Grève ou trève de charité?

mars 10, 2010 on 11:38 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermés

Une grève a eu lieu hier. Les employés manifestent devant l’entrée du siège, à la veille de négociations « décisives ».

La déléguée CGT indique que « la direction nous parle maintenant plus d’objectifs chiffrés que des gens que nous accueillons », ce qui provoque un « raz-le-bol général ».

Les revendications: une meilleure rémunération, de meilleurs conditions de travail, et plus de reconnaissance du travail accompli.

Un tableau connu, des thèmes rebattus. Vous pensez à la grève des personnels de la Justice (ou autre segment de la fonction publique) qui ne veut pas de ce qu’ils appellent une casse du service public.

Vous avez tout juste. Sauf que c’est de la Fondation Emmaüs qu’il s’agit, et de ses 500 salariés. Vous savez, celle qu’a fondée l’Abbé Pierre.

Est-il besoin d’en dire plus?

Comment jouer à « pigeon vole » avec l’argent des contribuables

mars 9, 2010 on 7:39 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Les comptes annuels d’EADS ont viré au rouge. Vous me direz, quoi de plus normal en ces temps de crise, que d’avoir perdu de l’argent? Mais EADS dispose, fait rarissime, d’un carnet de commandes de 6 ans pour sa filiale principale, Airbus, ce qui limite les turbulences dues aux fluctuations du marché.

Les pertes d’EADS trouvent pourtant leur source chez Airbus, mais côté militaire, avec le programme d’avion de transport militaire, dénommé A400M. Ce programme en est à 3 ans de retard et 5 milliards d’euros de surcoût, et la part de celui-ci qu’EADS a acceptée de prendre en charge est à l’origine de la perte.

Qu’est-ce qui a fait déraper à ce point le programme? Au-delà des accusations sempiternelles de manque de suivi et de co-ordination entre entités nationales différentes d’Airbus, il semble que les responsabilités soient avant tout dues au cahier de charges. Plutôt que d’acheter des avions américains existants, les C130J et C17, les Européens ont voulu donner sa chance à Airbus de pénétrer ce marché nouveau pour lui et riche de promesses de ventes à l’export.

Mais, pour accepter ce risque d’un avion nouveau dans une activité nouvelle dans ce segment de marché, les clients ont demandé un produit révolutionnaire. Des turbo-propulseurs géants, sans précédent pour leurs constructeurs imposés à Airbus (un autre consortium, franco-allemand celui-là). Une certification civile, sans précédent pour un avion militaire. Un avion à hélices pour décoller très court d’aéroports de fortune, mais volant aussi vite d’un avion à réaction. Bref un empilage de caractéristiques sans précédent, qui fait ressembler le cahier de charges plus à une lettre au Père Noël qu’aux prémisses d’un programme devant se dérouler sans anicroches ni mauvaises surprises.

Mais les deux parties, EADS et États ont signé et on connaît la suite. Tout cela pour avoir un avion européen plutôt qu’américain.

Le même jour où EADS extériorise ces pertes, il annonce, avec son partenaire Northrop-Grumman, ne pas répondre à l’appel d’offres de l’armée de l’air américaine pour remplacer ses avions ravitailleurs. Une absence qui laisse le champ libre à Boeing pour un marché de 35 milliards de dollars. Marché qui a déjà toute une histoire, puisque Boeing l’avait déjà emporté une première fois, avant de voir son succès cassé pour une vilaine affaire de corruption. L’itération suivant de cet appel d’offres avait été remportée par Northrop et Airbus contre Boeing, car l’offre européo-américaine reposait sur une version ravitailleur de l’A330 beaucoup plus moderne que le Boeing 767 offert par l’américain. Lequel marché fut lui aussi cassé sur protestation de Boeing, pour cause de non respect de la procédure par l’US Air Force.

Un nouveau cahier de charges fut élaboré qui, selon le tandem gagnant, est taillé sur mesure pour faire gagner l’avion plus petit, plus vieux et moins cher de Boeing, car il ne tient pas compte des avantages de taille et de modernité qui avaient fait la différence au tour précédent.

Pendant ce temps-là, les avions ravitailleurs existants continuent de vieillir, et les remplacer devient d’une urgence brûlante, certains ayant plus de 50 ans de vol.

C’est pourquoi un cahier de charges déséquilibré entrainant le retrait d’un des deux candidats a toute chance d’éviter des protestations qui eussent été inévitables en cas d’un troisième duel. On peut donc penser que cette fois-ci l’Air Force aura ses ravitailleurs.

Et comme le Boeing 767 a volé pour la première fois en 1981, tous peuvent espérer que 30 de bons et loyaux services auront permis de déverminer le programme, au rebours de l’A400M. Sauf qu’évidemment les notions de performance extrêmes et sans précédent qui fleurissent dans le cahier de charges de l’avion européen ne figurent qu’une fois dans l’avion américain. C’est qu’il est sans précédent de voir les forces armées US s’engager pour des décennies avec un produit si vieux que plus aucune compagnie civile n’en veut.

Tout ça pour éviter d’avoir un avion à base européenne. En ces temps de chômage américain qui touche 10% de leur population, on peut comprendre les politiciens américains. IL faut dire aussi que, si Boeing n’avait pas gagné, il n’aurait plus eu un seul programme majeur au sein de l’USAF, ayant perdu face à Lockheed les appels d’offres pour le F22 et le F35, et son C17 étant en fin de programme. Donc le Pentagone fait avec l’avion ravitailleur, un jeu de politique industrielle. Sauf que, comme d’habitude, on bouche les trous aujourd’hui et on en creuse de plus grands pour demain avec des ravitailleurs dépassés avant même que d’avoir été livrés.

On peut se demander comment la logique si simple qui eût consisté à ce que les Européens achètent des avions de transport militaires américains existants, satisfaisants, et peu chers, et qu’en contrepartie les Américains achètent des ravitailleurs européens modernes et efficients a échappé à tant de gens prétendument intelligents.

Le problème, c’est que c’eût été sans précédent.

Et en attendant, les contribuables des deux côtés de l’Atlantique, une nième fois grugés, pourront toujours jouer à « pigeon vole ». A400M vole? Pas encore. 767 vole? Oui, encore et encore. Contribuable vole? Non, contribuable est volé…

Pour preuve? 24 heures après le renoncement franco-américain, le projet français d’acheter des drones américains Predator B plutôt que les Talarion d’EADS est déjà critiqué…

Qui doit payer?

mars 7, 2010 on 7:38 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

L’Islande revient sur le devant de la scène financière mondiale. Un référendum a eu lieu sur l’approbation ou non par les islandais du financement par leurs impôts du remboursement des déposants anglais qui avaient fait confiance à une épargne islandaise très rémunératrice, le plan « Icesave ».

Lequel plan s’est effondré avec la banque qui l’avait mis en œuvre, quand la conjoncture a révélé que la pseudo « super-épargne » finançait en réalité un galimatias de projets bien incapables de générer de quoi payer les super-taux d’intérêts promis aux déposants.

Il semble que la réponse populaire à la question du référendum soit » non » à plus de 90%.

Cela étant, JusMurmurandi se demande au nom de quoi les Islandais devraient payer. En fait, pour toute justification, les Britanniques, pays de l’économie de marché et du fair-play, ont purement et simplement menacé de geler et saisir de par le monde tous les biens et capitaux islandais, ce qui asphyxierait totalement un pays déjà ruiné.

Donc le gouvernement islandais a cédé devant cette pression insupportable, et promis de payer. Ou, en l’occurrence, de faire payer par les contribuables, l’équivalent de 100€ par personne et par mois pendant 8 ans.

Mais le fait est que tout épargnant devrait savoir qu’un niveau de rémunération élevé pour l’épargne ne peut que s’accompagner d’un niveau de risque élevé. Il est donc tout à fait abusif de vouloir faire jouer la concurrence pour toucher le plus possible, mais, si on perd, de crier « pouce » et de vouloir récupérer son argent. JusMurmurandi se souvient encore avec ironie de ce « grand économiste français », qui avait placé le produit de ses coquets droits d’auteur dans une banque moyen-orientale à Paris, qui rémunérait les dépôts au-dessus du taux de base bancaire. Quand ladite banque a fondu les plombs, il a été le premier à réclamer, lui, le chantre du libéralisme, que l’État indemnise intégralement tous les épargnants…

Par ailleurs, il semble très risqué que la Grande-Bretagne veuille mettre en œuvre le principe du « perdeur-payeur ». Comme Londres est une place financière mondiale, c’est là que, inévitablement, se produiront de nombreuses pertes. Le gouvernement de Sa Majesté a-t-il vraiment envie de créer une jurisprudence telle que chaque épargnant dont l’argent a été mal placé par la banque anglaise puisse réclamer réparation?

En fait, ce n’est pas de cela qu’il s’agit. Il y a deux raisons irrésistibles pour lesquelles, d’une façon ou d’une autre, les Islandais paieront. D’abord, dans toutes les folies financières, ce sont toujours les contribuables qui finissent sans chaise quand la musique s’arrête, et, en conséquence, paient la note. Ensuite, l’Islande est petite et pauvre, et la Grande-Bretagne est, même engluée dans la crise, riche et puissante.

Comme le disait le philosophe allemand Schopenhauer, « une poignée de force vaut plus qu’un sac de droit »….

Dents longues et mémoires courtes

mars 6, 2010 on 10:26 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Poil à gratter | Commentaires fermés

C’est la semaine du Salon de l’Agriculture. Plus encore que chaque année, cette vitrine de la vie paysanne est parcourue par des politiques soucieux de se concilier les bonnes grâces de cet électorat clientéliste, eu égard aux élections régionales à venir dans deux semaines.

Le fait que Nicolas Sarkozy n’inaugure pas ce Salon est qualifié par les agriculteurs furieux de preuve de désintérêt, d’indifférence, de mépris sans précédent de la part du Président de la République.

Sans précédent? Auraient-ils donc perdu la mémoire? François Mitterrand, en 2 mandats et 14 ans de présidence, non seulement n’a pas inauguré une seule fois le Salon, mais ne l’a même jamais visité. Que la mémoire est donc sélective….

Mais il est utile de se faire passer pour des victimes au moment, où, comme toujours, les paysans réclament l’aide de l’État. Ils arguent de la chute sans précédent des cours qui affecte leurs productions.

Sans précédent? Auraient-ils donc perdu la mémoire? En 2006-2008 les produits agricoles, que ce soient le lait ou le blé, avaient atteint des cours records, poussés par la prospérité mondiale, la culture destinée à la production d’éthanol et la spéculation. Imaginer que ces cours allaient rester à ces sommets, c’étaient supposer que le pétrole ne retomberait jamais sous les 147$ le baril qu’il a atteints en 2008. Laquelle baisse du prix du pétrole a permis d’inverser la hausse du coût du gazole et des engrais, hausse qui « les tuait », et dont la disparition est passée sous silence par une profession à la mémoire bien sélective.

Mais Baste!, de tels propos, pour exagérés et partisans qu’ils soient ne sont que le reflet d’une action de lobbying politique classique, qui a si bien réussi dans le passé, où pendant des décennies, les prix garantis ont ruiné l’Union européenne et ses consommateurs pour garantir sans limite aux paysans des cours beaucoup plus hauts que nulle part ailleurs dans le monde.

Le problème que risque de rencontrer la gent paysanne, c’est qu’à forcer de crier sas arrêt à leur ruine imminente, il ne lassent leurs interlocuteurs et l’opinion publique. Car ils protestent pour tout, que ce soit l’interdiction de chasser pendant les périodes de nidification des oiseaux, ou la réintroduction des loups dans leurs habitats historiques, lesquels dévorent quelques dizaines de brebis par an.

Pourtant, la querelle contre Sarkozy ressemble aux griefs du loup contre l’agneau dans la fable, qui n’existent que parce que le loup veut que sa faim soit satisfaite, et que, pour cela, tous les prétextes sont bons. Mais, qu’ils prennent garde, pleurer misère tout le temps, c’est risquer qu’au bout d’un moment, plus personne ne prenne leurs appels au sérieux et ne vienne les secourir. C’est la fable de Pierre et le loup…

Un peuple de Résistants?

février 23, 2010 on 8:28 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

Les salariés des raffineries françaises de Total sont en grève, et le pays est menacé de paralysie sous quelques jours. La cause en est l’annonce de la fermeture prochaine de la raffinerie de Dunkerque.

On pourrait, en l’espèce, se croire dans un classique désespoir des employés devant la fermeture à venir de leur entreprise et la perte de leurs emplois. Ce n’est pas le cas, puisque:
- Total a annoncé qu’il n’y aurait aucun licenciement, 100% des employés étant reclassés
- L’activité industrielle sur le site de Dunkerque sera maintenue
- Aucune autre raffinerie du groupe n’est menacée
Le moins qu’on puisse dire, c’est que, par rapport à de très nombreux autres Français, les « menacés de Dunkerque » sont des privilégiés. Et que la décision de Total n’est pas de délocaliser en Hongrie, comme Philips à Dreux, mais de diminuer sa production dans un marché en surcapacité permanente, et dans une activité qui lui « vaut » presque 2 milliards de pertes par an.

Dans le même temps, les contrôleurs du ciel sont en grève, pour protester contre le projet d’intégration européenne. Ce projet est aussi incontestable que celui de Total, avec un accroissement de la productivité et en même temps une amélioration de la sécurité. Il est en outre indispensable pour faire face à l’augmentation prévue du trafic aérien.

Et le moins qu’on puisse dire, c’est que les contrôleurs aériens sont encore moins menacés que les salariés de Total, et qu’ils pourront garder leur statut et leurs privilèges (travail maximum de 99 jours par an, salaire de fin de carrière équivalent à celui d’un diplômé de l’ENA, etc.) dans la nouvelle organisation.

Pour comprendre ce qui motive ces Français qui n’ont aucune raison d’être désespérés, il suffit de se souvenir de la mythologie française, qui chante la Résistance alors même que la France et son armée se sont effondrées face aux armées nazies. De même, les sportifs français ne sont jamais aussi dangereux que quand ils ne sont pas favoris, comme les footballeurs en 1998 et 2006, ou le XV de rugby en Coupe du Monde face aux All Blacks, tandis que le statut de favori leur est parfois lourd à porter.

C’est dans cette même ligne que le sportif français le plus populaire est Yannick Noah, qui n’a jamais été n°1 mondial, et n’a gagné « que » un seul tournoi du Grand Chelem, alors que d’autres éclaboussaient le monde entier de leur classe, tels Killy, Platini, Tabarly, Prost, Douillet, Longo ou Loeb, sans parler de Zinédine Zidane…

Pourquoi y a-t-il donc dans l’inconscient français plus de gloire à résister qu’à vaincre, ce qui va inévitablement arriver aussi bien pour le contrôle aérien, qui sera bien intégré, n’en déplaise aux contrôleurs, qu’aux raffineries de Total qui seront redimensionnées sur la demande?

C’est que vaincre appartient aux plus forts, alors que tous nous pouvons résister. Le problème, c’est que toutes les résistances ne sont pas la Résistance. Plus encore, et c’est peut-être la clef de cette stance, si l’on demande aux Français, qui a gagné l’affrontement entre Gaulois et Romains, ils seront persuadés que c’est celui qui résiste seul contre tous, le petit village contre l’empire, Astérix contre César.

C’est mignon, attendrissant, même peut-être beau pour un pays qui inspire au poète Alfred de Musset que « les chants désespérés sont les chants les plus beaux ».

Mais c’est oublier que, dans la réalité et non dans la poésie ou la bande dessinée, Vercingétorix a fini battu à Alésia puis étranglé dans sa prison.

Est-ce l’avenir que nous voulons?

Irréel, désarmant

février 22, 2010 on 8:03 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Martine Aubry est en campagne.

La campagne politique, on le voit de plus en plus souvent, peut amener à faire des déclarations qui dépassent les pensées de ceux qui les profèrent, voire l’entendement.

C’est ce que pense JusMurmurandi en écoutant les derniers propos du premier secrétaire du PS.

En visite en Champagne Ardennes, elle a ainsi déclaré « Le parti socialiste est le parti des entreprises de l’économie réelle, de l’économie des innovateurs, et notamment des PME sûrement plus proches de leurs employés que les grands groupes.Il faut réarmer l’Etat pour retrouver une politique industrielle volontariste. »

JusMurmurandi le déclare à son tour tout de go, c’est une découverte.

Parce que si le PS était le parti des entreprises de l’économie réelle, on peut, pour commencer se demander comment et pourquoi elle en est arrivée à faire une loi aussi destructrice d’emplois que celle sur la durée de la semaine de travail à 35 heures, qui a en plus tendu le climat social inutilement dans ces PME dont elle se prétend le défenseur.

Ensuite, cela contredit les propos de Louis Schweitzer, ancien Directeur de Cabinet de Laurent Fabius Premier Ministre qui avait ainsi dit il y a quelques mois que les PME avaient encore du travail à faire quant à la gestion de leurs ressources humaines….Vilvoorde, le suicidogène Technocentre dont il restera le géniteur pour l’Eternité, comme nous l’écrivions, avaient du être oubliés par M. Schweitzer au moment de cette déclaration….qu’il a encore récemment renforcée en demandant que la HALDE ait la possibilité de faire des visites non annoncées dans les entreprises (un peu comme une espèce de deuxième inspection du Travail -mais pourquoi dupliquer alors que le Gouvernement essaye de simplifier et de réduire les coûts DST/RG en DCRI, etc. etc.). A quand une visite surprise au dit Technocentre, M. Schweitzer ??

Mais bon, on voit que l’on n’est pas à une contradiction près au PS.

JusMurmurandi se dit qu’au moment de faire ces déclarations en Champagne Ardennes, Martine Aubry était peut être en train de visiter une cave….

Bref, ce sont des propos à proprement parler….désarmants.

Banksters, ou hommes en or?

février 22, 2010 on 1:11 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, Incongruités, International | Commentaires fermés

C’est le nouveau mot à la mode, constitué de la combinaison de « banquiers » et de « gangsters ». Il est censé désigné ceux des banquiers qui se conduisent comme des gangsters.

Il n’est pas dans l’habitude de JusMurmurandi de hurler avec les loups et de jeter toute un population en pâture au peuple assoiffé de sang, mais là, quand même, ça fait beaucoup.

Il semble que les banques d’affaires, à commencer par la première et la plus riche d’entre elles, Goldman Sachs, se délecte de profits aussi rapides que garantis, en faisant l’inverse de ce que l’on conseille à ses clients de faire.

Ainsi, pendant les années 2008 et 2009, et la descente aux enfers du marché de l’immobilier américain, Lehman Brothers, aujourd’hui disparu, vendait à qui voulait bien les acheter des emprunts immobiliers (les fameux sub-primes), et prenait une commission au passage. Mais, en même temps, le même Lehman Brothers spéculait massivement, et pour son propre compte, que ce marché allait s’effondrer, et, ce faisant, leur faire gagner de l’argent. Pas très catholique tout cela (copyright, George Frèche).

Maintenant, c’est Goldman qui est pris la main dans le Sachs en Grèce. En même temps qu’ils conseillaient le gouvernement grec, moyennant grasses commissions bien sûr, ils conseillaient à leurs autres clients de s’assurer contre la faillite possible de la Grèce, ce qui, évidemment, rendait le refinancement grec plus difficile et coûteux. En même temps, ils auraient été eux-mêmes l’un des principaux acteurs de ce marché de l’assurance de la dette grecque. Bref, Goldman était présent sur tous les tableaux, mêmes incompatibles et contradictoires, et sûr de gagner un maximum.

Il faut simplement se souvenir qu’un banquier est payé pour gagner de l’argent, et que, si la loi et les clients le laissent faire, ils auraient tort de s’en priver. Et que c’est au législateur, régulateurs, et autres clients de tenir le rôle d’un shérif efficace contre les banksters. Le nom « Goldman », ne signifie-t-il pas, après tout, « homme en or?

Heuliez, le Royal grief contre Krief…

février 19, 2010 on 8:38 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Heuliez, vous connaissez? Une entreprise du secteur automobile, située en Poitou-Charentes. Elle a eu son heure de gloire en produisant la première voiture décapotable de grande série avec un toit en « dur » repliable électriquement, ce fut le coup de génie de la Peugeot 206 CC, aujourd’hui copiée dans le monde entier.

Le problème, c’est que Heuliez n’a pas su breveter un système qui lui garantisse une propriété intellectuelle exclusive et, partant, un volume de production satisfaisant. Car le succès même de la formule a fait que les constructeurs ont gardé pour eux ce volume additionnel, au lieu de le sous-traiter à Heuliez. D’où les difficultés de l’entreprise, qui ne peut survivre sans produire de voitures.

Alors, bien sûr, Heuliez a des projets d’avenir pour attirer des repreneurs après son dépôt de bilan. Notamment un projet de voiture électrique. Comme la société emploie des centaines de personnes en Poitou-Charentes, la présidente de la région, Ségolène Royal, se saisit du dossier et s’y engage à fond. Le tribunal de Commerce accorde la reprise au fond spécialisé BKC, entité du groupe Bernard Krief, et à son charismatique patron, Louis Petiet. Ce qui permet à Ségolène Royal de parader devant les caméras en montrant à quel point elle fait tout pour sauver l’emploi chez elle.

Elle fait également pression sur l’État pour obtenir une intervention en fonds propres aux côtés de BKC et de la région. Elle intéresse également la région Pays de Loire, dirigée par un ami PS, et voilà le plan de financement bouclé. 15M€ pour BKC, 10M€ pour le FSI, « fonds souverain à la française », et 5M€ pour la région.

Sauf que BKC, depuis son engagement à apporter cet argent en août 2009, ne l’a toujours pas fait.Mis au pied du mur, Petiet apporte non du cash, mais ce qu’on aurait appelé sous la Révolution un assignat. Un bout de papier qui ne vaut que la confiance qu’on lui accorde. Et comme cela fait 6 mois qu’il ne tient pas ses promesses, ladite confiance n’est pas vraiment au plus haut.

Mais cette fois-ci, promis-juré, il apportera l’argent le 15 mars. Comme par hasard, juste le temps de réussir son introduction en bourse …aujourd’hui. Il peut y avoir plusieurs explications à ce retard. Peut-être Petiet n’a-t-il jamais eu l’intention ou les moyens de payer, car reprendre une entreprise faillie permet de reprendre le stock et le compte clients à vil prix, et à crédit, et de s’en servir pour générer du cash. On peut donc, si tout va bien, se faire de la trésorerie sans en apporter soi-même, et récupérer le contrôle d’une entreprise qu’on n’a pas payée. Il flotte sur Internet des allégations que Petiet et BKC connaissent très bien cette méthode.

Peut-être Petiet voulait-il donner à Bernard Krief une notoriété et une visibilité supplémentaires pour faciliter son entrée en bourse. Peut-être n’a-t-il pas pu trouver les capitaux auxquels il croyait de bonne foi avoir accès.

Toujours est-il que le FSI a refusé de payer tant que BKC n’a pas mis l’argent promis. Une prudence normale entre professionnels. Sauf que la région Poitou-Charentes, elle, a payé tout de suite, pour le plus grand bénéfice médiatique de sa présidente. Laquelle déclare que l’argent a été mis sous séquestre, et ne sera utilisé que si BKC paye enfin. Sans doute ne sait-elle pas qu’en cas de liquidation d’Heuliez, ce séquestre sera sans effet, et que les 5 millions d’argent des contribuables picto-charentais disparaîtront dans la faillite.

A qui sert donc d’avoir versé si tôt un argent qui ne sert à rien sur son séquestre? Tout rapprochement entre le 15 mars, nouvelle date de BKC, et les dates de son entrée en bourse et des élections régionales ne serait que pure malveillance.

Sauf à imaginer que Ségolène, n’étant pas prudente, ou pas professionnelle, ou les deux, se soit fait tout simplement empapaouter. Fort heureusement, le redoutable Philippe Séguin, Président de la Cour des Comptes, et, à ce titre, gendarme du gâchis d’argent public, est mort. Il ne persiflera donc pas avec une formule dont il avait le secret, qu’Heuliez a atteint le record de coût de chaque emploi non sauvé…

Zapatero…Zapatera

février 17, 2010 on 7:58 | In Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2007, Elections présidentielles 2012, Europe, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Sale temps pour l’Espagne.

Le chômage représente 19% de la population active, la dette nationale dérape à des niveaux incontrôlés, et de plus en plus d’Espagnols ont le sentiment que José Luis Zapatero reste les bras ballants.

Pire, qu’il n’est prêt à aucun courage pour affronter la situation et prendre les mesures énergiques dont le pays a besoin pour se redresser.

Il indique ainsi qu’il ne remettra jamais en cause les protections sociales. Me Salgado, ministre des Finances a déclaré elle, que les impôts ne seraient pas augmentés, que les salaires des fonctionnaires ne seraient pas gelés dans le cadre d’un plan d’austérité destiné à réduire les dépenses publiques de 50 milliards d’Euro.

Parce que tout se rejoint: avec un chômage élevé, les coûts d’indemnisation le sont tout autant, mais comment encourager les entreprises à embaucher lorsque les coûts de licenciement sont parmi les plus élevés en Europe et que l’on déclare ne pas vouloir y apporter de modification ? En suivant, pas d’embauche, croissance ralentie, et par conséquent les déficits publics continuent d’augmenter. On est en plein casse tête chinois…..

Les principaux soutiens à M. Zapatero, élu en 2004, commencent à s’essouffler en attendant désespérément  que celui ci prenne les mesures courageuses dont le pays a cruellement besoin .

En 2007, on avait surnommé Me. Royal Zapatera, à l’image (de l’époque) du premier ministre espagnol.

Au vu du résultat obtenu par Madrid, on peut sérieusement douter qu’elle revendique ce titre aujourd’hui.

Et peut être que les Français, en lisant que la consommation des ménages a augmenté en 2009, que la croissance française est largement supérieure à la moyenne de l’Union Européenne en 2009, vont ils commencer à se dire qu’elle a bien fait de rester en Poitou Charente pour continuer à promouvoir le Chabichou, elle qui demandait à Nicolas Sarkozy de s’excuser pour des propos peu amènes qu’il aurait eu pour Zapatero….

La vérité honteuse sur les retraites, Madoff à la française

février 16, 2010 on 6:46 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Pourquoi le système français de retraites est-il perpétuellement en déficit, et ce malgré une suite ininterrompue de plans de remise à flot?

Les explications officielles font état de l’allongement de la durée de vie, qui entraîne l’allongement de la durée de la retraite, et donc augmente le coût par individu, et du vieillissement de la population.

C’est vrai, mais cela n’explique que le déficit d’une année sur l’autre.

La vérité, c’est que les système par répartition repose sur une gigantesque escroquerie. Comment se fait-il qu’on distribue aujourd’hui les cotisations d’aujourd’hui? Ce qui signifie, en clair, que la cotisation d’un jeune disparaît dans la poche d’un retraité, et suppose qu’un autre jeune, plus tard, portera à son tour le fardeau de la retraite de son aîné.

Mais, alors, où sont passées les cotisations de ses aînés?

Très simplement, quand le système a été créé, le choix du système par répartition a « permis » de distribuer immédiatement des retraites à des gens qui n’avaient pas cotisé, avec les montants prélevés sur ceux qui travaillaient sur le moment et partiraient en retraite plus tard. Ces cotisations des actifs ont donc été confisquées un profit de non-cotisants, en pariant sur l’avenir.

Il a surtout permis à un gouvernement gravement inconséquent de faire le généreux à bon compte, et probablement de se prendre pour une force de progrès…

Ce système est comme un vélo, il tient debout tant qu’on ne s’arrête pas. Le problème, c’est qu’en 1970 il a avait 3 actifs pour un retraité, donc un retraité pesait pour 1/3 sur les épaules d’un actif. En 2020 en revanche, compte tenu de la pyramide des âges, ce sera un actif pour un retraité. Il ne faudra plus alors parler de retraite, mais bien de pension alimentaire. Vous savez, quand on partage moitié-moitié…

Comme par ailleurs les Français n’ont qu’une confiance très relative (mais encore exagérée compte tenu de ce qui les attend) dans la perception de leurs retraites plus tard, ils se caractérisent par l’un des taux d’épargne les plus élevés du monde. Épargne vitale pour éviter la guerre civile (le mot n’est pas trop fort) quand, dans une dizaine d’années, malgré tous les raccommodages, il deviendra évident qu’il est absolument impossible d’assurer plus que la seule subsistance à la fois aux innombrables retraités et aux travailleurs en nombre égal.

De ce point de vue là, parler de repousser l’âge de départ à la retraite est une autre fumisterie. Aujourd’hui, cet âge théorique est de 60 ans, mais l’âge réel est de 58 ans. Ce qui veut dire tout simplement que de nombreux Français partent avec une retraite partielle et non complète. Repousser l’âge ne créera pas le moindre emploi. Donc soit les gens partiront avec une retraite encore plus partielle, soit ils seront inscrits plus longtemps au chômage, soit les deux à la fois.

Oui, vraiment, s’il y a une « exception française », c’est l’immoralité criminelle de notre système d’absence de financement de retraites promises dont on sait à l’avance qu’elles ne seront jamais payées.

Qui s’est rendu célèbre en prélevant de l’argent en faisant de promesses qui ne seront pas tenues? Ah oui, Bernard Madoff… Que faisait-il, si ce n’est de distribuer dès aujourd’hui les droits de ses souscripteurs pour demain? A sa place, au lieu de plaider coupable, JusMurmurandi lui aurait conseillé de plaider qu’il gérait un système par répartition, comme l’État français. J’aurais voulu voir la tête des juges et des journalistes…

Leçon de la Guerre de Troie

février 11, 2010 on 10:30 | In Coup de gueule, Economie, Europe, France, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Je crains les Grecs, surtout s’ils sont porteurs de déficits. Voilà comment sonne la version actualisée de l’Enéide du grand poète latin Virgile….

Alors même que les leaders européens étaient réunis pour tenter de se mettre d’accord pour un plan de soutien à la Grèce, les fonctionnaires de ce beau pays étaient en grève pour manifester leur opposition à toute mesure d’austérité les concernant. Quand on connaît la tradition violemment militante des syndicats grecs, cet avertissement ne saurait être pris à la légère.

Le parallèle est clair avec la France, où ce sont les fonctionnaires qui sont, ici aussi, le plus souvent en grève contre toute mesure qu’ils n’apprécient pas, certains qu’ils sont de bénéficier de la garantie de l’emploi et de l’absence de concurrence.

On voit où cet état de fait peut conduire dans trois exemples tirés du rapport de la Cour des Comptes. Des inspecteurs d’académie d’Ile de France qui n’ont, structurellement aucun travail car celui-ci est dévolu à un autre corps de fonctionnaires. Ce qui ne les empêche pas de percevoir 4.500€ par mois. Une SNCF plombée par les 35 heures, qui ont augmenté ses coûts salariaux de 7,5% sans contrepartie, lequel handicap va jouer face à la concurrence qui va arriver sur les voies françaises.. Des contrôleurs du ciel dont on sait enfin qu’ils travaillent moins de 100 jours par an. Visiblement le stress que provoque la menace d’une grève qui paralyserait les aéroports a été savamment mis à profit par cette profession. Trois dossiers dont chacun a pu contribuer à faire éclater le chagrin et la colère qui ont emporté Philippe Séguin, Président de ladite Cour des Comptes.

Un tel état de fait devrait, de l’avis de JusMurmurandi, faire réfléchir à deux fois un candidat pressenti pour lui succéder. Sauf Anne-Marie Idrac, bien sûr, qui par ses trois postes de secrétaire d’État au Transports, de patron de la RATP puis de la SNCF, connaît bien ce genre de problématique désespérante.

Mais tout ceci doit être bien pire encore en Grèce, à en juger par l’ampleur de leur déficit et de leur dette. Quand on sait à quel point le pays en est arrivé là par un manque de courage endémique maquillé par des mensonges effrontés, on se demande d’ailleurs bien pourquoi les pays européens, eux-mêmes en délicatesse avec leurs finances, vont se révéler secourables.

Le fait est que ce sont avant tout les banques allemandes et, dans une moindre mesure, françaises qui détiennent les titres de dette souveraine grecque, et que ce sont elles qu’il faut protéger d’une faillite du pays. Encore une fois, des banques ont pris des risques pour gagner plus, la dette grecque rapportant plus qu’un placement en bonne vieille dette allemande. Et quand il faut faire face au fait que le risque n’était pas que théorique, on fait appel au contribuable pour payer la note.

Et comment savoir qu’on ne va pas injecter cet argent pour permettre à la Grèce de continuer à vivre au-dessus de ses moyens et à mentir sur sa situation, comme elle a si bien su le faire jusqu’ici?

Ce serait alors s’engager à financer à perpétuité et à fonds perdus. Ce qui reviendrait à tenter de remplir le tonneau des Danaïdes, où à remonter sur la montagne la pierre de Prométhée. Tiens, justement, ces deux mythes qui illustrent des tâches sans fin ni espoir sont justement…. grecs!

Ce qui amuse, malgré tout, JusMurmurandi dans ce dossier, c’est que, pour une fois, ce sont les fonctionnaires, ordinairement à l’abri des convulsions économiques, qui sont le plus exposés. Car, comme le déficit budgétaire représente plus de 50% du budget total grec, s’il ne peut plus être financé par le recours à la dette, cette fois, c’est l’État grec qui ne pourra plus les payer. Ce dont ils ne semblent pas encore avoir pris conscience…

Les zozos de l’Euro: nous sommes tous Grecs!

février 6, 2010 on 8:00 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, Insolite, International, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermés

Ce serait amusant si ce n’était aussi grave. Il y a des semaines déjà que JusMurmurandi a prédit la chute financière de la Grèce. Mais elle ne chutera pas seule, ayant été incluse par des économistes du monde entier dans un groupe dont l’acronyme est PIIGS (Portugal, Irlande, Italie, Grèce, eSpagne), dont tous les membres sont des états sur-endettés et en profond déficit budgétaire.

Ce qui est nouveau avec cette première crise de l’Eurozone est que la monnaie de ces pays, l’Euro, est fixe; Donc toute dévaluation « traditionnelle » est impossible, de même que l’utilisation de la célèbre et si commode « planche à billets ». Moyennant quoi, pour se refinancer, la Grèce par exemple paye deux fois plus pour sa dette souveraine que l’Allemagne (7% au lieu de 3,5%). Ce qui veut dire que ce pays à la dette colossale est aussi celui qui paye le plus cher, et donc que la sévérité de la charge de cette dette est encore alourdie par ce taux d’intérêt punitif.

Ce qui est amusant, c’est que c’est exactement l’inverse de ce que les pays à monnaie faible attendaient de l’Euro, à savoir de profiter de la force la monnaie unique pour payer des taux d’intérêts bas, plus bas que la médiocrité de leur situation financière ne le justifierait si leur monnaie était indépendante.

Moyennant quoi, la Grèce a largement triché et menti sur la réalité de sa situation pour intégrer l’Euro, et ensuite tiré des chèques sans provision sur la monnaie unique avec des déficits énormes requis par des politiques laxistes. En conséquence de quoi l’arrivée de la crise a fait exploser la bulle de la dette souveraine grecque, et celle des petits copains avec.

Autre aspect rigolo et novateur de l’Euro, il est maintenant possible d’emprunter des Euros en payant des taux longs allemands (3,5%) et de les placer, toujours en Euros, mais grecs ou portugais cette fois-c, à 7%. Pas de risque de change, et une marge de 3,5% sans sortir de capital. Tant que la Grèce ne fait pas faillite, c’est un profit garanti…

En attendant, il n’y a aucun scénario de sortie de l’Euro, ses fondateurs ayant sans doute voulu marquer par là que l’entrée dans la monnaie unique, c’était « pour toujours ». Que peut-il donc se passer?

Il est tout simplement possible que la Grèce n’arrive plus à financer son budget, parce qu’il n’y a plus d’acheteurs pour sa dette souveraine. Et, sans planche à billets, puisque celle-ci est pour toute la zone Euro à Francfort, pas de moyen d’échapper. JusMurmurandi voit mal comment les autres pays de l’Eurozone pourraient laisser la Grèce en arriver là, mais enfin le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils n’ont manifesté aucun enthousiasme pour aider, bien au contraire.

Sans compter qu’ils ont tous leurs propres soucis budgétaires, à commencer par la France…

Or il faut bien voir que la seule différence entre la Grèce et la France est une question de taille, d’ancienneté dans les mauvaises habitudes (Raymond Barre avait laissé derrière lui un budget à l’équilibre -en pleine crise du deuxième choc pétrolier!-, et c’est François Mitterrand qui inauguré l’ère des chèques sans provisions), et d’outrance dans le refus de toute contrainte.

Rappelons-nous aussi que les marchés n’aiment rien tant que de transformer un cas isolé en tendance, et, pour des excès grecs, sanctionner tous les pays peu rigoureux. Cela permettrait même d’emprunter à long terme aujourd’hui en euros « français », puis attendre quelques semaines que les taux longs se soient tendus du fait de la crise de confiance dans les dette souverains, et de les reprêter en euros tous aussi « français » à la même échéance. Plus de risque de change, ni de risque de taux, c’est le profit garanti à 100%…

Regardons donc comment les Grecs font en se retrouvant un jour proche ligotés dans la camisole de force de la dépendance budgétaire totale (l’équivalent pour un État de la commission du surendettement pour les particuliers), car JusMurmurandi se dit que cela pourrait être le prochain vêtement à la mode à Paris…

P.S. Je ne résiste pas à donner un lien vers un article du Monde, écrit, par M. Sidéris, maître de conférence à l’Université. D’après lui -et le Monde, quotidien de référence autoproclamé- tout va bien en Grèce, sauf que ce malheureux pays est victime d’une attaque d’infâme spéculateurs de l’ultra-droite pour abattre ce pays « laboratoire du socialisme méditerranéen », ses systèmes sociaux et ses syndicats…. Décidément, il y a des camisoles de force qui se perdent…

http://www.lemonde.fr/opinions/article/2010/02/01/la-grece-est-le-banc-d-essai-d-une-attaque-generale-des-systemes-sociaux-europeens-par-georges-sideris_1299695_3232.html

Quand nos enfants deviennent des cobayes !!!

février 5, 2010 on 9:53 | In C'est ça, Paris?, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | 1 Comment

JusMurmurandi est proprement scandalisé en écoutant le dernier débat qui est amené par la mairie de Paris, et la prétendante à la succession de Bertrand Delanoë, l’ex-inspectrice du travail Anne Hidalgo.

Sous prétexte de sensibiliser les enfants dès le plus jeune âge à l’homophobie (on comprend qu’elle fasse partie de l’équipe de Delanoë), elle s’insurge parce que le ministre de l’Education, Luc Chatel, a interdit la projection du film sensé véhiculer les « bons » sentiments dans les classes de CM1 et CM2.

Qu’il s’agisse d’une histoire d’amour entre un poisson chat et un poisson lune soit, mais JusMurmurandi est révolté qu’elle veuille, au motif de la « sensibilisation », le montrer à des enfants âgés de 7 ou 8 ans.

Mais pour qui se prend elle, Hidalgo ??

On ne va pas laisser nos enfants se faire endoctriner par la mairie de Paris, même avec des histoires de poissons.

Quand on sait en plus que ce film a été subventionné, donc payé en partie avec nos impôts, sur les crédits du « haut commissariat à la jeunesse » de Martin Hirsch, on se demande vraiment si on ne marche pas sur la tête ?? Et lorsque l’on a posé la question à Hirsch afin de savoir si, ministre de l’éducation, il ferait lui projeter ce film devant des classes de CM1 et CM2, il botte en touche en répondant « je ne sais pas, je ne le suis pas [ministre NDLR]« . « Je suis en charge de la Jeunesse, je ne suis pas en charge des programmes de CM1-CM2″.

Le clou, sans parler du chœur des vierges de gauche habituelles qui attaquent Chatel de front, c’est de rappeler que Me. Hidalgo, qui se voit déjà maire de Paris, a été présidente d’un comité de vigilance contre les sectes à la Mairie de Paris !!!

L’occasion pour elle de mettre sa technique au point ???

Martine Aubry, Dominique Galouzeau de Villepin et le Concorde

janvier 31, 2010 on 10:17 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Commençons par courtoisie, par Martine Aubry, dont c’était la fête hier (car c’est un peu sa fête tous les jours, ces temps derniers avec George Frêche).

Martine Aubry a fait montre d’un élan de lucidité pour le grand débat qui s’annonce pour 2010, à savoir que l’âge de la retraite serait finalement quelque chose que l’on pourrait négocier, que les 60 ans, accordés par François Mitterrand au début de son premier mandat en dépit d’une démographie annoncée comme contraire n’étaient pas gravés dans le marbre pour l’éternité.

Avec une population active qui travaille moins et moins longtemps, une espérance de vie qui s’allonge, comme JusMurmurandi l’a confirmé à plusieurs reprises, il n’y a qu’une seule issue, le mur.

Et donc, dans un premier temps, Martine Aubry fait preuve de courage l’espace d’un instant et annonce au grand jury de la radio RTL que l’âge de la retraite devra être repoussé.

Le temps d’être rattrapée par le bureau national du PS, et de finalement annoncer au journal de TF1 quelques heures plus tard que les 60 ans étaient un acquis social sur lequel il n’était pas question de revenir.

Au placard l’idée de, pour une fois, faire une union sacrée, intelligente, avec le gouvernement sur un sujet qui concerne tous les Français.

A la poubelle l’idée d’une gauche moderne qui ferait ce que font les socialistes espagnols ou qu’a fait Schröder en Allemagne.

Non, on ne court pas après le centre gauche et le Modem (ou ce qu’il en reste), on chasse chez Mélenchon et le facteur.

Soit. Les Français seront juges de ce manque manifeste de courage – sans parler du fait qu’elle aura elle-même 60 ans en août prochain :-) ….

Dominique de Villepin a pu souffler l’espace d’un instant, la cour de première instance l’ayant blanchi tout en affirmant qu’elle n’avait pas la preuve de son action positive (ou négative selon le point de vue que l’on défend) pour neutraliser Nicolas Sarkozy au travers de la liste Clearstream.

Mais ce ne fut que de courte durée, le temps de hurler à la mort, parce que le parquet a décidé de faire appel, comme c’est d’ailleurs souvent le cas, Villepin or not Villepin.

Car, pour lui qui a été un conseiller des plus contestables de Chirac avec la dissolution, un des ministres les plus contestables en humiliant notre allié historique aux Nations Unies, même s’il avait incontestablement raison sur le fond, et enfin un des premiers ministres les plus contestés avec le CPE, sa carrière d’élu qui est vierge comme l’enfant qui vient de naître, n’est peut être pas près de débuter en particulier par l »élection présidentielle de 2012.

Mais quel rapport avec le Concorde alors, direz vous ?

Le procès de l’accident du supersonique d’Air France va débuter dans les prochains jours et le défenseur de Continental Airlines, la compagnie incriminée pour la lamelle perdue par un avion sur laquelle le Concorde aurait trébuché, est le même que celui qui a défendu Villepin.

Il affirme en effet que ce n’est pas cette lamelle qui aurait perforé le réservoir de l’avion lancé à pleine vitesse tandis qu’atterrissait le 747 de Jacques et Bernadette Chirac de retour du Japon, mais qu’une entretoise manquante (et engageant par conséquent la responsabilité de la compagnie Air France pour mauvaise maintenance) avait enclenché la mécanique tragique bien avant que le Concorde ne roule sur la lamelle.

C’est donc un nouveau grand spectacle qui va s’offrir à nous. Spectacle judiciaire, car il y aura à n’en point douter de l’effet de manches à gogo pendant ces plaidoiries.

Et il faudra du courage pour défendre cette théorie, même si l’on sait que les conflits qui ont eu lieu dans le cockpit après le début de l’incendie n’ont fait que contribuer à une situation déjà difficilement maîtrisable. Ce courage qui a manqué à Martine pour les retraites.

Mais ce qui les réunit en fait plus que tout, c’est le fait qu’avec leurs prises de positions respectives, tant Martine Aubry que Dominique de Villepin risquent de rejoindre inévitablement  le Concorde du 25 juillet 2000.

Et partir en chaleur et en lumière au décollage.

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