Des morts incomparables…

septembre 13, 2009 on 6:28 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Poil à gratter | Commentaires fermés

Loin de JusMurmurandi l’idée de trivialiser les décès ou de les considérer seulement sous l’angle d’une statistique. Mais, pour autant, faut-il les instrumentaliser pour dessiner une réalité déformée?

La presse nous en donne quelques exemples. Le plus frappant est celui de la grippe A. Chaque mort est rapportée, disséquée, mise sous le feu des projecteurs des plus grands journaux télévisés. Pourtant, jusqu’ici, cette funeste grippe A « n’a tué que » quelques concitoyens. « Pas même » une vingtaine, dont la très grande majorité souffraient d’autres pathologies lourdes.

Rien, bien sûr, de faux à rapporter ces décès, avec leur charge de drame et de déchirement. Mais peut-être faudrait-il préciser pour créer un contexte que la grippe ordinaire tue chaque année en France 5000 personnes, soit, à aujourd’hui, deux cent cinquante fois plus. Et ce dans le silence le plus total des média.

Ceci rappelle le douloureux souvenir de la « maladie de la vache folle ». Après avoir semé la panique dans toute la population, et causé l’effondrement le la vente de viande de bœuf, cette maladie « n’a tué qu’un » tout petit nombre de dizaines de personnes, et ce avec un recul suffisant (plus de 15 ans) pour savoir que ce chiffre restera valide.

Sait-on que, dans le même temps, beaucoup plus d’éleveurs de bovins, totalement ruinés par les conséquences de la psychose, se sont suicidés dans l’indifférence générale?

Ainsi la presse rapporte le détail de chaque mort de soldat français en Afghanistan, et il est juste de rendre un dernier hommage à ces jeunes qui donnent leur vie pour la France, mais dont c’est le « métier ».Face à ces 31 morts « célébrés », comment expliquer que 100 français perdent la vie chaque mois de vacance par noyade? Autant de morts aussi inutiles et dérisoires que les autres peuvent être pleines de sens et de valeur.

Ainsi l’Etat, en la personne de Nicolas Sarkozy alors ministre de l’Intérieur, a-t-il enfin pris à bras le corps le problème de la surmortalité routière, et, au risque d’une forte impopularité, obtenu des formidables résultats. Des milliers de morts en moins chaque année, sans compter les blessés, les veufs et veuves, les orphelins, et le bénéfice pour tous d’une conduite apaisée et moins dangereuse. JusMurmurandi n’a pas le souvenir d’une seule action gouvernementale récente qui ait eu un tel impact sur le bien-être des Français.

Mais, alors que les média commentent chaque mois le chiffre des tués sur nos routes, que dire du silence qui entoure les décès, plus de 10 fois plus nombreux, par alcoolisme? Et ceux du tabagisme?

L’actualité récente nous met sous les yeux des suicides sur le lieu de travail d’employés apparemment désespérés, notamment aujourd’hui chez France Telecom après avoir été il y a peu chez Renault ou Peugeot. Lesquels suicides sont mis sur le compte de restructurations qui pourraient être pour certains terrifiantes.

Et pendant ce temps, qui parle du suicide des jeunes, qui frappe et tue cent fois plus ?

Et si ces suicides de ceux qui devraient porter l’avenir et les espoirs de notre monde provenaient notamment du désespoir où la seule chose qui les attend soit le choix entre la maladie de la vache folle et la grippe A, entre la crise économico-financière et les cataclysmes du réchauffement climatique, entre le chômage et le sur-endettement?

Alors que, dans l’indifférence générale, les Français gagnent 3 mois d’espérance de vie chaque année, ce qui montre une qualité de santé et de validité sans précédent dans l’histoire humaine….

Andy Warhol disait que nous aurions droit, chacun d’entre nous, à notre quart d’heure de gloire. C’est certainement vrai pour certains d’entre nous au moment de notre mort, relatée par les média comme une forme de télé-réalité. Faut-il croire que, pour les média comme chez Hegel, les moments heureux sont des pages blanches?

Taxe carbone et Lehman Brothers: les effets indirects

septembre 12, 2009 on 6:50 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Il y a un an disparaissait la banque d’affaires Lehman Brothers, dont la faillite déclencha une réaction en chaîne de panique qui menaça, avant que les gouvernements des grandes puissances ne prennent des mesures sans précédent, l’ensemble du système financier et, par voie de conséquence, économique, de la planète. L’opinion générale est que laisser arriver cette faillite fut une énorme erreur, pis, une faute, due plus à des problèmes d’ego et des considérations de fric qu’à une analyse froide et intelligente de ses conséquences.

Un article remarquable du International Herald Tribune éclaire cet évènement d’une nouvelle lumière en arguant « qu’il fallait que Lehman mourût afin que Wall Street puisse survivre ». En l’occurrence, que seule la panique déclenchée par la faillite de Lehman et ses répercussions précipita le Congrès américain dans l’action, avec le vote d’un plan de sauvetage des banques de 700 milliards de dollars, qui se révéla la première étape vers la stabilisation du système financier mondial. L’article est d’ailleurs très clair sur le fait que les décideurs de cette faillite, Henry « Hank » Paulson ou Ben Bernanke, n’ont pas exécuté ce scénario par talent, mais simplement par erreur. Erreur qui, en l’occurrence, et si on suit l’article et non l’opinion générale, se termina favorablement.

Quel rapport, me direz-vous, avec la taxe carbone? Autant qu’entre Hank Paulson et un contorsionniste de cirque, c’est-à-dire aucun, bien sûr, en apparence. Sauf que…

Il est clair que la contribution française à la réduction des émissions de gaz à effet de serre est dérisoire à l’échelle planétaire. Réduire les émissions françaises, déjà très réduites, comparativement parlant, grâce à l’importance du parc nucléaire, ne se montera pas à grand chose par rapport à l’enjeu de la croissance chinoise ou indienne ou au gaspillage américain.

Donc ce nouvel impôt, qui, de plus, sera encore une fois une usine à gaz d’une complexité que seuls les Français peuvent oser imaginer, semble dirigé tout droit vers le Panthéon des désastres/cauchemars administratifs nationaux qui nous valent d’avoir 3 SMIC grâce aux 35 heures, ou les feuilles de paie les plus longues du monde parce que les plus complexes. Bref, une catastrophe comparable, en transposant librement, à la faillite de Lehman.

Mais si cette catastrophe se révélait payante?

Car il ne faut pas oublier qu’il y a 13 mois à peine, et malgré une récession qui avait déjà commencé à étreindre le monde, non pas du fait de Lehman mais des subprimes, le pétrole coûtait 145$ le baril. Aujourd’hui, au milieu d’une sévère « correction » économique, il coûte encore plus de 70$. Il ne faut qu’un redémarrage de la demande pour que ses prix redécollent, d’autant que les investissements d’exploration ont été partout réduits. Il est inévitable, vu le déséquilibre entre la consommation et les nouvelles ressources, que nous entrions dans une phase de prix de plus en plus élevés des hydrocarbures.

Comme la taxe carbone va, à l’instar des autres mesures punitives ou incitatives, comme le bonus/malus écologique sur les ventes de voitures neuves, pousser les Français dans des voies modérant leur consommation directe et indirecte de pétrole et de gaz, la France sera d’autant moins touchée par la future hausse du pétrole et du gaz qu’elle en consommera moins.

Ce qui sera indiscutablement un effet très positif, tout en n’ayant absolument rien à voir avec l’argumentation sarkozo-fillonnienne sur le sujet.

Évidemment cet effet indirect n’aurait aucune chance d’arriver si la recommandation des Verts de taxer aussi la consommation d’électricité avait été suivie. Elle montre bien à quel point ceux-ci sont ataviquement opposés à l’industrie nucléaire, dans une lutte qui a été leur pain quotidien pendant 40 ans et leur a fait complètement manquer le grand combat écologique urgent, celui contre le réchauffement climatique, qu’ils ont aggravé par leur politique de fermeture des centrales à énergie atomique, remplacées par des centrales à fioul et à gaz.

Il faut dire que JusMurmurandi prend un plaisir qui confine à la jouissance à regarder les contorsions des socialistes et autres personnalités de gauche pour dénigrer totalement la taxe carbone qu’ils eussent applaudie à tout rompre si elle avait été mise en œuvre par tout autre que Sarkozy.

Lesquelles contorsions à faire pâlir de jalousie les invraisemblables artistes de cirque représentent une débauche d’énergie qui ne peut que contribuer au réchauffement planétaire.

Henry

Contorsionniste

Comme les comptes sont secrets, on peut dire n’importe quoi…

septembre 10, 2009 on 1:21 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Eric Woerth n’a pas la réputation d’un rigolo, ce qui vaut d’ailleurs mieux pour un ministre du budget. Pourtant ses déclarations sur la fameuse « liste des 3000″ ne font pas sérieux.

Il détiendrait ces 3000 noms de fraudeurs de leurs banques qui les auraient cédées à l’État à la suite d’un contrôle fiscal. Et le Crédit Suisse serait une des 3 banques. Or, si le Crédit Suisse, qui le nie formellement, ou toute autre banque de ce beau -et discret- pays faisait ou avait fait ce que suggère Eric Woerth, il violerait la loi suisse sur le secret bancaire. Inutile de dire qu’aucune banque suisse ne s’aventurerait sur cette voie suicidaire. Les récentes négociations entre l’UBS et le gouvernement américain ont bien montré les limites des concessions que l’Etat suisse autorise ses banques à faire, sauf pour elles à ruiner tout un pan de l’économie nationale.

Alors, Eric Woerth bluffe-t-il purement et simplement? Comme deux députés ont eu le privilège de voir la fameuse liste, du moins l’affirment-ils, on peut penser que non. Simplement, il ne dit pas toute la vérité, ou peut-être la dit-il de la façon qui l’arrange le plus pour tenter de faire peur et de ramener des fraudeurs dans le droit chemin.

Il est clair que les filiales françaises des banques suisses sont assujetties à la loi française, pour laquelle il n’y pas de secret bancaire. Et donc, qu’une demande de Bercy des noms de tous les particuliers et entreprises ayant transféré de l’argent en Suisse doit être satisfaite. Que la banque qui reçoit cette demande soit suisse, française ou autre.

Donc on peut, sans tomber dans le fantasme dont foisonne ce sujet, supposer que Bercy a la liste de 3000 français ayant transféré de l’argent en Suisse par simple virement, et qu’il va leur en demander la cause, et la justification.

Inutile de dire que tout conseiller fiscal un peu sérieux et toute banque un peu prudente ne peuvent que déconseiller une telle méthode de fraude, qui, si elle existe, est le propre des âmes simples, innocentes, et mal conseillées. Bref, du menu fretin.

C’est d’ailleurs ce qui transparaît dans les rares chiffres donnés par Bercy. La cellule dite de régularisation aurait récupéré un demi million d’euros sur les vingt premiers (vingt, une misère!) dossiers volontairement régularisés par les fraudeurs. Soit vingt cinq mille euros en moyenne par dossier. La encore, une misère par rapport aux trois mille milliards d’euros de cible visée par le ministre: 0,0000015%, ou à peu près…

Non, si le Ministre du Budget voulait faire autre chose que de la gesticulation populiste pour montrer qu’il est aussi inlassable dans sa chasse aux gros fraudeurs riches que Raymond Domenech à l’est se déclarer satisfait des matches nuls de l’Équipe de France de foot-ball, il pourrait se demander quoi faire pour rapatrier ces capitaux.

Et s’inspirer des exemples belges ou italiens, qui moyennant une « punition » limitée à 15% et 20% des capitaux rapatriés ont réintroduit des sommes significatives dans leurs économies et rempli un peu les caisses du pays. Ce qui serait, c’est le moins que l’on puisse dire, utile en période de déficit budgétaire et d’asthénie économique.

Mais, vous l’aurez compris, faire cela, ce serait faire de l’économie au détriment de la politique.

Alors que toute l’histoire de la France depuis le départ du regretté Raymond Barre, c’est faire de la politique -pour autant que l’on puisse appeler politique de dépenser plus, puis beaucoup plus, puis infiniment plus que les recettes- au détriment de l’économie…

Eric Woerth

Se faire prendre la main dans l’urne…

septembre 9, 2009 on 1:31 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | 2 Comments

Depuis l’élection très contestée de George W. Bush à la présidence des États-Unis en 2000, contester le résultat des élections est devenu une pratique aussi planétaire que systématique. Aujourd’hui, on conteste les résultats avant même qu’ils ne soient publiés, comme au Gabon, ou en Afghanistan. L’exemple le plus notoire d’une élection « volée » par de la fraude électorale reste néanmoins l’Iran, avec son président prétendument élu Ahmadinejad.

De ce point de vue-là, l’élection présidentielle française aura été une exception on ne peut mieux venue, personne n’ayant contesté sa validité. Et d’ailleurs, comment pourrait-il en être autrement dans un pays moderne, où la tradition démocratique est une référence internationale?

Donc non, un président aussi mal élu que M. Ahmadinejad, c’est une réalité iranienne que nous n’importerons pas.

Sauf qu’il semble que ce soit déjà fait.

Un livre vient de sortir, appelé « Hold-uPS, arnaques et trahisons », qui affirme que l’élection de Martine Aubry au poste de premier secrétaire du PS n’a été obtenue qu’à l’aide de méthodes frauduleuses, dont de bons vieux bourrages d’urnes.

Pour une fois, Ségolène Royal, qui se plaint constamment d’être victime de tout et de tous, aura un vrai motif de le faire.

JusMurmurandi se demande aussi ce que peut penser de ce malodorant pataquès l’honnête Jacques Delors, père de Martine Aubry.

En attendant, le PS se retrouve avec un Premier Secrétaire qui tient compagnie à MM. Ahmadinejad, Karzaï, Bongo, et autres Mugabe. Pas terrible…

Qu’est-ce qui est le plus triste dans cette histoire: que de telles méthodes soient utilisées (il semble que ce soit le cas depuis longtemps et que tout le monde soit plus ou moins au courant), ou de s’être fait prendre la main dans le sac, ou plutôt dans l’urne?

Martine Aubry, tout sourire

Ca m’énerve

septembre 8, 2009 on 10:42 | In Ca m'énerve, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Non, JusMurmurandi n’a pas recruté Helmut Fritz au sein de sa rédaction.

Simplement, on trouve son clip et sa chanson pleins d’humour.

Et cela nous a donné des idées (entre autre pour une nouvelle catégorie).

Par exemple, lorsque l’on veut faire interdire « Tintin au Congo » au motif que ce serait un ouvrage raciste, ça m’énerve.

C’est de la bande dessinée. Pas autre chose.

Alors que ceux qui n’ont rien d’autre de mieux à faire que de vouloir censurer des bandes dessinées se choisissent des desseins (!) un peu plus ambitieux.

Par exemple, lorsque le Parti Socialiste par la voix de Benoît Hamon, affirme sa « pleine solidarité » avec ceux des salariés de Continental qui se sont comportés comme des vandales et qui ont été condamnés par la justice après avoir saccagé la sous préfecture de Clairoix, ça m’énerve.

Qu’ils ne soient pas d’accord avec leur direction, c’est possible. Qu’ils fassent grève, c’est possible.

Qu’ils détruisent ce qui ne leur appartient pas, outil de travail, bien de l’Etat (donc quelque part un peu le leur), pas d’accord.

Et qu’en plus, lorsque la justice passe et les sanctionne et que le P.S. joue les défenseurs de ceux qui détruisent sauvagement en ne respectant pas la loi, Marie George Buffet du PC étant devenue inaudible, ça m’énerve encore plus.

Par exemple lorsque l’on voit une femme journaliste qui a travaillé pour les Nations Unies se faire condamner au Soudan parce qu’elle porte un pantalon et se faire mettre en prison parce qu’elle n’a pas voulu payer l’amende, ça m’énerve.

Si vous avez raté le clip original, nous vous le mettons à disposition. Et si vous voulez une belle « adaptation », écoutez Jack dans sa version Laurent Gerra du deux septembre dernier ici http://www.rtl.fr/fiche/5927239261/la-chronique-de-laurent-gerra.html

Bonus or no bonus, that is the question !

septembre 7, 2009 on 10:54 | In Best of, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Poil à gratter | 2 Comments

Tout le monde parle de la grippe A.

Tout le monde parle des bonus du monde de la finance.

Personne, ou presque, ne parle de l’endettement de l’Etat qui atteint des proportions absolument inimaginables.

Rappel :  en 2007 le candidat Sarkozy annonce un train de mesures qui devrait aboutir selon lui à un retour à l’orthodoxie financière d’ici à 2012 (non renouvellement d’un fonctionnaire partant à la retraite sur deux etc.).

Survient la crise financière, dont on n’a pas fini de payer les conséquences dévastatrices (emploi etc.)

Et le seul remède que trouvent les Etats, France comprise, c’est de se substituer à l’économie privée et d’investir afin de remettre la machine économique en marche.

Grands projets, nouveaux investissements, new New Deal, tous les titres les plus ronflants sont bons pour justifier l’intervention de l’Etat (sous toutes ses formes, et sur tous les continents) dans une économie en état de choc.

Aujourd’hui, la communication de l’Etat se résumerait elle à un langage soporifique, en faisant appel à la peur collective d’un virus qui ne mute pas et qui nous a déjà coûté 1,5 milliards d’Euro?

La relance de l’économie passe t elle vraiment, par exemple, par la dynamisation du secteur parapharmaceutique avec l’explosion des ventes de solutions hydro-alcooliques ? :-)

Le renflouement de l’Etat sera t il assuré par le rapatriement des 3 milliards d’Euro dont on aurait prétendument trouvé la trace au pays du Gruyère ? (cela rappelle furieusement le discours de Pierre Bérégovoy à l’Assemblée Nationale lors de son arrivée à Matignon…pas brillant).

Car soit dit en passant, la droite qui se veut moralisatrice mais pétant de trouille à l’idée de faire un cadeau à ses électeurs devant une gauche qui n’attend que cela avec son gourdin médiatique, passe à côté de la plaque. Berlusconi, au delà de ses défauts, a été autrement plus pragmatique dans les mêmes circonstances; et ce ne sont pas trois mais cinquante milliards d’Euro qui ont été réinjectés dans l’économie transalpine. Excusez du peu. Alors avec trois milliards, nous, Français, pouvons aller nous rhabiller.

 Parce que même taxés à un taux élevé à l’ISF, cela ne rapporterait que….120 millions d’Euro annuels environ (taux de 4% pris à titre d’exemple). Et 120 millions face à 120 milliards, ce n’est pas sérieux. Il y a beaucoup « mieux » à faire du côté de la TVA ou du travail non déclaré.

Non, JusMurmurandi a une idée plus créative, plus « poil à gratter ».

Car le vrai problème est que l’on cherche désespérément de l’argent pour renflouer les caisses.

Par conséquent, est ce vraiment le moment de plafonner les bonus, donc plafonner les impôts, et recréer une deuxième sorte de bouclier fiscal ???

Vive la liberté, vive le désendettement, vivent les bonus :-)

Chiche !!

Clin d’oeil

septembre 7, 2009 on 10:33 | In Insolite | 2 Comments

Vous aimez la photo ?
Nous aussi.
Vous avez de l’humour ?
Nous aussi (du moins nous le pensons).
Voici un site pour vous.
http://www.alltelleringet.com/
Bonne journée.

Leçon de concurrence

septembre 7, 2009 on 6:55 | In Economie, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

La France a toujours du mal avec la concurrence, dont beaucoup pensent qu’elle détruit plus qu’elle ne contribue. Les exemples de cette frilosité abondent, notamment les nombreuses lois qui freinent les grandes surfaces dans la concurrence qu’elles peuvent faire aux autres formes de commerce, ou la limitation de la publicité comparative pure et dure.

Voici un exemple a contrario intéressant. Apple, comme dans tous les pays du monde où il a lancé son téléphone mobile iPhone, a choisi un partenaire exclusif, en l’occurrence le leader du marché, Orange. Ce qui a valu un très bon démarrage au téléphone à la Pomme.

Oui, mais voilà, le Conseil de la concurrence a retoqué l’accord d’exclusivité entre Orange et Apple, et obligé ce dernier à vendre son téléphone aux autres opérateurs aussi.

Le résultat: Apple est maintenant le N°2 du téléphone mobile en France, avec environ 20% du marché en valeur, devant le N°1 mondial Nokia! Et il pourrait même, en valeur, devenir N°1 s’il continue sur sa lancée. N°2 avec un seul modèle, quand tous ses concurrents en ont des dizaines…

Ce qui est intéressant, c’est que la France est le seul marché où Apple soit parvenu à cette place de N°2. Et aussi le seul marché où il vende à tous les opérateurs. Et que c’est la seule différence qui explique un résultat si remarquable.

La conséquence est facile à tirer: la concurrence, ça marche! En l’occurrence, le Conseil de la concurrence a donné une formidable leçon à Apple, en lui montrant qu’exclusivité rimait avec frilosité, et concurrence avec abondance.

Y a-t-il quelqu’un au sein de l’État pour entendre et apprendre de cette leçon?

Apple iPhone

Allant vers les roses, le MoDem est dans le rouge et non dans le vert.

septembre 5, 2009 on 9:19 | In Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite | 2 Comments

Le MoDem est en pleine université d’été, et cela ne s’annonce pas simple pour François Bayrou. Il a toujours mis en avant comme spécificité de son parti le refus absolu et obstiné d’être classé soit à droite soit à gauche. De la sorte, sa position « au-dessus des partis » lui permettrait, après son élection à la Présidence de la République, de forger des majorités ad hoc en picorant tant à droite qu’à gauche.

Le problème, c’est que ce positionnement, joint à une opposition acharnée et féroce à tout ce qui vient de Nicolas Sarkozy, lui a valu de voir son parti terminer derrière les Verts aux élections européennes, pourtant un thème qui a toujours valu à l’UDF, prédécesseur du MoDem, les meilleurs scores.

L’année prochaine sera celle des élections régionales, la dernière dont les sortants MoDem aient été élus en tant qu’UDF, c’est-à-dire au centre-droit coalisé avec le RPR. Et si le MoDem continue sur la « lancée » actuelle, il verra son nombre de voix et d’élus chuter encore une fois gravement. Ce qui est d’autant plus grave que ce sont les deux bases sur lesquelles le parti est financé par l’Etat.

Bref, il y a péril dans la maison MoDem, sur fond de protestations de militants dégoûtés par le style ultra-personnel de Bayrou.

Pour faire face à cela, le Béarnais vient de laisser entendre qu’il approuvait l’ouverture que son lieutenant, Marielle de Sarnez, avait faite en direction du PS.

Le problème, c’est que le PS est au moins aussi prédateur envers ses alliés, comme le PRG, ou voudrait l’être avec les Verts, que l’UMP avec les siens. Et que donc, Bayrou, qui a refusé que son parti soit le supplétif de l’UMP, doit aujourd’hui envisager d’être celui du PS. Ce n’est pas JusMurmurandi qui le dit, c’est Corinne Lepage, vice-présidente du MoDem. Ambiance…

Sans compter qu’une alliance avec le MoDem détournerait du PS des partis qui envisagent avec lui une alliance franchement à gauche, tels les communistes ou le Parti de Gauche

Ainsi Bayrou, s’il ne s’allie ni à droite ni à gauche va constater les ravages que fait sur celui qui se voudrait le troisième homme un système électoral fait pour des confrontations de deux blocs. Et s’il s’ouvre à gauche pour survivre, il trahira tous ceux qui l’ont suivi dans sa quête de ni-droite-ni-gauche. Et une deuxième fois tous ceux qui avaient élu son parti alors allié de Chirac…, c’est-à-dire allié à droite.

Enfin, tout ceci devrait être résolu dimanche quand, dans son discours de clôture, le Président du MoDem dévoilera sa stratégie… encore 36 heures d’attente et de suspense insupportables…

En attendant, devant la décomposition sous nos yeux du PS et du MoDem, une étrange hypothèse naît sous les yeux interloqués de JusMurmurandi. Et si, en 2012, l’adversaire de deuxième tour de Nicolas Sarkozy était… Daniel Cohn-Bendit?

François Bayrou

SMS au volant, mort au tournant

septembre 2, 2009 on 10:39 | In France | Commentaires fermés

Jusqu’à présent, le législateur s’est attaché à sensibiliser les conducteurs aux dangers que pouvait représenter le fait de téléphoner pendant la conduite.

Multipliant le risque d’accident par quatre, il causerait aux Etats Unis, selon une étude de l’université de Harvard de 2003, 330.000 accidents par an, et 2.600 morts pendant la même période.

Mais un nouveau danger apparait, celui des conducteurs (et conductrices) qui envoient des sms pendant qu’ils conduisent.
Car leur attention peut quitter la route pendant une durée allant jusqu’à cinq ou six secondes. Une durée suffisante pour parcourir plusieurs dizaines de mètres suivant la vitesse à laquelle vous roulez.

Et les intérêts en jeu sont considérables. Aux Etats Unis, pays des lobbies où il y a 270 millions de lignes mobiles enregistrées, on imagine la difficulté de faire passer une loi fédérale pour interdire l’utilisation des téléphones en conduisant.
Sans parler du fait que toutes les campagnes de communication sur le sujet de l’alimentation n’ont pas arrêté les problèmes de surpoids car les gens ne font pas nécessairement ce qui est bon pour eux….

Bref, il est temps de s’attaquer de manière directe, pour ne pas dire brutale, au problème afin que les gens prennent conscience du risque qu’ils prennent et font courir aux autres en ne se concentrant pas sur leur conduite lorsqu’ils sont au volant.
C’est ce qu’a fait la police de comté de Gwent en Grande Bretagne en produisant une vidéo d’une violence rare.
Attention, âmes sensibles s’abstenir.
Texto ou conduire, il faut choisir. On tient à vous.

Légitimer le crime d’Etat?

septembre 2, 2009 on 7:14 | In Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, International | 2 Comments

Qui connaît le docteur A. Q. Khan? C’est le savant qui a monté toute la filière nucléaire pakistanaise. Et, à ce titre, conféré à ce pays pauvre et instable, qui vit quelque chose qui tient à la fois de la paix armée et de la guerre froide avec son pays-frère l’Inde, une dangerosité maximum.

Mais ce qui rend le docteur Khan particulièrement « sensible », c’est que c’est sa filière qui a vendu, en violation de tous les traités de non prolifération nucléaire, de quoi monter des armes nucléaires en Corée du Nord, en Libye, et en Iran.

Or le docteur Khan n’a jamais été véritablement inquiété par son pays, le Pakistan, où il est considéré comme un héros national. Tout au plus, comme un geste fait vers la communauté internationale indignée et furieuse de l’activité de supermarché de l’atome militaire du savant, a-t-il été mis aux arrêts domiciliaires.

Mais ces arrêts domiciliaires viennent d’être levés, sur décision de justice, et le docteur Khan est maintenant libre comme l’air. Quand on sait l’interprétation qui a déjà faite de sa liberté avec certains des régimes les plus scabreux de la planète, on ne peut qu’être inquiet.

C’est pourquoi JusMurmurandi, ordinairement si attaché à l’exercice rigoureux du droit se demande si le monde ne serait un endroit un tant soit peu plus sûr si le docteur Khan se trouvait avoir un malencontreux accident de santé… ou autre…

Le docteur A. Q. Khan

Ne pas oublier?

septembre 1, 2009 on 5:49 | In Europe, France, Insolite, International | Commentaires fermés

Il y a 70 ans tout juste, l’Allemagne nazie attaquait la Pologne, déclenchant ce qui allait être la guerre la plus meurtrière de l’Histoire.

Les Polonais, et on peut les comprendre, se sont sentis trahis quand, deux semaines plus tard, les Soviétiques envahirent la Pologne orientale en « vertu » du traité germano-soviétique entre Hitler et Staline pour se partager le pays de Chopin.

Ce sentiment de trahison et le ressentiment qui en procède perdurent encore aujourd’hui et continuent d’empoisonner les relations polono-russes, de même que le massacre par les Soviétiques de 20.000 officiers de l’armée polonaise à Katyn en 1940.

Des situations comme cela, l’Histoire en a malheureusement légué des quantités en Europe. La partie occidentale de la Pologne, qui leur a été donnée et arrachée aux Allemands en 1945 en « compensation » de la prédation par l »URSS de ce qui est aujourd’hui l’ouest de la Biélorussie. Les minorités russes dans les pays baltes. Les minorités hongroises en Roumanie et en Slovaquie. L’occupation de la partie nord de Chypre par les Turcs. Etc… etc…etc… la liste serait quasiment sans fin.

Alors, que faire? N’a-t-on vraiment le choix qu’entre l’oubli, ignoble pour les victimes, et le ressentiment amer, encombrant pour le présent et l’avenir?

JusMurmurandi est heureux d’apprendre qu’au même moment où ce dilemme ressort de manière si douloureuse, la Turquie et l’Arménie vont reprendre des relations diplomatiques, bloquées jusqu’ici par le souvenir du massacre des Arméniens d’Anatolie par les Ottomans, prédécesseurs des Turcs, en 1915-1916.

Il est donc possible de dépasser les blessures du passé pour construire un avenir meilleur.

Et si c’était cela, le progrès?

R.I.P. SkyEurope

septembre 1, 2009 on 6:56 | In Economie, Europe, France, International | Commentaires fermés

Les compagnies aériennes low-cost, vous connaissez? Des billets à des prix incroyablement bas, quelquefois à quelques euros (surtout quand ils « oublient » de compter les taxes d’aéroport et autres surcharge de carburant). Et les compagnies traditionnelles ont le choix entre baisser leur prix pour les concurrencer, ou leur abandonner une part importante du marché. Un choix de toute façon douloureux.

Ce qui explique que les compagnies low-cost ont proliféré partout dans le monde, telles Southwest Airlines aux USA, la brésilienne Gol en Amérique latine, Ryanair ou Easyjet en Europe, ou Air Asia en Asie.

Mais proliférer n’est pas toujours synonyme de prospérer. Notamment quand, la crise venant, les passagers se font plus rares. Car, si le business model des compagnies low-cost leur donne des avantages en termes de coûts (avions récents, donc moins chers, personnel payé moins cher, passagers plus serrés dans les avions, palette de prestations réduite au minimum, utilisation d’aéroports moins chers), il ne les dispense pas des règles traditionnelles de la gestion aérienne, c’est-à-dire d’équilibrer le coefficient de remplissage des avions avec le prix des billets.

Car offrir des billets pas cher et remplir ses avions comme ça, c’est facile, mais gagner de l’argent en le faisant ne l’est pas. C’est ce qu’avait appris la compagnie française Air Lib, dernier avatar d’Air Liberté, qui a tenté d’être une compagnie à bas prix sans être une compagnie à bas coûts…. et on sait comment ça s’est terminé.

Aujourd’hui, c’est au tour de l’austro-slovaque SkyEurope de jeter l’éponge, en « plantant » au passage des milliers de passagers. Cette compagnie, venue au monde l’année du 11 septembre et morte l’année de la crise, n’aura pas eu une vie facile, et sa marraine, la top-model elle aussi slovaque Adriana Karembeu, n’aura pas suffi à lui porter chance.

Il reste à espérer, sans trop y croire, que les compagnies aériennes traditionnelles ne mettent pas à profit cette faillite pour immédiatement remonter leurs prix sur les destinations d’Europe centrale où opérait SkyEurope.

Car, contrairement à la publicité de la pile Wonder, qui « ne s’use que si l’on s’en sert », la compagnie low-cost, par les prix bas qu’elle institue, « nous sert même si l’on n’en use pas »…

Adriana Karembeu et SkyEurope

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