Ahmadinejad et les 40 voleurs

juin 15, 2009 on 3:39 | In Best of, Coup de gueule, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Le résultat officiel des élections présidentielles iraniennes est tombé. Le Président sortant Ahmadinejad est déclaré réélu dès le premier tour avec plus de 60% des voix. Son principal opposant, le réformateur Moussavi, est battu avec plus de 30% des voix, et 2 autres candidats atteignent des scores infimes, autour du pour cent.

Il suffit d’un regard superficiel pour comprendre l’ampleur de la fraude. Alors qu’à l’élection précédente, seuls 17% des Iraniens avaient voté pour Ahmadinejad, cette fois-ci son score a quasiment été multiplié par quatre. Pendant ce temps-là, celui de ses opposants s’est effondré. C’est d’autant moins crédible que ces scores sont extrêmement homogènes à travers tout le pays, alors même que les allégeances tribales y sont souvent plus fortes que les convictions politiques. Et donc que voir des candidats très populaires dans leurs provinces y faire 1% des voix est pour le moins surprenant.

De même, si Ahmadinejad est, semble-t-il, populaire dans les petits villages, Moussavi l’est dans les grandes villes, à commencer par Téhéran. Sauf que les scores sont les mêmes que partout ailleurs, sans aucune différence entre provinces, ou entre zones urbaines et rurales. Et totalement au rebours de ce qu’on a observé dans toutes les élections présidentielles précédentes en Iran.

L’affaire est donc claire, il s’agit de triche à grande échelle. Ce qui rappelle une autre histoire à JusMurmurandi. Non, pas celle des autres chefs d’État qui ont volé le résultat des élections, comme Robert Mugabe au Zimbabwe. Ni le fait que, comme par hasard, les protestations contre la proclamation des résultats se soient accompagnées de suspension des réseaux de téléphone portables, de sites Internet d’opposition, d’arrestations, de suspension des visas de journalistes occidentaux, bref de la panoplie des régimes illégitimes et autoritaires.

Non, ce à quoi pense JusMurmurandi, c’est la traduction du Coran que vient de publier Malek Chebel, qui l’a voulue « compréhensible par tous », et qu’il a accompagnée d’un dictionnaire encyclopédique. Quand un journaliste de radio lui a dit que, quand même, il y avait des mots « durs » dans le Coran, notamment les appels à la guerre sainte, M. Chebel a répondu que le mot « jihad » ne figurait pas dans le Coran.

Et la préconisation de fraude électorale, M. Chebel, est-elle coranique? En fait, cette question est de pure rhétorique, tant sa réponse est évidente. Et les qualificatifs de ceux qui la perpètrent au nom de l’Islam le sont aussi.

Les 40 voleurs, compagnons d’Ali Baba, opéraient suivant la légende dans le califat de Bagdad. Il semble qu’ils aient des collègues à Téhéran.

Mahmoud Ahmadinejad

L’Europe, c’est quoi? Barroso, c’est qui? Les élections, à quoi bon?

juin 14, 2009 on 2:32 | In Coup de gueule, Europe, France, Incongruités, International, Poil à gratter | 1 Comment

Les élections européennes ne sont pas sitôt passées que, déjà, les habitudes reprennent comme si rien ne s’était passé.

Le parti socialiste et la gauche veulent boycotter le discours de Nicolas Sarkozy devant le Congrès à Versailles comme si une opposition pouvait leur tenir lieu de programme.

Les Verts oublient que le score de la liste Cohn-Bendit est aussi dû à la très faible attractivité, à gauche, du PS, et à un rassemblement qui est aux antipodes de leurs querelles picrocholines.

Mais surtout, les chefs d’Etat « qui comptent » soutiennent la candidature à un nouveau mandat de Président de la Commission de José Manuel Durao Barroso.

Qui peut citer une seule politique que le ci-devant Président ait portée? Une seule décision? Une seule avancée?

Qui peut citer des cas où la Commission et son Président étaient aux abonnés absents? JusMurmurandi le peut!

- les plans de relance pour minimiser les effets catastrophiques de la crise, tous élaborés au plan national, avec une Commission étrangement passive

- la sortie de l’UE de la crise institutionnelle née du rejet de la Constitution européenne s’est faite sous l’impulsion des chefs d’Etat, et notamment de Nicolas Sarkozy, pour aboutir au Traité de Lisbonne, avec une Commission étrangement passive

- les négociations (ou non) pour l’entrée (ou non) de la Turquie dans l’UE se font au niveau des États, avec une Commission étrangement passive

- même la libération des infirmières bulgares s’est faite aux forceps par un Chef d’État et non au niveau européen

Il en ressort clairement que, si les chefs d’ État, Sarkozy et Merkel en tête, veulent reconduire M. Barroso, c’est que sa passivité et sa docilité leur conviennent à merveille

Et que peu leur chaut que nul, en Europe, ne se sente ni inspiré, ni motivé, ni représenté par cet homme si passif.

Étonnez-vous après cela qu’il y ait eu un si faible taux de participation électorale. Le plus étonnant, en fait, est l’inverse. Pourquoi donc qui que ce soit est-il allé voter pour une élection où l’élu n’était pas candidat, et où un mauvais bilan est un gage de reconduction ?

José-Manuel Durao Barroso

La fin du capitalisme ??

juin 13, 2009 on 7:59 | In Coup de gueule, Economie, Europe, France, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Les élections européennes apportent un éclairage qui a amené JusMurmurandi à prendre un peu de recul par rapport aux seuls résultats franco Français.

Contexte.

Crise économique mondiale, tout le monde parle de la faillite du capitalisme, qu’il faut soit refonder, soit enterrer suivant les intervenants.

Mais là n’est pas le débat.

Ce qui intéresse JusMurmurandi c’est que ces élections européennes sont le plus beau sondage en grandeur nature et à l’instant T dans toute l’UE dont on puisse « rêver » pour essayer de comprendre ce que les électeurs pensent et comment ils jugent les hommes et femmes politiques en place.

Nous ne reviendrons pas sur ce qui s’est passé en France où après avoir appelé le vote sanction et à barrer la route à Nicolas Sarkozy, le parti de ce dernier a obtenu un résultat plus que favorable, en rappelant toutefois une participation historiquement faible.

Car cette « votation » européenne est une occasion pour envoyer des messages forts, soit pour conforter un pouvoir en place soit au contraire pour lui signifier son désir de le voir partir.

Que constate t on donc ?

Qu’il n’y a aucune uniformité en ce que certains hommes politiques au pouvoir ont reçu une fessée comme leur parti n’en a pas connu depuis plus de cent ans (Gordon Brown en Grande Bretagne), ou d’autres ont été confortés alors même que l’on trouvait leur autorité, compétence, légitimité douteuses (Merkel, Berlusconi, ou Sarkozy bien sûr).

Mais attendez, ces trois derniers, et la défaite de Brown face au parti Tory ont un grand point commun.

Bon sang, mais c’est bien sûr comme aurait dit le commissaire Bourrel, interprété par l’inoubliable Raymond Souplex.

Ces quatre résultats font la part belle à ceux qui sont pour la libre économie, ceux qui affirment qu’il faut refonder le capitalisme, pas le jeter aux orties.

Pas à ceux qui prétendent qu’il faut interdire les licenciements etc. revenant à jeter le bébé avec l’eau du bain (Besancenot/Buffet/Mélenchon).

Où sont donc les électeurs qui soutiennent ces thèses qui n’ont gagné dans aucun des quatre pays majeurs de l’Union Européenne ?

En particulier, cette idée que la France serait à la veille d’une nouvelle révolution tant les masses populaires sont excédées a, pour l’instant fait long feu.

Nous en voulons pour preuve le taux de participation impressionnant aux manifestations d’aujourd’hui samedi.

Impressionnant par sa faiblesse, tellement bas que les syndicats l’ont eux même reconnue.

Comme si, en France, seules les grèves qui génèrent des journées chômées seraient intéressantes par rapport aux manifs du samedi qui viennent empiéter sur le repos du week end (le samedi, pas le dimanche, on sait trop bien chez les syndicats que le repos dominical impose que les manifs de fin de semaine se déroulent le samedi :-) ).

Bon dimanche !!

le commissaire Bourrel alias Raymond Souplex

le commissaire Bourrel alias Raymond Souplex

Quand le monde marche sur la tête, il y en a qui prennent des coups de pied qui font mal

juin 12, 2009 on 12:35 | In Best of, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Poil à gratter | 5 Comments

Le pétrole oublie la crise

Le pétrole a atteint hier le cours de 73 dollars le baril. Soit un doublement de prix depuis son point bas de décembre dernier. Voir une matière première doubler de prix en 6 mois quand la demande est en berne, et la production en légère hausse, voilà bien une situation qui marche sur la tête. Oh, bien sûr, il existent bien des explications « rationnelles », comme les masses d’argent « orphelines » qui cherchent à se placer à tout prix, ou l’anticipation que les marchés ont d’une reprise qu’on suppose prochaine. En attendant, l’économie mondiale avait-elle vraiment besoin d’une telle aggravation de la ponction énergétique?

Ce qui console, c’est le souvenir de la dégelée qu’ont pris les spéculateurs à la hausse sur le pétrole quand celui-ci, qui cotait 140$ le baril, et qu’on annonçait à 250$, s’est effondré jusqu’à moins de 40$. Compte tenu du décalage entre les 73$ actuels et l’économie réelle, il pourrait bien y avoir une gelée tardive, et JusMurmurandi s’en réjouit d’avance.

François Bayrou explique sa crise

François Bayrou, tout marri de sa cuisante défaite aux élections européennes, cherche à se raccrocher aux branches. Et trouve l’analogie suivante pour expliquer, à défaut d’excuser, sa faute politique d’avoir attaqué Daniel Cohn-Bendit comme il l’a fait: c’est la même chose que le célèbre « coup de boule » de Zinédine Zidane en finale de Coupe du Monde de football. Sous-entendu: même quelqu’un de formidable peut avoir des mauvais gestes, comme Zidane, le chouchou des Français, alors pourquoi François Bayrou?

Ce qui fait rire JusMurmurandi, c’est que celui que l’humoriste Laurent Gerra appelle « le Béarniais » justifie son surnom. Certes, Zidane est resté populaire après son pétage de plomb. Mais il ne faut pas oublier qu’il avait, auparavant, déjà gagné la Coupe du Monde avec l’Equipe de France, et la Champion’s League avec Le Real, en marquant des buts en finale dans les deux cas. C’est un peu plus que n’en compte à son actif le leader du MoDem. Et même que, tout Zidane qu’il était, il a été expulsé, et ce mauvais geste a été le dernier de toute sa carrière de footballeur. Est-ce à cet aspect-là que faisait référence, involontairement peut-être, mais alors, quel acte manqué!, François Bayrou?

Le rosé prépare sa crise

Les viticulteurs français sont ravis. La Commission de Bruxelles vient de changer d’avis, et n’autorisera pas la production de vin rosé par coupage de vin rouge et de vin blanc. Ceci est présenté comme une grande victoire du lobby français, toujours soucieux de qualité, contre les Affreux de Bruxelles, etc….

Le seul problème, c’est que le marché mondial a déjà tranché, et que le rosé par coupage est le standard, sauf, désormais, en Europe, qui deviendra comme le village d’Astérix entouré de camps romains. Ce qui revient à dire que les Européens n’importeront pas de rosé coupé, mais n’exporteront pas non plus de rosé « authentique ». La belle victoire pour une Europe qui compte avec la France, l’Espagne et l’Italie 3 des grands pays producteurs de vin… JusMurmurandi voit d’ici les viticulteurs américains, australiens, chiliens et autres sud-africains déboucher de bonnes bouteilles pour saluer comme il convient le suicide des producteurs de rosé européen. Que nous retrouverons sans aucun doute la sébile à la main quand ils auront été rattrapés par la crise qu’ils viennent de provoquer.


Les agriculteurs font leur crise

Les agriculteurs français veulent bloquer les approvisionnements des grandes surface pour que, sous la pression de ce blocus alimentaire, celles-ci acceptent de réduire leurs marges en augmentant les prix auxquels elles achètent leurs produits agricoles.

Il y a un seul petit problème. A la connaissance de JusMurmurandi, les linéaires des grandes surfaces sont abondamment garnis. Ce qui veut dire que celles-ci trouvent des fournisseurs à leurs prix, pourtant censément trop bas. Alors que les agriculteurs dénoncent donc, en apparence, la rapacité des distributeurs, en fait, ils devraient s’en prendre à leurs confrères qui bradent. Lesquels confrères ont apparemment les moyens de ces prix bas. Ce qui s’appelle poliment être concurrentiels…

Il était une fois…

juin 10, 2009 on 9:43 | In Best of, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Une belle histoire d’amour

28 après avoir été trahi en rase campagne par un Jacques Chirac plein de mépris, Valéry Giscard d’Estaing s’est finalement vengé.

Premier Ministre de ce dernier à son élection en 1974, Jacques Chirac claque la porte en 1976, et fera tout pour saborder la présidence de Giscard.

Y compris jusqu’à appeler à voter pour Mitterrand en 1981, lorsque l’on appelle le RPR au téléphone pour demander les consignes de vote pour le deuxième tour (NDLR RPR = ancêtre de l’UMP).

Alors qu’un journaliste humoristique avait affirmé dans un quotidien il y a quelques semaines que les séances du Conseil Constitutionnel étaient assez houleuses, à l’image des rapports tendus entre les deux hommes, Valéry Giscard d’Estaing s’était fendu d’un droit de réponse pour affirmer que ses rapports avec Chirac étaient cordiaux.

C’est très certainement pour cette raison qu’à la disparition du Président du Gabon, Omar Bongo, Giscard s’est empressé de dire que le dernier « sage » de l’Afrique (s’il en est ou était…) avait financé la campagne de Chirac en 1981….Et Chirac de répondre, qu’il n’en était rien, au lieu d’avoir l’humour de dire, par exmple, que Bongo avait aussi financé celle de Giscard….

Entre ces deux là, la haine est ineffaçable….

Une belle histoire de fesses

Le procès de Cécile Brossard s’ouvre, assassin présumé d’Edouard Stern, 38 ème fortune française et gendre de Michel David Weil, ancien patron de la Banque Lazard.

Tout allait bien entre les deux tourtereaux, jusqu’au jour lui ayant promis un million de Dollars, il lui aurait lancé à la figure « Un million de Dollars, c’est beaucoup pour une pute ! »

Et rappelle à JusMurmurandi une belle histoire attribuée à Winston Churchill.

Ce dernier soupe à côté d’une jolie femme et lui demande si pour une somme équivalente à l’époque à celle promise par Edouard Stern à Me. Brossard, elle accepterait de se livrer à un commerce intime avec lui. Et la jeune femme d’accepter.

A la fin du repas, il lui redemande si elle serait prête à passer un moment très intime avec lui, cette fois pour une Livre.

Vexée, la jeune femme se cabre et lui demande s’il la prend pour une prostituée.

Churchill, goguenard, lui répond que ce fait est déjà établi, et qu’il ne s’agit plus que de fixer le prix de la « prestation »…

Une belle histoire d’argent

Tout va bien dans le milieu bancaire américain. 10 banques ont ainsi annoncé leur sortie du programme d’aide gouvernemental.

Leur objectif  de rembourser prochainement (et beaucoup plus vite qu’initialement prévu) l’Etat américain la somme rondelette de plus de 68 milliards de Dollars est quasiment atteint.

Est ce uniquement une bonne nouvelle ?

Car à y regarder de près, cela signifie aussi que toutes les conditions attachées à ces prêts, et en particulier les limitations des bonus vont de facto sauter.

Plus ça change, plus c’est la même chose….on prend vraiment les contribuables pour des truffes…

Une belle histoire…à dormir debout

Martine Aubry est à la tête du PS depuis novembre dernier.

Après avoir promis de mettre le parti au travail (JusMurmurandi se demande quelle crédibilité elle pouvait avoir, elle qui a mis la France en « RTT ») accouchant finalement d’un programme ultra limité (tout sauf Sarkozy aux européennes), le parti vient de se prendre une belle fessée à ces élections.

Elle se donne maintenant six mois (NDLR supplémentaires) pour remettre le parti sur les rails, le « transformer ».

JusMurmurandi demande d’abord ce qui fera que cela marchera alors que cet échec, en partie au moins le sien, écorne donc son autorité.

Mais surtout, avec l’arrivée des Verts juste derrière le PS aux européennes, la dislocation du PS est avérée.

Voulant toujours une synthèse impossible entre les Mélenchon qui fricotent avec les anti capitalistes, et les socio démocrates proches d’un Tony Blair ou d’un Zapatero à l’autre extrême, le Parti part à vau l’eau et son électorat avec. Impossible grand écart. Quadrature du cercle irréaliste.

Et fait le lit de Ségolène Royal, dont JusMurmurandi prédit que la discrétion médiatique actuelle est toute temporaire.

Sans parler de l’affaire Dray/Touche pas à mon American Express/SOS Racisme qui pointe le nez.

A quand SOS PS/Il faut sauver Aubry ?

12% de défauts

juin 9, 2009 on 6:32 | In Coup de gueule, Economie, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

La Caisse Nationale d’Assurance Maladie le dit: suite à 1.200.000 contrôles, 12% des arrêts maladie sont soit injustifiés, soit trop longs.

Qu’on imagine: 12% des Airbus A330 qui tombent. Au bout de quelques jours, il n’y en aurait plus un seul qui vole. D’abord parce qu’ils seraient tous tombés, ensuite parce que plus personne n’accepterait de voler sur cet avion.

Voler, vol, c’est bien de cela qu’il s’agit. Car un arrêt de maladie injustifié, c’est ce qu’en France on considère comme « bien joué », quand on s’est « bien débrouillé ».

Or quelqu’un paye pour toutes ces vacances maquillées. Ce sont les Français qui bossent.

Sauf que ce vol fait des victimes anonymes, invisibles, sans visages. Alors ça ne gêne personne. Et quand la CNAM veut resserrer le maillage des contrôles, la levée de boucliers est générale, depuis les médecins qui prescrivent abusivement et encaissent ainsi des honoraires rapides et indolores, jusqu’à tous ceux qui pensent que tout contrôle est fasciste et liberticide par nature.

Quel serait le sort d’un ouvrier qui ferait son travail avec 12% de défauts? Il serait viré, et vite, et tout le monde trouverait cela juste, pour que l’entreprise puisse lutter à armes égales avec ses concurrents. Si le sort des médecins abuseurs, car il ne faut pas penser que tous soient responsables de ces abus, il y en a, comme toujours, une large majorité d’intègres, et d’autres qui fonctionnent comme de véritables usines à arrêts de maladie, n’est pas aligné sur celui des ouvriers, cela signifie une chose.

En France, la Révolution qui abolira les privilèges reste à faire. Et qu’accessoirement, la CNAM déplore cette montagne d’abus. Mais que fait-elle pour que cela change?

Quand des capteurs fous envoient partis et avions à des profondeurs…insondables

juin 8, 2009 on 5:57 | In Coup de gueule, Europe, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

Voilà, les résultats sont sortis, et les média vont pouvoir recycler dans leur analyse tout le vocabulaire usé jusqu’à la corde dans les innombrables spéculations sur le sort de l’Airbus A330 du vol AF 447.
Ainsi, alors qu’on retrouve dans l’océan un corps de passager attaché à son siège, Benoit Hamon, porte-parole du PS, constate qu’il ne l’était pas au sien, puisqu’il vient d’être battu et l’a perdu.
Ainsi l’on débat pour savoir si l’avion s’est désintégré en vol, tel le PS rongé par les querelles, ou écrasé tel le Modem, qui fait grosso modo la moitié des voix qu’espérait François Bayrou
Pendant ce temps, on observe une forte poussée qui, si elle pouvait être dangereuse pour l’Airbus, est très positive pour les Verts de Daniel Cohn-Bendit
Mais des points communs existent aussi. On soupçonne les capteurs (de vitesse, de pression, etc…) d’avoir fourni des indications erronées au calculateur de l’Airbus, entraînant potentiellement des réponses de celui-ci qui auraient pu provoquer la catastrophe. Or il est indéniable que, si les calculateurs du PS et du MoDem avaient reçu des indications correctes sur ce que seraient les réactions des électeurs à une stratégie exclusivement anti-Sarkozy, sans Europe ni propositions, ils en auraient tiré les conséquences et changé de trajectoire.

Il est quand même frappant de constater que, si les élections européennes ont largement laissé les Français indifférents (seuls 40% d’entre eux se sont déplacés pour voter), l’Airbus fracassé les touche et les émeut.
Pourtant, il faut que les Français le sachent, le sort des futurs Airbus, entre mille autres, se décidera à Bruxelles. Notamment sur les progrès -ou non- d’un contrôle aérien intégré au niveau européen, plus rapide, plus fiable, moins cher et plus sûr que les systèmes exclusivement nationaux en vigueur aujourd’hui.
Voilà un visage de l’Europe qu’il eût été facile de faire aimer aux Européens, comme celui d’ailleurs de la « liste noire » européenne des compagnies aériennes interdites parce que dangereuses. Même si un contrôle aérien qui ne serait plus « national » est un sujet qui fera à coup sûr bondir et rugir les souverainistes de tout bord. Sans compter les syndicats ultra-corporatistes des contrôleurs aériens, pour qui toute notion de moins cher est intrinsèquement insupportable, et qui prétend que la seule façon d’être plus sûr est de payer encore et toujours plus.

Tant d’autres aspects de notre sécurité sont aussi entre les mains des hommes et femmes que nous venons d’élire pour siéger à Strasbourg et décider à Bruxelles. La sécurité alimentaire. La lutte contre le terrorisme, contre l’immigration ou le réchauffement climatique. La lutte contre les pratiques anti-concurrentielles. Car c’est Bruxelles qui a frappé d’amendes record Microsoft et Intel qui abusaient de leurs positions dominantes au détriment des consommateurs européens, et forcé les opérateurs de téléphonie mobile à baisser des tarifs intra-européens scandaleux, notamment sur les appels reçus à l’étranger et les SMS.

Tout cela, ce n’est pas rien, et eût bien mérité que l’on votât.

Oui, vraiment, JusMurmurandi déplore que ce n’ait pas été les sièges de l’AF 447 qui aient été vides à 60% pendant que les isoloirs étaient pleins

Car tel est notre bon plaisir !

juin 7, 2009 on 6:10 | In Best of, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, International, Poil à gratter | 2 Comments

Mais qu’est ce que Barack H. Obama est bien venu faire à Paris ?

C’est la question que se pose JusMurmurandi lorsqu’il regarde le programme détaillé des activités du Président des Etats Unis depuis qu’il a posé le pied à l’aéroport d’Orly vendredi soir.

Ne souhaitant pas, selon la presse française, un accueil protocolaire, c’est donc le ministre des Affaires Étrangères qui l’attend au pied de la passerelle, et non le premier ministre ou le chef de l’État comme le veut le protocole en cas d’une visite dite d’Etat.

Il se rend aussitôt à l’ambassade des États Unis, 41 faubourg Saint Honoré pour une dîner familial. Et on ne le revoit plus de la soirée.

Maman et les chatons étant arrivée avant, ils ont eu droit à une visite spéciale de la Tour Eiffel.

Samedi, au travail, mais en fin de matinée seulement, Barack H. Obama fait un petit tour en avion pour se rendre au lieu de débarquement des GIs le 6 août 1955, consacre 45 minutes d’entretien à son hôte suivi d’un déjeuner « de travail », le tout achevé par un beau discours. On compte grosso modo 4 à 5 heures de « dur » labeur.

Retour à Paris, pour une visite à la cathédrale Notre Dame, puis dîner privé dans un des plus anciens restaurants de Paris dans le 7ème arrondissement. On ne citera pas le nom afin d’éviter de contribuer à l’inflation des prix, baisse de la TVA ou pas, comme cela fut le cas chez l’ami Louis à la suite du dîner Clinton Chirac.

Ce matin est prévue une visite d’un musée, probablement d’art moderne, celui dont les mauvaises langues disent qu’il est la plus belle raffinerie construite à l’intérieur d’une ville (une raffinerie ? cela ressemblerait plus au Texas et à George W. Bush :-) ).

Et retour à Washington dans la journée, maman et les chatons restant à notre charge pendant encore 24 heures.

Bref, on a vraiment l’impression que M. le Président des États Unis est avant tout venu faire du tourisme, ou encore qu’il a tout fait pour éviter une rencontre parisienne avec Nicolas Sarkozy.

Crainte de se faire instrumentaliser en plein débat européen avec les élections qui se déroulent aujourd’hui, mauvaise humeur à la suite de la tempête (dans un verre d’eau) la Reine d’Angleterre n’ayant pas été invitée, désaccord sur la Turquie quant à son entrée au sein de l’Union Européenne, ou tout simplement mépris pour le vieux continent on n’en saura pas plus.

Mais ce qui agace franchement JusMurmurandi, c’est cette espèce de d’indifférence, de désinvolture voire de dédain.

Comment peut il déclarer à la télévision qu’il devra attendre sa retraite pour flâner sur les rives de Seine etc. quand il n’a finalement fait que du tourisme à Paris. Ce comportement nous rappelle les remarques cinglantes de Donald Rumsfeld sur la « vieille » Europe lorsque Jacques Chirac avait refusé l’engagement de troupes aux côtés des Américains en Irak, débâcle s’il en fut.

On est tout juste bons à être visités, un petit coup de pub avec la visite d’un restaurant comme les Américains les aiment (le bon vieux cliché du « French bistrot »), on montre la tour Eiffel et Notre Dame aux enfants tant que l’on y est, mais pour le reste, rien à fiche.

Barack H. Obama ayant pris fait et cause contre le réchauffement climatique, cela semble assez peu compatible avec le déploiement colossal d’énergie à tous les niveaux que nécessite un déplacement présidentiel américain. Trois avions de transport de passagers, hélicoptères, avions de transport de marchandises pour le véhicule de M. le Président sans parler des contorsions que doit faire le pays invitant pour assurer sa sécurité (aéroport d’Orly partiellement fermé, GIGN, RAID, périmètres de sécurité et j’en passe…).

Bref, si c’est pour venir voir Quasimodo et Beaubourg, merci pour votre considération, M. Obama.

Et rappelle étrangement une coupe de cheveux que Bill Clinton s’était fait faire avant de décoller de Los Angeles en mai 1993, qui sema le trouble au sein du contrôle aérien de l’aéroport (http://www.nytimes.com/1993/05/21/us/haircut-grounded-clinton-while-the-price-took-off.html). Mais ceci se déroula sur le territoire des Etats Unis, pas chez un pays ami comme dans le cas qui nous intéresse !

Il est vrai que l’économie des Etats Unis est en tellement bon état, à l’heure où par exemple, General Motors vient de se mettre sous la protection de la loi, une petite visite touristique s’imposait, alors que l’économie mondiale paie pour les inconséquences, les folies, du monde bancaire américain et ses « subprimes ».

So long, Mister President.

Barack H. Obama arrivée à Paris juin 2009

Barack H. Obama à son arrivée à Paris en juin 2009

Bayrou et la pédophilie?

juin 6, 2009 on 6:44 | In Coup de gueule, France, Incongruités, Poil à gratter | 6 Comments

Vous avez tous entendu parler ou vu l’altercation télévisée entre Daniel Cohn-Bendit et François Bayrou. Ce dernier a notamment évoqué à mots couverts un texte de DC-B où était évoquée, en 1975, la sexualité des enfants de manière provocante et choquante. Ou pire, si ce texte n’était pas une provocation, mais une autobiographie fidèle, ce que conteste son auteur.

Toujours est-il que JusMurmurandi a marre des donneurs de leçons de morale qui ne sont eux-mêmes pas des modèles.

François Bayrou a été Ministre de l’Education Nationale de 1993 (gouvernement Balladur sous Mitterrand) à 1997 (gouvernements Juppé 1 et 2 sous Chirac).

Il est notoire qu’il y a à l’Education Nationale des faits de pédophilie. Non pas, à notre avis, parce que les gens y seraient « pires » qu’ailleurs, mais avant tout parce que c’est dans les classes, comme l’eût dit avec gourmandise M. de la Palice, qu’il y a le plus d’enfants.

En 1997, l’Education Nationale fait sa révolution en la matière, et ne se contente plus de mutation aussi internes que discrètes et indolores en cas de « problème ». Les auteurs de cette révolution: Claude Allègre, et sa subordonnée, Ségolène Royal. Et des centaines de cas se font jour.

Où était donc le Zorro de l’anti-pédophilie entre 1994 et 1997? Qu’est-ce qui l’a empêché d’être le premier des « nettoyeurs », au lieu du dernier des « taiseux »?

Ce qui ne fait pas de François Bayrou un monstre. Mais un homme qui devrait passer plus de temps à balayer devant sa porte avant de balayer devant celle des autres, très certainement.

Accessoirement, quand on voit le scandale que fait la mise à jour, dans tel ou tel pays, de faits de pédophilie systémiques, on se demande pourquoi, en France, personne n’a encore été rechercher la responsabilité pour faute des ministres concernés, si faute il y a eu, comme par exemple une récidive d’un enseignant simplement muté après un premier incident. L’affaire du sang contaminé montre que de telles poursuites sont possibles. Bien sûr, cela ne ramènera pas les enfants souillés à leur innocence première.

Mais cela pourrait en priver (de leur innocence), certains ex-ministres devenus donneurs de leçons.

François Bayrou

Vous avez dit absurde?

juin 4, 2009 on 5:08 | In Coup de gueule, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | 2 Comments

Le tout nouveau Président de l’Afrique du Sud, Jacob Zuma, s’illustre dès le début de son mandat. Jugez-en:

« Le ralentissement économique aura des conséquences sur le rythme auquel notre pays sera capable de relever les défis économiques et sociaux » « Mais cela n’aura pas d’incidence sur nos objectifs en matière de développement ». Et de promettre de créer 500.000 emplois d’ici la fin de l’année, alors que le pays est entré en récession, et que les économistes attendent 250.000 destructions. Décidément, la proximité avec le Zimbabwe est plus que seulement géographique.

La France, pays où Courteline rencontre Alfred Jarry, n’a pas laissé passé sa chance de figurer à cet inventaire de l’absurde: ainsi le maire de Rauzan refuse de célébrer un mariage entre une française et un algérien en situation irrégulière, arguant d’un soupçon de mariage blanc, lequel lui vaudrait immédiatement un titre de séjour et de travail. Mais le Parquet lui intime l’ordre de le faire, arguant que la situation irrégulière du candidat au mariage n’est pas un motif de refus. Et le Tribunal a donné raison aux plaignants, accordant à la femme une provision de 200€ pour préjudice moral.

Le problème, c’est qu’entre temps, le candidat a été expulsé, et qu’il lui faudrait un visa pour revenir, lequel visa n’est pas accordé aux expulsés…

La France toujours, où Christian Lacroix fait état de sa « grosse colère » née de la cessation de paiement de la société qui porte son nom. Il argue que les actionnaires et l’équipe ne lui ont pas donné les moyens de promouvoir son nom et sa marque. M. Lacroix oublie de mentionner que la société qu’il a créée avec l’argent de LVMH n’a jamais été rentable, raison pour laquelle elle fut vendue au groupe Falic, qui jette aujourd’hui l’éponge, compte tenu de la poursuite des pertes. Peut-être M. Lacroix devrait-il s’interroger sur sa responsabilité dans ces pertes, même quand la gestion était assurée par le groupe de luxe le plus rentable au monde et même quand toutes les marques de luxe accumulaient les profits. Car aujourd’hui, ne pas voir cette responsabilité et se mettre en grosse colère. C’est plus qu’absurde, ingrat ou égomaniaque, c’est de l’autisme.

La France encore: le mouvement de grève avec occupation des universités des étudiants en solidarité avec les enseignants chercheurs a pris fin hier. La dernière université a été ré-ouverte à Toulouse, après l’évacuation par les forces de l’ordre des derniers grévistes-occupants-bloqueurs. Ils étaient apparemment trente. Grâce auxquels les étudiants de cette université pourront passer leurs vacances d’été à préparer leurs examens de septembre. Parodiant Corneille: « Ils partirent trois mille, mais par un lent désoeuvrement, ne furent plus que trente en arrivant au port ». Faute d’être Le Cid, ces trente peuvent toujours rêver d’être les Daniel Cohn-Bendit ou Harlem Désir de demain. Tête de liste de gauche aux européennes, c’est toujours ça, et ils pourront apporter 30 voix….

Air France 447, qui veut vraiment savoir ?

juin 3, 2009 on 7:38 | In Best of, Economie, Europe, France, Insolite, International, Poil à gratter | 2 Comments

La tragédie de l’avion d’Air France qui a disparu en vol dimanche nous a tous peinés et nous adressons toutes nos pensées aux familles qui ont perdu un être cher.

Mais en poil à gratter, JusMurmurandi se doit de prendre de la distance par rapport aux évènements et partager son analyse avec ses lecteurs.

Que se passe t il à bord de l’avion entre Rio et Paris ?

S’agit il de conditions climatiques extrêmes qui ont brisé l’avion ? Voici un site qui fournit une étude de la météo qui est intéressante.

http://www.weathergraphics.com/tim/af447/

A t il subi une avarie suite aux orages dans la zone de vol ?

Le cas d’un Airbus A330 de la compagnie Qantas qui, à la suite de la défaillance d’un instrument de mesure, se mit à faire des cabrioles en plein vol en octobre dernier est également pertinent.(http://en.wikipedia.org/wiki/Qantas_Flight_72). Curieusement, personne n’en parle même s’il s’agit d’un évènement récent avec le même modèle d’avion.

On peut également citer l’exemple de l’avion de Lauda Air, un Boeing 767, dont l’un des moteurs se mit en « reverse » en plein air ce qui envoya plus de 200 personnes au tapis.

Là encore, on est dans le cas d’un avion qui a eu un incident en plein vol, ce qui est une chose assez rare, et comme dans le cas de l’Airbus les communications ont été aussi brutalement interrompues que l’inverseur de poussée de l’un des moteurs s’est mis en action.

http://en.wikipedia.org/wiki/Lauda_Air_Flight_004

Si c’est un attentat, comme ce qui a touché la France avec le DC 10 d’UTA que les Etats Unis avec le 747 de Pan Am, cela a amené une disparition brutale de l’aéronef avec un grand éparpillement des différentes parties, l’accident intervenant à haute altitude.

Bref, sans entrer dans trop de considérations historiques, l’histoire étant comme le disait Tocqueville une galerie de tableaux avec nombreuses copies et peu d’originaux, il est probable que ce qui a conduit à l’accident de l’Air France 447 est une combinaison de ce qui s’est déjà produit lors d’un autre accident.

Mais pas certain.

Car si c’est une dislocation suite à une météo déchaînée, cela revient à dire que les normes de résistance des appareils sont insuffisamment exigeantes. Airbus et Boeing compris.

Car si c’est une panne électrique totale consécutive à un foudroiement, cela reviendrait à remettre en cause tous les développements technologiques des 20 dernières années visant à transformer les commandes mécaniques ou hydrauliques en commandes électriques sur les avions civils. Airbus et Boeing compris.

Car si c’est un attentat, cela signifierait que tous les efforts accomplis en terme de sécurité après le 11 septembre et les queues interminables que les millions de passagers quotidiens doivent faire ne nous protègent pas. Et serait susceptible d’affoler les clients d’un pan important de l’économie alors que le monde est en pleine crise économique.

Ne faut il pas s’étonner que l’on parle si peu du procès AZF qui a lieu en ce moment ? Qu’aucun journaliste ne soit allé voir ce qui s’est vraiment passé dans le tunnel sous la Manche le 11 septembre 2008, par exemple ?

Ces jours derniers, il n’est de média qui explique que même si l’on retrouve assez précisément où l’avion est tombé, il y a fort peu de chance que l’on retrouve les enregistreurs de vol (voix et données). Et qu’ils cesseront d’émettre au bout de 30 jours après l’accident; et que même si on les retrouve, ils ne marcheront probablement pas.

Bref, cela ne marchera jamais.

Entre les compagnies aériennes qui craindraient de voir leur activité baisser encore, les gouvernements qui verraient mise à nu la faiblesse de la cuirasse censée protéger les citoyens ou les constructeurs d’avion dont les choix technologiques pourraient être remis en cause, qui a donc véritablement intérêt que l’on sache pourquoi l’AF 447 a péri ?

General Motors: que fallait-il faire dans cette galère?

juin 2, 2009 on 3:00 | In Coup de gueule, Economie, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Voilà, c’est fait, l’impensable est arrivé, le géant Général Motors a déposé son bilan.

Barack Obama promet que cette procédure de faillite accélérée va permettre l’émergence d’un General Motors nouvelle manière, plus petit, plus agressif, plus rentable.

Peut-être…

Il n’empêche que l’ancien General Motors a reçu, avant sa faillite, quelques 17 milliards de dollars. Était-ce, rétrospectivement une bonne idée? Ont-ils aidé à ce que sera le futur de GM?

Vue l’énormité de la somme, et son incapacité à éviter le dépôt de bilan, il est vraiment permis de penser qu’il y avait non pas un mais des dizaines de meilleurs emplois pour une telle somme, qui eût pu faire beaucoup plus que maintenir en survie artificielle pour quelque mois une entreprise condamnée. Sur ce chapitre, les Administrations Bush et Obama, qu’en apparence tout sépare, ont fait rigoureusement la même analyse, et pris les mêmes décisions. Et obtenu la même absence de résultats.

L’avenir, maintenant. Par-delà les phrases ampoulées des politiciens, qui peut croire qu’une faillite, même de quelques semaines comme celle de Chrysler, ne laisse pas de traces profondes, notamment sous forme de méfiance généralisée des concessionnaires, des clients, des fournisseurs, des banques, des collaborateurs, tous réticents à s’embarquer sur un bateau dont tout donne à craindre qu’il ne soit du type galère?

L’actionnariat, enfin. Il est bel et bon de dauber sur les 35% de l’entreprise qui seront la propriété des salariés. Mais l’expérience de United Airlines, dont les employés possédaient 65%, a montré qu’ils se sont avant tout servis de cet actionnariat pour qu’une équipe de direction à leur botte leur octroie des avantages salariaux qui faisaient que, quand United a fait faillite, ses employés-actionnaires étaient les mieux payés, et United la compagnie à la structure de coûts la plus élevée des États-Unis…

Les créanciers ne sont pas non plus à négliger. Quand bien même il est de bon ton de les ridiculiser quand ils sont les dindons d’une faillite, la façon dont le Gouvernement américains les a « tuer » dans l’affaire Chrysler, et s’apprête à le faire en beaucoup plus grand avec GM, en demandant à un juge d’ignorer certains de leurs droits ne peut qu’encourager tout prêteur à s’abstenir de faire le moindre crédit à une affaire en difficulté. Le résultat: pour sauver deux des Big Three, la voie du crédit sera quasi close pour celles des entreprises qui en auront le plus besoin. Les faillites qui en résulteront seront moins spectaculaires, donc électoralement moins coûteuses, certes, mais infiniment plus nombreuses. Et leur effet cumulé pourrait bien montrer que le remède est pire que le mal.

Dernier point français. L’État américain va se retrouver actionnaire avec 60% du capital. L’histoire de France depuis 1981 montre que ce système n’est pas une garantie de bonne gestion ou de bonne gouvernance (euphémisme). Et quand il se sera désengagé, au cas où le scénario de réussite se matérialiserait, ce seront les employés qui feront la loi, car 35% d’une aussi grosse entreprise, c’est un bloc de contrôle.

Avec tout cela, il semble clair que la solution actuelle, avec un coût total de 60 milliards de dollars, une faillite, un maximum de risques, et une sérieuse cure d’amaigrissement, cumule à peu près tous les désavantages possibles.

Une autre question, qui fait froid dans le dos. GM a failli pour les raisons suivantes avant tout. Des relations sociales rigides et archaïques, une structure de coûts non compétitive, une dette écrasante, des produits dont les avantages se sont estompés avec le temps pour n’être plus attractifs.

Laquelle de ces caractéristiques ne s’applique pas, non seulement à General Motors, mais à l’entreprise France?

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