Le « referendum » de la Poste va-t-il créer une nouvelle SNCF ou une nouvelle EDF?
septembre 27, 2009 on 7:03 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermésLe Gouvernement veut changer le statut de la Poste pour lui donner celui de société anonyme. Un statut qui permet de lever de l’argent, que cela soit par des par emprunts, des émission d’obligations ou une privatisation partielle ou totale.
Les syndicats sont vent debout contre ce changement, dont ils anticipent qu’il n’est que le préalable à une privatisation.
La méthode qu’ils ont choisie pour manifester leur opposition, entre autres, est celle d’un prétendu référendum, où les Français qui le souhaitent pourront dire s’ils souhaitent ou non la privatisation de la Poste. Peu importe qu’il ne s’agisse pas du changement mis en œuvre par le Gouvernement, lequel assure que la Poste restera à 100% dans le giron du public. Il est évident que les opposants seront très largement majoritaires à cette « votation populaire », car c’est le propre des opposants d’être beaucoup plus militants que la « majorité silencieuse », à supposer qu’elle existe puisqu’on ne l’entend par définition jamais.
Peu importe aussi que les assurances de Mme Lagarde sur le capital de l’opérateur postal n’aient pas le sens qu’on imagine au premier abord. Elle affirme que l’État veut conserver l’intégralité du capital. La réalité est qu’il n’y a selon toute probabilité aucun autre choix. Quel actionnaire sain d’esprit voudrait entrer au capital d’un service public au moment où celui doit affronter pour la première fois de son existence la concurrence, avec ce que cela comporte de remise en cause de pratiques non concurrentielles? Il faudrait être fou…
JusMurmurandi, qui a la désagréable habitude de rappeler des souvenirs impertinents, parce que, justement, pertinents, se souvient que les arguments des « anti » étaient exactement les mêmes pour la privatisation de France-Telecom, à savoir le démantèlement à venir du service public, la chute de l’emploi, la fin de l’accès pour tous et partout, etc…
Aujourd’hui, ce sont les mêmes qui hurlaient contre toute privatisation qui « exigent » que le Gouvernement concède une quatrième licence de téléphone mobile, et vocifèrent que les réticences de Nicolas Sarkozy à le faire sont causées par ses amitiés avec Martin Bouygues, opérateur du 3e réseau cellulaire, à qui un accroissement de concurrence vaudrait une réduction de ses profits. En d’autres termes, privatiser France Telecom allait être un scandale et un désastre, mais, quinze ans plus tard, on réclame sans vergogne plus de concurrence… Va comprendre, Charles….
Car il y a une alternative à faire ce qui a été fait à France Telecom, et qui, accessoirement, n’est pas si mal, puisque c’est aujourd’hui le deuxième opérateur européen de téléphone mobile, et une entreprise dont l’impôt sur les bénéfices fait du bien aux caisses affamées de l’État. C’est faire ce qui a été fait à la SNCF, c’est à dire tout autre chose.
La SNCF bénéficie de subventions colossales. D’abord l’Etat a annulé toute sa dette en la transférant sur Réseau Ferré de France, entreprise structurellement déficitaire, mais qui continue à investir dans de nouvelles lignes à haute vitesse, ce qui donne au TGV un avantage énorme par rapport à ses concurrents que sont les autoroutes et les avions.
Mais là où il y a une concurrence directe, la SNCF n’a cessé de perdre et de l’argent et des parts de marché, c’est avec le fret, qui est aujourd’hui ultra-dominé par le transport routier. Lequel transport routier est ultra-concurrentiel, dans tous les sens du terme. Les pertes de la SNCF dans le fret sont telles qu’elles plombent ce mode de transport, pourtant autrement plus écologique que le camion, et qu’il va « falloir » lui attribuer quelques 5 milliards d’argent public, probablement obtenus grâce au fameux Grand Emprunt à venir, pour stopper cette perdition.
Est-ce ce qu’on veut comme avenir en peau de chagrin à la Poste, qui va devoir, comme la SNCF, affronter des concurrents étrangers autrement plus affûtés parce qu’ayant déjà effectué leur révolution culturelle?
Ce ne serait pas charitable de rappeler à la gauche qui, aujourd’hui, hurle au charron, que c’est elle qui a accepté à Bruxelles la concurrence dans les services jusqu’ici publics. Ni que la Commission qui a mis en place cette politique était présidée par l’emblématique Jacques Delors, père de Martine Aubry.
Il ne faut surtout pas mentionner non plus que les tarifs de téléphonie se sont effondrés en France avec l’arrivée de la concurrence, même si celle-ci est encore trop réduite, et ce pour le plus grand bénéfice des consommateurs. Qui, demain, bénéficieront aussi de service postaux moins chers et plus variés, sans qu’il soit possible de les délocaliser, l’emploi de M. Besancenot n’étant pas menacé par un quelconque postier polonais…
Mais trouver que cette baisse de prix serait un avantage serait se soucier du consommateur plus que de l’électeur militant. Un choix que la France, championne du monde de la grande distribution partout sauf en France, où elle est encadrée par un carcan de lois de droite comme de gauche plus rétrogrades et restrictives les unes que les autres, a toujours soigneusement refusé.
JusMurmurandi se demande ce que répondront les auteurs du pseudo-référendum pseudo-populaire aux postiers désespérés quand ceux-ci leur demanderont pourquoi ils sont devenus devenus, comme les employés de la SNCF fret, des gens à l’avenir bouché et au présent incertain, et non pas des employés d’une EDF ou d’un France Telecom conquérants.
Limitations, pièges à cons…
septembre 26, 2009 on 6:53 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésLe G20 est terminé, et les chefs d’État des grandes puissances économiques se sont mis d’accord pour limiter les bonus des traders, promettant que cette mesure est un antidote à toute répétition de la crise financière de 2008.
Déjà, n’importe quel connaisseur de l’histoire militaire sait le danger de préparer la guerre qui vient de se terminer, et non celle qui risque de survenir.
Mais JusMurmurandi voit au moins trois objections majeures à la foi qu’on nous demande d’avoir dans l’efficacité de cette mesure de limitation.
D’abord, l’alternative à la rémunération variable, c’est la rémunération fixe. Ce qui veut dire, concrètement, que les salaires fixes sont en train d’augmenter dans les banques pour compenser en tout ou partie les bonus disparus ou réduits des traders. Avec comme conséquence, ce qu’on a essayé d’éviter pendant des années, à savoir que les traders vont gagner tout autant d’argent, que leur activité soit bénéficiaire ou déficitaire. On se souvient du scandale de ces PDG dont les rémunérations faisaient scandale quand elles se maintenaient à niveau élevé même quand leur entreprise était en difficulté et/ou qu’ils étaient virés. Eh bien, ce qu’on s’est efforcé d’éviter chez les PDG, on l’institue chez les traders.
Ensuite, il est impératif de comprendre que, si les traders prennent et font courir à une banque des risques dont on a pu mesurer les conséquences néfastes, c’est parce que le système d’autorisations qui les encadre les a laissé faire. Tous ne sont pas des Kerviel! C’est donc avant tout à reformer ces systèmes d’autorisation qu’il faut réformer. Et c’est relativement facile à contrôler.
Enfin, il y a un véritable problème à vouloir interdire à une entreprise de rémunérer très fortement une personne qui, à elle seule, rapporte énormément. Ce peut être le cas d’un trader, mais aussi d’un PDG, d’un directeur financier, ou d’un responsable de fusion-acquisition. Quand on pense au phénoménal apport de Steve Jobs qui a repris en main un Apple moribond pour en faire l’entreprise prospère que l’on connait, à la contribution d’un Jack Welch chez General Electric, d’un Warren Buffet chez Berkshire Hathaway, ou du redressement d’un Nissan en quasi-faillite, dont Carlos Ghosn a fait le constructeur automobile généraliste le plus rentable au monde, comment attirer ou garder des tels talents si ce n’est avec des rémunérations?
N’étant pas aussi intelligent que les grands dirigeants de la planète, leurs conseillers, ou les dirigeants d’entreprise, JusMurmurandi n’a qu’une solution certainement trop simple au problème de la rémunération des traders. Quand l’un d’entre eux se signale par une contribution aux profits qui devient excessive par rapport aux règles de prudence, il suffit de diviser son portefeuille entre plusieurs traders. Cela réduirait le risque attaché à la starisation de tel ou telle personne.
Je vous l’ai dit, c’est trop simple…
Savoir gérer…
septembre 25, 2009 on 6:41 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | 3 CommentsUne région française n’est pas une PME. En gérer une en évitant tout gaspillage, si petit soit-il est utopique. Pour autant, quand il y a dérapage, le signaler est faire œuvre de salubrité publique, pour éviter qu’il se poursuive.
Et comme aux dernières élections régionales, la gauche a gagné le droit d’en gérer 20 sur 22, tout bêtisier sera très majoritairement à ses dépens.
Ainsi, rien qu’en Ile-de-France:
- 10 000€ pour le financement d’une thèse sur « la construction du genre chez les Pygmées d’Afrique centrale à l’épreuve de la sédentarisation »
- 10.000€ de subventions pour un projet de recherche sur « Les plantes médicinales et les savoirs ancestraux au Chili »
- 6480€ de subventions pour le financement d’une thèse sur « La nécrophilie au XIXe siècle : réalités et fantasmes »
Comment s’étonner que les impôts régionaux, donc socialistes à 90%, se soient élevés pendant le dernier mandat de leur exécutif beaucoup plus vite que la richesse nationale?
Comment ne pas s’indigner quand Georges Frêche, le truculent président de Languedoc Roussillon répond à cela que l’augmentation, vue la modicité des impôts régionaux, ne correspond qu’à quelques paquets de cigarettes par personne?
Retournement, ou éternel recommencement?
septembre 23, 2009 on 3:52 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermésParmi les poisons que la guerre du Vietnam a instillés dans le corps de la société américaine, aucun, peut-être n’aura été plus nocif que la généralisation de l’usage des drogues, et notamment des drogues dures. C’est l’époque du Triangle d’or Thaïlande-Birmanie-Laos, de ses armées privées et des amitiés suspectes de membres de la CIA.
L’équivalent pour une Union Soviétique ultra-puissante de la guerre du Vietnam pour les États-unis aura été l’invasion de l’Afghanistan en 1980. Là aussi c’est l’occasion pour les soldats de l’Armée Rouge de découvrir les paradis artificiels, quasiment absents d’U.R.S.S.
Et c’était d’autant plus humiliant pour l’empire communiste que la dépendance aux drogues dures d’une partie de sa jeunesse avait été largement employée par la propagande marxiste pour dépeindre les faiblesses du modèle américain du « tout-à-vendre ».
Aujourd’hui, ce ne sont plus les Soviétiques mais les Américains qui sont en Afghanistan, plus gros producteur mondial de pavot, plante dont est tiré l’opium, lui même transformé en héroïne.
Et c’est Viktor Ivanov, patron de la lutte anti-drogue russe, qui tance les Américains pour l’inefficacité de la programme de lutte contre cette culture. Il met en avant la mort de 30.000 russes par an du fait de leur consommation de drogue, dont 90% attribués à de l’héroïne d’origine afghane, et le fait que les Américains n’usent pas en Afghanistan de méthodes aussi radicales, la pulvérisation aérienne, que celles qu’ils appliquent en Colombie, dont la production est destinée au marché américain.
Les Américains se défendent en disant que la lutte contre la culture du pavot a poussé de nombreux cultivateurs dont c’est la principale source de revenu dans les bras des Taliban, qui y trouvent leur financement.
En d’autres termes, disent les Américains, la lutte contre un grand fléau (les Taliban) rend tolérable un moindre fléau (la drogue). On se souvient quand, sur ces mêmes terres afghanes, les Américains armaient et formaient les Taliban, acceptant leur fléau d’islamisme fanatique pour prix de leur lutte contre un plus grand fléau, l’expansionnisme soviétique.
On sait comment cela a fini, un certain 11 septembre 2001…
Quand on n’est pas Président…
septembre 22, 2009 on 2:06 | In Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermésLe procès de l’affaire Clearstream vient de commencer, mais les vagues qu’elle fait ne sont pas près de s’éteindre. En particulier, de nombreuses voix « conseillent » à Nicolas Sarkozy de retirer sa plainte en constitution de partie civile, arguant qu’il n’est pas « correct » qu’un Président en exercice, et, à ce titre, supérieur hiérarchique du Parquet, soit à la fois, en quelque sorte, à la partie civile et au Parquet.
Ces voix sont, outre, bien entendu, celle de Dominique de Villepin, celles de François Hollande et d’Arnaud Monteburg. Leur proposition est d’autant plus amusante, si on devait la suivre, que cela ferait du Président en exercice, quel qu’il soit, le seul Français à ne pouvoir donc jamais se constituer partie civile durant son mandat. Amusant…
C’est oublier aussi qu’il y a de multiples précédents, dont ceux de de Gaulle et de Pompidou, sans que qui que ce soit, à l’époque, ait trouvé à y redire, alors même que leur opposition comptait parmi ses chefs un avocat et redoutable bretteur politique du nom de François Mitterrand.
Autre amusement de qui n’est pas, ou en l’occurrence, qui n’est plus Président, le livre où Valéry Giscard d’Estaing met en scène ce qui ressemble de façon très réaliste à une liaison torride entre lui-même et Lady Di. Et le tout-médiatique de s’interroger s’il s’agit d’un habile fiction ou d’une révélation ahurissante.
Ce que JusMurmurandi peut affirmer avec certitude, c’est qu’en aucun cas le Général de Gaulle, puisqu’il faut rechercher des précédents, n’a eu de liaison avec Jackie Kennedy…
Dénonciation = malédiction?
septembre 20, 2009 on 7:16 | In France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermésVichy, un passé dont la France, honteuse à juste titre, tente de ne pas se souvenir. Pour y parvenir, tout ce qui y a eu lieu de « moche », et la liste est longue, doit ne jamais se reproduire.
A commencer par les dénonciations. Le gouvernement de Vichy a érigé en vertu le fait de dénoncer des Français (et des étrangers) à la police. Les dénoncer comme résistants, comme déserteurs du STO, comme juifs. Que dénonciateur agisse par patriotisme, par jalousie, par rapacité (il arrivait que ce soient les voisins qui aillent piller les appartements des juifs arrêtés l’instant d’avant), peu importait au régime de Vichy. Peu importait également que ces dénonciations soient inavouables, et donc, comble du courage, anonymes.
Et depuis, toute forme de dénonciation est proscrite, bannie, présumée misérable et abominable. Un « bel » exemple de dénonciation lamentable: c’est François Marland, ancien protégé du Crédit Lyonnais des années de tous les excès, qui, réfugié en Suisse, a dénoncé aux autorités américaines l’affaire Executive Life, qui aura de ce seul fait coûté des centaines de millions au contribuable français, millions dont une partie lui a été versée comme récompense.
Sauf bien entendu quand il s’agit de dénoncer des abus, des excès, des scandales, des ridicules. Faute de quoi JusMurmurandi n’existerait pas…
Changeons de décor et d’époque. Nous sommes dans des quartiers où sévissent des bandes de voyous qui dégradent les locaux, insultent les gens, voire commettent des infractions et délits (tapage, racket, trafics, deal de drogue, incendie de voitures, voire pire…) qui pourrissent la vie des habitants. Toute plainte résulte en représailles violentes, qui inspirent une légitime crainte. Que faire? Se taire et supporter l’insupportable?
La police de l’Essonne vient d’ouvrir une adresse mail pour recueillir des dénonciations de ce type de comportement, dont les auteurs sont bien connus de leur quartier. Cette adresse promet l’anonymat aux dénonciateurs. Le responsable de cette mesure n’en est pas à son coup d’essai, qui l’avait déjà fait dans son poste précédent, dans l’Isère.
Voilà bien une situation où il n’existe pas de « bonne solution ». Personne ne peut ignorer le droit de tous à vivre dans la tranquilité. Personne non plus ne peut se réjouir de voir s’accumuler des lettres dé dénonciation anonyme sur des délits, mais aussi sur qui couche avec qui, qui triche sur ses revenus et autres petites turpitudes qui engendrent de basses jalousies.
Alors, dénoncer ou pas? La réponse, pour une fois sur JusMurmurandi, n’est pas simple et claire. C’est en fait un choix de société que nous sommes conviés à faire. Comme avec les caméras de vidéo-surveillance, les fichiers ADN et les radars automatiques, plus de tranquillité passe par plus de surveillance.
La Grande-Bretagne, autrefois si débonnaire que ses légendaires policiers, les « bobbies » n’étaient pas armés, est devenue clairement sécuritaire indépendamment du parti au pouvoir.
En France, c’est une des vraies -et rares- différences entre droite et gauche. La perception générale que le PS est trop mou en matière de sécurité, avec la notable exception de jean-Pierre Chevènement, qui, d’ailleurs n’est pas PS stricto sensu, lui a couté des défaites électorales qui ne l’ont pas amené à faire comme les travaillistes britanniques de Blair puis Brown une véritable révolution culturelle. Dénonciations, flash-ball, tazers, caméras sont autant d’outils qui les dégoutent et dont ils… dénoncent l’usage qu’en fait la droite…
QueLques chiffres ahurissants
septembre 18, 2009 on 5:46 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésCommençons par le plus facile, le plus petit, même si ce n’est pas le plus modeste. La Fédération Française de Tennis veut que son tournoi fétiche (et vache à lait) se déroule dans un stade Roland-Garros qu’il faut agrandir pour elle. Elle demandait précédemment l’annexion d’un stade municipal où 6000 scolaires font du sport. Maintenant, ce sont 20 hectares qu’il lui faut, à prendre sur d’autres terrains de sport ou des espaces verts protégés. Tout cela pour deux semaines d’activité annuelle, en pleine période de crise, et à coup de chantage à la délocalisation, il faut oser.
Et ce n’est pas comme si cela devait rapporter à la collectivité, le loyer payé par la FFT à la Ville de Paris ne se montant qu’à 1,5% du chiffre d’affaires du tournoi, contre 15% habituellement. Un contrat que Bertrand Delanoë a jugé bon de prolonger malgré cet aspect financièrement désastreux.
On n’est donc un peu moins surpris de voir le même Bertrand Delanoë augmenter la taxe foncière de 28% à Paris. Oui, 28%, en peine crise! Il faut dire qu’il a utilisé les recettes des années de vaches grasses immobilières pour augmenter le nombre de ses fonctionnaires sans se dire qu’un jour les vaches allaient maigrir. Comme 2009 est, pour lui, une année post-électorale, il est temps de violer toutes les promesses qu’on a faites en campagne. Mais là où JusMurmurandi hoche la tête, perdu entre incompréhension et ahurissement, c’est quand le Maire de Paris, loin de parler de faire des économies pour épargner à ses contribuables une partie d’une hausse aussi vertigineuse, affirme que la crise exige de dépenser encore plus!
Le pompon, quand à lui, c’est le trou de la Sécu. Il va atteindre, à lui seul, le montant phénoménal de 50.000.000.000 d’euros. Oui, vous avez bien lu, 50 milliards. Soit, grosso modo, le montant du déficit total du budget de l’Etat qu’autorise le Traité de Maastricht, déjà très généreux avec 3% du p.i.b., soit quelque 25% du budget.
Comment en est-on arrivé là? Très simplement: en dépensant plus qu’il n’y a de recettes, et en forçant les gens à payer toujours plus au lieu de mettre de la vigueur à dépenser moins, c’est-à-dire, modestement, à freiner l’augmentation des dépenses. Tiens, cela vous rappelle Bertrand Delanoë? A JusMurmurandi aussi.
Finalement, si l’on voulait remplacer ces mauvais gestionnaires qui tolèrent le trou de la Sécu ou qui causent cette hausse vertigineuse des impôts locaux parisiens, ne faudrait-il pas les remplacer par les gestionnaires de la Fédération Française de Tennis, qui, eux, au moins, savent ce que gagner de l’argent veut dire!
Plus choquant encore que le gaspillage administratif, le gâchis total. Mécontent du prix du lait, trop bas à leur goût, des agriculteurs ont répandu des millions de litres de lait frais dans des champs. Quel gâchis dans un pays et dans un monde où la faim et la misère frappent encore. Le seul mot qui vient aux lèvres de JusMurmurandi est: honte!
Histoire de montrer que la France n’est pas le seul pays de l’ahurissant et du choquant, un exemple britannique, où le sang-froid légendaire semble avoir fait défaut. Révulsée, et on la comprend, par la récidive d’un délinquant sexuel qui avait réussi à se faire employer comme gardien d’école, la Grande-Bretagne a décidé de prendre le taureau par les cornes. Toute personne amenée à être en contact régulier avec des enfants autres que les siens devra désormais obtenir l’accord préalable d’un organisme dédié à vérifier justement qu’il n’y ait pas là de risque manifeste.
Le problème, outre la gigantesque bureaucratie que cela représente, est que le nombre de gens ainsi visés est de onze millions…. Onze millions de moniteurs de scoutisme, de mères qui pratiquent le covoiturage, de chefs de chorale, des entraîneurs sportifs. Autant de bénévoles qui sont profondément outrés qu’en plus de donner leur temps, il leur faille montrer patte blanche pour avoir le droit de faire du bénévolat, et se faire ficher au passage. Ah ce n’est pas la Grande-Bretagne, championne aussi des caméras de télé-surveillance, qui aurait des pudeurs de jeune fille à demander à des candidats à l’immigration des échantillons d’ADN pour établir la réalité de liens familiaux improuvables par ailleurs…
Des morts incomparables…
septembre 13, 2009 on 6:28 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Poil à gratter | Commentaires fermésLoin de JusMurmurandi l’idée de trivialiser les décès ou de les considérer seulement sous l’angle d’une statistique. Mais, pour autant, faut-il les instrumentaliser pour dessiner une réalité déformée?
La presse nous en donne quelques exemples. Le plus frappant est celui de la grippe A. Chaque mort est rapportée, disséquée, mise sous le feu des projecteurs des plus grands journaux télévisés. Pourtant, jusqu’ici, cette funeste grippe A « n’a tué que » quelques concitoyens. « Pas même » une vingtaine, dont la très grande majorité souffraient d’autres pathologies lourdes.
Rien, bien sûr, de faux à rapporter ces décès, avec leur charge de drame et de déchirement. Mais peut-être faudrait-il préciser pour créer un contexte que la grippe ordinaire tue chaque année en France 5000 personnes, soit, à aujourd’hui, deux cent cinquante fois plus. Et ce dans le silence le plus total des média.
Ceci rappelle le douloureux souvenir de la « maladie de la vache folle ». Après avoir semé la panique dans toute la population, et causé l’effondrement le la vente de viande de bœuf, cette maladie « n’a tué qu’un » tout petit nombre de dizaines de personnes, et ce avec un recul suffisant (plus de 15 ans) pour savoir que ce chiffre restera valide.
Sait-on que, dans le même temps, beaucoup plus d’éleveurs de bovins, totalement ruinés par les conséquences de la psychose, se sont suicidés dans l’indifférence générale?
Ainsi la presse rapporte le détail de chaque mort de soldat français en Afghanistan, et il est juste de rendre un dernier hommage à ces jeunes qui donnent leur vie pour la France, mais dont c’est le « métier ».Face à ces 31 morts « célébrés », comment expliquer que 100 français perdent la vie chaque mois de vacance par noyade? Autant de morts aussi inutiles et dérisoires que les autres peuvent être pleines de sens et de valeur.
Ainsi l’Etat, en la personne de Nicolas Sarkozy alors ministre de l’Intérieur, a-t-il enfin pris à bras le corps le problème de la surmortalité routière, et, au risque d’une forte impopularité, obtenu des formidables résultats. Des milliers de morts en moins chaque année, sans compter les blessés, les veufs et veuves, les orphelins, et le bénéfice pour tous d’une conduite apaisée et moins dangereuse. JusMurmurandi n’a pas le souvenir d’une seule action gouvernementale récente qui ait eu un tel impact sur le bien-être des Français.
Mais, alors que les média commentent chaque mois le chiffre des tués sur nos routes, que dire du silence qui entoure les décès, plus de 10 fois plus nombreux, par alcoolisme? Et ceux du tabagisme?
L’actualité récente nous met sous les yeux des suicides sur le lieu de travail d’employés apparemment désespérés, notamment aujourd’hui chez France Telecom après avoir été il y a peu chez Renault ou Peugeot. Lesquels suicides sont mis sur le compte de restructurations qui pourraient être pour certains terrifiantes.
Et pendant ce temps, qui parle du suicide des jeunes, qui frappe et tue cent fois plus ?
Et si ces suicides de ceux qui devraient porter l’avenir et les espoirs de notre monde provenaient notamment du désespoir où la seule chose qui les attend soit le choix entre la maladie de la vache folle et la grippe A, entre la crise économico-financière et les cataclysmes du réchauffement climatique, entre le chômage et le sur-endettement?
Alors que, dans l’indifférence générale, les Français gagnent 3 mois d’espérance de vie chaque année, ce qui montre une qualité de santé et de validité sans précédent dans l’histoire humaine….
Andy Warhol disait que nous aurions droit, chacun d’entre nous, à notre quart d’heure de gloire. C’est certainement vrai pour certains d’entre nous au moment de notre mort, relatée par les média comme une forme de télé-réalité. Faut-il croire que, pour les média comme chez Hegel, les moments heureux sont des pages blanches?
Taxe carbone et Lehman Brothers: les effets indirects
septembre 12, 2009 on 6:50 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésIl y a un an disparaissait la banque d’affaires Lehman Brothers, dont la faillite déclencha une réaction en chaîne de panique qui menaça, avant que les gouvernements des grandes puissances ne prennent des mesures sans précédent, l’ensemble du système financier et, par voie de conséquence, économique, de la planète. L’opinion générale est que laisser arriver cette faillite fut une énorme erreur, pis, une faute, due plus à des problèmes d’ego et des considérations de fric qu’à une analyse froide et intelligente de ses conséquences.
Un article remarquable du International Herald Tribune éclaire cet évènement d’une nouvelle lumière en arguant « qu’il fallait que Lehman mourût afin que Wall Street puisse survivre ». En l’occurrence, que seule la panique déclenchée par la faillite de Lehman et ses répercussions précipita le Congrès américain dans l’action, avec le vote d’un plan de sauvetage des banques de 700 milliards de dollars, qui se révéla la première étape vers la stabilisation du système financier mondial. L’article est d’ailleurs très clair sur le fait que les décideurs de cette faillite, Henry « Hank » Paulson ou Ben Bernanke, n’ont pas exécuté ce scénario par talent, mais simplement par erreur. Erreur qui, en l’occurrence, et si on suit l’article et non l’opinion générale, se termina favorablement.
Quel rapport, me direz-vous, avec la taxe carbone? Autant qu’entre Hank Paulson et un contorsionniste de cirque, c’est-à-dire aucun, bien sûr, en apparence. Sauf que…
Il est clair que la contribution française à la réduction des émissions de gaz à effet de serre est dérisoire à l’échelle planétaire. Réduire les émissions françaises, déjà très réduites, comparativement parlant, grâce à l’importance du parc nucléaire, ne se montera pas à grand chose par rapport à l’enjeu de la croissance chinoise ou indienne ou au gaspillage américain.
Donc ce nouvel impôt, qui, de plus, sera encore une fois une usine à gaz d’une complexité que seuls les Français peuvent oser imaginer, semble dirigé tout droit vers le Panthéon des désastres/cauchemars administratifs nationaux qui nous valent d’avoir 3 SMIC grâce aux 35 heures, ou les feuilles de paie les plus longues du monde parce que les plus complexes. Bref, une catastrophe comparable, en transposant librement, à la faillite de Lehman.
Mais si cette catastrophe se révélait payante?
Car il ne faut pas oublier qu’il y a 13 mois à peine, et malgré une récession qui avait déjà commencé à étreindre le monde, non pas du fait de Lehman mais des subprimes, le pétrole coûtait 145$ le baril. Aujourd’hui, au milieu d’une sévère « correction » économique, il coûte encore plus de 70$. Il ne faut qu’un redémarrage de la demande pour que ses prix redécollent, d’autant que les investissements d’exploration ont été partout réduits. Il est inévitable, vu le déséquilibre entre la consommation et les nouvelles ressources, que nous entrions dans une phase de prix de plus en plus élevés des hydrocarbures.
Comme la taxe carbone va, à l’instar des autres mesures punitives ou incitatives, comme le bonus/malus écologique sur les ventes de voitures neuves, pousser les Français dans des voies modérant leur consommation directe et indirecte de pétrole et de gaz, la France sera d’autant moins touchée par la future hausse du pétrole et du gaz qu’elle en consommera moins.
Ce qui sera indiscutablement un effet très positif, tout en n’ayant absolument rien à voir avec l’argumentation sarkozo-fillonnienne sur le sujet.
Évidemment cet effet indirect n’aurait aucune chance d’arriver si la recommandation des Verts de taxer aussi la consommation d’électricité avait été suivie. Elle montre bien à quel point ceux-ci sont ataviquement opposés à l’industrie nucléaire, dans une lutte qui a été leur pain quotidien pendant 40 ans et leur a fait complètement manquer le grand combat écologique urgent, celui contre le réchauffement climatique, qu’ils ont aggravé par leur politique de fermeture des centrales à énergie atomique, remplacées par des centrales à fioul et à gaz.
Il faut dire que JusMurmurandi prend un plaisir qui confine à la jouissance à regarder les contorsions des socialistes et autres personnalités de gauche pour dénigrer totalement la taxe carbone qu’ils eussent applaudie à tout rompre si elle avait été mise en œuvre par tout autre que Sarkozy.
Lesquelles contorsions à faire pâlir de jalousie les invraisemblables artistes de cirque représentent une débauche d’énergie qui ne peut que contribuer au réchauffement planétaire.
Comme les comptes sont secrets, on peut dire n’importe quoi…
septembre 10, 2009 on 1:21 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésEric Woerth n’a pas la réputation d’un rigolo, ce qui vaut d’ailleurs mieux pour un ministre du budget. Pourtant ses déclarations sur la fameuse « liste des 3000″ ne font pas sérieux.
Il détiendrait ces 3000 noms de fraudeurs de leurs banques qui les auraient cédées à l’État à la suite d’un contrôle fiscal. Et le Crédit Suisse serait une des 3 banques. Or, si le Crédit Suisse, qui le nie formellement, ou toute autre banque de ce beau -et discret- pays faisait ou avait fait ce que suggère Eric Woerth, il violerait la loi suisse sur le secret bancaire. Inutile de dire qu’aucune banque suisse ne s’aventurerait sur cette voie suicidaire. Les récentes négociations entre l’UBS et le gouvernement américain ont bien montré les limites des concessions que l’Etat suisse autorise ses banques à faire, sauf pour elles à ruiner tout un pan de l’économie nationale.
Alors, Eric Woerth bluffe-t-il purement et simplement? Comme deux députés ont eu le privilège de voir la fameuse liste, du moins l’affirment-ils, on peut penser que non. Simplement, il ne dit pas toute la vérité, ou peut-être la dit-il de la façon qui l’arrange le plus pour tenter de faire peur et de ramener des fraudeurs dans le droit chemin.
Il est clair que les filiales françaises des banques suisses sont assujetties à la loi française, pour laquelle il n’y pas de secret bancaire. Et donc, qu’une demande de Bercy des noms de tous les particuliers et entreprises ayant transféré de l’argent en Suisse doit être satisfaite. Que la banque qui reçoit cette demande soit suisse, française ou autre.
Donc on peut, sans tomber dans le fantasme dont foisonne ce sujet, supposer que Bercy a la liste de 3000 français ayant transféré de l’argent en Suisse par simple virement, et qu’il va leur en demander la cause, et la justification.
Inutile de dire que tout conseiller fiscal un peu sérieux et toute banque un peu prudente ne peuvent que déconseiller une telle méthode de fraude, qui, si elle existe, est le propre des âmes simples, innocentes, et mal conseillées. Bref, du menu fretin.
C’est d’ailleurs ce qui transparaît dans les rares chiffres donnés par Bercy. La cellule dite de régularisation aurait récupéré un demi million d’euros sur les vingt premiers (vingt, une misère!) dossiers volontairement régularisés par les fraudeurs. Soit vingt cinq mille euros en moyenne par dossier. La encore, une misère par rapport aux trois mille milliards d’euros de cible visée par le ministre: 0,0000015%, ou à peu près…
Non, si le Ministre du Budget voulait faire autre chose que de la gesticulation populiste pour montrer qu’il est aussi inlassable dans sa chasse aux gros fraudeurs riches que Raymond Domenech à l’est se déclarer satisfait des matches nuls de l’Équipe de France de foot-ball, il pourrait se demander quoi faire pour rapatrier ces capitaux.
Et s’inspirer des exemples belges ou italiens, qui moyennant une « punition » limitée à 15% et 20% des capitaux rapatriés ont réintroduit des sommes significatives dans leurs économies et rempli un peu les caisses du pays. Ce qui serait, c’est le moins que l’on puisse dire, utile en période de déficit budgétaire et d’asthénie économique.
Mais, vous l’aurez compris, faire cela, ce serait faire de l’économie au détriment de la politique.
Alors que toute l’histoire de la France depuis le départ du regretté Raymond Barre, c’est faire de la politique -pour autant que l’on puisse appeler politique de dépenser plus, puis beaucoup plus, puis infiniment plus que les recettes- au détriment de l’économie…
Se faire prendre la main dans l’urne…
septembre 9, 2009 on 1:31 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | 2 CommentsDepuis l’élection très contestée de George W. Bush à la présidence des États-Unis en 2000, contester le résultat des élections est devenu une pratique aussi planétaire que systématique. Aujourd’hui, on conteste les résultats avant même qu’ils ne soient publiés, comme au Gabon, ou en Afghanistan. L’exemple le plus notoire d’une élection « volée » par de la fraude électorale reste néanmoins l’Iran, avec son président prétendument élu Ahmadinejad.
De ce point de vue-là, l’élection présidentielle française aura été une exception on ne peut mieux venue, personne n’ayant contesté sa validité. Et d’ailleurs, comment pourrait-il en être autrement dans un pays moderne, où la tradition démocratique est une référence internationale?
Donc non, un président aussi mal élu que M. Ahmadinejad, c’est une réalité iranienne que nous n’importerons pas.
Sauf qu’il semble que ce soit déjà fait.
Un livre vient de sortir, appelé « Hold-uPS, arnaques et trahisons », qui affirme que l’élection de Martine Aubry au poste de premier secrétaire du PS n’a été obtenue qu’à l’aide de méthodes frauduleuses, dont de bons vieux bourrages d’urnes.
Pour une fois, Ségolène Royal, qui se plaint constamment d’être victime de tout et de tous, aura un vrai motif de le faire.
JusMurmurandi se demande aussi ce que peut penser de ce malodorant pataquès l’honnête Jacques Delors, père de Martine Aubry.
En attendant, le PS se retrouve avec un Premier Secrétaire qui tient compagnie à MM. Ahmadinejad, Karzaï, Bongo, et autres Mugabe. Pas terrible…
Qu’est-ce qui est le plus triste dans cette histoire: que de telles méthodes soient utilisées (il semble que ce soit le cas depuis longtemps et que tout le monde soit plus ou moins au courant), ou de s’être fait prendre la main dans le sac, ou plutôt dans l’urne?
Ca m’énerve
septembre 8, 2009 on 10:42 | In Ca m'énerve, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésNon, JusMurmurandi n’a pas recruté Helmut Fritz au sein de sa rédaction.
Simplement, on trouve son clip et sa chanson pleins d’humour.
Et cela nous a donné des idées (entre autre pour une nouvelle catégorie).
Par exemple, lorsque l’on veut faire interdire « Tintin au Congo » au motif que ce serait un ouvrage raciste, ça m’énerve.
C’est de la bande dessinée. Pas autre chose.
Alors que ceux qui n’ont rien d’autre de mieux à faire que de vouloir censurer des bandes dessinées se choisissent des desseins (!) un peu plus ambitieux.
Par exemple, lorsque le Parti Socialiste par la voix de Benoît Hamon, affirme sa « pleine solidarité » avec ceux des salariés de Continental qui se sont comportés comme des vandales et qui ont été condamnés par la justice après avoir saccagé la sous préfecture de Clairoix, ça m’énerve.
Qu’ils ne soient pas d’accord avec leur direction, c’est possible. Qu’ils fassent grève, c’est possible.
Qu’ils détruisent ce qui ne leur appartient pas, outil de travail, bien de l’Etat (donc quelque part un peu le leur), pas d’accord.
Et qu’en plus, lorsque la justice passe et les sanctionne et que le P.S. joue les défenseurs de ceux qui détruisent sauvagement en ne respectant pas la loi, Marie George Buffet du PC étant devenue inaudible, ça m’énerve encore plus.
Par exemple lorsque l’on voit une femme journaliste qui a travaillé pour les Nations Unies se faire condamner au Soudan parce qu’elle porte un pantalon et se faire mettre en prison parce qu’elle n’a pas voulu payer l’amende, ça m’énerve.
Si vous avez raté le clip original, nous vous le mettons à disposition. Et si vous voulez une belle « adaptation », écoutez Jack dans sa version Laurent Gerra du deux septembre dernier ici http://www.rtl.fr/fiche/5927239261/la-chronique-de-laurent-gerra.html
Bonus or no bonus, that is the question !
septembre 7, 2009 on 10:54 | In Best of, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Poil à gratter | 2 CommentsTout le monde parle de la grippe A.
Tout le monde parle des bonus du monde de la finance.
Personne, ou presque, ne parle de l’endettement de l’Etat qui atteint des proportions absolument inimaginables.
Rappel : en 2007 le candidat Sarkozy annonce un train de mesures qui devrait aboutir selon lui à un retour à l’orthodoxie financière d’ici à 2012 (non renouvellement d’un fonctionnaire partant à la retraite sur deux etc.).
Survient la crise financière, dont on n’a pas fini de payer les conséquences dévastatrices (emploi etc.)
Et le seul remède que trouvent les Etats, France comprise, c’est de se substituer à l’économie privée et d’investir afin de remettre la machine économique en marche.
Grands projets, nouveaux investissements, new New Deal, tous les titres les plus ronflants sont bons pour justifier l’intervention de l’Etat (sous toutes ses formes, et sur tous les continents) dans une économie en état de choc.
Aujourd’hui, la communication de l’Etat se résumerait elle à un langage soporifique, en faisant appel à la peur collective d’un virus qui ne mute pas et qui nous a déjà coûté 1,5 milliards d’Euro?
La relance de l’économie passe t elle vraiment, par exemple, par la dynamisation du secteur parapharmaceutique avec l’explosion des ventes de solutions hydro-alcooliques ?
Le renflouement de l’Etat sera t il assuré par le rapatriement des 3 milliards d’Euro dont on aurait prétendument trouvé la trace au pays du Gruyère ? (cela rappelle furieusement le discours de Pierre Bérégovoy à l’Assemblée Nationale lors de son arrivée à Matignon…pas brillant).
Car soit dit en passant, la droite qui se veut moralisatrice mais pétant de trouille à l’idée de faire un cadeau à ses électeurs devant une gauche qui n’attend que cela avec son gourdin médiatique, passe à côté de la plaque. Berlusconi, au delà de ses défauts, a été autrement plus pragmatique dans les mêmes circonstances; et ce ne sont pas trois mais cinquante milliards d’Euro qui ont été réinjectés dans l’économie transalpine. Excusez du peu. Alors avec trois milliards, nous, Français, pouvons aller nous rhabiller.
Parce que même taxés à un taux élevé à l’ISF, cela ne rapporterait que….120 millions d’Euro annuels environ (taux de 4% pris à titre d’exemple). Et 120 millions face à 120 milliards, ce n’est pas sérieux. Il y a beaucoup « mieux » à faire du côté de la TVA ou du travail non déclaré.
Non, JusMurmurandi a une idée plus créative, plus « poil à gratter ».
Car le vrai problème est que l’on cherche désespérément de l’argent pour renflouer les caisses.
Par conséquent, est ce vraiment le moment de plafonner les bonus, donc plafonner les impôts, et recréer une deuxième sorte de bouclier fiscal ???
Vive la liberté, vive le désendettement, vivent les bonus
Chiche !!
Leçon de concurrence
septembre 7, 2009 on 6:55 | In Economie, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermésLa France a toujours du mal avec la concurrence, dont beaucoup pensent qu’elle détruit plus qu’elle ne contribue. Les exemples de cette frilosité abondent, notamment les nombreuses lois qui freinent les grandes surfaces dans la concurrence qu’elles peuvent faire aux autres formes de commerce, ou la limitation de la publicité comparative pure et dure.
Voici un exemple a contrario intéressant. Apple, comme dans tous les pays du monde où il a lancé son téléphone mobile iPhone, a choisi un partenaire exclusif, en l’occurrence le leader du marché, Orange. Ce qui a valu un très bon démarrage au téléphone à la Pomme.
Oui, mais voilà, le Conseil de la concurrence a retoqué l’accord d’exclusivité entre Orange et Apple, et obligé ce dernier à vendre son téléphone aux autres opérateurs aussi.
Le résultat: Apple est maintenant le N°2 du téléphone mobile en France, avec environ 20% du marché en valeur, devant le N°1 mondial Nokia! Et il pourrait même, en valeur, devenir N°1 s’il continue sur sa lancée. N°2 avec un seul modèle, quand tous ses concurrents en ont des dizaines…
Ce qui est intéressant, c’est que la France est le seul marché où Apple soit parvenu à cette place de N°2. Et aussi le seul marché où il vende à tous les opérateurs. Et que c’est la seule différence qui explique un résultat si remarquable.
La conséquence est facile à tirer: la concurrence, ça marche! En l’occurrence, le Conseil de la concurrence a donné une formidable leçon à Apple, en lui montrant qu’exclusivité rimait avec frilosité, et concurrence avec abondance.
Y a-t-il quelqu’un au sein de l’État pour entendre et apprendre de cette leçon?
Bonus bancaires, caméras de télévision et déconnection Internet
août 26, 2009 on 6:22 | In Best of, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermésQuel rapport, me direz-vous, entre ces trois sujets? Il est simple.
Nicolas Sarkozy a suffisamment fait pression sur la banquiers français pour que ceux-ci ne donnent des rémunérations variables à leurs traders que sous certaines conditions. Notamment l’introduction de malus en cas de mauvais résultats, un lien avec les résultats de l’entreprise, et un étalement sur plusieurs années. Autant d’excellentes idées, à la condition expresse que les banques des autres pays les appliquent aussi, sinon la France perdra ses traders et son trading au profit de ses voisins et concurrents. Il n’est pas facile d’être un îlot de vertu au sein d’un océan de péché.
Les statistiques françaises indiquent que les villes qui ont installé des caméras de vidéosurveillance enregistrent de meilleurs résultats en matière de délinquance que celles qui ne l’ont pas fait, la montée de la criminalité y étant moitié moindre. Pourtant, la Grande-Bretagne, qui a installé 50 fois plus de caméras que la France, constate que celles-ci n’ont qu’un rôle infime dans la maîtrise et la répression de la même criminalité. Cette apparente contradiction vient de ce qu’en France, où il y a relativement peu de villes vidéosurveillées, les voyous choisissent d’éviter les villes-là pour se reporter dans des coins moins exposés. Alors qu’en Grande-Bretagne, où elles sont partout, il n’y a plus d’effet « îlot de tranquillité dans un océan de délinquance ».
La loi Hadopi est l’une des plus controversées que Nicolas Sarkozy ait fait voter, notamment pour son volet de déconnexion des abonnés Internet qui téléchargent illégalement. Pourtant, c’est maintenant au tour de nos amis britanniques d’envisager cette solution, qui promet d’être si efficace qu’elle met les pirates du Net dans une fureur indescriptible. Car, jusqu’ici, quand un serveur se faisait réduire au silence, comme cela a été le cas du célèbre Napster, puis aujourd’hui du suédois Pirate Bay, il suffisait de se brancher sur un autre serveur.
Alors que demain, avec Hadopi, il faudra utiliser des alias, des fausses adresses IP, des serveurs de proxys anonymes pour ne pas être démasqué par les caméras de surveillance du Net. Impossible, certes non. Impossible pour tous, en nombre et en compétence, manifestement. Donc cela fonctionnera comme les règles sur les bonus, et les caméras de surveillance. Cela n’empêchera pas le délit ou le crime, mais cela le rendra plus difficile, moins payant, et, partant, moins attractif…