R.I.P. SkyEurope

septembre 1, 2009 on 6:56 | In Economie, Europe, France, International | Commentaires fermés

Les compagnies aériennes low-cost, vous connaissez? Des billets à des prix incroyablement bas, quelquefois à quelques euros (surtout quand ils « oublient » de compter les taxes d’aéroport et autres surcharge de carburant). Et les compagnies traditionnelles ont le choix entre baisser leur prix pour les concurrencer, ou leur abandonner une part importante du marché. Un choix de toute façon douloureux.

Ce qui explique que les compagnies low-cost ont proliféré partout dans le monde, telles Southwest Airlines aux USA, la brésilienne Gol en Amérique latine, Ryanair ou Easyjet en Europe, ou Air Asia en Asie.

Mais proliférer n’est pas toujours synonyme de prospérer. Notamment quand, la crise venant, les passagers se font plus rares. Car, si le business model des compagnies low-cost leur donne des avantages en termes de coûts (avions récents, donc moins chers, personnel payé moins cher, passagers plus serrés dans les avions, palette de prestations réduite au minimum, utilisation d’aéroports moins chers), il ne les dispense pas des règles traditionnelles de la gestion aérienne, c’est-à-dire d’équilibrer le coefficient de remplissage des avions avec le prix des billets.

Car offrir des billets pas cher et remplir ses avions comme ça, c’est facile, mais gagner de l’argent en le faisant ne l’est pas. C’est ce qu’avait appris la compagnie française Air Lib, dernier avatar d’Air Liberté, qui a tenté d’être une compagnie à bas prix sans être une compagnie à bas coûts…. et on sait comment ça s’est terminé.

Aujourd’hui, c’est au tour de l’austro-slovaque SkyEurope de jeter l’éponge, en « plantant » au passage des milliers de passagers. Cette compagnie, venue au monde l’année du 11 septembre et morte l’année de la crise, n’aura pas eu une vie facile, et sa marraine, la top-model elle aussi slovaque Adriana Karembeu, n’aura pas suffi à lui porter chance.

Il reste à espérer, sans trop y croire, que les compagnies aériennes traditionnelles ne mettent pas à profit cette faillite pour immédiatement remonter leurs prix sur les destinations d’Europe centrale où opérait SkyEurope.

Car, contrairement à la publicité de la pile Wonder, qui « ne s’use que si l’on s’en sert », la compagnie low-cost, par les prix bas qu’elle institue, « nous sert même si l’on n’en use pas »…

Adriana Karembeu et SkyEurope

L’Amérique qui rit, l’Amérique qui pleure

août 29, 2009 on 4:25 | In Economie, France, Incongruités, International | 1 Comment

Quelques résultats industriels ou commerciaux ont intéressé JusMurmurandi ces dernières semaines.

Tout d’abord la poursuite de la saga du Boeing 787.

S’il s’agit du plus grand succès commercial dans le domaine aéronautique, c’est la plus grande débâcle industrielle.

Un dernier communiqué annonce cette semaine les livraisons pour le dernier trimestre 2010.

Entretemps, la rigidité du caisson central doit être revue, et sur le plan industriel, Boeing a déjà racheté l’un de ses fournisseurs critiques pour « reprendre les choses en main ».

Bref, les choix technologiques simultanément à un nouvelle logistique industrielle semblent avoir été un trop gros morceau à avaler d’un seul coup.

Sont ils encore crédibles pour la date de fin 2010 ? Il faut rappeler qu’originalement les livraisons devaient débuter en mai 2008….

Mais cette Amérique qui pleure est aussi une Amérique qui rit…

Souvenez vous, lorsque que le 787 est annoncé, Airbus annonce l’A350.

Boycotté par certains gros clients potentiels (Américains entre autre, comme par hasard – ne jamais oublier le temps mis par les autorités américaines pour autoriser le Concorde à atterrir à New York lorsqu’ils parlent de leur attachement au libre échange….) comme n’étant qu’un A330 remotorisé, et pas assez innovant, Airbus revoit totalement sa copie. Au passage allonge la facture du coût de développement et surtout le calendrier de disponibilité sur le marché.

Imaginez qu’Airbus ait aujourd’hui disponible au catalogue un A330 remotorisé disponible, moins cher tant à l’achat qu’en exploitation même si moins sophistiqué que ce 787 qui n’en finit pas d’arriver…

Deuxième sujet qui nous a intéressé, l’iPhone qui taille des croupières à tous ses concurrents bien qu’étant arrivé tellement plus tard qu’eux sur le marché, en 2007.

Car il faut resituer ce produit génial dans l’histoire d’Apple.

En 1984, lorsqu’il lance le tout aussi génial MacIntosh, Steve Jobs fait le choix opposé d’IBM avec un produit « fermé » à cause de son système d’exploitation exclusif qui le rend de facto plus cher que son concurrent.

L’iPhone lui détourne le sujet de façon brillante.

Car s’il donne l’exclusivité théorique pour la partie téléphonie à un fournisseur (exemple Orange jusqu’à ces derniers mois en France, le temps qu’ils en vendent plus d’un million…), Apple ouvre un tout nouveau secteur au travers des applications avec le génial Appstore. Certaines applications sont déjà tellement populaires que leurs créateurs sont devenus millionnaires !! Les unités de compte pour les applications sont les dizaines de milliers, pour les téléchargements gratuits ou payants (eh oui, n’en déplaise aux pourfendeurs d’Hadopi…)  les milliards. Élégant, subtil.

Sur le plan industriel, Apple ne vend qu’un seul et unique produit, là où les traditionnels comme Nokia se battent avec les coulissants, les téléphones à clapet etc. Les seules variantes sont les tailles  mémoire et la couleur du dos. On en est presque revenu à la géniale simplicité d’Henry Ford et de son Modèle T.

Depuis son lancement, c’est devenu un produit ludique, Nintendo déclarant qu’un de ses principaux concurrents pour sa fameuse console DS (pour double screen, maintenant DSi), c’est justement l’iPhone. En marchant sur les plates bandes de Nokia qui a échoué avec sa tentative Ngage.

Enfin, il vient chatouiller efficacement Blackberry et ses téléphones à clavier omniprésents en environnement professionnel. Peut être un clin d’oeil historique au Mac qui n’a jamais vraiment réussi à pénétrer le marché de l’entreprise, hormis certains secteurs bien particuliers comme la communication.

Donc un produit grand public qui veut entrer dans l’entreprise avec une offre ludique.

Cette Amérique qui rit est aussi une Amérique qui pleure avec le formidable Blackberry, produit professionnel par excellence,qui veut copier l’Appstore pour en faire un produit grand public…

Car RIM, le fabricant du Blackberry est canadien;  quelle fessée pour les Américains, alors que la version Windows mobile (qui n’est qu’une solution logicielle, là où Blackberry et iPhone sont un « tout en un ») piétine. Rappelez vous l’article sur le Président Obama qui a exigé de pouvoir garder le sien après sa prise de fonction…

Toutefois, iPhone et Blackberry ont un point commun, la fabrication chinoise……

A quoi sert la finance mondiale?

août 28, 2009 on 11:24 | In Coup de gueule, Economie, Incongruités, Insolite, International | 5 Comments

Le débat sur les bonus des traders prend un tour qui surprend de plus en plus JusMurmurandi, notamment dans la notion, quasi universelle, qu’ils « font prendre des risques aux banques ».

Encore faudrait-il savoir si « la banque est d’accord » ou pas, avec ce risque. Car cela recouvrirait deux réalités bien différentes selon que la réponse est « oui » ou « non ».

Si la banque est d’accord avec ce risque, le trader agit dans le cadre de sa mission, et les éventuelles pertes issues de ses transactions sont à passer au débit de la banque, qui doit en assumer la responsabilité et les conséquences.

Si la banque n’est pas d’accord, le trader a violé les limites qui lui ont été assignées, et il s’agit de faute professionnelle, voire plus.

C’est tout le débat de l’affaire Kerviel. La Société Générale e-t-elle été (1) compétente mais trahie, ou (2) incompétente et Kerviel en a profité à l’insu de la banque, ou (3) peu ou prou consentante ?

Mais l’idée que les traders font prendre des risques aux banques supposerait, pour être vraie, que les banques ne puissent pas encadrer, limiter, plafonner ces risques. Et que donc on en soit réduit à ce que cette prise de risque incontrôlable soit dépourvue d’intérêt pour les traders parce qu’il n’y aurait plus de bonus attaché. Là, franchement, il n’y a plus qu’à hocher la tête, perdu entre ahurissement et incrédulité.

La réalité est toute autre. Les banquiers ont inventé des produits nouveaux et compliqués, dont les caractéristiques de risque étaient « exotiques ». Les dirigeants des banques, peu familiers de ces rivages de la finance pour mathématiciens de haut vol, avaient un choix simple. Ne pas se lancer dans cette nouvelle activité, et passer à côté d’une gigantesque source de profits, ce qui les amènerait à être moins rentables que leurs concurrents avec toutes les conséquences négatives qu’on imagine en termes d’emploi, de rémunération et d’indépendance de leur banque. Soit ils se lançaient, faisaient gagner à leur banque et à eux-mêmes énormément d’argent, et finissaient pas faire face au crash que l’on sait.

Ce ne sont donc pas les traders, sauf peut-être Kerviel, qui ont fait prendre aux banques les risques qui ont eu les conséquences que l’on sait, mais les dirigeants des banques, qui en sont les seuls responsables.

Le débat sur les bonus des traders est donc un faux débat de type chasse aux sorcières démagogique, et qui évite de remettre en cause toute une élite.

Le summum semble avoir été atteint par Lord Turner, président de l’autorité bancaire britannique après avoir été notamment patron des patrons. Il ne craint pas de dire que la City de Londres, c’est à dire le secteur financier, a cru au-delà du raisonnable par rapport à son utilité pour la société. Bref, c’est devenu une sorte de Monopoly. Olivier Besancenot n’aurait pas dit mieux…

Il faudrait quand même rappeler au très brillant Lord Turner que la finance, c’est l’oxygène de l’économie, et que la bulle dont tous déplorent l’éclatement en 2007-2008 a été le moyen de la prospérité mondiale des dix années précédentes au moins. Ne crachons donc quand même pas trop dans la soupe!

Bonus bancaires, caméras de télévision et déconnection Internet

août 26, 2009 on 6:22 | In Best of, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Quel rapport, me direz-vous, entre ces trois sujets? Il est simple.

Nicolas Sarkozy a suffisamment fait pression sur la banquiers français pour que ceux-ci ne donnent des rémunérations variables à leurs traders que sous certaines conditions. Notamment l’introduction de malus en cas de mauvais résultats, un lien avec les résultats de l’entreprise, et un étalement sur plusieurs années. Autant d’excellentes idées, à la condition expresse que les banques des autres pays les appliquent aussi, sinon la France perdra ses traders et son trading au profit de ses voisins et concurrents. Il n’est pas facile d’être un îlot de vertu au sein d’un océan de péché.

Les statistiques françaises indiquent que les villes qui ont installé des caméras de vidéosurveillance enregistrent de meilleurs résultats en matière de délinquance que celles qui ne l’ont pas fait, la montée de la criminalité y étant moitié moindre. Pourtant, la Grande-Bretagne, qui a installé 50 fois plus de caméras que la France, constate que celles-ci n’ont qu’un rôle infime dans la maîtrise et la répression de la même criminalité. Cette apparente contradiction vient de ce qu’en France, où il y a relativement peu de villes vidéosurveillées, les voyous choisissent d’éviter les villes-là pour se reporter dans des coins moins exposés. Alors qu’en Grande-Bretagne, où elles sont partout, il n’y a plus d’effet « îlot de tranquillité dans un océan de délinquance ».

La loi Hadopi est l’une des plus controversées que Nicolas Sarkozy ait fait voter, notamment pour son volet de déconnexion des abonnés Internet qui téléchargent illégalement. Pourtant, c’est maintenant au tour de nos amis britanniques d’envisager cette solution, qui promet d’être si efficace qu’elle met les pirates du Net dans une fureur indescriptible. Car, jusqu’ici, quand un serveur se faisait réduire au silence, comme cela a été le cas du célèbre Napster, puis aujourd’hui du suédois Pirate Bay, il suffisait de se brancher sur un autre serveur.

Alors que demain, avec Hadopi, il faudra utiliser des alias, des fausses adresses IP, des serveurs de proxys anonymes pour ne pas être démasqué par les caméras de surveillance du Net. Impossible, certes non. Impossible pour tous, en nombre et en compétence, manifestement. Donc cela fonctionnera comme les règles sur les bonus, et les caméras de surveillance. Cela n’empêchera pas le délit ou le crime, mais cela le rendra plus difficile, moins payant, et, partant, moins attractif…

Une transaction franco-américaine?

août 22, 2009 on 6:56 | In Best of, Economie, France, Insolite, International, Poil à gratter | 1 Comment

Les Etats-unis sont-ils menacés de soviétisme? A priori voilà une question grotesque. Eh bien non, car de nombreux Américains interprètent le plan de donner accès à la santé à tous les Américains, et donc aussi aux 40 millions de personnes qui n’ont aucune couverture santé, comme l’arrivée d’un système hyper-étatique coûteux, inefficace et la géré, spoliant les « bons Américains », c’est-à-dire ceux qui sont solvables, au profit de ceux qui ne le sont pas. Il faut dire que tenter de mettre en place un tel plan, forcément d’un coût colossal, surtout au pays qui connaît déjà le coût de la santé le plus élevé au monde, et de loin, au milieu de la crise économique la plus sévère des 80 dernières années a quelque chose de si provoquant qu’on peut parler de calendrier quasi-suicidaire.
Et lors des réunions de préparation de plan, on découvre que les passions américaines pour les questions sociales et sociétales, et notamment le rôle de l’Etat et les impôts, est plus grande que celle des Brésiliens pour le football. Une passion d’autant plus forte que de nombreux citoyens de bonne foi croient réellement que cette réforme met la patrie en danger. Une passion si forte qu’elle en deviendra presque inévitablement violente dans un pays qui compte plus d’armes à feu que de citoyens, comme on le voit déjà avec les querelles religieuses comme celle sur l’avortement, où tuer un médecin qui en pratique n’est pas si rare.

Alors qu’en France, les réformes de Nicolas Sarkozy n’entraînent « que » des grèves et manifestations somme toute très pacifiques, et la couverture santé universelle fait partie de nos acquis depuis longtemps..

Autre phénomène américain: la banque suisse UBS a proposé à des milliers de clients de faire échapper leur argent au fisc américain. Ce faisant la banque a commis un délit sur le sol US, ce pour quoi elle est susceptible de se voir interdire tout acte de banque aux États-Unis, ce qui interdit toute transaction en dollars, en actions ou en obligations américaines. Bref, ce qui ruine la première banque de gestion de fortune au monde. Ou plutôt achève de la ruiner après ses déboires très supérieurs à la moyenne lors de la crise bancaire. L’État suisse et la banque sont donc condamnés à trouver une transaction avec l’État américain pour éviter cette lourde condamnation, ce qui s’est fait cette semaine. Et le prix à payer est que UBS devra dénoncer au fisc américain des milliers de clients qui devront faire face à de lourdes condamnations. Car aux États-Unis la fraude fiscale n’est pas une affaire de seuls gros sous. L’Oncle Sam condamne souvent pour ces motifs à des peines de prison ferme, ce qui est indiscutablement une forme de violence sociale..

Alors qu’en France les fraudeurs du fisc, sauf rarissimes exceptions, non seulement ne risquent pas la prison, mais peuvent négocier et marchander avec Bercy, surtout si la dette est importante et le fraudeur éminent.

Nul doute que la France aimerait pouvoir forcer les banque suisses à dénoncer des milliers de fraudeurs du fisc. Nul doute que les Américains aimeraient avoir une couverture santé universelle à la Française.

Alors, à quand un échange de bons procédés? On leur envoie Sarko en stage, et on prend Obama pour quelques mois?

La Chine, pays de tous les extrêmes ou Empire du Milieu?

août 19, 2009 on 10:46 | In Economie, France, Insolite, International | 2 Comments

La Chine va-t-elle sauver le monde, ou tout au moins le tirer de la crise économique actuelle? Quand on voit, entre autres, les contrats signés avec l’Australie pour 41 milliards de dollars de gaz liquéfié, ou pour 6 milliards de dollars de minerai de fer, il y a de quoi être optimiste. Avec un pays qui a un besoin impératif de maintenir une croissance annuelle de 8%, et ce en étant déjà la deuxième économie mondiale, la mot de locomotive n’est pas trop fort. Même si c’est ahurissant de parler de locomotive quand le reste du monde roule en marche arrière.

De même, au moment où tous les Etats développés émettent des quantités infernales de nouvelle dette pour financer déficits croissants et plans de relance, le seul acheteur massif de cette dette, notamment celle en dollars émise par les États-Unis, est la Chine, dont les excédents de toute nature sont proprement ahurissants dans un contexte de déficits planétaires.

Dans le même temps, il y a de quoi être véritablement inquiet. Les centaines de milliards de dollars injectés par le gouvernement chinois pour maintenir à toute force la croissance malgré la crise mondiale qui a amputé les exportations et les investissements étrangers, deux moteurs traditionnels du boom chinois, génèrent en ce moment une véritable bulle immobilière. Même si c’est ahurissant de parler de bulle immobilière quand le reste du monde voit là un secteur effondré.

Pour autant, tout n’est pas rose au pays de la croissance chinoise. Comme ce pays a une économie où beaucoup se décide au niveau municipal ou régional, on a vu fleurir des entreprises d’intérêt local mais sans aucun espoir d’être jamais compétitives au niveau international. La crise impose de rationaliser ces entreprises soutenues à bout de bras par banques et pouvoirs publics locaux. Le problème, c’est que les ouvriers ne sont pas d’accord. Ainsi des ouvriers d’une entreprise d’acier à capitaux d’État se sont vus promis à une fusion avec un groupe privé valant privatisation. Comme ils redoutaient au passage de nombreux licenciements, ils ont accueilli leur repreneur en tuant purement et simplement le directeur. On est loin des New Fabris de Chatellerault, et deux privatisations ont dues être annulées dans le secteur de l’acier chinois pour cause de résistance trop violente de la base.

Donc la bouteille est-elle à moitié pleine, avec une Chine locomotive de la croissance mondiale et génératrice d’excédents on ne peut plus nécessaires, ou à moitié vide avec des entreprises déficitaires, des banques qui accumulent les crédits douteux et une bulle immobilière? Et si c’était pour cela que la Chine, traditionnellement, s’appelle l’Empire du Milieu?

Quelques bonnes nouvelles

août 11, 2009 on 8:01 | In Economie, Europe, France, International | Commentaires fermés

Ayant été l’un des premiers à écrire que la crise serait beaucoup plus qu’un simple trou d’air, et ayant régulièrement été depuis un messager de mauvaises nouvelles, il est bien naturel que JusMurmurandi se réjouisse quand il y a lieu de le faire.

Mais ce n’est pas le rebond des bourses ou des matières premières qui cause ce renouveau d’optimisme. Ces cours en hausse sont simplement causés par des liquidités abondantes cherchant avant tout à se rémunérer quand les taux d’intérêts sur les placements sans risques sont nuls ou quasi-nuls, comme sur les Bons du Trésor américains.

Alors, avec des taux d’intérêts extrêmement faibles sur les obligations et placements monétaires, avec un immobilier plus intouchable que la population de la caste éponyme en Inde, avec des marchés secondaires comme l’art en pleine déprime, les capitaux se placent sur les actions et les matières premières, et se justifient en parlant « d’anticiper la reprise ».

D’un point de vue logique, c’est imparable, car la reprise finira bien par arriver. Mais l’anticiper de 10 ans, si les tenants d’une asthénie à la Japonaise ont raison, c’est peut-être s’obliger à une trop longue patience…:-)

Cela étant, même cette hausse en partie artificielle peut avoir un effet positif en contribuant à regonfler l’épargne et les fonds propres des établissements financiers. Et, en conséquence, la confiance.

Non, ce qui encourage JusMurmurandi, c’est d’abord l’absence de mauvaises nouvelles qui soient nouvelles. Or, bien sûr, les indicateurs ne sont pas au vert profond, mais grosso modo, les mauvais chiffres qui sortent maintenant sont déjà « dans les tuyaux » depuis des mois.

Et ces dernières semaines, JusMurmurandi constate avec joie que plus d’un chiffre sur deux qui sort est meilleur -ou moins mauvais- qu’anticipé. Que ce soit la production automobile européenne, soutenue par diverses primes à la casse, les ventes de voitures aux USA, pour la même raison, les chiffres du chômage en juin en France, en baisse surprise, le PNB du deuxième trimestre américain, en baisse moindre qu’attendu, la banque du Japon qui constate l’arrêt de la dégradation de la situation économique de l’archipel, et surtout les résultats des entreprises, qui, pour l’essentiel, et contre toute attente, restent très bénéficiaires. Moins bien sûr qu’il y a deux ans, mais incroyablement résistants si on pense qu’il s’agit de la pire tornade depuis 80 ans.

Lesquels profits des entreprises se traduiront en impôts, en dividendes, en investissements, et même, ô horreur, en bonus pour les dirigeants « victorieux » de la crise. Toutes traductions vertueuses sur le plan économique.

JusMurmurandi pense donc qu’après une année entière passée à craindre l’apocalypse dès avant qu’elle ne se soit produite, le monde pourrait recommencer à espérer le retour sinon au paradis, au moins à une certaine ère de confiance, et ce dès cet automne.

Dans cet espoir, profitez bien de très bonnes vacances!

Le bal des hypocrites , ou « Sauvons les bonus! »

août 8, 2009 on 6:17 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Le scandale est de retour. Et pour cause, les bonus des banquiers, cause supposée de tous nos maux, sont de retour, eux aussi. Et là encore, s’ils le sont, c’est parce que les profits des banques, en tout cas des meilleures d’entre elles, de Goldman Sachs à BNP Paribas, sont de nouveau fort plantureux. Et ce alors même qu’elles n’ont pas pu ne pas faire appel à des aides d’État il y a quelques mois à peine.

Après le scandale causé par Goldman Sachs aux États-Unis, c’est le milliard d’euros déjà provisionné par la BNP au titre des bonus futurs de ses traders qui soulève la tempête.

Outre la répugnance constante de JusMurmurandi de hurler avec les loups et de chasser le bouc émissaire, y-a-t-il scandale à ce milliard? A noter que la BNP n’est peut-être pas le plus mauvais élève de la classe bancaire sur ce plan. Elle a été l’une des rares banques à adhérer aux recommandations du G20, et elle dévoile ce chiffre (ou plutôt elle le confirme après qu’il ait été « fuité » par Libération).

Tandis que, fidèle aux habitudes de l’ère Bouton, la Société Générale de Frédéric Oudéa se mure dans le silence, espérant sans doute que le problème finira par s’en aller de lui-même.

Au premier semestre, les banques sont connu une conjoncture exceptionnellement favorable à leur activité: elles ont pu emprunter à des taux plus bas que jamais avant, tout en prêtant à des taux « normaux ». Résultat, une marge gonflée qui se traduit en profits immédiats. Comme, dans le même temps, ces mêmes banques se montrent prudentes et frileuses dans la qualité des emprunteurs qu’elles acceptent, on voit bien d’où vient leur profit: non d’une prise de risque ou d’un talent particulier, mais bien du fait qu’elles profitent des taux bas consentis pour les aider par les banques centrales pour se refaire une santé, et ceci sans risque. Et non, au passage, pour soutenir ou relancer l’activité économique.

C’est exactement le comportement des cafetiers qui se mettent la baisse de la T.V.A. dans la poche au lieu de la répercuter aux clients comme promis.

A partir du moment où une activité se révèle particulièrement rentable, il est inévitable que ceux qui la mettent en œuvre souhaitent être associés à ce succès, c’est ce qu’on appelle une rémunération variable, ou bonus.

Pour tout ceux qui trouvent ces bonus obscènes, rappelons qu’ils sont nés du dégoût général pour de fortes rémunérations accordées à des cadres et dirigeants même quand leur entreprise se portait mal. La dissonance entre performance d’entreprise et rémunération individuelle est ce qui leur a donné naissance, de façon à ne rémunérer grassement que ceux dont les résultats le méritaient.

Et c’est donc par souci de moralisation, en l’occurrence pour s’assurer que les rémunérations soient en ligne avec les résultats que les bonus sont devenus une règle de bonne gestion. Comme on est loin de la polémique actuelle!

Car, en fait, c’est ce même principe qui a une fois de plus failli. Les banques ont perdu des montants pharaoniques tandis que certains bonus ont continué à être versés (33 milliards de dollars à Wall Street l’année dernière!!!). Et cette culture du bonus a entraîné des prises de risques inconsidérés avec les conséquences que l’on sait.

Au lieu de crier haro sur le baudet des bonus, mieux vaudrait réparer les deux digues qui ont sauté. D’une part revenir à cette nécessité qu’il n’y ait de bonus que quand les performances de l’entreprise sont bonnes, et ensuite que la maîtrise et la limitations des risques soient des contrepoids efficaces aux traders agressifs et carnassiers par tempérament. Ce n’est pas leur faute si leur management a totalement abdiqué…

Car un bonus virtuellement garanti, ce qui est le cas aujourd’hui, où les banques voudraient payer « pour ne pas désespérer leurs meilleurs éléments » et « les laisser partir ailleurs » (où donc y-a-t-il un foyer d’accueil ultra-luxueux pour traders talentueux mais en échec?) cumule les inconvénients d’être déconnecté des résultats de l’entreprise et en même temps de pousser au risque. La suggestion de Christine Lagarde de lier les rémunérations aux résultats sur plusieurs années est l’exemple de ce qui remettrait naturellement les choses dans une meilleure direction.

Et, pour revenir au début de l’article et au milliard d’euros provisionnés par la BNP, il concerne 17.000 personnes soit une moyenne de 60.000 euros par personne. On est loin de Wall Street et de ses traders multi-super-millionnaires à 30 ans. Et les résultats de la division de BNP Paribas ont été atteints pour ce premier semestre, avec un niveau de risque bas. Donc tout le monde est gagnant (État, qui est remboursé, actionnaires sont le cours de l’action monte, banque, dont les profits et les fonds propres se reconstituent, pays, qui touchera sa part sous forme d’impôts sur les bénéfices). Pourquoi les traders seraient-ils les seuls exclus quand, la plupart du temps ce ne sont pas eux qui ont failli?

Ces faits sont si élémentaires que tous ceux qui hurlent au retour des mauvaises pratiques savent parfaitement que ce qu’ils disent est aussi populiste et démagogique qu’irréaliste. Honte aux hypocrites! A soulever ainsi sur des bases fausses la colère du peuple, nous allons tous récolter la tempête! JusMurmurandi ne résiste pas à nommer parmi eux le talentueux Jacques Attali, sans doute trop plongé dans ses activités de micro-crédit et mobilisé par les souhaits de prix Nobel pour avoir bien considéré les conséquences de ses déclarations!

Solférino, Stuttgart ou Téhéran ?

juillet 25, 2009 on 10:36 | In Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Voici une comparaison audacieuse comme JusMurmurandi les aime et les savoure.

Solférino ou comment le Parti socialiste s’entredéchire avec chacun des membres principaux (et Dieu sait s’il y en a, on en découvre de nouveaux régulièrement que l’on avait oubliés et qui s’imaginent l’un après l’autre l’ultime recours en cette période de crise) qui se voit déjà au firmament, enterrant Martine Aubry sans autre forme de procès.

Et Mitterrand, en figure de Commandeur, qui doit se retourner dans sa tombe.

Stuttgart ou comment un excellent dirigeant a transformé une entreprise au bord de la faillite, l’a quasiment remise dans l’état dans lequel il l’a trouvée, cédant aux querelles familiales, et aux sirènes de l’argent. Revenu en 1993, Wendelin Wiedeking a fait de Porsche l’une des entreprises automobiles les plus rentables. A tel point qu’il s’est imaginé engloutir Volkswagen, tel David dominant Goliath. Et créant la sécession entre les familles Porsche et Piech. Mais la crise est arrivée et l’endettement de 9 milliards d’Euro pour cette acquisition démesurée s’est révélé ingérable.

Ferdinant Piëch, en Commandeur bien vivant, veilla au grain et le renvoya comme un valet cette semaine (mais un valet grassement remercié qui part avec un chèque de 50 millions d’Euro, accompagné de son acolyte le Directeur Financier).

Téhéran, secouée par les soubresauts d’une élection bidon aux résultats truqués qui fait descendre le peuple dans la rue.

Où l’on assiste à la guerre des mots entre les mollahs Khamenei et Rafsanjani (qui est aussi un ancien président de la République islamique) entre rénovateurs et conservateurs qui ne veulent surtout rien changer.

Et Khomeini, en figure de Commandeur, qui doit se retourner dans sa tombe.

Conclusion de ce petit tour d’un tout petit monde en crise.

D’une part les points communs nous apparaissent plus clairement maintenant que nous avons posé les données des différentes équations.

Batailles d’Hernani toutes les trois, ou encore lutte entre traditionalistes et conservateurs, les jeux ne semblent pas faits. Le PS qui ne sait pas choisir sa ligne entre une social-démocratie à la Blair ou Zapatero et un parti de gauche comme le NPA, introuvable sur la carte européenne, les gros qui mangent les petits et pas l’inverse, entre Porsche et Volkswagen, ou les modernistes à la Moussavi contre ceux qui ne veulent pas que cela change comme Khamenei.

Bien entendu il faut aussi rappeler le rôle du monde extérieur qui n’est pas négligeable : le monde occidental qui doit tout faire pour ajouter aux secousses politiques en Iran avec la menace nucléaire prochaine qu’il représente, le ralentissement économique qui a rendu l’absorption de VW par Porsche impossible ou encore les frasques de Julien qui permet de moins parler du PS tandis que les média font leur miel du train de vie de celui qui va probablement devoir tirer un Dray sur sa carrière politique.

Ce dernier, qui lança une philippique en bonne et due forme la semaine dernière contre Martine Aubry, dirige une association qui s’appelle « la tête à gauche ».

On comprend mieux le choix de son nom.

Avec des dépenses annuelles qui, aux dires de la presse, se comptent par centaines de milliers d’Euro, le portefeuille de ce brave Trotskyste doit être lui fermement ancré à droite…

1984

juillet 21, 2009 on 9:31 | In Best of, Coup de gueule, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

En 1948, George Orwell écrit 1984, qui n’est qu’un anagramme de l’année de rédaction, roman dans lequel il prédit un avenir sombre, contrôlé, où chaque habitant est suivi à la trace par les « autorités ».

Les appartements sont par exemple équipés de téléviseurs qui suivent les faits et gestes des occupants.

Le monde en 2009 est il si différent ?

JusMurmurandi a de nombreuses fois évoqué les caméras de surveillance qui nous filment à longueur de journée sur la route, dans les rues, devant les banques équipées de distributeurs de billets ou encore dans les centres commerciaux.

Car avec le passage au numérique, cela est devenu simple de nous suivre, que ce soit avec nos téléphones portables, les antennes RFID de nos passeports ou autre gadget du même genre.

Là où cela prend une tournure plus piquante, c’est lorsque le contenu de nos appareils numériques est contrôlé à distance.

Amazon, célèbre point de vente en ligne, a ainsi mis en vente sur le marché américain un livre électronique baptisé Kindle sur lequel les clients peuvent télécharger un nombre conséquent de romans.

Cette semaine, Amazon a supprimé, à distance, deux ouvrages sur les Kindle de ses clients, car, selon Amazon, les droits de vente n’avaient pas été acquittés et la diffusion de ces oeuvres n’était pas autorisée. Tout ceci à l’insu du plein gré des clients, qui ont vu le contenu de leurs « livres » électroniques modifiés par leur fournisseur.

Pétrifiant n’est ce pas ? Car on imagine encore, comme c’est le cas en Chine ou en Iran, qu’une « autorité » centrale aurait donc la possibilité de contrôler même les lectures des citoyens en autorisant tel ou tel contenu sur un livre numérique.

Si la raison invoquée par Amazon semble légitime, l’action fait froid dans le dos.

Surtout lorsque l’on sait que l’une des œuvres « retirée de la vente » était précisément…..1984.

Dans la Lune

juillet 20, 2009 on 9:41 | In Best of, Coup de gueule, Europe, Insolite, International, Poil à gratter | 1 Comment

Ce vingt juillet 2009 est un jour à marquer d’une pierre blanche.

Quarante ans que l’Homme a marché sur la Lune.

Tout le monde se souvient de la phrase « Un petit pas pour l’Homme, un grand pas pour l’Humanité ».

Le rêve de Tintin est enfin réalisé.

Car la Lune est un astre qui est bel et bien entré dans notre vocabulaire.

Par exemple, être dans la Lune.

Les idées qui nous viennent spontanément à l’esprit sont nombreux.

Au hasard, citons les socialistes, qui sont tellement nombreux à rêver de prendre la place de Nicolas Sarkozy qu’ils en oublieraient presque….qu’ils sont justement tellement nombreux à vouloir se faire élire.

Demander la lune, comme ces salariés qui s’entourent de bonbonnes de gaz pour recevoir une indemnité extra légale de 50.000 Euro. Sauf qu’à la demander en mettant le couteau sur la gorge de l’entreprise, du gouvernement, avec des bonbonnes vides en plus, le tout risque de se dégonfler comme une baudruche.

Être mal luné, comme certainement François Bayrou lorsqu’il a vu les résultats du MoDem aux élections européennes.

Face cachée de la lune, comme les dépenses de l’État qui vont aboutir à un endettement toujours plus important, et que les générations futures ne sauront pas maîtriser sans une inflation débridée ou encore un serrage de ceinture que leurs aînés, nous, semblent incapables de mettre en place.

Décrocher la lune, comme les mirifiques bonus des banquiers qui semblent être sortis de la crise sans s’apercevoir que 99% de la population y était encore plongée.

Quand on voit tout cela, on ne cherche même pas d’exemples pour illustrer c.. comme la lune, tellement il y en a.

Bref, il est temps pour JusMurmurandi de se coucher au son… de la sonate au Clair de Lune.

Merci Ludwig !

On a marché sur la lune !!

On a marché sur la lune !!

Des bonus à toute épreuve

juillet 16, 2009 on 6:53 | In Coup de gueule, Economie, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Incroyable! Alors que la crise bat son plein, une banque américaine, et pas n’importe laquelle, annonce des profits record pour le deuxième trimestre de l’année 2009. Goldman Sachs, la première banque d’affaires au monde.

Il y a déjà quelque chose de choquant à voir de tels profits affichés en si absolu décalage avec la conjoncture. Manifestement, les activités de Goldman Sachs ont été facturées avec une marge bénéficiaire très importante, de façon à laisser un tel profit en bas du compte d’exploitation.

Mais comment facturer de telles marges quand la conjoncture est déprimée et les affaires rares? Pourquoi la concurrence ne mord-elle pas sur la clientèle de Goldman Sachs?

Il faut se souvenir que, dans les activités de trading, le rival N°1 de GS était Lehman Brothers. Que Lehman a rencontré de graves difficultés en octobre 2008, comme la plupart des banques mondiales. Et que, si l’Etat fédéral américain a décidé de sauver Merril Lynch ou AIG, il a décidé de laisser couler Lehman, provoquant par réaction une tornade sur un marché financier déjà sinistré.

Laquelle tornade a menacé d’entraîner toutes les autres banques mondiales dans une spirale infernale de défiance et d’emporter le système financier planétaire. Et que, pour la stopper, tous les États mondiaux ont ouvert des lignes de crédit quasi-illimitées à leurs banques, y compris à la toute-puissante Goldman Sachs. Lesquelles banques, se trouvant sous perfusion d’argent public se sont trouvées aussi quelque peu sous tutelle, notamment pour la délicate question de super-ultra-méga bonus pour leurs employés chéris.

Car, JusMurmurandi s’en souvient, de nombreux établissements que leurs errements eussent conduits à la faillite n’était l’intervention des contribuables pour les sauver sous forme d’argent public voulaient quand même verser de tels bonus au titre de 2008, l’année de toutes les calamités.

Moyennant quoi, certaines banques américaines ont tenu à rembourser au plus vite les aides de l’Oncle Sam. Ce qui a comme conséquence de lever aussi la tutelle financière qui les empêche de payer ce qu’elles veulent à qui elles veulent.

Et, de fait, Goldman Sachs a publié dans ses comptes une mise en réserve de 11 milliards de dollars pour des bonus à venir au titre de 2009. Une année qu’elle n’aurait pas vu arriver sans aide publique. 11 milliards de dollars, soit plus que le PNB de nombreux petits pays, rien qu’au titre des rémunérations variables…

Ce qui se traduit par le fait que, chez Goldman, le revenu moyen tous employés confondus, dépasse 400.000$ par an…

11 milliards de dollars dans une économie en pleine crise, donc loin, très loin de ce qui sera versé, n’en doutons pas, quand l’économie se sera redressée.

Petit détail. L’homme qui, en tant que Secrétaire au Trésor américain a décidé de laisser couler Lehman, le concurrent de Goldman Sachs, s’appelle Henry Paulson. Son poste avant de rejoindre l’administration Bush? Vous l’avez deviné. Il dirigeait Goldman Sachs.

Décidément, les promesses de l’administration Obama de contribuer à réformer les marchés et leurs acteurs pour éviter le renouvellement d’une calamité économique comme celle que nous vivons, et qui est largement, ne l’oublions pas, causée par une orgie de risques pris par les banques menées par des banquiers poussés par une envie sans limite de gagner toujours plus semblent de plus en plus de pieuses mais creuses paroles.

Les bonus quand tout va bien, et l’argent du contribuable pour s’en sortir quand on a trop perdu, vraiment le sort est plus clément pour les banques américaines (Goldman est l’exemple le plus choquant, mais Bank of America, Citigroup ou Morgan Stanley font de même) que pour de nombreuses PME ou familles endettées qui se retrouvent avec rien.

Parlant de PME, la société américaine de crédit CIT, spécialisée dans le crédit aux PME du commerce, va couler, l’administration Obama lui ayant refusé son aide. La sixième plus grosse faillite de l’Histoire américaine s’annonce et CIT va rejoindre Lehman au cimetière des géants de la finance. C’est à se demander si Goldman Sachs ne va pas s’intéresser maintenant au crédit aux PME américaines.

Clausewitz disait que la politique est la continuation de la guerre par d’autre moyens. JusMurmurandi se dit que la finance américaine, c’est la poursuite des profits et des bonus par tous les moyens…

Incongruités et prises d’otages

juillet 14, 2009 on 6:52 | In Coup de gueule, France, Incongruités, International | Commentaires fermés

Me Halimi déclare: « en 2009, la Shoah recommence! » Quelle que soit la douleur de la mère dont le fils a été assassiné et torturé, mettre de la Shoah partout est la meilleure façon de la banaliser, de la normaliser, de la réduire à l’addition de meurtres dont celui-ci, ne l’oublions pas, avait pour mobile non le fait qu’Ilan Halimi était juif, mais le fait que, parce que juif, il était présumé riche. Ce qui n’est pas la même chose.

A Châtellerault, les employés de New Fabris menacent de se faire sauter s’ils ne touchent pas 30.000€ chacun au titre d’indemnités de licenciements. Là encore le désespoir n’excuse pas tout. Et les employés égarés ne réalisent pas que leurs manifestations violentes sont le meilleur moyen de décourager tout nouvel employeur qui verra sur un CV un emploi à New Fabris…

En Israël, on supprime les noms de villes en arabe qui « doublaient » les noms en hébreu. Ou comment rajouter du sel dans les plaies. Du sel de la Mer Morte, bien sûr.

Les Chinois arrêtent pour « espionnage » 4 cadres de Rio Tinto. La Chine est très dépendante de ses importations de minerai de fer, marché dominé par trois géants: les australiens BHP et Rio Tinto, et le brésilien CVRD. Les sidérurgistes chinois n’ont pas du tout apprécié la hausse vertigineuse des prix imposée par ce trio en 2008, et attendent de 2009 une baisse symétrique. Pour mieux y parvenir, Chinalco a trouvé un accord pour refinancer Rio Tinto moyennant une prise de participation de 20% à son capital. Sauf que Rio Tinto change d’avis, renonce cavalièrement à l’argent chinois et choisit de fusionner ses activités de minerai de fer avec celles de BHP.
Après, -pure coïncidence bien sûr- 4 cadres de Rio Tinto sont arrêtés en Chine pour « espionnage ». Ce qui ne peut que rappeler l’arrestation, elle aussi pour espionnage, d’une jeune française qui s’apprêtait à quitter l’Iran.

Qu’est-ce que ces histoires ont en commun? La prise d’otage.

Mme Halimi prend en otage tous ceux qui ont en horreur absolue la Shoah pour les contraindre à plus de sévérité à l’encontre des Barbares. Et Mme Alliot-Marie a, comme par hasard, annoncé à la presse que le Parquet ferait appel de 14 condamnations dans ce procès, qui ne sera pas, cette fois, soyons en sûr, à huis clos, comme l’a demandé la mère de la victime.

Les employés de Châtellerault prennent en otage le stock de pièces dû à Renault et Peugeot, les machines de production, et la responsabilité de tous ceux à qui on pourrait a posteriori reprocher de n’avoir pas stoppé leur folie destructrice en payant l’argent demandé.

En Israël, la prise d’otages est bien connue des deux côtés de la barrière. Ou du mur devrais-je écrire. Comme celle du soldat Gilad Shalit, capturé il y a trois ans déjà. Ou celle des gazouis enfermés ou plus exactement emmurés en guise de rétorsion aux attaques du Hamas.

Quand aux Chinois et Iraniens, il semble que la prise d’otages soit, en l’espèce, la continuation de la politique par d’autres moyens. Et comme celle-ci est, depuis Clausewitz, la continuation de la guerre par d’autres moyens….

Vous êtes une star !…. juste quelques secondes

juillet 11, 2009 on 9:20 | In Coup de gueule, Europe, Insolite, International | Commentaires fermés

Qui ne souhaite pas, le temps d’un instant, éprouver le plaisir, la sensation d’être suivi par un nuage de paparazzi qui veulent absolument vous photographier ?

Désormais c’est possible, pour un court moment.

La marque Nikon a eu l’idée de faire une publicité murale en Corée avec de nombreux photographes dont les flashs se déclenchent..dès que vous passez devant.

Et chaque passager de la station de métro de Séoul qui passe devant l’ affichage devient une star…

Vous êtes une star !!

Vous êtes une star !!

Rigolo, non ?

Mou du genou ? Petite nature ?

juillet 8, 2009 on 7:43 | In Economie, Europe, France, Incongruités, International, Poil à gratter | 4 Comments

JusMurmurandi est soulagé.

Vous vous souviendrez peut être que le passage de Barack Obama en Europe et en Turquie :-)   nous avait irrité, agacé.

En Turquie, retournant le couteau dans la plaie de ses « alliés » européens, il avait pris fait et cause pour l’entrée d’Ankara dans l’Union européenne, alors que le sujet est sensible.

En Allemagne, il était allé à Buchenwald et non à Berlin, ce qui n’était pas de nature à montrer le peuple allemand sous un jour positif.

Pour finir à Paris où il n’avait pas « trouvé » le temps de se rendre à l’Elysée, tandis qu’il se comportait en touriste à Notre Dame, Beaubourg et mettait la circulation cul par dessus tête pendant les deux jours de son passage. Le clou fut ses quelques propos prononcés en Normandie où il décréta qu’il n’avait malheureusement pas plus de temps à consacrer à Paris, mais qu’il reviendrait pour flâner après son (ou ses) mandats en affirmant qu’il n’avait pas besoin de voir Nicolas Sarkozy pour collaborer.

Bref, cela ressemblait à un vrai camouflet.

Heureusement, nous sommes soulagés de constater que cela n’est pas propre au sentiment qu’éprouve Obama pour la seule France.

De passage à Moscou avant de se rendre au sommet du G8 en Italie, Obama a ainsi préféré dîner à l’ambassade américaine avec Michelle et leurs deux jeunes filles que de participer à un dîner avec Medvedev et/ou Poutine.

Donc un bis répétita par rapport à Paris, ce qui a tout autant provoqué l’ire des moscovites que cela nous agaça.

Là où nous sommes plus troublés, c’est qu’il semble qu’Obama ait eu beaucoup de mal pendant sa visite en Russie.

Successivement, il a eu du mal à prononcer le nom de Medvedev à plusieurs reprises, le titre de Poutine, et fit une confusion quant à l’endroit où lui et sa femme se seraient rencontrés la première fois.

Bref, fatigué.

On se souvient des « Bushisms », autre nom donné aux nombreuses gaffes de son prédécesseur.

On se rappelle que Nicolas Sarkozy dans un récent article au Nouvel Observateur avait qualifié le poids de la tâche de Président de la République d’ »inhumain ».

Alors, petite nature ou mou du genou, Obama ?

Ce n’est pas le moment.

Rien n’a encore été fait pour mettre les folies cupides des banquiers sous contrôle et les bonus faramineux sont en train de fleurir comme nous l’avons dit il y a quelques jours.

L’Iran, les tremblements chinois requièrent toute son attention.

Alors, pour reprendre le slogan d’une marque sportive, don’t crack under pressure, Barack !!

C'est grand et compliqué, le monde

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