Producteurs, consommateurs ou pleureurs?

janvier 13, 2010 on 6:53 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Incongruités | Commentaires fermés

La future Renault Clio IV sera-t-elle produite à l’usine française de Flins? Les syndicats, jamais embarrassés de dévoiler des « informations » confidentielles, même quand elles ne sont pas, ou pas encore, des informations, disent que non. Flins aurait perdu la bataille face à l’usine turque de Bursa.

Il va de soi que gouvernement et syndicats font, pour l’occasion, cause commune contre cette délocalisation. D’autant que ce n’est pas la première, la plupart des petites voitures des marques françaises étant aujourd’hui produites à l’étranger, toujours pour la même raison, le coût.

Bien entendu nul Français ne peut se réjouir de voir un tel déplacement d’investissement, de travail et de richesse. Le problème, c’est que les consommateurs ne sont pas prêts à payer plus cher des produits made in France.

Donc, avec des consommateurs très sensibles aux prix, surtout en cette période de crise, et en particulier pour les petites voitures, où les marges sont plus réduites que sur de plus gros modèles, et des coûts français plus élevés qu’en Europe centrale ou orientale ou dans des pays méditerranéens, et des producteurs bataillant pour survivre dans un marché où les surcapacités atteignent 40%, on ne voit pas vraiment de solution.

Bien sûr, il y a des efforts pour faire baisser les coûts, par exemple avec la suppression de la taxe professionnelle, qui représente plusieurs centaines d’euros par voiture produite en France. Mais compte tenu du modèle français, avec son faible temps de travail (35 heures hebdomadaires, 5 semaines de congés payés annuels minimum, départ précoce à la retrait, ses systèmes de santé, de retraite et d’indemnisation chômage), c’est loin d’être suffisant pour compenser des écarts de niveau de vie importants avec des pays où technologie, productivité et qualité sont les mêmes que partout ailleurs.

Alors les syndicats pleurent, en oubliant tous les cas où ils poussent les coûts à la hausse, soit en argent, soit en obstacles de procédure.

Alors le gouvernement pleure, en oubliant tous les cas où ils dépensent n’importe comment l’argent des impôts et des systèmes sociaux et en imposant des complications administratives ubuesques.

Alors les Français pleurent, en oubliant tous les cas où ils ferment les yeux sur l’origine du produit qu’ils achètent, et sur tous les cas où ils fraudent le fisc ou les organes sociaux.

Alors JusMurmurandi pleure, désolé de toutes ces larmes de crocodile, alors que toute le monde accuse tout les autres, et que rien n’est vraiment fait pour que quoi que ce soit change.

Et qui pourrait s’étonner qu’au milieu de toutes ces larmes les Français soient à la fois parmi les mieux lotis d’Europe face à la crise et ceux dont le moral est le plus bas?

Mea culpa: la burqatastrophe

janvier 12, 2010 on 12:33 | In France | Commentaires fermés

Il n’est pas fréquent de voir JusMurmurandi changer d’avis et y consacrer tout un article. Il n’est pas non plus si fréquent de nous voir donner raison à Jean-François Copé, un homme qui donne l’impression de penser avant tout à son auto-promotion. Mais, pour avoir beaucoup lu et regardé d’émissions consacrées à une éventuelle loi sur le port de la burqa, notre position a changé.

Il suffisait de voir la femme (jeune, vieille, souriante, jolie, moche, furieuse, intimidée, nerveuse, à l’aise, grimaçante, on ne sait?) débattre avec Copé et Roland Dumas dans l’émission de Thierry Ardisson. En effet, comment, par exemple, confier des enfants à la sortie d’une école à leur « mère », si le professeur ou le surveillant n’en voit que les yeux? Comment procéder à un contrôle d’identité fondé sur une photo de visage si celui-ci est masqué? Ce serait alors une burqamouflage.

En dramatisant davantage, comment savoir si la burqa ne sert pas masquer une personne qui a été entravée, ligotée, bâillonnée ou muselée? Ce pourrait même être, sans qu’on s’en rende compte, une burqamisole de force. Matérielle, ou morale, psychologique ou sociologique.

Plus symptomatique du débat, la femme (jeune, vieille, souriante, jolie, moche, furieuse, intimidée, nerveuse, à l’aise, grimaçante, on ne sait?) qui débattait s’est vu indiquer par JFC que, selon le Président du Conseil français du culte musulman, la burqa n’était pas une prescription religieuse. Sa réponse? Que cette personne (le Président du CFCM) n’était pas burqalifiée pour se prononcer au nom de l’Islam. On ne saurait mieux définir l’intégrisme, cette forme de pensée qui donne tort à tous ceux qui ne sont pas d’accord.

Pour conclure, il est difficile de voir comment la burqa est compatible avec trois notions simples. La liberté, parce qu’on ne sait pas si la personne qui la porte l’est libre. L’égalité, car seules les femmes doivent la porter (il y a d’ailleurs un mouvement d’opposition en Iran dont les membres masculins sortent voilés, par dérision). La fraternité, car comment se sentir fraternel avec une personne qui se mure derrière une barrière intégrale?

Manque de chance pour les candidates passionnées de burqa, ces trois mots définissent la République française…

Un bonus pour deux?

janvier 11, 2010 on 9:40 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Poil à gratter | 2 Comments

Qui se souvient du film « un fauteuil pour deux », réunissant Eddie Murphy et Dan Ackroyd? Le second est un banquier à qui tout réussit, amour, argent, carrière, rang social. Le premier est un arnaqueur même pas minable. Deux vieux qui s’ennuient, pour s’amuser, organisent la substitution de l’un par l’autre, et constatent que l’arnaqueur de rue a tout autant sa place que le Golden Boy…

C’est deux fois et pas une que JusMurmurandi a été amené à se rappeler ce film. La première, quand les grandes écoles ont manifesté une « réticence », et le mot est faible, à toute idée de réserve un quota de places à des jeunes issues de segments défavorisés de la société. Bien sûr, il est possible de réussir sans ce « coup de pouce », et il y a des exemples plus remarquables les uns que les autres, et dignes d’estime. Mais ne pas reconnaître qu’il est infiniment plus difficile d’y arriver quand on a un ou deux parents illettrés, un nom à consonance maghrébine et une adresse dans le 9-3 que quand on est fils de polytechnicien est le comble de l’hypocrisie de classe détestablement conservatrice.

La seconde quand sont apparus les chiffres de bonus que les banques de New-York et de Londres s’apprêtent à verser à leurs Golden Boys. Les estimations vont de 90 milliards de dollars à New-York à 45 milliards de livres à Londres. Des chiffres déjà provocants quand l’année a été formidable pour toute l’économie, et au-delà de toute obscénité au titre de 2009.

Quel rapport entre ces éléments? C’est que ces rémunérations représentent aujourd’hui de loin le plus gros élément de coût des banques d’affaires, aux alentours de 50% de leur chiffre d’affaires. Et que, donc, toute économie substantielle dans ce domaine, comme de payer moins ces si chers traders et autres génies de la finance, améliorerait de façon significative l’exploitation des banques. Qui pourraient par exemple mettre ce bonus de bénéfice pour diminuer le coût du crédit, ou renforcer leurs fonds propres dévastés par la crise. Deux résultats on ne peut plus utiles pour tous.

Et que, pour payer moins les golden boys, il suffit d’appliquer les lois du marché, c’est-à-dire de créer de la concurrence. Et qui aura plus faim, à votre avis, pour mettre cette concurrence renforcée en œuvre, et « se contenter » de rémunérations simplement énormes et non plus pornographiques, des candidats issus de la très bonne société, à qui tout a toujours été donné, ou d’autres qui ont dû tout arracher à la force du poignet?

C’est bien de l’histoire du film qu’il s’agit. Si on donne leur chance à des candidats qui savent la valeur de l’argent par ce qu’il sont dû tout obtenir « à la dure », on a des chances d’obtenir tout à la fois de redoutables compétiteurs, des gens heureux de leur réussite et qui amorceront le cercle vertueux de l’ascenseur social, et une plus grande homogénéité de la France autour de ses élites.

JusMurmurandi comprend bien qu’il y en ait que cette perspective dérange….

Hommage à Philippe Séguin…..

janvier 10, 2010 on 5:20 | In C'est ça, Paris?, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermés

En 2007, JusMurmurandi abordait la question de l’entretien des colonnes de Buren, oeuvre ô combien indispensable commandée sous l’ère Mitterrandienne par le ménestrel-ministre de la culture aux poches sans fond, Jack Lang.

Car le créateur de ces colonnes, Daniel Buren, dénonçait leur décrépitude avancée, et réclamait soit une remise à neuf complète, soit la destruction de ce que certains n’hésitaient pas à dénoncer comme un sacrilège en pleine cour du Palais Royal.

Déjà les finances de notre beau pays, bien avant la crise financière, étaient dans un état fort préoccupant; le reconditionnement de ce « monument » était le prototype de dépenses auxquelles il était impératif que l’on y réfléchisse à deux fois, avant que de ne pas prendre son créateur au pied de la lettre (et des colonnes…) et d’effectivement les détruire, réduisant en cela l’entretien à néant également.

A moins que l’on applique le même théorème de base que celui qu’emploie Eric Woerth avec les fonctionnaires, de ne garder qu’un sur deux qui part à la retraite, bref de ne laisser qu’une colonne sur deux après les travaux :-)

Hélas, tous ces saints principes ont été mis de côté, et c’est un travail considérable qui a été accompli, puisque la facture totale est…cinq fois celle dépensée pour la création originale en 1987. De l’inflation à 21% par an, hors indexation. Spectaculaire.

Avec des dépenses de ce type, on peut vraiment se demander si le gouvernement sait faire la distinction entre ce qui est vital et ne l’est pas si nous sommes effectivement en faillite. Car quitte à faire ces travaux, comment arriver à une somme qui a augmenté exponentiellement ????

Philippe Séguin, premier Président de la Cour des Comptes récemment disparu, doit se retourner dans la chambre froide du funérarium des Batignolles….

Philippe Séguin

Philippe Séguin

L’évolution de l’ordinateur

janvier 10, 2010 on 5:15 | In Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermés

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Le temps des Experts…

janvier 9, 2010 on 12:43 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, International, La Cour des Mécomptes | 2 Comments

L’année dernière a été marquée par une singularité en région parisienne: il y a neigé trois fois en un hiver. Ce qui était banal il y a quelques décennies est devenu exceptionnel. Sauf que cette année aussi l’hiver aura déjà livré une quantité inhabituelle, atypique, de froid et de neige.

Difficile, dans ces conditions, de détecter les marques du réchauffement de la planète. D’autant que les États-Unis sont, eux aussi, frappés par une vague de froid. Et que Beijing grelotte sous un lourd manteau neigeux.

Comment, dans ces conditions, convaincre les Français qu’il est temps de faire du sauvetage de la planète la priorité des priorités? Notamment en acceptant la fameuse taxe carbone, ou le transfert massif de richesses que tentent d’exiger des pays non développés.

Pour cela, il suffirait qu’ils fassent confiance aux experts qui leur serinent l’imminence du péril. Après tout, s’ils portent le nom d’experts, c’est qu’ils savent ce qu’ils font et disent, n’est-ce pas?

Comme les experts des marchés financiers, dont les innovations se sont transformées en produits toxiques, avec les conséquences que l’on sait.

Parce que, si la planète se réchauffe, la planète finance a connu un sérieux coup de froid, c’est le moins qu’on puisse dire.

Comme les experts de l’anti-terrorisme américains, qui n’ont pas su traduire toute l’information qu’ils avaient reçue en une interdiction de vol pour le terroriste de l’avion Amsterdam-Detroit.

Et du coup, c’est toute l’Amérique qui en a froid dans le dos.

Comme les experts médicaux qui ont engagé la France et tous les autres pays solvables dans des programmes pharaoniques de prévention et de lutte contre la grippe A, ce qui se traduit par des dépenses sans commune mesure ni avec les besoins ni avec le risque.

Et, du coup, l’opération vaccination, censée se faire à froid, se révèle un four.

Non, vraiment, il n’y a qu’une catégorie d’experts à qui JusMurmurandi puisse faire aveuglément confiance. Mais ce sont ceux de la série télévisée.
Parce que ceux qui en écrivent les scénarios sont vraiment des experts dans l’art de faire gagner les gentils et perdre les méchants…

Les Experts

Dégrisera bien qui dégrisera le dernier !

janvier 5, 2010 on 8:19 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermés

La cellule de dégrisement dont JusMurmurandi a déjà parlé à plusieurs occasions fait reparler d’elle.

En effet, le Ministre du Budget, et de tant d’autres choses, Eric Woerth, a décidé de prolonger la durée de la dite cellule, afin d’offrir la possibilité à un nombre de Français aussi grand que possible de rapatrier des fonds dont ils disposeraient en dehors de l’hexagone.

Car c’est un vrai sujet. La France est en effet un pays d’épargnants, depuis toujours. Rappelons par exemple qu’à l’issue de la guerre perdue de 1870, elle a payé beaucoup plus rapidement que prévu la punition financière imposée par la Prusse, grâce aux matelas des citoyens.

Par conséquent, faire revenir cet argent en France permettrait de stimuler le crédit, remonter l’impôt avec de l’ISF supplémentaire (rêvons un moment, et de rendre cet impôt mal fichu rentable). Bref, de réinjecter de l’argent frais dans cette économie qui en a tant besoin tandis que l’Etat est tellement à cours de fonds et recourt à des « grands emprunts » qui n’en sont de toute façon que des petits et dont on n’a qui plus est pas la moindre idée de comment on les remboursera.

Car d’autres pays se sont livrés à des opérations comparables, mais avec un autre courage. L’Italie de Berlusconi, tellement raillée et décriée, a fait elle revenir 95 milliards d’Euro. C’est trente fois ce qui serait rentré en France (JusMurmurandi dit serait parce qu’en dehors des déclarations ministérielles, elles aussi au conditionnel, il n’y a pas de preuve), et trois fois le montant du … »grand emprunt ». Excusez du peu.

Mais voilà, en France, on ne veut pas supprimer l’ISF qui coute tellement d’emplois. On ne veut pas non plus accorder une amnistie totale mais seulement partielle à ceux qui seraient tentés de faire revenir leur fortune non française. Et surtout, tant que rien n’est inscrit dans le marbre de la Constitution (tel l’imbécile principe de précaution !!) pour garantir qu’il n’y aura pas d’autres sanctions, une hausse de l’ISF ou autre délicatesse du genre, pourquoi ces fonds reviendraient ils se dorer au soleil hexagonal ???

Et alors que Nicolas Sarkozy a désormais derrière lui la plus longue partie de son mandat, la possibilité d’une alternance politique se faisant jour en découragera à n’en point douter plus d’un. Car il est sûr et certain que la gauche au pouvoir aura à coeur de supprimer le bouclier fiscal et d’augmenter les impôts, ISF compris.

On tuera très possiblement la poule aux oeufs d’or, et alors, qui s’en souciera ?

Eh bien nous, justement. Car ce sera le peuple français qui par le manque de courage politique des uns, ou la lubie économique des autres devra faire face à une dette toujours plus importante alors qu’une part non négligeable pourrait être assumée par un retour bien géré.

Et après le dégrisement, la gueule de bois sera assurée.

Les conquérants de l’inutile…

janvier 3, 2010 on 7:56 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermés

Burj Dubai. Un nom bizarre, à nos oreilles tout au moins, pour un projet bizarre, maintenant tout au moins: un gigantesque centre commercial, surmonté du gratte-ciel le plus haut du monde, culminant à un faramineux 818 mètres de haut. Le tout devant former le cœur d’un gigantesque quartier encore à construire. Le problème, c’est que Dubaï tout entier est en faillite virtuelle avec une montagne d’immobilier vide, ni vendable ni louable, mais acquis ou construit à prix d’or. D’or noir, bien sûr..

Les vaccins anti-Grippe A. La France en a acheté plus de 90 millions, pensant tout à la fois qu’il en fallait deux par personne, et que, sinon, la maladie risquait de tuer des dizaines de milliers de Français, par opposition à une grippe « normale », qui en tue 5000 tous les ans. Le problème, c’est que peu de Français se font vacciner, et moins encore de malades ne développent de conséquences graves. Ce qui fait que la France cherche à se débarrasser à des prix de braderie de vaccins acquis à pris d’or. il y aurait aussi quelques 2 milliards de masques respiratoires et 30% du stock mondial de Tamiflu, pour lesquels la France cherche des acheteurs, rapidement si possible, pour éviter l’effet dévastateur des dates de péremption. JusMurmurandi se demande si ces achats de précaution ont été comptabilisés dans les divers « plans de relance »…

Lionel Jospin, dans un livre qu’il vient de publier, reconnait qu’il est seul responsable de son humiliante élimination au premier tour de l’élection présidentielle de 2002. Il a tout à la fois surestimé la perception positive de son bilan, et sous-estimé les dégâts causés par la dispersion des candidatures à gauche. Un bilan honnête, d’un homme honnête. Le problème, c’est que cela fait 7 ans que tous les Français ont entendu les commentateurs politiques faire ce même bilan sans qu’il leur soit nécessaire pour autant de payer pour acheter le livre.

De nombreux aéroports européens vont s’équiper de scanners corporels pour éviter qu’un attentat comme celui qui a failli abattre l’avion Amsterdam-Detroit puisse se reproduire. Le problème, c’est que, comme toujours, on va dépenser beaucoup d’argent et faire subir de longues attentes à des millions de passagers pour « faire la dernière guerre ». Depuis le 11 septembre, les mesures de sécurité n’ont cessé d’avoir en train de retard sur les innovations des terroristes, et seule leur incompétence au moment de l’exécution a évité des carnages.

L’otage, homme de l’année 2009!

janvier 2, 2010 on 7:22 | In Ca m'énerve, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

Que reste-t-il de 2009 aux premiers jours du Nouvel An? Ce qui frappe JusMurmurandi, c’est la dimension planétaire qu’a prise la prise d’otages, qui semble devoir être le signe distinctif maudit de l’année qui s’est achevée.

Oh, bien sûr, ce n’est pas nouveau. Il y a des années que le soldat franco-israélien Shalit est prisonnier dans la bande de Gaza, et qu’il attend que le Hamas obtienne d’Israël la libération d’un millier de prisonniers palestiniens en échange de la sienne. Il y a des années que les employés d’entreprises, d’établissements et d’administrations indispensables se mettent en grève au moment précis où celle-ci indispose au maximum, pour faire plier un employeur qui n’a pas le choix de ne pas céder.

Non, rien de ceci n’est nouveau.

Mais voir des pirates prendre d’assaut en haute mer des pétroliers et autres bateaux de grand large et en demander rançons (et les obtenir), ça c’est nouveau. Aujourd’hui tout passage maritime au marge de la Corne de l’Afrique est devenu une gageure à cause des pirates somaliens.

Il est nouveau aussi, de voir la Russie et l’Ukraine se disputer pour le transfert du gaz russe par le territoire ukrainien pour irriguer l’Europe, en sachant que les Européens finiront de toute façon par payer. C’est bel et bien une prise d’otages.

Plus nouveau encore, voir les différents États contraints de renflouer leurs banques de plusieurs milliers de milliards de dollars, d’euros ou de livres pour combler les pertes causées par les folies de ces établissements financiers, et voir ensuite ces entreprises verser des bonus colossaux au titre de l’année où leur performance économique méritait la sanction de la faillite. Cela montre à quel point la communauté économique mondiale est l’otage de ses établissements financiers.

Mais le sommet à été atteint, si l’on peut dire, à Copenhague, quand les ONG, à commencer par la plus grande d’entre elles, l’ONU, ont tenté de prendre le contrôle de 100 milliards d’euros par an, au titre d’une aide des pays riches aux pays pauvres pour les aider à combattre le changement climatique. 100 milliards par an, pour une cause décidée par des « experts » (on se souvient avec émotion des « experts » en finances), seuls juges de ce qu’il faut faire, de combien cela coûte, avec en ligne de mire, la survie de la planète, ce qui nous force à obéir et à payer sans discuter. Comme prise d’otages, on n’a jamais fait mieux!

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