Opel, ou petit précis destiné aux donneurs de leçons…

mai 30, 2009 on 9:10 | In Best of, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

A Berlin, Angela Merkel a annoncé son choix pour la reprise d’Opel ce soir.

Ce ne sera pas le fringant Sergio Marchionne à la tête de Fiat, mais le canadien Magna.

Aussitôt les syndicats allemands se réjouissent même si, comme JusMurmurandi l’a écrit dans un de ses articles précédents il s’agit de reculer pour mieux sauter. Car la nécessaire diminution de capacité devra se faire, un point c’est tout.

Mais ce sujet ayant été abordé, c’est pour en exposer un autre que nous avons choisi ce sujet. Car un vrai défi attend Magna, et quelques exemples historiques devraient être de nature à lui rappeler d’éviter d’avoir la « grosse tête ».

Rappelez vous AOM Air Liberté et Lotfi Belhassine qui ne parvint pas à survivre de manière indépendante.

Arrive British Airways, qui sait tout mieux, et va montrer comment on arrive à l’aide de ce cheval de Troie à prendre des parts de marché dans la citadelle historiquement imprenable qu’est le pré carré d’Air France.

On connait la suite. Échec cinglant.

Mais heureusement Swissair, alliée au grand méchant mou pourfendeur de papier des 35heures, le baron Seillières et le groupe Wendel, sait encore mieux que British Airways qui savait mieux. Et va montrer aux Anglais comment il faut faire. Sauf qu’entre une compagnie régulière comme Swissair et une compagnie à prix réduits comme AOM Air Lib’, la compatibilité n’est pas au rendez vous.

Et coûte la peau à Swissair qui du jour au lendemain passe du statut de compagnie exemplaire à entreprise qui n’a même plus l’argent pour faire le plein de kérosène de ses avions. C’est la paille humide, l’humiliation, et la reprise de Swissair par sa filiale Crossair pour former Swiss, tombée depuis dans l’escarcelle de Lufthansa.

Dur pour l’image suisse.

Vous voulez encore un exemple écornant cette fois l’amour propre allemand ?

Regardez Chrysler repris par Daimler (la maman de Mercedes Benz). Même syndrome.

On va leur montrer comment faire, aux Yankees. Ca, c’est sûr qu’ils nous ont montré, mais plutôt comment il fallait ne pas faire.

Et le fonds qui a repris Chrysler à Daimler est un autre Swiss, et plante l’entreprise définitivement.

Sale temps pour les donneurs de leçon.

Ce qui nous ramène à notre premier exemple, au travers des 35 heures.

François Hollande a été un premier secrétaire du PS qui n’a pas remporté les suffrages au crépuscule de son mandat, loin de là, mettant tous les conflits de personnes sous la moquette en particulier. Et ça, comme de donneurs de leçons, le PS n’en manque pas.

Qu’à cela ne tienne, un nouveau premier secrétaire arrive, Martine Aubry, à l’issue d’un vote qui vaut bien tous les houleux conseils d’administration où le administrateurs se font remonter les bretelles par les actionnaires, petits ou grands.

Et que dit la Dame des 35 heures ? Qu’elle va remettre le parti au travail, afin qu’il soit un vrai parti d’opposition, avec des forces de proposition face à un chef de l’Etat qui bouge les lignes dans toutes les directions.

Sauf que Martine a peut être remis le PS aux 35 heures, mais alors cela a dû être comme le Ministère de l’Education lorsque l’on a regardé le temps de travail des fonctionnaires, et constaté qu’ils étaient en fait à…28 heures hebdomadaires et que passer à 35 heures serait en fait une augmentation et non une diminution….

Bref, quel est le programme du PS pour les élections européennes ? Quelles sont ses propositions pour marquer son territoire, par rapport au troisième homme, Bayrou qui gesticule autant que son programme est vide, par rapport à la gauche de la gauche et Mélenchon qui tonitrue pour couvrir la voix du facteur ?

Barrer la route à Nicolas Sarkozy.

Des donneurs de leçon, JusMurmurandi vous le répète…

GM, la mort de l’automobile américaine, et notre avenir

mai 28, 2009 on 11:26 | In Coup de gueule, Economie, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

GM va-t-il déposer son bilan? Il semble bien que oui, les créanciers ayant refusé d’échanger leurs créances contre 10% du capital de la société. L’Apocalypse est donc très probablement pour demain. Mais on aurait tort de regarder cette déconfiture, si symbolique, comme un fait isolé.

Ainsi, aujourd’hui, Visteon a déposé son bilan dans l’indifférence générale. Pourtant ce n’est pas rien, Visteon. C’est un équipementier automobile qui a longtemps été intégré au groupe Ford. C’était alors le deuxième plus gros équipementier automobile au monde, derrière son concurrent Delphi, intégré à General Motors. Lequel Delphi a lui aussi déposé son bilan. Comme Chrysler. Comme GM demain. Comme par hasard…

S’il ne s’agissait que d’une entreprise, il serait facile de blâmer le management. Notez, on peut toujours le faire, c’est tellement plus facile que de gérer à leur place. Ainsi on a tellement critiqué le patron intérimaire d’AIG pour des histoires de bonus qu’il en a marre, et que les chasseurs de tête annoncent qu’il va être quasiment impossible de lui trouver un successeur de bon niveau tant ce poste sera la cible de toutes les critiques politiques, syndicales et autres, sans compter la difficulté de faire le boulot de redressement.

Ceci n’exonère pas le management des sociétés d’automobiles pour autant, qui a largement préféré se réfugier dans des créneaux de marché rentables, les 4×4 et les utilitaires, que de traiter ses problèmes de compétitivité.

Mais là, c’est toute une industrie qui coule. Ce n’est pas le Titanic qui a rencontré un iceberg, mais toute un convoi. Que dis-je, toute la flotte. Un management nul partout à la fois étant peu vraisemblable, quelle peut donc être la cause commune à toutes ces déconfitures? La Chine, bien sûr. L’usine du monde, qui prive l’Occident de tous ses emplois manufacturiers. Sauf que les voitures chinoises sont totalement négligeables à l’échelle mondiale. Ce deuxième bouc émissaire ne convient pas plus que le premier.

Alors, d’où vient le problème? Quels sont les concurrents qui mangent la laine sur le dos de Detroit? Ce sont avant tout les Japonais. Or leur coûts de production sont, en termes de salaires, au moins aussi élevés au Japon que les américains. Ce n’est donc pas une histoire de coûts directs.

Mais l’automobile américaine a depuis toujours été le fief de syndicats puissants et gourmands. Qui ont notamment rendu toute restructuration exceptionnellement difficile, lente et onéreuse. Il fallait même payer, c’est dire, des ouvriers qui ne travaillaient plus depuis des années.

Autre foyer de coûts: la santé. Les coûts de protection aux États-unis ne sont pas seulement les plus élevés du monde, ils continuent leur phénoménale escalade. Et c’est aux entreprises de payer pour la santé de leurs retraités. Ce qui a coûté des dizaines de milliards de dollars aux fabricants de voitures américaines que les Japonais n’ont pas eu à supporter, n’ayant pas de syndicats, ni de retraités en grand nombre à leur charge.

Mais le résultat est que les syndicats américains ont été dans les négociations finales beaucoup plus préoccupés d’obtenir que les droits à la protection santé des retraités soient protégés même en cas de faillite que d’éviter la faillite aux travailleurs actifs. Logique quand on sait qu’il y a beaucoup plus de retraités que d’actifs chez GM par exemple. Effrayant quand on sait que la restructuration consécutive à la faillite et préalable à tout redressement va réduire encore le nombre d’actifs et donc rendre plus écrasant encore le poids des retraités, et donc non concurrentielle la production future, présageant ainsi d’autres désastres.

Une comparaison avec la France est pour le moins curieuse. Les syndicats y privilégient systématiquement les employés actifs par rapport aux chômeurs. C’était emblématique au moment des 35 heures. Si on les avait payé 35 heures, il y avait stabilité des coûts, et partage du travail et des revenus, avec création massive d’emplois (mais pas de richesse). En choisissant de les payer 39 heures, la gauche a privilégié les travailleurs et fait augmenter les coûts, ce qui a conduit les entreprises à pousser la productivité au détriment des emplois devenus plus chers par unité de travail produite.

Le problème, c’est qu’en France les actifs payent pour les chômeurs comme aux Etats-Unis ils payent pour les retraités. Et que donc tout ce qui réduit la base d’actifs sans changer la charge imposée par les inactifs conduit à la catastrophe, dont celle de GM est un exemple. Ceci avant même de prendre en compte la démographie qui fait qu’il n’y aura en 2020 qu’un actif pour un retraité, et que donc la retraite aura des allures non plus d’allocation mais bel et bien de pension alimentaire.

Il est de bon ton aujourd’hui de médire des Etats-Unis qui nous ont exporté leur modèle de capitalisme débridé et leurs subprimes pourris, le tout se combinant pour former les composants d’une grave crise économique. Mais pour autant, ne pas voir les leçons à apprendre de ce pays qu’il est si démagogiquement payant de dénigrer (c’est moins facile, à vrai dire, depuis qu’Obama a remplacé Bush), c’est faire preuve d’autant de cécité que d’aveuglement.

Les salauds et le fric

mai 20, 2009 on 11:00 | In Coup de gueule, Incongruités, International | 3 Comments

1. La mort d’un tueur indemnisée avant ses victimes

On ne se plaindra plus de la lenteur de la justice. Un tueur confesse avoir tué 7 personnes, même si la police le soupçonne aussi dans de nombreux autres cas. Puis il se pend dans sa cellule avec ses lacets de chaussures, qui auraient du lui être retirés. Sa compagne vient de toucher 10.000 euros au titre de préjudice moral pour cette mort de son compagnon « qui n’aurait pas du arriver ». Franchement, c’est déjà limite, comme décision. Mais là où JusMurmurandi est choqué, c’est que les familles des victimes dudit tueur n’ont encore rien touché, l’instruction n’étant même pas close! L’expression « marcher sur la tête » a-t-elle jamais eu plus de sens?

2. Montrer l’horreur pour vu que cela fasse vendre

Le magazine « Choc » vient d’être condamné à être retiré des kiosques. Il publiait une photo d’Ilan Halimi, ligoté aux mains de ses ravisseurs, parmi lesquels se trouve d’ailleurs le photographe. Le juge a estimé qu’il y avait offense à la mémoire de la victime, et douleur insupportable infligée à la famille, sans contrepartie évidente offerte au public. L’avocat du magazine a plaidé le plus sérieusement du monde le droit à informer, et proteste que le jugement constitue un dangereux précédent de restriction des droits de la presse. Les journalistes n’ont-ils aucune vergogne? Tout est-il bon pour faire du fric? Comment se regardent-ils en face après une pareille saloperie? Et comment le magazine a-t-il obtenu cette photo. Plus exactement, qui l’a lui a vendue? Un membre de la bande? Un policier? Un magistrat? On ne sait pas. Mais un salaud à coup sûr.

3. Marchands d’enfants, marchands du Temple

L’Eglise catholique irlandaise gérait des orphelinats par lesquels sont passés quelques 35.000 enfants en presque 60 ans. Des enfants qui étaient mis au travail forcé dans des fermes, un travail dont le salaire allait à l’Église… Comme si cela ne suffisait pas, un rapport vient d’établir le caractère généralisé de la maltraitance physique, morale, psychologique et sexuelle dont de nombreux enfants ont été victimes. Un millier d’entre eux se sont plaints de violences sexuelles. Ce qui choque le plus, c’est que ce rapport, dont l’établissement a pris 9 ans -une paille- condamne avec la plus grande fermenté les abus, ainsi que le silence qui a protégé l’Église contre tous ceux qui ont tenté de dénoncer les abus. Silence de l’Église elle-même, mais aussi des autorités irlandaises. Mais ce rapport garde les noms des salauds sous silence, et aucune poursuite pénale ne sera engagée! Une victime se lamente qu’il lui aura fallu revivre son calvaire pour témoigner de ce qui lui était arrivé. Et à quoi bon si cela n’aura servi à rien, les coupables restant impunis parce que même pas poursuivis? l’Église aurait-elle de son côté oublié que la condition du pardon est la contrition et le repentir du coupable? Or elle a tout fait, y compris des recours en justice, pour tenir secrets les noms desdits coupables. De quoi rendre irrecevables les excuses et regrets de ses dirigeants. Sans parler de son autorité morale quand elle prêche aux hommes en matière de sexualité…

Manière de conclusion: La justice, la presse, l’Église sont 3 des institutions qui, chacune à sa manière, sont censées aider le citoyen à mener une vie qui en vaille la peine. JusMurmurandi ne peut que plaindre leurs victimes, qui peuvent à bon droit s’estimer trahies. N’étant pas une certaine figure de la vie politique française, nous n’allons pas demander pardon pour ces trahisons, au centre desquelles se trouve l’argent. Mais comment ne pas avoir le cœur serré en pensant à la mère d’Ilan Halimi voyant exposée la photo de son fils martyre, aux parents des victimes dont le tueur est maintenant une victime plus importante qu’eux, ou aux enfants martyrisés par une Église pour qui amour et pardon signifiaient amour de l’argent et pardon de ses propres crimes?

Jalons économiques

mai 19, 2009 on 6:45 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

1. La Chine, toujours la Chine

Déjà en janvier la Chine passait un jalon important, en devenant, l’espace d’un mois, le premier marché automobile du monde, montrant ainsi qu’elle est beaucoup plus qu’une usine destinée exclusivement à l’exportation. Aujourd’hui, la Bourse de Shanghai a dépassé la Bourse de Londres en termes de capitalisation boursière. Alors, certes, on pourra dire que la City de Londres travaille sur beaucoup plus de titres que seulement ceux cotés à Londres, et que les cours à Shanghai ont beaucoup à voir avec le goût très prononcé des Chinois pour toutes les formes de jeu. Mais quand même, Shanghai devant la City…

2. L’argent pas cher

Hier le taux du marché du crédit interbancaire a atteint un plus bas historique (depuis sa création en 1986), à quelques 0.785%. Pour mémoire, au plus fort de la crise financière de fin 2008, il était plutôt à 4,785%. Le crédit interbancaire est donc ultra bon marché. Ce qui dit 2 choses: il n’y a plus de crise de confiance entre banques, le spectre de l’effondrement est, pour le moment, aux abonnés absents. Et aussi que, pour ceux qui veulent investir, le coût du crédit est au plus bas. Comme tous les prix ont baissé, depuis celui des voitures et de l’immobilier jusqu’à celui des entreprises, acheter quand cette baisse aura atteint son maximum (et les prix leur minimum), réservera de très bonnes affaires. Le tout étant de ne pas se tromper sur le calendrier…


3. Le prix du lait

Les cours du lait viennent de toucher un point bas, à 205€ pour 1000 litres. Les producteurs sont furieux et désespérés, et ils font appel à l’Etat, y compris avec violence, pour les sortir de cette situation très pénible. Et incriminent les mécanismes de fixation des prix, à revoir selon eux, pour revenir au « bon vieux temps ». Mais JusMurmurandi a oublié de perdre la mémoire et se souvient que, si la baisse est historique, c’est parce qu’auparavant, les prix avaient été poussés comme les matières premières, à des hauteurs sans précédents (378€ en janvier 2008). Et là, que disait la profession, par la voix de Chantal Cor, de la FDSEA? Que la hausse était « historique », mais « légitime et inévitable ». Où était donc la critique des mécanismes de fixation des prix? Et pourquoi cette hausse « inévitable » s’est-elle transformée en baisse « évitable »?
Accessoirement, on a bien vu les prix des produits industriels dérivés du lait (laitages, fromages, yaourts) flamber en 2007 dans la grande distribution. Y compris très au delà de ce que la seule hausse du lait entraînait mécaniquement Qui les a vu s’effondrer en 2009? Parodiant la chanson, on ne peut que dire  » Ah ! Ah ! Ah ! Oui, vraiment, le consommateur est bon enfant !.. »

La reprise?

mai 17, 2009 on 5:47 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

La schizophrénie est censée être une maladie. Quand une personne a une personnalité dont deux facettes au moins sont si éloignées que cela finit par faire une double personnalité, et que la réalité tombe en morceaux. La schizophrénie est une maladie grave, avec des comportements imprévisibles, irrationnels et violents.

Tel est pourtant le sentiment qu’on a en regardant la bourse et le prix des matières premières. Les bourses mondiales ont repris du poil de la bête ces dernières semaines, tant et si bien que certaines sont repassées « dans le vert » pour la totalité de l’année 2009. Imaginez, le monde connaît une crise économique d’une gravité peut-être sans précédent depuis les années 30, si tant est qu’on en ait vu le contour complet, et, pendant ce temps, la bourse ne baisse pas, voire monte un peu.

Vous avez dit imprévisible?

Quant aux matières premières, leurs cours remontent comme si nous étions en 2006-2007. Le pétrole, par exemple, a touché les 60$ le baril tandis que les cours des métaux ont pris plusieurs dizaines de pourcents.

Vous avez dit irrationnel?

Maintenant, transposez-vous dans la peau de M. ToutleMonde. Il voit les milliards que l’Etat n’a censément plus apparaître par miracle pour être envoyés aux banques nécessiteuses. Il voit les emplois disparaître par centaines de milliers et l’épargne par centaines de milliards.

Certes, on lui expliquera doctement que ce qui pousse ainsi à la hausse marchés et cours, c’est l’espoir, l’anticipation de la reprise, et que, justement, les marchés anticipent dans les cours d’aujourd’hui la reprise de demain ou d’après-demain.

Mais M. ToutleMonde se demande comment il est possible que banquiers et boursiers, les premiers responsables, d’après lui, de la crise économique, puissent retrouver les chemin du profit, de la plus-value, et ne nous faisons pas plus d’illusions que lui, des stock-options, des bonus et des Porsche, quand son monde à lui, ToutleMonde, continue de foutre le camp par pans entiers à coups de fermetures et de faillites.

Vous avez dit violent?

Alors, en attendant, vous faites quoi quand votre patron vous demande une baisse de salaire quand les cours de bourse remontent, et les prix de l’essence aussi?

Alors, c’est sûr, la reprise viendra un jour. Quand, on ne sait pas trop. Mais elle finira bien par arriver, comme toujours. D’ici là, il faudra vivre avec des banques qu’il aura fallu sauver et qui font des milliards de profit dans la foulée tout en refusant de prêter parce que « c’est la crise, alors on ne peut pas prendre de risques, vous comprenez ».

Essayons juste de survivre sans devenir fous…

Le meilleur opposant à Nicolas Sarkozy ??

mai 16, 2009 on 8:32 | In Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, Europe, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

Selon un récent sondage, François Bayrou serait jugé par les Français comme étant le meilleur opposant au Président de la République.

Ayant écrit un récent pamphlet intitulé « Abus de pouvoir », voulant probablement s’inspirer du « Coup d’Etat permanent » de François Mitterrand dans lequel celui-ci se demandait si De Gaulle était le Caudillo, le Duce ou le Führer (pour ensuite se faire élire avec la même Constitution…), le Béarniais est l’invité du JT  de France 2.

Interrogé par David Pujadas sur ses propositions en dehors de son opposition frontale à Nicolas Sarkozy, on écoute avec intérêt que sur les 300 pages de sa philippique, il y consacre, sans rougir, huit à ses propositions de gouvernement de la France, comparant la brièveté/concision de ses idées aux deux pages de la « Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen »….

Si c’est cela le meilleur opposant…


Quand tout se résume à l’argent…

mai 15, 2009 on 6:48 | In Best of, Coup de gueule, Economie, Incongruités | Commentaires fermés

L’économie française est en crise, des centaines de milliers de salariés connaissent le chômage, des millions le redoutent, des dizaines de milliers de chefs d’entreprise se battent désespérément avec une demande aux abonnés absents qui risque de les ruiner totalement

Certains segments de l’économie, et c’est fort heureux, ne sont pas touchés du tout. Ainsi toute la fonction publique, ou la santé

Cette crise est perçue, et, au plan mondial c’est largement vrai, comme ayant été d’origine bancaire, les banques ayant pris des risques fous avec l’argent des autres, leurs actionnaires, et aujourd’hui les contribuables. Aux banques s’ajoutent tout le reste du secteur financier, assureurs, capital risqueurs et hedge funds

Le moteur de cette crise, et notamment ce qui a poussé les acteurs financiers à ces prises de risque aujourd’hui si lourdement perdantes est la rapacité des individus à la recherche frénétique de rémunérations toujours plus importantes. Patrons, gestionnaires des fonds, traders n’avaient plus ni limites, ni modération.

Conséquence, les pertes abyssales s’accumulent, l’économie mondiale cale, l’angoisse monte, l’emploi plonge

Vous vous demandez: mais pourquoi JusMurmurandi nous débite-t-il ces évidences?

Travelling avant, en ce beau mois de mai.

Les banques mondiales, sauf exceptions, et assez rares encore, annoncent pour le premier trimestre 2009 de plantureux bénéfices. Milliards par ci et milliards par là. Symbole évident de leur rétablissement, non?

Pendant ce temps, les entreprises industrielles subissent des pertes massives, causées non par une mauvaise gestion, mais par des baisses de chiffre d’affaires qui flirtent souvent avec la barre des -25%, ce qui représente un vrai cataclysme.

Ce qui pousse JusMurmurandi à poser deux ou trois questions de simple bon sens

Pourquoi, si la crise mondiale a été causée par les banques, elles-même en crise, leur rétablissement ne rétablit-il pas celui de toute l’économie?

Pourquoi, si les marchés des entreprises non financières s’effondrent, avec les pertes résultantes, les marchés des banques ne s’effondrent-ils pas, leur permettant de sortir des profits importants en pleine tourmente économique?

Pourquoi les acteurs économiques relativement protégés demandent-ils à bénéficier d’avantages supplémentaires au moment où leur protection est déjà un avantage formidable?

Pourquoi, alors que souffle la tempête de la crise, tout le monde ne parle-t-il que d’argent, et personne de solidarité, d’éthique, de morale ou d’intérêt général?

Pourquoi, alors que la situation du plus grand nombre est atteinte ou menacée, n’entend-on qu’une seule clameur: « et moi? et moi? et moi? » et qu’un anathème sur les avantages des autres?

Les réponses à ces questions simples sont tellement violentes, jettent une lumière si crue sur notre société, et notamment que ceux qui ont représenté des « valeurs » sur l’échiquier politique ont remplacé l’épithète « morales » qui les qualifiait par « financières », que JusMurmurandi ne se sent pas le courage de les publier.

Plus désespérant encore, tous n’attendent qu’une chose: que la fin de la crise permette à la situation de redevenir « comme avant », avec, de préférence de solides et définitifs avantages arrachés au passage…

Oui, c’est la crise. Mais ses aspects financiers ne sont-ils pas que l’aspect le plus visible et le plus facile à réparer?

Inspecteur des Finances ou Inspecteur…. du Travail ?

mai 14, 2009 on 7:53 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

Le rapport d’activité 2008 de la Halde remis par son Président à Nicolas Sarkozy  est très intéressant.

Car s’il met en lumière le fait que cette haute autorité a été saisie beaucoup plus souvent que l’année précédente (+29%), plus de la moitié de ses requêtes n’ont pas été suivies d’effet pour cause d’irrecevabilité.

Là où JusMurmurandi est toujours aussi « amusé », c’est lorsqu’il lit les déclarations de Louis Schweitzer publiées dans un quotidien économique aujourd’hui.

Il affirme ainsi que « dans les PME, il y a encore à faire ».

M. Schweitzer a donc déjà oublié qu’il y a encore quelques semaines il était Président de Renault, certes pas une PME…et qu’il avait comme bilan social, entre autres, une fermeture d’usine particulièrement virulente.

Mais pas en France bien sûr, en Belgique, à Vilvoorde.

Ou encore que l’établissement modèle censé être représenté par le Technocentre de Guyancourt, et dont il fut le parrain, engendra des suicides qu’il semble avoir bien vite oubliés.

Alors vouloir donner des leçons de ressources humaines aux PME, ma foi, voilà qui ne manque pas de toupet.

Le clou, c’est qu’il est prévu que la Halde puisse faire des « descentes » dans les entreprises, comme les douanes par exemple. (Et au passage, on rajoute encore une couche de bureaucratie, spécialité française, pour encore un peu ralentir, entraver les efforts des Français qui travaillent.)

Car le Président de la Halde n’a pas de supérieur hiérarchique, un peu comme l’inspecteur du travail ne répond qu’au Ministre du Travail et pas au Directeur du Travail.

Louis Schweitzer est issu de l’ENA, Ecole Nationale d’Administration et en est sorti « dans la botte » (à l’époque il y avait encore un rang de sortie).

Il a donc choisi le corps d’élite, l’Inspection des Finances, ce qui lui permit d’accéder à des postes ministériels importants (il fut ainsi Directeur de cabinet de Laurent Fabius pendant ses trois ministères durant le premier septennat de François Mitterrand).

Finira t il simple inspecteur du travail ?

Les enfoirés ou comment le citoyen lambda subit le terrorisme syndical

mai 13, 2009 on 6:33 | In Best of, Coup de gueule, Economie, France, Poil à gratter | 2 Comments

Les Enfoirés c’était pour la bonne cause, avec Coluche et ses restos du coeur.

Ici, c’est dans le glauque, avec un e minuscule, des employés d’une entreprise publique qui coupent le courant de manière arbitraire, que ce soit pour des foyers individuels ou des entreprises.

Hier, 15.000 personnes se sont brutalement trouvées sans courant dans l’ouest parisien.

Peu importe les personnes bloquées dans les ascenseurs, les entreprises privées de moyens de communication, tout est bon pour (se) manifester.

Et réclamer quoi ?

Des augmentations de salaire, des bonus.

On se croirait dans les milieux de la finance, on est à l’EDF.

Il est vrai que la conjoncture est tellement bonne que les entreprises peuvent se payer le luxe de s’arrêter une heure et demi en pleine matinée au bon vouloir des excités….

Alcatel, sous la férule du sinistre Serge Tchuruk qui l’envoya sur le sable, avait promis une entreprise sans usine.

A envoyer de tels messages aux entreprises privées, et à laisser un terrorisme syndical sévir impuni tandis que le Président de la République recevait aujourd’hui des auto-entrepreneurs (!), on prend la voie d’une France sans entreprise.

Cheese

mai 12, 2009 on 7:32 | In Best of, C'est ça, Paris?, Coup de gueule, France, Insolite, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Cheese est ce que l’on dit aux enfants anglo saxons pour qu’ils sourient lorsque l’on souhaite les prendre en photo.

C’est aussi le mot qui signifie fromage en Anglais.

Et lorsque l’on voit le déballage qui a lieu outre Manche, on a bien l’impression que la deuxième  signification gagne à être connue.

Car un journal, le Daily Telegraph, est allé jusqu’au fin fond des allées du pouvoir pour sortir les notes de frais des parlementaires britanniques en mettant la main sur un disque contenant l’ensemble des déclarations fiscales des Membres du Parlement de Sa Gracieuse Majesté depuis 2004.

On lit une liste qui faire monter la colère dans les chaumières au moment où la crise bat son plein, amplifiée par la baisse massive de la livre sterling vis à vis des autres devises majeures que sont l’Euro et le Dollar. Et par conséquent appauvrit les citoyens britanniques qui achètent des produits étrangers ou veulent se rendre en voyage en dehors de Grande Bretagne.

2.300£ pour faire remplacer un tuyau sur un court de tennis privé, intervention d’un électricien à domicile pour un remplacement d’une ampoule à 90£ ou encore 30.000£ pour assurer la protection de l’épouse de l’écrivain Ken Follett qui avait été agressée près de son domicile, tout est bon pour être mis sur la note de frais.

On comprend que ce fromage ne fasse rire ou sourire personne au pays du flegme…

En parallèle, il faut savoir que le montant de l’indemnité parlementaire, et d’environ 70.000£, ne représente que la moitié des frais que chacun se fait rembourser tous les ans.

Pour ceux d’entre vous qui auraient eu la « joie » d’avoir un contrôle fiscal, il ou elle sait que le fait d’avoir des frais deux fois plus élevés que le revenu équivaut à un redressement immédiat pour dissimulation de revenu. Mais bon quand on est parlementaire….

Un des abus les plus excessifs c’est le fait de changer la nature de domicile principal ou secondaire entre plusieurs maisons ou appartements qu’ils possèdent afin de pouvoir diminuer ses impôts car une partie des frais de rénovation peut justifier d’une baisse de la charge fiscale à hauteur de 35.000£ en Grande Bretagne.

Un peu comme d’autres, en France, dans le Béarn, appellent ferme ce qui devrait s’intituler haras et se permettent ainsi d’échapper à l’ISF…

Mais il est vrai que notre presse hexagonale, pour l’essentiel anti sarkozyste, est tellement occupée à lancer l’hallali en permanence contre tout ce que fait, dit ou ne fait pas ou ne dit pas Nicolas Sarkozy qu’elle en oublie de « soigner » le pouvoir législatif.

Le plus délicieux, dans ce brouhaha anti sarkozyste « quasi obsessionnel » comme le qualifie le socialiste Manuel Valls, n’est il pas alors d’entendre ce malheureux Julien Dray parler de « lynchage médiatique » pour la publication de ses dépenses avec sa carte de crédit qui se montent à de centaines de milliers d’Euro ??

Gordon Brown, lui, a préféré présenter ses excuses au nom de la classe politique. Et les parlementaires britanniques commencent à rembourser leurs frais abusivement perçus. C’est déjà ça.

PAC = Politique Agricole Commune ou Piège A Cons ???

mai 11, 2009 on 5:58 | In Coup de gueule, Economie, Europe, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermés

Mise en place en 1962, la Politique Agricole Commune est destinée au sein de la Communauté européenne naissante de soutenir l’agriculture, de lui permettre de se moderniser afin d’être plus compétitive face à la concurrence, américaine par exemple

Mais c’était en 1962; et les choses ont bien changé depuis.

Sous la pression de l’Union Européenne, 26 des 27 pays (l’Allemagne a décliné l’invitation…)  qui la composent ont accepté de révéler la liste des principaux bénéficiaires de cette manne (=vos impôts) totalisant….50 milliards d’Euro

Sur l’ensemble des subventions, 700 privilégiés ont reçu plus de 1 million d’Euro, le pompon revenant à la société italienne Italia Zuccheri pour un montant total de 140 millions.

Donc on découvre avec intérêt qu’il ne s’agit pas uniquement d’agriculteurs, mais également d’entreprises.

Pour ce qui concerne les agriculteurs, JusMurmurandi reste sans voix qu’ils puissent recevoir de tels montants qui se montent à des millions d’Euro.

Et pour les entreprises (qui incluent des banques(???), JusMurmurandi est de nouveau pantois en écoutant la justification officielle bruxelloise expliquant qu’il s’agit, dans certains cas, de paiements uniques afin d’aider les réductions de capacités. Cas unique dans l’industrie.

On ne voudrait même pas imaginer ce que l’industrie automobile européenne, aujourd’hui à genoux, pour réduire ses capacités… Sans parler des autres pans de l’économie, pris dans la nasse du ralentissement économique et qui se trouvent eux aussi face à une surcapacité, au moins momentanée.

Dans la dernière scène du « Grand Blond à la Chaussure Noire », Bernard Blier entend avant de mourir la réponse de celui qui vient de le mitrailler pour savoir qui est vraiment le Grand Blond: « C’est un piège à cons, Monsieur ».

Il semblerait que l’on ait droit à un remake, autrement moins drôle.

La liste détaillée se trouve ici:

http://spreadsheets.google.com/pub?key=r5pIfU8L2VbV3FC8Ty684ZA&gid=1

Libertés, libertés…(2)

mai 6, 2009 on 7:13 | In Coup de gueule, France, Incongruités | Commentaires fermés

La gauche et l’opposition à Sarkozy ont massivement signé une pétition de soutien au site Internet Mediapart, qui est traîné en justice par François Pérol et les Caisses d’Epargne. Cette pétition, signée entre autres par Ségolène Royal, François Bayrou, Martine Aubry, Daniel Cohn-Bendit, Marie-George Buffet, Olivier Besancenot (on ne peut que s’interroger que l’absence parmi les signataires de Dominique de Villepin, qui en matière d’opposition à Sarkozy, est un maître), déplore le « harcèlement judiciaire » que constitue cette plainte en diffamation, qui fait suite à 10 autres portées l’année dernière par la banque contre le site. Elles soulignent le « mauvais coup contre la liberté de l’information ».

JusMurmurandi voudrait rappeler à cette gauche l’usage qu’elle fait elle-même des tribunaux quand la presse lui déplaît. Notamment Ségolène Royal, quand elle attaque la presse pour lui avoir prêté des propos particulièrement durs à François Hollande au moment de leur séparation, ou pour avoir publié des photos de son nouveau couple.

Cette gauche se voilerait-elle la face pour ne pas voir que tout ce qui est publié n’est pas vérité d’Evangile? Comme un certain SMS de Nicolas Sarkozy à son ex-femme Cecilia « dévoilé » sur le site Internet du Nouvel Observateur? Sauf qu’il n’a jamais existé… Le site Mediapart a été créé et est animé par Edwy Plenel, qui fut gravement mis en cause dans un libre appelé « la face cachée du Monde », qui alléguait qu’il avait, disons, « pris des libertés » avec la vérité. Est-ce cette liberté qu’ils appellent liberté de la presse? Et le Monde, dont Plenel était le cheville ouvrière rédactionnelle s’est-il privé d’attaquer le livre et ses auteurs en justice?

Cette gauche aurait-elle oublié qu’une presse sans frein ni contrôle judiciaires peut faire des ravages? Aurait-elle oublié Roger Salengro?

Libertés, libertés… (1)

mai 6, 2009 on 6:54 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités | 4 Comments

Une liste d’artistes de gauche (oui, je sais, c’est presque un pléonasme) déplorent que la gauche politique s’apprête à voter contre la loi HADOPI. Comme cette loi a pour but de lutter contre le pillage de ces artistes par un téléchargement gratuit et illégal de leurs œuvres, on les comprend.

Un artiste qui gagne de quoi vivre gagne aussi sa liberté d’expression. Un artiste qui meurt de faim n’est plus ni artiste, ni libre, ni de gauche. Ce n’est plus qu’une victime des pirates du Net.

Et la liberté de chanter, de jouer, de tourner, de critiquer, et d’en vivre, c’est aussi une part essentielle de notre liberté, si chère -en paroles au moins- aux « forces de gauche ».

Les hommes et femmes politiques de gauche auraient-ils tous oublié ce qu’ils doivent aux chanteurs de gauche, aux cinéastes de gauche, aux écrivains de gauche, aux pamphlétaires de gauche? Oublient-ils comment on appelle les sociétés qui ne font pas aux artistes des conditions de vie acceptables?

Tout cela parce que les internautes pirates sont des électeurs et de futurs électeurs? Ou parce que s’opposer à Sarkozy est plus important que soutenir l’art et la liberté?

Amusant de voir la droite se placer en défenseur des arts et des valeurs, et la gauche en apologue du laisser-faire économique.

SMS, danger ?

mai 3, 2009 on 8:18 | In Coup de gueule, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermés

On se souvient avec émotion d’un certain SMS (de l’Anglais Short Message Service devenu par abus de langage publicitaire TEXTO in French) que le Président de la République aurait envoyé à sa future ex seconde épouse, aujourd’hui Me. Attias.

Cela avait fait les choux gras d’une certaine presse, en l’occurrence le Nouvel Observateur, et repris cora publicem par les confrères.

Depuis aujourd’hui, JusMurmurandi est en mesure de vous révéler le comment du pourquoi.

En effet, selon nos sources un habitant de la belle ville d’Abbeville dans la Somme se serait retrouvé en garde à vue pour avoir lui reçu un SMS au contenu….inquiétant.

Ayant reçu un téléphone de prêt par son fournisseur d’accès, le message contenait « pour faire dérailler un train, t’as une solution ».

Et le brave homme de se retrouver illico en garde à vue pour 24 heures, au nom du « principe de précaution »….

Pourquoi ? Eh bien tout simplement parce que le contenu de nos messages est filtré et analysé par les Orange et autres SFR, qui informent les autorités en cas de contenu potentiellement dangereux.

On imagine donc parfaitement que quelqu’un chez Orange (dont on suppose que c’est le fournisseur de l’Elysée) a informé….la presse.

Bref, nous sommes tous écoutés, et potentiellement jetés au cachot ne serait ce que pour 24 heures uniquement en s’appuyant sur les supputations d’un quelconque filtre humain ou électronique.

A ce train là, cela risque de devenir rapidement dangereux de continuer à murmurandi sur ce blog…..

Adecco ad hoc et Pôle Contre-Emploi

avril 28, 2009 on 7:01 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

La situation est simple: il y a aujourd’hui une forte augmentation du chômage en France. De ce fait, il faut plus de gens pour « traiter » les chômeurs. Les inscrire, les recevoir, les conseiller, les aider à retrouver un emploi, leur verser des indemnités. Ce sont les missions confiées à ce qui s’appelaient l’ANPE et les ASSEDIC, aujourd’hui fusionnées dans Pôle Emploi.

Comme il y a, donc, une forte augmentation du nombre de chômeurs, il y a une forte augmentation de la charge de travail à Pôle Emploi, qui n’est pas en état de l’assumer. D’où des personnels surchargés, des dossiers et des gens en attente, bref l’Administration sous son mauvais visage, tant pour ses employés que pour les administrés.

Dans le même temps, s’il y a plus de chômage, c’est qu’il y a moins d’emploi, comme eût dit M. de la Palice. Et quand il y a moins d’emploi, les premiers à en pâtir sont les emplois intérimaires, dont la suppression ne coûte quasiment rien, à la différence d’un plan social et de licenciements. De ce fait, les agences d’intérim, face à un marché en baisse de quelques 40%, ont des personnels notoirement sous-employés.

C’est là qu’intervient François Davy, Président de la société d’intérim ADECCO, et c’est aussi simple que 2 plus 2.

Les personnels des sociétés d’intérim connaissent bien le marché de l’emploi et les entreprises, puisque placer des gens est leur gagne-pain quotidien. Pôle Emploi n’a pas assez de personnels pour tenter de placer tous les demandeurs d’emploi. Adecco et ses confrères ont trop de gens par rapport au travail à réaliser.

D’où l’idée de François Davy que Pôle Emploi « fasse appel » (vous noterez le recours aux guillemets) aux sociétés d’intérim pour les aider à placer plus de demandeurs d’emploi.

Ce qui aurait en outre l’avantage d’éviter que ces sociétés d’intérim ne recourent à des plans sociaux massifs pour s’alléger de leurs propres personnels inoccupés.

C’est du bon sens à l’état pur.

Çà n’a donc aucune chance d’arriver. Ou, au mieux, trop tard, compte tenu du nombre incalculable d’obstacles à surmonter, corporatistes aussi bien qu’administratifs.

Les syndicats de personnels de Pôle Emploi qui hurleraient à la privatisation déguisée et rampante de leur métier, aux cadeaux faits aux patrons, à la casse du service public. Les personnels eux-mêmes qui ne voudraient surtout pas qu’on leur enlève leur surcharge qui leur permet de se plaindre, de n’être pas responsables du chaos et de négocier, le moment venu, des avantages sonnants et trébuchants. La gauche qui démontrera le manque de moyens pour ce service vital, et dénoncera la catastrophique fusion ANPE ASSEDIC. Et surtout, personne n’a envie que qui que ce soit puisse comparer les performances du service public (Pôle Emploi) avec celles du privé (sociétés d’intérim).

Si vous vous demandez quel est donc le mal français, en voici un bon exemple.

Dans le même temps, l’Administration Obama mène tambour battant la tentative de restructuration de l’automobile américaine. Il faut obtenir des concessions des syndicats en contre-partie d’actions de Chrysler et GM, et donc transformer les ouvriers en actionnaires. Il faut transformer les créanciers en actionnaires, en contrepartie d’abandons de créances. Le tout largement financé par de l’argent public. Le mélange des genres est complet, dans l’espoir de servir l’intérêt général.

L’intéret général aux USA, censément ultra-libéraux, et les intérêts catégoriels en France, théoriquement détentrice d’un modèle social exceptionnel et compassionnel?

JusMurmurandi compare et pleure.

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