Une petite leçon de chinois

Ceux qui, comme JusMurmurandi, auront consulté les travaux du dernier Comité central du Parti Communiste Chinois n’auront pas manqué de constater la préoccupation qui est la leur de réduire l’écart entre la population urbaine, qui est impliquée à fond dans un fantastique développement économique, et la population rurale, qui reste à l’écart de cette corne d’abondance.

Le souhait exprimé par le Parti Communiste n’est pas l’égalité, comme on aurait pu s’y attendre de la part des héritiers de Karl Marx. Ce n’est pas la solidarité, notion judéo-chrétienne. C’est, en bons asiatiques, de favoriser l’harmonie de la société chinoise.

Car l’égalité et la solidarité si chères à la gauche française ne sont que des moyens. Le but doit être autre, tel le bonheur (qui est explicite dans la Constitution des Etats-Unis), ou l’harmonie, comme aujourd’hui en Chine. Car le bonheur et l’harmonie peuvent être atteints dans la différence, y compris économique, ou être totalement absent d’un univers égalitaire…
Se tromper en prenant les moyens (solidarité, égalité) pour un objectif (bonheur), voilà bien une erreur qui pourrait expliquer certains deuxièmes tours sans gauche française. Et comme la leçon vient d’un Parti Communiste, la gauche française ne pourra pas dire que c’est un enseignement ultra-libéral…

Mais que leur a-t-elle fait?

Ségolène Royal avait dit au début de la campagne électorale qu’aucun homme politique n’avait été autant attaqué qu’elle. Cela pouvait paraître excessif venant d’un membre d’un parti qui a connu Jean Jaurés, assassiné pour ses idées, Roger Salengro, qu’une campagne de presse poussa jusqu’au suicide, et quelques autres.

Mais aujourd’hui on voit une tendance très particulière se dessiner. Les attaques les plus virulentes viennent de gens qui la connaissent bien, et qui sont de son camp politique, contrairement à ses prestigieux aînés.

Ses anciennes employées, qui l’attaquent au Tribunal des Prud’hommes, et témoignent d’une Ségolène mauvaise patronne, et gagnent. Son ancien patron, Claude Allègre, Ministre de l’Education Nationale quand elle était Ministre déléguée à l’Enseignement Scolaire, qui témoigne d’une Ségolène mauvaise Ministre. L’ancien responsable aux affaires économiques de sa campagne, Eric Besson, dont le livre est une attaque particulièrement féroce, et qui témoigne d’une Ségolène mauvaise candidate et incapable de devenir Présidente.

De mémoire de JusMurmurandi, ceci est sans précédent. Que ce soit De Gaulle, Pompidou, Giscard ou Chirac, tous ont été servis par leur entourage avec un dévouement frisant la dévotion. Qu’est-ce qui fait que Ségolène se retrouve dans la situation inverse? Qu’est-ce qu’elle a bien pu leur faire à tous?

Le PS est-il maudit ou maso ?

S’il venait à se vérifier que les élections de 2007 soient dans le droit fil de 2002, à savoir avec la cadidate PS sortie sans gloire au premier tour, cela serait la 3e fois que les électeurs n’auraient pas de choix de gauche au second tour. D’abord en 1969, avec le choix Pompidou-Poher (gaulliste contre centriste), puis 2002 (gaulliste contre extrême-droite).

En revanche, quand le PS a gagné, en 1981 et 1988, c’est avec un candidat dont le moins qu’on puisse dire est qu’il n’était pas un socialiste « orthodoxe », notamment avec son passé d’extrême-droite puis à Vichy qui sentait le soufre.

Quand aux 2 socialistes orthodoxes de la période post-Mitterrand qui avaient des chances de gagner, l’un ne s’est pas présenté (Jacques Delors en 1995), l’autre a été battu deux fois (Lionel Jospin en 1995 et 2002).

Ségolène Royal a commencé par tenter d’éviter le mistigri, avec un début de programme peu « orthodoxe », qui curieusement, ressemblait clairement à ce qui fait aujourd’hui le succès de Bayrou, une certaine forme de « gouverner autrement », où la manière est plus importante que le contenu programmatique.

Mais le PS, devant cette campagne qui ne lui ressemblait pas, a vite fait de faire revenir la Royale brebis au bercail, préférant la défaite orthodoxe jospinienne à la victoire diabolique à la François Mitterrand. Aujourd’hui, la candidate se décide a revenir à sa première manière, sans éléphants du parti socialiste.

C’est pourquoi JusMurmurandi se demande: le Parti Socialiste va-t-il choisir l’orthodoxie qui les fait perdre, c’est un alors une preuve de masochisme, ou alors peut-être gagner, mais en vendant son âme idéologique, ce qui, on le sait, entraîne la malédiction éternelle. Bref, maudit ou maso ?

Eric Besson, dites merci à la dame!

Eric Besson publie quelques unes des pages de son livre sur le site internet d’un quotidien national français.

Eric Besson, JusMurmurandi le rappelle, est l’ancien secrétaire national de l’économie du PS, qui a démissionné en début d’année du Parti Socialiste.

Il dit en particulier qu’il redoute l’élection de Ségolène Royal pour ses enfants.

Lorsque l’on écoute l’intervention de la candidate du Parti Socialiste sur France 2, on comprend l’inquiétude de M. Besson.

Entreprises, dette de l’Etat, impôts, Europe, vision de la société, le discours, s’il semble bien huilé, est incantatoire mais complètement vide de quoi que ce soit de concret. Pour les chiffres, ce serait un éventuel gouvernement qui répondra dit Me. Royal.
Baguette magique pour les syndicats qui vont d’un seul coup d’un seul devenir responsables.

Punition des entreprises qui délocalisent lorsqu’elles gagnent de l’argent (comment paieront elles les indemnités légales, voire y ajouter des indemnités supra légales lorsqu’elles perdent de l’argent, pas de réponse…)

Financement d’une augmentation des retraites, pas de réponse.

Avec l’intervention de Ségolène Royal, Eric Besson a la meilleure publicité possible pour son ouvrage.

Un progrès, un clin d’oeil

Pendant la campagne électorale, les media et les candidats concentrent l’attention des uns et des autres. Heureusement le pays réel continue de vivre loin de ce charivari. Il arrive même que cette période soit celle de vrais progrès, de ceux qui améiorent la vie quotidienne. Et, pour se détendre, JusMurmurandi vous invite à en sourire…
Ainsi, JusMurmurandi tient à saluer la création du N° vert réservé à l’aide aux femmes battues. La violence conjugale est un phénomène de masse, et une femme meurt de cette violence tous les 3 jours. Tout ce qui est de nature à faire reculer cette violence va dans le bon sens, et on lui souhaite autant de succès qu’à la lutte contre la violence routière.

Pour autant, JusMurmurandi ne souhaite pas que le Ministre de l’Intérieur installe des appareils photos automatiques dans les chambres à coucher de tous les Français comme il l’a fait sur les routes…:-)

Et toute personne qui penserait que ce nouveau N° Vert est mis en place en attendant l’appel de Ségolène Royal un soir de premier tour se verrait taxé par JusMurmurandi d’humour douteux…:-)

Propriété privée

La Chine, pays communiste, est en train d’introduire une loi afin de définir les contours et de protéger la propriété privée.

Avec le développement économique explique Wang Zhaoguo, membre du PCC, Parti Communiste Chinois, il est devenu nécessaire de faire une loi permettant de préserver les intérêts du peuple.

« Tandis que la réforme et l’ouverture de l’économie chinoise se développent, le niveau de vie du peuple chinois s’est élevé, et il est devenu urgent de créer la protection nécessaire pour les biens accumulés grâce au dur labeur » déclare t il devant l’Assemblée Nationale du Peuple.

Cette loi composée de 247 articles définit les biens privés comme les habitations, investissements et autres biens personnels.

« Prendre possession illégalement, ou détruire de ces biens est interdit », précise la loi.

On voit donc que le droit de la propriété, comme le découvrent les Chinois, est une des pierres angulaires de la future société chinoise.

En France, tout est bon pour donner la parole, mettre en avant, voire montrer en héros ceux qui cherchent à abattre ce droit de la propriété, qui en détruisant des récoltes, qui en prenant possession de logements ou immeubles qui ne leur appartiennent pas, sous les vivats de cette ô combien chère gauche caviar réunie il y a quelques jours par une Ségolène Royal en mal de soutiens.

La France, pays capitaliste (???!!), aurait elle besoin d’un retour vers le futur ?

François Bayrou, notre Christophe Colomb à nous ?

Winston Churchill aimait à comparer les socialistes britanniques à Christophe Colomb.

Quand il est parti, disait il, il ne savait pas où il allait.

Quand il est arrivé, il ne savait pas où il était.

Et tout cela, il le fit avec l’argent des autres.

JusMurmurandi rappelle à ceux que l’appel des vagues [ou du vague..] tenterait que c’est à eux qu’il appartient de décider que la Santa Maria de François Bayrou ne quitte jamais son port d’attache.

Au secours, la IVe République revient !

Ici même, JusMurmurandi disait redouter que l’éventuelle élection de François Bayrou ne conduise au retour de la IVe République, de ses tractations et marchandages, de ses coalitions instables, bref, de son impuissance politique. Notamment parce que FB veut, s’il est élu, réintroduire la proportionnelle pour les élections à venir.
Aujourd’hui force est de constater que ce retour en arrière a déjà commencé. Avant même d’être élu, voire même éligible (après tout, aucun sondage ne lui a jusqu’ci attribué une place au 2e tour), et surtout, avant le résultat des élections législatives qui suivront et détermineront qui gouvernera, Francois Bayrou confie qu’il se verrait bien avec un Premier Ministre de gauche. Les regards se tournent vers Dominique Stauss-Kahn, dont d’aucuns socialistes trouvent qu’il soutient Ségolène Royal comme la corde soutient le pendu. DSK dément (bien sûr…). Laurent Fabius ne croit pas au démenti et hurle à la trahison (bien sûr).

Pendant ce temps-là, Jean-Louis Borloo laisse entendre que, si Nicolas Sarkozy ne lui fait pas, ainsi qu’à ses idées, la place dont il pense qu’elle doit lui revenir, il pourrait aller voir chez Bayrou.

Bref, si ce n’est pas déjà, et avant toute élection, la IVe République, cela lui ressemble comme une soeur.

La Campagne présidentielle française vue depuis la planète Mars

JusMurmurandi imagine ce qu’un Martien pourrait penser de la campagne électorale française.

Déjà, la France n’est pas facile à trouver sur un globe terrestre. C’est, au mieux, un pays de taille moyenne. Mais dérisoire face au géant russe, qui s’étend sur 11 fuseaux horaires. Et sa population aussi est dérisoire face au milliard d’habitants de la Chine ou de l’Inde.

On attendrait donc, sur Mars, que la campagne porte sur une question simple: que peut faire un pays moyen aujourd’hui, à l’époque de la globalisation? S’intégrer plus à l’Europe, pour faire partie d’un ensemble de taille mondiale, ou, comme Cyrano, « monter moins haut peut-être, mais tout seul »?

Il semblerait de même à ce Martien (mais qui connait les lois quand même), que tout débat sur l’immigration est sans objet au niveau national dès lors que les citoyens européens peuvent pénétrer et séjourner en France librement. Donc toute restriction ne vaut qu’au niveau européen.

Le même Martien trouverait curieux un débat franco-français sur l’environnement quand un effort, même important, de la France serait sans effet par rapport au coût écologique de la croissance chinoise ou indienne, et de l’indifférence américaine
Il trouverait aussi étonnant un débat sur la politique économique française, quand la monnaie et la banque centrale sont européennes.

Alors, quand on lui dit que les 3 favoris se distinguent, l’un par une politique de droite, l’autre par une politque de gauche, et le troisième par une politique de ni-droite, ni-gauche, notre Martien ne peut que secouer la tête, plisser le front, et écarquiller les yeux en scrutant de plus près le globe, pour demander: « où sont la droite et la gauche françaises sur le globe? C’est trop petit pour moi, je ne les vois pas »…

Entrer sans frapper.

Nicolas Sarkozy a jeté un pavé dans la mare en proposant un Ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale.

Sans prendre parti sur la question de l’immigration elle même, JusMurmurandi se demande pourquoi, à chaque fois que le seul sujet est abordé, on entend des hauts cris pour dire que le sujet est tabou, que celui qui l’aborde est potentiellement raciste ou xénophobe (ou pourquoi pas les deux, dans un élan de générosité?).

Car le phénomène existe en France depuis toujours, et si l’on regarde le vingtième siècle, on constate que les flux migratoires ont été nombreux et variés. Polonais et Italiens au début du siècle, Afrique du Nord à partir des années 50, nombreux sont les citoyens qui ont de la famille dont l’origine est en dehors de l’hexagone.

Si l’on croit que la position hostile à l’immigration est exclusive au Front national, l’histoire récente démontre qu’il n’est pas seul. JusMurmurandi rappelle qu’en 1983 les municipalités communistes d’Ivry et de Vitry ne se sont pas privées d’envoyer les bulldozers détruire des foyers « gênants » sans se soucier du relogement de leurs habitants.

Pendant la présidence de François Mitterrand, la mise en avant pour susciter l’intérêt dans un premier temps puis la diabolisation du FN dans un deuxième temps ont été un véritable instrument de campagne pour miner l’opposition de droite.

Qui se révéla d’une faiblesse coupable pour dénoncer l’alliance des socialistes avec les communistes, ceux là mêmes qui furent les alliés de l’ennemi de la Nation entre 1939 et 1941 dans le cadre du pacte germano soviétique.

Aujourd’hui, JusMurmurandi souhaite donc un véritable débat pour que la France exorcise et fasse progresser les réflexions, en dehors des pulsions aussi culpabilisatrices que démagogues.
Qu’elle accepte ou non le discours de Jean-Marie Le Pen, la Nation peut elle tourner dos sans débattre à des électeurs qui ont, aux dernières présidentielles, représenté 20% de l’électorat?

Ne pas partager l’opinion est une chose, exclure du débat démocratique sans discussion en est une autre.

Le ni-chèvre, ni-chou de François Bayrou

Il y a chez François Bayrou quelque chose qui se voudrait séducteur à mettre en avant le « ni droite, ni gauche ». En fait, ce qui sous-tend ce discours c’est

- que la majorité la plus large est forcément la meilleure pour la France. JusMurmurandi a déjà traité de cette illusion. Il rappelle aussi que c’est une pareille « grande coalition » qui a conduit Israël depuis 2 ans, et l’Allemagne depuis plus d’un an. Les résultats en Israël sont manifestement peu probants, et la coalition allemande souffre déja d’immobilisme progressif.
- que c’est l’affrontement droite-gauche qui serait responsable de la crise actuelle dans laquelle le leader UDF voit la France engluée. Pourtant cet affrontement droite-gauche dure depuis au moins 1848 et la publication par Karl Marx du Manifeste du Parti Communiste. Donc la formidable croissance de l’ère moderne s’est entièrement faite dans le cadre de cet affrontement. Où donc François Bayrouu va-t-il chercher des exemples disant que sa coalition du centre a fait mieux ?

- plus curieusement, François Bayrou veut faire gouverner ensemble des gens qui se reconnaissent dans des programmes opposés. Ce qui suppose que le « comment gouverner » qui, selon lui, les réunirait, serait plus important que le contenu de l’action gouvernementale. C’est typique d’une certaine Education Nationale, qui préfère « une tête bien faite » à « une tête bien pleine ». Mais pour le reste, demandez à un squatter du canal Saint Martin ou à une personne qui doit vivre d’une retraite de commerçant ou de paysan ce qu’elle pense du « gouverner autrement »
En fait, JusMurmurandi se demande si ce qui fédère autour de François Bayrou, ce n’est pas simplement le refus tant de Nicolas Sarkozy que de Ségolène Royal, qui ont la même caractéristique de polariser contre eux tous ceux qui ne sont pas pour eux.

Cela ferait des partisans de FB un front de même nature que celui qui a voté « non » au référendum européen, et largement pour des raisons de refus autres que l’Europe.

De ce point de vue-là, François Bayrou représenterait alors vraiment, comme il le dit, une forme de ni-Nicolas, ni-Ségolène.

On sait ce qu’il advint de la suite du référendum européen.

Laurent Fabius, qui a cru trouver dans les électeurs du « non » un terroir électoral a été victime d’un mirage et se retrouve en plein désert.

Le « plan B » dont les adversaires du Traité ont dit qu’il ferait l’affaire n’existe pas plus que l’électorat convoité par Laurent Fabius.

Et l’Europe est en panne, immobilisée, encalminée dans un monde qui bouge.

C’est le sort réservé aux politiques du « ni, ni ».

La France de François Bayrou: tribus gauloises, PGCD, ou équipe des Galactiques ?

François Bayrou prêche que, élu Président de la République, il gouvernera avec « les meilleurs des 2 bords » pour dépasser le clivage gauche-droite. Et cette musique semble plaire aux Français, si l’on en croit les sondages qui lui promettent des lendemains qui chantent.Qu’en est-il concrètement? Jusmurmurandi voudrait rappeler

- que tant à l’UMP qu’au PS il a fallu des primaires pour départager des programmes et des personnes, sans compter ceux qui n’ont pas pu ou voulu se présenter mais n’en pensent pas moins. Et ceci ne s’est pas fait sans amertume, arrière-pensées, quand ce ne sont pas de méchants combats d’arrière-garde et des planches soigneusement savonnées. Ségolène Royal aurait-elle été aussi gaffeuse si les cadres du PS avaient tous veillé à la protéger comme ils l’auraient dû? Alors comment faire pour que ces deux équipes déjà secouées d’ambitions contradictoires entre elles n’en fassent qu’une? Ce n’est pas la France que nous prépare François Bayrou, c’est la Gaule et ses tribus…
- que, pour gouverner avec le PS et l’UMP, encore faut-il qu’il y ait un programme de gouvernement commun. Qu’y a-t-il de commun aujourd’hui entre le programme de François Bayrou, de Nicolas Sarkozy et de Ségolène Royal qui soit commun? Rien, ou si peu. Encore entre François Bayrou et Nicolas Sarkozy, les points d’accord semblent multiples. Mais avec le PS c’est la quadrature du cercle. Faut-il augmenter le SMIC, ou non? Faut-il étendre les 35 heures, ou non? Faut-il relancer la consommation ou réduire la dette? Alors, qu’en est-il du programme commun? A moins que ce ne soit comme en classe, où François Bayrou professeur impose à tous ses élèves un programme commun. Pour être professeur de lettres et d’histoire, il a quand même du faire suffisamment d’arithmétique pour savoir ce qu’est un PGCD (plus grand commun dénominateur), qui est en fait..petit. Est-ce cela que veut Bayrou pour la France?
- enfin, pour ce qui est de fédérer tous les talents, la formule est plus attrayante que réaliste. Même en supposant que socialistes et UMP s’accordent pour mettre leurs amitions en veilleuse et pour adopter un programme commun, hypothèse déjà largement marquée d’angélisme, sera-ce vraiment la meilleure « équipe de France » que nous sortira François Bayrou? Tout amateur de sport collectif sait que la première qualité d’un groupe, ce n’est pas la somme de talents individuels, mais bien la volonté collective. On sait bien ce que valent les clubs qui ne sont que des collections de superstars, régulièrement battus par des équipes plus modestes, mais soudées et motivées. Ils finissent comme l’équipe de football du Real Madrid, où les Galactiques n’ont plus rien gagné depuis 4 ans.

A ces 3 modèles qui ne marchent pas, JusMurmurandi voudrait opposer un modèle beaucoup plus probable au cas où François Bayrou venait à être élu. Ne disposant pas de l’épine dorsale d’un grand parti, l’UDF ne peut gagner les législatives, et FB ne peut imposer à ses Galactiques recrus d’ambitions contradictoires un programme comun qui soit à la dimension des défis à relever. Dès lors, il doit se contenter de nommer le Premier Ministre issu des urnes et le laisser gouverner. Ce modèle logique s’appelle la cohabitation. JusMurmurandi se demande comment il se fait qu’aucun media n’ait posé à François Bayrou la question de ce qu’il ferait dans ce cas de figure…

Dis moi qui tu fréquentes, je te dirai qui tu es…

Ségolène Royal déclare ce soir au micro de M6 que les éléphants du PS « n’ont pas assez fait bloc autour d’elle en début de campagne ».

Pas assez ou trop ?

JusMurmurandi suit l’actualité judiciaire de ce début d’année avec attention.

En février, condamnation du Parti socialiste pour un contrat de travail renouvelé illégalement en 2002.

Cette semaine, un nouveau volet du procès fleuve d’Elf Aquitaine s’ouvre, sombre histoire des septennats de François Mitterrand, où l’on retrouve pêle-mêle argent, corruption, trafics d’influences, sexe etc.

Cette actualité est directement liée aux éléphants, soit ceux qui étaient aux commandes de l’Etat, soit à la tête du Parti Socialiste.

Et c’est de cet entourage que Ségolène Royal réclame le soutien dans sa bataille pour la Présidence de la République ?

Le Dictateur

François Bayrou voudrait faire croire aux Français que le gouvernement au centre est la « bonne » solution, parce que l’on réunirait une maximum de bonnes volontés au chevet de notre beau pays.

Si cette forme de coalition fonctionne en Allemagne, pays où la notion d’intérêt supérieur de la nation, de discipline a une véritable signification, ce n’est pas le cas dans un pays latin comme l’Italie ; Romano Prodi a eu un rappel à l’ordre encore il y a quelques jours, parce qu’il lui manquait …. 3 voix au Parlement.
En France, des différences fondamentales de société existent entre le projet de « droite » et de « gauche ».

Le temps de travail, le règlement de la dette, l’éducation, la rôle de l’Etat dans la vie économique etc. autant de sujets où les différences sont tranchées; une coalition n’aboutirait qu’à des compromis bâtards au seul profit du maintien d’une certaine partie de la classe politique, celle au pouvoir.

On en a un exemple parfait à la Mairie de Paris entre les socialistes et les Verts. Ces derniers mènent Bertrand Delanoë par le bout du nez car il n’a pas de majorité sans eux. Les automobilistes parisiens en paient le prix chaque jour que Dieu fait, tous les jours un peu plus.
Mais justement, si cette vision de gouvernement n’était qu’une façon de mettre au pouvoir une coalition qui, gommant en surface les différences internes dans le seul but de se maintenir au pouvoir, ne permettrait plus aux Français de faire de choix ; comme si cette alliance créait un monolithe central incontournable, une espèce de dictature du centre, n’offrant plus aucune alternance possible à la Nation.

Est ce cela l’ambition de François Bayrou ?

Zapatero, Zapatera, blanc bonnet, bonnet blanc ?

Ségolène Royal, à l’image de José Luis Rodriguez Zapatero premier ministre espagnol, est surnommée Zapatera….

Aujourd’hui, l’original libère un prisonnier de l’ETA responsable de la mort de 25 personnes pour raisons « humanitaires » parce qu’il a entamé une grève de la faim depuis novembre dernier.
Si Ségolène Royal était élue, suffira t il de faire une grève de la faim en France pour profiter d’un régime de semi liberté ?

Claude Duviau, condamné pour avoir tué deux inspecteurs du travail à 30 ans de prison, n’a pas encore dit s’il souhaite faire appel du jugement en première instance ; va-t-il faire grève de la faim si Ségolène Royal est élue ?