La Bourse pour les pas nuls

novembre 23, 2011 on 10:30 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

JusMurmurandi a marre de cette mode du « tout pour les nuls » qui consiste à donner ce nom à toute publication destinée à expliciter un problème quelconque pour un public non spécialisé. En plus, nous avons la fatuité de croire que nous écrivons pour des lecteurs pas nuls du tout. Sinon, nous n’emploierions pas des mots comme « fatuité »…:-)

Mais bon, il n’est pas toujours simple de comprendre ce qui agite nos marchés financiers ces jours-ci, alors voici une tentative de clarification.

Faut-il prendre la Bourse comme un bon précurseur ou révélateur de la situation économique et/ou financière?

Pas du tout!

La Bourse essaie avant tout d’être un bon précurseur d’elle-même. C’est-à-dire qu’on achète ce dont on pense que cela va monter, et on vend ce dont on pense que cela va baisser; Et pas dans 6 mois, ou même 6 jours, puisque l’essentiel du mouvement d’une grande bourse aujourd’hui est due au flash trading, à savoir des mouvements destinées à durer très peu de temps, même pas une journée.

Et si assez d’intervenants font la même opération dans le même sens au même moment, leur attente va se vérifier à tous les coups. Si assez de gens pensent que les Bons du Trésor français vont être mis sous pression (les taux d’intérêts à la hausse, les cours à la baisse), ils vendent ces Bons, qu’ils les aient ou pas, ou achètent des options sur ces bons, ou des CDS sur ces bons, et le marché reflète cette grande quantité de vendeurs en faisant baisser les cours, ce qui accomplit la prédiction. Sauf exception, on ne peut pas perdre à ce jeu. Heureusement, il y a assez de circonstances exceptionnelles qui font que ces jeux peuvent aussi virer au cauchemar pour limiter un peu ces pratiques.

Faut-il brûler sur le bûcher tout ce qui est de la « spéculation »?

Pas du tout?

Sans « spéculation », il ne pourrait pas y avoir de couvertures de change, et le monde serait exposé aux fluctuations brutales des devises. Airbus ne pourrait pas vendre un avion destiné à être livré dans 5 ans, parce qu’on ne saurait pas combien il coûterait. Il n’y aurait aucun contrat contrat à terme, faute de couverture. Il n’y aurait pas non plus d’emprunts à taux fixe, qui sont en fait des emprunts à taux variable plus des couvertures de taux. Et l’on sait combien les taux variables se sont révélés ruineux dans la crise de 2008/2009.
Il n’y aurait pas non plus de circulation des capitaux au-delà des zones « connues », puisque seule l’existence de CDS permet de se garantir contre un risque de défaut (et encore, en théorie, puisque la renonciation « volontaire » des banques à 50% de leurs créances sur la Grèce n’a pas déclenché le paiement des CDS, puisque justement, c’était « volontaire »).

Faut-il brûler les agences de notation?

Tranquillement. Vous avez besoin de conseils? De carburant? Non, plus sérieusement, les agences portent une part de responsabilité très importante dans la crise de 2008/2009. Sans leur notation AAA donnée à des paquets de subprimes réassurés par des assureurs « monoline » aujourd’hui faillis, beaucoup moins de ces prêts sans espoir auraient été consentis, puis perdus. Et l’idée qu’elles se sont « trompées » est quand même quelque peu discréditée quand on songe que c’étaient des erreurs très rentables pour elles, puisqu’elles étaient payées pour chaque notation décernée, et que, si ces notations n’avaient pas été bonnes, toute cette industrie, si rentable pour elles, n’eût pas existé…

Faut-il brûler les banques et les banquiers?

Le problème, c’est que le monde a besoin des banques. L’argent des épargnants qu’elle redistribuent aux emprunteurs est l’oxygène de l’économie. Réduire le crédit dans une économie de marché, c’est réduire l’activité économique. Donc on ne peut ni se passer des banques, ni « trop » cantonner leur activité, sauf à plonger l’économie en récession, comme le président américain Hoover l’a si bien fait dans ce qui s’appelle la Grande Dépression des années 30.
Faut-il pour autant accepter tous les dérapages des banquiers, que ce soit sur le plan de rémunérations obscènes, ou de prise de risques catastrophiques, sachant que les bonus leur restent acquis, mais que les pertes sont pour le contribuable? C’est évidemment incroyablement frustrant. Une solution simple en théorie: que les dirigeants d’entreprise soient responsables de leurs actes y compris sur leur rémunération antérieure, ou sur une perspective pluriennale. Les actionnaires le sont, alors pourquoi pas les dirigeants, quand leur rémunération a beaucoup plus à voir avec de l’actionnariat qu’avec du salariat, ce qui est le cas, avec des rémunérations disons au de-là de 2 millions d’euros annuels…
C’est une des idées que tente de pousser Nicolas Sarkozy, mais il bute sur des pays anglo-saxons où le lobby bancaire est clairement au pouvoir. Il n’y a qu’à voir la distribution de bonus à Londres et à New-York en 2010, une année où les banques des deux pays étaient sous perfusion d’argent public, pour se convaincre que la crise, là-bas, c’est pour les pauvres. Et si Obama n’est pas réélu, ce sera largement pour cela. On ne peut pas en même temps échouer à imposer les riches un peu plus, échouer à contrôler les bonus bancaires, échouer à fermer Guantanamo, échouer à faire passer la protection médicale pour tous, et être élu à gauche.

Qu’en est-il de la « dictature des marchés »?

Les marchés, c’est vous et moi. Ce sont des gestionnaires qui gèrent vos plans d’épargne logement et d’assurance-vie qui décident s’ils ont confiance ou non dans une entreprise ou un État. Il n’y a pas plus de dictature là-dedans que dans la bande dessinée Bambi. Et les premiers qui hurleraient contre les banques qui auraient perdu tout ou partie de l’épargne qui leur a été confiée dans un naufrage la Grèce ou de l’Italie, c’est vous… oui, c’est vous les dictateurs quand vous réclamez que votre épargne rapporte…

Alors, dans tout cela, l’euro va-t-il exploser?

Je ne le crois pas. Si l’euro explosait, l’Allemagne, qui, aujourd’hui, refuse de laisser la BCE et les États qui inspirent confiance s’engager trop loin pour aider ceux qui en ont besoin, serait une grande perdante. Le deutschmark, revenu d’usage, serait très fortement réévalué, ce qui ferait des ravages dans l’économie d’exportation allemande. Donc je pense que la chancelière de fer finira pas s’assouplir assez pour permettre, contre conditions, biens sûr, à la zone euro de poursuivre sa route cahotante, mais pas si mal finalement…

Ceci suppose, bien entendu que la France ne fasse pas en mai 2012 ce qui est la cause de ses soucis d’aujourd’hui. A savoir vivre au dessus de ses moyens en pensant que les cigales françaises valent bien les fourmis allemandes…

La dernière « vraie socialiste »

novembre 22, 2011 on 4:37 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2007, Elections présidentielles 2012, France, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Danielle Mitterrand, veuve de François Mitterrand, deux fois président de la République, s’est éteinte.
Personnalité à part, elle est tout d’abord résistante pendant la guerre après laquelle elle rencontre François.
Il ne s’agit pas ici pour JusMurmurandi ni de faire l’éloge de la femme de…et encore moins de réciter les pages Wikipédia comme le font nombre de média.

Nous souhaitons plutôt citer ses prises de position « hautes en couleur » qui font d’elle une femme d’exception.

Comme son amitié avec Régis Debray, conseiller spécial de l’Elysée et ancien agent de liaison entre Che Guevara et Fidel Castro.

C’est ce dernier qu’elle embrassera sur le perron de l’Elysée en le qualifiant de « dernier vrai socialiste ».

Lorsque l’on sait combien de sang a coulé autour de la révolution castriste et des années de régime totalitaire qui suivirent, on frémit à l’idée de la conception qu’elle pouvait avoir du « vrai socialisme ».

Mais on peut aussi imaginer que c’est avec soulagement qu’elle ne s’est pas réveillée de son coma dans lequel elle était depuis quelques jours.

Qu’est devenu le socialisme français depuis que son cher François est parti il y a 16 ans?

Un parti incapable de reconquérir la présidence de la République.

Un parti qui y a présenté, et y présente, des candidats de deuxième niveau.

Même Mitterrand n’a pas battu Giscard d’Estaing comme Sarkozy a battu Ségolène Royal en 2007.

Aujourd’hui, on assiste à des tractations de bas étages pour « acheter les voix » des Verts, en bradant l’industrie nucléaire française avec un accord caviardé, les lignes les plus gênantes disparaissant de l’accord comme les voix en faveur de Ségolène Royal contre Martine Aubry pour prendre la tête du parti.

Cette même industrie nucléaire que François Mitterrand avait soutenue. Anne Lauvergeon, présidente d’Areva jusqu’en 2011, n’était elle pas sherpa de Tonton pendant son passage à l’Elysée??

Sans parler des souillures à répétition d’un grand bourgeois passé dans le camp adverse au travers de frasques sexuelles planétaires, bref sur une toute autre échelle que François avec Anne Pingeot .

Bref, à 87 ans, ayant eté obligée de vendre les chaussons et autres effets vestimentaires de son mari pour venir en aide à l’un de ses fils en bisbille avec la justice, JusMurmurandi se dit que d’accord ou non avec ses opinions, elle avait au moins une vraie épine dorsale, avec sa conception très personnelle du « vrai socialisme ».

Précisément ce qui manque au parti et à son candidat présidentiel.

Un accord à déchets radioatifs

novembre 20, 2011 on 8:50 | In Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

Voilà, c’est fait, les Verts ont validé l’accord avec le PS,y compris l’incroyable volet portant sur la réduction du nombre de centrales nucléaires.

C’est un accord invraisemblable, dont les répercussions vont se révéler coûteuses pour François Hollande. Celui-ci l’a si bien compris qu’il s’est immédiatement propulsé sur le plateau de TF1 pour clamer haut et fort qu’il n’avait rien eu à voir dans sa négociation.

Car enfin, c’est simple. Soit l’ensemble Verts-PS croit le nucléaire dangereux, et/ou trop polluant, et/ou trop coûteux (on entend les trois arguments), et il faut en sortir. Soit c’est un bon choix, et il faut y rester. Mais le compromis trouvé ne sort pas la France du nucléaire. Donc le danger, si danger il y a, reste, et les populations concernées devraient trouver le cynisme du compromis honteux et intolérable.

Et si l’ensemble PS-Verts croit qu’on peut garder 25 centrales en activité et poursuivre la construction de l’EPR de Flamanville, c’est que le nucléaire est acceptable. Alors pourquoi dépenser des centaines de milliards que nous n’avons désespérément pas pour démanteler des centrales en ordre de marche, et les remplacer par des centrales au pétrole, au gaz et au charbon, producteurs massifs de CO²?

C’est pourquoi on lit aujourd’hui partout qu’Eva Joly n’a même pas participé au Conseil des Verts qui a ratifié cet accord. Elle avait clamé très fort que, sans accord sur une sortie du nucléaire, et sur un passage du mode de scrutin législatif à la proportionnelle, il n’y aurait pas d’accord. De sortie du nucléaire, on sait ce qu’il en est. De proportionnelle, on n’a même pas entendu parler.

On comprend dès lors qu’elle s’interroge sur le sens de sa candidature. Car qu’ont les Verts à offrir aux électeurs désormais, puisqu’ils sont intégrés dans le système PS? Puisque l’accord sur les circonscriptions qui leur sont concédées est déjà bouclé, des votes en plus pour les Verts, ou en moins, ne changeront rien.

Ne rien changer, n’est-ce pas un comble, pour un parti qui veut justement un changement fondamental? Pour les Verts, qui veulent une vie « autrement », la leçon est dure, qui leur apprend que « autrement », quand on se veut le minoritaire d’une coalition, c’est repasser de la Ve République à la IVe.

Eva Joly

Aimer l’Etat?

novembre 18, 2011 on 10:29 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Il est clair que, quelque soit le Président élu en 2012, les Français n’échapperont pas à une hausse d’impôts comme ils n’en ont pas connu depuis longtemps. La seule question qui se pose est de savoir si elle sera accompagnée d’une réduction des dépenses de l’État, avec Sarkozy, ou d’une augmentation avec Hollande, ce qui la rendra encore plus importante. A moins qu’elle n’ait pas lieu, parce que les Français auraient choisi la voie « à la Grecque ».

Mais voilà, payer ses impôts laisserait un sentiment moins frustrant, moins amer, s’il était possible de croire son argent bien employé et utile.

Mais il suffit de regarder ce que dit la Cour des Comptes, présidée par le socialiste Didier Migaud, du chantier de désamiantage de la faculté de Jussieu pour désespérer de cet État-là.

Un chantier commencé en 1996 pour durer 3 ans, et qui en durera au moins 19. Pour un coût estimé à 183 millions d’euros, et qui en aura coûté au moins dix fois plus, la bagatelle d’un milliard huit cent millions d’euros.

Le rapport liste les dysfonctionnements qui ont conduit à cet état de chose. Peu importe! Quand on atteint des dérives aussi invraisemblables, il faut plus qu’un seul responsable de…l’irresponsabilité!

De plus, personne n’a été sanctionné malgré deux rapports précédents de la Cour des Comptes, en 1999 et 2003.

Est-ce faire preuve d’ultra-libéralisme que de dire que de cet État-là, JusMurmurandi n’en veut pas, ou alors le moins possible, comme un mal nécessaire?

Est-ce faire preuve de démagogie que de demander à ceux qui préconisent la lutte contre les fraudes (la droite) et à ceux qui préconisent la lutte contre les dérives du capitalisme (la gauche) d’équilibrer ces efforts, tous deux louables, avec la même détermination à lutter contre des tels gâchis d’argent des impôts des Français?

Car il est clair que, depuis 1996, les partis et le politiques au pouvoir ont changé, mais la gaspillage est resté intact tel qu’en lui-même!

Pour ceux qui n’auraient pas fait le lien avec l’actualité la plus brûlante, il n’est peut-être pas saugrenu de faire un rapprochement entre désamianter un bâtiment et démanteler une centrale nucléaire, ce à quoi François Hollande vient de condamner 25 centrales françaises en bon état.

Et qu penser de sa promesse de « reconvertir » les effectifs impliqués dans la production et le retraitement de combustible radioactif en « centres d’excellence du traitement des déchets et du démantèlement » à effectifs constants? Ces trois derniers mots sont les seuls qui comptent.

La Cour des Comptes écrit que le désamiantage de Jussieu a été commencé « en négligeant les phases de préparation, les études, et les diagnostics préalables », et « en n’étudiant pas les alternatives ». C’est très précisément ce que vient de faire François Hollande avec son plan pour l’industrie et l’énergie nucléaires.

Quelqu’un ne pourrait-il lui arranger un rendez-vous avec son camarade de parti Didier Migaud pour apprendre ce qu’il ne faut plus jamais faire?

Deux poids, deux mesures….

novembre 16, 2011 on 10:53 | In Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

Aujourd’hui, toutes les procédures policières et judiciaires « importantes » aboutissent en un temps record. Non, désolé, en croyez pas que les moyens de ces deux importantes administrations aient été augmentés, ou leur organisation améliorée, elles ne débouchent pas plus vite. Mais elle aboutissent instantanément dans la presse, avec tous les détails de chaque audition, de chaque pièce à conviction. Le secret de l’instruction n’est plus qu’un lointain souvenir. A se demander d’ailleurs comment toute cette information fuite, et quel intérêt policiers et magistrats, qui en sont les seuls détenteurs, trouvent à la faire fuiter. Car on n’imagine DSK repasser ces propres (ou sales, comme on voudra) texto grivois à la presse, donc la source est autre….

Ce qui fait sourire avec tristesse JusMurmurandi dans cette affaire, c’est que ce déballage au mépris de la loi dont le seul but est de faire vendre par une presse qui ne recule devant aucun mauvais goût suscite chez les socialistes une volée de critiques contre ce dévoiement du système. Les mêmes, il n’y a guère, n’avaient pas de mots assez élogieux pour qualifier le fait de trouver dans la même presse tous les détails glauques de l’affaire Wörth-Bettencourt. Une avancée de la démocratie, une liberté fondamentale dans un cas, et une campagne trash dans l’autre? JusMurmurandi se marre.

Ces socialistes ont fait voter au Sénat, qu’ils contrôlent désormais, un texte permettant de destituer le Président « en cas de manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat ». Comment être plus clair: c’est bel et bien un texte taillé sur mesure pour faire face à une situation de type DSK, que ces mêmes socialistes s’apprêtaient à introniser triomphalement comme leur candidat pour présider notre pays. JusMurmurandi se marre.

Enfin, comment ne pas se marrer plus encore quand Mélanchon, qui a quand même ciré les mêmes bancs du PS que Hollande pendant des décennies, le traite de « capitaine de pédalo », et Cohn-Bendit, son allié jamais avare d’une saillie, dit qu’il « se ségolènise »? Quand la droite le traite de « Babar », qui est un animal doux et gentil, elle est ignoble. Mais quand les nécessaires alliés l’invectivent, tout va bien….

François Hollande

Finita la Commedia!

novembre 15, 2011 on 11:26 | In Best of, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, Europe, France, International | Commentaires fermés

Il y a quelques chose de séducteur à l’idée de faire d’un grand dirigeant d’entreprise un responsable politique. Ce sont des gens censés maîtriser l’efficacité des organisations, créer des emplois rentables, développer la recherche et l’exportation, bref mettre en place tout le cadre d’un développement économique harmonieux. Pourtant, même en cherchant bien, JusMurmurandi ne trouve pas d’exemple flagrant que cette recette apparemment excellente ait bien fonctionné. Notamment en Thaïlande, avec le milliardaire Thaksin Shinawatra devenu Premier ministre, qui s’est fait promptement battre aux élections avant d’être condamné pour fraude fiscale.

Des problèmes de fraude fiscale qui le rapprochent de Silvio Berlusconi, qui a occupé 17 ans durant le devant de la scène politique en Italie, avant d’être poussé dehors sans gloire hier.
Son bilan n’est pas nul sur un point très important. Dans ce pays, où la stabilité politique est rendue improbable par la Constitution, la Berlusca a, comme disent les Italiens qui ne l’aiment pas, par la seule force de sa truculence, de son audace, de son populisme, de son charme, et de son contrôle des media, dont une bonne part lui appartiennent, évité à son pays des gouvernements plus éphémères que les feuilles d’automne.

Mai là où il était attendu, c’est à dire sur la prospérité et l’efficacité économique, rien ne ressemble plus à l’Italie d’aujourd’hui que celle d’hier. Sauf que, graduellement, ce pays a glissé de grivoiserie en scandale, et que de nombreux Italiens ont maintenant honte d’avoir été représentés par un homme qui n’a pas hésité à traiter Obama de « bronzé », à confesser au téléphone avoir « honoré » en une nuit huit des onze filles mises à sa disposition, ou affirmé que compte tenu de ses activités sexuelles, il n’était chef de gouvernement qu’à temps partiel. Ce qu’il justifiait en allant jusqu’à dire que, de toute façon, l’Italie n’était qu’un « pays de merde »!

Bref, on le voit, les grands comiques italiens, de Toto à Roberto Benigni, ont eu un concurrent sérieux dans le genre outré et graveleux.

Et il ne faut pas oublier qu’une partie de l’activité du Premier Ministre italien a consisté à tout faire pour bétonner sa situation juridique et judiciaire menacée par des dizaines de procédure allant de la fraude fiscale aux relations sexuelles avec prostituées mineures en passant par la subornation de témoin.

Alors, faut-il renoncer à croire que faire marcher un pays, c’est la même chose que faire prospérer une entreprise?

Oui, il y a une différence. C’est le peuple. Quand les collaborateurs d’une entreprise n’adhèrent pas à un projet, on les change, on délocalise, on vend. Bref, on bouge. Mais comment virer le peuple?

Le peuple grec n’a visiblement jamais eu envie d’autre chose que de vivre le mieux possible en en faisant le moins possible. Et aucun dirigeant ne peut rien contre ça. Comme les dirigeants français qui ne pouvaient rien entreprendre contre la montée d’Adolf Hitler, compte tenu du fait que le peuple français ne voulait à aucun prix revivre l’horreur des tranchées de 14-18.

Alors, en 2012, que voudra le peuple français? Ignorer la réalité, qu’il connaît sans vouloir l’admettre, croire qu’on peut revenir en arrière sur les retraites et la diminution des dépenses de l’Etat, et finir comme les Grecs?

Ou se redresser, et se remettre à croire que l’avenir peut être meilleur? Même s’il faut pour cela se remettre à affronter les tranchées de la concurrence mondiale. Ce à quoi sont prêts à nous aider les Allemands, nos ennemis de 14-18, qui, eux, le font avec le succès que l’on sait.

Se faire aider par les Allemands, convaincus d’un avenir meilleur s’il est commun, est-ce le cauchemar absolu de ceux qui croient en la France, ou le rêve merveilleux d’une paix et d’une prospérité durables pour ceux qui criaient « plus jamais ça! »?

Mais, pour avoir ce choix, encore faudrait-il que les Français choisissent de se détourner de ce que ce Grec d’Ulysse connaissait, pour être le seul homme à l’avoir affronté et y avoir survécu: le chant des sirènes…

Notre faute, notre très grande faute…

novembre 3, 2011 on 2:22 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | 1 Comment

Quand « les choses » ne vont pas, chez nous, ce n’est jamais de notre faute. C’est l’euro, c’est Bruxelles, c’est la mondialisation, c’est la Chine.
Blâmer « l’autre » n’est pas nouveau, puisque, déjà, dans Les Misérables, Gavroche chantait: c’est la faute à Voltaire, c’est la faute à Rousseau.

Sauf que cela ne trompe que ceux qui veulent être trompés. Cela ne fournit des coupables que pour ceux qui jugent et condamnent sans regarder les faits.

Car, à la connaissance de JusMurmurandi, l’Allemagne fait partie de l’UE et doit donc « se taper Bruxelles » tout autant que Paris. Idem pour l’euro, la mondialisation, la Chine et tous les autres boucs émissaires du mal-être français.

Et pendant que la France se morfond, l’Allemagne progresse. Ses finances sont saines, son économie croit, son chômage régresse. Quand notre commerce exterieur atteint un record de deficit, le leur vole d’excedent record en excedent record.

Ce qui montre clairement que produire en Allemagne est possible, et rentable. Tandis que les entreprises françaises font des prouesses d’investissements… à l’étranger.

Il est temps que la France se regarde sans complaisance pour trouver les causes de ce mal tragique. Voici quelques pistes:

L’Etat français dépense 170 milliards d’euros de plus que notre voisin, alors que nous sommes 20 millions de moins….
Le code du travail francais est le plus long, le plus complexe, le plus pénalement risqué pour les chefs d’entreprises. Au monde!
Le système de santé français coûte 2,5 points de p.i.b. de plus sans avantage médical mesurable.
La France compte autant de communes (lire: sources de coût) que tout le reste de l’Europe réunie.
Les administrations territoriales (villes, départements, regions) créent autant de postes de fonctionnaires que l’Etat en supprime, et votent des budgets comme si la crise ne les concernait pas.
La France est le seul pays au monde qui prétende travailler 35 heures par semaine.
La France est le dernier pays à avoir encore un impôt sur la fortune, qui coûte environ huit fois plus qu’il ne rapporte compte tenu des centaines de Français riches qu’il a fait partir à l’étranger.
Il n’y a ni consensus social, ni politique sur quoi que ce soit, contrairement à notre voisin, où la crise trouve des solutions communes à tous.

Il faut que j’arrête, sinon je vais parler de nos syndicats d’autant plus toxiques qu’ils sont moins représentatifs, de nos services publics aux effectifs pléthoriques, qui sont avant tout au service de leurs propres avantages catégoriels. Ainsi un taux d’absence pour congés maladie quadruple de celui du privé.

Et le résultat d’une prise de position si politiquement incorrecte, si dangereuse puisqu’elle critique tant de lobbies et met en cause tant d’avantages acquis pourrait se terminer pour JusMurmurandi comme pour Charlie Hebdo.

Parce que là où le periodique satirique voit en l’Islam extrémiste une fraction religieuse dangereuse, nous voyons nous que la religion majoritaire en France, c’est le culte de l’avantage catégoriel, la liturgie de la subvention, la communion de la niche fiscale, le paradis pour demain, et, bien sûr, l’absolution pour tous!

Timeo Danaos

novembre 3, 2011 on 3:00 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Insolite, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Et dona ferentes.
« Je crains les Grecs et leurs dons » disait on du temps du cheval de Troie.

C’est à peu près un « cadeau » d’une nature similaire qu’a lâché George Papandréou en déclarant qu’il allait soumettre le plan d’aide de l’Europe au référendum populaire, sans prévenir personne parmi les dirigeants de la zone Euro.

Que la démocratie soit sollicitée en Grèce est une chose normale…en temps normal.

Dans ce cas il s’agit d’un plan d’aide qui a nécessité des longues semaines de travail et des compromis difficiles et âprement négociés. Or George Papandréou à été démocratiquement élu et est donc le représentant du peuple.

Solliciter maintenant un avis directement des électeurs n’est non seulement pas nécessaire, mais provoquera probablement le refus du plan d’aide par les Grecs qui ne s’en remettent pas de devoir payer (avec remise) pour ces décennies d’incurie et de fraude.

Et rien que le référendum, avant même qu’il n’ait eu lieu, a déjà provoqué un recul des bourses de près de 6% en Europe hier.

Bref, ce seraient non seulement des mois de travail qui seraient ou seront remis en cause, mais en plus la mise en danger à nouveau de la zone Euro, qui a déjà fait trois fois les fins de mois d’Athènes depuis le début de l’année avec l’aide du FMI.

Par conséquent, la situation est grave.

Dans ce contexte, JusMurmurandi ne peut être que sidéré par le silence du parti socialiste tout au long de ces deux jours.
Aujourd’hui, tout « indigné » qu’il était par l’incendie du siège de Charlie Hebdo, il a fallu attendre le début de soirée pour obtenir une réponse molle s’il en est du candidat de la rue de Solférino, expliquant que le référendum était compréhensible etc.

Peut être s’agissait il d’un soutien qui ne dit pas son nom à d’autres socialistes européens, ou encore à d’autres européens qui privilégient la politique politicienne au détriment de l’équilibre économique du continent tandis que ce dernier assure les fins de trimestre de la Grèce ?

François Hollande serait il encore plus à craindre que les Grecs et leurs « cadeaux » ?….

Après l’aveuglement, l’amnésie, et, toujours, l’irresponsabilité?

octobre 30, 2011 on 8:37 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermés

Il semble que l’affaire des « parties fines » de Lille, avec prostitution, proxénétisme, mélangisme, abus de biens sociaux et autres visites de groupe à Paris et Washington ait fini de dégoûter les derniers soutiens de DSK, si l’on en croit le journal « Le Monde ».

Mais pas un de ces anciens soutiens inconditionnels qui s’interroge sur sa, sur leur responsabilité.

Ils ont bien failli porter à la Présidence de la République un homme dont le moins qu’on puisse dire est qu’il a une faille…

Ils n’ont rien vu, mais ce n’est pas de leur faute…

Quand l’affaire Diallo a éclaté à New-York, ils ont crié au complot ourdi -bon sang, mais c’est bien sûr!- par Sarkozy et Cie. Mais ce n’est pas de leur faute…

Quand Tristane Banon avait révélé ce qu’elle dit lui être arrivé aux mains de DSK, ils ont fait ceux qui n’entendent pas.

Quand Aurélie Filipetti a mis en garde contre un homme qui a des relations avec les femmes comme DSK, ils ont fait ceux qui n’entendent toujours pas. Mais ce n’est encore pas de leur faute…

Si DSK avait été intronisé triomphalement candidat du PS, puis sali par les révélations lilloises, quel désastre….

Ils devraient élever une statue à Nafissatou Diallo qui a sauvé les socialistes d’un naufrage certain.

Quant à imaginer les conséquences d’un Président traîné dans une telle boue, et y traînant le pays à sa suite, JusMurmurandi n’ose même pas y penser….   Vous me direz, ce n’est pas de leur faute.

Que si, justement.

On est toujours responsable de ses fréquentations, surtout quand on prétend à de si hautes responsabilités. Pierre Bérégovoy l’avait assez appris à ses dépens quand les socialistes (les mêmes!) lui avaient vertement reproché d’avoir fréquenté et même décoré de la Légion d’Honneur le très peu honorable Samir Traboulsi, condamné dans l’affaire Péchiney Triangle.

Il faut dire que la gauche n’en est pas à son coup d’essai en matière d’aveuglement utile.

Personne n’avait voulu voir, entendre ou croire que François Mitterrand avait un passé d’extrême droite.

Jusqu’au moment où les preuves ont été plus fortes que les dénégations et mensonges de celui qui, entre temps était devenu Président…

Alors maintenant, quand il est si simple de voir, sous la plume de ses propres (ou pas si propres, comme on voudra), que Hollande est mou, indécis, flasque, et qu’il n’a jamais rien fait de sa vie, on sait d’avance, que, si d’aventure il devenait notre prochain résident, et qu’il se révélait mou, flasque, indécis, c’est-à-dire exactement ce qu’il ne faut pas, tous ses amis diraient qu’ils n’avaient rien vu, et que ce n’est donc pas de leur faute….

Une consternation…consternante

octobre 26, 2011 on 8:08 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Poil à gratter | Commentaires fermés

Le PS est visiblement décidé à marquer la parole du président de la République à la culotte.

On se souviendra que le PS a d’ores et déjà obtenu que le temps de parole du Président soit décompté par le CSA. Jusqu’à temps qu’un socialiste arrive à l’Elysée probablement.

Toujours est il que ce soir le PS se dit consterné par le mode d’organisation de l’intervention de Nicolas Sarkozy.

JusMurmurandi aussi est consterné. Consterné par le fait que le PS a du déjà oublié qu’il y a seulement quelques jours, le CSA avait tapé fermement sur les doigts de BFM Télé, ITele et alia pour avoir ouvert ses antennes de façon hallucinante aux primaires du parti socialiste.

Le PS a ainsi « obtenu » pendant cette campagne interne jusqu’à 150% du temps accordé à la majorité par rapport au 50% du temps total, afin d’avoir un temps équilibré entre majorité et opposition. À cette occasion, il ne s’était pas manifesté et encore moins plaint, ce qui ne surprendra personne….le PS prouvant ainsi son implantation profonde dans le milieu journalistique et son profond souci de démocratie aussi longtemps que cela l’arrange.

En fait, il est probable que cette mauvaise fois éhontée, on n’ose pas parler de perte de mémoire…, est à l’image du mode de sélection du candidat socialiste….primaire.

Une campagne exécrable ?

octobre 26, 2011 on 8:32 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

JusMurmurandi est resté sans voix devant la violence des invectives lancées par Pierre Moscovici à l’encontre du chef de l’Etat.

La semaine dernière, il parlait de présidence française « à la dérive » annonçant que les pays étrangers « savent qu’ils auront beaucoup de sujets à traiter avec le futur gouvernement comme la crise économique, l’OTAN, l’Afghanistan, et peut être même la Syrie ».

Il a beaucoup d’humour, Mosco pour prononcer des non sens pareils.

Nicolas Sarkozy se démène afin de trouver des solutions à la crise de l’Euro, remporte un succès éclatant avec l’OTAN en Libye (qu’il faudra surveiller-le succès …), entame le retrait de nos troupes d’Afghanistan et monte au créneau pour la Syrie.
Alors ces propos font sourire JusMurmurandi.
Surtout lorsque l’on sait qu’ils ont été prononcés lors de la visite de François Hollande en Espagne.
Dirigée par un socialiste qui a vu le chômage atteindre 20%, et qui par conséquent ne se représente pas au prochain suffrage…mais qui a fait voter la règle d’or sur le plafonnement des déficits de l’état dont les socialistes n’ont pas voulu entendre parler pour la France.
On donne dans le comique. Moscovici pense peut être que ce torrent d’invectives peut masquer l’absence de programme du PS, ou encore les bras de fer qui s’annoncent avec des alliés comme les Verts….

Aujourd’hui, il parle d’un président « exécrable ».
Et nous ne sommes qu’au tout début de la campagne….
Alors que le journaux sont remplis des galipettes du meilleur d’entre eux, qui se seraient passées jusque dans la bonne ville de Lille, et des visites guidées de prostituées lilloises déguisées en secrétaires payées par de l’abus de bien social au FMI à Washington.
Que l’on apprend que certains patrons de gauche auraient mis 300.000 Euro au pot pour financer la campagne de l’anti riches que se proclame Hollande….

Pendant ce temps là, on voit la courbe des faillites d’entreprises qui continue de baisser, que la politique du 1 sur 2 en non remplacement de fonctionnaires générera des économie de près de un milliard d’Euro par an à l’Etat. Du jamais vu depuis 1945!!!
Qui plus est, bonne mère, la nation redistribuera 56% de ces économies en 2012 pour améliorer le niveau de rémunération de ceux (les fonctionnaires qui disent se faire égorger par l’affreux Sarko) qui continuent de travailler au service des citoyens.

Mais cette information ne franchit pas le journal télévisé de 20:00 en particulier de France Télévision où il est de bon ton de continuer l’écran de boue comme dans l’émission « complément d’enquête » de la semaine dernière.

N’oublions jamais Chateaubriand qui rappelait, pour des excités comme notre brave Moscovici, qu’il faut être économe de son mépris étant donné le grand nombre de nécessiteux….

L’art d’être impopulaire?

octobre 24, 2011 on 11:27 | In Best of, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Insolite | Commentaires fermés

Nicolas Sarkozy l’a encore fait! S’il faut en croire les média, il a sèchement renvoyé dans ses buts le Premier Ministre britannique David Cameron, un homme important, et avec qui, ordinairement, il s’entend bien. Mais il l’a fait quand même, et le fait que ce soit rendu public n’arrange pas les choses, bien au contraire, pour le chef de gouvernement anglais déjà en difficulté avec certains au sein même de son propre parti.

En, fait, en y regardant bien, Nicolas Sarkozy pratique l’impopularité avec un engagement, une constance, un raffinement qui confinent à l’art. Déjà, sa première fonction élective, celle de maire de Neuilly, a été prise d’assaut sous le nez de Charles Pasqua, pas content du tout à l’époque. puis l’UMP, pris de haute lutte face aux chiraquiens excédés et hostiles, tels Dominique de Villepin ou Michèle Alliot-Marie.

Ce qui lui vaut de concourir pour la Présidentielle de 2007 sans le soutien de toute une partie de son propre parti. Heureusement pour lui, Ségolène Royal, en face, est encore plus impopulaire dans un frange encore plus importante de la gauche. C’est la finale de deux impopulaires l’un contre l’autre. Et Sarko gagne.

5 ans après et plus ça change, plus c’est la même chose. Sarko irrite, froisse, maltraite, méprise comme si son impopularité faisait ses délices ou sa méthode politique. La liste des « déçus du sarkozysme » ferait bien tout un gouvernement: Patrick Devedjian, Yves Jégo, Rachida Dati, Christine Boutin, Xavier Darcos, Rama Yade, Hervé Morin, Pierre Charon, Jean-Pierre Raffarin, etc…

Et parmi les dirigeants étrangers, la difficulté de ses relations, évidente depuis le premier jour, avec Angela Merkel, l’indispensable partenaire allemand, la comparaison trop peu flatteuse à son gré avec le grand et beau Barack Obama, les humiliations imposées à José Manuel Barroso, et ainsi de suite. Et les Africains, morigénés pour « ne pas être entrés dans la modernité. » Et maintenant David Cameron

La société civile n’y échappe pas non plus, entre les mots très durs pour le patronat, ou les syndicats qui font grève « mais plus personne ne s’en rend compte », ou les journalistes, tels Laurent Joffrin, humilié longuement en conférence de presse.

Sans compter les Français en général, peu friands de « casse toi pov’ con! ».

Et les socialistes viennent de choisir de lui opposer un homme dont la rondeur et le goût du consensus tiennent infiniment plus du populaire mais inerte Chirac que de l’acerbe mais hyperactif Sarkozy.

Car sa façon de faire sauvage a obtenu des résultats à l’opposé de sa popularité. Personne ne l’aime, mais il obtient ce qu’il veut. Que ce soit le Traité de Lisbonne, le sauvetage du système financier en 2008, ou la guerre en Libye ou encore la paix en Georgie.

Une mesure suffit à décrire cette attitude. Chirac promet à son « ami » le très volubile et beau parleur André Daguin, restaurateur, la baisse de la T.V.A. pour cafés et restaurants, au nom de la « bonne-bouffe » à la Française contre la « mal-bouffe », et contre des promesses de créations d’emplois mirobolantes. Ensuite, rien. La promesse reste vaine, la faute aux Allemands, qui bloquent, à Bruxelles, qui fait obstruction, au déficit. C’est la médiocrité en marche, sauf que là, elle est plutôt à l’arrêt pendant de longues années, au cimetière des promesses non tenues.

Et Sarko s’en mêle, et, de gré ou de force arrache les accords nécessaires à la mise en ouvre de cette mesure. Laquelle se révèle nettement plus coûteuse que productive. Les conseils pleuvent de l’annuler, ce qui est d’ailleurs intégré au programme socialiste. Tous le souhaitent, à droite comme à gauche. Un bon moyen de se rendre (un peu) populaire?

Tous, non. Car un seul résiste, tel Astérix. Au nom de la parole donnée (même pas la sienne, celle de Chirac, devenue par le miracle de la fonction, celle de l’État et de la France).

Mais ce serait un Astérix sans potion magique, ni ami Obélix, qui s’efforce d’économiser, de réformer et de redresser, non seulement sans l’aide des Français, mais contre eux comme lors de la réforme des retraites. Il n’y a là aucun intérêt personnel, et il est trop fin politique pour ne pas avoir su que cette mesure serait très impopulaire.

Un homme qui veut, seul, suivre la voie ardue de l’impopularité si c’est celle de l’effort, la France en a déjà connu un. C’est à lui que Nicolas Sarkozy a fait référence quand on lui a demandé son avis, très négatif, sur les primaires, déjà si populaires. Un homme qui a froissé tant et tant des plus grands dirigeants mondiaux, de 1940 à 1969. Un homme qui voulait la grandeur de la France, même quand il traitait les Français de « veaux ». Un homme qui a sauvé la France deux fois. Une fois de l’ennemi étranger, et une fois d’elle-même.

François Hollande ferait bien de se méfier. Car, s’il croit bon de se draper dans les attitudes et mimiques de François Mitterrand pour battre un autre Giscard, en fait, c’est un De Gaulle qu’il va affronter…

Vα πληρώστε το τιμολόγιο !

octobre 22, 2011 on 11:13 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections législatives 2007, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

En grec, cela veut dire: payer la facture! C’est ce qu’il va falloir faire, car nos politiques se seraient (enfin!) décidés à regarder la vérité en face, à savoir que la Grèce ne peut pas et ne pourra jamais rembourser sa dette abyssale. Oh, elle le pourrait, bien sûr, mais alors ce ne serait plus la Grèce, car il faudrait que les gens commencent à payer des impôts, y compris les armateurs milliardaires et la richissime église orthodoxe grecque. Il faut quand même se souvenir que la gratuité fiscale pour les armateurs est inscrite dans la Constitution, c’est dire….

En attendant, il est maintenant question de décoter la dette grecque de quelques 50%. Ce qui va avoir plusieurs conséquences. L’une, de causer des pertes chez les détenteurs de cette dette. JusMurmurandi ne versera pas de larmes sur leur sort, dans la mesure où ces détenteurs, avant tout des banques grecques et européennes, l’ont fait en pleine connaissance de cause, et ont encaissé de plantureux intérêts en contrepartie du risque. Lequel risque était connu de tous, au point qu’il ait été annoncé et dénoncé ici même avant l’éclatement de la crise.

Maintenant, il est possible que cette décote creuse un trou dans le bilan de certaines banques qui force à une recapitalisation. Tous les États européens ont indiqué qu’ils ne laisseraient pas couler leurs banques, et injecteraient, s’il n’y avait pas d’autre moyen, l’augmentation de capital requise pour leur maintenir la confiance nécessaire à leur fonctionnement. Mais il ne faut pas que cette injection de capital leur permette de recommencer à faire n’importe quoi. Comme de prendre des risques trop importants pour leur bilan, avec bénéfice et bonus pour tous si « ça passe », et coût pour les contribuables si « ça casse ». Ce qui s’est trop vu, notamment aux États-Unis, depuis 2008.

De façon claire, même si ce n’est pas dit dans les média, c’est exactement le problème que pose aussi la Grèce. Elle sera en quelque sorte renflouée par les centaines de milliards d’abandons de créances, et les autre centaines de milliards de capitaux européens. Ce qui la rendra, de nouveau, crédible sur le marché des capitaux. Comment ne pas imaginer qu’une Grèce revenue en grâce auprès d’éventuels prêteurs saura ne pas abuser de ce crédit pour satisfaire une population exaspérée par des années de rigueur extrême?

Car c’est un effet pervers de l’Euro auquel personne n’avait pensé. En y admettant des pays a priori peu sûrs, l’Europe leur a donné accès à un crédit très peu cher, ce qui leur a permis, à charge d’intérêt égale, de s’endetter beaucoup plus qu’avec leur monnaie propre (ou sale, comme on voudra). D’où la situation actuelle.

Le nœud du problème, nœud beaucoup plus important que le sort de la Grèce, car il est aussi celui des États-Unis par exemple, est de savoir comment le prêteur de dernier recours, ou de dernier ressort, s’assure d’un contrôle effectif de celui qu’il vient de sauver pour éviter que cela ne recommence.

Toute personne qui verrait dans ce dilemme le moindre rapport avec celui de la droite française qui doit à chaque passage au pouvoir payer la note des folies dispendieuses de la gauche, pour voir celle-ci tenter de revenir au pouvoir avec encore une nouvelles couche de dépenses ferait bien de se souvenir que la civilisation française trouve ses racines culturelles les plus nobles…. dans l’antiquité grecque!

De la campagne à la rase campagne…

octobre 19, 2011 on 7:01 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Poil à gratter | 2 Comments

Ça y est. JusMurmurandi l’avait prédit, et c’est arrivé. François Hollande a mangé son pain blanc, et maintenant, il va devoir manger son pain noir.

Car un changement fondamental est intervenu. Pendant quatre ans et demi, le PS a pu ne rien proposer, et tirer à boulets rouges sur Sarkozy, qui, lui, était à découvert du fait de son rôle de Président. D’où, sans surprise, et notamment en raison de la crise, une popularité massivement favorable à Hollande et défavorable au Président sortant.

Mais maintenant, c’est l’inverse. Hollande, officiellement candidat, a du sortir un programme, et en est désormais responsable. Et Sarkozy, pas candidat déclaré, peut se permettre de tirer Hollande comme un lapin en rase campagne sans se découvrir.

Et la première salve n’a pas traîné. Elle ne vient même pas de l’UMP, ou d’un autre adversaire politique du candidat socialiste. Mais de son alliée supposée, et nécessaire, Eva Joly, l’écologiste.

Qui déclare que tout accord politique entre les Verts et le PS suppose deux préalables. L’un, que les socialistes s’engagent à sortir du nucléaire. L’autre, d’instituer la proportionnelle intégrale. Deux exigences ravageuses, l’une économiquement, l’autre politiquement….

Avec des amis comme Eva Joly, Hollande n’a même pas besoin d’ennemis. Et pendant ce temps-là, Sarkozy se garde bien de se déclarer ou de dévoiler son programme.

Comme JusMurmurandi le comprend….

François Hollande

Fallait-il sauver le soldat Shalit?

octobre 18, 2011 on 11:55 | In France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Enfin, après 5 ans de captivité, il est libre, échangé contre un millier de palestiniens détenus en Israël. Il n’est pas possible de ne pas se réjouir de cette liberté. Mais est-ce pour autant une bonne chose?

D’abord les aspects positifs. En échangeant ses prisonniers « à mille contre un », Israël montre le prix très élevé qu’il attache à la vie de chacun de ses citoyens. Un contraste maximum avec un adversaire, le Hamas, qui n’hésite pas à sacrifier la vie des siens pour peu que cela puisse faire mal à Israël.

Ensuite, la fin de ce mauvais feuilleton, par lequel le Hamas montrait au monde qu’Israël, si longtemps tout-puissant dans cette région du monde, était incapable de retrouver son soldat perdu, ni de faire plier par la violence un mouvement terroriste au sein d’un population déjà martyrisée.

Maintenant les aspects négatifs. En faisant cet échange avec le Hamas, Israël contribue à le légitimer comme pouvoir dans la bande de Gaza, et à en faire un vainqueur qui obtient la libération de mille prisonniers.

Ensuite, en payant un tel prix pour Shalit, Israël ne peut qu’en encourager le Hamas, et d’autres à refaire le même coup, si payant. 5 ans a étaler aux yeux de sa propre population l’impuissance de l’ennemi, et puis un échange à de si bonnes conditions, conditions qui avaient déjà été refusées plusieurs fois avant d’être, finalement, acceptées.

Enfin, comment ne pas avoir en tête la douleur des victimes d’attentats, qui se sentent reléguées au second plan face à la nécessité de libérer des criminels?

Il est clair que cette situation est donc sans issue.

Sauf une.

La paix

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