Des agences notées zéro, des petits cochons, et l’éternel recommencement
décembre 11, 2009 on 7:16 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Incongruités, Poil à gratter | 4 CommentsJusMurmurandi l’avait annoncé, et c’est arrivé, le monde sait maintenant que la Grèce est au bord de la faillite. C’était notoire, et c’est public. La faillite, en l’occurrence cela veut dire qu’elle ne trouvera pas forcément preneur pour la dette d’Etat. Sans possibilité d’emprunter comme elle veut, elle ne pourra ni exécuter son budget (payer ses fonctionnaires par exemple) ni rembourser sa dette existante (113% du p.i.b.!). Bref, la faillite…
Alors on peut toujours se dire qu’on va trouver des artifices pour « forcer » des acheteurs à avaler cette dette dont ils ne veulent pas vraiment pendant encore un temps, histoire de jouer un mauvais remake d’ »encore un instant, Monsieur le Bourreau ». Possible. Mais il y a un butoir. Pour emprunter auprès de la Banque Centrale Européenne (BCE), les banques grecques, comme les autres banques européennes, doivent déposer des actifs en gage. Et la grande majorité de ces actifs est aujourd’hui constituée de dette de l’État grec. Laquelle dette vient d’être dégradée à BBB+ par l’agence Fitch.
Or BBB+, cela veut dire qu’elle n’est plus notée A. L’échelle de notation des agences allant de AAA (la meilleure) à A (la moins bonne de la catégorie), pour tomber ensuite à BBB, puis BB, B, etc…, le tout avec des demi-crans marqués par de « + » et des « - ». Or la catégorie des B, à laquelle la dette grecque appartient maintenant, signifie qu’elle est « spéculative ». En d’autre termes, dette trop risquée pour pouvoir être gérée, achetée et revendue comme de la dette classique. C’est la voie vers les célèbres « junk bonds », ou obligations pourries, c’est-à-dire à très fort risque.
Le problème pour la Grèce, c’est que la BCE ne peut, de par sa charte, accepter comme garantie que des actifs de catégorie « A », sauf pendant une période d’exception d’un an. Donc, fin 2010, les banques grecques vont devoir retirer leurs actifs sous forme de dette grecque en gage à la BCE et les remplacer par de meilleurs actifs. Sauf qu’elles n’en ont pas, s’étant gavées de dette grecque et par obligation et par avidité (la dette grecque paie aujourd’hui 5,33% pour du 10 ans, là où la dette allemande, elle aussi en euros, paie 3%, soit à peine plus de la moitié. Donc à fin 2010 au plus tard, « il faut » que la note de la Grèce soit remontée à A-, ou alors c’est la catastrophe par infarctus de tout le système bancaire grec.
La Grèce n’est d’ailleurs pas le seul pays d’Europe dans ce cas, puisque les marchés financiers ont dénommé PIGS (cochons) les pays qui se sont goinfrés de dette jusqu’à l’indigestion. PIGS comme Portugal Ireland Greece Spain. L’italie n’étant pas loin de rejoindre ce groupe, et la France, pas encore tout près mais pas si loin que cela non plus. Et, évidemment, parce que les Grecs sont dans le mur, les marchés s’inquiètent pour les autres « cochons » et le Premier Ministre espagnol Zapatero a dû publiquement déclarer que « l’Espagne n’avait aucun problème pour se financer », ce qui veut, en fait, signale exactement l’inverse.
Mais ce n’est pas la situation grecque qui intéresse JusMurmurandi, pour qui cette messe-là est dite depuis un certain temps déjà. Non, ce qui nous interpelle, nous indigne, nous révolte même, c’est que tout le système ne repose que sur les notes décernées par les agences dont c’est le métier. Elles ont pour noms Standard & Poors, Moody’s, et Fitch. Et ce sont les mêmes qui ont notés « AAA » les célèbres sub-primes pendant toute la période de bulle de crédit, la transformant en bulle immobilière.
Avant de les dégrader aussi brutalement que possible au plus mauvais moment, ce qui a gravement accentué la baisse des valeurs et rendu toute stabilisation des marchés impossible.
Bref, ces agences, payées fort cher pour leur prétendue compétence en matière de notation, avaient gaiement participé à la gabegie au mépris de toute prudence. C’est comme si les gendarmes participaient au partage du butin après un cambriolage. On ne serait pas prêt de trouver les voleurs. Même Guignol n’avait pas pensé à cela.
Pendant la crise, il y a bien eu une vague d’indignation vengeresse contre ces agences de notation, et des déclarations pleine d’emphase pour annoncer que ce système ne pouvait être laissé en l’état, et serait réformé en profondeur. Déclarations dont rien n’est sorti, puisque c’est la dégradation d’une note par une agence qui actionne encore et toujours les seuils de crise.
Or, pour mesurer à quel point les agences notant la Grèce, conscientes de ce que tout retard et toute complaisance pouvaient donner à croire qu’elles n’avaient rien appris de la crise de 2008-2009, et rien changé en conséquence, ont agi avec promptitude: dans la semaine qui a suivi le commentaire de JusMurmurandi. Voilà bien la peine de les payer très cher et de leur confier les clefs de la BCE, si elles sont en retard sur un simple blog non spécialiste en finance….
Bref, l’un des pires mécanismes ayant conduit la crise précédente est toujours intact, indemne, et prêt à démontrer encore une fois l’adage militaire « même motif, même punition! »
Deux petits commentaires incidents pour les amateurs:
- pendant que les agences tardaient à agir sur la note grecque, il était facile de gagner de l’argent: il suffisait de vendre la dette à découvert. Il était inévitable qu’elle soit un jour dégradée, et donc baisse fortement de valeur. Voilà un short sans risque… grâce aux agences.
- en surfant pour me documenter sur ce sujet, je suis tombé sur le blog de Ségolène Royal, Désirs d’Avenirs, qui a publié, au milieu d’annonces pour des tickets de spectacles à -50%, un article sur le même sujet. Sauf que celui-ci confond la dégradation des notes des banques grecques, sans conséquence sauf d’augmenter un peu leur coût de refinancement, et celle de l’État grec, qui est l’objet de cet article. Visiblement la candidate et les auteurs du blog ont tout compris. Vivement qu’ils soient aux affaires. Comme les finances ne sont visiblement pas leur truc, il leur suffira de faire confiance aux agences de notation pour savoir ce qu’il faut faire…
Contradictions
décembre 10, 2009 on 9:18 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermésQuelques faits:
- l’État français, promu au rang de Père Noël par Jacques Chirac a fait aux cafetiers-restaurateurs un cadeau annuel de 3 milliards d’euros en contrepartie promise par eux (1) de dizaines de milliers d’embauches, (2) de baisses de prix, et (3) d’améliorations des rémunérations de leurs employés. Les baisses de prix ont été symboliques. Les embauches, on n’en parle plus, crise oblige, et les rémunérations vont rester telles que, vu que les patrons ont déjà reçu la carotte et n’ont pas peur du bâton.
Mais ce qui est stupéfiant, c’est de constater que la majorité des Français, au lieu d’être furieux d’avoir été grugés et comme contribuables et comme consommateurs, donnent raison aux commerçants de s’en mettre plein les poches!
- Bercy détient une liste de 3000 noms de Français détenteurs de comptes en Suisse. On sait maintenant que cette liste à été volée à la la banque HSBC.
Et, curieusement, les Français, qui considèrent majoritairement que frauder le fisc n’est pas bien grave, sont néanmoins très majoritairement contre toute amnistie partielle qui ferait revenir ces capitaux en France moyennant une amende forfaitaire.
- les Français, dans leur majorité, considèrent que la politique de soutien de l’État pendant la crise, a été insuffisante.
Pourtant, quand il s’agit de lever le fameux Grand Emprunt pour accélérer sortie de crise et croissance, les Français sont contre…
- Peut-être le plus apparemment contradictoire est la popularité actuelle de l’ancien Président de la République, Jacques Chirac. Élu avec une réputation de « super-menteur », après avoir longtemps porté l’étiquette de traitre pour avoir successivement provoqué les défaites de Jacques Chaban-Delmas et de Valéry Giscard d’Estaing, il laisse fort peu de chose au crédit de ses 12 ans de mandats. Sa popularité a longtemps été très basse pendant sa présidence. Et il n’a du qu’à l’immunité judiciaire de tout Président de ne pas passer plusieurs fois en correctionnelle pour de multiples affaires d’emplois fictifs, de frais de bouche et autres marchés truqués qui valurent des condamnations à ses adjoints même les plus proches comme Alain Juppé.
Et maintenant, le voilà chéri des Français, alors même qu’il est en retraite dorée dans un appartement luxueux qui est mis à sa disposition par ses amis libanais Hariri. Lequel appartement, par exemple, n’a pas soulevé le moindre cri de « bling-bling »…
Non, vraiment, pour vouloir être Président(e) de ces Français-là, si prêts à contester, revendiquer et s’opposer, au mépris de toute logique, comment s’étonner de voir s’affronter des personnages aussi contradictoires que François Bayrou, élu de la droite conservatrice qu’il emmène sur les sentiers de l’opposition de gauche, que Ségolène Royal, socialiste tendance morale, autorité et justice à la Chinoise, et que Nicolas Sarkozy, qui fut élu malgré sa petite taille, son apparence peu flatteuse, son patronyme étranger, et la division de son propre parti…
Boycotter la Coupe du Monde de football?
décembre 7, 2009 on 6:23 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, International | 6 Commentsla FIFA a accordé la Coupe du Monde de football 2010 à l’Afrique du Sud de Nelson Mandela. Ce sera la première fois que le continent africain sera l’hôte de la Coupe du Monde. Le problème, c’est que celle-ci sera jouée d’ans l’Afrique du Sud de Jacob Zuma. Alors que la première donnait au monde une lumineuse leçon avec sa Commission de Vérité et de Pardon, la seconde donne au monde une affreuse leçon de sordide.
Un sondage vient de chiffrer ce qui n’était qu’un amoncèlement de faits divers: l’Afrique du Sud est la capitale mondiale du viol.
Un sondé sur 4 a reconnu avoir violé au moins une fois dans sa vie.
73% des sondés ont indiqué avoir commencé avant l’âge de 20 ans.
Près de la moitié des sondés a reconnu avoir violé à plusieurs reprises.
Ce qui n’est pas sans rapport avec le fait que l’Afrique du Sud est aussi la capitale mondiale de l’infection par le SIDA.
Ce qui est à rapprocher avec le fait que Jacob Zuma a été élu « malgré » une accusation de viol. Il a soutenu que le rapport était consenti. Quand on lui a demandé s’il portait un préservatif, il a répondu qu’il s’était protégé en prenant une douche après le rapport sexuel
Les billets pour la Coupe du Monde seront en vente très prochainement. Est-il possible de faire comme si tout cela n’existait pas?
Le sort des Tibétains a ému et mobilisé des millions de consciences. Le sort des femmes sud-africaines est-il de moins de valeur?
Sauf que, critiquer la Chine, c’est critiquer un pays devenu le champion du matérialisme et de la délocalisation, c’est-à-dire, avec un pied de nez à la géographie, du modèle occidental.
Alors que critiquer l’Afrique du Sud, pays à majorité noire, ce n’est pas politiquement correct, et expose ceux qui le feraient à une accusation immédiate de racisme, aggravé par le lourd souvenir de l’apartheid.
Le politiquement correct pèsera-t-il plus lourd sur les consciences que des millions de viols?
Un referendum pour (ou contre) Copenhague!!!
décembre 6, 2009 on 7:25 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, International | Commentaires fermésLe plus grand hold-up du siècle va-t-il s’accomplir tranquillement sous nos yeux? L’argent volé, qui plus est, ne sera pas celui d’une quelconque bijouterie, assurée par une compagnie d’assurance aux amples réserves pour couvrir ce genre de pertes. Non, ce sera le nôtre.
La date et le lieu du « casse » sont connus: Copenhague, du 9 au 18 décembre 2009. Oui, vous avez compris, le forum sur le changement climatique.
De qui s’agit-il? Que les nations du monde se mettent d’accord pour prendre des engagements chiffrés et contraignants de baisser leurs émissions de gaz à effet de serre pour éviter qu’un trop rapide réchauffement de la planète n’en vienne à menacer la survie même de l’espèce humaine.
Ce concept soulève une myriade de problèmes d’une infinie complexité, étant le premier accord planétaire de cet ordre. Que faire contre les nations qui ne s’y soumettraient pas? Comment traiter celles qui n’atteindraient pas leurs objectifs? Comment éviter que des entreprises ne ferment des sites dans des pays « bloqués » pour aller les délocaliser dans les pays ou, soit il n’y a pas d’engagement, soit il y a de la « place à polluer »?
On voit bien, tout ceci n’est pas simple, c’est le moins qu’on puisse dire.
Mais là où commence à se profiler le hold-up , c’est quand on examine le problème des pays pauvres qui (1) n’ont pas le premier sou pour réduire leurs émissions, et (2) exigent d’avoir le droit de continuer à progresser vers des niveaux qu’ont déjà largement dépassés les pays riches largement plus pollueurs, laquelle progression, qu’on souhaite rapide, fera monter les émissions au lieu de les faire baisser.
Comme un accord qui laisserait de côté une part importante du monde serait grotesque, en se contentant de déplacer la pollution chaque fois que ce serait possible, ce qui conduirait une partie « sale » de la planète à exporter sa saleté vers une partie « propre », il n’y a qu’une seule solution d’envisagée: que les pays riches payent pour les pays pauvres.
Et les chiffres mentionnés ne sont pas minces, ils sont à l’échelle de la planète, c’est-à-dire énormes. Ce sont autant de milliards qui vont quitter les pays riches, dont les habitants se sentent pour le moment pauvres, crise oblige, et dont les finances publiques sont objectivement exsangues. Inutile donc d’insister sur le fait que ce transfère commencera au plus mauvais moment.
Mais la question que pose JusMurmurandi est la suivante: puisqu’il semble que, pour la première, les pays riches « prennent en charge » les pays pauvres, d’où vient le mandat démocratique des dirigeants pour cette innovation aussi révolutionnaire que couteuse?
D’autant que la science qui lie activité humaine et réchauffement climatique ne fait pas l’unanimité des scientifiques, et que l’accepter, c’est nous mettre entre les mains d’experts pas plus compétents que ceux des marché financiers. Il n’est pas inutile de rappeler que Greepeace, qui se voudrait un expert donneur de leçons en la matière, a fait de la lutte contre le nucléaire son cheval de bataille pendant des décennies, ce qui a conduit à une plus grande utilisation de carburants fossiles (pétrole, gaz) en lieu et place des centrales nucléaires, avec l’impact que l’on sait que les gaz à effet de serre. Greenpeace est donc non une ONG vertueuse comme elle veut le faire croire, mais un pollueur par incompétence et dogmatisme.
Même Nicolas Sarkozy, probablement le plus actif des dirigeants des grands pays sur le sujet de l’écologie, et l’un des plus récemment élus, n’a pas indiqué à son programme vouloir financer le tiers monde par centaines de milliards d’euros pour éviter qu’il ne nous pollue.
Il est plus que douteux qu’une majorité démocratique des populations occidentales vote un tel programme, surtout quand on sait que l’argent des pays sous-développés finit souvent dans les poches peu honorables de ses dirigeants autocratiques.
Alors, où sont les voix qui devraient s’élever pour réclamer un referendum pour ce qui serait bel et bien un changement de gouvernance planétaire? il est à noter que les mêmes Verts et autres partis écologistes qui, aujourd’hui, exigent un passage en force à l’abri de toute expression de démocratie directe à Copenhague sont les plus prompts à demander des referendum à tout bout de champ, notamment en matière d’OGM, pourtant tout aussi « scientifiquement corrects » que le réchauffement climatique.
Alors, Messieurs les Verts, Daniel Cohn-Bendit, Noël Mamère et autres Cécile Duflot en tête, un référendum avant d’appliquer Copenhague? Chiche!
Les racistes ont le droit de le dire!
décembre 5, 2009 on 10:27 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Europe, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermésQue ce soit le judéo-christianisme, la morale ou la loi, l’homme occidental se voit encadré par une série de valeurs qui différencient ce qui est « bien » de ce qui est « mal ». Et la loi sanctionne ce qui est « mal » selon elle.
C’est ainsi que nos sociétés ont érigé des lois contre l’antisémitisme ou l’incitation à la haine raciale ou religieuse.
Mais la société actuelle va plus loin, s’élevant tel un concert de voix outragées dès lors que quiconque émet une opinion à rebrousse-poil de cette tendance.
Il y a donc un conflit ouvert, dur et irrémédiable entre liberté de pensée et de parole et politiquement correct.
Le débat actuel sur l’identité nationale en est l’exemple.
Ainsi le blog organisé par Eric Besson déborde-t-il parait-il de propos racistes et xénophobes, ce qui montre que le débat « dérape ».
Ce qui est scandaleux, ce ne sont pas les propos racistes, c’est leur censure. Il faut sans cesse réaffirmer qu’il n’y a pas, en France, de délit d’opinion. Chacun a le droit absolu de penser ce qu’il veut.
Quand à le dire, il y a des limites, à savoir qu’il ne faut pas recommander ou encourager d’actions contraires à la loi.
Ainsi il est parfaitement légal de dire et d’écrire « je n’aime pas les noirs, les arabes, les juifs et les coiffeurs! » Nulle loi républicaine ne nous oblige à aimer notre prochain, ni à dire ou écrire ce qui est contraire à notre goût ou notre dégoût.
Soit donc la personne qui a dit, clamé et écrit cette liste de gens qu’elle n’aime pas. Est-elle raciste? Manifestement. Est-ce légal? Oui, trois fois oui, mille fois oui!
Les tenants du politiquement correct, qui s’élèvent immédiatement contre tout discours raciste, qui en recherchent déjà la trace dans la pensée, voudraient la condamner au nom de la morale, et affirment que le penser aujourd’hui, c’est passer à l’acte demain, ou causer le passage à l’acte d’autres personnes.
Ce que font ces moralisateurs, c’est condamner pour délit d’opinion, et tenter d’imposer un totalitarisme intellectuel et moral.
Il est d’une importance vitale pour notre société de nous battre contre toute dérive dans ce sens. Un exemple? Le blog d’Eric Besson, justement, où les contributions racistes sont censurées et isolées des « autres », c’est-à-dire des « bonnes » contributions. La charte des modérateurs le dit d’ailleurs très clairement: ils écartent toute attaque ou insinuation à caractère racial ou xénophobe
Il est légal en France d’être raciste et xénophobe. Toute autre interprétation est liberticide, un affront aux trois mots gravés sur les frontons des édifice publics, et à ceux qui sont morts pour la défendre.
La Liberté n’est pas l’unanimité. C’est même à cette absence d’unanimité, à la vitalité du débat, qu’on la reconnaît.
L’Égalité et la Fraternité n’ont de sens que si nous sommes différents. Sinon, ce serait de l’Identité, non au sens de carte d’identité, mais au sens d’être identiques, de clones.
JusMurmurandi déteste les racistes. Mais déteste encore plus les totalitaires de la pensée.
Dérapages d’un homme habituellement intelligent, et de son adversaire…
décembre 4, 2009 on 7:36 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Poil à gratter | 2 CommentsDaniel Cohn-Bendit est un homme intelligent. On peut parfaitement ne pas être d’accord avec lui, et c’est le plus souvent le cas de JusMurmurandi, mais ses propos sont toujours intéressants, souvent originaux, et redoutablement bien argumentés et efficaces. Il suffit de voir le score d’Europe Ecologie, arrivé devant le MoDem à la troisième place des Européennes, et les scores médiocres des Verts pour mesurer l’impact de sa parole.
Mais là, D C-B vient de dire une bonne grosse bêtise. Il vient de dire: « On peut exclure à un moment historique les juifs. Maintenant, c’est les musulmans ». Et d’ajouter des références au fascisme et aux sombres heures de Vichy pour faire bonne mesure.
Le débat sur les minarets ou sur la burqa n’est pas un débat pour ou contre les musulmans. C’est un débat sur le ciment qui lie, ou devrait lier, toutes les composantes de la société française. Et sa façon de présenter la question est emblématique de la différence entre la droite et la gauche.
Parce que, si on adopte son principe, au nom de l’ouverture aux autres, à tous les autres, quelle que soit leur religion, donc y compris l’islam, au nom de notre société égalitaire et laïque, il faudrait accepter les autres dans toutes leurs dimensions.
Ce qui conduit tout droit à les accepter même s’ils ne parlent pas français. Même s’ils contraignent leurs femmes par des usages répressifs, notamment le port de la burqa. Même si, comme d’autres, ils ont plusieurs femmes. JusMurmurandi pourrait continuer ce catalogue des absurdités…
Bien entendu, tout ce ci n’est pas acceptable. Pas parce que tel ou telle personne est musulman(e). Mais ce n’est pas non plus au nom de sa religion que ce qui n’est pas acceptable le devient, et il ne faut pas avoir peur de le dire. La religion de quelqu’un ne doit avoir aucun impact sur ses droits et devoirs civils, c’est cela la laïcité à la française.
Donc, si contraindre sa femme est contraire à la loi, cela s’applique à tous, y compris aux musulmans. Et il ne doit y avoir ni honte, ni culpabilité ni pseudo-bons sentiments ou pseudo-morale qui empêche de le réprimer.
Parce que, contrairement à ce qu’affirme Daniel Cohn-Bendit, ce n’est pas parce qu’ils seraient musulmans que ceux qui auraient des pratiques de cet ordre devraient être sanctionnés. Ils seraient catholiques, juifs, protestants, bouddhistes ou athées qu’il en irait de même.
Alors que les poursuites des nazis contre les juifs ne visaient pas les pratiques, mais les personnes, et exclusivement parce qu’elles étaient juives. Ainsi les juifs ont eu moins de droits que les autres, jusqu’à n’avoir plus que le droit d’être exterminé.
Ici il ne s’agit pas de retirer aux musulmans quelque droit que ce soit. S’il y a demain une loi contre la burqa, cela l’interdira à toutes sans distinction de religion, comme l’est aussi l’interdiction des signes distinctifs à l’école, qui vise tout autant le turban des sikhs, la kippa des juifs que le voile des musulmanes.
Traiter cela de fascisme, c’est méconnaître le caractère tout particulièrement monstrueux des crimes nazis, et, quelque part, c’est le banaliser.
Par contraste, voici ce que déclare sur ce même sujet François Bayrou, qui fut l’adversaire ô combien acharné de Daniel Cohn-Bendit lors du débat télévisé que l’on sait pendant la campagne des Européennes: « qu’il ne faut pas que les signes de la religion soient démonstratifs et ostentatoires ». Et de se plaindre de la persécution de chrétiens dans des pays islamiques, revendiquant ainsi la réciprocité entre chrétiens en pays islamiques et musulmans chez nous. Ainsi donc les droits des uns chez nous se mesurent aux droits des nôtres chez eux??? Leurs minarets ici contre nos clochers là-bas??? C’est nouveau et ça vient de sortir! C’est aussi bête que démagogique et dangereux.
Comment s’étonner du piètre score et de l’isolement de François Bayrou?
Dans l’indifférence….Lisbonne, Obama, le Grand Paris, l’antiterrorisme, le fromage, le PS tire un Dray…
décembre 2, 2009 on 7:40 | In C'est ça, Paris?, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermésLe 1er décembre dernier s’est déroulé dans l’indifférence d’un jour normal. Pourtant certains évènements auraient mérité d’être soulignés, qui vont avoir des conséquences…
Le Traité de Lisbonne est entré en vigueur, et a remplacé entre autres celui de Nice, si empreint de compromis lâches. Ce Traité a deux avantages. D’abord il sort l’Europe des 27 de l’immobilisme auquel la combinaison de son élargissement et de son immobilisme institutionnel la condamnaient. Donc on va pouvoir recommencer à agir au niveau européen. Excellent! Deuxième avantage, quand quelque chose ira mal en France, il sera facile de blâmer le Traité de Lisbonne et l’Union Européenne pour s’en dédouaner, comme toujours en France depuis des décennies. Mieux encore!
Barack Obama a décidé l’envoi de 30.000 soldats supplémentaires en Afghanistan, avec un plan de retrait pour 2012. Quelle que soit la sympathie et le respect qu’inspirent la rhétorique d’Obama et le look de sa femme, il y a des fois où la différence avec George W. Bush n’apparaît pas de façon claire, couleur de peau mise à part…
Le Parlement a voté la loi sur le Grand Paris. Ce qui veut dire le plus grand changement pour la Région Parisienne depuis les années 60, qui avait vu naître les villes nouvelles, le RER et les autoroutes urbaines. On a du mal à imaginer où en serait la région sans elles. Sans préjuger de ce qui se passera, une telle loi est l’illustration, s’il en fallait une, de la rupture Sarkozy. Rien, sauf des adaptations à la marge n’a été fait sous les présidences Pompidou, Giscard, Mitterrand (deux mandats) et Chirac (deux mandats), excusez du peu! Ce qui veut dire que plus de la moitié des franciliens n’a jamais vu de vrai changement de cet ordre…
Il est également symptomatique que ceci soit impulsé alors que ce n’est pas une promesse de campagne, et avec une date de réalisation qui ne cadre pas avec les échéances électorales. Il n’y aura rien de tangible d’ici 2012, sauf peut-être des débats, des soucis, conflits et autres avatars. Pas exactement un avantage de nature électoraliste…
Et l’opposition est restée muette, sauf des protestations pour dire qu’elle avait été active sur ce dossier, que, si elle ne l’avait pas été plus, c’était la faute de l’État-UMP, et contre la méthode « dictatoriale » employée. Bref, rien, ou si peu…
Autre rupture, la fusion de trois forces de police aux missions identiques, le RAID, le GIPN, la Brigade Anticommando. De trois troupes disparates (méthodes, matériels commandements) différents, faire une seule, plus efficace, plus efficiente. Mais aussi de trois fromages, en faire un seul. Oui, vraiment, on voit bien pourquoi Sarkozy est autrement plus mince et sportif que ses prédécesseurs qui les ont multipliés…
Le Gouvernement a tranché et attribué la vente de la division T&D d’Areva au consortium formé d’Alstom et Schneider, face à la concurrence de Toshiba et de General Electric. A noter que les syndicats ont tous souhaité l’attribution aux étrangers plutôt qu’aux Français. Sans doute n’ont-ils pas compris le sens du mot délocalisation… ou alors se disent-ils que l’intégration avec des sociétés françaises leur vaudra moins de fromage…
Pour les Régionales, Julien Dray a été débarqué par le PS de liste de l’Essonne. Jean-Paul Huchon y manifeste une logique de fer: ce n’est pas lui, mais les militants qui ont « tiré un Dray » (désolé, mais le jeu de mots à tiroirs était irrésistible. Ils l’ont même tiré comme un …lapin!). Moyennant quoi, s’il est innocenté (mais il l’est, innocent, jusqu’à la preuve du contraire, pauvre Jean-Paul Huchon), il (Dray) sera réintégré.. apparemment sans vote des militants… Les mots manquent pour dénoncer une telle lâcheté envers un camarade de lutte. Sauf quand on se souvient que Huchon, lui n’est pas innocent, non seulement dans ce calcul politique minable, mais aussi pénalement, ayant, lui, été condamné de façon définitive. D’où son besoin de montrer avec J. Dray son intransigeance avec les affaires d’intégrité… des autres. Il risque d’avoir bientôt un autre exercice périlleux à accomplir dans ce domaine, avec la probable mise en examen de Bertrand Delanoë (Dray, lui n’est pas mis en examen, donc « encore plus innocent », si tant est que cette monstruosité juridique ait un sens) dans une affaire de prise illégale d’intérêts.
Bon 2 décembre, anniversaire d’Austerlitz.
Vive l’ordinateur!
novembre 29, 2009 on 7:09 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermésDeux petites histoires qui font sourire, sauf si c’est à vous qu’elles arrivent!
Un homme achète un ordinateur Apple à son fils, lequel Mac tombe en panne pendant la période de garantie. Mais, au lieu de le réparer, Apple indique que la garantie ne peut s’appliquer parce que cet ordinateur est « contaminé par une substance toxique ». En l’occurrence, son utilisateur est fumeur, et il y a donc des traces de nicotine, et c’est un des produits qui compose la liste de substances toxiques aux États-Unis. Et Apple ne peut obliger un réparateur à travailler sur une machine « toxique ». Donc, au pays de l’Oncle Sam, fumer ou surfer, il faut choisir!
Juste à côté, au Canada, vit une femme. Cette employée d’IBM est en congé de longue maladie pour dépression grave, et indemnisée à ce titre par sa compagnie d’assurance. Sauf qu’un jour son indemnité n’arrive plus. Et quand elle contacte sa compagnie, elle s’entend répondre que la compagnie considère qu’elle n’est plus malade. Pour preuve les photos que la malade elle-même a mise en ligne sur sa page Facebook, la montrant en train de danser, à la plage ou en vacances. Elle soutient que ces activités sont de nature à l’aider à sortir de sa dépression, et la compagnie affirme que les photos de la page Facebook ne sont pas le seul critère sur lequel sa décision repose.
Mais, que suis-je en train de faire? Taper un texte quand j’ai oublié de mettre masque et gants? Et l’existence de JusMurmurandi n’est-elle pas la preuve que je ne consacre pas tout mon temps au travail? Au secours!!!!!
Dubai aïe aïe aïe
novembre 28, 2009 on 11:07 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | 3 CommentsLe sort des dubaïotes ne préoccupe pas outre mesure JusMurmurandi. Leur immobilier a perdu 50% de sa valeur en deux ans, mais c’était notoirement de la pure spéculation. Ils ont joué, ils ont perdu, c’est la règle.
Ou bien, est-ce la règle pour certains mais pas pour d’autres? Parce qu’on est bien obligé de voir que, dans le cas de Dubai, apparaissent tous les signes de la folie financière que personne ne veut voir se reproduire. Des prêts totalement inconséquents, reposant non sur une capacité de remboursement « à l’ancienne », mais sur des valeurs d’actifs présumées en hausse constante. Il faut dire que le petit émirat a tenté de faire mentir l’adage boursier suivant lequel « les arbres ne montent pas jusqu’au ciel » en édifiant rien moins qu’un gratte-ciel censé friser le kilomètre de haut et des îles artificielles.
Oui mais voilà, cet immobilier prestigieux est aussi vide qu’une ville-champignon de sub-primes américains, avec les mêmes conséquences.
Non, vraiment, rien qui doive exciter la compassion de JusMurmurandi. Mais la colère, oui.
Parce qu’une fois de plus, les banques ont prêté avec un sens catastrophique de la priorité absolue de la commission immédiate sur le risque de perte future, et parce qu’une fois de plus les agences de notation, qui se font payer fort cher leur prétendue capacité à apprécier à leur juste valeur les risques, ont été prises totalement par surprise par l’avertissement que les grandes sociétés d’État de Dubai ne pouvaient plus faire face à leurs obligations. Compte tenu que ce minuscule territoire était devenu en 2008 le plus grand chantier du monde, ce qu’il faisait savoir à coup de publicité tapageuse, et que la dette atteignait un minimum de 80 milliards de dollars, on ne peut pas dire que ce coin du Moyen-Orient ait été un secret ni bien gardé ni difficile à percer.
Bref, c’est la crise financière à l’exact identique.
Vous me direz, mais non, parce qu’il n’y a pas d’argent public en jeu, en tout cas, pas d’argent occidental. Et qui, croyez-vous, a prêté les sommes pharaoniques requises pour construire les tours éponymes? Ce qui veut dire que les banques dont il a fallu à grand renfort d’argent des contribuables reconstituer un tant soit peu les fonds propres partis en fumée, vont subir une autre saignée. Ce qui va, par exemple, restreindre leur capacité à prêter à des entreprises et des particuliers « normaux ».
Et maintenant, après des bruits prétendument rassurants sur le peu de risque systémique que faisait courir cette faillite prestigieuse, que lit-on? Que la chute de Dubai pourrait avoir, finalement, des conséquences néfastes. Parce que les banques, ou plutôt les banquiers, -pourquoi absoudre les personnes de leur fautes en les noyant dans l’anonymat de sociétés justement anonymes?-, jamais avares de rigueur contre les « gentils » pour leur faire payer leurs compromissions avec les « méchants », craignent maintenant que le mauvais exemple qui vient de survenir ne bloque tout crédit aux pays émergents, sur lesquels reposent beaucoup d’espoirs de nous aider à sortir de la crise.
Vous voyez bien où JusMurmurandi veut en venir: les banquiers, qui se sont gobergés de profits factices, mais avec pour conséquences de vrais bonus, en prêtant n’importe quoi à n’importe qui à Dubai, disent maintenant qu’à leur grand regret, ils sont maintenant contraints, -question de rigueur, que voulez-vous?- de fermer le robinet du financement de la reprise.
Combien voulez-vous parier qu’un bon vieux plan de soutien des États à ces malheureux banquiers pourrait éviter ce regrettable tour de vis? Comme une poursuite de l’argent quasiment illimité et gratuit accordé par les banques centrales aux banques, et qui est la source essentielle de leur retour quasi-miraculeux la rentabilité? Lesquelles banques centrales venaient justement de faire savoir que les profits retrouvés des banques et le retour à un début de croissance allaient justement entraîner une graduel retour à des conditions de crédit plus « normales ».
Et juste au moment où elles signalent ce retour à la normale, Pouf!, Dubai part en fumée, ce qui était totalement prévisible depuis des mois sinon des années.
Vous avez dit « bizarre »? Moi, je préfère dire: « aie! »
En rire ou en pleurer?
novembre 27, 2009 on 2:30 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermésIl y a des jours comme ça. L’actualité livre des sourires et des larmes, des sujets d’incompréhension et d’autres d’indignation. Certains dont on se demande s’ils valent un sujet, d’autres qu’il est impossible de laisser passer.
L’indignation, d’abord, bien sûr. L’Iran a violé le coffre bancaire de Shirin Ebadi, prix Nobel de la Paix 2003, et a confisqué sa médaille Nobel et sa Légion d’Honneur. En outre, ses avoirs bancaires sont gelés, et son mari s’est fait tabasser. Ce qu’il y a de bien, c’est que tout ceci, bien sûr, se fait au nom de l’Islam, du Coran, et d’Allah. Car on se demande ce qu’ils (les mêmes dirigeants) feraient s’ils lisaient des BD gothiques, regardaient des mangas, et cultivaient le satanisme…
Le regret, ce sont les démissions allemandes, jusques et y compris un ministre, pour avoir caché au public qu’un bombardement allemand avait tué des dizaines de civils afghans. Le regret, bien sûr, c’est que les morts « fassent moins de dégâts » par elles-mêmes que le fait de les avoir cachées. On se demande ce qu’il en eût été si les morts avaient celles de bons citoyens mangeurs de bratwurst et buveurs de bière…
L’indifférence, c’est l’annonce de la quasi-faillite de l’Emirat de Dubai. Ce tout petit état artificiel, dont les ressources en pétrole sont quasi-épuisées, a tenté de se faire une place comme capitale mondiale du shopping. Folies immobilières de la tour la plus haute du monde, de l’hôtel le plus luxueux, d’une île artificielle en forme de palmier. Et aujourd’hui, on voit que tout cela reposait sur une orgie de dette et une méga-bulle immobilière. On se demande ce qu’il en eût été s’il ne s’était pas agi de ce minuscule État, mais, disons, de la Californie…
L’ironie, c’est d’entendre Benoit Hamon traiter le directeur de Pôle-Emploi de « canaille », parce que les chiffres publiés n’avaient pas l’heur de lui plaire. Ledit directeur semble avoir l’intention de porter plainte pour diffamation. Comme Benoît Hamon est le porte parole du Parti Socialiste, on se demande ce qu’il en aurait été avec un autre responsable du PS, moins expert en communication…
L’hilarité, c’est de voir Veronica Lario, la future ex-femme de Berlusconi, lui réclamer la bagatelle de 43 millions d’euros par an, pendant que le Cavaliere, jamais avare d’une élégance envers les femmes, à commencer par la sienne, propose 200.000 à 300.000 euros par mois, « négociables ». Quand on sait que sa fortune est estimée à 9 milliards d’euros, on se demande ce qu’il en aurait été, là aussi, en Cailfornie…
Pour en terminer avec le terrible bilan du TER
novembre 26, 2009 on 5:41 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésLa Cour des Comptes a sorti un rapport sur la gestion des TER (trains express régionaux) par les régions françaises qui résume, à lui seul, le malaise de la chose publique en France.
Pour commencer, le coût du km passager en France ressort à 17 centimes d’euro contre 11 en Allemagne. Excusez du peu! L’Allemagne n’étant quand même pas une mauvaise comparaison, n’étant pas un pays qui traite « mal » les questions sociales…
Ensuite, son bilan carbone est moins bon que si les TER étaient remplacés par des autocars!
Si le TER ne bénéficie ni d’un avantage coût ni d’un avantage écologique sur l’autocar, au nom de quoi faut-il le maintenir?
En fait, si ce bilan est si médiocre (le mot est faible), c’est parce que la réalité des TER est très hétérogène, entre des lignes bondées en zones urbaines et des lignes si peu fréquentées que le transport d’une personne y est aussi coûteux qu’en voiture individuelle…
Alors pourquoi maintenir tout cela, et même, y investir des deniers manifestement promis à n’être jamais rentables?
Parce que les TER sont un symbole visible de l’activité et du dynamisme d’une région, et, donc, de son Conseil Régional. Qui refuse absolument, étant de gauche dans 20 cas sur 22, de prendre la décision impopulaire de remplacer le train par l’autocar.
Car, dans la symbolique française, cela s’appelle la « casse du service public », le train étant jusqu’ici forcément public, et le car très souvent privé. Et que ferait la SNCF de ses cheminots déjà pas surmenés en attendant leur retraite à 50 ans, si les régions commençaient à réduire la voilure sur les 7800 kilomètres de voies qui ne voient, si on peut dire, pas passer 10 trains par jour?
Donc, au nom de l’effet de vitrine de dynamisme régional, de la facilité populiste qui pousse à ne pas prendre de décision impopulaire, et de dogmes français comme les supériorités du service public sur le privé, du monopole sur la concurrence, du conservatisme sur la réforme, nous allons tous continuer à voir des films promotionnels avec de magnifiques TER, canadiens pour la plupart (ils sont achetés à Bombardier plutôt qu’à Alstom).
Et, dans les coulisses, nous allons tous continuer à faire face à un coût financier et à une empreinte carbone ridiculement élevés.
Oui, mais en France, la déclaration compte plus que les faits, et la posture rapporte plus que l’action. Comment s’étonner que, dans ces conditions, le projet de réforme des collectivités locales soulève une telle levée de boucliers des élus?
ça va chauffer !
novembre 24, 2009 on 8:26 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | 1 CommentJusMurmurandi fait partie de ces sceptiques qui ont du mal à accepter que l’on puisse prédire que le niveau des océans va monter dans les prochaines décennies, tandis que l’on est toujours incapable de prédire la météo du lendemain.
Claude Allègre a, par exemple, écrit plusieurs ouvrages sur le sujet, afin tout au moins de semer le doute.
Mais visiblement, on n’est pas au bout de nos découvertes.
C’est ainsi qu’un ou plusieurs pirates informatiques se sont « introduits » sur un réseau de chercheurs climatologues et ont mis en ligne des milliers de courriels et de documents qui mettent en évidence le manque de preuve, ou le doute, quant à l’influence (positive ou négative) de l’Homme sur le réchauffement climatique.
Et dans le plus pur style de l’omerta, ces échanges montrent comment le couvercle a été mis sur les documents qui tendraient à aller dans la direction inverse de celle que le troupeau de Panurge nous invite à prendre.
C’est ainsi que l’on « découvre » bon nombre de scientifiques qui ont choisi de contester la parole universelle de la catastrophe générée par la main de l’Homme, et qui n’avaient ainsi pas voix au chapitre, écrasés qu’ils étaient par la majorité et son tintamarre culpabilisant.
Le terme de mafia est même utilisé pour le illustrer le fait que certains papiers ont été neutralisés pour empêcher leur publication et ne pas faire la moindre ombre (!) aux théoriciens de l’apocalypse. Les Nations Unies et son GIEC sont « mouillées ».
Bref, on imagine que les chefs d’Etats et de gouvernements qui doivent se rendre au Danemark prochainement doivent se demander quelle position prendre aux vu de ces nouvelles informations.
Bizarrement, ce n’est que la presse anglo saxonne qui aborde ce sujet aujourd’hui…pas la presse française, qui dans sa grande majorité a pris fait et cause pour Copenhague, son sommet et ses théories (fumeuses)…
Et si cela, aussi, c’était l’identité française ???
P.S. Si vous avez envie d’aller voir vous même allez voir ici : http://www.filedropper.com/foi2009
Le Bergé, les moutons et la vache sacrée
novembre 24, 2009 on 9:38 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermésPierre Bergé a fait scandale, en déclarant que l’Association Française contre les Myopathies collecte trop d’argent par son fameux Téléthon. Trop d’argent, cela se démontre par ses réserves financières qui se montaient, début 2008, à 100 millions d’euros, soit un Téléthon entier. Il n’est pas choquant de dire qu’une association censée lutter contre des situations insupportables pourrait se contenter de moins d’un an de trésorerie d’avance, qui dort dans ses coffres. Cela montre à tout le moins que la notion de besoin urgent est très relative à l’AFM.
On connait d’autres associations, servant des causes tout aussi bonnes que la lutte contre les myopathies, qui trouveraient à mettre ces vastes sommes immédiatement au service de leur cause et non à dormir.
Évidemment, le commentaire de Pierre Bergé n’est pas neutre, lui qui est le pivot d’une autre manifestation cathodico-charitable, le Sidaction, qui rapporte 5 fois moins que le Téléthon.
Un article de Jean-François Couvrat sur son blog du Monde indique que la collecte de cette manne par l’AFM coûte au moins 20 fois plus que la collecte de l’impôt. Il y a là deux choses qui choquent JusMurmurandi. L’une est évidemment l’inefficacité économique fort justement dénoncée par le blogueur économiste. L’autre est l’espèce de confusion que sa comparaison illustre entre ce qui ressort des obligations de la puissance publique et ce que fait une association. Car il est clair que c’est à l’État qu’il revient de financer la recherche médicale et les soins. Et que donc, en l’espèce, l’AFM se substitue, avec notre argent, aux tâches que l’État fait insuffisamment.
Il en va de même avec l’Impôt de Solidarité sur la Fortune, si improprement nommé, de façon à lui donner une connotation morale. Quelle « solidarité » y a-t-il là? Le contribuable est-il solidaire de toute la France quand son impôt est versé au budget général du pays? Est-il solidaire de chaque fonctionnaire payé avec cet argent? Solidaire avec les emprunts dont il finance les intérêts? Peut-on être solidaire quand on n’est pas volontaire, mais bel et bien contraint? Au moins dans le cas du Sidaction ou du Téléthon, on peut se dire solidaires avec les malades. Encore que, vu l’état des finances publiques, le Budget semble largement aussi malade…
Toujours est-il que Pierre Bergé a fait scandale. Il a osé parler de ce qui doit faire silence. Tout ce qui est charité est, semble-t-il sacré. Un sacré où il n’y a nulle place pour la critique, pour l’amélioration, pour l’efficacité. Un sacré où la valeur morale du but affiché sanctifie tout et tous ceux qui y participent.
De la sorte, l’AFM se vit et veut être traitée comme une véritable vache sacrée, vache pour le lait qu’elle donne généreusement, mais ce parce qu’elle est nourrie et entretenue par tout le peuple. Un peuple qui donne sans poser ni se poser de questions. Un peuple de moutons qui se laisse tondre généreusement, par l’autorité de l’État comme par la pitié larmoyante suscitée par le spectacle des enfants myopathes.
Un peuple de moutons. Comment s’étonner que Bergé veuille les guider?
Identité française….
novembre 23, 2009 on 7:53 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Incongruités, Insolite | 4 CommentsJusMurmurandi a déjà dit que ce n’est pas auprès de M. Besson qu’il faut chercher le vrai débat sur l’identité française. Que celle-ci se forge au fil des évènements réels et non pas de la logomachie de politiciens et d’intellectuels également impuissants.
En particulier, un de ces évènements a été suffisamment médiatisé dans le monde entier pour influer, tant en France que dans le monde, sur notre identité.
Fallait-il que Thierry Henry se dénonce tout de suite à l’arbitre, quitte à risquer que la France ne se qualifie pas, et tout en sachant (1) que les erreurs d’arbitrage font partie intégrante du jeu, (2) que de telles erreurs sont légion, y compris dans des matches d’égale importance, et (3) que de se dénoncer ne garantirait nullement que les Irlandais, adversaires d’un soir, montreraient un égal fair-play?
Le fait que TH ne se soit pas dénoncé fait-il de lui un tricheur?
Le fait que le résultat soit entériné fait-il de la France un pays de tricheurs?
Et s’il s’était dénoncé, et/ou que le matche ait été rejoué avec un résultat inverse, avec, pour résultat, que la France n’aille pas à la phase finale de la Coupe du Monde de football, cela ferait-il du bien à la réputation de la France (quelle honorabilité!) ou du tort (quelle médiocrité footbalistique, quelle naïveté!)?
Un sondage de ce matin montre que les Français sont à 64% un peu honteux de ce la manière dont la France s’est qualifiée, et beaucoup trouvent que l’entraîneur n’est pas à la hauteur.
Bref, se qualifier ne suffit aux Français pour se réjouir, et ils en rejettent la faute sur les dirigeants. Et Thierry se plaint d’avoir été largement abandonné par sa Fédération, pourtant la première bénéficiaire de la qualification, pendant la polémique.
Nous sommes, effectivement, confrontés à une attitude tout-à-fait représentative de l’identité française…
Allégorie bancaire
novembre 18, 2009 on 6:50 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermésVoici un authentique courrier écrit par une dame américaine de 86 ans à son banquier.
Elle se passe de tout commentaire, si ce n’est qu’elle suscite une admiration certaine de la part de JusMurmurandi pour la dame en question.
« Cher Monsieur,
Je vous écris pour vous remercier d’avoir refusé le chèque qui m’aurait permis de payer le plombier le mois dernier.
Selon mes calculs, trois nanosecondes se sont écoulées entre la présentation du chèque et l’arrivée sur mon compte des fonds nécessaires à son paiement.
Je fais référence, évidemment, au dépôt mensuel automatique de ma pension, une procédure qui, je dois l’admettre, n’a cours que depuis huit ans. Il faut d’ailleurs vous féliciter d’avoir saisi cette fugace occasion et débité mon compte des 30€ de frais pour le désagrément causé à votre banque. Ma gratitude est d’autant plus grande que cet incident m’a incité à revoir la gestion de mes finances.
J’ai remarqué qu’alors que je réponds personnellement à vos appels téléphoniques et vos lettres, je suis en retour confrontée à l’entité impersonnelle, exigeante, programmée, qu’est devenue votre banque. A partir d’aujourd’hui, je décide de ne négocier qu’avec une personne de chair et d’os.
Les mensualités du prêt hypothécaire ne seront banque par chèques adressés personnellement et confidentiellement à un(e) employé(e) de votre banque que je devrai donc sélectionner.
Soyez averti que toute autre personne ouvrant un tel pli consiste en une infraction au règlement postal.
Vous trouverez ci-joint un formulaire de candidature que je demanderai à l employé(e) désigné(e) de remplir. Il comporte huit pages, j’en suis désolée, mais pour que j’en sache autant sur cet(te) employé(e) que votre banque en sait sur moi, il n’y a pas d’alternative. Veuillez noter que toutes les pages de son dossier médical doivent être contresignées par un notaire, et que les détails obligatoires sur sa situation financière (revenus, dettes, capitaux, obligations) doivent s’accompagner des documents concernés.
Ensuite, à MA convenance, je fournirai à votre employé(e) un code PIN qu’il/elle devra révéler à chaque rendez- vous. Il est regrettable que ce code ne puisse comporter moins de 28 chiffres mais, encore une fois, j’ai pris exemple sur le nombre de touches que je dois presser pour avoir accès aux services téléphoniques de votre banque. Comme on dit : l’imitation est une flatterie des plus sincères.
Laissez-moi développer cette procédure. Lorsque vous me téléphonerez, pressez les touches comme suit :
Immédiatement après avoir composé le numéro, veuillez presser l’étoile (*) pour sélectionner votre langue.
Ensuite le 1 pour prendre rendez-vous avec moi.
Le 2 pour toute question concernant un retard de paiement.
Le 3 pour transférer l’appel au salon au cas où j’y serais.
Le 4 pour transférer l’appel à la chambre à coucher au cas où je dormirais.
Le 5 pour transférer l’appel aux toilettes au cas où je coulerais un bronze.
Le 6 pour transférer l’appel à mon GSM si je ne suis pas à la maison.
Le 7 pour laisser un message sur mon PC. Un mot de passe est nécessaire. Ce mot de passe sera communiqué à une date ultérieure à la personne de contact autorisée mentionnée plus tôt.
Le 8 pour retourner au menu principal et écouter à nouveau les options de 1 à 7
Le 9 pour toute question ou plainte d’aspect général. Le contact sera alors mis en attente, aux bons soins de mon répondeur automatique.
Le 10, à nouveau pour sélectionner la langue. Ceci peut augmenter l’attente mais une musique inspirante sera jouée durant ce laps de temps. Malheureusement, mais toujours suivant votre exemple, je devrai infliger le prélèvement de frais pour couvrir l’installation du matériel utile à ce nouvel arrangement.
Puis-je néanmoins vous souhaiter une heureuse, bien que très légèrement moins prospère, nouvelle année ?
Respectueusement,
Votre humble cliente. »