Cynisme et opportunisme Royal
avril 5, 2009 on 5:44 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités | 2 CommentsL’opposition politique, en démocratie, a cet avantage immense qu’elle peut dire ce qu’elle veut parce que qu’elle n’a pas la charge des affaires. Ce qui lui permet de s’en donner à cœur joie sur le registre des « yaka ». Yaka distribuer, yaka sauver, yaka interdire, et j’en passe. Et c’est de bonne guerre.
Mais il y a des limites à ne pas dépasser. Notamment fopa (le négatif de yaka) donner des faux espoirs aux gens, ni utiliser de vraies détresses à des fins politiques.
Or c’est exactement ce que fait Ségolène Royal sur le dossier Heuliez. Heuliez est des plus gros employeurs (1000 emplois directs) de la région qu’elle préside, donc il est légitime qu’elle s’en soucie, car Heuliez est au bord du dépôt de bilan. Ce qui n’est pas vraiment une situation exceptionnelle pour une entreprise automobile dans le monde d’aujourd’hui, où General Motors (GM) et Chrysler ont reçu des ultimatums de 30 et 60 jours de leur bailleur de fonds, l’État américain.
Le problème de Heuliez est simple, et commun au secteur: la baisse de volume. En particulier de leur activité de fabrication de voitures en petites séries. Il leur reste une production de 20 Opel Tigra par jour, et ce pour quelques semaines avant que ce modèle disparaisse. Si ce n’est avant, car Opel est une filiale de GM, et donc un client très vulnérable même à très court terme.
Tout ceci serait un drame industriel malheureusement ordinaire en temps de crise, mais Ségolène Royal a choisi de le traiter à la mode dramatisation-show business dont elle est maintenant friande. Elle explique que le sauvetage de Heuliez est nécessaire en raison de la richesse de cette entreprise en innovation et matière grise. Elle a raison. C’est notamment Heuliez qui a inventé et produit le toit ouvrant métallique repliable qui a fait les beaux jours de la Peugeot 206 CC, et qui s’est généralisé à presque tous les constructeurs automobiles, mais pas toujours produits par Heuliez malheureusement.
Mais là où le débat industriel s’arrête pour céder le pas au crique et à la prestidigitation, c’est quand elle explique que la sauvetage de Heuliez, qui rappelons-le est à des jours ou des semaines de la grande culbute, viendra d’un véhicule électrique « révolutionnaire ».
Sans rentrer dans les détails, aucune voiture électrique n’a réussi à se vendre jusqu’ici, sauf en série minuscule. Les batteries sont lourdes, l’autonomie trop limitée, le rechargement long et peu commode. Et, le volume n’étant pas au rendez-vous, le prix est élevé. Des annonces ont été faites que des nouveaux modèles, fondés sur de nouvelles batteries vont enfin sortir de ce cercle vicieux.
Mais un véhicule qui n’est pas encore en production, comme c’est le cas chez Heuliez, ne sort pas des chaînes de montage (lire: ne donne pas de travail ni de chiffre d’affaires) sur un claquement de doigts, fussent-ils aussi féminins que ceux de la présidente de Poitou-Charentes. Il faut des années pour l’industrialisation, l’homologation, la commercialisation. Il n’y a aujourd’hui ni marché, ni réseau de vente, ni logistique de support, ni produit homologué. Et c’est ça, la solution pour une entreprise qui n’a plus que quelques semaines de trésorerie?
Alors, bien sûr, il est plus payant de se payer le Président de la République devant les caméras en arguant que c’est de sa faute, car son ami Vincent Bolloré va sortir un véhicule électrique auquel celui de Heuliez aurait fait de l’ombre, ombre qu’il faut effacer en laissant le concurrent potentiel sombrer, que de prendre le problème à bras le corps et en travaillant sur des solutions réalistes. Même si elles sont douloureuses, ce qui n’a pas forcément sa place dans l’univers fra-ter-nel et paillettes de la candidate de 2012.
Le problème avec Ségolène, c’est qu’on ne sait jamais, quand elle profère une ânerie, si elle s’en rend compte. Peut-être croit-elle effectivement à la solution qu’elle propose. Mais alors elle est d’une telle ignorance de la moindre réalité industrielle et commerciale qu’elle est plus digne de remplacer la co-animatrice de la Roue de la Fortune sur TF1 que de présider aux destinées de la France.
Ou alors, si elle n’y croit pas, ce dont JusMurmurandi, par égard à la France, à l’ENA dont elle est sortie et aux millions de Français qui ont voté pour elle, la crédite volontiers, et alors elle surfe sur la détresse et fait naître des espoirs totalement factices dans le seul but d’un passage positif à la télé. Et ramène la politique française à sa seule dimension de bac à sable (j’aide mes copains, qui sont pas les tiens, na!), qui est son niveau zéro.
On en viendrait presque à plaindre Martine Aubry, qui, elle, ne fait pas vraiment dans le genre séduction superficielle.
La malédiction afghane
avril 4, 2009 on 11:55 | In Coup de gueule, Elections présidentielles 2007, Incongruités, International | Commentaires fermésLe vieux diction qui dit que les ennemis de nos ennemis sont nos amis se traduit mal en pashto, la langue de l’ethnie principale d’Afghanistan. Rappelez vous: les Talibans étaient les ennemis des Soviétiques, lesquels étaient les ennemis des Américains. Ce qui a fait, le temps d’une guerre, que les Américains ont aidé, financé, entraîné, armé les Talibans. C’est à cette occasion notamment que la CIA a formé Osama Bin Laden. On connaît la suite.
Il semble que l’histoire adore se répéter. Hamid Karzaï est l’ennemi des Talibans, entre temps devenus nos ennemis (un certain 11 septembre, en particulier, y a beaucoup contribué). Donc il est notre ami, et nous faisons tout pour le maintenir au pouvoir après l’y avoir installé. Le problème, c’est que cet « ami », outre sa grande faiblesse, qui fait que les Talibans progressent dans leur lutte de reconquête de l’Afghanistan, n’est pas forcément fréquentable.
Il vient en effet de signer une loi qui autorise un homme à battre sa femme (si elle lui en a donné un motif, bien entendu, comme toujours, n’est-ce pas?), interdit à sa femme de refuser un rapport sexuel à son mari, et lui interdit de sortir dans la rue non accompagnée. bref, la différence entre Karzaï et les Talibans devient un peu ténue.
Dans le même temps, le Pakistan voisin a « concédé » une région à ses propres Talibans pour avoir la paix. Région qui s’appelle le Swat, à rapprocher du SWAT, ou force d’intervention d’urgence aux Etats-unis.
Évidemment les Talibans ont installé la loi coranique au Swat, au nom de laquelle une femme vient d’être sévèrement fouettée pour être sortie de chez elle accompagnée d’un homme qui n’est pas son mari. Attention, la vidéo n’est pas pour les âmes sensibles.
On voit la similitude des deux situations: l’Afghanistan comme le Pakistan « achètent leur paix » avec les Taliban. Et ceux-ci, en échange, ne font aucune concession.
Comme d’autres intégristes, d’ailleurs, dont l’Eglise catholique a annulé l’excommunication. C’est même le propre de l’intégrisme que de croire tellement fort qu’on a raison qu’il n’y a aucune raison de transiger.
Ce qui était aussi le cas de l’administration Bush. Qui, donc, se retrouvait d’égal à égal avec les Talibans, sur le plan du refus des concessions.
Et merde! JusMurmurandi a osé l’écrire! L’administration Bush aurait-elle eu, en quoi que ce soit, raison dans son approche de la guerre avec les Talibans?
Shocking!!
avril 3, 2009 on 9:21 | In Europe, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésBerlusconi au G20 de Londres qui se fait rabrouer par la Reine d’Angleterre lorsqu’il glapit le nom du Président des Etats Unis pour se faire remarquer…
Noté: zéro pointé!
avril 3, 2009 on 6:32 | In Best of, Coup de gueule, Economie, Incongruités, International, Poil à gratter | 5 CommentsEnfin, le G20 a accouché d’une résolution pertinente. Pas les 1100 milliards de dollars promis pour la relance immédiate, ni les 5000 milliards à terme, ni le quadruplement des ressources du Fonds Monétaire International, quoi que toutes ces mesures soient loin d’être négligeables. Pas les mesures de supervision des hedge funds, quoi que ceci soit certainement une étape dans la bonne direction. Pas l’exigence que tous les pays imposent une supervision des risques des acteurs économiques qui s’y trouvent, mettant ainsi fin aux paradis fiscaux incontrôlés, quoique cela aussi ne puisse que réduire les menaces contre la stabilité du système financier mondial.
Ce que JusMurmurandi a vu avec ravissement, c’est un petit paragraphe de 3 lignes et demie concernant les agences de notation. Car il ne faut pas sous-estimer leur rôle dans la crise actuelle.
C’est parce qu’il existe des agences de notation que des milliards de dollars peuvent être investis dans des actifs auxquels l’investisseur ne comprend rien. Il lui suffit de se fier à la note délivrée par l’agence.
Les autorités locales anglaises, comtés et municipalités ont confié des milliards de livres à des banques islandaises sans avoir jamais mis les pieds en Islande, lesquels milliards sont maintenant menacés de couler avec toute l’économie islandaise. Ils ne l’auraient jamais fait si les banques islandaises n’avaient pas été bien notées par les agences de notation.
Le marché des CDS, ou credit default swaps, n’aurait pas atteint le niveau faramineux de dizaine de milliers de milliards de dollars (il n’existe pas de chiffre précis et concordants sur le sujet!) si les agences n’avaient pas béni le fait que ces CDS permettaient de se débarrasser d’un risque trop important. Demandez donc à Lehman ou à AIG si ça a vraiment fonctionné comme ça…
Le marché de la titrisation n’aurait jamais permis de disperser des actifs au quatre coins du monde financier si ces actifs titrisés n’avaient pas bénéficié de bonnes notes des agences, suscitant une confiance dont les événements ont montré ce qu’elle valait.
Les crédits subprimes ne se serait jamais développé si les agences n’avaient pas noté au mieux des paquets de ces crédits simplement parce qu’ils avaient été garantis par la signature d’un assureur en tant que réhausseur de crédit. A preuve qu’il ne reste plus un seul réhausseur de crédit important aux États-unis qui n’ait été sauvé par l’État, à commencer par les gigantesques -et indispensables- Fanny Mae et Freddie Mac.
Bref, les agences qui ont régné sur un monde où leurs notes faisaient la pluie et le beau temps, ces agences ont mérité un zéro pointé. Un peu comme si les restaurants notés « trois étoiles » par le guide Michelin ou « 19/20″ par le Gault et Millau avaient servi de la viande tellement avariée que des centaines de clients se soient retrouvés aux urgences, en réanimation et en unité de soins intensifs.
Et pourtant, quel pouvoir a été le leur! Tous les PDG devaient servilement suivre la politique préconisée par tel ou tel analyste pour espérer continuer à bénéficier d’une bonne note. Ce sont les agences qui ont imposé les normes de bénéfice, voire carrément les plans de restructuration. Et oser différer, se cabrer, c’était se faire sabrer, et voir sa note dégradée, comme un officier dégradé devant le front des troupes. L’humiliation et le rétrogradation totales, signe évident pour un Conseil d’administration de l’échec du PDG. Qui devait donc aller à Canossa et ramper aux pieds de l’analyste tout-puissant.
Le plus hallucinant de tout le montage, c’est que c’étaient les entreprises qui devaient payer les agences qui les notaient. Imaginez que ce soient les parents d’élèves qui payent directement le professeur de leurs enfants… On appelle cela poliment un conflit d’intérêt. JusMurmurandi, à qui ces agences n’inspirent pas forcément une grande charité chrétienne, rappelle simplement qu’Enron a bénéficié de la meilleure note possible jusqu’à peine quelques semaines avant sa retentissante faillite. Note sans aucun rapport, on s’en doute avec le fait qu’Enron avait rapporté gros aux agences qui le notaient si bien…
Il est donc essentiel que le G20 impose enfin un code de transparence et de régulation à ces agences.
Et qu’elles commencent non seulement à noter des comptes, mais aussi à en rendre. JusMurmurandi attend avec impatience de voir ces entreprises jusqu’ici si arrogantes, les Standard & Poors, Moody et autres Fitch devoir se justifier.
Cela ressemblera à certains enseignants-chercheurs qui veulent bien noter les travaux de leurs étudiants, mais absolument pas qu’ils soient eux-mêmes notés.
Ah, non! Voilà que JusMurmurandi fait maintenant du mauvais esprit. Cela n’a rien à voir, bien sûr…
Bras de fer, ou …..??
mars 30, 2009 on 9:10 | In Best of, C'est ça, Paris?, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2007, Europe, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésBras de fer ou chantage – définition
Didier Le Reste, tête de pont de la CGT déclare dans les Echos du jour « le rapport de force ne vaut que s’il est mis au service de la négociation ».
Question : y a t il encore négociation quand il y a rapport de force ????
Deuxio : à votre avis, qui va trinquer avec la CGT en syndicat majoritaire à la SNCF ?
Réponse : Syndicat 1 – citoyens voyageurs 0.
Bras de fer ou gaspillage – définition
Mettez un groupe de pays ayant besoin d’un avion militaire, ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre
En face, mettez un groupe d’industriels, avec d’un côté un fabricant de cellule et de l’autre un groupe pour créer un nouveau moteur.
Agiter, puis essayer de laisser reposer.
Le résultat est un avion militaire qui tout en n’ayant jamais décollé, risque même de s’écraser !
Pour le plus grand bonheur des fabricants américains et russes.
A tous les hommes politiques européens, et français en particulier, qui donnent des leçons aux patrons, en voici une qui va, encore une fois, nous coûter cher – même si le programme A 400M décolle un jour.
Bras de fer ou piège à cons – définition
Encore deux navires capturés au large de la Somalie en 24 heures en fin de semaine dernière.
Un navire grec de 9.000 tonnes avec 19 membres d’équipage et un bateau norvégien de 23.000 tonnes avec 27 personnes.
Plus on paye les rançons, plus on équipe les pirates.
Plus on équipe les pirates, plus ils saisissent nos navires.
Plus ils saisissent de navires, plus on paye les rançons.
Plus on paye les rançons etc. etc. etc.
Rançon, piège à cons.
Bras de fer – ou prisonnier
Une à une, chaque grande ville, région etc. « est acculée à la rigueur budgétaire » nous livrent encore les Echos ce jour.
Après Paris et ses 9%, voici Marseille avec 4.9%.
« Les impôts sont notre seule variable d’ajustement » déclare ainsi l’adjoint aux finances de la ville phocéenne.
« Nous devons tout faire pour poursuivre l’élan engagé depuis 1995 à Marseille ».
A le lire JusMurmurandi pense plutôt que les finances de la ville vont dans le mur et qu’au lieu de prendre des décisions courageuses en réduisant le train de vie de la ville d’autant que les recettes baissent, on préfère tondre le contribuable.
A cette classe politique qui conspue tant les chefs d’entreprise, rappelons que ces derniers lorsqu’ils sont mandataires sociaux sont révocables « ad nutum ». Cela veut dire virables dans l’instant.
Comme Christian Streiff, Président de PSA remplacé ce week end par le conseil d’administration.
A quand des politiques soumis au même régime ?
Quant aux socialistes qui réclament à cor et à cri plus de décentralisation, on vous aura prévenu, Cher Lecteur.
Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil…
Sauf chez JusMurmurandi !
On n’a rien demandé à personne. « On » a juste demandé aux futurs subventionnés s’ils voulaient bien l’être.
Résultat : avec 61% de votes exprimés, les Mahorais vont nous coûter « 200 millions d’Euro par an pour atteindre l’intégration complète…. d’ici 20 à 25 ans. » Dixit Yves Jego, le Secrétaire d’Etat à l’Outre mer. Et on entend les Comoriens, jusqu’en Métropole qui disent « Et nous, et nous, et nous !!! ».
Heureusement Jégo déclare aussi « Mayotte peut servir de modèle, y compris pour la métropole ».
Ouf, JusMurmurandi est rassuré…
Ah bon ?? Pas vous ???
Le profit qui tue! Vive les Yaka!
mars 30, 2009 on 9:16 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, International | Commentaires fermésLa Maison Blanche a, comme condition à la poursuite du renflouement du géant malade de l’automobile américaine, demandé la tête du patron de General Motors, Rick Waggoner, qui vient donc de démissionner. Le motif: il n’a pas fait assez pour restructurer l’entreprise, raison pour laquelle elle se retrouve en si piètre posture.
On peut comprendre que l’équipe Obama ne fasse pas confiance au patron qui, depuis 8 ans, dirige ce symbole déchu de la toute-puissance américaine, qui a reçu 17 milliards de dollars et en réclame encore autant, et ce en quelques mois.
On doit aussi s’attendre à ce que son successeur soit un négociateur musclé qui conditionne, en accord avec l’Administration américaine, la survie de GM à l’obtention de réelles concessions de toutes les parties prenantes: fournisseurs, employés, banques, syndicats, retraités. Il est aussi possible que la Maison Blanche rejette le nouveau plan comme elle vient de le faire avec celui-ci indiquant qu’il n’est pas une voie de retour au profit crédible, notamment sur le volet des restructurations.
Il est facile d’en tirer la conclusion que c’est la faute de Waggoner de ne pas l’avoir fait, ou alors trop peu, et trop tard. Le problème, c’est que ce n’est pas vrai. Parce que des mesures de restructuration, cela coûte cher. Abandonner une marque, et GM en a trop pour son volume actuel, cela veut dire couper le cordon avec des milliers de concessionnaires qui ont un contrat. Fermer une usine, et GM en a trop pour son volume actuel, cela veut dire des indemnités de licenciement considérables dans ce temple du syndicalisme américain. Dessiner une gamme de voitures plus petites et sobres tant que la demande porte sur des gros 4×4 et utilitaires beaucoup plus rentables, c’eût été une forme de démence.
D’ailleurs, tout patron qui eût prédit la vitesse sans précédent avec laquelle le pétrole a vu son prix grimper vers le sommet vertigineux de 147$ le baril eût aussi été jugé dément. Comme tout patron qui eût prédit la violence extrême de la crise financière aussi. Penser que ce soit possible est une chose, risquer l’avenir de l’entreprise et sacrifier le profit de l’entreprise au nom d’une prévision d’un changement dramatique encore à venir, en est une autre.
Ce qu’a fait Waggoner, c’est avant tout de maximiser le profit, comme l’exigeaient ses actionnaires. Ce faisant, il a minimisé les dépenses de restructuration et de transition vers un avenir incertain. Ne l’eût-il pas fait, qu’il eût été certainement viré.
Par extension, imaginons la situation d’un PDG de banque à qui ses troupes proposent de se lancer dans le nouveau métier des « Credit Default Swaps ». Ne pas le faire, c’est voir cette opportunité de business lui filer sous le nez, et les clients et cadres performants s’orienter vers des concurrents plus « modernes ». Alors, même s’il a des doute sur ces produits qu’il ne comprend pas bien, le PDG y va, pour faire comme les autres, pour tenir le rythme, pour ne pas être ringardisé d’abord, puis, moins rentable que ses concurrents, viré ensuite.
Et ensuite, quand le marché des CDS ressemble à un étal de boucher avec les tripes des banques étalées à l’air libre, tous ont beau jeu de crier haro sur le banquier inconséquent qui a pris des risques mal maîtrisés.
En « oubliant » que tous exigeaient un profit maximum, et aujourd’hui, qu’il ait aussi pris des mesures qui auraient sabré le profit de GM ou l’auraient contenu dans une banque.
Vraiment, oui vraiment, le rôle de Yaka!, que ce soit de la presse ou de la politique, est aussi confortable qu’il est intellectuellement malhonnête.
Ceci, soit dit en passant n’est pas une défense de Rick Waggoner. Lui aussi faisait partie du système qui l’éjecte aujourd’hui. Si cela ne lui convient pas aujourd’hui, il n’avait pas à en profiter hier, mais à aller voir ailleurs. Et GM a vraiment fait plus d’erreurs que beaucoup, beaucoup d’autres. Ça y est, voici que JusMurmurandi aussi se met à jouer les Yaka!
Familles, je vous hais…
mars 28, 2009 on 5:42 | In Europe, France, Incongruités, Insolite | Commentaires fermésOu peut-être eût-il fallu écrire: « filles, je vous hais » quand on voit deux incidents père-fille qui animent la vie politique française.
D’une part, Jean-Marie Le Pen a du moyennement apprécier de voir sa file contredire, ce qui n’est jamais un détail. C’est sur la question du « détail » justement. Le président du Front National ayant réitéré son affirmation suivant laquelle les chambres à gaz etc…., sa fille a dit que, selon elle, justement, elles n’étaient pas un détail….
D’autre part, Jacques Delors, alors que sa fille Martine Aubry peine pour trouver et soutenir un candidat commun aux socialistes européens pour le prochain parlement de Strasbourg, déclare qu’à son avis, Alain Juppé ou François Fillon seraient très bien….
La différence entre le Front National et le PS? Chez les Le Pen, c’est la fille qui contredit le père, chez les Delors, c’est le père qui contredit la fille….
En attendant, Nicolas Sarkozy peut dormir tranquille. Même si sa descendance se pique de politique, ce qui est déjà le cas, il n’a pas de fille!
Piège à Colonna
mars 28, 2009 on 2:07 | In France, Incongruités, Insolite | Commentaires fermésLe procès en appel d’Yvan Colonna est terminé, et la condamnation est tombée. Comme au premier procès, il a été jugé coupable du meurtre du préfet Erignac.
Évidemment, JusMurmurandi n’a pas d’information particulière, secrète, déterminante, sur cet assassinat, ni sur les procès qui s’en sont suivis. Mais les stratégies qui se sont déployées sont très intéressantes.
Au premier procès, Colonna et ses avocats tentent sa chance (je sais, on devrait dire « tentent leur chance », mais en fait, seul Colonna pâtit d’un échec), et se battent sur le fond, et perdent. Au second procès, ils optent pour discréditer l’enquête, l’accusation, les témoins, bref, pour gripper la machine judiciaire. Parlant de témoins justement, une étrange épidémie les frappe, qui les « empêche » de venir témoigner, quand elle ne leur fait pas perdre la mémoire.
Le problème, c’est la géométrie de cette affaire. L’accusation repose sur les témoignages des complices de Colonna et de leurs compagnes, qui l’ont dénoncé comme le tireur. Ce qui est déjà un fait pour le moins rare en Corse, où dénoncer est considéré, comme chez les truands, et a fortiori chez les truands corses, comme contraire à l’honneur.
Et on peut se demander pourquoi cette dénonciation, si Colonna n’est pas coupable. La pression de la police pendant les gardes à vue? Si cela suffisait pour faire craquer les indépendantistes, cela se saurait, or c’est l’inverse qui est vrai.
Il y a 3 possibilités. Soit Colonna est coupable, et justice est rendue. Soit il est innocent, et la police l’a chargé en forçant les aveux des complices pour trouver à toute force un coupable. Mais alors, pourquoi ces complices, tous amis et camarades de Colonna, l’ont ils laissé jeter dans les geôles de l’Etat même après avoir écopé du maximum? Soit il est innocent, et les complices l’ont dénoncé pour protéger le ou les vrais coupables.
De toute façon, d’honneur dans cette affaire, il n’y a pas trace. C’est une histoire d’hommes perdus dans un combat où ils voient la violence comme seule issue à des revendications minoritaires et dont les chefs sont bien souvent les bénéficiaires sonnants et trébuchants, rendant la différence entre combat pour l’indépendance et grand banditisme indistincte.
Mais revenons à Yvan Colonna. Au cours du procès, tout au moins de la partie à laquelle il a daigné assister, il a demandé désespérément à un de ses complices de l’innocenter pour qu’il sauve sa vie. C’est là qu’est la vérité de ce procès. Colonna a été dénoncé, largué, balancé par les siens. Lui, qui, peut-être, se croyait un idéal et des solidarités indéfectibles, se retrouve relégué au rôle de dégât collatéral.
Que ce soit pour protéger les leurs, ou un autre, ou d’autres, soit Colonna est coupable, soit il ne l’est pas, mais c’est alors toute la bande de terroristes-indépendantistes autour de lui qui est coupable de l’avoir condamné à perpétuité. La police ne jouant que le rôle qui est traditionnellement le sien, de diviser pour confondre.
En quelque sorte, Colonna est coupable de toute façon. Soit du meurtre. Soit, s’il ne l’est pas, de s’être associé à de parfaites ordures qui lui ont fait porter le chapeau d’un autre. Et c’est peut-être ce qui expliquerait que Colonna se soit retiré d’un procès qu’il savait joué d’avance. Non pas à cause de manipulations policières, qui ne portent, si elles existent, pas habituellement de tels fruits, et qui font partie du jeu, mais du comportement de ses ex-associés es-indépendance, qui ne lui ont laissé aucune chance alors qu’il les pensait ses indéfectibles alliés.
Tout au plus, au fond de sa cellule, Yvan Colonna aura-t-il la satisfaction de pouvoir se prétendre victime d’une justice aux ordres, d’une conspiration d’État, d’un déni de justice égal à celui du capitaine Dreyfus, d’une exécution judiciaire en règle qui fait de lui une nouvelle Jeanne d’Arc.
Décidément, l’époque des bandits d’honneur est bien loin. Pour la partie honneur en tout cas. On passe dans l’Histoire comme on peut…
Brèves
mars 28, 2009 on 11:38 | In Best of, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésPour le meilleur et pour le pire
Le Japon est un pays bien connu pour ses produits inventifs; dernier en date un caleçon, actuellement testé sur la station spatiale internationale par un spationaute japonais.
Ce produit permet de neutraliser les bactéries et autres sources d’odeurs et de démangeaisons de manière a être porté pendant une semaine sans discontinuer.
Koichi Wakata, actuellement à bord de la station, est en train de le tester.
On n’a pas encore recueilli ses impressions.
Plus important encore celles des personnes qui sont actuellement en mission avec lui…
Slip longue durée, la nouvelle arme anti crise ???

Koichi Wakata
Haro sur le baudet
Enfin l’union nationale en France.
Dominique Strauss Kahn, interrogé par Arlette Chabot cette semaine répondait pudiquement que l’union nationale était une notion variable d’un pays à l’autre, pour « excuser » le fait qu’en France aucune personne de l’opposition n’avait voté le plan gouvernemental de sauvegarde de l’économie.
Heureusement un « patron voyou » est projeté sous les feux de la rampe.
Toute la classe politique se jette dessus, telle la misère sur le monde, mode banderilleros.
Comme si un chef d’entreprise, si tant est qu’il soit critiquable, en l’occurrence Thierry Morin et ses indemnités de départ, devait représenter l’étalon.
Comme si parce que cette classe politique, si prompte à critiquer les autres, et en particulier les créateurs d’une richesse qu’elle dilapide avec vitesse et diligence, était un modèle du genre.
Car Dieu merci les entreprises françaises ne sont pas gérées comme l’est l’Etat. Sinon les Allemands, Japonais et autres grands concurrents de la France auraient, et depuis longtemps, un concurrent de moins.
Heureusement, comme d’habitude en France, on va légiférer. Car un seul exemple suffit à remettre les scribouillards législateurs au travail, pour peu que cela aille dans le sens de ce que la classe politique imagine être la vox populi.
Entre temps, réjouissons nous que le bon peuple ne juge pas la classe politique à l’aune d’un seul homme.
Par exemple à l’aune de celui qui a une relation extra maritale tout en occupant des fonctions de banquier mondial où il « jouit »… d’une exposition planétaire.
Ou encore tel autre qui, tout en étant « ancien » trotskiste et proche d’une ex candidate à la présidence de la République, est soupçonné d’avoir détourné de l’argent pour avoir… un train de vie de nabab.
Imaginez que l’on légifère sur le train de vie ou la vie sexuelle des hommes et femmes de la classe politique parce qu’un seul d’entre eux est pris la main dans le sac ???
De l’efficacité du préservatif
Monseigneur André Fort, évêque d’Orléans, a déclaré que le préservatif n’était pas efficace pour empêcher la transmission du virus du sida.
Sans s’aventurer sur les terrains moral, médical ou scientifique, JusMurmurandi affirme que les déclarations de ce genre sont en revanche très efficaces pour…. réduire la crédibilité et l’audience de l’église catholique….
Balayer devant sa porte.
Mirek Topolanek, Premier Ministre tchèque et Président en exercice de l’Union Européenne a déclaré que le budget américain et les sommes faramineuses engagées pour relancer l’économie américaine est « la route vers l’Enfer ».
JusMurmurandi rappelle tout d’abord que, souvent, la route vers l’Enfer est pavée de bonnes intentions.
Deuxio que tandis qu’il faisait ces déclarations au goût douteux, le Parlement tchèque mettait provisoirement fin à son mandat de Premier Ministre au travers d’un vote de défiance…..
Enfin, JusMurmurandi imagine que pendant ce temps là on expliquait à Barack H. Obama où se trouve la République tchèque sur la mappemonde….

Mirek Topolanek
Brèves histoires indécentes (II)
mars 25, 2009 on 6:38 | In Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermés4 gérants de hedge funds (fonds spéculatifs) ont été payés plus d’un milliard de dollars en 2008. Parmi eux, le deuxième, John Paulson, est déjà connu des lecteurs de JusMurmurandi, qui avait relevé les 3 milliards qu’il avait touché en 2007 en pariant massivement sur l’effondrement des crédits immobiliers américains « subprime ». En 2008, Paulson arrive 2e, avec 2 milliards de revenus personnels, ce qui implique que le fonds éponyme qu’il gère a gagné 8 milliards.
Ordinairement, JusMurmurandi n’est pas bégueule avec le profit et les riches. Mais là, il semble quand même qu’il y ait un problème. Ces gens-là ont gagné à titre personnel plus que le PIB de certains pays. Penser que le premier d’entre eux a gagné 1000 fois plus que le montant attribué à Thierry Morin (voir l’article suivant), et qui fait scandale.
Ne serait-il pas temps que l’administration Obama remonte le taux d’imposition sur les ultra-super riches, au contraire de ce qu’avait fait George W. Bush? Le moins qu’on puisse dire est que le budget américain pourrait trouver à utiliser ces ressources supplémentaires.
Ségolène Royal a déclaré que les problèmes d’Heuliez, entreprise qui est le plus gros employeur des Deux-Sèvres, département qui se situe dans la région qu’elle préside, sont dus au fait que cette société, si elle survivait à ses difficultés, produirait des voitures électriques concurrents de celle que va lancer Vincent Bolloré, un ami du Président Sarkozy. Et que, donc, cette amitié a empêché de salvatrices interventions au secours d’Heuliez. Qu’un politicien ait besoin de se montrer devant les caméras, soit. Qu’il ou elle ait besoin d’attribuer à ses adversaires tout ce qui arrive de négatif, soit encore. Mais en arriver là, c’est vraiment le degré zéro de la politique. Visiblement, le fait qu’aucune production de voitures électriques n’ait été un succès, hormis celle des karts de golf, est un détail dont ne s’embarrasse pas Mme Royal. Pas plus que le fait que les projets actuels de voitures électriques remontent à l’époque du pétrole cher, et que l’effondrement de son prix entraîne des difficultés de compétitivité supplémentaires pour les véhicules électriques. Bientôt elle dira aussi que, si une entreprise textile a des difficultés, c’est parce qu’elle fait concurrence à des amis de Carla Bruni. Le degré zéro, je vous dis.
Le Pen récidive, et c’est une bonne nouvelle pour les Français. D’abord parce que le vieux pachyderme se montre sous ses vraies couleurs, celles d’un bateleur prêt à faire et dire n’importe quoi pour retrouver les feux de la rampe. Et comme son idéologie politique n’intéresse plus les media, conscients de sa baisse électorale, il recourt aux vieilles recettes pour attirer l’attention, et redit que l’Holocauste est un « détail » de l’Histoire. Le résultat est garanti, de même que la visibilité politique qu’il en tirera très brièvement. L’autre raison pour laquelle c’est une bonne nouvelle est que, la dernière fois qu’il a fait cette déclaration, il a été condamné à 200.000 euros d’amende. Des finances publiques exsangues et les Français lui sont reconnaissants de se mettre ainsi en situation d’une nouvelle et importante contribution par voie d’amende.
Mme Aubry regrette le Président Chirac, qui, lui au moins, connaissait la France, et avec qui, finalement, elle a eu de bons moments entre 1997 et 2002. Elle oublie de dire qu’elle et ses amis socialistes ont été portés au pouvoir par une dissolution suicidaire de Chirac conseillée par Villepin et exécutée par Juppé. C’est quand même mieux que d’être dans l’opposition face à un Président actif et créatif, et à la tête d’un PS aussi suicidaire que la dissolution de Chirac. On peut penser que Balladur préférait aussi être Premier Ministre de Mitterrand de 1993 à 1995 que ce qu’il est aujourd’hui. Car Mitterrand aussi connaissait la France, et, avec lui, il y a sûrement eu aussi de bons moments.
L’Afrique du Sud de Nelson Mandela a refusé un visa au Dalaï Lama, nécessaire pour participer à une conférence des Prix Nobel, en préalable à la Coupe du Monde de football de 2010. Ce refus est à relier à l’influence de la Chine, partenaire commercial important de l’Afrique du Sud. Et au traitement qu’elle inflige à la France, accusée d’avoir prêté une oreille trop compatissante aux plaintes tibétaines. Résultat: tant de Prix Nobel se sont désistés de cette conférence sous influence qu’elle a été purement et simplement annulée. Voilà qui augure on ne peut mieux de la Coupe du Monde dans ce pays qui détient déjà le record du monde des taux de meurtres et de viols, qui a un taux phénoménal de SIDA, dû entre autres au fait que l’ancien Président M’Beki préconisait un traitement ancestral à base de plantes plutôt que les préservatifs, et dont le programme de construction de stades est très en retard. Visiblement, cette Afrique du Sud n’est plus blanche, et c’est très bien. Mais elle n’est plus non plus celle de Nelon Mandela, et c’est très regrettable. Espérons qu’elle ne devienne pas un nouveau Zimbabwe….
Boucs émissaires: le temps des charognards et du populisme
mars 25, 2009 on 6:56 | In Best of, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités | 2 CommentsThierry Morin n’a pas de chance: un désaccord stratégique avec ses actionnaires le force à quitter le poste de PDG de Valeo. Compte tenu qu’il y a passé 20 ans, ce n’est pas le renvoi d’un simple mercenaire qui saute de poste en poste, mais l’éjection d’un grognard de l’époque légendaire de Noël Goutard, qui fit de Valéo ce qu’il est aujourd’hui.
Lequel Thierry Morin s’en va, et, comme son contrat le stipule, part avec deux ans de salaire, soit quelques 3 millions d’euros. Soit dit en passant, 1,5 millions d’euros par an, d’ailleurs ramenés récemment à 1,1 millions ce n’est pas le record du CAC 40, loin s’en faut.
Oui, mais maintenant, c’est la crise, et ce qui n’aurait pas valu plus de deux lignes de feuilles de chou pour obsédés de la finance fait aujourd’hui les gros titres de la presse nationale. Car Valeo est un équipementier automobile, et, à ce titre, en difficulté. 5000 suppressions de postes sont programmées, et le contraste avec les millions de Valeo fait désordre.
A partir de là, c’est la curée contre Morin. Nicolas Sarkozy, Laurence Parisot, Luc Chatel, les syndicats, la gauche, tous s’y mettent. Et, en passant, mélangent gaiement bonus et parachutes dorés, Bilger, l’ex-patron d’Alstom, Morin et les dirigeants de la Société Générale.
JusMurmurandi, une fois de plus écoeuré par la lâcheté et la veulerie de ces donneurs de leçons de morale qui ne sont que des leçons de démagogie, voudrait rappeler quelques faits.
- Thierry Morin ne touchera qu’une petite fraction des quelques dizaines de millions d’euros avec lesquels Daniel Bernard a quitté Carrefour, ou des stock options de Jaffré chez Elf. Pourtant il a fait toute sa carrière chez Valeo, alors qu’eux étaient des mercenaires de passage pour quelques années.
- Autant Pierre Bilger peut être tenu pour responsable des difficultés gravissimes d’Alstom, ce n’est pas Thierry Morin qui a inventé la crise automobile
- alors que le plan de stock-options de la Générale a été concocté en pleine tourmente, et donc en connaissance de cause, et que de multiples parachutés dorés sont négociés en dernière minute, Morin demande simplement l’application d’un contrat qui a été rédigé il y a des années
Ceci ne veut pas dire que JusMurmurandi soit insensible à la dissonance entre millions et suppressions de poste. Mais il faut raison garder.
Savez-vous combien touchera un salarié de Valeo licencié économique après 20 ans de maison? Si on tient compte de son préavis, de ses indemnités et de son chômage, auquel Morin n’a pas droit? Plus que Morin, si l’on mesure en années de salaire
Imaginez-vous ce que l’inspection du travail fait à une entreprise qui, au moment d’un licenciement, ne veut pas appliquer une clause de contrat de travail favorable à un employé? Elle la crucifie (le mot n’est pas trop fort). Sans compter le traitement médiatique réservé à l’entreprise par les syndicats devant les micros et caméras complaisantes. C’est pourtant ce qu’on demande à Valeo de faire dans le cas de Morin
JusMurmurandi est effaré de voir à quel vitesse le sentiment anti-patron et anti-riches progresse en France depuis l’arrivée de cette crise. Il est d’ailleurs stupéfiant de voir que la droite s’y adonne avec les mêmes délices que la gauche alors même que c’est contraire à son programme. Le pouvoir met donc en place un bouclier fiscal à 50% et courtise les riches pour qu’ils ne partent pas de France ou y reviennent, non sans succès d’ailleurs. Et, en même temps, ils les laissent se faire dévorer par la vindicte populaire dès qu’ils touchent de l’argent, même prévu à un contrat, même quand ils n’ont pas failli, même quand c’est le salaire d’une vie.
Nous avons souvent critiqué dans les termes les plus nets l’indécence qu’il y a à se servir une forte rémunération en cas d’échec. Mais une politique dominée par un ressentiment populaire attisé par la peur de la crise, lequel balaye le droit, l’équité, la morale et la raison, une telle politique à un nom: c’est le populisme. il y en a des exemples historiques, tel Peron en Argentine, ou contemporains, tel Chavez au Venezuela.
Sur le fond, JusMurmurandi ne dit pas que le populisme soit une voie interdite. Simplement qu’elle n’a jamais réussi, ce qui devrait nous rendre prudents avant d’emprunter ce chemin si tentant par la facilité qu’il offre. Et, accessoirement, qu’il n’y aura jamais de France riche sans Français riches.
PS: ceci n’est pas un plaidoyer pour Thierry Morin individuellement. Un dirigeant est un mandataire social qui connaît les conditions d’exercice de sa fonction, et les risques qu’il y a à mécontenter ses actionnaires.
Accessoirement, il est ironique de voir Morin vilipendé par toute la gauche alors qu’il est un homme d’entreprise, et que l’actionnaire qui a mené la rébellion contre lui est un fonds d’investissement américain focalisé uniquement sur le cours de l’action. Il est évident que son successeur sera recruté pour donner satisfaction à ses actionnaires. JusMurmurandi n’est pas sûr que le coût pour l’entreprise et ses collaborateurs ne fasse pas bientôt regretter Morin par ceux-là mêmes qui aujourd’hui font la une à bon compte en le dévorant à belles dents.
Ce serait presque drôle…
mars 24, 2009 on 11:53 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, International | Commentaires fermésEnfin, Timothy Geithner, tout récent Secrétaire américain au Trésor, a fait connaître les grandes lignes de son plan pour dégager les banques de son pays de leurs actifs pourris, essentiellement immobiliers.
C’est un peu compliqué, mais vaut le coup de s’y intéresser, compte tenu des enjeux. On parle de 500 à 1000 milliards de dollars, ce qui n’est pas rien. Une approximation de 500 milliards, ce n’est pas rien non plus.
Soit, donc, un actif bancaire de 100$, par exemple, au hasard, un crédit immobilier « subprime ». Il s’agit de le vendre, car il est « douteux ». D’abord il faut le faire évaluer, ce qui sera confié, et c’est une nouveauté, au secteur privé, et mettons qu’il ne vaille « que » 84$. L’idée de Tim Geithner est de trouver des investisseurs privés pour l’acheter, de part à deux avec l’Etat américain, pour mettons, 12$ de cash (6 chacun) et 72$ d’emprunts accordés par l’Oncle Sam.
Donc la banque touche 84 dollars de cash. Comme il est à espérer qu’elle a déjà déprécié cet actif par rapport à ses 100$ initiaux, cela devrait se faire sans perte pour elle. Au contraire, elle va avoir 84$ de cash « libres » qu’elle pourra de nouveau prêter, ce qui contribuera à ranimer l’économie américaine qui a ses vapeurs. Les deux investisseurs vont maintenant espérer que leurs 84$ d’actifs vont repartir à la hausse, portés par la revitalisation de l’économie, ce qui générerait un profit consiérable par rapport à une mise de seulement 12$. Ainsi, si l’immobilier « pourri » remonte de 10%, cela fera 8,4$de plus-value, soit un gain de plus de 60% pour chacun des investisseurs. Si, en revanche, le marché baisse (ou, plus exactement, continue de baisser), ils peuvent rapidement perdre tout l’argent investi.
Cette approche a pour avantage majeur de ne pas laisser les banques américaines enchaînées au boulet de leurs crédits pourris comme l’ont été les banques japonaises des années 80-90, ce qui a contribué de manière déterminanate à 20 ans de stagnation économique.
Et hop! comme eût dit Achille Talon. C’est réglé!
Un petit détail frappe JusMurmurandi. Qui seront les investisseurs privés qui vont ainsi décharger les banques en prenant un fort risque, de gains comme de perte? Probablement des hedge funds, qui sont créés très exactement pour ce genre de situations. Comment? Des hedge funds jouant à fond l’effet de levier? Mais n’est-ce pas l’une des causes principales de la crise actuelle?
Non, l’une des causes principales de la crise actuelle, c’est l’endettement excessif des acteurs économiques, avec trop peu de ressources (pour les particuliers) et de fonds propres (pour les banques) pour faire face à un ralentissement qui fait partie de tous les cycles économiques. Mais, pour financer ce plan de « nettoyage » des bilans bancaires, l’État américain ne s’endettera-t-il pas trop par rapport à ses ressources? Avec un déficit fédéral prévu à 1800 milliards, c’est-à-dire 13% du PIB, excessif n’a tout simplement plus de sens. Surtout quand on en est à 500 milliards de plus ou de moins, comme aujourd’hui avec le plan Geithner.
Accessoirement, il est amusant de voir Martine Aubry, Benoît Hamon et compagnie prendre argument des sommes gigantesques dépensées par l’équipe Obama (en paroles tout au moins jusqu’ici) pour montrer que Sarkozy ne fait rien contre la crise. Ce sont les mêmes qui ont vilipendé pendant toute leur vie le modèle américain, et qui subitement, le prennent en exemple, alors même que la situation des deux pays n’est pas comparable.
En attendant, il est consternant de voir les pouvoirs publics de tous bords faire exactement ce qu’ils reprochent aux banques et aux particuliers d’avoir fait, puis encourager les hedge funds de prendre de fortes positions avec fort risque, tandis que les Banques Centrales créent force liquidité. (fForce liquidité, vu les montants en cause, le mot est faible…). bref, pour sortir de l’éclatement d’une bulle, on créé les conditions d’une nouvelle bulle, encore plus grosse. Exactement ce qu’on reproche aujourd’hui à Alan Greenspan, autrefois adulé comme Chairman de la Réserve Fédérale américaine, d’avoir fait.
Ce serait presque drôle, si ce n’était aussi terrifiant…
Minc et les patrons
mars 23, 2009 on 4:20 | In Economie, Europe, France, Incongruités, Insolite | 1 CommentCe matin, dans le Figaro, un texte pour le moins curieux. Alain Minc, fleuron de l’intelligentsia parisienne, conseiller de tous les puissants, écrit à « ses amis » les patrons. En substance il leur dit que leur conduite, dans la circonstance actuelle, est de l’inconduite. Et il leur fait, avec force exemples d’excessive rapacité en France et, a contrario, de discrétion et de modération à l’étranger, un brin de conduite.
Il leur rappelle dans les termes les plus nets les errements de 1788, aussi bien que les dégâts qu’entrainerait une législation rigide et restrictive sur le sujet de leurs rémunérations.
Que cherche Alain Minc? Quand on connaît la complexité du personnage, on peut se poser la question. Imagine-t-il obtenir plus de résultats dans une lettre ouverte que par de nombreux entretiens avec tous ceux dont la porte lui, de toute façon, ouverte?
Ne voit-il pas que cette lettre, émanant d’un concentré de haute priviliégiature énarcho-parienne est un argument direct dans les mains de la gauche, Besancenot et Hamon en tête, qui soufflent sans vergogne sur les braises de la lutte des classes la plus dure en faisant semblant d’ignorer que Marx est bel et bien mort et enterré?
Veut-il dissocier son sort personnel de celui d’une caste qu’il juge d’ores et déjà perdue pour l’Histoire? Il en est beaucoup trop fin connaisseur pour ignorer que le duc d’Orléans, rebaptisé Philippe-Egalité, qui vota la mort sans appel du roi son cousin, fut lui-même guillotiné peu après.
Il ne faudrait pas oublier que Minc, même s’il a des revenus de ses nombreux livres, est avant tout un conseiller grassement payé par le haut patronat. Et que donc, déplaire est, dans cette fonction, pire qu’une faute professionnelle, une faute de goût. Laquelle peut fermer à tout un chacun -même à lui, Minc, petit Prince du Conseil, et, par ailleurs aussi Conseil du Prince puisque proche de Sarkozy- les chéquiers qui le nourrissent.
Mais Minc est plus subtil que toutes ces interprétations simples, et trop conscient de son intérêt pour se torpiller dans le but de briller, l’espace d’un instant, de cette nouvelle preuve de son ouverture aux Lumières de notre temps.
Alors JusMurmurandi propose quatre réponses à sa propre question.
La lettre ouverte de Minc serait en fait le message de patrons « raisonnables » effarés des excès de leurs collègues, excès pour lesquelles ils craignent d’être tous damnés, voire carrément condamnés. Et Minc serait le héraut de ces éclairés d’un nouveau genre, qui ne savent visiblement pas se faire entendre du MEDEF, dont la présidente est le seule personne citée explicitement de toute la lettre.
Deuxième possibilité, Minc vise en fait à ringardiser et déstabiliser Laurence Parisot pour mieux la remplacer. En montrant aux patrons le risque qu’il y a à la suivre, et que lui-même ferait autrement mieux dans ces temps si difficiles pour tous. Il éteindrait l’incendie après avoir avoir contribué à en aviver la flamme, et à diriger Laurence Parisot vers la place du Marché de Rouen.
Troisième possibilité: Minc serait en fait le porte-voix à peine déguisé de son ami Nicolas, lequel n’a certes pas besoin en ce moment de devoir ni défendre ni légiférer contre le patronat, ce à quoi le contraindraient d’autres affaires comme celle des stock-options -aujourd’hui annulées, mais le mal est fait- de la Société Générale. Et outre le fait de rendre service au Président, Minc montre à quel point il maîtrise la communication publique qu’il sait ciseler à merveille. Le contraste avec une certaine ministre des Finances pourrait donner des idées pour un poste qui commence par les mêmes trois premières lettres que le nom de Minc.
Enfin, on étalant sa « modernité », Minc peut susciter des affaires. Des patrons sensibles à sa « branchitude » peuvent vouloir bénéficier de ses conseils, tarifés au prix fort, bien entendu. Du marketing bien fait, en quelque sorte.
Connaissant l’habileté manœuvrière et la créativité d’Alain Minc, il paraît évident qu’il joue à ce billard à 4 bandes, quand les plus habiles du commun des mortels doivent se contenter de 3. Chapeau, l’artiste!
Le marteau et l’enclume, ou le marteau est la faucille ?
mars 22, 2009 on 6:32 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermésAlors que le PS est à son Nadir, il se réunit pour la deuxième fois pour une grand messe au Zénith parisien cette année.
Écouter Martine Aubry est toujours un moment intéressant tant l’exercice est difficile.
Il s’agissait de décider de puis de communiquer la liste des candidats socialistes aux élections européennes.
Elle a, pour commencer, reconnu qu’une fois de plus le PS avait connu des « psychodrames » pour effectuer le choix de qui va où.
Et ceci devant un auditoire plus restreint car il n’y avait 2.500 personnes hier contre 4.000 lors de la manifestation de Ségolène Royal il y a quelques mois.
L’unité ne serait donc pas au rendez vous ?…
Puis, tout en rappelant que le Parti Socialiste « n’avait pas peur de proposer », elle a longuement critiqué Nicolas Sarkozy, l’accusant, entre autre, de « ne rien faire face à la crise ».
Il est vrai que la marge de manœuvre du gouvernement est étroite étant donné l’endettement national; il est facile de fustiger aujourd’hui une intervention publique trop faible, pour demain s’enflammer contre les dettes que devront acquitter les générations futures…
On a donc entendu le couplet habituel sur la loi TEPA, tandis que les mesures annoncées au cours des dernières semaines (annulations du solde d’impôt sur le revenu, prime exceptionnelle pour les ménages modestes, meilleure couverture du chômage partiel, augmentation du minimum vieillesse, baisse du prix du gaz etc.) sont passées à la trappe d’une opposition aussi frontale que dogmatique.
Manuel Valls a même parlé d’ »anti sarkozisme » obsessionnel » au PS. Sic !
Et, comme d’habitude, on a attendu les propositions en vain.
En fait, JusMurmurandi pense si le gouvernement se sent pris entre le marteau et l’enclume, entre la nécessité de soutenir l’économie ainsi que les plus faibles et le manque de ressources disponibles avec un déficit prévu déjà supérieur à 100 milliards d’Euro pour 2009, Martine Aubry, elle, tente désespérément de donner un positionnement crédible au PS.
Centre et Centre gauche sont occupés, merci Bayrou, ouverture and co. et l’extrême gauche est revendiquée haut et fort par Besancenot.
Alors que reste-t-il comme clientèle disponible pour le PS ? Celle de la voie bien à gauche, comprenant en particulier les restes d’un Parti communiste laminé à 2% des voix, et dont le symbole inoubliable est celui du marteau et de la faucille…
La cavalerie américaine arrive à temps pour la Société Générale
mars 21, 2009 on 6:45 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermésCertaines institutions ont, presque autant que des humains, du caractère. Dans certains cas, mauvais caractère, dans d’autres un caractère particulier. C’est le cas d’une banque qui ne fait jamais rien tout à fait comme les autres, la Société Générale. Si bien qu’elle devrait changer de nom pour s’appeler la Société Particulière, car son cas est tout sauf général.
Cette semaine éclaire une fois encore les particularismes de cette vénérable banque. D’un côté, elle figure au 2e rang sur la liste des banques que l’assureur américain AIG n’a pu rembourser que grâce aux fonds injectés par l’Etat américain. 11,9 milliards de dollars, une paille! Seule Goldman Sachs a reçu plus, qui, soit dit en passant, est l’ancienne boutique de Henry « Hank » Paulson, le secrétaire d’Etat au Trésor de l’Administration Bush qui a décidé de sa survie et de ne pas aider Lehman, le rival honni.
11,9 milliards de dollars d’argent du contribuable américain, soit presque exactement 2 Kerviel. Il est clair que la Société Générale n’aurait jamais pu survivre si elle avait du faire une croix sur cet argent. En tout cas, pas comme banque indépendante. Elle doit donc une fière chandelle à Henry Paulson et aux contribuables américains qui l’ont tiré d’un mauvais pas.
Vous direz qu’après tout, AIG n’a fait qu’honorer ses contrats, et que la Générale n’a donc rien reçu de particulier. Mais, quand une banque vous refuse un prêt, c’est qu’elle estime ne pas être sûre d’être remboursée, et donc qu’il y a trop de risque. Et que c’est son métier de ne pas prendre trop de risque. Là, quoique la somme soit un peu plus élevée (!), la mécanique est la même. La Générale a prêté, donc pris un risque. Et ce risque a failli la couler. Elle ne dira jamais assez merci à l’Oncle Sam.
Pendant ce temps-là, les dirigeants de la Générale se sont voté, on l’a appris hier, un généreux plan de stock-options. Alors certes ils l’ont étendu à 4200 personnes pour éviter les critiques. Mais quand même, des stocks options, d’un montant qui atteint plusieurs millions d’euros pour les principaux dirigeants alors que (1) la Générale a quand même la même année subi la perte Kerviel et failli couler avec AIG, et que (2) elle est sous perfusion d’argent public.
Mais sur quelle planète vivent donc ces cadres? Si, dans ces conditions ils se votent des stock-options, n’y en a-t-il donc aucune où ils considèrent que leur performance aura mérité zéro? On comprend Nicolas Sarkozy quand il dit que les entreprises qui auront mendié (il n’y a pas d’autre terme, même s’il n’est pas commun dans les salons feutrés du capitalisme financier) l’aide de l’Etat ne sauraient distribuer aucune « rémunération variable » (stock option, bonus, etc..) tant que durera ce soutien.
On imagine que la Société Générale et ses dirigeants se contrefichent de ce que dit Nicolas Sarkozy, comme à l’époque où il estimait que Daniel Bouton devait partir en tant que PDG au moment de l’affaire Kerviel. Bercy exige d’ailleurs, dans la foulée du Président, que les bénéficiaires de ce plan ne touchent rien tant que le soutien de l’Etat sera nécessaire. La SG s’y plie d’autant plus volontiers que l’une des conditions des stocks options étaient qu’elles ne puissent être exercées avant 2012, ce qui fait que les conditions de Bercy ne changent rien. En attendant 2012, la valeur des stocks options continue de courir, et, comme elles auront été émises à un cours particulièrement bas, elles ont des chances de rapporter d’autant plus à leurs heureux bénéficiaires. Qui, s’ils n’ont pas su gérer de façon à éviter Kerviel et AIG, savent en revanche très bien compter quand leur intérêt est en jeu. A titre d’exemple, le petit rebond du titre SG en quelques jours vaut déjà, en théorie, une plus-value sur papier de 600.000 euros pour M. Oudéa, son directeur général. On n’en attendait pas moins du successeur de Daniel Bouton à ce poste.
Mais JusMurmurandi se pose une question aussi impertinente que taquine. Si la Générale a été sauvée par le renflouement d’AIG, qui lui a permis de récupérer ses 11.9 milliards de dollars fort aventurés, elle est donc un des bénéficiaires de l’aide publique américaine. Et donc n’est-elle pas astreinte au conditions qui y sont attachées?
On rappellera que le Congrès américain vient de voter l’imposition à 90% de toutes les rémunérations variables des dirigeants d’entreprises ayant reçu l’aide de l’Etat américain.
90% sur le produit des bonus et des stock-options? Cela montre qu’aux Etats-Unis, temple du capitalisme, mais aussi pays très religieux, le pardon des fautes passe par la repentance. Et, comme l’a rappelé encore récemment le pape, par une bonne vieille période d’abstinence. Et la SG, après avoir accepté l’argent de l’Oncle Sam, peut difficilement ne pas accepter aussi la leçon de morale. Sinon, ce serait mordre la main qui l’a nourrie…