L’insoutenable légèreté du soutien

octobre 22, 2008 on 6:39 | In France, Incongruités | Commentaires fermés

La campagne présidentielle américaine est pleine d’enseignements pour analystes et hommes politiques. Le tout est de choisir lesquels retenir.

Ainsi, les primaires américaines ont vu Hillary Clinton lourdement handicapée par son soutien -à l’époque- à une guerre d’Irak aujourd’hui très impopulaire. Ce qui montre le danger d’une position d’union nationale, une fois ce temps révolu.

C’est sans doute ce qui a poussé les députés socialistes à ne pas voter pour le renforcement de la présence française française en Afghanistan, trahissant ainsi leur propre doctrine sur le sujet, et notamment les positions de François Mitterrand et de Lionel Jospin.

C’est également ce qui a du les inspirer pour ne pas voter le RSA, réforme manifestement « de gauche » non seulement par les bénéficiaires -les « travailleurs pauvres »-, mais aussi par son financement par le biais d’un prélèvement sur le revenus du capital. Ils eussent du se réjouir de cette réforme, et en particulier de la douleur qu’elle provoquait à droite, peu encline à la soutenir compte tenu qu’elle prenait leur inclination politique à rebrousse poil. Ce d’autant plus qu’elle figurait au programme de leur propre candidate aux élections présidentielles.

C’est certainement aussi ce qui les a motivé à ne pas voter pour le plan de sauvetage des banques françaises, plan adoubé par leur collègue Dominique Strauss-Kahn, Directeur Général du Fonds Monétaire International, et voté à l’identique par les socialistes espagnols, allemands ou les travaillistes anglais. Car il ne faudrait pas voir dans leur refus de voter « pour » un désir de voir les banques françaises s’effondrer. D’où un flot d’explications subtiles pour justifier une abstention. Une attitude surprenamment jésuite de la part d’un parti activement laïc.

Mais tout a une fin, même cette politique de non soutien à tous crins. Car le Parti Socialiste a décidé, enfin, de voter la loi issue du Grenelle de l’Environnement.

Évidemment, on peut se réjouir de la fin de leur opposition systématique, même sur des sujets qui dépassent manifestement les clivages gauche-droite et mettent en jeu l’intérêt national.

Mais on peut aussi se demander quelle lisibilité cela donne aux électeurs. Car les raisons de ne pas voter le texte sur l’environnement ne manquaient pas, en tout cas pas plus que les autres. Que ce soit le financement ou le relatif manque d’envergure sur plusieurs sujets, il y avait matière à diverger, si les socialistes l’avaient voulu.

En fait, JusMurmurandi propose une autre lecture de ce vote, qui le mettrait en droite ligne de tous ces refus surprenants. Les socialistes, eux, sont de vrais écologistes, voici pourquoi.

La présence française en Afghanistan contribue à empêcher les retour au pouvoir des Talibans. Or ceux-ci, par leur opposition forcenée au modèle occidental, à l’éducation des femmes, et le blocus économique auquel leur régime serait indiscutablement soumis, représenteraient certainement un retour en arrière pour le pays. Ce qui serait bon pour la planète, n’est-ce pas?

Il en va de même pour le RSA, qui est conçu pour stimuler le retour à l’emploi. Plus d’emplois, cela veut dire plus de production de biens et de services, plus de richesse nationale, plus de pouvoir d’achat. Donc plus de consommation et plus de pollution. Mauvais pour la planète! Donc les socialistes ne pouvaient que voter contre!

De même, si le plan de sauvetage des banques n’avait pas été voté, celles-ci se fussent effondrées, et, avec elles, l’activité économique dans une proportion jamais vue dans l’ère moderne. Moins d’activité économique, c’est meilleur pour la planète! Donc les socialistes, là encore, ont fait le choix douloureux, mais combien estimable, d’apparaître comme une bande d’idiots englués dans des querelles médiocres de personnes rassemblés uniquement par leur désir de pouvoir et ne trouvant comme seul dénominateur commun l’opposition frénétique à la politique de Nicolas Sarkozy, alors qu’en fait ils sont des anges de pureté voués au salut de la planète comme Soeur Emmanuelle l’était à celui des plus pauvres.

Et c’est certainement ce souci forcené de l’environnement qui conduit les socialistes dans leurs débats internes, autrement si difficiles à interpréter. Car ils ont compris le coût écologique des ces grands rendez-vous électoraux que la France propose tous les 5 ans. Innombrables déplacements des politiques vers les électeurs et des électeurs vers les lieux des meetings. Tracts par centaines de millions aux prix de forêts entière d’arbres abattus qui ne demandaient qu’à absorber du CO². Et tout à l’avenant.

C’est pourquoi le Parti Socialiste, par pure politique, au sens le plus noble du terme, c’est-à-dire de l’intérêt général, a-t-il décidé -secrètement bien sûr, pour en garder tout l’effet- de ne plus jamais être en position de gagner une élection majeure, ce qui permettra d’économiser très fortement sur les prochaines élections, tant elles seront sans enjeu réel.

JusMurmurandi ne peu que saluer une aussi haute approche de la vie politique!

L’argent du miracle

octobre 21, 2008 on 7:23 | In C'est ça, Paris?, Economie, France | Commentaires fermés

Comme le temps qui passe peut, parfois, changer les choses! Il y a tout juste quelques mois, François Fillon se déclarait « Premier Ministre d’un pays en faillite ». Il ne le savait pas encore, mais ce n’était pas un constat qu’il faisait, mais une prédiction!

Car, depuis, deux problèmes sont venus abîmer encore plus les finances publiques (abîmer, c’est-à-dire plonger dans un abîme).

D’une part le formidable ralentissement économique, avec sa perspective de croissance quasi-nulle pendant un an et demie ( six mois de 2008 et l’année 2009, sans préjuger de la suite) va amputer les recettes fiscales de façon cruelle. Que ce soient la T.V.A. ou l’impôt sur les bénéfices des entreprises, sans parler des droits de mutation sur un immobilier à l’électroencéphalogramme aujourd’hui plat, ce sont des dizaines de milliards d’euros qui manqueront à l’appel.

Sans compter le même effet sur les régimes sociaux. Moins de cotisations sociales, car moins d’emplois, et plus d’ayant-droit aux allocations chômage. Encore des milliards par dizaines.

D’autre part, il va bien falloir recapitaliser les banques et autres compagnies d’assurances.

Parlant d’assurances, JusMurmurandi a bien entendu les assurances du gouvernement selon lequel les 360 milliards promis pour rassurer les marchés et redémarrer le crédit ne coûteraient pas un centime aux contribuables. Et l’assurance des banquiers déclarant que leur banque n’avait pas besoin de fonds propres supplémentaires.

Mais voilà, maintenant le loup est sorti bu bois, car il a sorti l’odeur de l’argent. Du vrai, pas de la fumée. De la fraîche, de l’artiche, du flouze, du blé, du cash, des biftons, de la monnaie. Bref, du fric.

Et là, du fric, il y en a. 10,5 milliards d’euros pour les banques françaises dans un premier temps. Car ces sommes sont très faibles, voire dérisoires, par rapport à ce qu’engagent nos voisins. 45 milliards de livres en Grande-Bretagne, 60 milliards d’euros en Allemagne.

Il est utile d’ajouter que « donner » cet argent (quel que soit le nom dont celui-ci baptisera cette opération et les conditions qu’il y attachera, c’est bien de cela qu’il s’agit. On a bel et bien trouvé de l’argent pou elles, dont la seule vertu est d’avoir un rôle trop important pour qu’on puisse laisser le marché leur donnée la fessée qu’elles ont si richement méritée) aux banques va rendre intenable la position du gouvernement face aux demandes dont, comme tout gouvernement, il est en permanence assailli.

Donner dix milliards aux banques, et pas un petit milliard aux pauvres, aux déshérités, aux exclus, aux expulsés, à la recherche médicale, à l’éducation, aux chômeurs, aux retraités, aux vieux, etc…?

Face à cela, le gouvernement n’a pas 36 solutions pour trouver des recettes.

Première voie: ne rien faire, et laisser les déficits filer. Outre que Bruxelles finira par se réveiller de son coma concernant les critères de Maastricht, cela ferait courir le risque que la France soit la prochaine Islande, voire la prochaine Lehman Brothers.

Deuxième voie: augmenter les impôts. Personne ne l’a encore annoncé, car une ponction sur un pays en pleine marasme contribue à peser sur une activité déjà en berne. Pourtant, il faudra bien en passer par là. Même si ce sera maqué sous les doux noms de « chasse aux fraudeurs », de redéploiement de l’aide de l’Etat, ou de plafonnement des niches fiscales, JusMurmurandi prédit que ce passage-là est tout ce qu’il y a d’obligé.

D’ailleurs, à Paris, Bertrand Delanoë l’a annoncé avec une ampleur (9% d’un coup, plus 3% d’un autre, peste!) et une absence de tout émoi qui sont une vraie leçon de cynisme et de realpolitik. Ce faisant, il rend un sacré service à la droite, qui aura beau jeu de se prévaloir que l’opposition en fait au moins autant. C’est si évident qu’il y a lieu de se demander si l’annonce de cette hausse d’impôts à Paris n’est pas une bonne manière de BD à Nicolas Sarkozy. Comme a pu l’être le choix de la part de Sarko le choix de Françoise de Panafieu, candidate faible, aux municipales parisiennes face à Bertrand le fêtard.

La troisième voie serait de croire au miracle. A un redécollage rapide de l’économie alimenté par les centaines de milliards injectés, par la baisse du prix des matières premières et le redressement du dollar. Un vrai miracle!

Ainsi la France ruinée pourrait demander qu’on prie pour elle comme pour les déshérités, les malades, les exclus. Le malheur, c’est que Soeur Emmanuelle, si éloquente et émouvante pour plaider leur cause, vient de mourir. Et que sa messe de requiem à Notre-Dame, avec un faste si peu à propos, a toute chance de réunir Nicolas Sarkozy et Bertrand Delanoë.

Et si c’était cela, le miracle dont la France ait besoin, celui qu’une soeur Emmanuelle pourrait, même à titre posthume, faire aboutir?

Dictionnaire de crise

octobre 20, 2008 on 3:10 | In Best of, C'est ça, Paris?, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite | Commentaires fermés

Avec la crise financière et économique s’ouvre un nouveau monde, dont a priori la seule chose que nous sachions est qu’il ne sera pas le même que celui qui vient de finir sans gloire à l’image de l’Islande s’enfonçant toute entière dans les flots glacés d’une insolvabilité sans précédent.

Ce nouveau monde a besoin d’un nouveau dictionnaire qui donne le sens soit des nouveaux mots, soit le nouveau sens des mots.

- Etat: anciennement, reflétait la condition d’une chose (en bon état, en mauvais état, état stable ou stationnaire, état solide ou état liquide, tiers état). Aujourd’hui, l’Etat, c’est tout simplement le dernier recours. Quand l’état des lieux inspire l’inquiétude, quand les banques sont en mauvais état, quand l’économie est en état de catastrophe artificielle, quand la confiance est en état critique… alors vient le temps de l’Etat…

- Confiance: anciennement, s’accordait, inspirait, ou se demandait. Aujourd’hui, elle disparait, revient, s’évapore, manque ou s’effondre. Bref, elle n’arrête pas de changer d’état, sans jamais passer par le stable.

- Croissance: anciennement, mesure du bonheur, qui ne pouvait être qualifiée que positivement (forte croissance), sauf si elle venait à manquer (déficit de croissance, hormone de croissance). Aujourd’hui, elle peut concerner tant des sujets positifs (le PNB) que négatifs (croissance des déficits). Elle peut même se retourner (croissance négative). Elle est à géométrie variable. Ce qui manque le plus: la croissance de la confiance, pour retrouver confiance en la croissance. Mais, vu l’état de la confiance et l’état de la croissance…

- Crise: anciennement, état temporaire d’une donnée particulière (crise de croissance, crise de confiance, crise de l’Etat, état de crise). Aujourd’hui, c’est un environnement général, auquel on s’adapte (management de crise, gestion de crise, budget de crise). Il va sans dire qu’un budget de crise de la part de l’Etat a pour but de ramener la confiance et la croissance.

- Delanoë: anciennement, Maire de Paris qui se vantait de faire toujours plus de fêtes sans augmenter les impôts. Aujourd’hui, Maire de Paris qui augmente les impôts de 9% et crée une taxe foncière départementale de 3% au moment où ses administrés doivent faire face à la crise. Comme eût dit La Fontaine: la cigale ayant fort dépensé les recettes du « boom » immobilier, se trouva fort dépourvue quand la crise fut venue…
Delanoë face à sa crise budgétaire

Le personnel médiatique et Jean-Marc Sylvestre : ne Mélenchon pas tout !

octobre 20, 2008 on 6:56 | In Coup de gueule, France, Incongruités | 2 Comments

JusMurmurandi a, une fois de plus, eu l’occasion de sourire tristement devant les propos de Jean-Luc Mélenchon, homme politique hexagonal qui résume à lui seul tout le sens de la glorieuse « exception culturelle française ». Dans le cadre d’une interview avec Mme Lepic où cette dernière lui demandait s’il fallait « punir » les coupables de la crise, le sémillant sénateur de l’Essonne eut cette réponse digne des grandes heures de Paul Quilès et des envolées épuratrices de 1981 : « On punit, vous comprenez l’expression, ça signifie qu’il faut savoir tourner la page et ne plus leur faire confiance. Ecoutez, ne faites pas confiance aux gens qui vous ont cassé les bras et les jambes pour venir vous les soigner. Donc cela veut dire qu’il y a tout un personnel médiatique, politique, économique qu’il faut pousser vers la sortie. »

 JusMurmurandi n’insistera pas sur le sens assez angoissant de l’expression « pousser vers la sortie » qui paraît suffisamment explicite et se dispense de commentaires. En revanche, ce qui semble plus truculent, c’est le sous-entendu de l’indétermination du « tout un personnel médiatique » : on entend dans ce « tout » quelque chose comme une profusion, comme un gang diffus, comme une profusion de malfaisants qu’il s’agirait d’éradiquer. Cela pullule, cela grouille, cela prolifère ! On n’ose imaginer le nombre de journalistes véreux – sous entendu : libéraux – qu’il conviendrait de sacrifier sur l’autel du démocrate Mélenchon.

 Piquée au vif par la mise en cause de sa profession, et certainement plus étonnée encore que vexée que l’on puisse voir dans le personnel journalistique une profusion de libéraux, Mme Lepic fait fort logiquement part de sa surprise au sénateur réjoui de son petit effet :

Lepic : « Y compris médiatique ?

Mélenchon : Bien sûr, vous voulez un nom ? »

 C’est là que JusMurmurandi fait part de sa véritable stupéfaction car, voir Mélenchon réclamer l’éviction de certaines personnes pour raisons idéologiques ne saurait plus vraiment surprendre grand monde ; c’est ailleurs que se joue le ridicule de la situation. Le jamais décevant sénateur de l’Essonne commence en effet sa dénonciation par la désignation de « tout un personnel médiatique » laissant augurer d’une myriade de libéraux à la tête du journalisme français, inculquant un credo libéral aux masses télévisuelles ; puis, fidèle aux pratiques ancestrales de son idéologie, Mélenchon propose une délation ; les coupables vont être dénoncés, les libéraux livrés à la vindicte des vraies gens ; réjoui, le téléspectateur se demande, goguenard, si les quelques minutes imparties à Mélenchon pour l’interview suffiront à dresser une liste de coupables qu’on imagine – et qu’on souhaite – longue. Le Cirque a besoin de sang et de condamnés. Mais, stupeur, au moment de la délation effective, ce n’est tout d’un coup plus « tout le personnel médiatique » mais un nom, un seul, un homme qui est proposé. Le personnel médiatique se réduirait-il à un seul nom ? Quel nom ? On veut savoir !

 « Votre collègue Jean-Marc Sylvestre qui nous fait le catéchisme libéral depuis bientôt 10 ans sur TF1, matin, midi et soir, en expliquant qu’il faut acheter des actions, qu’il faut faire des fonds par capitalisation. »

 Extraordinaire réduction à l’unité qu’opère à ce moment très précis Mélenchon : « tout le personnel médiatique » se trouve résumé par Jean-Marc Sylvestre ; la totalité de l’idéologie du corps médiatique – donc aussi de Libération, de Marianne, du service public, du Monde, du Nouvel observateur, de Canal +, de RTL, de l’Humanité, etc. – est résumée par « un nom », celui de Jean-Marc Sylvestre…

 Devant cette énième forfaiture, JusMurmurandi s’interroge : pourquoi Mélenchon, porté par son enthousiasme délateur à l’encontre de « tout le personnel médiatique » s’en est-il tenu à « un nom » et un seul ? Pourquoi réprimer de façon aussi inhumaine les saines pulsions de livrer à la vindicte populaire des hommes jugés a priori coupables alors que le show Mélenchon était sur ses rails ? JusMurmurandi suggère une hypothèse : peut-être parce que Mélenchon savait très bien, comme JusMurmurandi, que Jean-Marc Sylvestre était tout simplement le seul journaliste libéral des media français de grande écoute…  

Coulissement d’andouillette à Washington

octobre 18, 2008 on 7:27 | In Economie, France, Insolite, International | 3 Comments

Rassurez vous tout de suite, JusMurmurandi n’a pas l’intention de se substituer à nos feuilles de choux qui vont voir par le trou de la serrure ce qui se passe dans les alcôves.

Il y a en plus des officines spécialisées pour le faire, comme l’illustre la remontée à la surface du nom d’Yves Bertrand ces jours derniers.

Non, il s’agit d’une affaire qui concerne la politique française au plus haut point.

En avril 2007, Paul Wolfowitz, parachuté par George W. Bush à la tête de la banque mondiale, est remercié pour avoir accordé un traitement de faveur à une personne de la gent féminine qui lui avait fait…la faveur de son « traitement ».

Aujourd’hui, Dominique Strauss Kahn, Directeur Général du FMI, est sous le coup d’une enquête similaire quant à la relation qu’il a entretenue avec une ravissante hongroise, Piroska Nagy.

S’il reconnait qu’il a « eu un incident dans sa vie privée » en janvier dernier comme le cite le célèbre Wall Street Journal, il nie qu’il ait profité de la situation pour faire attribuer une augmentation de salaire ou des indemnités de licenciement plus favorables à Me. Nagy (qui a donc quitté le FMI en août dernier).

Le but de cet article au titre coquin, nous n’en disconvenons pas, n’est pas de savoir si M. Strauss Kahn est fidèle à Anne Sinclair, Me. Strauss Kahn à la ville. C’est leur affaire, et uniquement leur affaire. Quant au possible abus de fonction, laissons au FMI le soin de faire son enquête.

Demandons nous plutôt ce qui pourrait motiver M. Strauss Kahn pour abandonner son poste, qui est celui du fonctionnaire le mieux payé au monde, un demi million de Dollars sans impôt, avec les avantages en nature (!) qui l’accompagnent.

N’est-ce pas le fait que DSK sent que le moment est venu de faire son retour sur la scène politique française, le PS partant à la dérive, incapable de voter le RSA qui figurait au programme du candidat PS de l’élection présidentielle de 2007, de voter cette semaine le plan de sauvetage de l’économie en danger ?

Ou est-ce au contraire un membre du bureau directeur du PS qui veut saborder DSK avant qu’il ne rentre en France la queue entre les jambes, si la rumeur venait à se trouver fondée, avec une réputation définitivement ternie ?

Soupçonné d’abus de bien sociaux avec sa secrétaire dans le scandale de la MNEF, père officieux de la funeste loi sur les 35 heures, créateur interrompu d’un inapplicable impôt sur les Français résidant à l’étranger, la réputation de DSK ne sortirait pas grandie d’une affaire de mœurs/abus de pouvoir.

Mais qui restera-t-il au PS ????

Bertrand Delanoë est il un hors la loi ?

octobre 18, 2008 on 7:03 | In C'est ça, Paris?, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités | Commentaires fermés

Le dernier ouvrage du Maire de Paris avait fait couler beaucoup d’encre, consommer tout autant de salive entre autre de la part de ses concurrents du PS, et sourire encore autant JusMurmurandi.

En effet, Bertrand Delanoë s’y déclare « libéral ».

JusMurmurandi pouffe rien qu’en le rappelant.

Car qui a décidé d’augmenter les impôts locaux de 9% en 2009 et vraisemblablement aussi en 2010 si ce n’est Delanoë ?

Milton Friedman doit avoir les cheveux qui se dressent sur la tête à l’idée que l’on puisse se revendiquer libéral tout en augmentant à tel point les impôts d’un an sur l’autre.

Et les Parisiens qui ont voté sur lui doivent être bien heureux de voir le Maire leur « venir en aide » alors que le ralentissement économique qui se profile est sans précédent.

Mais JusMurmurandi en a déjà parlé, même s’il est toujours bon de rappeler les faits d’armes de ceux que l’on apprécie particulièrement.

Non ce qui est à l’origine de cet article ci, c’est le fait que la Mairie de Paris s’est déclarée incompétente pour mettre en place le service minimum pour l’accueil des enfants lors des jours de grève dans l’enseignement public.

Or cet accueil a fait l’objet d’une loi, votée au Parlement en début d’année 2008.

Ne pas appliquer une loi, pour quelque motif que ce soit, n’est ce pas se mettre…hors la loi ??

«Nous ne transigerons pas et nous ne mettrons pas les enfants en otage d’une loi mal ficelée» déclare l’adjoint chargé de la vie scolaire.

En bref, les lois qui nous conviennent, nous les appliquons, pour le reste, vous pouvez aller vous faire voir.  Et si les Parisiens faisaient de même avec l’augmentation d’impôts exigée par le Maire ?

Mais le fond de la question, c’est l’intérêt des Parisiens dans leur majorité.

Augmenter les impôts, est-ce montrer que Delanoë est à l’écoute de leurs préoccupations, alors que leur train de vie va baisser ?

Refuser de prendre en charge les enfants de ceux qui sont confrontés à la grève d’une minorité, est ce aller dans le sens des Parisiens ?

Assurément non.

Ce n’est que faire preuve de libéralité vis à vis du budget de la Mairie au détriment de ses habitants, vis à vis d’une minorité de grévistes au détriment des parents des enfants parisiens.

Prenons en bonne note.

Sans précédent!

octobre 18, 2008 on 9:27 | In France | Commentaires fermés

Commenter l’Histoire à mesure qu’elle se déroule induit toujours la tentation d’expliquer ce qui se passe en se fondant sur des précédents. Ainsi, le bourbier irakien est-il une répétition du Vietnam? La crise financière est-elle de même nature que celle de 1929? La hausse des prix des matières premières est-elle un troisième choc pétrolier?

Mais ce qui s’est passé hier est, à la connaissance de JusMurmurandi, sans précédent. Déjà la présidence de George W. Bush restera sans précédent dans l’histoire des Etats-Unis et dans l’Histoire tout court. 11 septembre, Osama bin Laden, Mollah Omar, Irak, Patriot Act, ouragan Katrina et maintenant crise financière sont les chapitres de son héritage.

Mais le plus ahurissant n’est pas ce qu’il a fait. Ni les mensonges sur l’Irak, ni le démantèlement des libertés fondamentales des citoyens y compris l’habeas corpus, ni les cadeaux aux super-riches, ou les contrats de milliards de dollars attribués sans concurrence à l’ancienne société du vice-président Cheney, ni la levée de multiples restrictions aux activités des banques pour éviter la répétition des folies ayant conduit à la crise de 1929, ni le déficit budgétaire abyssal, ni le détournement vers des besoins en Irak des fonds alloués pour le renforcement des digues de la Nouvelle-Orléans, puis l’impéritie face à la dévastation laissée par l’ouragan Katrina

Non, le plus ahurissant est ce qu’il ne fait pas. Hier, le Président Bush, sans vergogne, alors même que sa présidence porte, par son relâchement réglementaire, une lourde part de responsabilité dans les excès ayant conduit à la crise financière, a indiqué qu’il laisse la responsabilité de reconstruire le système financier mondial à son successeur.

En fait, le titre est une erreur. En écrivant cette chronique d’une démission si contraire au leadership, au courage, à l’inspiration, aux valeurs qui ont si souvent fait des Etats-unis un phare du monde libre, JusMurmurandi pensait n’avoir trouvé aucun précédent.

En fait, il y en a bien un, quoique ni américain, et sur un sujet fondamentalement non comparable, sauf en ce qui concerne la démission, c’est-à-dire étymologiquement, le renoncement à sa mission. Car ce que George W. Bush vient de faire, c’est de se laver les mains de ce qui arrivera.

Comprenne qui pourra, approuve qui voudra. JusMurmurandi ne le peut pas.
George W. Bush

La semaine du goût

octobre 17, 2008 on 7:28 | In Best of, Coup de gueule, Economie, France, International | Commentaires fermés

Cette semaine, c’est la semaine du goût.

Une fois n’est pas coutume, JusMurmurandi a décidé de faire une revue de presse pour essayer de faire toucher du doigt ce qu’est le goût…

Premier exemple.

Matthias Guerrand Hermès, membre de la célèbre dynastie à la tête de l’entreprise éponyme d’articles de luxe, voyage tranquillement de Paris à New York sur un avion de la compagnie Air France. Suite à un mélange de médicaments et d’alcool, il s’en prend à des passagers; sommé de reprendre ses esprits, il agresse le commandant de bord, pour être finalement maîtrisé par l’équipage. Un remake de Jean-Luc Delarue, lors d’un voyage vers l’Afrique du Sud.

Débarqué à l’aéroport de New York, il est libéré sous caution, et encourt une peine maximale de 20 ans de prison.

Bon goût, mauvais goût, ou goût du risque ?

Deuxième exemple.

La France rencontre à titre amical la Tunisie dans un match de football au SDF (NDLR Stade de France).

Pendant que l’hymne national français est joué, certains spectateurs commencent à siffler. Scandale dans la tribune officielle ! Et menace que si cela doit se reproduire, on annulera purement et simplement la rencontre sans rembourser les places.

Peut être serait il plus simple d’arrêter la télédiffusion, pour stopper immédiatement la possibilité que ces esprits malins ont de faire passer leur mauvaise éducation sur les ondes, et de la communiquer à un large public ?

Peut être serait-il aussi de bon augure de penser à rétablir le service militaire? Cela ferait baisser le chômage, et le mitard est pour les insoumis et autres sauvageons une méthode aussi bonne qu’une autre pour faire entrer dans leurs petites têtes le respect que chaque citoyen doit au drapeau. Instruction civique, nous voici !

Siffler la Marseillaise, bon goût, mauvais goût, ou goût de la provocation ?

Troisième exemple.

Las ! On n’en finit pas d’en finir avec les banques qui annoncent des pertes. Mais dans le cas précis, c’est tellement agaçant, frustrant que même la Ministre de l’Economie et des Finances avoue son découragement.

Quelques « traders » ont réussi à faire perdre à l’Ecureuil, la Caisse d’Epargne, 600 millions d’Euro en prenant des positions trop risquées. 0,15 million de Kerviel en sorte.

Y aura-t-il des sanctions contre ces irresponsables qui gaspillent l’argent de leur entreprise en enfreignant les règles (si c’est confirmé, bien sûr) ? La hiérarchie sera t elle remerciée, ou choisira t on de prendre un Kerviel et de le monter en épingle permettant ainsi au patron de la Générale de garder son poste ?

Bon goût, mauvais goût, ou gout-te qui fait déborder le vase ?

Et pendant ce temps, les bonus versés à la City, berceau de la finance anglaise à Londres, étaient de 20 milliards d’Euro cette année. Ils ont plus que doublé en sept ans.

Leur montant revient à environ 320 Euro par citoyen britannique en moyenne (adulte et enfants compris).

Bon goût, mauvais goût, ou goût de cendre ?

Quatrième et dernier exemple.

Vélib’ célèbre un triste évènement. Sa quatrième victime depuis son lancement il y a plus d’un an.

C’est donc la quatrième fois qu’un cycliste est heurté mortellement par un poids lourd, cette fois un autocar.

Et la Mairie de Paris est toujours aussi décidée à ne rien faire. Pas même proposer des casques de sécurité aux locataires.

« Je ne veux pas qu’on prenne de décision sous le coup de l’émotion » déclare ainsi Annick Lepetit adjointe aux transports à la Mairie.

Combien faudra-t-il de victimes pour que la Mairie bouge ?

Bon goût, mauvais goût, ou dégoût ?

Un plan de secours, vite!

octobre 16, 2008 on 5:19 | In France | Commentaires fermés

A l’aide! Les cours s’effondrent, il faut éviter que des pays entiers soient plongés dans le chaos et l’insolvabilité. Pour cela, une seule solution, que les pays riches viennent en aide aux pauvres.

Comme seuls les Etats ont encore une réelle capacité d’intervention, il faut un plan Paulson bis pour soutenir ces Etats. Ce qui veut dire que ce sera aux contribuables de payer pour ce plan de soutien, comme pour tous les autres d’ailleurs.

JusMumurandi comprend la colère des Américains qui voient qu’ils vont devoir payer de leurs impôts le sauvetage des banques quand personne ne vient les sauver, eux. D’autant plus quand ce sont ces mêmes banquiers qui ont causé les problèmes et se sont servis au passage des rémunérations phénoménales. Ainsi le patron de Lehman, qui, avant de faire faillite, a cumulé en 14 ans au sommet près d’un demi milliard de dollars de rémunération personnelle.

D’où aussi le besoin d’expliquer aux contribuables ce que sont les risques systémiques, et pourquoi, même si on ne les aime ni on ne les approuve, il faut aider les mal en point et éviter un effondrement.

Le plan d’aujourd’hui est rendu indispensable par l’effondrement du prix du pétrole, qui est tombé en dessous de 70 dollars, soit moins de la moitié de son cours il y a moins de 6 mois.

Il est donc urgent d’assister les émirs du Golfe Persique. Les cheiks d’Arabie Saoudite. Les oligarques russes. Hugo Chavez le gentil chef d’Etat vénézuélien. Les mollahs d’Iran. Le FLN au pouvoir depuis 40 ans en Algérie. Tous sont gravement menacés par une telle chute.

Il faut aider aussi tous les fonds spéculatifs qui ont gagné tant d’argent en poussant à la hausse les cours du pétrole. Il n’est pas concevable qu’ils risquent de disparaître maintenant s’ils n’ont pas su jouer à temps la baisse. Il faut aider les sociétés pétrolières qui, sans cela seront obligés de baisser le prix de l’essence et des matières premières de la pétrochimie, et vont voir leurs profits fondre comme neige au soleil d’Arabie. Il faut aider tous les promoteurs immobiliers dont les projets extravagants (îles artificielles, immeubles d’un kilomètre de haut, entre autres) mobilisaient un quart des grandes grues du monde pour le seul Golfe. Il faut aider les sociétés aux produits inabordables (voitures de luxe, bateaux énormes, jets privés, bijoux, montres, grands vins, tableaux, fourrures, armements dernier cri) qui ne trouveront plus là leurs meilleurs clients.

Pas plus que d’innombrables prestataires de service, organisateurs de fêtes, banquiers de paradis fiscaux, prostituées (pardon, call-girls de luxe).

Pour ces fournisseurs de biens et de services, on tiendra compte que la disparition de cette clientèle les frapperait une deuxième fois après la perte de leurs débouchés chez les banquiers de New York ou de Londres.

La logique de cette intervention est simple. Si les banques méritent qu’on les aide quand elles souffrent, pourquoi pas eux? Après tout la baisse du pétrole est causée par la crise économique causée par les banques. Ils sont donc des victimes des banques, comme nous tous, après que nous leur ayons demandé de produire toujours plus. Nous sommes donc coupables de la forte production et du faible prix…

Bref, JusMurmurandi appelle les contribuables du monde entier à se cotiser pour secourir les victimes de la baisse du pétrole. Soyons responsables, solidaires, généreux, exemplaires, et donnons. Mais donner ne suffit pas, si c’est grevé de conditions d’attribution trop onéreuses, si le suivi est trop tatillon, si le tout prend trop de temps. Pour être sûrs d’être efficaces, donnons sans conditions aucunes.

Tout le monde cherche les bases d’un nouveau circuit économique mondial. JusMurmurandi espère, avec cet article en avoir posé une pierre angulaire.

Quand l’Etat dit: « Le Roi, c’est Moi! »

octobre 16, 2008 on 6:22 | In Economie, Europe, France, Incongruités, International | Commentaires fermés

Tous les enfants de France apprennent ce mot célèbre de Louis XIV: « L’Etat, c’est Moi! ». Cela illustre l’absolutisme du pouvoir qui finira tragiquement après 1789. Bien entendu, il ne saurait en être question dans nos société mondialisées, démocratiques, complexes, régies par des constitutions soucieuses de séparation des pouvoirs.

Vraiment? Ce n’est pas l’impression que donnent ces dernières semaines. Quand il a fallu trouver des solutions pour éviter que le monde ne bascule dans l’abîme d’un effondrement financier, tout ce qu’a essayé le « marché », c’est-à-dire les mécanismes d’auto-régulation, la concurrence, l’ajustement de l’offre et de la demande par le prix, a été inexistant. Tout ce qu’ont essayé les « institutions », telles les banques centrales, les injections de liquidité, les baisses de taux, n’ont eu aucun effet.

Non, ce qui a rappelé tout le monde à l’ordre, c’est l’intervention massive des Etats. Non pas une intervention au services des banques et des marchés, mais une intervention régalienne, des nationalisations brutales des banques en contrepartie de prises des risques dont plus personne ne voulait.

Ainsi AIG, premier assureur mondial, était-il contraint de donner 80% de son capital au Trésor américain en contrepartie d’un simple prêt, fût-il de 85 milliards de dollars. La majorité du capital en échange d’un prêt reflète une très grande inégalité entre les parties. Subitement les Seigneurs de Wall Street ne font plus le poids. Ils ne sont plus que les valets d’un système qu’ils ont perverti en jouant aux apprentis sorciers. Et le Roi, c’est bel et bien l’Etat, qui les rappelle à leur condition limitée.

Ainsi aux Etats-Unis, les 9 plus grande banques, alors même qu’elles ne sont pas au bord du gouffre, vont quand même recevoir des augmentations de capital de l’Etat en contrepartie de nationalisations partielles, et d’acceptation de multiples contraintes de comportement.

Ainsi en Grande-Bretagne aussi, les dernières grandes banques feront de même. Même Lloyds, historiquement très bien gérée, et qui fut chargée il y a à peine 3 semaines (Dieu! que cela semble déjà loin!) de sauver HBOS passe en si peu de temps du rang de chevalier blanc à celui de mendiant que l’Etat recueille sous son ombrelle de capitaux frais.

On attendrait ceci au pays de l’interventionnisme d’Etat professé et pratiqué depuis toujours, même par un Président censé être à droite, en France. Ou en Chine, où règne sans partage le Parti Communiste. Ou en Russie, où les tentatives d’opposition finissent dans des prisons sibériennes. Pas du tout, cette fin de partie musclée a lieu dans les deux pays où le capitalisme de marché est, ou plutôt était, un dogme quasi sacré. Les Etats-unis et la Grande-Bretagne nationalisant plus que ne le fit en un autre temps François Mitterrand…

Et le plus étonnant, c’est non seulement l’impuissance des institutions en ce temps de crise, c’est aussi que les décideurs se soient affranchis de la myriade de contraintes que le fonctionnement des Etats impose. Quand AIG a été nationalisée, personne n’a parlé de distortion de concurrence, ou d’autorisation de la Commission de Bruxelles, ou de visa de la bourse sur l’augmentation de capital. Quand les plans Paulson, Brown ou Sarkozy ont été annoncés, il allait de soi que les institutions suivraient, les parlements voteraient, les organismes entérineraient, que les critères restrictifs seraient levés. Bref, l’Etat, c’est eux!

Il est dans l’air du temps de parler de changement d’époque et de professer qu’un nouveau système, encore à définir, doit émerger des ruines de l’ancien. Une seule chose est sure. Comme la riche plaine de la Beauce est dominée par la double et haute silhouette des tours de la cathédrale de Chartres, le pouvoir de l’Etat dominera les champs de l’activité économique de l’ordre nouveau

Délit de fuite ou chronique d’une disparition annoncée ?

octobre 15, 2008 on 5:39 | In Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermés

JusMurmurandi voudrait rappeler à ceux de ses lecteurs qui l’auraient oublié qu’il y a une opposition politique en France.

Son principal parti, encore une fois pour ceux qui auraient des trous de mémoire, s’appelle le Parti Socialiste.

Car il est vrai que l’on n’en entend plus beaucoup parler ces derniers temps

La crise qu’il traverse ressemble en effet à une tempête dans un verre d’eau par rapport à la tempête du monde financier qui est en train de se traduire en ralentissement économique planétaire.

Et si l’on regarde ou écoute quelles ont été les prises de position de ses illustres dirigeants, elles sont palpitantes.

Didier Migaud, Président de la Commission des Finances de l’Assemblée Nationale (poste qu’il occupe par la bonne grâce du Président de la République, nota bene) est prompt à déclarer que les déficits ne seront pas tenus à cause de la mise en place du plan de garantie des banques. Comme si c’était le souci du moment.

Ségolène Royal souhaite « que la crise soit une chance pour que la finance soit au service de l’économie ». Encore des belles paroles. Recueillons-nous et célébrons tous ensemble la fraternité économico-financière.

Mais fondamentalement, lorsqu’il s’est agi de voter un plan d’urgence pour tenter d’endiguer la spirale de chute de la confiance illustrée par l’effondrement, le PS est aux abonnés absents.

Est-ce parce que ses différents membres ne sont pas d’accord, les uns trouvant que le plan ne va pas assez loin, d’autres trop loin, ou encore ceux qui sont des anti-sarkozystes par principe, quoi qu’il en soit alors que le monde occidental et par conséquent la France traversent une période d’une extraordinaire difficulté, le PS, tel une tortue, rentre dans sa coquille et se retire de la scène politique.

Alors que l’Europe se réunit autour de la présidence française pour présenter un front uni, à son échelle réduite, le PS en est incapable, choisissant une fois de plus de faire passer ses propres contraintes avant l’intérêt national.

On avait déjà connu cela lorsqu’au début du siècle dernier, lorsque la seule posture des socialistes français face à l’agresseur prussien aux portes du pays avait été de déclarer la grève nationale….Courage, intérêt supérieur de la Nation, quand tu nous tiens !

Avec quelques années d’écart, on pourrait presque célébrer le centenaire de leur couardise.

Aujourd’hui cela va jusqu’à ne pas savoir si l’on va changer les dates du congrès de Reims. Et de nouveau l’angoisse paralysante, entre ceux qui veulent maintenir la date même si ou parce que cela permettra de passer les divergences sous silence, et ceux qui veulent la changer pour tenter d’être sous les feux de la rampe…

Pendant ce temps, même François Bayrou a voté le plan de relance. C’est dire…

Délit de fuite, posture prémonitoire d’une disparition annoncée, ce n’est pas JusMurmurandi qui sera tenté de lancer un avis de recherche….

L’enfer commence ici et maintenant

octobre 15, 2008 on 6:49 | In Best of, Economie, Europe, France, International | Commentaires fermés

D’aucuns pourraient penser, et non sans bonnes raisons, que le succès, s’il s’avérait, du plan de sauvetage du système financier, sonnerait la fin de la crise.

De la crise financière, oui. Mais tout ce que nous y aurions gagné, c’est le droit d’entrer en crise économique. Certes, si le plan ne fonctionnait pas, la crise serait, à l’avis de JusMurmurandi, d’une exceptionnelle gravité, avec des baisses de PNB à deux chiffres. Mais même s’il fonctionne à merveille, tout ne sera pas rose.

Car, si les Français ont le sentiment d’être déjà en crise, ils vont vite s’apercevoir de la différence entre se plaindre d’une sensation et se plaindre d’une réalité. Dans les faits, la consommation n’a pas encore chuté, même pour des biens durables où le crédit est un recours fréquent. Le seul secteur déjà en crise est l’immobilier, où les transactions ont baissé de quelques 30% par rapport à l’année dernière. Et ce n’est qu’aujourd’hui qu’on voit les ventes automobiles baisser nettement en Europe :-8% au mois de septembre.

Beaucoup ont vu dans les 1000 suppression d’emplois de Renault Sandouville l’illustration de la crise, mais ce n’est pas le cas. C’est le prix que payent les collaborateurs quand le nouveau modèle ( la Renault Laguna) ne plaît pas. La crise, ce seront non pas, comme à Sandouville, des suppressions d’emplois « volontaires », c’est-à-dire largement indemnisées, mais des licenciements ordonnés par le Tribunal de Commerce, c’est-à-dire payés le moins cher possible, et ce même quand le produit « marche » commercialement.

Il suffit de penser à la dernière récession sévère, en 1993, pour se souvenir de journaux télévisés qui annonçaient, jour après jour, des pertes d’emplois par milliers, provoquant un très compréhensible traumatisme.

Nous n’y sommes pas. Pas encore. Mais nous y allons tout droit. Un premier exemple vient de nous être donné, avec la mise en sauvegarde du groupe Cauval Industries, premier groupe français de meubles (marques Dunlopillo, Simmons, Steiner, Simmons, Treca, Mondial Kit, Espalux, Dumeste entre autres), qui fournit notamment 30% des matelas du marché français et emploie quelques 5000 personnes.

Cauval plaide que ses difficultés ont dues aux problèmes de financement entraînées par la crise bancaire, et c’est très possible. Quand on sait que Cauval a grandi par acquisitions ces dernières années, et a donc un montant de dettes non négligeable, on voit bien que c’était un excellent candidat au rôle de victime de la « crampe du crédit » à laquelle nous serons tout soumis quoi qu’il arrive.

Quand, en plus, on comprend que le renouvellement d’un matelas est une dépense non vitale qu’il est facile de repousser de quelques mois, et qu’il est souvent financé par un crédit à la consommation, on se dit qu’entre des consommateurs frileux à dépenser pour cause de crise et des organismes de crédit réticents à prêter pour cause de manque de moyens, les perspectives commerciales de Cauval n’étaient pas des plus porteuses. Même chose pour les cuisines, dont les ventes sont pour partie liées à la construction de logements, aujourd’hui en panne.

Bref, pour ce qui est de notre avenir économique proche, JusMurmurandi ne voit que le choix entre 2 possibilités. La churchilienne: « le sang, la sueur et les larmes », et la dantesque « vous qui entrez ici, abandonnez toute espérance ».

Sauf qu’après l’hiver, forcément, un jour, viendra le printemps. Ne perdons pas espoir.

La revanche du poovre Monsieur Brung et de la pooovre Europe

octobre 14, 2008 on 6:05 | In Coup de gueule, Economie, Europe, France, International | Commentaires fermés

Oh, non, ce ne sont pas les déshérités du monde qui sortiront gagnants de la crise actuelle. Les fonds engagés dans le soutien des banques viendront bien de quelque part, et il est clair que la part des pauvres n’en sortira pas grandie.

Non, il s’agit d’un autre genre de pauvres. D’abord, ce pauvre Monsieur Brun. Vous vous souvenez de Monsieur Brun? Celui qui, pour l’éternité, est dans l’ombre de César et d’Escartefigue dans une historique partie de cartes qui contient une des plus célèbres répliques du cinéma français: « tu me fends le coeur ». Et le pooovre Monsieur Brung (prononcer avé l’asseng, sans avoir peur d’en faire des tonnes) de jouer les comparses, un des petits Chose qu’on prend de haut, un peu étranger à toute cette « marseillaisitude ».

En anglais, « brun » se dit « brown ». Et les Britanniques ont aussi leur poor Mister Brown. Un Premier Ministre impopulaire, discrédité, ridiculisé, émasculé, menacé, et pas vraiment à sa place dans le fauteuil de Churchill, de Thatcher ou de son prédécesseur, ex-ami et meilleur ennemi Tony Blair.

Il y a un autre pooovre dans cette histoire, ou plutôt une, c’est notre pooovre Europe. Une Europe qui ne dit rien dans cette crise. Une crise venue des USA, et dont tout le monde attend que ce soit des USA aussi que vienne la solution. Surtout quand chaque pays européen veut sa propre solution au problème. Quand l’Allemagne de Merkel veut régler les problèmes au cas par cas, alors que la France veut un plan global et européen. Et que tout attendent, à un moment ou à un autre, que les européens copient le plan de l’américain Paulson.

Sauf que, de cette pooovre Europe rien ne vient, et que le plan Pauson se met à patiner, conduisant à la panique de vendredi dernier, qui prenait des allures de dernier vendredi.

Dans ce contexte, le plan de ce pooovre Mister Brown pour sauver les banques anglaises ne fit pas les gros titres. Ce d’autant que la situation britannique était particulièrement aventurée. Par la place importante de la finance dans l’économie, par son tropisme américain qui la fit s’engager plus que d’autres européens outre-Atlantique, par la bulle immobilière qui, comme aux Etats-unis, entraîne aujourd’hui une solide gueule de bois bancaire.

Garantir les crédits interbancaires, et investir dans les banques pour les recapitaliser, les nationaliser si besoin était. On attendait déjà l’ironie mordante à la Raimu qui ne pouvait manquer de saluer une si pooovre initiative d’un si pooovre européen.

Une semaine plus tard, l’Europe de l’Euro plus la Grande-Bretagne, c’est-à-dire l’Europe, réunie à Paris, parle d’une seule voix, et annonce un plan d’une ampleur sans précédent pour sortir de la crise. Cette pooovre Europe met sur la table près de 3 fois les capitaux du grand Oncle Sam, et réduit le flamboyant Hank Paulson au rôle de comparse. Lequel Paulson se hâte d’annoncer une modification de son plan pour ressembler à ceui des Européens.

Car le plan européen existe. C’est, à la virgule près, celui du pooovre Mister Brown. Et il suscite une réaction positive sans précédent des marchés financiers. +11% à Paris, Franfort et New-York, +14% à Tokyo. +14% à Tokyo!!! Comment dit-on « brun » en japonais? Il n’y a qu’à Londres que le triomphe est plus « modeste »: +8%.

Chapeau l’artiste! Mister Brown, si le succès se confirme et que votre plan est celui qui aura permis au monde de tourner le dos à l’abîme financier et économique vers lequel il se précipitait, votre triomphe sera le plus dur pour l’arrogance et l’orgueil des seigneurs de la finance. Pensez! Sauvés par la pooovre Europe et le pooovre Monsieur Brun…
le pooovre Mister Brown, sauveur du Monde?

RGPP, mon amour

octobre 13, 2008 on 9:04 | In Coup de gueule, Economie, Europe, France, Insolite, International, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermés

On ne sait plus qui croire.

Après une semaine où chaque jour qui passe les indices des bourses mondiales tombent, chutent, s’effondrent, on ne sait plus à quel saint se vouer.

Un vrai yoyo.

George Bush intervient-il dans le courant de la semaine qu’aussitôt après les indices américains perdent 8% dans la foulée.

Preuve que le politique ne peut pas faire grand-chose pour corriger les erreurs démesurées du monde économique – mais en revanche peut accentuer encore une situation désastreuse.

Bref, chaque jour on est pendu qui à la radio, la télévision ou encore l’internet pour savoir quelle est la tendance.

Tokyo ouvre-t-il en hausse comme indicateur de ce que sera le début de journée en Europe ?

New York ouvre-t-il en baisse, influençant ainsi la clôture du vieux continent ?

Bref, si l’on a perdu de la visibilité depuis le 11 septembre 2001, les dernières semaines ont encore troublé le jeu au point que l’on pourrait s’imaginer dans un épais brouillard où l’on ne sait pas si l’on avance, recule …

Un peu comme la météo.

Un jour il pleut, le lendemain il fait beau, et son contraire. Et on ne comprend jamais vraiment bien pourquoi ni comment.

Comme pour la finance, les indications données nous font penser que nos baromètres domestiques sont à la limite plus fiables, que nous devrions peut être nous tourner vers l’élevage de grenouilles pour voir si elles montent ou descendent de l’échelle et nous aider à prévoir le temps qu’il fera demain.

Car les grenouilles ne coûtent pas le prix des super calculateurs mis à la disposition de Météo France, pour le médiocre résultat précité.

A ceci près qu’aujourd’hui, il ne fait plus aussi bon être à Météo France…Sale temps pour la météo car dans le cadre des RGPP (Révision générale des politiques publiques), le gouvernement a décidé de réduire la voilure et de supprimer 1.500 postes dans les centres départementaux.

Ce qui a bien entendu suscité une grève qui n’aurait été suivie, aux dires de Météo France, que par 15% des salariés.

Car finalement, que l’on fasse des économies sur un service qui n’en est pas un, même le personnel semble avoir compris que cela n’attirera pas le chaland.

Que le soleil continuera de se lever le lendemain, quoi qu’il arrive. Un peu comme dans la finance…

Somme toute, si c’est cela la sanction de la RGPP lorsque l’on n’atteint pas ses objectifs, JusMurmurandi la soutient sans ambages.

Et pose juste une question. Une toute petite question.

Quand est ce qu’enfin on va faire la même chose dans la finance pour tous ces pontes surpayés et inutiles à qui les mêmes rémunérations indécentes continuent à être versées ?

Il n’y a pas de RGPP dans la finance ????

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