pendant ce temps-là, vous voulez que nous nous intéressions à l’importance des élections régionales?
Obama ou Schwarzenegger à la Maison Blanche ?
mars 17, 2010 on 9:59 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, International, Poil à gratter | Commentaires fermésL’Oncle Sam est de retour. Et ça va faire mal. Après une période de relative absence en termes de leadership mondial, plombé par la double guerre d’Afghanistan, plaidable, et d’Irak, lamentable, et par la crise économique et financière, née d’une orgie tolérée de crédit aux États-Unis, les signes se multiplient.
D’abord Barack Obama reçoit le Dalaï Lama, geste contentieux avec Beijing, qui s’est peut-être vu trop beau trop vite en croyant pouvoir faire faire ses 4 volontés au reste du monde. Puis il vend des armes à Taïwan, geste qui ne se contente plus, comme le précédent, d’une valeur symbolique. Ensuite, histoire de montrer que ce n’est pas qu’en direction de la Chine, son administration accorde à Boeing un cahier de charges sur mesures pour leur faire gagner un marché de 35 milliards d’euros pour des avions ravitailleurs, auparavant dévolu aux Européens.
Mais tout ceci c’est encore qu’une mise en bouche, une modeste entrée en matière, comparé à ce qui se fait en ce moment dans la discrétion et l’indifférence.
Le Sénat américain discute de la proposition, à caractère quasi-officielle, du Sénateur Charles Schumer, de donner aux États-unis la possibilité législative de prendre toutes sortes de sanctions contre des pays qui sous-évalueraient leur monnaie.
Parmi ces sanctions, bien sûr, des droits de douane sur les importations.
Sous cet abord technique, il s’agit d’une véritable bombe atomique, dirigée en premier contre la Chine, dont les exportations quasi-illimitées exaspèrent une Amérique qui souffre de 10% de chômage. Laquelle Amérique se lamente que ce déséquilibre est du avant tout à une sous-évaluation massive de la monnaie chinoise le yuan. Ce que confirme le Fonds Monétaire International.
Car ce que dit cette loi, c’est que les États-Unis se reconnaissent comme seuls juges de savoir si un pays « joue le jeu ». Ce qui atomise purement et simplement toute démarche multilatérale, telle que l’OMC, le cycle de Doha, et la tentative d’ouverture toujours plus grande du commerce mondial.
Quand on sait à quel point les États-unis ont, eux-mêmes joué sans aucune vergogne de la baisse de leur dollar quand ça les arrangeait, on ne peut qu’être inquiet.
Quand en plus on se souvient qu’il y a non seulement les problèmes d’échanges commerciaux qui son liés à la valeur, mais aussi le financement des déficits internationaux, et notamment l’énorme flux d’achat chinois de dette américaine, l’inquiétude devient pétrifiante.
Si le monde pensait en avoir fini avec une administration américaine unilatérale et autoritaire, on risque de voir que, comme à la SNCF, « un train peut en cacher un autre ».
Il y en a qui vont avoir l’air fin si c’est le cas, ce sont les membres du jury du Prix Nobel de la Paix. Et d’autres qui vont se sentir cocus, croyant avoir élu un émule de Martin Luther King, et se retrouvant avec un disciple de Schwarzenegger…
Mission impossible
mars 15, 2010 on 8:16 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Insolite, Poil à gratter | 1 CommentMission impossible
Le titre était prédestiné.
JusMurmurandi ne va pas vous parler,en choisissant ce titre, des élections régionales.
De la déculottée, deuxième du nom après les élections européennes, de François Bayrou.
De la déculottée de Me. Mandroux en Languedoc Roussillon face à un George Frêche triomphant, ni du P.S. qui dit ce matin qu’il faut faire obstacle à la droite sans donner de consigne de vote…MDR
De la déculottée du facteur de Neuilly (sur Seine) qui fait moins que le front de gauche et encore moins qu’aux élections européennes.
Du fait que le parti présidentiel n’est pas le premier parti de France au vu des résultats d’hier soir.
Que le premier parti de France pour ce premier tour est…. le parti des non votants qui n’ont pas voulu s’exprimer pour toutes sortes de raisons (désintérêt, exaspération etc.)
Non, JusMurmurandi voudrait juste vous parler de la disparition de Peter Graves alias Jim Phelps, l’acteur fétiche de….Mission Impossible que nous avons tant aimé.
Dans quelques instants, cet article va s’autodétruire….

Protester sans voter, c’est plus facile
mars 14, 2010 on 8:51 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Poil à gratter | Commentaires fermésLes Français sont frondeurs, c’est bien connu. A tel point qu’ils sont l’un des peuples les moins mal lotis par la crise économique, mais l’un de ceux dont le moral est le plus bas.
Les principaux partis politiques ne sont pas au mieux non plus. Que ce soient l’UMP, le PS ou le MODEM, chacun est à des titres divers en délicatesse avec son électorat.
Mais, avec les élections régionales, une nouvelle majorité politique est sortie des urnes dès le premier tour. Celle des abstentionnistes.
Ce qui fait qu’il est impossible de savoir ce que pèsent réellement les différentes formations dans l’électorat, vu que chacune dispose de réserves considérables de voix d’électeurs ayant choisi de rester chez eux.
Cela risque, au deuxième tour, si la tendance se maintient, de donner des exécutifs régionaux élus par nettement moins de 25% des électeurs inscrits là où il y aura triangulaire.
Et cela permettra d’autant plus aux Français de protester qu’ils ne se sentiront aucune responsabilité dans ce qui se sera passé.
Le contraste avec les citoyens qui vont voter au péril de leur vie, comme les Irakiens, avec ceux qui vont voter en sachant que prendre un bulletin d’opposition est un geste dangereux, avec ceux qui vont voter en sachant que leur vote a toute chance d’être au mieux inutile, au pire détourné par des fraudes massives, ce contraste là n’est pas à l’honneur des Français abstentionnistes.
Ce soir, JusMurmurandi est triste pour la pauvre Marianne.
Quand « Européens » rime avec « crétins », ou l’Europe trahie par la Grande-Bretagne
mars 13, 2010 on 2:11 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésLa Grande-Bretagne a une relation compliquée à l’Europe, et inversement. La faute à une « relation privilégiée » qu’entretient le royaume avec les États-Unis, son ancienne colonie.
Le doute quant à savoir laquelle de ses deux relations, la continentale, qui est celle qui fait l’essentiel de ses échanges, et l’atlantique, qui partage l’histoire, la défense et la langue, la Grande Bretagne privilégierait en case de dilemme empêche celle-ci de jouer un rôle européen à la hauteur de son importance.
Ceci vient encore de se voir en matière d’achats militaires.
Les États-unis viennent de privilégier outrageusement Boeing contre l’européen EADS dans l’affaire des avions ravitailleurs de l’USAF. Gordon Brown, premier Ministre, rejoint son invité Nicolas Sarkozy pour condamner ensemble le protectionnisme américain, et indiquer que ceci ne restera pas sans conséquence.
Le lendemain, oui, pas même 48 heures après, le ministère de la Défense britannique indique que, pour un appel d’offres d’un milliard de livres portant sur 750 véhicules blindés, la préférence est donnée à l’américain General Dynamics sur le britannique BAE.
JusMurmurandi hésite pour qualifier ceci d’insondable naïveté, d’angélisme incurable, de masochisme obsessionnel, ou de duplicité totale. Quoique la possibilité existe que la Grande-Bretagne soit atteinte des quatre syndromes à la fois.
Les ouvriers britanniques sauront s’en souvenir dans quelques semaines lors des élections générales où les travaillistes de Gordon Brown auront besoin de chaque voix pour ne pas perdre le pouvoir. Et notamment de chaque voix ouvrière, dans un pays quasi totalement désindustrialisé.

L’ONU est-elle une Organisation Non Utile?
mars 11, 2010 on 7:55 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésIl est bien connu que, dans notre monde où tout est régi par l’argent, celles et ceux qui agissent de façon désintéressée sont, par nature, meilleurs, plus honnêtes, plus crédibles que le reste d’entre nous.
Ce qui leur permet, au nom de ce désintérêt présumé vertueux, de donner des leçons de morale avec la certitude de ceux qui ont, de toute façon, raison. Ainsi sur les libertés dans le monde, l’aide aux déshérités, la préservation de notre environnement ou le changement climatique, les ONG s’auto-proclament dépositaires de la supériorité éthique et morale.
Un frappant exemple nous en est donné par un programme clef de la plus grande ONG au monde, l’ONU, à savoir le programme alimentaire mondial, et son action dans l’un des pays les plus pauvres qui soient, la Somalie.
Un rapport interne de l’ONU dit tout simplement que 50% au moins de ce qui devrait servir à nourrir des gens qui, sans cette aide, mourraient de faim au sens propre du terme, est détourné.
Les bénéficiaires sont un cartel d’intermédiaires qui revendent la nourriture au marché noir au lieu de la distribuer, et qui sont devenus par la grâce de l’ONU certains des hommes les plus riches et influents de tout le pays.
Mais parmi les bénéficiaires, il y a aussi des militaires, des islamistes, et des employés locaux de l’ONU. Bref, tous ceux qui peuvent mettent la main dans le pot de confiture se goinfrent.
Qu’il y ait ce qu’on appelle pudiquement du « coulage » dans un pays où loi et ordre se résument souvent à sa voir de quel côté de l’arme on se trouve, c’est évident, et l’angélisme n’est pas de mise.
Mais plus de la moitié de l’aide évaporée dans les pires mains possibles, ce n’est plus du coulage, mais une inacceptable complicité. C’est, toutes proportions gardées, comme, en France, le scandale de l’ARC avec le triste Crozemarie.
On rappellera que ce n’est pas le seul « incident » de ce genre, la gestion, toujours par l’ONU, du programme « pétrole contre nourriture » avec l’Irak de Saddam Hussein ayant entrainé, elle aussi, de lamentables débordements d’argent destinés à nourrir les nécessiteux dans des poches privées de gens riches et puissants.
Quand on pense que, si le « sommet de Copenhague » sur la lutte contre le réchauffement climatique avait atteint les objectifs qui lui étaient assignés, cela se serait traduit par la mise à disposition de l’ONU de 100 milliards d’euros par an à destination des pays du tiers-monde, JusMurmurandi se dit que, finalement, l’échec de ce sommet doit être encore plus déploré par ceux qui comptaient s’en mettre plein les poches que par les défenseurs de la planète.
Grève ou trève de charité?
mars 10, 2010 on 11:38 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermésUne grève a eu lieu hier. Les employés manifestent devant l’entrée du siège, à la veille de négociations « décisives ».
La déléguée CGT indique que « la direction nous parle maintenant plus d’objectifs chiffrés que des gens que nous accueillons », ce qui provoque un « raz-le-bol général ».
Les revendications: une meilleure rémunération, de meilleurs conditions de travail, et plus de reconnaissance du travail accompli.
Un tableau connu, des thèmes rebattus. Vous pensez à la grève des personnels de la Justice (ou autre segment de la fonction publique) qui ne veut pas de ce qu’ils appellent une casse du service public.
Vous avez tout juste. Sauf que c’est de la Fondation Emmaüs qu’il s’agit, et de ses 500 salariés. Vous savez, celle qu’a fondée l’Abbé Pierre.
Est-il besoin d’en dire plus?
Comment jouer à « pigeon vole » avec l’argent des contribuables
mars 9, 2010 on 7:39 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésLes comptes annuels d’EADS ont viré au rouge. Vous me direz, quoi de plus normal en ces temps de crise, que d’avoir perdu de l’argent? Mais EADS dispose, fait rarissime, d’un carnet de commandes de 6 ans pour sa filiale principale, Airbus, ce qui limite les turbulences dues aux fluctuations du marché.
Les pertes d’EADS trouvent pourtant leur source chez Airbus, mais côté militaire, avec le programme d’avion de transport militaire, dénommé A400M. Ce programme en est à 3 ans de retard et 5 milliards d’euros de surcoût, et la part de celui-ci qu’EADS a acceptée de prendre en charge est à l’origine de la perte.
Qu’est-ce qui a fait déraper à ce point le programme? Au-delà des accusations sempiternelles de manque de suivi et de co-ordination entre entités nationales différentes d’Airbus, il semble que les responsabilités soient avant tout dues au cahier de charges. Plutôt que d’acheter des avions américains existants, les C130J et C17, les Européens ont voulu donner sa chance à Airbus de pénétrer ce marché nouveau pour lui et riche de promesses de ventes à l’export.
Mais, pour accepter ce risque d’un avion nouveau dans une activité nouvelle dans ce segment de marché, les clients ont demandé un produit révolutionnaire. Des turbo-propulseurs géants, sans précédent pour leurs constructeurs imposés à Airbus (un autre consortium, franco-allemand celui-là). Une certification civile, sans précédent pour un avion militaire. Un avion à hélices pour décoller très court d’aéroports de fortune, mais volant aussi vite d’un avion à réaction. Bref un empilage de caractéristiques sans précédent, qui fait ressembler le cahier de charges plus à une lettre au Père Noël qu’aux prémisses d’un programme devant se dérouler sans anicroches ni mauvaises surprises.
Mais les deux parties, EADS et États ont signé et on connaît la suite. Tout cela pour avoir un avion européen plutôt qu’américain.
Le même jour où EADS extériorise ces pertes, il annonce, avec son partenaire Northrop-Grumman, ne pas répondre à l’appel d’offres de l’armée de l’air américaine pour remplacer ses avions ravitailleurs. Une absence qui laisse le champ libre à Boeing pour un marché de 35 milliards de dollars. Marché qui a déjà toute une histoire, puisque Boeing l’avait déjà emporté une première fois, avant de voir son succès cassé pour une vilaine affaire de corruption. L’itération suivant de cet appel d’offres avait été remportée par Northrop et Airbus contre Boeing, car l’offre européo-américaine reposait sur une version ravitailleur de l’A330 beaucoup plus moderne que le Boeing 767 offert par l’américain. Lequel marché fut lui aussi cassé sur protestation de Boeing, pour cause de non respect de la procédure par l’US Air Force.
Un nouveau cahier de charges fut élaboré qui, selon le tandem gagnant, est taillé sur mesure pour faire gagner l’avion plus petit, plus vieux et moins cher de Boeing, car il ne tient pas compte des avantages de taille et de modernité qui avaient fait la différence au tour précédent.
Pendant ce temps-là, les avions ravitailleurs existants continuent de vieillir, et les remplacer devient d’une urgence brûlante, certains ayant plus de 50 ans de vol.
C’est pourquoi un cahier de charges déséquilibré entrainant le retrait d’un des deux candidats a toute chance d’éviter des protestations qui eussent été inévitables en cas d’un troisième duel. On peut donc penser que cette fois-ci l’Air Force aura ses ravitailleurs.
Et comme le Boeing 767 a volé pour la première fois en 1981, tous peuvent espérer que 30 de bons et loyaux services auront permis de déverminer le programme, au rebours de l’A400M. Sauf qu’évidemment les notions de performance extrêmes et sans précédent qui fleurissent dans le cahier de charges de l’avion européen ne figurent qu’une fois dans l’avion américain. C’est qu’il est sans précédent de voir les forces armées US s’engager pour des décennies avec un produit si vieux que plus aucune compagnie civile n’en veut.
Tout ça pour éviter d’avoir un avion à base européenne. En ces temps de chômage américain qui touche 10% de leur population, on peut comprendre les politiciens américains. IL faut dire aussi que, si Boeing n’avait pas gagné, il n’aurait plus eu un seul programme majeur au sein de l’USAF, ayant perdu face à Lockheed les appels d’offres pour le F22 et le F35, et son C17 étant en fin de programme. Donc le Pentagone fait avec l’avion ravitailleur, un jeu de politique industrielle. Sauf que, comme d’habitude, on bouche les trous aujourd’hui et on en creuse de plus grands pour demain avec des ravitailleurs dépassés avant même que d’avoir été livrés.
On peut se demander comment la logique si simple qui eût consisté à ce que les Européens achètent des avions de transport militaires américains existants, satisfaisants, et peu chers, et qu’en contrepartie les Américains achètent des ravitailleurs européens modernes et efficients a échappé à tant de gens prétendument intelligents.
Le problème, c’est que c’eût été sans précédent.
Et en attendant, les contribuables des deux côtés de l’Atlantique, une nième fois grugés, pourront toujours jouer à « pigeon vole ». A400M vole? Pas encore. 767 vole? Oui, encore et encore. Contribuable vole? Non, contribuable est volé…
Pour preuve? 24 heures après le renoncement franco-américain, le projet français d’acheter des drones américains Predator B plutôt que les Talarion d’EADS est déjà critiqué…
Qui doit payer?
mars 7, 2010 on 7:38 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, International, Poil à gratter | Commentaires fermésL’Islande revient sur le devant de la scène financière mondiale. Un référendum a eu lieu sur l’approbation ou non par les islandais du financement par leurs impôts du remboursement des déposants anglais qui avaient fait confiance à une épargne islandaise très rémunératrice, le plan « Icesave ».
Lequel plan s’est effondré avec la banque qui l’avait mis en œuvre, quand la conjoncture a révélé que la pseudo « super-épargne » finançait en réalité un galimatias de projets bien incapables de générer de quoi payer les super-taux d’intérêts promis aux déposants.
Il semble que la réponse populaire à la question du référendum soit » non » à plus de 90%.
Cela étant, JusMurmurandi se demande au nom de quoi les Islandais devraient payer. En fait, pour toute justification, les Britanniques, pays de l’économie de marché et du fair-play, ont purement et simplement menacé de geler et saisir de par le monde tous les biens et capitaux islandais, ce qui asphyxierait totalement un pays déjà ruiné.
Donc le gouvernement islandais a cédé devant cette pression insupportable, et promis de payer. Ou, en l’occurrence, de faire payer par les contribuables, l’équivalent de 100€ par personne et par mois pendant 8 ans.
Mais le fait est que tout épargnant devrait savoir qu’un niveau de rémunération élevé pour l’épargne ne peut que s’accompagner d’un niveau de risque élevé. Il est donc tout à fait abusif de vouloir faire jouer la concurrence pour toucher le plus possible, mais, si on perd, de crier « pouce » et de vouloir récupérer son argent. JusMurmurandi se souvient encore avec ironie de ce « grand économiste français », qui avait placé le produit de ses coquets droits d’auteur dans une banque moyen-orientale à Paris, qui rémunérait les dépôts au-dessus du taux de base bancaire. Quand ladite banque a fondu les plombs, il a été le premier à réclamer, lui, le chantre du libéralisme, que l’État indemnise intégralement tous les épargnants…
Par ailleurs, il semble très risqué que la Grande-Bretagne veuille mettre en œuvre le principe du « perdeur-payeur ». Comme Londres est une place financière mondiale, c’est là que, inévitablement, se produiront de nombreuses pertes. Le gouvernement de Sa Majesté a-t-il vraiment envie de créer une jurisprudence telle que chaque épargnant dont l’argent a été mal placé par la banque anglaise puisse réclamer réparation?
En fait, ce n’est pas de cela qu’il s’agit. Il y a deux raisons irrésistibles pour lesquelles, d’une façon ou d’une autre, les Islandais paieront. D’abord, dans toutes les folies financières, ce sont toujours les contribuables qui finissent sans chaise quand la musique s’arrête, et, en conséquence, paient la note. Ensuite, l’Islande est petite et pauvre, et la Grande-Bretagne est, même engluée dans la crise, riche et puissante.
Comme le disait le philosophe allemand Schopenhauer, « une poignée de force vaut plus qu’un sac de droit »….
Dents longues et mémoires courtes
mars 6, 2010 on 10:26 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Poil à gratter | Commentaires fermésC’est la semaine du Salon de l’Agriculture. Plus encore que chaque année, cette vitrine de la vie paysanne est parcourue par des politiques soucieux de se concilier les bonnes grâces de cet électorat clientéliste, eu égard aux élections régionales à venir dans deux semaines.
Le fait que Nicolas Sarkozy n’inaugure pas ce Salon est qualifié par les agriculteurs furieux de preuve de désintérêt, d’indifférence, de mépris sans précédent de la part du Président de la République.
Sans précédent? Auraient-ils donc perdu la mémoire? François Mitterrand, en 2 mandats et 14 ans de présidence, non seulement n’a pas inauguré une seule fois le Salon, mais ne l’a même jamais visité. Que la mémoire est donc sélective….
Mais il est utile de se faire passer pour des victimes au moment, où, comme toujours, les paysans réclament l’aide de l’État. Ils arguent de la chute sans précédent des cours qui affecte leurs productions.
Sans précédent? Auraient-ils donc perdu la mémoire? En 2006-2008 les produits agricoles, que ce soient le lait ou le blé, avaient atteint des cours records, poussés par la prospérité mondiale, la culture destinée à la production d’éthanol et la spéculation. Imaginer que ces cours allaient rester à ces sommets, c’étaient supposer que le pétrole ne retomberait jamais sous les 147$ le baril qu’il a atteints en 2008. Laquelle baisse du prix du pétrole a permis d’inverser la hausse du coût du gazole et des engrais, hausse qui « les tuait », et dont la disparition est passée sous silence par une profession à la mémoire bien sélective.
Mais Baste!, de tels propos, pour exagérés et partisans qu’ils soient ne sont que le reflet d’une action de lobbying politique classique, qui a si bien réussi dans le passé, où pendant des décennies, les prix garantis ont ruiné l’Union européenne et ses consommateurs pour garantir sans limite aux paysans des cours beaucoup plus hauts que nulle part ailleurs dans le monde.
Le problème que risque de rencontrer la gent paysanne, c’est qu’à forcer de crier sas arrêt à leur ruine imminente, il ne lassent leurs interlocuteurs et l’opinion publique. Car ils protestent pour tout, que ce soit l’interdiction de chasser pendant les périodes de nidification des oiseaux, ou la réintroduction des loups dans leurs habitats historiques, lesquels dévorent quelques dizaines de brebis par an.
Pourtant, la querelle contre Sarkozy ressemble aux griefs du loup contre l’agneau dans la fable, qui n’existent que parce que le loup veut que sa faim soit satisfaite, et que, pour cela, tous les prétextes sont bons. Mais, qu’ils prennent garde, pleurer misère tout le temps, c’est risquer qu’au bout d’un moment, plus personne ne prenne leurs appels au sérieux et ne vienne les secourir. C’est la fable de Pierre et le loup…