Boucli.s.f.
octobre 9, 2010 on 4:09 | In France | Commentaires fermésJusMurmurandi a souvent dénoncé l’inculture financière des Français, qui les conduit trop souvent à adopter des positions simplistes et démagogiques en la matière, faute de savoir de quoi ils parlent, ou on leur parle. C’est le cas sur le dossier des retraites, où le problème est évident, sauf pour ceux qui ne veulent pas voir, et ceux qui veulent que les Français ne voient pas, comme les socialistes, qui promettent même de « revenir à 60 ans ».
Mais voilà deux occasions où cette incompétence se révèle amusante, parce que conduisant à jouer à l’arroseur arrosé.
D’une part, le FMI, présidé par Dominique Strauss-Kahn, membre du PS et celui d’entre eux crédité du meilleur score aux élections présidentielles par les sondages, déclare que la réforme française « va dans le bon » sens, va permettre de stabiliser grâce à la seule mesure d’âge, les comptes pendant deux décennies, et relève l’âge de départ qui, en France, est « l’un des plus bas du monde ».
D’autre part les socialistes ont diabolisé, depuis qu’il existe, le bouclier fiscal, dont ils ont fait l’exemple de l’injustice qu’ils prêtent à Nicolas Sarkozy. Or voici qu’une centaine de députés UMP vont déposer un amendement supprimant à la fois le bouclier fiscal et l’ISF, l’impôt sur la fortune honni des Français riches dont des milliers sont partis à l’étranger avec des centaines de milliards d’euros de capital, ce qui appauvri l’économie française.
Le problème, c’est que l’ISF rapporte plus, beaucoup plus que ne coûte le bouclier fiscal. Environ six fois plus. Mais, comme les Français sont ignares, et raisonnent uniquement sur la base de slogans, voilà que près des deux tiers des Français sont favorables à cette double suppression, et que ce sont les socialistes qui poussent des cris d’horreur devant ce formidable cadeau qui serait fait aux riches.
Voilà ce qui se passe quand on raconte n’importe quoi pour se faire élire au lieu de débattre en essayant d’informer et d’éduquer les électeurs.
A la soupe !!
octobre 7, 2010 on 8:40 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections législatives 2007, Elections présidentielles 2012, France, Poil à gratter | Commentaires fermésJusMurmurandi a un sourire narquois en entendant les accourus de l’ouverture qui ont quitté ou sont sur le point de quitter le gouvernement cracher dans la soupe.
Rappel, Martin Hirsch est sollicité par le chef de l’Etat pour la mise en place du RSA dont il s’acquitte avec succès. Coquetterie, il ne prendra pas le titre de ministre pour accomplir sa mission mais de « haut commissaire ».
Il s’agit d’encourager les personnes qui le peuvent à retrouver un emploi, et éviter ce que Lionel Jospin, alors premier ministre, qualifiait de gâchis, lorsqu’un chômeur retrouvant un emploi gagnait moins en travaillant qu’en pointant à l’ANPE (aujourd’hui regroupée avec les ASSEDIC pour former le pôle emploi).
Bernard Kouchner est appelé afin de devenir le ministre des Affaires Etrangères; il est difficile de mesurer le ou les succès de sa mission, tant il est vrai que les dites affaires sont, de tous temps, sous la férule de l’Elysée.
Le premier est parti en mars 2010 juste après les élections régionales et a écrit un livre mettant en cause certains membres de la majorité au regard du conflit d »intérêt; le second, quant à lui, ayant de fortes intuitions qu’il ne fera pas partie du prochain gouvernement, se répand par avance dans la presse pour expliquer le non renouvellement de ses fonctions. Immixtion des services de l’Elysée suscitant son agacement etc. etc.
Bref, ils crachent dans la soupe….
Là où JusMurmurandi se dit qu’ils l’aiment quand même bien, la soupe de l’ouverture, c’est qu’ils se sont assurés un point de chute tous les deux après leur mission gouvernementale.
Martin Hirsch, au sein d’un nouveau « machin » qui s’appelle l’agence du service civique et Bernard Kouchner attend le poste de « défenseur des droits, chapeautant le Défenseur des enfants, la Commission nationale de déontologie de la Sécurité, et la Halde.
Dans le privé, on appelle cela un parachute….

C'est quand même bien douillet, les lambris de la République...Kouchner accueillant Ianoukovich mercredi dernier
Tout est possible
octobre 6, 2010 on 5:31 | In Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésSouvenez vous, c’était le slogan de campagne pour les présidentielles 2012 de Nicolas Sarkozy.
Bien entendu, avec un leitmotiv pareil, on peut tout imaginer.
Comme par exemple le fait que même la crise qui nous accable depuis de longs mois était prévisible.
Mais il faut maintenant se tourner vers l’avenir.
Penser, comme le font de très nombreux hommes et femmes politiques,à la prochaine étape électorale importante, à savoir les élections présidentielles de 2012.
Pour celles là aussi tout est possible.
En effet, lorsque l’on pense aux candidats putatifs, tant à droite qu’à gauche, on imagine presque une foule.
Ils s’y voient tous déjà, au moins en train de concourir. Il suffit par exemple d’entendre Bartolone (non, JusMurmurandi n’écoute pas Bartolone, il se contente de l’entendre ) annoncer que le PS sera représenté par Strauss Khan ou Aubry, ou encore Aubry ou Strauss Khan (sic !) pour que les Fabius, Royal, Peillon et autres Valls commencent à avoir des torticolis dans les narines à l’idée de ne pas figurer parmi les éligibles.
A droite, on entend François Fillon qui joue avec la langue française, tandis que la presse l’enterre déjà et ouvre les paris sur qui sera son successeur à Matignon.
La vraie question pour 2012 est en fait de savoir qui représentera l’UMP.
Tout est possible, y compris que Sarkozy ne se représente pas.
On pourrait alors avoir un duel Fillon avec Aubry par exemple, alors que les instituts de sondage ont fait le choix de se concentrer sur Sarkozy.
Mais pour en arriver là, il faut déjà finir la mandature en cours, durant laquelle tout est encore et toujours possible.
Cela signifie faire passer une réforme du système des retraites pour être en adéquation avec la courbe démographique, que même le PS ne peut infléchir…
Tout est possible donc, y compris de voir un gouvernement ne pas mettre le genou à terre et baisser culotte devant la rue qui ne compte, même aux dires des syndicats, que 5% de la population, pour mener à bien une réforme qui est incontournable.
Certains syndicats viennent de jouer le va-tout en décidant la grève reconductible, qui est un pari.
Surtout si l’on considère qu’ils ont pour l’instant joui d’une météo favorable.
Manifester lorsqu’il fait beau, c’est une chose.
Lorsqu’il pleut cela en est une autre, surtout lorsque la fin d’année approche et que chaque sou viendra à être compté pour remplir les sabots de Noël.
Sauf évidemment pour les personnels de la SNCF et de la RATP, non concernés par la réforme, et cependant, comme toujours, les premiers à cesser le travail, et pénaliser ceux qui veulent continuer leur activité professionnelle.
En France, tout est possible….
Un jugement qui donne des Bouton?
octobre 6, 2010 on 11:39 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermésLa question qui se pose n’est pas « Kerviel est-il coupable? », mais bien « faut-il le condamner? ». Car sa culpabilité, au moins sur la base des documents parus dans la presse, ne fait aucun doute.
Mais, si, comme le soutient encore le condamné de ce matin, toute la culture de la Société Générale était favorable aux transgressions des instructions et des limites dès lors que cela rapportait de l’argent, que plusieurs autres employés de la SocGen étaient au courant, et que les actions de Kerviel n’étaient pas uniques, sauf en ce qui concerne leur invraisemblable magnitude, alors la question de sa condamnation se pose véritablement.
L’autre leçon de ce matin est, toujours si l’on en croit ce qu’ont rapporté les média, le choc de Kerviel après sa condamnation. Comme s’il n’avait pas compris ce qu’il a fait, ou que, quand on a fait ce qu’il a fait, il y a un vrai risque d’être condamné.
Évidemment, il y a une tentation de clamer qu’il n’est que le lampiste et le bouc émissaire de l’affaire. Comme les banques ne sont pas exactement en odeur de sainteté côté moralité de leurs actions, qui ont joué un rôle déterminant dans la survenance de la crise mondiale de 200-2009, faire de Kerviel la victime expiatoire des fautes du système est facile.
Sans rentrer dans ce débat-là (ou déballage), le minimum qu’on peut mettre à charge de la Générale est qu’il a finalement été très facile à un individu pas forcément exceptionnellement doué d’engager en son nom une cinquantaine de milliards de dollars. Et ça, rien que ça, suffit à faire froid dans le dos. Comme en outre un certain nombre d’avertissements à la banque n’ont rien donné, JusMurmurandi trouve que la responsabilité de l’établissement bancaire est bien quelque peu engagée, ne serait-ce qu’au niveau négligence.
Bien sûr, la banque nous dit maintenant que tout ceci ne saurait en aucun cas se reproduire, que toutes les mesures ont été prises… mais pourraient-ils dire autre chose?
Et pour un Kerviel mis à nu parce que des circonstances exceptionnelles ont généré une perte gigantesque, combien sont restés inconnus du grand public, soit parce qu’ils étaient gagnants, soit parce que le débouclage, meurtrier dans le cas des opérations du jeune trader, a pu se faire dans de meilleures conditions?
Bref, beaucoup de questions sans réponses, qui sèment le doute et le trouble.
Et que Kerviel soit le seul à porter le chapeau, puisque le tribunal l’a condamné à rembourser la banque, paraît vraiment n’être que la partie émergée de l’iceberg. Ce qui correspondrait, en gros, à 90% de l’affaire qui resteraient bien cachés.
Quand à voir Jérôme Kerviel rembourser la somme astronomique qu’il doit désormais, il faudrait qu’il travaille 170.000 ans pour y arriver. A l’heure où le Parti Socialiste veut revenir à la retraite à 60 ans, le contraste est saisissant. A moins, bien sûr, que Kerviel, pour y parvenir, ne se remette à son ancien métier, avec les mêmes abus extravagants pour lesquels il a été condamné, et qu’il n’ait une « main » gagnante du même montant. Mais, non, c’était juste pour rire…
D’autant plus qu’à bien y regarder, un Kerviel, ça ne fait qu’à peine cinq Banier…
7 sur 7
octobre 5, 2010 on 9:46 | In France, International | Commentaires fermésNon, il ne s’agit pas du nom du magazine de reportage de TF1, de se rappeler les sept merveilles du monde, de compter les sept ans de malheur quand on casse du verre blanc, de savoir si les sept nains sont tous là, ou de travailler tous les jours de la semaine, quand même Dieu se reposa le septième jour.
Non, il s’agit du septième titre mondial de Sébatien Loeb, qui s’impose, avec son copilote, compère et complice Daniel Elena, comme le plus grand pilote de rallye de tous les temps, ayant explosé au passage tous les records de victoires et dominé des adversaires de très haut niveau, qui doivent maudire d’être nés dans la même génération que ce véritable extra-terrestre, qui, seul, a pu les empêcher de faire la carrière que leur talent eût mérité.
Il faut aussi associer à ce triomphe Citroën, qui lui a fourni les voitures qui ont permis à son talent de régner si longtemps en maître incontesté du rallye, aux quatre coins de la planète, que ce soit sur route, sur terre, sur neige, sur glace ou dans la boue.
Sébastien Loeb, est, en outre, un super-champion qui ne se la joue pas, qui se déplace sans une armée de gardes du corps, qui signe des autographes, qui donne des interviews en français ou en anglais, qui sourit, et qui ne fait pas la grève de l’entrainement.
Bravo Seb!!!
20 ans d’Histoire
octobre 4, 2010 on 10:56 | In Europe, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermésC’était il y a 20 ans: les deux Allemagne ne faisaient plus qu’une, c’était la réunification. La géographie de l’Europe, coupée en deux pendant 45 ans prenait un nouveau visage, proche de celui d’avant les Nazis, et les Européens faisaient et vivaient l’Histoire en temps réel.
Il y a eu, bien sûr des épisodes incroyablement heureux, des familles réunifiées, la liberté pour les Allemands de l’Est, leur accès à la prospérité. Des épisodes comiques, notamment à Berlin où les deux côtés avaient chacun leur rue Bach, ou Goethe, ce qui pimentait la vie des taxis berlinois. Des épisodes financiers, avec des transferts de richesse incroyables de l’Ouest vers les Länder pauvres de l’Est, dont le rattrapage a été beaucoup plus lent, douloureux et coûteux que prévu.
Toujours est-il qu’aujourd’hui le dossier semble bel et bien clos. Les Allemands de l’Est, appelés Ossis par leurs frères de l’Ouest avec une condescendance teintée de mépris, ont maintenant l’une des leurs à la Chancellerie de leur nouvelle capitale, Berlin, métamorphosée, dynamique et bourgeonnante, dont le Reichstag, brûlé sur ordre des Nazis et reconstruit en mêlant l’ancien et le moderne, est le symbole. Et l’Allemagne aligne une croissance qui laisse les observateurs stupéfaits, tirée par le rang de premier exportateur mondial.
Presque au même moment, la Corée du Nord, autre « demi-pays », puisque la Corée aussi a été divisée en deux, met en branle l’accession au pouvoir suprême d’un garçon de 27 ans qui a pour principal mérite d’être le fils du dictateur actuel, lui-même fils du dictateur précédent, lui-même fils du dictateur précédent. Si, en tant qu’Etat, la Corée du Nord est un échec spectaculaire, avec des citoyens qui meurent de faim par dizaines ou centaines de milliers, en tant que dictature héréditaire, elle se porte bien, merci, et la famille Kim va rentrer dans le livre Guinness des records.
Et Angela Merkel ne peut espérer en faire autant: elle n’a pas d’enfant, reflétant bien cette insigne faiblesse allemande (la seule?), sa très faible natalité.
Amicalement vôtre !
octobre 3, 2010 on 8:09 | In Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermésTony Curtis s’en est allé, et Dany Wilde avec lui.
A tout ceux qui ont grandi avec Tony Curtis et son complice Roger Moore, alias Lord Brett Sinclair, JusMurmurandi dédie cette vidéo.
Ryanair est elle une compagnie « low cost? »
octobre 2, 2010 on 2:51 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésLe « low cost », initié dans le transport aérien par le génial Herb Kelleher, fondateur de Southwest Airways, se répand quasiment comme un nom commun. Pourtant tout n’est pas « low cost, loin s’en faut, et l’appellation est souvent mal comprise.
D’abord, le « low cost » n’est pas du « discount ». Le « discount » consiste à vendre moins cher que « normalement » la même chose que « normalement ». Ainsi, des soldes, ou des promotions sont du « discount ». Quand Air France vend des billets pas chers sans changer sa structure de coût, c’est du « discount ». L’une des bases du « discount », c’est qu’on ne peut pas le faire sur tout ce qu’on vend toute l’année, sinon on fait faillite, comme l’a prouvé la scandaleuse histoire d’Air Liberté sous Jean-Charles Corbet.
Donc le « low cost », comme son nom l’indique, consiste à avoir des coûts bas pour pouvoir offrir des prix bas. Ainsi Southwest Airways assure-t-il une rotation de Boeing 737 en quinze minutes (temps entre l’arrivée et le départ) quand ses concurrents en mettent quarante. L’économie est patente, au sens où ils ne paient pas un avion et son équipage à ne rien faire pendant vingt cinq minutes. De même, le fait de n’avoir qu’un seul type d’avion dans sa flotte (Southwest, toujours) est-il nettement moins cher que d’en avoir plusieurs, car tout est standardisé, la formation des personnels, les pièces détachées et la maintenance, etc…
Mais il y a un troisième facteur dont on parle très peu, c’est ce qu’on pourrait appeler, toujours en anglais, le « pay less », le fait de payer moins cher. Quand Southwest négocie avec Boeing des prix d’achat très bas, parce qu’il achète des centaines d’avion en choisissant juste un moment de faiblesse de la conjoncture, ou les constructeurs ont très besoin de commandes, ce n’est pas à proprement parler une économie de coût, mais plutôt un transfert de la poche du constructeur d’avions vers celle de la compagnie aérienne. Libre à celle-ci de transférer à son tour cette économie dans celle de ses clients en vendant ses billets encore moins cher. Il en va de même avec une compagnie aérienne qui affiche des tarifs très bas, mais qui vous fait payer tout en supplément, y compris votre bagage enregistré si vous en avez un.
On voit donc clairement que le « low cost » est un avantage économique, parce que les coûts sont bas, mais que le pay less ne l’est pas, parce qu’il consiste simplement en un transfert d’argent d’un acteur économique vers un autre.
Il semble que Ryanair se fasse une spécialité de ce « pay less », puisque la compagnie irlandaise à bas tarifs vend à ses clients des billets à des tarifs très attractifs, mais au contenu le plus dépouillé possible. Et ils viennent d’être mis en examen pour travail dissimulé à Marseille, où ils employaient 120 personnes à plein temps avec des contrats de travail de droit irlandais, beaucoup moins onéreux en charges sociales.
Ryanair, chez qui ce comportement est habituel, menace de quitter la plate-forme de Marseille si elle est condamnée. Si elle le faisait, cela voudrait dire que ce n’est pas une compagnie « low cost », mais seulement une compagnie « pay less », car une « low cost » pourrait gagner contre Air France, certes pas un modèle d’efficacité économique, même sans violer la loi. Sauf si payer moins est le seul atout de Ryanair pour vendre moins cher, et, là, il faut se demander si c’est un avantage pour l’économie française d’avoir des emplois « pay less » ou ultra-TEPA.
En attendant, on va voir si M. O’Leary, patron de Ryanair met sa menace à exécution. Comme c’est une grande gueule et un sempiternel donneur de leçons, ce sera intéressant de voir s’il est capable de s’aligner à conditions égales….
Chiche!
Parlez, Hamon, ma tête est malade!
septembre 30, 2010 on 10:49 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | 1 CommentIl y a toujours un danger à avoir un porte-parole dont le nom de famille est « Hamon ». C’était le cas du Général de Gaulle, avec son ministre Léo Hamon. Un jour qu’il ne se sentait pas de parler, il utilisa cette formule qui rappelait son humour militaire: « parlez Hamon, ma tête est malade! »
Mais le PS a ignoré ce précédent quand il a nommé Benoît Hamon porte-parole. Avec, pour résulta,t que, quand ce dernier profère une vraie bêtise, JusMurmurandi est tenté de refaire usage de la vieille formule du Général.
Il faut dire que, déjà avec la réforme des retraites, les socialistes ont montré qu’ils était fâchés avec les compte et les chiffres, sauf quand il pouvaient leur faire dire n’importe quoi, comme Jérôme Cahuzac, Président de la Commission des finances.
Et Benoît Hamon en remet une couche dans son commentaire sur le budget. Il indique que « ce dernier est fondamentalement injuste parce que l’essentiel de l’effort vient de la réduction des dépenses de l’État en réduisant, encore une fois, le nombre de fonctionnaires ».
Il faudrait que quelqu’un se charge d’expliquer à celui qui porte si bien le doux prénom de Benoît que la suppression de 31.000 postes de fonctionnaires, à supposer qu’elle soit effectivement exécutée, ce qui n’a pas toujours été le cas, porte sur beaucoup moins d’argent que les 9,5 milliards de « coup de rabot » sur les niches fiscales. Ce n’est pas difficile à comprendre, si on calcule que la France compte 5 millions de fonctionnaires d’État. Si le calcul de M. Hamon était exact, ceux-ci coûteraient à la collectivité quelques 1600 milliards d’euros par an, un montant grotesque.
Il faudrait aussi que quelqu’un explique à M. Hamon que ces 9,5 milliards de diminution des niches fiscales ne touchent pas la moitié des foyers français qui ne paient aucun impôt sur le revenu, donc pas vraiment les pauvres, donc le taxer (si l’on peut dire) d’être injuste revient à donner une nouvelle et originale définition de la justice sociale. Jaurès doit se retourner dans sa tombe. En particulier, les 3 milliards d’euros ponctionnés sur les assurances vie le sont sur des revenus financiers que le parti de M. Hamon a toujours stigmatisés comme trop peu taxés. Mais peut-être M. Hamon n’est-il pas au courant…
En attendant, l’élection de présidentielle de 2012 paraît on ne peut plus incertaine. D’un côté, Nicolas Sarkozy maléficie (on ne peut dire « bénéficie » avec les chiffres actuels) d’un popularité très faible. Mais, de l’autre, les socialistes montrent, dès qu’ils ouvrent la bouche, comme encore Ségolène Royal quand elle a dit que le niveau d’alerte anti-terroriste était une manœuvre politique, ou quand ils se bousculent pour tous être LE ou LA candidat(e), que faire gagner la droite semble être leur priorité à tous….
Précipitation du haut du perchoir
septembre 28, 2010 on 9:49 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésNicolas Sarkozy est bien un fin manœuvrier politique. Quand il a nommé un membre du Parti Socialiste à la position éminente de Président de la puissante Commission des finances de l’Assemblée Nationale, rares ont été ceux qui ont compris le sens de cette ouverture, finalement peu médiatique, mais qui donne au PS une tribune à partir de laquelle tirer à boulets rouges sur la majorité.
Jusqu’ici, JusMurmurandi n’avait lui non plus, pas vraiment compris le sens de cette ouverture, sauf à supposer que Sarkozy soit vraiment acquis à une certaine dose de partage du pouvoir entre la majorité et l’opposition, ce qui est une idée beaucoup trop positive pour que qui que ce soit de censé puisse la lui prêter.
Mais depuis aujourd’hui tout s’éclaire. En effet, Jérôme Cahuzac, au cours d’un entretien à BFM a déclaré, notamment, que maintenir la réduction de la TVA sur la restauration coûtait 3 milliards d’euros par an, alors que le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite ne rapportait que 500 millions, et que, donc, il pensait que cette mesure, qui coûtait 5 à 6 ans de restriction du nombre des fonctionnaires, était beaucoup trop coûteuse et aurait due être annulée.
Or ce que M. Cahuzac ne comprend pas, c’est que la baisse de la TVA est annuelle, alors que l’économie sur la baisse du nombre de fonctionnaires est cumulative, soit 500 millions la première année, puis un milliard la deuxième, puisque le nombre de fonctionnaires aura diminué pendant deux années de suite, donc deux fois plus, puis un milliard et demie, et ainsi de suite. Son calcul, du niveau d’un problème de brevet, est donc faux, et M. Cahuzac montre que les chirurgiens (c’est sa formation) coupent mieux dans le ventre de leurs patients que dans les dépenses de l’État.
Ceci pourrait n’être qu’un lapsus, mais voilà que le Président se met à parler d’une autre « largesse » que le Gouvernement a maintenue. Et il indique que ce genre de largesse peut se comprendre en temps de prospérité économique, mais pas avec les finances publiques dans l’état dans lequel elles sont aujourd’hui. Ce que ne sait pas notre chirurgien girondin, c’est que justement les périodes de vaches grasses alternent avec les périodes de vaches maigres, et que, distribuer toutes les recettes pendant les premières mène à la ruine pendant les deuxièmes. C’est exactement ce qu’ont fait MM. Rocard et Jospin, ses collègues socialistes, comme les cigales de La Fontaine.
Ces déclarations sont un tel pain béni pour la majorité, et pour le futur candidat de l’UMP à la Présidentielle de 2012, que cela vaut largement de laisser M. Cahuzac pérorer, car ces incongruités serviront d’excellentes munitions pour une campagne où l’économie jouera, n’en doutons pas, un grand rôle.
Comme Lénine disait de ses adversaires qu’il allaient lui vendre la corde avec laquelle il les pendrait, Sarkozy, lui, leur offre un perchoir du haut duquel il les précipitera.
Merlinaloë
septembre 26, 2010 on 8:48 | In Best of, C'est ça, Paris?, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésGrand moment. Un nouveau rapport de la chambre régionale de la Cour des Comptes est sorti. Il concerne la gestion de notre bonne ville de Paris.
Ce rapport est à la hauteur des attentes de JusMurmurandi.
Et des carabistouilles de notre maire préféré, Merlin l’Enchanteur, alias Bertrand Delanoë.
Quelques extraits pour vous mettre en bouche.
« 177 emplois de chargés de mission sont déclarés pourvus, alors que leur création n’a pas été autorisée par le conseil de Paris ».
En clair, cela signifie que la mairie de Paris crée comme par enchantement des postes sans que leur création n’ait été votée. Splendide. Bel exemple de respect de la démocratie…
Pour les collaborateurs de cabinet, «les 132 postes pourvus dépassent le nombre des emplois régulièrement autorisés (…), soit 129…
La cour constate que des fonctionnaires, nommés délégué ou délégué général, ont été détachés sur des emplois de directeur ou directeur général alors qu’ils n’en «remplissent aucunement les fonctions». Tout en en touchant les rémunérations.
La cour évalue la rémunérations de ces directeurs généraux à 248.000 Euro annuels. La Mairie récuse et affirme qu’ils ne touchent « que » 150.000 Euro par an.
Tout d’abord, on comprend mieux, dans cette gabegie généralisée, pourquoi les impôts ont explosé à Paris. Il convient de rappeler que, pendant son premier mandat, Delanoë avait créé plus d’emplois nouveaux de fonctionnaires à Paris que la totalité des fonctionnaires de la ville de Lyon, et finançait tout cela grâce à sa part des revenus de la bulle immobilière, qui, comme toute les bulles finit par éclater, moment où le budget delanoësque se trouva aussi dépourvu que la cigale de La Fontaine quand la bise fut venue.
Deuxio, on se souvient que M. François Hollande, alors secrétaire général du PS, avait avoué qu’il n’ »aimait pas les riches »; il avait évalué le début de la richesse à 4.000 Euro par mois. Ici, en se fondant sur le seul chiffre de la mairie, on est au triple….Au quintuple selon la chambre régionale !!!!!
Bref, on est dans la magouille comme au bon vieux temps de ce brave Chirac, que, comme par hasard, Delanoë accepte de sortir de l’embarras juridique.
Comme s’il voulait se mithridatiser, en prévision de son propre avenir.
Là où cela devient carrément inquiétant, voire affolant, c’est lorsque Martine Aubry déclare, dans le cadre de son « programme » de gouvernement, qu’elle veut supprimer le contrôle de l’État sur les collectivités locales.
Lorsque l’on s’aperçoit de ce que s’autorise la Mairie de Paris alors que le contrôle existe, on est pétrifié de peur à l’idée de la suppression dudit contrôle.
Sans parler de ce que ce mode de gestion pourrait avoir comme effet désastreux à l’échelle de la Nation sur ce qui reste des finances nationales…..
3 révolutions….
septembre 26, 2010 on 5:31 | In Best of, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermésFrançois Bayrou promet 3 révolutions pour 2012. Manifestement, une seule rupture, comme le promettait le candidat Sarkozy en 2007, ne suffit plus. Il faut maintenant 1789, plus 1830, plus 1848.
Ces trois révolutions seront, à l’entendre: la vérité, la simplicité, la démocratie. JusMurmurandi se dit que, puisqu’il s’agiraient de révolutions, c’est que ces trois éléments ont manqué jusqu’ici. Et comment donc François Bayrou a-t-il pu être ministre pendant 4 ans, de 1993 à 1997, sans ces trois éléments qui lui manquent tant aujourd’hui? JusMurmurandi se dit que s’il ne s’aperçoit qu’aujourd’hui de ces manques, ce n’est pas de révolution que Bayrou devrait parler, mais bien de révélation…
En revanche, le PS, lui, promet 3 choses qui seraient effectivement des révolutions pour JusMurmurandi.
D’abord des primaires transparentes. Quand on se souvient comment Martine Aubry a « gagné » son élection au poste de Premier Secrétaire au dépens de Ségolène Royal, ce serait assurément une révolution.
Ensuite de revenir à la retraite à 60 ans. Quand on sait que le déficit du système de retraite, système exclusivement par répartition, vache sacrée des socialistes, est dû avant tout à l’allongement de la durée de vie, ce que propose le PS serait une révolution. Encore faut-il, pour qu’ils y arrivent, qu’ils guillotinent tous les trop vieux…
Enfin, et surtout, ils promettent de gagner en 2012. Compte tenu qu’ils n’y a eu qu’un seul socialiste sur 6 Présidents de la Ve République, et encore que ce Président-là avait des attaches fort curieuses pour un socialiste avec l’extrême-droite, et n’a été élu qu’avec l’aide objective du Front National, on se dit qu’effectivement, ce serait une révolution…
Quand c’est la Pomme qui croque….ses concurrents
septembre 25, 2010 on 6:09 | In Economie, France, International | 2 CommentsVoilà, la société à la Pomme, Apple, est devenu la deuxième capitalisation boursière du monde.
Les Mac, Ipod, iPhone et autres iPad ont propulsé les ventes, les bénéfices et donc les actions Apple au firmament.
Apple vaut plus cher en bourse aujourd’hui que n’importe quelle autre société au monde excepté le géant pétrolier américain Exxon-Mobil, mais cela ne durera pas toujours sauf si la société californienne dirigée par Steve Jobs maintient sa croissance météorique.
Cela veut dire qu’Apple vaut plus cher que Dell, roi déchu du PC, que HP, plus grosse société technologique au monde, que Nokia, dont la part de marché mondial en téléphone mobiles fait toujours rêver (27%…), et qu’IBM le colosse qui est leur grand-père à tous.
Mais aussi que Microsoft, qui a longtemps été N°1, avec un tel monopole qu’on pensait son rang invulnérable.
Ce qui est intéressant de noter, c’est que ce même Apple était en très mauvais état avant de faire revenir, à force de millions de stock-options, son fondateur légendaire et génial.
Une leçon à méditer pour ceux qui trouvent que les fortes rémunérations des dirigeants sont scandaleuses.
Il a enrichi son entreprise, ses actionnaires, ses employés, son pays, et lui-même.
Comme certains aimeraient que ce genre de capitaine d’industrie enrichisse tout le monde et paye de gigantesques impôts pour se faire pardonner de réussir mieux que les autres, ce qui permet à ces mêmes politiciens de se faire réélire en distribuant cet argent qu’eux-mêmes n’ont jamais gagné, n’ayant été toute leur vie que des fonctionnaires à l’abri d’un statut ultra-protecteur, mais sans s’enrichir eux-mêmes de montants aussi vertigineux que leur réussite.
Sauf que Steve Jobs est capitaliste, et pas l’abbé Pierre, et que chacun d’eux est une figure de légende dans son pays. Et c’est pourquoi les États-Unis ont engendré Apple, et la France les Compagnons d’Emmaüs.
Religieusement correct…
septembre 23, 2010 on 4:07 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermésPartout fusent des critiques favorables au film français « Des hommes et des dieux », qui dépeint les derniers mois des 7 moines français du monastère algérien de Tibéhirine, dont seules les têtes ont été retrouvées après leur enlèvement et leur mort.
Bien sûr, il est politiquement correct d’applaudir ce film qui décrit des hommes de paix au milieu de la folie d’une guerre civile.
JusMurmurandi, toujours méfiant devant cette démagogie d’un autre genre, se dit qu’on peut aussi voir ce film sous un autre jour: celui de « gentils Chrétiens » prônant la paix et l’amour des pauvres au milieu des « méchants Musulmans » en guerre les uns contre les autres, et qui ont fini par les massacrer.
Là, on est beaucoup moins religieusement correct…
Il se dit aussi que ce film pourrait représenter la France dans la course aux Oscars.
Compte tenu du fort courant anti-Musulman qui règne outre-Atlantique, JusMurmurandi craint que ce film n’y ait toutes ses chances…
Bâle III: combler un trou en attendant qu’un autre s’ouvre
septembre 21, 2010 on 12:37 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésDire que rien n’a changé depuis la crise financière de 2008 est désormais impossible, le paquet de règles dit « Bâle III » est maintenant connu, et il apporte des changements majeurs par rapport à la situation précédente.
Fondamentalement, là où, avec Bâle II, les banques devaient avoir un minimum de 2% de leurs engagements en réserves « dures », c’est à dire immédiatement liquides et de valeur garantie, elles devront passer graduellement à 7%. Ce qui veut dire que, pour prêter de l’argent, elles devront tripler le montant de leurs réserves, ce qui constituera, dans l’esprit des régulateurs, un matelas de sécurité triple de ce qu’il était avant. Le but de ce matelas étant bien sûr de permettre à une banque de faire face sans risque de faillite, à des non-remboursements de crédits, ce qui arrive toujours en cas de récession. Et qui évitera, nous l’espérons tous, à la prochaine récession de se transformer, comme en 2008, en crise.
Évidemment, la réponse simpliste serait de dire que toujours plus de fonds propres bancaires rendraient le système encore plus stable et sûr, alors pourquoi s’arrêter à 7%? C’est que, plus ce ratio est élevé, moins, à fonds propres constants, une banque peut prêter. Donc à trop élever ce ratio, on limite les crédits qu’une banque peut consentir, et on étrangle l’activité économique.
Il suffirait donc en théorie que les banques lèvent de nouveaux fonds propres et augmentent leur capital pour concilier ratio élevé et forte activité, mais il faudrait rémunérer ces nouveaux fonds propres, et comme ils ne généreraient pas d’activité économique supplémentaire, cela ne pourrait se faire que par un renchérissement du coût du crédit.
On voit donc qu’il faut essayer, avec finesse, de trouver le bon compromis entre sécurité et activité économique.
Le problème, c’est que la crise de 2008 est arrivée sans que les sauvegardes déjà présentes fonctionnent. Et ce, avant tout, parce que de nouveaux instruments financiers, appartenant à la catégorie parfois fort complexe des produits dérivés, n’existaient pas au moment où Bâle II avait créé ces sauvegardes, et n’étaient tout simplement pas pris en compte en termes de risque. On sait ce que cela a donné. Une bulle économique, et notamment immobilière, portant sur des actifs très risqués, et puis un crash.
Les normes de Bâle III vont-t-elles empêcher la répétition de 2008? D’abord il faudrait que les banques américaines les adoptent, ce qui n’est, et c’est un euphémisme, pas gagné d’avance, puisqu’elles seraient les plus « bridées », ayant été, justement, les plus « débridées » en 2004-2008. Ensuite, il faudra s’occuper d’encadrer les hedge funds, ce qui est en cours, et de réformer les agences de notation, et il y a des discussions et des propositions sur ce chapitre aussi.
Mais le problème principal, c’est que la finance est un terrain d’innovation constante et rapide, alimentée par beaucoup des plus brillants cerveaux issus des universités mondiales, attirés par des fortes rémunérations. Et, en période faste, il est aussi clair qu’avant que la banque qui aura trouvé le moyen de prêter plus d’argent sans violer Bâle III fera beaucoup plus de bénéfices que ses consœurs plus conservatrices, ou moins modernes.
Ce n’est donc qu’une question de temps jusqu’à ce que l’invention des financiers ne trouve le moyen « légal » de contourner cette nouvelle barrière, et qu’une nouvelle bulle de crédit, suivie comme toujours de son douloureux éclatement, ne s’ajoute à la longue liste des périodes où les hommes ont cru, comme avec les tulipes hollandaises, que les arbres pouvaient sans dommage monter jusqu’au ciel…