Décomptes et mécomptes de la Cour des Comptes

S’il ya bien un sujet sur lequel JusMurmurandi renvoie dos à dos les gouvernements, tant de droite que de gauche, c’est leur ignorance des remontrances de la Cour des Comptes.

Peu importe, au fond, que cette année elles portent sur les aides personnalisées au logement, les prêts et aides aux agriculteurs ou l’indemnisation des intermittents du spectacle. Ce qui choque, au fond, ce sont les mots « persistance des dérives », « inquiétante évolution », émiettement des responsabilités », « coûts de gestion mal évalués ». Voici un exemple, parmi beaucoup, de l’élégante prose de la Cour, orfèvre en litotes:

Selon les dernières informations transmises à la Cour, la DGPN évalue désormais à 6,658 M€ en 2004 et 8,091 M€ en 2005 la somme des dépenses de fonctionnement engagées dans les CRA (Centres de Rétention Administrative) placés sous sa responsabilité. D’un montant beaucoup plus élevé qu’antérieurement, ces estimations ne paraissent cependant toujours pas exhaustives. Ainsi, la comptabilisation des frais d’hébergement et de restauration (1,780 M€ en 2005) ou d’entretien des locaux (1,006 M€) reste partielle et variable d’un CRA à l’autre. Alors que les frais de transport sont normalement comptabilisés par ailleurs, certains sont néanmoins imputés au fonctionnement de quelques centres. Aucune dépense n’est enregistrée pour le CRA de Bordeaux. Au total, hormis ce dernier, le coût de la rétention aurait fluctué en 2005 de 0,56 € à 85,44 € par étranger et par jour. De tels écarts jettent le doute sur l’exactitude des derniers bilans financiers établis par le ministère.

Une fluctuation de 0,56€ à 85,44€. Un écart de 1 à 150 pour la même donnée, rien que ça! Dans toute Cour, il y a un Roi. A la Cour des Comptes, il s’appelle Ubu! Où, ailleurs qu’avec les deniers de l’Etat, c’est à dire avec l’argent des Français, tolère-t-on un tel gaspillage, une telle absence de contrôle? Y a-t-il un pilote dans l’avion de la dépense publique?

Recherche électeurs, désespérément…

A Villepinte on espérait Tony Blair, on a eu Buffet.

On attendait Bayrou, on a vu Besancenot.

Toute coincée qu’elle est dans les sondages, entre un François Bayrou qui, telle la petite bête, monte inlassablement et un nombre croissant de candidats à l’extrême gauche, Ségolène Royal a choisi de se marquer à gauche.

Plus important que le chiffrage impossible de son projet, plus grave que l’éloignement de l’assainissement des finances publiques, c’est en fait un projet de société qui nous a été présenté.

Car le message essentiel qui a été envoyé aux Français, c’est celui qu’avec elle, l’Etat augmenterait encore et toujours le niveau d’assistance aux citoyens.

Le discours d’hier affirme que l’Etat est là pour donner encore et toujours plus de poisson aux Français et non, en particulier pour les jeunes générations, pour leur apprendre à pêcher.

Allo Downing Street, avez-vous du temps pour donner des cours du soir, dear Tony?

Ils sont fous, ces Germains…

Les chiffres du commerce extérieur viennent d’être publiés par les douanes françaises.

Ils parlent d’eux mêmes: le déficit de l’année 2006 se monte à la valeur de 30 milliards d’Euro.

Au même moment, Berlin annonce un excédent de 162 milliards d’Euro.

Quand la France exporte pour un milliard d’Euro, l’Allemagne exporte des biens pour une valeur de 2,3 milliards, et occupe la première position d’exportateur mondial.

Mais comment font-ils?

Ségolène biblique?

S’il y a une seule chose à dire des cent propositions de Ségolène Royal, c’est qu’elle applique strictement le précepte biblique suivant lequel il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir. A voir son programme, JusMurmurandi la voit heureuse pour les cent prochaines années au moins. Pendant que le reste d’entre nous suera sang et eau pour payer ses dons.

A noter que cette incroyable générosité avec l’argent des autres n’est en rien  le monopole de Ségolène Royal. Aurions-nous la classe politique la plus heureuse du monde?

Paris perd les pédales…

Paris est le théâtre d’un suspense digne du grand Alfred Hitchcock.

L’attribution d’un marché de mobilier urbain qui est en cours depuis plusieurs mois est l’objet d’actions en justice à répétition.

Première attribution à l’américain Clear Channel, cassée par une décision de justice; attribution la semaine dernière à Jean-Claude Decaux; Clear Channel, associée à Publicis vient à son tour de saisir la justice.

Y aura-t-il un nouvel appel d’offres? Le suspense continue.

Une chose est sûre: les Parisiens ne sont pas près d’avoir accès aux bicyclettes de location dans le nombre imaginé par le maire à temps pour l’été 2007, dernier été avant les élections (le nombre initialement prévu était de 20.600 vélos répartis en 1451 stations, nombre qu’EDF, en charge de l’électrification des stations, jugeait irréalisable).

Un projet de plus de la mairie qui déraille….et cette fois ci, on ne pourra pas dire que c’est la lenteur de la justice française qui est en cause.

Demandez capital, emplois…

Christian Saint-Etienne, économiste de renom, a écrit un rapport très intéressant que JusMurmurandi a étudié.

Dans la partie qui se rapporte à l’impôt de solidarité sur la fortune, M. Saint-Etienne, connaisseur en matière de concurrence fiscale, estime qu’en 15 ans, ce sont 10.000 (dix mille) chefs d’entreprise qui sont partis, emmenant avec eux entre 70 à 100 milliards d’Euro de capital (soit entre deux et trois fois le déficit budgétaire 2006 de l’Etat français).

Ceci aurait coûté à la Nation 500.000 emplois (environ un quart du chômage total à fin 2006).

Allo, la rue de Solférino, les lumières sont allumées, mais y a-t-il vraiment quelqu’un ?
« Croissance Equitable et concurrence fiscale » Christian Saint-Etienne et Jacques Le Cacheux

http://www.cae.gouv.fr/

France, goulag fiscal?

Dominique Strauss Kahn déclare: « Il n’est plus acceptable que des citoyens français parviennent à échapper à l’impôt en s’installant hors de France ».Quoique JusMurmurandi voie tellement de propositions étranges par les temps actuels de campagne électorale que nous en devenions difficiles à émouvoir, cette proposition remise à Ségolène Royal aujourd’hui laisse pantois. Voici quelques aspects problématiques qu’elle soulève, outre les innombrables traités internationaux qu’elle bafoue:

- Le fisc français va-t-il envoyer ses inspecteurs des impôts opérer en terre étrangère, au mépris de la souveraineté des autres états?

- En cas de résistance, la France va-t-elle aussi envoyer ses huissiers puis ses policiers pour contraindre les récalcitrants? Va-t-on envoyer l’armée envahir la Suisse, ce dont même Napoléon et Hitler s’étaient bien gardés?

- La France est-elle prête à voir fiscaliser par les autres pays tous les ressortissants étrangers vivant en France? Je vois très bien tous les pays africains et maghrébins se délecter d’une telle possibilité. Vu les nombres respectifs, il n’est pas sûr que le fisc français soit gagnant…

- Va-t-on ainsi changer la nature du « droit du sol » que la France offre aux personnes nées sur son sol? Ce ne sera plus seulement la nationalité française qu’elle offre. Mais un devoir imprescriptible de payer l’impôt qu’elle impose. Comme si l’un achetait l’autre…

- La formule controversée de Nicolas Sarkozy: « la France, on l’aime ou on la quitte » devient « la France, qu’on l’aime ou qu’on la quitte, on l’acquitte »

Bref, payer pour être citoyen, voilà qui est singulièrement nouveau pour le pays de la Révolution française… Est-ce l’acquis fiscal à mettre en face des acquis sociaux si chers au PS?

Et que va-t-on faire de la moitié des foyers français que ne paient pas d’impôt sur le revenu ???

Tout un programme….

Fayite de l’aurtograffe! A ki la Fôte?

Un excellent article du Monde du 8 février fait frémir JusMumurmurandi. Le niveau moyen en ortographe des élèves de 5e en 2005 est tombé au même niveau que celui des élèves de CM2 de 1987! Consternant! Un constat de faillite totale. Et ce malgré une dépense moyenne par élève parmi les plus élevées au monde, et une baisse importante du nombre moyen d’élèves par classe, élément jugé déterminant par les syndicats d’enseignants pour permettre des cours de qualité.

Lequel des nombreux anciens ministres de l’Education Nationale ou de l’Enseignement reconnaîtra avoir participé à ce monumental échec? François Bayrou? Gilles de Robien? Claude Allègre? Jack Lang? Ségolène Royal? Tous les autres?

Quel directeur de ministère, voire quel professeur osera demander aux élèves dont les chances auront ainsi été diminuées?

Quel candidat osera mettre ce chantier en priorité?

Faut-il, faute de savoir mettre les élèves au niveau de la langue, mettre la langue au niveau des élèves, comme voulut le faire Michel Rocard?

Car qu’on ne raconte pas à JusMurmurandi que l’ortographe n’a aucune importance. D’abord comme gymnastique formatrice pour l’esprit. Ensuite comme discipline dans un monde de jeunes qui en manque si souvent. Enfin comme élément de la communauté nationale. Sans parler d’élément distinctif au moment de la concurrence professionnelle.
ALO? Ya Qqun? Cé ki ki commande ici? Mais raipondez, enfaim?

Qu’attend Bayrou pour faire la leçon à Royal?

François Bayrou, agrégé de Lettres Classiques, pourrait avoir bien du mal avec une élève rétive: Ségolène Royal.

D’abord il assiste impuissant au néologisme qu’elle formule: « bravitude ». Ce qu’ils se sont dit au sujet de cette offense à la langue tant chérie par François Bayrou reste secret.

Ensuite ce sont des formules, telle « l’ordre juste » qu’un aussi fin lettré n’a pu que lui déconseiller. En effet, parler d’ordre juste suggère qu’il y a un ordre injuste, ou un désordre juste. Autant de concepts pour le moins mystérieux.

Puis elle se dit « le porte-parole des sans-voix ». En oubliant que les sans-voix sont par définition sans porte parole, sinon ils ne seraient pas sans voix. Et si JusMurmurandi reste sans voix devant cette contradiction, est-ce que cela fait automatiquement de Ségolène Royal le porte-parole de JusMurmurandi? François Bayrou ne serait pas de trop pour démêler cet écheveau sémantico-sémiologique…

Mais hier elle atteint de nouveaux sommets, avec son invention d’ « allocation d’autonomie », destinée aux jeunes. En effet, si une personne a besoin d’une allocation pour « joindre les deux bouts », c’est bien qu’elle n’est pas autonome, c’est à dire pas en état de le faire sans aide extérieure. Et si elle perçoit cette allocation, elle en devient tributaire, ou dépendante. Ce qui est tout le contraire de l’autonomie, qui, rappelons-le, consiste à se débrouiller par soi-même.

Le bon terme qu’eût du employer dame Royal est donc « allocation pour défaut d’autonomie ». C’est à dire exactement l’inverse. JusMurmurandi propose donc de voter à Mme. Royal une « allocation spéciale pour cours de rattrapage de français ».

Qui mieux que François Bayrou pour les lui donner?

Gauche, droite, grandes idées et petites promesses, Jeanne d’Arc et le Chevalier Bayard

Enfin! JusMurmurandi se réjouit de voir une vraie compagne électorale, qui ne se résume pas à l’auto-combustion d’une candidate gaffeuse. Car le contraste entre le discours de Ségolène Royal à paris le 6 février et la prestation de Nicolas Sarkozy le 5 sur TF1 n’aurait pu être plus grand.

- Ségolène Royal s’est concentré sur les formules « la France de la diversité », « la porte-parole des sans-voix », multipliant les références historiques (Jaurès, Blum) et les attaques nominatives contre son rival Nicolas Sarkozy. Tout pour séduire.
- Nicolas Sarkozy n’a pas une fois mentionné sa concurrente. Il s’est concentré sur son parcours personnel, ses idées, et surtout une salve de mesures concrètes, qu’elles soient populaires (qui pourrait être contre la revalorisation des retraites les plus modestes?) ou non (la responsabilisation du patient, c’est-à-dire que les malades paieront une petite partie de leurs frais de santé). Tout pour convaincre.

De plus, il semble jusqu’ici que Nicolas Sarkozy maîtrise beaucoup mieux les dossiers progammatiques que Ségolène Royal, qui préfère les thèmes emblématiques. D’où ce contraste accentué. Une femme qui séduit par une vision emblématique? Ségolène Royal joue sur le registre de Jeanne d’Arc! Un homme qui gagne par une approche minutieuse et courageuse? C’est le Chevalier Bayard! Oui, mais qui sera couronné à Reims?

Etats Unis: quel budget pour 2008?

Le projet de budget 2008 vient d’être présenté au Congrès américain.

JusMurmurandi en perdrait presque la tête en lisant quelques chiffres:

Le budget du Pentagone atteint 625 milliards de dollars…presque deux milliards par jour dépensés en armement et autres efforts militaires….soit environ 20% du budget total…on croirait lire le budget d’un état comme Israël dont les menaces extérieures sont autrement plus présentes.

Le cout de la guerre en Irak se monterait à 660 milliards de dollars à la fin de l’exercice 2008….pour quel résultat?

JusMurmurandi est fasciné par ce pays qui peut se permettre de telles dépenses, pour des objectifs aussi détachés de la réalité du peuple américain.

Allo, la Maison Blanche? Les lumières sont allumées, mais est-ce qu’il y a quelqu’un?

Bernard Thibault et les « ouvriers baillonnés »

Bernard Thibault, dans un entretien récent affirme que Nicolas Sarkozy aime les ouvriers bâillonnés.

JusMurmurandi trouve ces propos croustillants dans la bouche du secrétaire général de la CGT.

Juste un seul petit fait pour illustrer le comique de la situation: le syndicat du livre CGT, qui régente en particulier l’essentiel de la presse française, n’autorise l’embauche de salariés que s’ils sont membres de la CGT.

Et ça M. Thibault, n’est-ce pas un bâillon?

La CGT en donneur de leçon, cela vaut son pesant de moutarde… qui nous monte au nez

Car ce syndicalisme là, les Français en veulent de moins en moins, comme JusMurmurandi le démontrait dans un article précédent, illustré par une « part de marché », aujourd’hui aux alentours de 8% et en déclin net depuis 20 ans.

Or l’un des projets du candidat Sarkozy est d’établir un scrutin à bulletin secret en cas de grève, afin de garantir une vraie démocratie, éloignée des gros bras des syndicats extrémistes.

Ca vous dérange, M.Thibault?

Abus de biens nationaux

A l’heure où des élus (J.P. Huchon, Ch. Pierret) passent en correctionnelle pour avoir, suivant l’accusation, détourné de l’argent de l’Etat, c’est-à-dire de tous les Français, JusMurmurandi se prend à comparer leur sort à celui d’un chef d’entreprise qui serait pareillement accusé d’avoir détourné de l’argent de son entreprise. La comparaison est édifiante:

- le chef d’entreprise est coupable s’il a usé de fonds de son entreprise sans bénéfice pour celle-ci, ou sans usage légal des fonds de celle-ci. Ce délit est imprescriptible, le seul de tous à l’être avec le crime contre l’Humanité .

- l’élu, lui, a tous les avantages de la prescription, et ne se fait pas faute de tenter d’y arriver, souvent avec succès (J. Tibéri)
- l’élu prétend toujours qu’il n’est pas « vraiment » coupable dès lors qu’il n’y a pas d’enrichissement personnel. Par exemple si l’argent a servi à un parti plutôt qu’à un individu. Et les tribunaux en tiennent compte pour sévir moins lourdement

- le chef d’entreprise est condamné même s’il est le seul propriétaire de son entreprise, c’est à dire le seul qui pourrait avoir été lésé par le prélèvement de fonds opéré. Ce qui devrait, en équité, ramener ce qui s’est passé à une éventuelle dimension fiscale et non pénale
- le chef d’entreprise est condamné même si les fonds ont effectivement servi à l’entreprise, dès lors que c’est en dehors des voies légales
- une condamnation pénale entraîne une interdiction d’exercer un mandat social, donc d’être dirigeant d’entreprise. Alors qu’un condamnation pour prise illégale d’intérêt ou autre délit équivalent chez les politiques n’entraîne d’inéligibilité que sur décision du tribunal

JumsMurmurandi s’élève contre ce flagrant exemple de « deux poids, deux mesures ». Le fait que la classe politique, de droite comme de gauche, n’a pas réformé l’abus de biens sociaux malgré de nombreux projets de lois montre bien qu’ils trouvent la situation actuelle satisfaisante.

Eh bien, qu’ils se mettent sur le même pied que les chefs d’entreprise et respectent le principe d’égalité devant la loi.

Pour cela, JusMurmurandi propose la création d’un abus de biens nationaux qui corresponde à l’abus de biens sociaux. Qu’il soit, comme lui, imprescriptible.

Et qu’il s’applique comme lui, même quand les fonds ont servi la collectivité. Chiche!

Le pain, le jeu, et l’écolo

La Rome de César savait qu’il fallait pour être élu offrir au peuple « du pain et des jeux ». Ce n’est pas le Paris de l’équipe Delanoë qui démentira cet adage resté célèbre, elle qui organise Paris-plage, la Nuit blanche, ou autres nuits festives.

C’est pourquoi JusMurmurandi ne s’est pas étonné vendredi soir dernier de passer devant une patinoire nocturne sur le parvis de l’Hôtel de Ville de Paris. De nombreux éclairages permettaient d’y voir comme en plein jour, et mettaient en valeur non seulement les mollets des patineuses, mais aussi la vaste façade du bâtiment municipal. Le fait qu’il faisait encore 10° centigrade impliquait simplement que la glace était artificielle, produite par congélation.

Attendez, vous avez dit « simplement »? Et si, justement, ce n’était pas si simple? Parce que JusMurmurandi se demande où passe la préoccupation écologique affichée par la Mairie de Paris devant cette énergie dépensée pour du pur loisir. Car produire la glace et éclairer la place réchauffe la planète, au grand dam, théorique, du très écologico-donneur de leçons Denis Beaupin, adjoint Vert au Maire. A moins que ce ne soit fait avec de l’électricité nucléaire, génératrice de déchets encore plus honnis par ledit Beaupin. Où est donc passé M. Beaupin devant le coût écologique de chaque nuit festive, consommatrice d’énergie et génératrice de déchets? Que pense M. Beaupin du bilan écologique de Paris-plage, nécessairement très coûteux sur ce plan?

Ah oui, bien sûr. M. Beaupin sait que, pour avoir un progamme qui ait des chances d’être appliqué, il faut d’abord être élu. Et que pour cela, il faut au peuple des jeux. Et que l’économie d’énergie, c’est à peu près aussi drôle que l’économie budgétaire, c’est à dire pas drôle du tout. Donc M. Beaupin, quand il voit les parisiens déssiner de gracieuses arabesques sur la glace, s’en va tranquillement sur son vélo, et ne se sent pas concerné. Il a raison. Parce que son vélo, s’il l’aventurait sur la glace, pourrait partir en dérapage incontrôlé…

Nations Unies de l’Environnement, Champignons de Paris…

Jacques Chirac vient de proposer la création des Nations Unies de l’Environnement lors du déroulement d’un sommet mondial sur l’environnement à Paris cette semaine.

JusMurmurandi écoute cette proposition avec autant d’intérêt que de philosophie.

Tout d’abord parce qu’elle suit une volte face sur le [champignon] nucléaire iranien qui en a fait soit sourire soit grincer des dents plus d’un.

Mais surtout pour ce qui s’est passé en l’an de grâce 1986, lors de l’accident nucléaire survenu à la centrale nucléaire de Tchernobyl.

Que s’est il passé alors? Les autorités allemandes, italiennes et autres voisines de la France ont immédiatement demandé à leurs concitoyens de ne pas consommer de légumes tels que les champignons qui seraient susceptibles d’être contaminés, plus précisément irradiés, lors du passage du nuage en provenance de l’Union Soviétique.

En France, le Président de la République, François Mitterrand, et son gouvernement, à la tête duquel se trouve un certain Jacques Chirac, ne publient aucun communiqué comparable.

Tout va bien, Madame La Marquise, même si vous brillez de mille feux alors qu’il fait nuit noire. Champignons, pissenlit, tout peut continuer à être consommé comme avant. Vos thyroïdes sont en toute sécurité.
Ce ne sera qu’en 2006, vingt ans après, que la justice viendra rechercher le professeur Pellerin, octogénaire, qui était responsable de la sécurité nucléaire en France en 1986.

Alors lorsque Jacques Chirac, en mal de sortie autre que par la petite porte au crépuscule de son mandat et probablement de sa carrière politique, propose de mettre en place des Nations Unies de l’Environnement, JusMurmurandi se dit qu’il aurait mieux fait d’assurer la sécurité alimentaire, sanitaire de ses concitoyens. Même s’il fallait leur donner de mauvaises nouvelles.
Et que la presse avait un rôle primordial de poil à gratter à jouer.

Comme souvent en France, on l’attend toujours, comme d’autres Godot, ou Napoléon attendit Grouchy à Waterloo….