Tous ensemble, tous ensemble !

décembre 17, 2008 on 8:29 | In Best of, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermés

Pour JusMurmurandi il était vraiment temps de ressortir ce magnifique slogan de la campagne victorieuse de Ségolène Royal à la présidentielle de 2007.

Mais tous ensemble pour quoi ?

Pour sortir de la crise ? Volontiers, mais on y est encore et a priori pour un bout de temps.

Pour manifester contre Darcos et son projet d’ajout d’une heure de scolarité en seconde ? Non, nous ne ferons pas comme les syndicats qui continuent de vouloir manifester alors que Darcos a renvoyé son projet aux Calendes grecques.

Pour se réjouir de l’élection de Barack Obama ? Les Américains s’en chargent.

En fait, c’est pour vous proposer une rendez vous, tous ensemble.

Il faut que absolument que nous unissions nos forces afin de changer le champ énergétique de la Terre dans un même instant où nous créerons un sursaut d’énergie humaine, biologique, mentale et spirituelle ».

Le rendez vous est fixé au 21 décembre prochain à 12:04 GMT pendant deux heures pour accomplir cette mission destinée à sauver la planète

C’est ce que propose l’association de l’Orgasme Global Annuel pour la Paix (troisième du nom).

Vous êtes libre ?

http://www.globalorgasm.org/

De Marx en Astérix

décembre 17, 2008 on 8:22 | In Best of, France, Incongruités, Insolite | 6 Comments

Longtemps la gauche française a été marxiste. Le passé trotskyste de Lionel Jospin, la déclaration de François Hollande qui « n’aime pas les riches », le refus, seul en Europe, du PS de voter le sauvetage des banques françaises montrent assez les sources d’inspiration du Parti Socialiste. Et son affaiblissement idéologique coïncide avec l’effondrement de la crédibilité du modèle étatique que le PS a élevé au rang de parangon.

On aurait pu penser que la crise brutale d’un système financier international qui a poussé trop loin la création et l’usage d’instruments de transfert du risque, et qui en a profité pour transgresser trop de règles de prudence avait de quoi requinquer la base idéologique du PS. Il n’en est rien, car, après Marx, c’est chez Astérix que celui-ci va chercher son inspiration.

Ainsi Bertrand Delanoë est-il seul contre tous à augmenter les impôts -et le Maire de Paris n’y va pas avec le dos de la cuiller quand il applique une hausse de 9% plus une nouvelle taxe de 3%- quand tous les autres, Etats et régions, misent tout sur la nécessaire relance.

Alors, bien sûr, il peut être tentant d’adopter la position du village d’Astérix le Gaulois, entouré de camps romains, et qui leur résiste vaillamment. Oublierait-il au passage que, face à une crise de la demande, maintenir l’orthodoxie financière est la recette des plus libéraux, donc de la droite « dure », et non de la gauche, acquise depuis 70 ans à la relance keynesienne. Amusant, quand même, de voir le Maire de Paris plus à droite que la si orthodoxe Angela Merkel. Et qu’Astérix, pour résister aux Romains, bénéficiait avant tout, outre son courage, de la célèbre potion magique. Qui, si Bertrand Delanoë en disposait, lui eût permis d’éviter la double défaite de la candidature de Paris aux Jeux Olympiques et de la sienne propre au premier secrétariat du PS.

Autre exemple: la loi sur la suppression de la publicité dans l’audiovisuel public. Voilà a priori un texte que la gauche eût du elle-même promouvoir. La sortie des chaînes publiques du carcan de l’audimat, du corset de la publicité, de la tyrannie du marché eût du être chantée par Jack Lang, encensée par Ségolène Royal, démontrée par Martine Aubry, haranguée par Arnaud Montebourg, théorisée par Michel Rocard, et votée par Jean-Marc Ayrault. Notamment pour trois raisons. Le retour de l’Etat face aux intérêts privés de l’actionnariat et des annonceurs. Le retour de la qualité face à la télé-poubelle de l’audimat. L’indépendance des chaînes publiques, gage de pluralité. Sans compter l’exemple remarquable de la BBC britannique, à la fois populaire et de qualité.

Et que voit-on? La gauche dépose 4000 amendements contre ce texte. Le coeur de sa préoccupation? Que la suppression de la publicité sur les chaînes publiques représente une absence de celles-ci sur le marché publicitaire, qui sera de fait exclusivement au bénéfice des chaînes privées, à commencer par TF1. C’est le célèbre « cadeau à son ami Bouygues ». Une incroyable contorsion idéologique pour refuser de reconnaître que, pour une fois, la droite porte un texte en accord avec les idées de la gauche. Et, du coup, une posture en accord avec les pratiques de Berlusconi, qui veut diluer le service public italien dans les intérêts de marché pour mieux les privatiser.

Comment ne pas voir le service public s’affranchir de contraintes qui ne lui correspondent pas au travers de cette décision , et porter enfin une politique éditoriale alternative à celle que dicte la maximisation de l’audience l’équivalent de nos Gaulois qui ligotent et bâillonnent leur barde Assurancetourix en lui disant « non, tu ne chanteras pas! »?

Oui, mais voilà, Astérix, c’est une bande dessinée et pas une politique. Les Romains ont gagné contre les Gaulois, notamment, comme le note César, en raison des divisions de ceux-ci (encore une leçon que n’a pas retenue le PS, alors même que Benoît Hamon, licencié en histoire eût pu les en aviser). Et l’Europe ne s’est pas si mal portée de leur apport de civilisation dans tous les coins de l’Empire.

Tiens, c’est curieux. Le moment où le PS, normalement très européen, prend modèle sur les tribus gauloises est justement celui où Sarkozy, précédemment frileux sur ce terrain comme il est de règle pour le parti gaulliste, peut se targuer d’avoir véritablement remis l’Europe en marche au pas de charge.

Alors qu’attendent les socialistes pour traiter Sarkozy de nouveau César?

Faut pas rêver !

décembre 15, 2008 on 8:07 | In Best of, C'est ça, Paris?, France, Insolite, International | Commentaires fermés

Dans un précédent article intitulé « Ils l’ont fait » (http://www.jusmurmurandi.com/?p=1332), JusMurmurandi abordait la question du BEOS, ou technique développée en Inde dans la province de Maharashtra pour établir un lien entre les émotions ressenties pendant les rêves et les oscillations enregistrées par un encéphalogramme.

Il semblerait que l’on soit allé plus loin au Japon.

Autour d’une équipe, le chercheur nippon Yukiyasu Kamitani aurait réussi à visualiser les rêves, NOS REVES, sur une télévision !!

On a pu pour la première fois visualiser ce que les gens voient, directement en fonction de l’activité de leur cerveau (en présumant qu’il y en ait une bien sûr…).

L’étape suivant déclare l’institut de rechercher serait d’enregistrer et de rejouer des images subjectives perçues comme des rêves.

Laissons un instant gambader l’imagination de JusMurmurandi.

Si c’était Nicolas Sarkozy, ne rêverait il pas que le traité de Lisbonne soit voté et qu’il devienne président de l’Union européenne ?

A son tour, on se représenterait François Bayrou en train d’entrer à l’Elysée sous les ovations.

Ou encore Bertrand Delanoë, devenu Maire à vie de Paris, qui rêverait d’une inauguration des Jeux Olympiques dans la capitale en 2020.

Ou bien Martine Aubry qui récupèrerait les voix de Ségolène Royal pour devenir Première Secrétaire de tout les PS et non de la seule frange de gauche, tandis que les autres franges s’étiolent et se désagrègent au gré des petites remarques assassines des uns et des autres.

Pour ce qui concerne Ségolène, M. Kamitani se déclarerait capot, car bien en peine de pouvoir interpréter ses rêves, sa machine ne fonctionnant qu’à partir du moment où elle peut déceler une quelconque activité cérébrale.

Enfin, la morale nous interdit formellement de parler des rêves de Dominique Strauss Kahn…

Yukiyasu Kamitani

Yukiyasu Kamitani

Coup de Pied de l’âne

décembre 14, 2008 on 11:15 | In Coup de gueule, Insolite, International | 3 Comments

George W. Bush se rendait en Irak aujourd’hui en visite d’adieu.

Visite qui n’a pas été appréciée par un des journalistes présents lors de la conférence de presse.

Mais une bonne vidéo vaut mieux qu’un long article….

Faut il croire aux miracles ?

décembre 10, 2008 on 9:46 | In Best of, Economie, France, Insolite, International, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermés

Monseigneur Jacques Perrier, évêque de Lourdes, annonce que jamais auparavant un aussi grand nombre de pèlerins ne s’étaient rendus aux Sanctuaires de Lourdes. Ils étaient plus de neuf millions de personnes à faire le déplacement à l’occasion des 150 ans des apparitions à Bernadette Soubirous.

A lire ces chiffres, il est clair que nombreux sont ceux parmi nous qui croient aux miracles.

Cela signifie-t-il que le PS va se raccommoder autour de Martine Aubry et Ségolène Royal ?

Cela veut il dire que la crise ne sera que passagère et que le ralentissement que nous observons laissera la place à une reprise vigoureuse portée par des matières premières comme le pétrole dont le prix s’est effondré depuis l’été (cours à 40/45 Dollars comparé à 150 cet été) ?

Cela aurait il pour signification que les fonctionnaires de l’ANPE vont se mettre au travail pour faire face à l’afflux de nouveaux « adhérents », le double de la normale avec le ralentissement de l’économie, et non faire preuve de leur habituel égoïsme en déposant un préavis de grève pour début janvier ?

Non, tout ceci étant des questions valables, justifiées, ce qui semble indiquer à JusMurmurandi que l’on peut croire aux miracles, c’est que les banquiers seraient peut être en train de commencer à se rendre compte de l’immense chaos qu’ils ont crée et à vouloir se racheter une conduite.

Car nombre d’entre eux semblent prêts à remettre leur bonus 2008 en question.

A titre d’exemple, Morgan Stanley prépare un mode de règlement qui permettra de retenir une partie des bonus dus afin que leur versement soit étalé sur trois ans, et ceci concerne 7.000 personnes.

Cette annonce est arrivée simultanément à celle de Merril Lynch (NDLR vendue précipitamment à Bank of America) qui déclare que les bonus 2008 de l’équipe dirigeante passeront à la trappe.

On ignore si d’autres établissement financiers suivront. Mais déjà que deux d’entre eux réalisent d’une part du désordre crée et de la nécessité d’essayer de redresser leur image semble, pour JusMurmurandi en tout cas, véritablement miraculeux, tant l’ampleur du désastre est grande et la surdité des banquiers jusqu’à ce jour (voir notre article le Sida bancaire).

Car pour ce qui concerne l’unité du PS, et la réconciliation de Martine et Ségolène, JusMurmurandi ne se fait aucune illusion: même un miracle n’y suffirait pas…

Ségolène Royal est-elle General Motors?

décembre 8, 2008 on 8:49 | In Economie, France, Incongruités, Insolite, International | 2 Comments

Les 3 producteurs américains d’automobiles, GM, Ford et Chrysler avaient demandé la semaine dernière aux élus américains une injection immédiate de 39 milliards de dollars pour éviter la faillite à court terme (quelques semaines).

Les politiciens américains, ne sachant si c’était du lard ou du cochon, n’ont osé ni les envoyer paître, c’est-à-dire faire leur vrai travail qui consiste à gérer leur boutique de façon rentable sans soutien du contribuable, ni les satisfaire, faute d’être convaincu de 3 facteurs: que cela soit indispensable, que cela serve à quelque chose d’autre que prolonger de quelques mois la vie d’entreprises condamnées, et que cela soit politiquement acceptable.

Ils vont donc proposer une aide de 15 milliards à deux d’entre eux, puisque Ford, moins menacé que ses deux concurrents, pourrait s’en passer dans l’immédiat.

Ce qui frappe tout d’abord, c’est que c’est beaucoup trop peu d’argent. General Motors à lui seul brûle 2 milliards de dollars de cash par mois dans les conditions actuelles de marché très déprimé. Lui accorder 10 milliards, c’est tout juste 5 mois de vie, si on alloue la totalité des fonds au fonctionnement quotidien, c’est-à-dire zéro à la réorganisation (réduction des coûts et des capacités, rationalisation des produits, développement de voitures plus sobres). Et 5 mois, pour un mastodonte comme GM, ce n’est rien, quand on sait que le développement d’un nouveau modèle, c’est au minimum 5 ans. 5 mois, ce n’est même pas le temps qu’il faut pour arriver à un accord de réduction de capacité avec le syndicat UAW, qui risque en cas de faillite de voir ses membres et ses retraités ne plus rien avoir faute d’avoir voulu conserver trop d’avantages acquis.

Car, que personne ne s’y trompe, la faillite de General Motors aurait des conséquences incalculables. Quel consommateur voudrait d’une voiture dont le fabricant ne sera plus là pour assurer l’après-vente, et dont la valeur de revente sera quasi-nulle? S’en déduit que, dans l’automobile, la faillite entraîne souvent la liquidation pure et simple, avec effet en cascade sur les employés, les sous-traitants, les concessionnaires, les retraités, et tous ceux que ces millions de consommateurs font vivre. Il est d’ailleurs possible que tout le bruit fait autour de la faillite possible entraîne dès à présent une désaffection pour cause d’inquiétude des clients potentiels, et que le bébé soit déjà irrémédiablement parti à la rivière avec l’eau du bain.

15 milliards de dollars, c’est donc un saupoudrage, un pourboire, un alibi pour que, quand la catastrophe arrive, tous puissent dire, tel Ponce Pilate, que le sang versé ne retombera pas sur leurs mains. C’est aussi la certitude que les mêmes politiciens vont voir revenir les mêmes fabricants avec les mêmes demandes, les mêmes menaces et les mêmes promesses dans quelques mois. Mais, là, Barack Obama aura pris ses fonctions, et ce sera à son équipe de gérer le problème. 5 mois, c’est donc le temps de lâchement acheter sa paix et de refiler le bébé à autrui.

Le saupoudrage et l’alibi, deux méthodes bien connues de la part de politiciens dont le courage ne constitue certes pas toujours la qualité première. Pourtant JusMurmurandi voudrait vous proposer un contre-exemple frappant, et, qui plus est, en France.

Martine Aubry devait composer l’équipe dirigeante du PS pour les 3 prochaines années. Et satisfaire les demandes de ses partisans, des fabiusiens, des strauss-kahniens, des partisans de Bertrand Delanoë ou de Benoit Hamon, qui avaient le mérite de l’avoir soutenue. Sans compter les partisans de Ségolène Royal, de façon à pouvoir rassembler ceux qui l’avaient combattue. Un exercice d’équilibrage dans la répartition d’une difficulté qui confinait à l’impossible.

Eh bien Martine Aubry a fait preuve de courage plutôt qu’oeuvre de saupoudrage. Ségolène Royal n’aura rien. Ce qui permettra d’éviter de la voir revenir dans quelques mois avec les mêmes demandes, les mêmes menaces, les mêmes promesses. Et, comme avec l’automobile américaine, la cote de Ségolène auprès des consommateurs politiques s’est d’ores et déjà effondrée en faveur de Martine Aubry ou Dominique Strauss-Kahn.

Ce qui oblige JusMurmurandi à poser la question: la faillite de Ségolène Royal, qui avait encore une part de marché de 47% en France en 2007, et de 50% au PS en novembre, le PS peut-il se la permettre?
Ségolène Royal

GM, Ford, Chrysler: Dallas, ou la Star Ac’?

décembre 4, 2008 on 9:16 | In Best of, Economie, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermés

Qui a oublié le feuilleton télévisé américain « Dallas » qui a inauguré les super-productions pour petit écran? Qui ne se souvient de Pamela, Sue Ellen, Bobby, et surtout de l’abominable JR?

Alors quelle est l’actualité de Dallas aujourd’hui? Est-ce la maison que la famille Bush vient d’acheter pour l’après-présidence? Pas du tout.

Dallas, c’est le feuilleton télévisuel que l’Amérique ne s’offre pas. Les 3 fabricants américains de voitures demandent au Congrès de leur accorder 39 milliards de dollars (après avoir demandé 25 milliars le mois dernier, l’inflation est galopante dans ce petit monde…). Il leur faut cet argent tout de suite, sinon c’est la faillite assurée, immédiate et irrémédiable. General Motors indique même que, faute de recevoir 4 milliards dès ce mois de décembre, le pire serait à craindre.

Comment se fait-il que l’audition des 3 dirigeants des groupes n’ait pas été reprise en direct par les grandes chaînes américaines? Car, pour ce qui est de la télé-réalité, en voilà qui n’aurait rien dû aux grand talent et aux petits arrangements d’Endemol et de TF1. N’oublions pas que, si, par exemple l’un des 3 venait à être mis en faillite, celle-ci pourrait avoir un effet bénéfique pour les deux autres, qui pourraient se partager le marché à deux et non à trois. Mais un effet maléfique aussi, car cette faillite pourrait entraîner celle de nombreux sous-traitants, qui eux-mêmes seraient dès lors dans l’incapacité de livrer les deux survivants.

Ce qui laisse donc dans ce jeu à trois, toutes les possibilités d’alliances, de trahisons, de renversements et de coups tordus, de ruine ou de fortune. Comme dans Dallas.

On voit que le suspense ne manque pas dans ce feuilleton plus vrai que nature. La composante personnelle est elle-même présente, avec les 3 PDG qui ont accepté de travailler pour un salaire annuel d’un dollar. Celui de Ford, anciennement patron de Boeing, et celui de Chrysler, auparavant patron de Home Depot, doivent vraiment se demander ce qu’ils sont venus faire dans cette galère. Beaucoup de travail, un fort risque d’échec, des conflits partout, tout cela pour un dollar?

Bien sûr, il y a une part de théâtre là-dedans. C’est comme par hasard quand ils sentent l’argent du plan Paulson et entendent les promesses électorales et post-électorales d’Obama que le chœur des vierges des « Big 3″, comme on les appelle, fait entendre sa mélopée de plaintes menaçantes.

Toujours est-il que JusMurmurandi ne résiste pas à vous faire partager sa vision de ce qu’aurait pu être l’audition des 3 PDG. Au lieu de les faire témoigner de façon statique derrière des micros, puisque les média américains n’ont pas voulu faire Dallas, avec ses coups fourrés, ils pouvaient faire la Star Ac’. Imaginez les 3 PDG, chantant et dansant l’un après l’autre.

Puis, au cours d’un prime haletant, on fait voter le public. Pour éliminer GM, votez « 1″, pour mettre Ford en faillite, votez « 2″, pour ne pas donner les crédits vitaux à Chrysler, votez « 3″.

Et le nom de l’éliminé est….

Essence, fromage régional et Révolution

novembre 29, 2008 on 12:14 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes | 2 Comments

Entre autres moyens de réduire le coût de fonctionnement d’un Etat français hypertrophié, Nicolas Sarkozy envisage la suppression de certaines collectivités territoriales. Cela pourrait être, suivant la recommandation de la commission Attali pour libérer la croissance, l’élimination pure et simple de l’échelon départemental, avec ses préfets et ses conseils généraux. Cela pourrait aussi, comme il l’a évoqué cette semaine, le regroupement de plusieurs collectivités pour en constituer de plus grandes, dotées de capacités elles aussi accrues, plus à même de répondre aux besoins locaux.

Face à ces perspectives, les socialistes sont vent debout, opposés à tout, même à en examiner l’opportunité éventuelle. Leur argument principal est que le Président chercherait à se débarrasser du niveau où l’opposition (lire: eux-mêmes) le gêne le plus.

Les évènements en cours en Guyane en donnent à JusMurmurandi une autre lecture. Lecture qui commence par rappeler la très forte augmentation d’impôts régionaux qui a immédiatement suivi le passage à gauche de toutes les régions sauf une aux élections de 2004. Augmentation qui n’a pu être justifiée « qu’à titre préventif », c’est tout dire.

Mais ce qu’a fait la région Guyane, présidée par Antoine Karam (socialiste) dépasse tout ce que ses collègues ont pu mettre en oeuvre; et on en voit aujourd’hui les conséquences. La région Guyane prélève une taxe de 70 centimes sur chaque litre de carburant. 70 centimes, quand le prix du carburant, déjà très fortement taxé par l’Etat atteint aujourd’hui aux alentours de 1€10 en métropole. Comment s’étonner donc que le litre de gas-oil coûte 1€70 en Guyane? Ce qui provoque la colère de la population, qui bloque toutes les voies de transport pour exiger une baisse immédiate de 50 centimes.

JusMurmurandi avance que l’opposition des socialistes à toute optimisation des communautés territoriales est avant tout celle d’élus locaux qui ont comme priorité de défendre leur fromage, notamment fiscal, fromage qui est, comme il se doit en France, composé d’un fort pourcentage de matière grasse.

A ces nantis, JusMurmurandi voudrait rappeler les années qui ont précédé la Révolution, où les fermiers généraux qui levaient l’impôt cristallisaient une bonne part de la détestation populaire. Sauf qu’en ce temps-là, c’était l’équivalent de la droite (l’aristocratie et le clergé) qui votait l’impôt payé par la gauche (le tiers-état). Aujourd’hui, c’est la gauche, dont l’électorat populaire ne paye par exemple pas d’impôt sur le revenu, puisque 50% des foyers français en sont exemptés, qui vote l’impôt que paye la droite.

Mais cette inversion ne doit pas cacher l’aversion de ceux qui payent l’impôt pour ceux qui le votent sans le payer. La leçon de la Révolution aurait-elle été oubliée?

Il n’y a pas de petites économies !!

novembre 25, 2008 on 4:43 | In Best of, Economie, Europe, France, Incongruités, Insolite, International, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermés

Proverbe bien connu, lorsque les temps sont durs, il faut faire des efforts.

Tous, sans exception. Et a fortiori lorsque l’on est au sommet, il faut montrer l’exemple.

Car réunir des têtes pensantes pour atténuer les effets de la crise, c’est bien.

Créer des plans de relance pour tenter de sauver ce qui peut encore l’être [avec l'argent des contribuables], c’est louable.

Mais que dire alors d’une contribution personnelle, que les fonctionnaires mettent aussi la main à la poche pour contribuer de leurs propres deniers et subissent sur leurs revenus des effets de la crise comparables à leurs homologues du privé ?

Impensable, incroyable, inimaginable, démagogue ?

Et pourtant si, c’est possible !!

Les fonctionnaires vont recevoir cette année une partie variable de leur rémunération en baisse de moitié par rapport à 2007, et 19% de moins en 2009 qu’en 2008.

Personne n’est dans la rue. Tout le monde comprend, accepte, et se réjouit que même les fonctionnaires se serrent la ceinture.

Exemplaire non ? On imagine déjà la tête de Bernard Thibaut, en état de décomposition avancée, Chérèque faisant la gueule ou encore Besancenot prêt à dégainer (mais pas son Taser….),  pour ne citer qu’eux.

Non, ce n’est pas possible. JusMurmurandi rêve, a bu, fumé la moquette, ou une combinaison des trois….

On vous avait bien prévenu qu’il ne faut pas croire tout ce que l’on lit sur Internet.

Et on n’est même pas le 1er avril !!!

Et pourtant c’est vrai;  nous avions juste oublié de dire où cette exemplarité à lieu….

A Singapour.

Voici le communiqué de presse.

http://app.psd.gov.sg/data/Press%20Release%20-%20CIVIL%20SERVANTS%20ANNUAL%20PAY%20TO%20FALL.pdf

PS: passer du rose au bleu ?

novembre 24, 2008 on 3:25 | In France, Insolite | Commentaires fermés

JusMurmurandi n’a pas l’intention, la prétention de faire changer l’emblème du parti socialiste, même s’il est convaincu que les changements devront se faire en profondeur, qui que soit le nouveau Premier Secrétaire, nouveau scrutin ou pas.

Car la bataille de tranchées qui se déroule en ce moment est assurément le pire schéma imaginable pour le Parti. Avec seulement quelques dizaines de voix qui séparent Martine Aubry de Ségolène Royal, la foire d’empoigne est aussi effroyable qu’elle doit miner le moral des militants.

Alors JusMurmurandi est allé chercher une possible solution là où l’on n’imaginerait pas que le PS et ses dirigeants aillent la chercher.

Car les experts médicaux sont en train d’arriver à de nouvelles conclusions concernant le Viagra.

Il ne s’agit pas de rouvrir le pénible dossier concernant Dominique Strauss Kahn, qualifié à la télévision de Chimpanzé en rut par Thierry Ardisson (http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=46125); ou encore de tenter de recoller les pots cassés entre François Hollande et Ségolène Royal. La rupture personnelle est consommée, a fortiori lorsqu’à titre « professionnel » Hollande n’a pas défendu, soutenu la motion de sa motion.

Car le Viagra permet dans le cadre d’exercices physiques d’augmenter les performances et l’endurance, en permettant à certains vaisseaux sanguins de se « détendre » et de s’ouvrir.

N’est ce pas exactement ce dont les membres dirigeants du PS ont besoin aujourd’hui, justement pour améliorer leur performance ? Car comme le disait JusMurmurandi il y a deux jours, 58% de participation est la meilleure preuve que le PS peut effectivement l’améliorer ce score.

Est il donc temps que le PS, qui ne voit plus la vie en rose depuis un bon moment, passe à la petite pilule bleue ?

Portrait du Canard enchaîné en Pinocchio impénitent

novembre 23, 2008 on 5:45 | In Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite | Commentaires fermés

JusMurmurandi aimerait faire part d’un amusement récurrent qui l’envahit chaque mercredi, lorsqu’il passe devant les quelques kiosques à journaux encore existants : le jour nommé, chaque semaine, paraît un journal au titre prétendument provocant, Le Canard enchaîné, dont il est chaque jour plus évident que le titre ne peut se comprendre que par son « enchaînement » à l’idéologie dominante et au ressentiment des mesquins. Organe de presse qui se dit indépendant – c’est-à-dire de Gauche – et financièrement affranchi de la publicité, ce journal semble conçu pour flatter la bassesse d’un lectorat avide de mesquinerie, bassesse grâce à laquelle ce dernier se gargarise de côtoyer les phrases off des grands de ce monde ; convaincu de faire preuve d’un esprit critique dont il s’éblouit lui-même, le lecteur de ce journal ne songe pourtant pas la moindre seconde à faire preuve d’esprit critique à l’égard de son journal de référence.

 

Tel est le paradoxe du Canard enchaîné qui, au fond, fait sourire JusMurmurandi : nul ne saurait être plus convaincu que le lecteur du Canard enchaîné de sa propre pénétration des choses, de sa lucidité sur la réalité de la politique, et de la puissance de son sens critique : côtoyant les Puissants par le verbe – c’est la différence avec Gala ou Voici qui se contentent des photos –, le lecteur se délecte de ces petites phrases à l’origine parfaitement invérifiée et, la plupart du temps, fausses, qui lui permettent d’éprouver l’ivresse d’ « en être », et de faire partie de ceux à qui, grâce à la connaissance colossale des dessous de la politique que lui délivre chaque semaine le Canard, on ne la fait pas… Mais derrière ce vertige de se croire introduit dans les petits secrets de la Haute, sur un mode bien entendu critique, se dissimule de la part du lecteur une extraordinaire absence de sens critique, tant l’hypothèse que ces informations, dont le principe est pourtant de taire la source, puissent être entièrement fausses ou mensongères ; pareille hypothèse, pourtant hautement plausible ne serait-ce qu’en vertu de la totale invérifiabilité des sources de l’information, situation unique dans la presse, ne saurait effleurer l’esprit de notre lecteur, néanmoins convaincu de sa propre lucidité. Et là nous pouffons.

 

Pourquoi donc, se demande JusMurmurandi, observe-t-on tant d’aveuglement de la part de ceux qui se croient impertinents et capables de distance alors même qu’ils accordent une confiance précisément aveugle à cet étrange journal ? La réponse, hélas, est toujours la même : Le Canard enchaîné dérange. Comprenez : il n’est pas sarkozyste. Etant situé de facto du bon côté de la ligne, la possibilité même qu’il mente fait de celui qui pose la question ou qui s’interroge un thuriféraire de l’Ignoble – entendez : toujours le même Sarkozy.

 

Mais les faits sont pourtant là : pour quelques scoops, inlassablement répétés car fort peu nombreux – les diamants de Giscard, l’affaire Papon, ou la détestable affaire Gaymard – combien de mensonges, combien d’erreurs, combien de désinformations ! De Gaudin accusé d’avoir tué Yann Piat aux vrais faux appartements de Sarkozy, du silence sur l’affaire de la fille de Mitterrand au Rainbow Warrior, le Canard enchaîné s’est surtout illustré par une succession de mensonges et de lâchetés, exprimés en toute impunité sous le masque usurpé de l’insolence et de l’impertinence. On ne saurait, à cet égard, mieux dire que Michel Houellebecq, résumant la situation en ces termes : « Mais la palme du mensonge, tous medias confondus, revient au Canard enchaîné. Jamais, pas une seule fois, je n’ai lu dans Le Canard enchaîné, me concernant, une information exacte. Et le plus souvent il ne s’agissait même pas d’exagérations, ni d’interprétations tendancieuses, mais d’affabulations pures et simples, de mensonges au sens le plus précis et le plus étroit du terme. C’est stupéfiant si l’on considère que les gens qui lisent le Canard enchaîné pensent y trouver des informations secrètes, dissimulées au plus grand nombre, exhumées au prix d’un patient travail d’enquête. »[1]

 

Toute personne un tant soit peu informée sur les sujets qu’évoque Le Canard enchaîné ne peut que partager le constat de l’auteur des Particules élémentaires : l’essentiel de ce qui y est affirmé sous le sceau du scoop et de la révélation est faux, mensonger ; comble du vice, présentées comme des bruits de couloir, ces « informations » présentent le caractère avantageux d’être absolument infalsifiables et donc non réfutables dans un tribunal… C’est pourquoi JusMurmurandi salue l’enquête jouissive et libératoire qui paraît chez Stock, Le vrai Canard, où se trouvent disséquées pratiques journalistiques douteuses, influences politiques louches (n’est-ce pas M. Emmanuelli) et autres manipulations d’information partisanes. Bref, si le Canard enchaîné avait été Pinocchio, pour filer une métaphore récemment popularisée par le plus illustre des Béarnais de son temps, son bec eût été tel qu’aucun kiosque n’eût été assez vaste pour l’accueillir…


[1] Michel Houellebecq, Bernard-Henri Lévy, Ennemis publics, Flammarion / Grasset, 2008, pp. 227-228

 

Fraterniqué

novembre 23, 2008 on 2:12 | In Elections présidentielles 2007, France, Insolite | Commentaires fermés

Tout le monde se souvient de la christique Ségolène Royal au Zénith, où elle scandait le mot « Fraternité ».

Avec la même ferveur que celle qui était la sienne le soir du deuxième tour des élections présidentielles où elle déclarait aller vers de nouvelles victoires, au crépuscule d’une cinglante défaite, jugée par exemple par Michel Rocard comme le score à minima que pouvait atteindre le PS après douze ans de lamentables mandats chiraquiens.

Entre ces deux évènements, elle a bien entendu revendiqué la confiance que lui avaient consentie 17 millions d’électeurs, pour s’autoproclamer le seule, l’unique porte voix de l’opposition socialiste en France.

Hélas, mille fois hélas pour elle, cette confiance semble avoir fondu comme neige au soleil, avec un parti socialiste dont on ne sait s’il est en train d’imploser ou d’exploser. Tout ce qui est certain, c’est qu’entre Hamon qui se voit pactiser avec l’ultra gauche de Besancenot et Royal avec le centre de Bayrou, la schizophrénie le guette. Verrons nous le dédoublement de personnalité d’ici aux prochaines semaines ? La question mérite d’être posée.

Toujours est il que Ségolène doit, à l’image de sa mise en scène à la fin du débat télévisé contre Nicolas Sarkozy, être « très en colère » ce soir.

JusMurmurandi doute toutefois qu’il s’agisse cette fois encore d’une « saine » colère, alors que Royal semble refuser le message que lui font passer les chiffres des militants.

Mais alors direz vous, pourquoi ce titre au masculin et non au féminin, alors que la page Royal semble se tourner, alors que Ségolène tente un ultime baroud d’honneur en demandant le recomptage des suffrages, tel Al Gore contre George W. Bush en 2000 ?

Car le grand perdant, c’est le PS.

Car quel que soit le résultat qu’entérine le conseil national, et à la grande satisfaction de Nicolas Sarkozy, il y a un chiffre qui ne changera pas, une variable qui est déjà immuablement gravée dans le marbre.

Le chiffre de la participation qui s’élève à 58,8%.

Presque un militant sur deux n’a pas pu, souhaité, voulu s’exprimer.

Quelle critique plus forte, plus violente, que les militants tournant le dos à leur parti, l’abandonnant à ses guerres de personne tandis que le débat d’idées est aux abonnés absents, à ses petites phrases « entre amis » qui monopolisent la scène au détriment de sa mission d’opposition….

La deuxième page de l’ouverture est peut être en train de s’ouvrir…

Rester branché?

novembre 22, 2008 on 11:35 | In France, Insolite, International | Commentaires fermés

Barack Obama est devant un choix cornélien. Non, pas celui du chien qu’il a promis à ses filles. Ni celui de savoir qui sera le prochain titulaire de tel ou tel poste important. Non, ces choix-là sont faciles.

La question qu’il va devoir trancher est de rester ou non utilisateur de son Blackberry, dont il est un inconditionnel. Il s’agit d’un téléphone sophistiqué qui fait parvenir à son utilisateur ses e-mails en temps réel et lui permet d’y répondre là aussi en temps réel. De nombreux utilisateurs en sont, comme Barack Obama, quasiment dépendants.

Le problème se pose différemment pour le Président Obama.

D’abord parce que son temps lui sera très précieusement compté, ce qui ne lui laissera pas forcément le loisir de répondre lui-même à ses e-mails, surtout quand on imagine à quel point le nombre de gens qui auront ou voudront un accès direct au Président va en faire gonfler le volume.

Ensuite parce que tout ce qu’écrit le Président, y compris sur son Blackberry, pourra être utilisé comme preuve dans toute affaire judiciaire qui pourrait survenir, et que la prudence voudra que le Président se borne à des réponses comme « merci », ou des encouragements à son équipe de baseball favorite, les Red Sox de Chicago.

Il y a aura donc pléthore de conseillers pour tenter de lui faire abandonner son gadget favori pour toutes sortes de bonnes raison.

Le problème, s’il s’exécute, c’est qu’il se coupera du monde extérieur pour ne plus faire, voir et entendre que ce que ses conseillers vont lui mitonner. Cet isolement est porteur de graves dangers en termes de perte de contact avec le monde « réel », et d’isolement dans une « bulle » artificielle. Laquelle bulle n’est pas pour rien dans les positions purement idéologiques si fréquemment reprochées à George Bush.

Lequel Président Bush a abandonné, pour les mêmes raisons, son e-mail en 2001.

La décision de Barack Obama sera donc emblématique de sa capacité ou non de tracer une route différente du passé, de la prudence et de la tradition. Si la réponse est « non », l’espoir porté par son élection va commencer à refluer.

Alors que si la réponse est « oui », il se dirigera vers une présidence plus ouverte sur les gens, leurs opinions non filtrées par une armée de conseillers, d’apparachiks et d’analystes. Une présidence plus « participative » en quelque sorte.

La ressemblance avec Nicolas Sarkozy est d’ailleurs réelle, qui est en permanence collé à son téléphone mobile (mais pas un Blackberry, NS téléphone ou envoie des SMS plutôt que des e-mails).

Ah bon, le mot « participative » vous avait donné penser que JusMurmurandi allait parler non pas du Président mais de Ségolène Royal? Oui, mais pour cela, encore eut-il fallu qu’elle soit élue.

Comme ce n’est pas le cas elle pourra, elle, utiliser tout à loisir e-mails, Blackberry et téléphone portable. Heureuse Ségolène!
Barack Obama avec son Blackberry

Une rupture pas très Frèche

novembre 19, 2008 on 7:50 | In Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite | Commentaires fermés

Ségolène Royal est une femme qui accumule les paradoxes comme à plaisir. Les citer tous ici serait impossible. Voici le dernier.

Maintenant, elle veut incarner la « rupture » alors qu’elle était chargé de mission à l’Elysée il y a 25 ans déjà, et ministre avant Nicolas Sarkozy. Cette carrière déjà bien remplie ne serait pas incompatible avec ce projet si, pour arriver au poste de Premier Secrétaire qu’elle vise, elle ne s’appuyait sur un mammouth de la politique, Georges Frèche, élu député de l’Hérault il y a 35 ans, longtemps maire de Montpellier, dont il préside aujourd’hui encore la communauté urbaine, et président de la région Languedoc-Roussillon, qu’il voulait à toute force rebaptiser « Septimanie ».

Lequel George Frèche finit par être exclu du PS en 2006. On ne sait véritablement si cette exclusion d’un notable du parti, très rare, était due à des dérapages verbaux (traitant la communauté harkie de « sous-hommes », ou s’interrogeant sur le trop grand nombre de noirs en équipe de France de football), par ailleurs largement absous en justice, ou pour ses méthodes ultra-musclées avec tout opposant réel ou supposé tant au sein de la fédération socialiste de l’Hérault que des conseils municipaux ou régionaux qu’il présidait.

Et voilà que Ségolène, pas avare de commentaires assassins sur les méthodes d’un autre âge, selon elle à l’oeuvre au sein du PS pour l’empêcher d’accéder au poste tant convoité, soutient vigoureusement celui qui pourrait indiscutablement tenir son rang face à Jean-Marie Le Pen en termes de mammouthitude…

Ceci, bien sûr, n’a rien à voir avec le fait que la fédération socialiste de l’Hérault a donné, avec un bel enthousiasme et beaucoup de fra-ter-ni-té, un soutien massif à la motion de Ségolène Royal.

Cette alliance contre-nature entre la rock-star du Zénith et le brontosaure éructant fait d’ailleurs les délices des adversaires de Ségolène, c’est-à-dire de Martine Aubry, de ses supporters et de ses ralliés, qui montrent que, quand il le faut, l’intérêt bien compris de la présidente de Charente-Poitou passe avant la cohérence entre ce qu’elle dit et ce qu’elle fait. En clair que, pour Ségolène Royal, tous les soutiens sont bons à prendre, fût-ce Aubry d’un reniement.

En fait, JusMururandi soupçonne que, derrière cette attitude quasi-vénale de Ségolène Royal, se cache une approche beaucoup plus subtile. En fricotant avec la brute plus très Frèche, Ségolène donne des verges à des adversaires pour se faire battre. Lesquels ne se font pas prier pour lui infliger un traitement digne de celui que fait subir Obélix aux soldats romains.

Ce qui, à son tour, donne à Ségolène un rôle qui lui plaît visiblement, celui de victime, et de se lamenter sur le sort qu’on lui réserve. Déjà, dans la campagne électorale, elle disait que personne n’avait été attaquée autant qu’elle, et que, à l’époque de Jeanne d’Arc, elle eût été brûlée. Et, si d’aventure elle devait être battue par les suffrages des militants, cela lui permettrait de ne pas se dire « perdante ».

Car, comme on le sait depuis la Présidentielle, Ségolène Royal déteste le mot défaite, et, en fait, ne perd jamais.

Simplement, elle ne gagne pas toujours. Et, en particulier concernant son amitié particulière avec le si particulier George Frèche, elle ne gagne pas en crédibilité et en cohérence.
Ségolène Royal et George Frèche

Poulidor, Maire de la Capitule ?

novembre 18, 2008 on 7:19 | In Best of, C'est ça, Paris?, France, Incongruités, Insolite | Commentaires fermés

Raymond Poulidor, vous vous souvenez? Cet excellent coureur cycliste, dont la longue carrière est jalonnée d’efforts intenses, de luttes épuisantes et héroïques en dépit desquelles il n’a jamais gagné le Tour de France. D’abord par la « faute » de Jacques Anquetil, dit « Maître Jacques », une légende du sport, l’homme aux 5 victoires au Tour de France, puis du « règne » d’Eddy Merckx, dit « le Cannibale », qui, lui aussi, gagne 5 Tours de France.

Mais la façon si noble, si élégante, si sportive, loin des manoeuvres, des combines et des rancunes qu’avait Poulidor d’arriver 2e lui ont ouvert le cœur des Français, qui l’ont élu leur favori. Et il est certain que si la victoire au Tour de France avait été décidée par un vote des militants ou sympathisants du vélo, Raymond Poulidor eût été élu à une large majorité.

Mais la première qualité d’un sportif, c’est de ne jamais capituler. Perdre, peut-être, mais en donnant tout ce qu’on a, jusqu’au bout, même quand la victoire est impossible, même quand les places d’honneur sont hors d’atteinte. Lutter non seulement parce que c’est la clef de la victoire, mais parce que c’est la manière d’être et de vivre des champions. Et le pire, c’est de craquer, de coincer, de baisser les bras, de jeter l’éponge, d’abandonner, de capituler.

Parce que capituler, même une fois, c’est afficher, pour vous, vos concurrents, vos supporters, que, quand ça devient chaud, très chaud, il n’y a plus personne. Et cette faiblesse que vous dévoilez, on ne vous la pardonnera pas. Ni vos supporters qui attendaient de vous que vous portiez fièrement leurs couleurs au lieu de vous laisser couler avec. Ni vos adversaires qui sauront désormais où se trouve votre faille et comment en jouer pour bloquer désormais toute nouvelle tentative.

Les votes des militants socialistes ont porté Bertrand Delanoë à la deuxième place pour le congrès de Reims. Le problème, comme en sport, c’est qu’il n’y a qu’une place de vainqueur. Fort de la détestation que Ségolène Royal provoque chez de nombreux socialistes, le Maire de la capitale pensait pouvoir fédérer contre elle sur son nom, lui, le deuxième. Son évocation de sa différence d’avec sa concurrente, pour un parti de militants et non de supporters, ne manquait d’ailleurs ni de justesse ni de grandeur.

Oui, mais voilà, le ralliement n’a pas eu lieu. Le tour de France des fédérations socialistes ne se joue pas à Paris, et Martine Aubry l’avait compris. Et ce n’est pas une personnalité isolée qui peut gagner face à une équipe regroupant ses partisans, des fabiusiens et des strauss-kahniens.

Faute de ralliement, on eut l’affrontement. Aucun des 3 candidats, Aubry, Delanoë, Hamon, ne voulut céder, et on allait tout droit au vote des militants, laissant derrière un parti déchiré, à l’image en lambeaux.

Sauf que Delanoë n’a pas perdu ce vote, comme il a perdu celui pour les Jeux Olympiques, en arrivant, là aussi, deuxième derrière Londres, parce qu’il a capitulé avant. Non seulement il a jeté l’éponge avant le dernier combat, mais il a annoncé ne pas donner de consigne de vote. Sauf que, 48 heures après, toute honte bue et tout amour-propre jeté à la rivière, il appelle à voter pour Martine Aubry, ayant donc compris comment ce qui était impossible à Reims ne l’était plus à Paris. Et perdant au passage le bénéfice, le dernier qui lui restât, celui d’avoir été le candidat qui avait préféré éviter au parti socialiste encore plus de division et de lutte fratricide et partisane.

Sauf que, comme nul n’aime les capitulards, de nombreuses voix s’élèvent dans son propre fief pour dire leur dégoût de sa consigne de vote et lui préférer le vote Royal.

Une chose est sûre. Non, pas le nom du prochain ou de la prochaine premier secrétaire du PS.

Mais que Raymond Poulidor, lui, n’aurait jamais, ah non jamais! capitulé.

Bertrand Delanoë

« Page précédentePage suivante »