EADS et PS, même golden parachute ?

A priori aucun rapport entre EADS, société industrielle, et le Parti Socialiste. Entre Noël Forgeard et Jean-Paul Gut, dirigeants du groupe en grande difficulté, et François Hollande, Premier Secrétaire du PS, et Ségolène Royal, candidate battue

Pourtant le rapport existe bien. Les uns et les autres ont mené leur entreprise sur les rochers, et d’aucuns somment les dirigeants de payer le prix de l’échec. Et c’est là peut-être une détestable exception française: le refus d’endosser les conséquences de ses échecs, que ce soit financièrement ou politiquement. A fortiori quand on sort de l’ENA et autres grandes écoles.

A l’étranger, à titre d’exemple, ni Helmut Kohl ni Gerhard Schröder n’ont survécu politiquement à une défaite électorale. Malgré les grands services rendus à leur parti, celui-ci leur a montré la porte. Mieux encore, aussi bien Tony Blair que Margaret Thatcher, premiers ministres emblématiques de Grande-Bretagne, ont été déchu de leur poste par leurs propres amis sans avoir perdu les élections.

Compte tenu que François Hollande n’a aucune envie de les imiter, et que Ségolène Royal considère son échec (elle refuse même de prononcer le mot) comme une raison de se porter immédiatement candidate pour 2012, on a l’impression que les parachutes dorés des politiques existent au moins autant que ceux des dirigeants d’entreprise.

Dans son cas personnel, Ségolène Royal voudrait même en faire un parachute ascensionnel…

Les socialistes à l’école

Ségolène Royal attribue l’élection de Nicolas Sarkozy (elle refuse toujours de parler de défaite à propos de son propre résultat) à une nomination trop tardive par les instances du PS, ce qui ne lui a pas permis de mener à bien le travail programmatique et la remise à plat du parti qui eussent permis sa victore.

Du coup, elle a trouvé une solution originale pour ne pas tomber la prochaine fois dans le même piège, elle veut être nommée dès maintenant candidate PS aux élections de 2012, c’est à dire dans 5 ans!
JusMurmurandi voudrait suggérer à Ségolène comment occuper ses 5 ans, à savoir l’Ecole des Primaires:

- première année: CP, ou Cours de Primaires. Comment les organiser, quand, avec qui, et avec quelles règles…

- deuxième année: CE1, ou Cours de 1e Elimination. Comment se débarasser de ceux et celles qui n’ont aucune chance

- troisième année: CE2, ou Cours d’Election au 2e tour. Après l’élimination, on élit le candidat ou la candidate du PS

- quatrième année: CM1, ou Cours de Maîtrise du 1e Tour. Comment gagner le 1e tour

- cinquième année: CM2, ou Cours de Maîtirise du 2e tour. Comment le gagner, et être élu ou élue
Vous direz oui, mais que devient la culture du PS, traditionnellement collégiale?

Eh bien justement, il n’y a aucun problème à l’école de Maîtresse Ségolène: après l’Ecole des Primaires, vient le Collège des Perdants.

L’enfant naturel de Mitterrand

Depuis la seconde guerre mondiale, il ne faisait pas bon se dire homme politique « de droite ». La compromission de la droite française de l’époque avec le régime de Vichy était une tache indélébile et infâmante.

De plus, la gauche s’était, notamment lors du Cartel des Gauches, puis du Front Populaire, constituté un véritable monopole de la générosité politique.

Ce qui fait que la droite a du pendant 60 ans se trouver d’autres noms, souvent à base du mot « républicain », et faire très attention à ne pas prêter le flanc à être traitée de « droite ». C’est le sens de la célèbre affiche socialiste montrant un grand méchant loup et légendée: « au secours, la droite revient! »

Qu’est-ce qui fait qu’aujourd’hui Nicolas Sarkozy a pu être élu en ne faisant plus aucune concession ni sur le fait d’être de droite, ni sur les idées de droite contenues dans son programme? JusMurmurandi y voit 3 causes:

- d’abord, à force de n’avoir été de droite ni en nom ni en actes pendant 60ans, un vrai programme de droite est apparu tout neuf au Français, fatigués des échecs des programmes éculés de centre-droit ou de centre-gauche. C’est le sens que le candidat Sarkozy a donné au mot « rupture »

- ensuite parce que l’émergence d’une extrême-droite puissante a permis à la droite de s’en différencier, tout en rejetant sur elle tout ce que la gauche trouvait en elle d’infâmant, notamment en matière de xénophobie, de racisme, d’ultra-nationalisme. De ce point de vue les 25 ans sans alliance entre droite et extrême-droite ont fini par valoir certificat de vertu pour les électeurs modérés

- enfin et surtout parce que la droite a bien vu ce qu’a fait François Mitterrand. Celui-ci avait bien observé comment De Gaulle s’était servi d’un parti communiste fort pour coincer la gauche socialiste, plus modérée, entre communistes et droite, et l’empêcher de parvenir au pouvoir. A son tour, il coinça la droite entre socialistes et extrême-droite pour être élu et s’assurer 2 mandats présidentiels. Et pour se faire, il apparut leader d’une gauche décomplexée puisque modérée par comparaison aux communistes, qu’il a plumés comme volaille.

C’est exactement ce que vient de faire Nicolas Sarkozy, qui a plumé le Front National avec la même manoeuvre. Comme quoi, entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, le descendant de François Mitterrand n’est pas forcément celui qu’on croit…

La mort du « Politiquement Correct » et de la « Pensée Unique »

JusMurmurandi constate que, par delà leurs différences, aussi bien Nicolas Sarkozy que Ségolène Royal ne partagent pas l’idéologie qui régissait la scène politique française, sous le double nom de « politiquement correct » et de « pensée unique ».

Chacun d’eux a pris le pouvoir en bousculant sa formation politique, sans tenir compte de l’ancienneté ou de la hiérarchie.

Chacun d’eux a été critiqué pour la façon dont il ou elle polarisait l’électorat de son propre camp au lieu de le ressembler.

Chacun d’eux a osé avoir des opinions pour le moins dissonantes avec son opinion publique ( par exemple Sarko avec la construction des mosquées, Ségo avec le drapeau dans chaque foyer)
Chacun a montré que la pensée suivant laquelle « il n’y avait pas d’autre politique possible » ne faisait pas un programme

Chacun d’eux a montré que la pensée suivant laquelle « la droite et la gauche, c’était maintenant quasiment la même chose » n’était pas une vérité révélée

Chacun d’eux a pris le risque de contredire et déplaire comme prix à payer pour attirer et convaincre
Le résultat de toutes ces prétendues vérités violées, ignorées, foulées au pieds? La pensée suivant laquelle « les Français ne s’intéressent plus à la politique et notre démocratie est en crise » a pris une grande claque. une claque donnée par 85% des Français.

Se contenter de peu

Au soir de sa défaite, le sourire radieux de Ségolène Royal pouvait surprendre. En tout cas, surprendre ceux qui avaient considéré la victoire finale comme le but avéré de la candidate PS.

Or, en regardant l’histoire récente,  JusMurmurandi voit ce qui pouvait donner le sourire ce soir-là

- Ségolène a effacé le désastre de 2002, et l’élimination calamiteuse de Lionel Jospin dès le premier tour

- Ségolène a repoussé les assauts de François Bayrou, le « 3e homme » qui se voyait déjà au haut de l’affiche

- Ségolène Royal a égalé le score de Lionel Jospin en 1997, score qui n’a en rien obéré sa victoire aux législatives peu après et sa candidature en 2002

Evidemment on peut aussi voir que seul François Mitterrand, homme aussi talentueux que peu typique au PS, a pu atteindre la magistrature suprême à 2 reprises, contre 6 victoires à droite. JusMurmurandi note aussi que les ténors socialistes semblent avoir d’ores et déjà intégré leur défaite à venir aux législatives de juin.

Finalement, 2 victoires sur 8 en 42 ans, cela fait 25% de victoires. 25%, c’est aussi le score de Ségolène Royal au premier tour. Donc la situation reflète un certain ordre juste, ce qui ne peut manquer de satisfaire Ségolène Royal. Sauf que cet ordre juste-là a des allures de perdant-perdant.

L’exception française

Margaret Thatcher a conquis à la hussarde la tête d’un parti Conservateur britannique alors dans l’opposition. Elle a gagné les élections suivantes, et, après un mandat cumulé de plus de 10 ans, a été poussée dehors par les membres de son propre parti après avoir gagné toutes les élections auxquelles elle a conduit le Parti Conservateur.
Tony Blair a fait exactement le même parcours, et c’est sans avoir jamais perdu d’élections qu’il quittera ces prochaines semaines le pouvoir an Grande-Bretagne.

A fortiori, l’usage veut qu’un Premier Ministre britannique qui perd les élections voie là la fin de sa carrière politique. La même tradition s’applique à un chancelier allemand, et a sonné l’heure de la fin pour des figures aussi marquantes que Helmut Kohl ou Gerhard Schröder. Et de même pour les candidats à la Présidence des Etats-Unis

Or, au soir d’une défaite très nette, Ségolène Royal n’a rien eu de plus pressé, sitôt les résultats connus, que de dire aux Français qu’elle prenait la tête de l’opposition. Comme François Mitterrand, battu 2 fois (en 1965 et 1974) avant son élection en 1981. Comme Jacques Chirac, battu 2 fois (en 1981 et 1988) avant son élection en 1994.

A la place de Nicolas Sarkozy, élu à son premier essai, JusMurmurandi s’inquiéterait du précédent établi par Valéry Giscard d’Estaing, lui aussi passé dès la première fois, mais battu pour un second mandat, contrairement à Mitterrand et Chirac. En revanche François Bayrou, déjà battu à 2 reprises peut lui espérer pour 2012, et Ségolène peut regarder sereinement approcher son tour en…. 2017.
Et bien entendu sous-entendre que les difficultés de la France ont quelquechose à voir avec la longue marinade dans la rancoeur, l’amertume et la défaite qu’impose ce type de parcours avant d’être Président serait une faute de goût que JusMurmurandi se garde bien de commettre…

Ahurissements de campagne (19)

Hier soir, Nicolas Sarkozy a appelé Ségolène Royal pour la féliciter dès l’annonce du résultat, alors qu’on aurait attendu l’inverse. Egalement, dans son discours, il lui a rendu hommage, ce qu’elle n’a pas fait dans le sien.

JusMurmurandi s’interroge sur les possibles raisons qui conduisent à cette conduite inverse de ce qui se pratique en pareil cas:

- Ségolène Royal considère ce qu’elle a fait comme un victoire: prendre la tête de la campagne PS et obtenir, presque seule et sans le Parti Socialiste, quand ce n’était pas contre lui, un score de 47%. Son objectif était avant tout de ne pas reproduire la calamiteuse élimination de 2002, ce qu’elle a atteint, et son score était celui de Jospin en 1997, jugé « honorable ». C’est le syptôme dit de « Bayrou du 1e tour ». Elle a gagné, puisqu’elle vous le dit…

- Si Nicolas Sarkozy la met en évidence, c’est qu’il la trouve tellement bien comme leader de l’opposition qu’il ne veut surtout pas en changer…

- C’est au Président de mettre en oeuvre le climat de respect et de dignité dans la vie politique d’un pays. Tandis que l’opposition recourt aux outrances verbales pour compenser son absence de pouvoir. Dès lors, en un instant, chacun était dans son rôle. Rôle qu’ils répétaient d’ailleurs depuis quelques semaines, montrant ainsi que le résultat d’hier soir n’a surpris ni l’un ni l’autre.

JusMurmurandi vous livre en exclusivité la vraie raison de cet appel téléphonique de Nicolas à Ségolène. Son téléphone à lui était toujours occupé, et elle n’a pas pu le joindre, tandis que quand lui a voulu l’appeler elle, son téléphone était libre, personne ne se pressant autour d’elle. C’est le syndrôme dit de « Bayrou du 2e tour »

Sexe, mensonges et vidéos

A l’aube de ce nouveau mandat présidentiel, JusMurmurandi souhaite prendre un peu de recul par rapport à la campagne qui vient de se clore.

Le titre du film de Steven Soderbergh est apparu approprié pour ces quelques conclusions.

Alors qu’Arlette Laguiller représentait les femmes depuis 1974, jamais une femme n’avait réussi à atteindre le second tour. Ségolène Royal le savait et en a fait usage, appelant jusqu’à la fin de semaine dernière ses consoeurs à lui faire confiance.

On connait la conclusion de cet appel. L’appartenance au sexe dit « faible » n’a pas suffi afin de franchir le rubicond.

De même, noms d’oiseaux et autres compliments jusqu’au mot de menteur ont figuré en bonne place dans le vocabulaire de nombre de membres de la classe politique, journalistes etc.

La campagne en sort elle enrichie ? Le débat en est-il devenu plus intéressant ? La classe politique en apparait elle grandie ? JusMurmurandi en doute.

Mais plus important encore, c’est l’entrée en force d’internet pour véhiculer des messages, et en particulier des vidéos d’interventions des différents candidats, soit sous la forme de promotion ou au contraire comme témoignage à charge.

Plusieurs sites ont mis à disposition les divers interviews, débats, souvent quelques minutes après leur fin, rendant la campagne plus rapide, plus vivante, plus visible, plus personnelle, plus directe.

Après la présidentielle de 2007, il est clair pour JusMurmurandi qu’une fois de plus, une nouvelle étape a été franchie et qu’une fois de plus aucune campagne électorale ne sera plus pareille.

JusMurmurandi vient d’ouvrir une nouvelle catégorie intitulée…élections législatives 2007.

Quand les sondeurs sont sur le gril

Les amateurs de Moby Dick savent que quand une baleine sonde, elle explore des profondeurs marines pouvant atteindre 4000m, où presque toute vie est impossible

Compte tenu des derniers sondages parus, qui laissent prévoir une victoire très large de Nicolas Sarkozy sur Ségolène Royal, si le résultat devait être l’inverse de celui pronostiqué, c’est bien dans ces grandes profondeurs marines, aussi froides que sombres que devront se réfugier les sondeurs mal inspirés

Car déjà en 2002, les visages affichés au soir du premier tour n’étaient pas ceux attendus, et il a fallu force explications alambiquées aux instituts fautifs pour expliquer pourquoi ce qui aurait dû se passer ne s’était pas passé.

Dans le fond, c’est un peu le même exercice que celui auquel trop de nos hommes politiques ont été jusqu’ici contraints: expliquer pourquoi ce qui a été promis n’a pas été tenu.

A l’heure où Raymond Barre, dernier Premier Ministre sortant à avoir gagné les élections législatives en 1978, lutte contre la mort, JusMurmurandi voudrait rappeler que sa victoire était peut-être due au fait que lui faisait ce qu’il disait et disait ce qu’il faisait.

Alors, Messieurs les sondeurs, JusMurmurandi vous souhaite bonne chance!

Les jeux sont faits ! Rien ne va plus !

Dimanche 6 mai 2007, deuxième tour des élections présidentielles.

JusMurmurandi rappelle que c’est le jour de la sainte…Prudence.

Au jour de la sainte Prudence, s’il fait du vent, les moutons dansent, dit le dicton…

Sur Paris, il n’y a pas de vent. Comme si les moutons ne voulaient ni danser, ni se faire tondre…

Il est également dit « S’il pleut à la petite Saint-Jean, toute l’année s’en ressent, jusqu’à la grande Saint-Jean ».

La météo parisienne, d’où JusMurmurandi écrit, est ensoleillée. Comme si le reste de l’année n’allait pas s’en ressentir.

Les jeux sont-ils faits ? Prudence !
Aux urnes, citoyens !

Ce qui est exagéré est insignifiant

On prête à Talleyrand, grand Français, mais également homme d’une confondante habileté cette phrase qui semble bien appropriée en ces dernières heures de campagne présidentielle.

Si un des candidats appelle l’autre un « danger » pour la France, JusMurmurandi pense en effet que la phrase de Talleyrand s’applique parfaitement à ce propos.

N’importe quelle personne qui a une quelconque connaissance de marketing expliquera d’une part qu’il ne faut jamais parler de son concurrent; cela revient à lui faire de la publicité.

Deuxio, quand on en dit du mal, ce n’est pas comme cela que l’on valorise son propre projet.

Enfin, et c’est là le plus grave, en dire du mal avec des propos anxiogènes, pour tenter d’effrayer ses électeurs, n’est ce pas aussi implicitement reconnaitre que l’on n’a plus d’argument dans son carquois et que l’on est réduit à n’exister que par rapport à son concurrent ?

Pour savoir cela, il faudrait connaître l’entreprise, à commencer par la fonction commerciale. Mais on n’apprend pas cela à l’ENA.
Après avoir entendu ces propos énoncés aujourd’hui par Ségolène Royal, JusMurmurandi se dit en parfait accord avec la candidate socialiste lorsqu’elle appelle les électeurs à venir voter massivement dimanche prochain….

Pour qui votera François Bayrou ?

Entretenant un certain suspense François Bayrou déclare qu’il ne votera pas pour Nicolas Sarkozy au deuxième tour des élections présidentielles de dimanche prochain.

Après avoir été battu au premier tour, tenté désespérément de se maintenir sous les feux de la rampe en jouant les prolongations pour finalement débattre avec Ségolène Royal, pour reconnaitre en fin de compte que seuls les deux « nominés » ont droit de cité pour le second et dernier tour, François Bayrou semble retomber dans l’anonymat, plus vite encore qu’il ne grimpait dans les sondages.

Autour de lui, 22 des 29 parlementaires UDF ont déserté le navire et annoncé qu’ils voteraient, eux, pour le candidat de l’UMP, y compris ses capitaines Hervé Morin et Maurice Leroy.

Alors qu’il vient de donner un nom au nouveau Parti Démocrate, qui s’appellera Mouvement Démocrate, il ne lui reste donc que quelques irréductibles autour de lui.

Tout bien pesé, est ce que cela intéresse encore quelqu’un de savoir pour qui votera François Bayrou, si ce n’est lui même et, peut être, Ségolène Royal ?

Coup de chapeau

Une fois n’est pas coutume, JusMurmurandi décerne un coup de chapeau à un candidat à l’élection présidentielle. Pas pour ce qu’il (ou elle) a dit, fait ou promis. Au contraire, pour ce qu’il n’a pas dit, pour la modestie dont il a fait preuve.

A aucun moment JusMurmurandi n’a entendu le candidat Sarkozy évoquer la prise d’otages de Neuilly par Human Bomb. Pourtant, ce jour là le Maire de Neuilly a risqué sa vie là où il n’était absolument pas obligé de le faire, et sauvé des enfants. S’en prévaloir n’eût rien eu de choquant. Ne pas le dire est une modestie qui mérite le respect .

De même, il eût pu mettre en avant les milliers de vies épargnées par la baisse très nette des morts, et des blessés dans des accidents de la route auquel il a contribué en tant que Ministre de l’Intérieur, et en particulier prenant le risque d’implanter des radars automatiques impopulaires par essence. Il ne l’a pas fait, négligeant de faire sa propre hagiographie.

Pour le bien qu’il n’a pas dit de lui-même, JusMurmurandi lui décerne un Coup de Chapeau.

Ségolène agresse avec allégresse, Allègre redresse sans faiblesse et Zidane entraîne avec entrain

Hier au cours du débat, Ségolène Royal a fait une grosse colère, accusant Nicolas Sarkozy d’atteindre le sommet de l’immoralité politique. Le sujet? Elle jugeait indécent que Nicolas Sarkozy veuille donner à tous les enfants handicapés le droit d’être accueillis dans les écoles de la République, au motif que le gouvernement de droite aurait démantelé son dispositif « handiscol ».

En fait, les chiffres montrent que le nombre d’enfants handicapés scolarisés est passé de 90.000 en 2002 à 160.000 en 2007, et que les emplois-jeunes supprimés ont été remplacés, et au-delà, par des auxiliaires de scolarité. Alors, qu’à voulu dire Ségolène en colère?

En tout cas, ses affirmations sont vertement critiquées par Claude Allègre, qui non seulement est un ancien ministre PS, mais carrément l’ancien patron de Ségolène Royal, quand il était ministre de l’Education Nationale. Il se dit « outré par ses mensonges ». On n’est pas plus aimable…

En fait, JusMurmurani peut, en exclusivité, vous livrer la clef de cet accès de colère, que toute la France recherche. Ségolène a secrètement consulté l’homme le plus populaire de France, Zinedine Zidane. Elle lui a demandé comment profiter du débat, regardé par tant de Français, pour appliquer des recettes « à la Zizou » pour booster sa popularité.

Et Zizou lui a dit: vers la fin du débat, tu choisis ton moment, et pan! un coup de boule! De toute la Coupe du Monde, c’est la seule chose qu’on ait retenu. Tu seras une star! Sauf que ta coiffure limiterait l’effet d’un coup de boule, alors mets lui plutôt un coup de gueule…
La suite, on la connaît. Zizou est une star planétaire. Et de fait, la seule chose qu’aient rapportés les medias étrangers du débat, c’est cette colère si…française.

Oui, sauf que JusMurmurandi, toujours féru d’histoire, rappelle que sous le coup du coup de boule, la France a perdu la finale de la coupe du monde de football.

Que fait la police ?

Ségolène Royal est horrifiée par le viol d’une policière en civil qui venait de quitter son lieu de travail pour rentrer chez elle, et veut tout faire pour éviter que cela se reproduise. Voilà un sujet sur lequel JusMurmurandi imaginait non seulement voir Nicolas Sarkozy d’accord avec elle, mais la totalité de la population française.

Seulement voilà, ce que Ségolène Royal propose, c’est que chaque policière qui rentre tard chez elle soit raccompagnée par un autre policier. JusMurmurandi voudrait poser quelques questions à la candidate:

- Une fois que la policière aura été raccompagnée chez elle par l’autre fonctionnaire, qui raccompagnera cet autre fonctionnaire ? Encore un autre policier ? Jusqu’au moment où on aura le policier qui raccompagne le policier qui raccompagne le policier qui raccompagne le policier ? Et pendant ce temps-là, qui protègera les Français?

- Pourquoi ne protéger les policières que quand elles rentrent chez elles ? Le reste du temps est-il acceptable qu’elles courent des risques de viol ?
- Que fait-elle des attaques contre les policiers hommes ? Seraient-elles plus acceptables ? Que fait-elle de l’égalité entre les sexes ?

- Si une femme policier mérite d’être raccompagnée, pourquoi pas les autres femmes qui rentrent tard ? Est-il plus scandaleux qu’une femme policier soit violée qu’une femme non policier ?

Quand JusMurmurandi a entendu Ségolène Royal conseiller des centres fermés gérés par des militaires, l’idée était d’encadrer des délinquants mineurs. Est-ce que ces centres ne seraient pas idéaux dans ces conditions pour accueillir à la place des femmes policiers ?

Bref, c’est le royaume du Père Ubu. Un incident, si tragique qu’il soit, ne doit pas précipiter une réaction irréfléchie et une promesse impraticable et intenable. Ou alors, ce serait le comble de l’immoralité politique…