Lapidation : l’imam Anjem Choudary aurait-il un coeur de pierre ?
avril 7, 2009 on 8:25 | In France | 2 Comments
Le monde médiatique, depuis le départ de G. W. Bush, devait faire face à un grand vide : il n’avait plus de grand méchant à dénoncer, d’abominable monstre à haïr, de salaud à conspuer ; le prurit de la dénonciation tournait à vide, l’envie d’éprouver sa propre pureté en accablant le salaud intégral ne trouvait plus de débouché ; puis ce fut la délivrance, le salut, l’apothéose : Benoît XVI. Il avait parlé ; du préservatif ; en mal ; ou presque, peu importe…Qui pouvait offrir de plus réjouissant visage de salaud que ce pape qui cumulait tous les vices ? Chrétien, catholique, blanc, partisan d’une Europe chrétienne et doutant que l’Europe fût tout aussi musulmane que chrétienne, l’occasion était trop belle. Et surtout sans risques. Que craindre en effet comme représailles après la déformation de propos papaux et aériens, sinon une dizaine de lettres de catholiques indignés et inactuels, dont les moyens d’action se limitent à la prière ?
Ah ivresse de la dénonciation sans risques, de la haine tranquille, quand tu nous tiens… Cette sécurité de la haine à l’encontre du pape fut une tempête ; que dis-je une tempête ? Un déluge ! Le pape était a priori coupable, et doublement coupable : coupable parce que catholique, et coupable parce que parlant d’un sujet qu’il n’avait pas personnellement connu. Etonnant argument que ce dernier et qui pousse JusMurmurandi à la réflexion : si l’hydre médiatique invite le pape au silence sur le sujet sous le seul prétexte qu’il ne fait probablement pas un usage quotidien de la capote, devons-nous en déduire que c’est en vertu d’une participation active à l’OAS que Benjamin Stora est autorisé à en parler ?

Mais derrière cette tempête médiatique mondiale dans un verre d’eau catholique de plus en plus tiède, incriminant de simples propos informels et déformés à l’envi, JusMurmurandi a tendu l’oreille pour entendre la véritable fureur du monde, et non l’écume sale du théâtre mondial ; cette fureur, c’est par exemple celle révélée le 22 mars par le London Daily Mail qui nous apprend que, lors d’une conférence de presse par lui organisée, le sémillant Anjem Choudary, aimable tenant de l’application de la Charia au Royaume-Uni et de l’extermination des impies, a réclamé que les homosexuels reconnus comme tels, fussent mis à mort par lapidation en même temps que les femmes adultères, c’est-à-dire « killed by stoning »[1] pour reprendre les termes du charmant personnage. Naturellement, nul ne crut bon de s’émouvoir des paroles pleines d’amour et de tolérance issues de cet imam anglais, bras droit d’Omar Bakri, alors que le pape, personnage haineux en raison même de sa fonction comme chacun sait, s’interrogeait au même moment sur les bienfaits de la fidélité. Mais il est vrai qu’entre un homme interrogeant les vertus de la fidélité, et un autre appelant à la lapidation, la vigilance démocratique sut identifier avec une pertinence rare le véritable ennemi du genre humain…
Il est également vrai que ce cher Choudary, dont JusMurmurandi rappelle qu’il est un imam influent au point de convoquer à sa guise des conférences de presse lorsque le moment lui semble opportun, n’en est pas à son coup d’essai ; en 2006, énonçant ce que l’on pourrait appeler sa déclaration de politique générale, il avait prévenu les infidèles de ses intentions amicales et saturées de tolérance : « Quiconque insulte le message de Mahomet sera sujet à la peine capitale. […] Il peut y avoir des gens en Italie ou dans d’autres régions du monde qui voudront s’en charger. » Toujours dans la même veine, notre sympathique imam avait affirmé un peu plus tôt, en 2000, que c’était une obligation islamique pour les musulmans où qu’ils soient de soutenir le djihad contre ceux qui combattent les musulmans en quelque endroit du monde, ou qui occupent la terre musulmane. […] Si vous soutenez Israël financièrement, verbalement ou physiquement, vous ferez partie du conflit. »
Des intimidations islamistes ? Des menaces inacceptables en démocratie ? Non, sire ; une juste menace de représailles à l’encontre de quiconque ne vomirait pas Israël de tout son être… Mais en France, pays laïc comme chacun sait, de tels propos ne sauraient trouver le moindre écho, puisque l’immense majorité des musulmans est modérée et républicaine ; bien entendu… Pourtant JusMurmurandi s’interroge : imaginons, par exemple, que plusieurs dizaines de barbus, aidés de quelques gauchistes triés sur le volet, investissent un supermarché, détruisent tous les produits israéliens et menacent les clients français qui oseraient acheter des produits israéliens de délectables supplices ; et que cela se passe en toute impunité, la direction du magasin étant terrorisée à l’idée d’intervenir ; imaginons que cela se passe en France… Impensable ? Vraiment ? JusMurmurandi craint que la réalité dépasse parfois son imagination ainsi qu’en témoigne cette vidéo filmée dans un Carrefour d’Aulnay-sous-Bois… http://www.liveleak.com/view?i=951_1237395599
[1] Cf. London Daily Mail, march 22nd, 2009
Shocking – 2
avril 7, 2009 on 5:54 | In Coup de gueule, Elections présidentielles 2007, Europe, Incongruités, International | Commentaires fermésAprès Mister Obaaamaaa à Londres, Silvio Berlusconi se comporte en parfait goujat avec Angela Merkel.
S’il pouvait être pris pour un bouffon précédemment, il est d’une muflerie qui écorne l’image de « l’Italian Lover ».
A moins que ce ne soit encore un cas d’homme politique analogique dans un monde numérique ????
Obamaboul?
avril 6, 2009 on 6:42 | In France, Incongruités | 2 CommentsOn dirait que le PS devient maboul. A force de se vouloir anti-sarkozyste à fond, ils accumulent les déclarations les plus ahurissantes. Comme au passage, ils sont béats d’admiration devant Barack Obama, qui, d’une certaine façon a réussi là où Ségolène Royal et le PS ont échoué, quand une possibilité de donner raison à Obama contre Sarkozy se présente, ils ne se font pas prier.
Le problème, c’est que ce calcul exclusivement politique peut parfois se fracasser sur la réalité. C’est ce qui arrive quand Vincent Peillon, député européen PS, déclare que l’opposition de Sarkozy à l’adhésion de la Turquie à l’Union Européenne est « irresponsable ».
Déjà il faut se demander si l’avis du Président américain, concernant une Union Européenne que ses prédécesseurs ont toujours tenté d’affaiblir, est si amical que cela. Car l’entrée de la Turquie, si peu européenne par la tradition, par la culture, par le niveau de vie, par la géographie, par la religion, mais au contraire prégnante par son poids démographique, rendrait l’UE non seulement encore plus hétérogène, mais plus hétéroclite.
Est-ce bien indispensable au moment où la crise montre le différentiel massif entre la « vieille Europe », naguère brocardée par l’Administration américaine -de l’ère Bush, mais Administration quand même- et la jeune Europe, hier flambarde, voire goguenarde, mais qui aujourd’hui mendie les subsides du FMI tant la crise la frappe au cœur?
Mais Vincent Peillon va plus loin, et déclare: « Les négociations sont très longues et très complexes, mais dire ‘a priori, je ne veux pas’, c’est prendre une très lourde responsabilité historique à l’égard du siècle qui s’ouvre et des enjeux géostratégiques qui sont ceux de demain ». Bref, pour lui, négocier, ce n’est pas préjuger de l’issue. On pourra négocier 5 ans, voire 10 ou 20 ans, puis ensuite éconduire les Turcs auxquels ces années de négociation auront donné des espoirs légitimes. Ce qui d’ailleurs a été jusqu’ici la politique européenne, pour qui négocier aura été le moyen lâche de reporter le problème à plus tard.
Car il ne sert à rien de négocier si les objections sont telles qu’aucune négociation ne puisse les lever. Ainsi, pour ceux pour qui la géographie de l’Europe n’est pas compatible avec des frontières aux confins du Caucase ou avec l’Irak, à quoi rimerait de négocier? En attendant que la géographie change?
En d’autres termes, Vincent Peillon conseille de négocier même si, in fine, il est possible qu’il n’y ait rien eu à négocier du tout. Il est à noter que Vicnent Peillon n’est pas n’importe qui, ayant été le bras droit de Ségolène Royal. Ce qui peut éclairer François Bayrou, lui aussi anti-sarkozyste binaire, sur la valeur réelle des négociations d’entre-deux tours de présidentielle 2007 qu’il faillit entamer avec le PS.
C’est pourquoi l’Obamania du PS montre vite ses limites. Car une quelconque ouverture à Bayrou, ce n’est pas une ouverture à un adversaire, mais simplement une alliance d’opportunité. L’ouverture d’Obama, elle, inclut des Républicains, comme celle de Sarkozy inclut des socialistes.
S’il y a une chose que la crise actuelle nous apprend, c’est que les sensations de différences entre groupes sociaux sont exacerbées. C’est pourquoi Obama passe son temps à prêcher le « tous ensemble ». Et quand il faut condamner, il le fait sélectivement, et non en jetant l’anathème sur un groupe, et non sans s’inclure le cas échéant dans un quelconque mea culpa. Tout le contraire de ce que fait le PS, qui attise les ressentiments et condamne collectivement.
En fait, il arrive quand même que le PS condamne sélectivement et non pas collectivement. Ségolène Royal en sait quelquechose…
Après terroriser les terroristes, surtout ne pas casser les casseurs ?
avril 5, 2009 on 7:28 | In Coup de gueule, Elections présidentielles 2007, Europe, Incongruités, International, Non classé | 4 CommentsJusMurmurandi est en colère – une saine colère, on vous rassure.
Car tous ces temps derniers, on voit, on entend vraiment n’importe quoi sur ces sauvageons de tout crin qui se déchaînent, le tout sous les objectifs des caméras de télévision et les objectifs des photographes travaillant en toute sérénité.
Syndicalistes qui retiennent des dirigeants d’entreprise en otage (la CGT se prend elle pour Josef Fritzl ? Il est vrai qu’elle est soupçonnée depuis longtemps de violer….la loi), casseurs encagoulés qui s’en prennent aux banques à Londres, détruisent des biens en Corse pour manifester contre la justice, ou encore se déchaînent sans autre motif que celui de détruire à Strasbourg, par exemple.
Ministre de l’Intérieur de la première cohabitation mitterrandienne de 1986, Charles Pasqua déclara qu’il fallait terroriser les terroristes, remettant derechef en prison les barbares d’action directe, remis en liberté on ne sait pour quelle raison par le tandem Tonton Badinter en 1981 [RIP le Général Audran et Georges Besse, P-DG de Renault].
Mais il y eut un hic; ce hic s’appela Malik Oussekine, étudiant sous dialyse qui alla manifester et décéda sous les assauts de la police lors de manifestations estudiantines contre le projet du Ministre de l’éducation Alan Devaquet en 1986.
Si l’on peut légitimement se demander si sa place était au sein d’une manifestation alors que sa santé était notoirement déficiente, les conséquences de sa mort, les répliques de ce tremblement politique sont encore perceptibles aujourd’hui.
Car aujourd’hui encore, les gouvernements de droite sont terrorisés par la possibilité d’une « bavure ».
Que n’entend on déjà Martine Aubry dénoncer les fantasmatiques « volontés totalitaires » de Nicolas Sarkozy. Alors imaginez qu’un casseur se fasse casser la tête avant que d’avoir pu lui même…se casser !!
Car lorsqu’un incident arrive, nos démocraties n’en ont pas fini avec l’hypocrisie.
En Italie par exemple, à la suite du G8 de Gênes, un de ces excités se prépare à balancer un extincteur sur un véhicule des forces de l’ordre.
Un représentant des dites forces, du même âge que l’assaillant, et terrorisé fait feu pour se protéger, et tue l’extrémiste.
Aujourd’hui, pour célébrer la mémoire de Carlo Giuliani, l’attaquant à l’extincteur, une stèle a été érigée au sein du parlement italien. Un homme qui s’apprêtait à balancer un extincteur sur un véhicule de police !!!
Alors on comprend mieux que la police laisse séquestrer des dirigeants par des salariés excédés, laisse faire à Londres, en Corse ou encore dans une partie populaire de Strasbourg.
Car plusieurs dizaines de policiers blessés, millions d’Euro de dégâts ne sont rien par rapport au dommage collatéral que serait la mort d’un de ces « sauvageons » comme les appela un Ministre de l’Intérieur….socialiste, J-P Chevènement.
Sauf que l’on ne parle jamais des dégâts supportés par l’image de la France, risée internationale devant la mollesse du Droit dans l’hexagone; on en vient même à inventer un nom, bossnapping, en Angleterre pour parler de la séquestration de dirigeants d’entreprises.
Heureusement si la police ne peut rien ou peu, sur ordre, il nous reste bien heureusement le rempart solide, impartial, inattaquable de la Justice.
Solide, impartial, inattaquable ???
C’est certainement pour cela qu’Eva Joly, en attente de mandat électoral chez les Verts, et ancienne juge très en vue du pôle financier a récemment déclaré à la télévision toute sa compréhension pour les salariés preneurs d’otages lorsqu’elle était interrogée par un journaliste qui ne comprenait pas qu’il puisse y avoir plusieurs interprétations du code pénal.
Bref, pour JusMurmurandi, tout cela ressemble trop à pas assez de police et trop de justices.
Car vue par nos politiques, avec la complicité active des média, bras séculier du « direct » bon ou mauvais, légal ou illégal, la vraie mesure de la démocratie ne semble pas le degré d’ordre qui règne, le calme des citoyens apaisés, mais la possibilité pour les casseurs de s’exprimer tranquillement sans être réprimés.
Très en colère, on vous dit !
Cynisme et opportunisme Royal
avril 5, 2009 on 5:44 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités | 2 CommentsL’opposition politique, en démocratie, a cet avantage immense qu’elle peut dire ce qu’elle veut parce que qu’elle n’a pas la charge des affaires. Ce qui lui permet de s’en donner à cœur joie sur le registre des « yaka ». Yaka distribuer, yaka sauver, yaka interdire, et j’en passe. Et c’est de bonne guerre.
Mais il y a des limites à ne pas dépasser. Notamment fopa (le négatif de yaka) donner des faux espoirs aux gens, ni utiliser de vraies détresses à des fins politiques.
Or c’est exactement ce que fait Ségolène Royal sur le dossier Heuliez. Heuliez est des plus gros employeurs (1000 emplois directs) de la région qu’elle préside, donc il est légitime qu’elle s’en soucie, car Heuliez est au bord du dépôt de bilan. Ce qui n’est pas vraiment une situation exceptionnelle pour une entreprise automobile dans le monde d’aujourd’hui, où General Motors (GM) et Chrysler ont reçu des ultimatums de 30 et 60 jours de leur bailleur de fonds, l’État américain.
Le problème de Heuliez est simple, et commun au secteur: la baisse de volume. En particulier de leur activité de fabrication de voitures en petites séries. Il leur reste une production de 20 Opel Tigra par jour, et ce pour quelques semaines avant que ce modèle disparaisse. Si ce n’est avant, car Opel est une filiale de GM, et donc un client très vulnérable même à très court terme.
Tout ceci serait un drame industriel malheureusement ordinaire en temps de crise, mais Ségolène Royal a choisi de le traiter à la mode dramatisation-show business dont elle est maintenant friande. Elle explique que le sauvetage de Heuliez est nécessaire en raison de la richesse de cette entreprise en innovation et matière grise. Elle a raison. C’est notamment Heuliez qui a inventé et produit le toit ouvrant métallique repliable qui a fait les beaux jours de la Peugeot 206 CC, et qui s’est généralisé à presque tous les constructeurs automobiles, mais pas toujours produits par Heuliez malheureusement.
Mais là où le débat industriel s’arrête pour céder le pas au crique et à la prestidigitation, c’est quand elle explique que la sauvetage de Heuliez, qui rappelons-le est à des jours ou des semaines de la grande culbute, viendra d’un véhicule électrique « révolutionnaire ».
Sans rentrer dans les détails, aucune voiture électrique n’a réussi à se vendre jusqu’ici, sauf en série minuscule. Les batteries sont lourdes, l’autonomie trop limitée, le rechargement long et peu commode. Et, le volume n’étant pas au rendez-vous, le prix est élevé. Des annonces ont été faites que des nouveaux modèles, fondés sur de nouvelles batteries vont enfin sortir de ce cercle vicieux.
Mais un véhicule qui n’est pas encore en production, comme c’est le cas chez Heuliez, ne sort pas des chaînes de montage (lire: ne donne pas de travail ni de chiffre d’affaires) sur un claquement de doigts, fussent-ils aussi féminins que ceux de la présidente de Poitou-Charentes. Il faut des années pour l’industrialisation, l’homologation, la commercialisation. Il n’y a aujourd’hui ni marché, ni réseau de vente, ni logistique de support, ni produit homologué. Et c’est ça, la solution pour une entreprise qui n’a plus que quelques semaines de trésorerie?
Alors, bien sûr, il est plus payant de se payer le Président de la République devant les caméras en arguant que c’est de sa faute, car son ami Vincent Bolloré va sortir un véhicule électrique auquel celui de Heuliez aurait fait de l’ombre, ombre qu’il faut effacer en laissant le concurrent potentiel sombrer, que de prendre le problème à bras le corps et en travaillant sur des solutions réalistes. Même si elles sont douloureuses, ce qui n’a pas forcément sa place dans l’univers fra-ter-nel et paillettes de la candidate de 2012.
Le problème avec Ségolène, c’est qu’on ne sait jamais, quand elle profère une ânerie, si elle s’en rend compte. Peut-être croit-elle effectivement à la solution qu’elle propose. Mais alors elle est d’une telle ignorance de la moindre réalité industrielle et commerciale qu’elle est plus digne de remplacer la co-animatrice de la Roue de la Fortune sur TF1 que de présider aux destinées de la France.
Ou alors, si elle n’y croit pas, ce dont JusMurmurandi, par égard à la France, à l’ENA dont elle est sortie et aux millions de Français qui ont voté pour elle, la crédite volontiers, et alors elle surfe sur la détresse et fait naître des espoirs totalement factices dans le seul but d’un passage positif à la télé. Et ramène la politique française à sa seule dimension de bac à sable (j’aide mes copains, qui sont pas les tiens, na!), qui est son niveau zéro.
On en viendrait presque à plaindre Martine Aubry, qui, elle, ne fait pas vraiment dans le genre séduction superficielle.
La malédiction afghane
avril 4, 2009 on 11:55 | In Coup de gueule, Elections présidentielles 2007, Incongruités, International | Commentaires fermésLe vieux diction qui dit que les ennemis de nos ennemis sont nos amis se traduit mal en pashto, la langue de l’ethnie principale d’Afghanistan. Rappelez vous: les Talibans étaient les ennemis des Soviétiques, lesquels étaient les ennemis des Américains. Ce qui a fait, le temps d’une guerre, que les Américains ont aidé, financé, entraîné, armé les Talibans. C’est à cette occasion notamment que la CIA a formé Osama Bin Laden. On connaît la suite.
Il semble que l’histoire adore se répéter. Hamid Karzaï est l’ennemi des Talibans, entre temps devenus nos ennemis (un certain 11 septembre, en particulier, y a beaucoup contribué). Donc il est notre ami, et nous faisons tout pour le maintenir au pouvoir après l’y avoir installé. Le problème, c’est que cet « ami », outre sa grande faiblesse, qui fait que les Talibans progressent dans leur lutte de reconquête de l’Afghanistan, n’est pas forcément fréquentable.
Il vient en effet de signer une loi qui autorise un homme à battre sa femme (si elle lui en a donné un motif, bien entendu, comme toujours, n’est-ce pas?), interdit à sa femme de refuser un rapport sexuel à son mari, et lui interdit de sortir dans la rue non accompagnée. bref, la différence entre Karzaï et les Talibans devient un peu ténue.
Dans le même temps, le Pakistan voisin a « concédé » une région à ses propres Talibans pour avoir la paix. Région qui s’appelle le Swat, à rapprocher du SWAT, ou force d’intervention d’urgence aux Etats-unis.
Évidemment les Talibans ont installé la loi coranique au Swat, au nom de laquelle une femme vient d’être sévèrement fouettée pour être sortie de chez elle accompagnée d’un homme qui n’est pas son mari. Attention, la vidéo n’est pas pour les âmes sensibles.
On voit la similitude des deux situations: l’Afghanistan comme le Pakistan « achètent leur paix » avec les Taliban. Et ceux-ci, en échange, ne font aucune concession.
Comme d’autres intégristes, d’ailleurs, dont l’Eglise catholique a annulé l’excommunication. C’est même le propre de l’intégrisme que de croire tellement fort qu’on a raison qu’il n’y a aucune raison de transiger.
Ce qui était aussi le cas de l’administration Bush. Qui, donc, se retrouvait d’égal à égal avec les Talibans, sur le plan du refus des concessions.
Et merde! JusMurmurandi a osé l’écrire! L’administration Bush aurait-elle eu, en quoi que ce soit, raison dans son approche de la guerre avec les Talibans?
Shocking!!
avril 3, 2009 on 9:21 | In Europe, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésBerlusconi au G20 de Londres qui se fait rabrouer par la Reine d’Angleterre lorsqu’il glapit le nom du Président des Etats Unis pour se faire remarquer…
Noté: zéro pointé!
avril 3, 2009 on 6:32 | In Best of, Coup de gueule, Economie, Incongruités, International, Poil à gratter | 5 CommentsEnfin, le G20 a accouché d’une résolution pertinente. Pas les 1100 milliards de dollars promis pour la relance immédiate, ni les 5000 milliards à terme, ni le quadruplement des ressources du Fonds Monétaire International, quoi que toutes ces mesures soient loin d’être négligeables. Pas les mesures de supervision des hedge funds, quoi que ceci soit certainement une étape dans la bonne direction. Pas l’exigence que tous les pays imposent une supervision des risques des acteurs économiques qui s’y trouvent, mettant ainsi fin aux paradis fiscaux incontrôlés, quoique cela aussi ne puisse que réduire les menaces contre la stabilité du système financier mondial.
Ce que JusMurmurandi a vu avec ravissement, c’est un petit paragraphe de 3 lignes et demie concernant les agences de notation. Car il ne faut pas sous-estimer leur rôle dans la crise actuelle.
C’est parce qu’il existe des agences de notation que des milliards de dollars peuvent être investis dans des actifs auxquels l’investisseur ne comprend rien. Il lui suffit de se fier à la note délivrée par l’agence.
Les autorités locales anglaises, comtés et municipalités ont confié des milliards de livres à des banques islandaises sans avoir jamais mis les pieds en Islande, lesquels milliards sont maintenant menacés de couler avec toute l’économie islandaise. Ils ne l’auraient jamais fait si les banques islandaises n’avaient pas été bien notées par les agences de notation.
Le marché des CDS, ou credit default swaps, n’aurait pas atteint le niveau faramineux de dizaine de milliers de milliards de dollars (il n’existe pas de chiffre précis et concordants sur le sujet!) si les agences n’avaient pas béni le fait que ces CDS permettaient de se débarrasser d’un risque trop important. Demandez donc à Lehman ou à AIG si ça a vraiment fonctionné comme ça…
Le marché de la titrisation n’aurait jamais permis de disperser des actifs au quatre coins du monde financier si ces actifs titrisés n’avaient pas bénéficié de bonnes notes des agences, suscitant une confiance dont les événements ont montré ce qu’elle valait.
Les crédits subprimes ne se serait jamais développé si les agences n’avaient pas noté au mieux des paquets de ces crédits simplement parce qu’ils avaient été garantis par la signature d’un assureur en tant que réhausseur de crédit. A preuve qu’il ne reste plus un seul réhausseur de crédit important aux États-unis qui n’ait été sauvé par l’État, à commencer par les gigantesques -et indispensables- Fanny Mae et Freddie Mac.
Bref, les agences qui ont régné sur un monde où leurs notes faisaient la pluie et le beau temps, ces agences ont mérité un zéro pointé. Un peu comme si les restaurants notés « trois étoiles » par le guide Michelin ou « 19/20″ par le Gault et Millau avaient servi de la viande tellement avariée que des centaines de clients se soient retrouvés aux urgences, en réanimation et en unité de soins intensifs.
Et pourtant, quel pouvoir a été le leur! Tous les PDG devaient servilement suivre la politique préconisée par tel ou tel analyste pour espérer continuer à bénéficier d’une bonne note. Ce sont les agences qui ont imposé les normes de bénéfice, voire carrément les plans de restructuration. Et oser différer, se cabrer, c’était se faire sabrer, et voir sa note dégradée, comme un officier dégradé devant le front des troupes. L’humiliation et le rétrogradation totales, signe évident pour un Conseil d’administration de l’échec du PDG. Qui devait donc aller à Canossa et ramper aux pieds de l’analyste tout-puissant.
Le plus hallucinant de tout le montage, c’est que c’étaient les entreprises qui devaient payer les agences qui les notaient. Imaginez que ce soient les parents d’élèves qui payent directement le professeur de leurs enfants… On appelle cela poliment un conflit d’intérêt. JusMurmurandi, à qui ces agences n’inspirent pas forcément une grande charité chrétienne, rappelle simplement qu’Enron a bénéficié de la meilleure note possible jusqu’à peine quelques semaines avant sa retentissante faillite. Note sans aucun rapport, on s’en doute avec le fait qu’Enron avait rapporté gros aux agences qui le notaient si bien…
Il est donc essentiel que le G20 impose enfin un code de transparence et de régulation à ces agences.
Et qu’elles commencent non seulement à noter des comptes, mais aussi à en rendre. JusMurmurandi attend avec impatience de voir ces entreprises jusqu’ici si arrogantes, les Standard & Poors, Moody et autres Fitch devoir se justifier.
Cela ressemblera à certains enseignants-chercheurs qui veulent bien noter les travaux de leurs étudiants, mais absolument pas qu’ils soient eux-mêmes notés.
Ah, non! Voilà que JusMurmurandi fait maintenant du mauvais esprit. Cela n’a rien à voir, bien sûr…
Scoop: démission du Président de la République
avril 1, 2009 on 1:30 | In Elections présidentielles 2007, France, Poil à gratter | 5 CommentsEn exclusivité pour JusMurmurandi, Nicolas Sarkozy nous livre le texte intégral de sa déclaration prévue pour aujourd’hui.
Françaises, Français, mes chers compatriotes,
Ma deuxième année de mandat s’achève et lorsque je fais le bilan de ces deux ans de Présidence, que je considère tout les événements qui se sont produits, les transformations de notre société que j’ai tenté d’apporter depuis mon élection (je vous rappelle que c’est vous qui m’avez élu en mai 2007), je me dis que les Français sont d’éternels insatisfaits et que quoi qu’on fasse, il y aura toujours 50 % de mécontents, le reste n’étant pas heureux non plus.
Même si j’ai parfois un peu dérapé, j’ai voulu que notre pays entre dans la modernité.
Alors, Carla et moi, avons décidé de vous offrir le plus beau cadeau que vous semblez appeler de tous vos vœux.
Je vous présente ici ma démission de Président de la République Française,.
J’ai décidé de partir au bout du monde, Carla, moi et toute ma petite famille, avec notre « bling bling » qui vous fait tellement rigoler, ma Breitling à 58.000 euros, et tout le reste…
Je vais vendre mon magnifique appartement de Neuilly que vous aimeriez bien posséder, et je vais vivre avec l’argent qu’il me rapportera ainsi que des retraites que je vais toucher de toutes mes précédentes fonctions.
Nous bronzerons nos corps de riches sur les yachts de Vincent (Bolloré), nous irons visiter à nouveau les pyramides en compagnie de notre ami le roi du Maroc, et surtout vous arrêterez de nous faire chier avec vos éternelles jérémiades.
Je n’aurai plus à m’occuper de tous ces connards d’étudiants encapuchonnés et toujours prêts à casser du CRS et du ministre de l’éducation.
Je n’aurai plus à serrer la main de tous ces guignols de syndicalistes de merde qui cassent les pieds de tous les Français avec leurs grèves à répétition, malgré leur seulement 7 % de syndiqués, qui croient qu’ils ont la solution à tous les problèmes actuels mais qui refusent de participer au nom d’un sectarisme archaïque et qui laissent le pays sans le sou.
Je ne verrai plus les tronches de cake de socialistes toujours prêts à défendre les sans-abri mais qui, eux, les pauvres, habitent Place des Vosges. Je n’aurai plus à m’emmerder avec des Chinois constipés par leur riz mélaminé.
Fini de me laisser enquiquiner par tous ces penseurs qui veulent faire croire aux Français que notre pays est une dictature, un pays où la police est partout présente et prête à casser de l’immigré, mais qui gueulent après l’absence de flics dès qu’on touche à leur bagnole ou à leur portable.
Finies, les grèves de la SNCF et de la RATP, déclenchées pour une minute de travail en plus, payée double qui plus est, mais dont les salariés voyagent gratuitement sur toutes les lignes à longueur d’année et de vacances.
Terminé, les journalistes qui passent leur temps à critiquer mon train de vie et qui voudraient bien avoir le même mais qui sont heureux dès que je les emmène se balader aux quatre coins de la planète aux frais du contribuable.
Débrouillez vous avec Aubry, la CGT, la Fédération des Parents d’Elèves, les heures sup’, le chômage, la retraite à 55 ans, le sida, EDF GDF, le Dalaï-Lama, BHL et Fabius, et tant pis pour Nicolas Canteloup et Ruquier.
Arrangez-vous avec la hausse du pétrole qui va bientôt repartir, avec la récession qui vous tenaille, vous qui avez voulu être plus malins que les autres, cru que vous alliez pouvoir placer votre argent mieux que votre voisin de palier, et qui aujourd’hui demandez à l’Etat de prendre en charge vos pertes en les déduisant de vos impôts, comme si c’était sa faute.
Demandez aux socialistes, demandez à Ségolène Royal, Madame « je-sais-tout-sur-tout-et-vous-offrirai-la-belle-vie-si-vous-votez-pour-moi-bonjour » et son « Désir d’Avenir » définitivement embourbé dans un passé sans espoir de retour.
Demandez leur de vous faire travailler moins et gagner plus, demandez leur de rétablir enfin la démocratie dans notre horrible pays, demandez leur de combler vos fins de mois difficiles et de vous payer vos prochaines vacances en Martinique ou en Guadeloupe (tiens, je les avais oubliés, les assistés des DOM-TOM).
Demandez-leur de prendre leur argent aux riches pour le donner aux pauvres que vous êtes forcément, lesquels voudraient bien devenir riches.
Et quand les riches seront pauvres, moi je serai loin et H.E.U.R.E.U.X, sans vous bien sûr, qui avez souhaité mon départ avec tant de ferveur.
Mes chers compatriotes, je vous souhaite le 1er avril que vous avez bien cherché et que vous avez enfin.
Bras de fer, ou …..??
mars 30, 2009 on 9:10 | In Best of, C'est ça, Paris?, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2007, Europe, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésBras de fer ou chantage – définition
Didier Le Reste, tête de pont de la CGT déclare dans les Echos du jour « le rapport de force ne vaut que s’il est mis au service de la négociation ».
Question : y a t il encore négociation quand il y a rapport de force ????
Deuxio : à votre avis, qui va trinquer avec la CGT en syndicat majoritaire à la SNCF ?
Réponse : Syndicat 1 – citoyens voyageurs 0.
Bras de fer ou gaspillage – définition
Mettez un groupe de pays ayant besoin d’un avion militaire, ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre
En face, mettez un groupe d’industriels, avec d’un côté un fabricant de cellule et de l’autre un groupe pour créer un nouveau moteur.
Agiter, puis essayer de laisser reposer.
Le résultat est un avion militaire qui tout en n’ayant jamais décollé, risque même de s’écraser !
Pour le plus grand bonheur des fabricants américains et russes.
A tous les hommes politiques européens, et français en particulier, qui donnent des leçons aux patrons, en voici une qui va, encore une fois, nous coûter cher – même si le programme A 400M décolle un jour.
Bras de fer ou piège à cons – définition
Encore deux navires capturés au large de la Somalie en 24 heures en fin de semaine dernière.
Un navire grec de 9.000 tonnes avec 19 membres d’équipage et un bateau norvégien de 23.000 tonnes avec 27 personnes.
Plus on paye les rançons, plus on équipe les pirates.
Plus on équipe les pirates, plus ils saisissent nos navires.
Plus ils saisissent de navires, plus on paye les rançons.
Plus on paye les rançons etc. etc. etc.
Rançon, piège à cons.
Bras de fer – ou prisonnier
Une à une, chaque grande ville, région etc. « est acculée à la rigueur budgétaire » nous livrent encore les Echos ce jour.
Après Paris et ses 9%, voici Marseille avec 4.9%.
« Les impôts sont notre seule variable d’ajustement » déclare ainsi l’adjoint aux finances de la ville phocéenne.
« Nous devons tout faire pour poursuivre l’élan engagé depuis 1995 à Marseille ».
A le lire JusMurmurandi pense plutôt que les finances de la ville vont dans le mur et qu’au lieu de prendre des décisions courageuses en réduisant le train de vie de la ville d’autant que les recettes baissent, on préfère tondre le contribuable.
A cette classe politique qui conspue tant les chefs d’entreprise, rappelons que ces derniers lorsqu’ils sont mandataires sociaux sont révocables « ad nutum ». Cela veut dire virables dans l’instant.
Comme Christian Streiff, Président de PSA remplacé ce week end par le conseil d’administration.
A quand des politiques soumis au même régime ?
Quant aux socialistes qui réclament à cor et à cri plus de décentralisation, on vous aura prévenu, Cher Lecteur.
Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil…
Sauf chez JusMurmurandi !
On n’a rien demandé à personne. « On » a juste demandé aux futurs subventionnés s’ils voulaient bien l’être.
Résultat : avec 61% de votes exprimés, les Mahorais vont nous coûter « 200 millions d’Euro par an pour atteindre l’intégration complète…. d’ici 20 à 25 ans. » Dixit Yves Jego, le Secrétaire d’Etat à l’Outre mer. Et on entend les Comoriens, jusqu’en Métropole qui disent « Et nous, et nous, et nous !!! ».
Heureusement Jégo déclare aussi « Mayotte peut servir de modèle, y compris pour la métropole ».
Ouf, JusMurmurandi est rassuré…
Ah bon ?? Pas vous ???
Le profit qui tue! Vive les Yaka!
mars 30, 2009 on 9:16 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, International | Commentaires fermésLa Maison Blanche a, comme condition à la poursuite du renflouement du géant malade de l’automobile américaine, demandé la tête du patron de General Motors, Rick Waggoner, qui vient donc de démissionner. Le motif: il n’a pas fait assez pour restructurer l’entreprise, raison pour laquelle elle se retrouve en si piètre posture.
On peut comprendre que l’équipe Obama ne fasse pas confiance au patron qui, depuis 8 ans, dirige ce symbole déchu de la toute-puissance américaine, qui a reçu 17 milliards de dollars et en réclame encore autant, et ce en quelques mois.
On doit aussi s’attendre à ce que son successeur soit un négociateur musclé qui conditionne, en accord avec l’Administration américaine, la survie de GM à l’obtention de réelles concessions de toutes les parties prenantes: fournisseurs, employés, banques, syndicats, retraités. Il est aussi possible que la Maison Blanche rejette le nouveau plan comme elle vient de le faire avec celui-ci indiquant qu’il n’est pas une voie de retour au profit crédible, notamment sur le volet des restructurations.
Il est facile d’en tirer la conclusion que c’est la faute de Waggoner de ne pas l’avoir fait, ou alors trop peu, et trop tard. Le problème, c’est que ce n’est pas vrai. Parce que des mesures de restructuration, cela coûte cher. Abandonner une marque, et GM en a trop pour son volume actuel, cela veut dire couper le cordon avec des milliers de concessionnaires qui ont un contrat. Fermer une usine, et GM en a trop pour son volume actuel, cela veut dire des indemnités de licenciement considérables dans ce temple du syndicalisme américain. Dessiner une gamme de voitures plus petites et sobres tant que la demande porte sur des gros 4×4 et utilitaires beaucoup plus rentables, c’eût été une forme de démence.
D’ailleurs, tout patron qui eût prédit la vitesse sans précédent avec laquelle le pétrole a vu son prix grimper vers le sommet vertigineux de 147$ le baril eût aussi été jugé dément. Comme tout patron qui eût prédit la violence extrême de la crise financière aussi. Penser que ce soit possible est une chose, risquer l’avenir de l’entreprise et sacrifier le profit de l’entreprise au nom d’une prévision d’un changement dramatique encore à venir, en est une autre.
Ce qu’a fait Waggoner, c’est avant tout de maximiser le profit, comme l’exigeaient ses actionnaires. Ce faisant, il a minimisé les dépenses de restructuration et de transition vers un avenir incertain. Ne l’eût-il pas fait, qu’il eût été certainement viré.
Par extension, imaginons la situation d’un PDG de banque à qui ses troupes proposent de se lancer dans le nouveau métier des « Credit Default Swaps ». Ne pas le faire, c’est voir cette opportunité de business lui filer sous le nez, et les clients et cadres performants s’orienter vers des concurrents plus « modernes ». Alors, même s’il a des doute sur ces produits qu’il ne comprend pas bien, le PDG y va, pour faire comme les autres, pour tenir le rythme, pour ne pas être ringardisé d’abord, puis, moins rentable que ses concurrents, viré ensuite.
Et ensuite, quand le marché des CDS ressemble à un étal de boucher avec les tripes des banques étalées à l’air libre, tous ont beau jeu de crier haro sur le banquier inconséquent qui a pris des risques mal maîtrisés.
En « oubliant » que tous exigeaient un profit maximum, et aujourd’hui, qu’il ait aussi pris des mesures qui auraient sabré le profit de GM ou l’auraient contenu dans une banque.
Vraiment, oui vraiment, le rôle de Yaka!, que ce soit de la presse ou de la politique, est aussi confortable qu’il est intellectuellement malhonnête.
Ceci, soit dit en passant n’est pas une défense de Rick Waggoner. Lui aussi faisait partie du système qui l’éjecte aujourd’hui. Si cela ne lui convient pas aujourd’hui, il n’avait pas à en profiter hier, mais à aller voir ailleurs. Et GM a vraiment fait plus d’erreurs que beaucoup, beaucoup d’autres. Ça y est, voici que JusMurmurandi aussi se met à jouer les Yaka!
La guerre des boutons
mars 28, 2009 on 7:06 | In Europe, France, Insolite, International | 2 CommentsNon, rassurez vous nous n’allons pas consacrer un nième article au Président de la Société Générale…mais plutôt aux nouvelles formes de combat utilisées par les Etats Unis.
Comme chacun le sait, chaque conflit est une occasion, une « opportunité », pour tester les derniers équipements ou plutôt les matériels « dernier cri » et faire « progresser » les armements.
La conflit afghan est un parfait exemple de ce sujet, avec le déploiement de nombreux drones, ou avions sans pilote, qui sont dirigés à distance, quelques fois avec des pilotes devant des consoles situées à plusieurs milliers de kilomètres des lieux du vol.
Car les drones offrent de nombreux avantages.
Le premier, ils sont moins chers, car petits par rapport à des chasseurs traditionnels.
Deuxièmement, ils peuvent voler aussi longtemps que leur réserve de carburant leur permet (plusieurs dizaines d’heures), car ils ne se fatiguent pas comme les humains.
Et enfin, ces derniers étant absents du poste de pilotage, pas de mauvaise nouvelle en cas d’accident, pas de photo de cercueils à la une des journaux à sensation si l’un d’entre eux est abattu; ce n’est qu’une perte matérielle.
Dans l’armée américaine, leur nombre a très fortement augmenté au cours des dernières années pour illustrer ce « succès ».
De 167 en 2001, on estime le nombre aujourd’hui à 5.500.
Un problème se pose par contre pour certains pilotes qui ont quelques fois du mal à faire la distinction entre un simple jeu vidéo et une arme qui peut donner la mort avec les missiles et autres gâteries du même style qui réjouirait sans fin le Bernard Blier des « Tontons Flingueurs » (« J’atomise, je ventile, je disperse » – tout un programme)
Et d’après les spécialistes américains, nous n’en sommes qu’au tout début du développement de ce type d’arme.
Mais pour les traditionalistes des pays comme l’Afghanistan ou le Pakistan, c’est aussi l’illustration de la peur des nations occidentales de risquer d’envoyer des troupes sur le terrain pour éradiquer les « insurgés ». Or la confiance se construit avec des actes de bravoure.
La guerre « propre » n’est pas encore pour demain.

drone Predator
Familles, je vous hais…
mars 28, 2009 on 5:42 | In Europe, France, Incongruités, Insolite | Commentaires fermésOu peut-être eût-il fallu écrire: « filles, je vous hais » quand on voit deux incidents père-fille qui animent la vie politique française.
D’une part, Jean-Marie Le Pen a du moyennement apprécier de voir sa file contredire, ce qui n’est jamais un détail. C’est sur la question du « détail » justement. Le président du Front National ayant réitéré son affirmation suivant laquelle les chambres à gaz etc…., sa fille a dit que, selon elle, justement, elles n’étaient pas un détail….
D’autre part, Jacques Delors, alors que sa fille Martine Aubry peine pour trouver et soutenir un candidat commun aux socialistes européens pour le prochain parlement de Strasbourg, déclare qu’à son avis, Alain Juppé ou François Fillon seraient très bien….
La différence entre le Front National et le PS? Chez les Le Pen, c’est la fille qui contredit le père, chez les Delors, c’est le père qui contredit la fille….
En attendant, Nicolas Sarkozy peut dormir tranquille. Même si sa descendance se pique de politique, ce qui est déjà le cas, il n’a pas de fille!
Piège à Colonna
mars 28, 2009 on 2:07 | In France, Incongruités, Insolite | Commentaires fermésLe procès en appel d’Yvan Colonna est terminé, et la condamnation est tombée. Comme au premier procès, il a été jugé coupable du meurtre du préfet Erignac.
Évidemment, JusMurmurandi n’a pas d’information particulière, secrète, déterminante, sur cet assassinat, ni sur les procès qui s’en sont suivis. Mais les stratégies qui se sont déployées sont très intéressantes.
Au premier procès, Colonna et ses avocats tentent sa chance (je sais, on devrait dire « tentent leur chance », mais en fait, seul Colonna pâtit d’un échec), et se battent sur le fond, et perdent. Au second procès, ils optent pour discréditer l’enquête, l’accusation, les témoins, bref, pour gripper la machine judiciaire. Parlant de témoins justement, une étrange épidémie les frappe, qui les « empêche » de venir témoigner, quand elle ne leur fait pas perdre la mémoire.
Le problème, c’est la géométrie de cette affaire. L’accusation repose sur les témoignages des complices de Colonna et de leurs compagnes, qui l’ont dénoncé comme le tireur. Ce qui est déjà un fait pour le moins rare en Corse, où dénoncer est considéré, comme chez les truands, et a fortiori chez les truands corses, comme contraire à l’honneur.
Et on peut se demander pourquoi cette dénonciation, si Colonna n’est pas coupable. La pression de la police pendant les gardes à vue? Si cela suffisait pour faire craquer les indépendantistes, cela se saurait, or c’est l’inverse qui est vrai.
Il y a 3 possibilités. Soit Colonna est coupable, et justice est rendue. Soit il est innocent, et la police l’a chargé en forçant les aveux des complices pour trouver à toute force un coupable. Mais alors, pourquoi ces complices, tous amis et camarades de Colonna, l’ont ils laissé jeter dans les geôles de l’Etat même après avoir écopé du maximum? Soit il est innocent, et les complices l’ont dénoncé pour protéger le ou les vrais coupables.
De toute façon, d’honneur dans cette affaire, il n’y a pas trace. C’est une histoire d’hommes perdus dans un combat où ils voient la violence comme seule issue à des revendications minoritaires et dont les chefs sont bien souvent les bénéficiaires sonnants et trébuchants, rendant la différence entre combat pour l’indépendance et grand banditisme indistincte.
Mais revenons à Yvan Colonna. Au cours du procès, tout au moins de la partie à laquelle il a daigné assister, il a demandé désespérément à un de ses complices de l’innocenter pour qu’il sauve sa vie. C’est là qu’est la vérité de ce procès. Colonna a été dénoncé, largué, balancé par les siens. Lui, qui, peut-être, se croyait un idéal et des solidarités indéfectibles, se retrouve relégué au rôle de dégât collatéral.
Que ce soit pour protéger les leurs, ou un autre, ou d’autres, soit Colonna est coupable, soit il ne l’est pas, mais c’est alors toute la bande de terroristes-indépendantistes autour de lui qui est coupable de l’avoir condamné à perpétuité. La police ne jouant que le rôle qui est traditionnellement le sien, de diviser pour confondre.
En quelque sorte, Colonna est coupable de toute façon. Soit du meurtre. Soit, s’il ne l’est pas, de s’être associé à de parfaites ordures qui lui ont fait porter le chapeau d’un autre. Et c’est peut-être ce qui expliquerait que Colonna se soit retiré d’un procès qu’il savait joué d’avance. Non pas à cause de manipulations policières, qui ne portent, si elles existent, pas habituellement de tels fruits, et qui font partie du jeu, mais du comportement de ses ex-associés es-indépendance, qui ne lui ont laissé aucune chance alors qu’il les pensait ses indéfectibles alliés.
Tout au plus, au fond de sa cellule, Yvan Colonna aura-t-il la satisfaction de pouvoir se prétendre victime d’une justice aux ordres, d’une conspiration d’État, d’un déni de justice égal à celui du capitaine Dreyfus, d’une exécution judiciaire en règle qui fait de lui une nouvelle Jeanne d’Arc.
Décidément, l’époque des bandits d’honneur est bien loin. Pour la partie honneur en tout cas. On passe dans l’Histoire comme on peut…

Brèves
mars 28, 2009 on 11:38 | In Best of, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésPour le meilleur et pour le pire
Le Japon est un pays bien connu pour ses produits inventifs; dernier en date un caleçon, actuellement testé sur la station spatiale internationale par un spationaute japonais.
Ce produit permet de neutraliser les bactéries et autres sources d’odeurs et de démangeaisons de manière a être porté pendant une semaine sans discontinuer.
Koichi Wakata, actuellement à bord de la station, est en train de le tester.
On n’a pas encore recueilli ses impressions.
Plus important encore celles des personnes qui sont actuellement en mission avec lui…
Slip longue durée, la nouvelle arme anti crise ???

Koichi Wakata
Haro sur le baudet
Enfin l’union nationale en France.
Dominique Strauss Kahn, interrogé par Arlette Chabot cette semaine répondait pudiquement que l’union nationale était une notion variable d’un pays à l’autre, pour « excuser » le fait qu’en France aucune personne de l’opposition n’avait voté le plan gouvernemental de sauvegarde de l’économie.
Heureusement un « patron voyou » est projeté sous les feux de la rampe.
Toute la classe politique se jette dessus, telle la misère sur le monde, mode banderilleros.
Comme si un chef d’entreprise, si tant est qu’il soit critiquable, en l’occurrence Thierry Morin et ses indemnités de départ, devait représenter l’étalon.
Comme si parce que cette classe politique, si prompte à critiquer les autres, et en particulier les créateurs d’une richesse qu’elle dilapide avec vitesse et diligence, était un modèle du genre.
Car Dieu merci les entreprises françaises ne sont pas gérées comme l’est l’Etat. Sinon les Allemands, Japonais et autres grands concurrents de la France auraient, et depuis longtemps, un concurrent de moins.
Heureusement, comme d’habitude en France, on va légiférer. Car un seul exemple suffit à remettre les scribouillards législateurs au travail, pour peu que cela aille dans le sens de ce que la classe politique imagine être la vox populi.
Entre temps, réjouissons nous que le bon peuple ne juge pas la classe politique à l’aune d’un seul homme.
Par exemple à l’aune de celui qui a une relation extra maritale tout en occupant des fonctions de banquier mondial où il « jouit »… d’une exposition planétaire.
Ou encore tel autre qui, tout en étant « ancien » trotskiste et proche d’une ex candidate à la présidence de la République, est soupçonné d’avoir détourné de l’argent pour avoir… un train de vie de nabab.
Imaginez que l’on légifère sur le train de vie ou la vie sexuelle des hommes et femmes de la classe politique parce qu’un seul d’entre eux est pris la main dans le sac ???
De l’efficacité du préservatif
Monseigneur André Fort, évêque d’Orléans, a déclaré que le préservatif n’était pas efficace pour empêcher la transmission du virus du sida.
Sans s’aventurer sur les terrains moral, médical ou scientifique, JusMurmurandi affirme que les déclarations de ce genre sont en revanche très efficaces pour…. réduire la crédibilité et l’audience de l’église catholique….
Balayer devant sa porte.
Mirek Topolanek, Premier Ministre tchèque et Président en exercice de l’Union Européenne a déclaré que le budget américain et les sommes faramineuses engagées pour relancer l’économie américaine est « la route vers l’Enfer ».
JusMurmurandi rappelle tout d’abord que, souvent, la route vers l’Enfer est pavée de bonnes intentions.
Deuxio que tandis qu’il faisait ces déclarations au goût douteux, le Parlement tchèque mettait provisoirement fin à son mandat de Premier Ministre au travers d’un vote de défiance…..
Enfin, JusMurmurandi imagine que pendant ce temps là on expliquait à Barack H. Obama où se trouve la République tchèque sur la mappemonde….

Mirek Topolanek