La tête dans les nuages
avril 18, 2010 on 4:51 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Europe, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | 2 CommentsQuelques nuages arrivent en provenance d’une éruption islandaise et c’est le chaos aéronautique mondial…
Il a suffi qu’une éruption, dont personne ne nous avait rien dit jusqu’alors, génère l’émission d’un gros nuage (appelons cela comme cela, par souci de simplification) pour que tout le monde semble vouloir piocher dans la constitution française et y trouve le sacro saint principe de précaution et arrête tous les vols, civils comme militaires.
Ce fameux principe a l’air de paralyser encore mieux que le fameux « cri qui tue » des arts martiaux.
Personne ne remet en cause la seule source d’information qui recommande l’interruption immédiate de tous les vols, le britannique Vulcanic Ash Advisory Center de Londres; tout cela parce qu’une fois, il y 28 ans un avion de British Airways avait traversé un nuage volcanique et avait perdu la puissance de ses moteurs.
Bref, on arrête tout, même de réfléchir.
Seize mille rotations qui n’ont pas eu lieu sur la seule journée hier, on peut tranquillement multiplier par cent ou cent cinquante pour arriver au nombre de passagers qui n’ont pas pu voler.
Aujourd’hui, ce sont les compagnies aériennes qui se disent que cela ne peut plus durer, et qu’il faut aller faire des essais.
Air France, KLM, Lufthansa font donc décoller des appareils et constatent que les avions, à première vue, ne souffrent pas.
Où sont les pouvoirs publics, Eurocontrol ou notre fameuse DGAC, qui, à elle seule emploie 12.000 personnes (JusMurmurandi devrait peut-être plutôt dire: « rémunère », que « emploie », parce que là, visiblement, ils ne s’emploient pas à grand-chose) ? On l’ignore; ce sont des entreprises privées qui amènent sur un plateau d’argent les résultats de leurs essais, alors que ce sont les organismes publics qui ont décidé l’arrêt des vols.
Les pouvoirs publics qui semblent, comme toujours, à la pointe de l’information….
Illustration: allez sur le site de la DGAC et essayez de faire marcher les flux RSS du site. La dernière information disponible par flux a cinq mois d’âge, c’est pour souhaiter au lecteur…..une bonne année 2010…
On espère que les informations des contrôleurs sur les vols qui traversent notre espace aérien sont mieux mises à jour…
Ça se trouve ici http://www.aviation-civile.gouv.fr/rss.xml?xts=32719&xtor=RSS-3
11,5%
avril 13, 2010 on 7:23 | In Best of, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | 2 CommentsTitre laconique, froid, cynique.
C’est le pourcentage d’avions du type Tupolev TU 154 qui ont eu un accident, ce modèle même emprunté par le président polonais samedi.
En effet, sur les neuf cents et quelques avions construits, environ 106 sont déjà tombés, soit 11.5%.
Avec à la clé, quelques trois mille victimes.
Cela veut dire que depuis environ quarante ans que cet avion vole, il arrive en moyenne 2.5 accidents par an avec ce seul type !
Si l’on compare la base de données pour la famille Boeing 737, avion contemporain du TU 154, qui comprend toutes les versions y compris celles livrées encore aujourd’hui, ce sont environ 5.900 avions qui ont été construits à ce jour. Et seulement 135 ont connu un accident total ou partiel. Soit 2.3%.
Presque cinq fois moins d’accidents. Pour ce qui est des victimes, elles sont au nombre de 3.937 personnes, nombre plus élevé, mais beaucoup plus bas lorsque rapporté au nombre d’appareils construits.
Vous allez dire, à quoi bon ces chiffres, froids, par rapport à la tristesse de ces accidents, toujours spectaculaires, toujours mis en avant alors que le transport aérien est un des plus sûrs, arrivant derrière le train et…les ascenseurs.
La première question que l’on peut se poser, c’est de se demander ce que faisait le chef de l’Etat polonais dans un vieux coucou pareil, alors que la Pologne, fraîchement entrée dans l’Union européenne s’était empressée d’acheter des avions américains tant pour son aviation civile que militaire après avoir mis la main sur l’aide agricole de Bruxelles….
Ce qui intéresse JusMurmurandi, c’est la comparaison. Certes, comme toute comparaison elle est imparfaite.
Elle montre, dans une certaine mesure, ce qui sépare les fabrications soviétiques des fabrications contemporaines occidentales.
Elle illustre, de manière maladroite, ce qui arrive lorsque l’on est dans un monde sans concurrence, comme ce qui était pratiqué de l’autre côté du rideau de fer jusqu’à la chute du Mur.
Elle explique que le président bulgare ait immédiatement décidé de se séparer de son Tupolev 154, après l’accident fatal de samedi.
Elle justifie que JusMurmurandi soit vent debout contre les éructations des syndicats issus de l’ère soviétique pour la réforme des retraites en France.

Tupolev TU 154
Niches grecques?
avril 9, 2010 on 8:08 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésRééquilibrer les finances de l’État est un serpent de mer. Depuis que le tandem Mitterrand-Mauroy les a laissées plonger dans le déficit en 1981, un axiome a voulu que la « rigueur » appliquée par Raymond Barre ait coûté la ré-élection de Giscard, et que, donc, l’orthodoxie financière soit électoralement suicidaire face à des adversaires moins vertueux.
Mais, maintenant, il va bien falloir s’y mettre, populaire ou pas. Le déficit a atteint 8% du p.i.b. en 2009, ce qui est moins que « prévu », mais quand même gigantesque, puisque c’est quasiment 50% du budget. La dette cumulée file vers les 100% du p.i.b., ce qui veut dire que la charge des intérêts, à elle seule, absorbe toute marge de manœuvre politique. Et la Grèce, en allant heurter un véritable « mur de la dette », a sonné le tocsin pour tous les pays ultra-dépensiers.
Il est très difficile de réduire significativement le train de vie de l’État, vu que les Français mesurent la qualité du service public au nombre de gens qu’il emploie, et assimilent toute réduction quantitative à une réduction qualitative.
Alors François Fillon sort une nouvelle formule de son chapeau: réduire les niches fiscales. Les niches, ce sont toutes ces mesures dérogatoires qui permettent de payer moins d’impôts que la loi ne stipule au régime normal. Il y en a 468, qui coûtent 75 milliards d’euros au budget de l’État. Et, comme d’habitude, les 8 les plus importantes coûtent à elles seules 50% du total.
En fait, réduire ou supprimer une niche revient purement et et simplement à augmenter les impôts, ce que Nicolas Sarkozy refuse de faire. Mais, en fait, il le refuse directement, et pourrait plaider que réduire les niches n’est pas augmenter les impôts.
Ce qui énerve prodigieusement JusMurmurandi est la thématique qui commence à se généraliser suivant laquelle, grâce aux niches fiscales, des gens très riches ne paient aucun impôt. En quelque sorte de quoi alimenter la même polémique que le bouclier fiscal, qui coûte infiniment moins que le symbole qu’on veut en faire. Car les niches fiscales sont d’ores et déjà plafonnées, depuis fin 2008, et le plafond a ensuite été rabaissé.
Donc l’idée que les niches permettent aux « riches » de ne pas payer d’impôts est une fable populiste, qui ne serait par elle-même pas vraiment dangereuse si elle n’accréditait l’idée pour la plus grande majorité qu’ils sont victimes d’un système injuste et que, demain, tout va aller mieux parce que d’autres vont enfin payer leur juste part. Tout ceci au moment où comme nous nous égosillons à le répéter, presque un foyer sur deux ne paie pas un centime d’impôt sur le revenu.
Car, que ce soit la gauche ou la droite, demain, il faudra bien que quelqu’un explique aux Français que ce sont eux qui vont payer, ou, alors, nous n’aurons plus qu’aller nous faire voir chez les Grecs…
Une croissance lente?
avril 5, 2010 on 6:55 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, Insolite, International, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermésLe FMI va réviser à la hausse sa prévision de croissance mondiale pour 2010, à 4%. Un chiffre phénoménal, totalement inimaginable quand le monde était au bord du gouffre il y a tout juste un an.
Il en faut pas croire que ceci sera exclusivement le fait des pays du BRIC (Brésil, Inde, Russie, Chine), car si la croissance européenne ne sera que de 0,8%, la croissance américaine sera de 3%.
Comment se fait-il que le pays dont tout est parti (le sur-endettement grotesque des ménages modestes, le levier monstrueux des banques, les techniques de sécurisation en cascade) se retrouve aussi vite à croitre prestement alors que la zone euro, beaucoup moins aventureuse, en soit réduite à un pas d’escargot?
D’abord, en regardant la chose d’un point de vue franco-français, on pourrait penser que c’est parce que notre continent a beaucoup moins souffert, la récession française en 2009 ayant été beaucoup moins violente: la baisse du pib français a été un tiers de la baisse aux États-Unis. Si on purge moins, il y a moins de récupération après.
Mais ceci n’est pas vrai du tout ailleurs. D’abord l’Espagne, qui, a connu une bulle immobilière pharamineuse, devra faire face et à une véritable dépression (chômage à 20%) et à une sortie ultra-lente, et tardive.
Ensuite parce que de nombreux pays européens sont entrés en crise avec déjà des déficits publics beaucoup trop élevés, ayant gaiement dépensé pendant la phase de croissance, et donc n’ayant pas du tout préparé les années de vaches maigres. Si la Grèce est l’exemple le plus connu, l’Italie et la France sont clairement dans ce cas.
Mais l’Allemagne est sur un modèle tout à fait différent. Sa récession a été forte, quasiment le triple de la France, du fait de la chute de ses exportations. Quand on en vit, ce qui est leur cas, la baisse des marchés mondiaux se répercute nécessairement chez soi. Mais on en profite aussi à la reprise. Et la chancelière Angela Merkel a fait voter une hausse brutale des impôts pour ne pas laisser le pays s’enfoncer dans le déficit public.
Tout le contraire de la France, qui exporte de moins en moins à mesure que son industrie décline. De ce fait, l’économie n’a pas importé beaucoup de baisse du reste du monde, et n’importera pas non plus de retour à la croissance.
Et comme le gouvernement ne veut rien faire de brutal, ni hausse d’impôts ni coupes sombres dans les dépenses publiques, les déficits s’envolent.
Un jour, il faudra bien que les conséquences de cette divergence fondamentale trouvent leur solution, comme la montée en pression du magma finit par une éruption volcanique.
Les députés allemands, très réticents à payer pour les cigales grecques, ont suggéré que la ventes de quelques îles serait une bonne solution. De là à ce qu’ils nous demandent de leur vendre la Corse, il n’y a qu’un pas, qui, au rythme actuel, sera vite franchi.
Le problème, c’est qu’une majorité de Français pourrait bien accepter. Non, je plaisantais. Non, vraiment, c’était pour rire…
Poils à gratter
mars 30, 2010 on 4:56 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | 2 CommentsVous l’avez déjà remarqué parmi nos rubriques, il est temps d’utiliser aussi ce terme pour un article.
Ton père, à poil, sur les Champs Elysées ??
Air France, qui traverse la passe que l’on sait, est en train de se faire rattraper par Ryanair en terme de nombre de passagers transportés.
Pas brillant même si la recette par passager est largement inférieure chez l’Irlandais.
Alors il faut se défendre ! La compagnie nationale a par conséquent entamé une procédure judiciaire pour démontrer que Ryanair recevait des subventions illégales des chambres de commerce locales.
A ceci près que lorsqu’elle n’en reçoit pas, elle quitte l’aéroport, et c’est ainsi qu’une bonne partie du trafic frontalier avec l’Allemagne, qui arrivait en France, arrive désormais à un aéroport allemand.
Là où cela devient cocasse, c’est que le patron de Ryanair, Michael O’Leary, a lancé lui aussi une procédure judiciaire contre Air France et les subventions qu’elle aurait reçues depuis 1994 (un milliard d’Euro d’après le bouillant irlandais).
Il a promis que s’il perdait, il descendrait les Champs Elysées tout nu.
Et si Air France perd contre Ryanair, verra-t-on Pierre-Henri Gourgeon (ou Jean-Cyril Spinetta) remonter Picadilly en tenu d’Adam?? Chiche !
Qui est ce qui l’a dans le…haiku ?
On a beaucoup glosé sur la fadeur des nouvelles têtes dirigeantes de l’Europe et en particulier de Van Rompuy, Président permanent de l’Union Européenne.
Eh bien détrompez-vous, c’est un poète. Un spécialiste des poèmes, d’origine japonaise, nommés haikus.
A telle enseigne qu’il va même en publier un recueil de sa production.
On vous l’avait dit, il travaille beaucoup, Van Rompuy.
Si, en plus il faisait quelque chose pour l’Union Européenne, ce serait encore mieux….Parce qu’entre temps, on peut ses les…mettre au haiku ses poèmes….
Mais où sont les critiques ???
Nicolas Sarkozy est aux Etats Unis et s’apprête ou est en train de rencontrer Barack Obama. Et cela doit lui faire plaisir.
Lui qui n’avait même pas reçu la visite de Barack lors de son passage à Paris, il doit être content de dîner à la Maison Blanche.
Lui qui le critiquait pour ne faire qu’une réforme à la fois, alors que lui, Sarkozy, en faisait tellement….
Et que se passe t il en France pendant son déplacement?
Un marché gigantesque (7 milliards d’Euro) est attribué pour la continuation de la LGV entre Tours et Bordeaux. De tous les projets LGV, c’est le plus important (Bretagne ou Sud de la France).
Et bien sûr, elle va favoriser les copains de Nicolas….
Comme l’arrêt de la pub sur la télévision nationale, c’est encore Martin qui va être favorisé (Martin Bouygues).
Eh bien non !
C’est Vinci qui a remporté le méga appel d’offres. Bouygues a perdu.
Tiens personne n’en parle, comme c’est bizarre…
Est-Ouest devient Nord-Sud
mars 27, 2010 on 8:40 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésNon, il ne s’agit de bridge, mais d’Europe.
Il y a 21 ans, la division en 2 de l’Europe, matérialisée par le Rideau de Fer, s’effondrait, mettant fin à ce que l’on appelait l’Europe de l’Ouest et l’Europe de l’Est. Mais aujourd’hui, force est de constater qu’il y a une autre division de l’Europe, cette fois-ci en Nord-Sud.
Car on voit que les pays de la zone Euro regroupés dans l’acronyme PIIGS, matérialisant qu’ils ont géré leurs finances comme des cochons, sont tous des pays de l’Europe du sud: Portugal, Irlande, Italie, Grèce, eSpagne. Oui, je sais, dans le « club », il y a l’Irlande, mais cette exception ne suffit pas à invalider la règle.
Fondamentalement, l’Europe du Sud a géré comme des cigales et l’Europe du Nord comme des fourmis.
Et, à l’heure d’aider la plus cigale de toutes à ne pas boire la tasse, l’Europe du Nord se montre frileuse, voire carrément réticente. Le symbole de cette réticence a été administré par des politiciens allemands qui ont suggéré le moyen pour la Grèce de sortir de son déficit et de sa dette: la Grèce n’aurait qu’à vendre certaines de ses îles. On imagine la suite: la géographie européenne devenant du Monopoly…
Dans la même veine, Angela Merkel a suggéré qu’il était temps de mettre au point un mécanisme permettant d’éjecter un pays de l’Euro. Ce qui lui vaut une forte popularité en Allemagne, avec le surnom de Germania, nom de l’Allemagne dans l’antiquité. Mais qui la laisse isolée en Europe, sauf le lien historique avec la France, créant ainsi un tandem aussi improbable que dissymétrique avec Nicolas Sarkozy.
Toujours est-il que Merkel a obtenu ce qu’elle voulait: l’accord européen pour soutenir la Grèce est en fait une magistrale fin de non recevoir. Il ne sera jamais appliqué car il est inapplicable. D’abord il y faut l’accord du FMI, qui doit financer un tiers des besoins. Autant dire que c’est à ce dernier que sera dévolu le rôle de Père Fouettard chargé d’enfermer le pays dépensier dans une véritable camisole de force financière. Ensuite car, pour que l’accord soit mis en œuvre, il faut que ce soit à l’unanimité des membres de la zone euro. Une unanimité à 16 pour payer pour d’autres, voilà qui ne paraît pas probable.
D’autant que chacun sait que derrière la Grèce, pays somme toute d’une taille « gérable », comme le Portugal et l’Irlande, se profilent les cas espagnols et italiens, autrement plus gros, voire celui de la France. On peut même se demander si l’attitude rigide la chancelière allemande n’est pas, et aucun commentateur n’a osé proférer cette hypothèse tant elle est sacrilège, avant tout un message à la France de devoir mettre ses affaire en ordre au plus vite, faute de se voir lâchée à son tour.
JusMurmurandi voit déjà les députés allemands faire des suggestions aux Français pour se débarrasser à leur tour de a dette nationale gigantesque que des politiciens plus avides de pouvoir et de votes que soucieux de bien gérer ont causée. Vendre à l’Allemagne l’Alsace et la Lorraine!
Entre Zemmour et Guillon, qui est ce qui dérape ?
mars 23, 2010 on 9:57 | In Ca m'énerve, Elections présidentielles 2007, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Poil à gratter | 4 CommentsUn bel exemple de poil à gratter
Stéphane Guillon est chroniqueur matinal sur France Inter, avec une plume particulièrement acide. Selon ses propos, il serait un « humoriste ».
Ces derniers jours, il s’en prend, une nouvelle fois à Eric Besson, parlant de son « menton fuyant », ses « yeux de fouine »; puis aborde ses origines, né au Maroc de mère libanaise, pour justifier le bon profil de Ministre de l’Immigration.
Sans entrer dans le débat de partager ou non les idées d’Eric Besson, JusMurmurandi ne décèle pas d’humour dans ces propos.
Jean-Luc Hees, Président de Radio France, présente ses excuses au ministre pour les attaques ad hominem du journaliste.
Guillon, qui n’en est pas à une surenchère près, s’excuse des excuses de sa direction et en remet une couche. Avec le soutien du SNJ CGT.
Changement de décor.
Le Ministère de l’Intérieur marocain expulse 16 chrétiens pour prosélytisme.
La mesure d’expulsion s’inscrit dans le cadre de la « lutte menée contre les tentatives de propagation du crédo évangéliste, visant à ébranler la foi des musulmans ».
Le MRAP s’insurge ? La Licra s’indigne ? La ligue des droits de l’homme monte au créneau ?
Oui, contre Eric Zemmour qui dans une émission de Canal Plus déclare qu’une majorité de délinquants incarcérés sont d’origine noire ou maghrébine. Comme l’écrit d’ailleurs en avril 2008 le Washinton Post à propos des prisons françaises (http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2008/04/28/AR2008042802560.html?hpid=topnews)
Le même article ajoute que cette sur-représentation se retrouve dans d’autres pays européens (Belgique, Grande Bretagne, Pays Bas).
Eric Zemmour présente ses excuses pour ses propos, tandis qu’il est convoqué par la direction du Figaro où il est employé, à un entretien préalable pouvant aboutir à un licenciement (comme le veut le code du travail).
Bref, Guillon peut continuer en toute impunité, moquant sa direction après avoir moqué un ministre au nom d’un certain humour; Zemmour, qui s’excuse, lui, est convoqué à un entretien préalable.
Ce qui les réunit, c’est qu’ils sont journalistes tous les deux.
Ce qui les sépare, c’est que l’un, parce qu’il ferait de « l’humour » peut raconter ce qu’il veut et cracher tout le venin qui lui plait, tandis que l’autre est jeté aux orties parce que ses propos n’ont pas l’heur de donner dans le politiquement correct.
A votre avis, qui est ce qui dérape ?
Quand « Européens » rime avec « crétins », ou l’Europe trahie par la Grande-Bretagne
mars 13, 2010 on 2:11 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésLa Grande-Bretagne a une relation compliquée à l’Europe, et inversement. La faute à une « relation privilégiée » qu’entretient le royaume avec les États-Unis, son ancienne colonie.
Le doute quant à savoir laquelle de ses deux relations, la continentale, qui est celle qui fait l’essentiel de ses échanges, et l’atlantique, qui partage l’histoire, la défense et la langue, la Grande Bretagne privilégierait en case de dilemme empêche celle-ci de jouer un rôle européen à la hauteur de son importance.
Ceci vient encore de se voir en matière d’achats militaires.
Les États-unis viennent de privilégier outrageusement Boeing contre l’européen EADS dans l’affaire des avions ravitailleurs de l’USAF. Gordon Brown, premier Ministre, rejoint son invité Nicolas Sarkozy pour condamner ensemble le protectionnisme américain, et indiquer que ceci ne restera pas sans conséquence.
Le lendemain, oui, pas même 48 heures après, le ministère de la Défense britannique indique que, pour un appel d’offres d’un milliard de livres portant sur 750 véhicules blindés, la préférence est donnée à l’américain General Dynamics sur le britannique BAE.
JusMurmurandi hésite pour qualifier ceci d’insondable naïveté, d’angélisme incurable, de masochisme obsessionnel, ou de duplicité totale. Quoique la possibilité existe que la Grande-Bretagne soit atteinte des quatre syndromes à la fois.
Les ouvriers britanniques sauront s’en souvenir dans quelques semaines lors des élections générales où les travaillistes de Gordon Brown auront besoin de chaque voix pour ne pas perdre le pouvoir. Et notamment de chaque voix ouvrière, dans un pays quasi totalement désindustrialisé.
Leçon de crise
mars 10, 2010 on 12:51 | In Economie, Europe, France, International | 2 CommentsLe monde a cru se retrouver en 2008/2009 face à une crise identique à celle des années 30. Il faut dire qu’il y avait de quoi: comme il y a presque un siècle, une orgie de crédit déclenchée par des banques prêtant sans précaution ni mesure a entraîné une hausse des valeurs de toute nature: actions, immobilier, matières premières, et une activité en plein « boom ».
Comme les arbres ne montent pas jusqu’au ciel, quoiqu’en pensent les experts qui ne assurent à chaque fois que « cette fois-ci ce sera différent, ce n’est pas une bulle, les règles économiques ont changé », l’inévitable a été inévité et le crash a suivi, entraînant la chute brutale de toutes les valeurs, la contraction brutale du crédit, et les faillites en série, en prélude à une récession mondiale.
Sauf que là, les schémas divergent. Non seulement les principaux pays occidentaux ont retrouvé le chemin de la croissance environ un an seulement après la phase aigue de la crise, mais ils n’ont subi qu’une contraction infime du p.i.b. par rapport aux 30% perdus dans les années 30.
Qui plus est, les entreprises n’ont quasiment pas cessé d’être bénéficiaires. Ainsi, par exemple, celles du CAC 40 n’ont vu leur bénéfice cumulé chuter « que » de 20% en 2009 par rapport à 2008. Certes, la chute est plus forte si on les compare aux bénéfices 2007, année la plus faste du cycle. Mais c’est une différence gigantesque par rapport à l’avalanche de faillites qui décima l’industrie et surtout la finance mondiales 80 ans avant.
Il est évident que les interventions massives et rapides des États ont joué un rôle majeur dans la non-prolifération de la crise. De même que l’adaptation rapide des entreprises.
Le bilan n’est pas glorieux: de la dette jusqu’au plafond et 10% de chômage quasiment partout. Mais, par rapport à l’enfer des soupes populaires américaines et de l’hyper inflation allemande des années trente, c’est quasiment le paradis.
Et si c’était cela, le progrès?
Qui doit payer?
mars 7, 2010 on 7:38 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, International, Poil à gratter | Commentaires fermésL’Islande revient sur le devant de la scène financière mondiale. Un référendum a eu lieu sur l’approbation ou non par les islandais du financement par leurs impôts du remboursement des déposants anglais qui avaient fait confiance à une épargne islandaise très rémunératrice, le plan « Icesave ».
Lequel plan s’est effondré avec la banque qui l’avait mis en œuvre, quand la conjoncture a révélé que la pseudo « super-épargne » finançait en réalité un galimatias de projets bien incapables de générer de quoi payer les super-taux d’intérêts promis aux déposants.
Il semble que la réponse populaire à la question du référendum soit » non » à plus de 90%.
Cela étant, JusMurmurandi se demande au nom de quoi les Islandais devraient payer. En fait, pour toute justification, les Britanniques, pays de l’économie de marché et du fair-play, ont purement et simplement menacé de geler et saisir de par le monde tous les biens et capitaux islandais, ce qui asphyxierait totalement un pays déjà ruiné.
Donc le gouvernement islandais a cédé devant cette pression insupportable, et promis de payer. Ou, en l’occurrence, de faire payer par les contribuables, l’équivalent de 100€ par personne et par mois pendant 8 ans.
Mais le fait est que tout épargnant devrait savoir qu’un niveau de rémunération élevé pour l’épargne ne peut que s’accompagner d’un niveau de risque élevé. Il est donc tout à fait abusif de vouloir faire jouer la concurrence pour toucher le plus possible, mais, si on perd, de crier « pouce » et de vouloir récupérer son argent. JusMurmurandi se souvient encore avec ironie de ce « grand économiste français », qui avait placé le produit de ses coquets droits d’auteur dans une banque moyen-orientale à Paris, qui rémunérait les dépôts au-dessus du taux de base bancaire. Quand ladite banque a fondu les plombs, il a été le premier à réclamer, lui, le chantre du libéralisme, que l’État indemnise intégralement tous les épargnants…
Par ailleurs, il semble très risqué que la Grande-Bretagne veuille mettre en œuvre le principe du « perdeur-payeur ». Comme Londres est une place financière mondiale, c’est là que, inévitablement, se produiront de nombreuses pertes. Le gouvernement de Sa Majesté a-t-il vraiment envie de créer une jurisprudence telle que chaque épargnant dont l’argent a été mal placé par la banque anglaise puisse réclamer réparation?
En fait, ce n’est pas de cela qu’il s’agit. Il y a deux raisons irrésistibles pour lesquelles, d’une façon ou d’une autre, les Islandais paieront. D’abord, dans toutes les folies financières, ce sont toujours les contribuables qui finissent sans chaise quand la musique s’arrête, et, en conséquence, paient la note. Ensuite, l’Islande est petite et pauvre, et la Grande-Bretagne est, même engluée dans la crise, riche et puissante.
Comme le disait le philosophe allemand Schopenhauer, « une poignée de force vaut plus qu’un sac de droit »….
Banksters, ou hommes en or?
février 22, 2010 on 1:11 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, Incongruités, International | Commentaires fermésC’est le nouveau mot à la mode, constitué de la combinaison de « banquiers » et de « gangsters ». Il est censé désigné ceux des banquiers qui se conduisent comme des gangsters.
Il n’est pas dans l’habitude de JusMurmurandi de hurler avec les loups et de jeter toute un population en pâture au peuple assoiffé de sang, mais là, quand même, ça fait beaucoup.
Il semble que les banques d’affaires, à commencer par la première et la plus riche d’entre elles, Goldman Sachs, se délecte de profits aussi rapides que garantis, en faisant l’inverse de ce que l’on conseille à ses clients de faire.
Ainsi, pendant les années 2008 et 2009, et la descente aux enfers du marché de l’immobilier américain, Lehman Brothers, aujourd’hui disparu, vendait à qui voulait bien les acheter des emprunts immobiliers (les fameux sub-primes), et prenait une commission au passage. Mais, en même temps, le même Lehman Brothers spéculait massivement, et pour son propre compte, que ce marché allait s’effondrer, et, ce faisant, leur faire gagner de l’argent. Pas très catholique tout cela (copyright, George Frèche).
Maintenant, c’est Goldman qui est pris la main dans le Sachs en Grèce. En même temps qu’ils conseillaient le gouvernement grec, moyennant grasses commissions bien sûr, ils conseillaient à leurs autres clients de s’assurer contre la faillite possible de la Grèce, ce qui, évidemment, rendait le refinancement grec plus difficile et coûteux. En même temps, ils auraient été eux-mêmes l’un des principaux acteurs de ce marché de l’assurance de la dette grecque. Bref, Goldman était présent sur tous les tableaux, mêmes incompatibles et contradictoires, et sûr de gagner un maximum.
Il faut simplement se souvenir qu’un banquier est payé pour gagner de l’argent, et que, si la loi et les clients le laissent faire, ils auraient tort de s’en priver. Et que c’est au législateur, régulateurs, et autres clients de tenir le rôle d’un shérif efficace contre les banksters. Le nom « Goldman », ne signifie-t-il pas, après tout, « homme en or?
Zapatero…Zapatera
février 17, 2010 on 7:58 | In Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2007, Elections présidentielles 2012, Europe, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésSale temps pour l’Espagne.
Le chômage représente 19% de la population active, la dette nationale dérape à des niveaux incontrôlés, et de plus en plus d’Espagnols ont le sentiment que José Luis Zapatero reste les bras ballants.
Pire, qu’il n’est prêt à aucun courage pour affronter la situation et prendre les mesures énergiques dont le pays a besoin pour se redresser.
Il indique ainsi qu’il ne remettra jamais en cause les protections sociales. Me Salgado, ministre des Finances a déclaré elle, que les impôts ne seraient pas augmentés, que les salaires des fonctionnaires ne seraient pas gelés dans le cadre d’un plan d’austérité destiné à réduire les dépenses publiques de 50 milliards d’Euro.
Parce que tout se rejoint: avec un chômage élevé, les coûts d’indemnisation le sont tout autant, mais comment encourager les entreprises à embaucher lorsque les coûts de licenciement sont parmi les plus élevés en Europe et que l’on déclare ne pas vouloir y apporter de modification ? En suivant, pas d’embauche, croissance ralentie, et par conséquent les déficits publics continuent d’augmenter. On est en plein casse tête chinois…..
Les principaux soutiens à M. Zapatero, élu en 2004, commencent à s’essouffler en attendant désespérément que celui ci prenne les mesures courageuses dont le pays a cruellement besoin .
En 2007, on avait surnommé Me. Royal Zapatera, à l’image (de l’époque) du premier ministre espagnol.
Au vu du résultat obtenu par Madrid, on peut sérieusement douter qu’elle revendique ce titre aujourd’hui.
Et peut être que les Français, en lisant que la consommation des ménages a augmenté en 2009, que la croissance française est largement supérieure à la moyenne de l’Union Européenne en 2009, vont ils commencer à se dire qu’elle a bien fait de rester en Poitou Charente pour continuer à promouvoir le Chabichou, elle qui demandait à Nicolas Sarkozy de s’excuser pour des propos peu amènes qu’il aurait eu pour Zapatero….
Leçon de la Guerre de Troie
février 11, 2010 on 10:30 | In Coup de gueule, Economie, Europe, France, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésJe crains les Grecs, surtout s’ils sont porteurs de déficits. Voilà comment sonne la version actualisée de l’Enéide du grand poète latin Virgile….
Alors même que les leaders européens étaient réunis pour tenter de se mettre d’accord pour un plan de soutien à la Grèce, les fonctionnaires de ce beau pays étaient en grève pour manifester leur opposition à toute mesure d’austérité les concernant. Quand on connaît la tradition violemment militante des syndicats grecs, cet avertissement ne saurait être pris à la légère.
Le parallèle est clair avec la France, où ce sont les fonctionnaires qui sont, ici aussi, le plus souvent en grève contre toute mesure qu’ils n’apprécient pas, certains qu’ils sont de bénéficier de la garantie de l’emploi et de l’absence de concurrence.
On voit où cet état de fait peut conduire dans trois exemples tirés du rapport de la Cour des Comptes. Des inspecteurs d’académie d’Ile de France qui n’ont, structurellement aucun travail car celui-ci est dévolu à un autre corps de fonctionnaires. Ce qui ne les empêche pas de percevoir 4.500€ par mois. Une SNCF plombée par les 35 heures, qui ont augmenté ses coûts salariaux de 7,5% sans contrepartie, lequel handicap va jouer face à la concurrence qui va arriver sur les voies françaises.. Des contrôleurs du ciel dont on sait enfin qu’ils travaillent moins de 100 jours par an. Visiblement le stress que provoque la menace d’une grève qui paralyserait les aéroports a été savamment mis à profit par cette profession. Trois dossiers dont chacun a pu contribuer à faire éclater le chagrin et la colère qui ont emporté Philippe Séguin, Président de ladite Cour des Comptes.
Un tel état de fait devrait, de l’avis de JusMurmurandi, faire réfléchir à deux fois un candidat pressenti pour lui succéder. Sauf Anne-Marie Idrac, bien sûr, qui par ses trois postes de secrétaire d’État au Transports, de patron de la RATP puis de la SNCF, connaît bien ce genre de problématique désespérante.
Mais tout ceci doit être bien pire encore en Grèce, à en juger par l’ampleur de leur déficit et de leur dette. Quand on sait à quel point le pays en est arrivé là par un manque de courage endémique maquillé par des mensonges effrontés, on se demande d’ailleurs bien pourquoi les pays européens, eux-mêmes en délicatesse avec leurs finances, vont se révéler secourables.
Le fait est que ce sont avant tout les banques allemandes et, dans une moindre mesure, françaises qui détiennent les titres de dette souveraine grecque, et que ce sont elles qu’il faut protéger d’une faillite du pays. Encore une fois, des banques ont pris des risques pour gagner plus, la dette grecque rapportant plus qu’un placement en bonne vieille dette allemande. Et quand il faut faire face au fait que le risque n’était pas que théorique, on fait appel au contribuable pour payer la note.
Et comment savoir qu’on ne va pas injecter cet argent pour permettre à la Grèce de continuer à vivre au-dessus de ses moyens et à mentir sur sa situation, comme elle a si bien su le faire jusqu’ici?
Ce serait alors s’engager à financer à perpétuité et à fonds perdus. Ce qui reviendrait à tenter de remplir le tonneau des Danaïdes, où à remonter sur la montagne la pierre de Prométhée. Tiens, justement, ces deux mythes qui illustrent des tâches sans fin ni espoir sont justement…. grecs!
Ce qui amuse, malgré tout, JusMurmurandi dans ce dossier, c’est que, pour une fois, ce sont les fonctionnaires, ordinairement à l’abri des convulsions économiques, qui sont le plus exposés. Car, comme le déficit budgétaire représente plus de 50% du budget total grec, s’il ne peut plus être financé par le recours à la dette, cette fois, c’est l’État grec qui ne pourra plus les payer. Ce dont ils ne semblent pas encore avoir pris conscience…
Les zozos de l’Euro: nous sommes tous Grecs!
février 6, 2010 on 8:00 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, Insolite, International, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermésCe serait amusant si ce n’était aussi grave. Il y a des semaines déjà que JusMurmurandi a prédit la chute financière de la Grèce. Mais elle ne chutera pas seule, ayant été incluse par des économistes du monde entier dans un groupe dont l’acronyme est PIIGS (Portugal, Irlande, Italie, Grèce, eSpagne), dont tous les membres sont des états sur-endettés et en profond déficit budgétaire.
Ce qui est nouveau avec cette première crise de l’Eurozone est que la monnaie de ces pays, l’Euro, est fixe; Donc toute dévaluation « traditionnelle » est impossible, de même que l’utilisation de la célèbre et si commode « planche à billets ». Moyennant quoi, pour se refinancer, la Grèce par exemple paye deux fois plus pour sa dette souveraine que l’Allemagne (7% au lieu de 3,5%). Ce qui veut dire que ce pays à la dette colossale est aussi celui qui paye le plus cher, et donc que la sévérité de la charge de cette dette est encore alourdie par ce taux d’intérêt punitif.
Ce qui est amusant, c’est que c’est exactement l’inverse de ce que les pays à monnaie faible attendaient de l’Euro, à savoir de profiter de la force la monnaie unique pour payer des taux d’intérêts bas, plus bas que la médiocrité de leur situation financière ne le justifierait si leur monnaie était indépendante.
Moyennant quoi, la Grèce a largement triché et menti sur la réalité de sa situation pour intégrer l’Euro, et ensuite tiré des chèques sans provision sur la monnaie unique avec des déficits énormes requis par des politiques laxistes. En conséquence de quoi l’arrivée de la crise a fait exploser la bulle de la dette souveraine grecque, et celle des petits copains avec.
Autre aspect rigolo et novateur de l’Euro, il est maintenant possible d’emprunter des Euros en payant des taux longs allemands (3,5%) et de les placer, toujours en Euros, mais grecs ou portugais cette fois-c, à 7%. Pas de risque de change, et une marge de 3,5% sans sortir de capital. Tant que la Grèce ne fait pas faillite, c’est un profit garanti…
En attendant, il n’y a aucun scénario de sortie de l’Euro, ses fondateurs ayant sans doute voulu marquer par là que l’entrée dans la monnaie unique, c’était « pour toujours ». Que peut-il donc se passer?
Il est tout simplement possible que la Grèce n’arrive plus à financer son budget, parce qu’il n’y a plus d’acheteurs pour sa dette souveraine. Et, sans planche à billets, puisque celle-ci est pour toute la zone Euro à Francfort, pas de moyen d’échapper. JusMurmurandi voit mal comment les autres pays de l’Eurozone pourraient laisser la Grèce en arriver là, mais enfin le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils n’ont manifesté aucun enthousiasme pour aider, bien au contraire.
Sans compter qu’ils ont tous leurs propres soucis budgétaires, à commencer par la France…
Or il faut bien voir que la seule différence entre la Grèce et la France est une question de taille, d’ancienneté dans les mauvaises habitudes (Raymond Barre avait laissé derrière lui un budget à l’équilibre -en pleine crise du deuxième choc pétrolier!-, et c’est François Mitterrand qui inauguré l’ère des chèques sans provisions), et d’outrance dans le refus de toute contrainte.
Rappelons-nous aussi que les marchés n’aiment rien tant que de transformer un cas isolé en tendance, et, pour des excès grecs, sanctionner tous les pays peu rigoureux. Cela permettrait même d’emprunter à long terme aujourd’hui en euros « français », puis attendre quelques semaines que les taux longs se soient tendus du fait de la crise de confiance dans les dette souverains, et de les reprêter en euros tous aussi « français » à la même échéance. Plus de risque de change, ni de risque de taux, c’est le profit garanti à 100%…
Regardons donc comment les Grecs font en se retrouvant un jour proche ligotés dans la camisole de force de la dépendance budgétaire totale (l’équivalent pour un État de la commission du surendettement pour les particuliers), car JusMurmurandi se dit que cela pourrait être le prochain vêtement à la mode à Paris…
P.S. Je ne résiste pas à donner un lien vers un article du Monde, écrit, par M. Sidéris, maître de conférence à l’Université. D’après lui -et le Monde, quotidien de référence autoproclamé- tout va bien en Grèce, sauf que ce malheureux pays est victime d’une attaque d’infâme spéculateurs de l’ultra-droite pour abattre ce pays « laboratoire du socialisme méditerranéen », ses systèmes sociaux et ses syndicats…. Décidément, il y a des camisoles de force qui se perdent…
Martine Aubry, Dominique Galouzeau de Villepin et le Concorde
janvier 31, 2010 on 10:17 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésCommençons par courtoisie, par Martine Aubry, dont c’était la fête hier (car c’est un peu sa fête tous les jours, ces temps derniers avec George Frêche).
Martine Aubry a fait montre d’un élan de lucidité pour le grand débat qui s’annonce pour 2010, à savoir que l’âge de la retraite serait finalement quelque chose que l’on pourrait négocier, que les 60 ans, accordés par François Mitterrand au début de son premier mandat en dépit d’une démographie annoncée comme contraire n’étaient pas gravés dans le marbre pour l’éternité.
Avec une population active qui travaille moins et moins longtemps, une espérance de vie qui s’allonge, comme JusMurmurandi l’a confirmé à plusieurs reprises, il n’y a qu’une seule issue, le mur.
Et donc, dans un premier temps, Martine Aubry fait preuve de courage l’espace d’un instant et annonce au grand jury de la radio RTL que l’âge de la retraite devra être repoussé.
Le temps d’être rattrapée par le bureau national du PS, et de finalement annoncer au journal de TF1 quelques heures plus tard que les 60 ans étaient un acquis social sur lequel il n’était pas question de revenir.
Au placard l’idée de, pour une fois, faire une union sacrée, intelligente, avec le gouvernement sur un sujet qui concerne tous les Français.
A la poubelle l’idée d’une gauche moderne qui ferait ce que font les socialistes espagnols ou qu’a fait Schröder en Allemagne.
Non, on ne court pas après le centre gauche et le Modem (ou ce qu’il en reste), on chasse chez Mélenchon et le facteur.
Soit. Les Français seront juges de ce manque manifeste de courage – sans parler du fait qu’elle aura elle-même 60 ans en août prochain ….
Dominique de Villepin a pu souffler l’espace d’un instant, la cour de première instance l’ayant blanchi tout en affirmant qu’elle n’avait pas la preuve de son action positive (ou négative selon le point de vue que l’on défend) pour neutraliser Nicolas Sarkozy au travers de la liste Clearstream.
Mais ce ne fut que de courte durée, le temps de hurler à la mort, parce que le parquet a décidé de faire appel, comme c’est d’ailleurs souvent le cas, Villepin or not Villepin.
Car, pour lui qui a été un conseiller des plus contestables de Chirac avec la dissolution, un des ministres les plus contestables en humiliant notre allié historique aux Nations Unies, même s’il avait incontestablement raison sur le fond, et enfin un des premiers ministres les plus contestés avec le CPE, sa carrière d’élu qui est vierge comme l’enfant qui vient de naître, n’est peut être pas près de débuter en particulier par l »élection présidentielle de 2012.
Mais quel rapport avec le Concorde alors, direz vous ?
Le procès de l’accident du supersonique d’Air France va débuter dans les prochains jours et le défenseur de Continental Airlines, la compagnie incriminée pour la lamelle perdue par un avion sur laquelle le Concorde aurait trébuché, est le même que celui qui a défendu Villepin.
Il affirme en effet que ce n’est pas cette lamelle qui aurait perforé le réservoir de l’avion lancé à pleine vitesse tandis qu’atterrissait le 747 de Jacques et Bernadette Chirac de retour du Japon, mais qu’une entretoise manquante (et engageant par conséquent la responsabilité de la compagnie Air France pour mauvaise maintenance) avait enclenché la mécanique tragique bien avant que le Concorde ne roule sur la lamelle.
C’est donc un nouveau grand spectacle qui va s’offrir à nous. Spectacle judiciaire, car il y aura à n’en point douter de l’effet de manches à gogo pendant ces plaidoiries.
Et il faudra du courage pour défendre cette théorie, même si l’on sait que les conflits qui ont eu lieu dans le cockpit après le début de l’incendie n’ont fait que contribuer à une situation déjà difficilement maîtrisable. Ce courage qui a manqué à Martine pour les retraites.
Mais ce qui les réunit en fait plus que tout, c’est le fait qu’avec leurs prises de positions respectives, tant Martine Aubry que Dominique de Villepin risquent de rejoindre inévitablement le Concorde du 25 juillet 2000.
Et partir en chaleur et en lumière au décollage.