A la soupe !!

octobre 7, 2010 on 8:40 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections législatives 2007, Elections présidentielles 2012, France, Poil à gratter | Commentaires fermés

JusMurmurandi a un sourire narquois en entendant les accourus de l’ouverture qui ont quitté ou sont sur le point de quitter le gouvernement cracher dans la soupe.

Rappel, Martin Hirsch est sollicité par le chef de l’Etat pour la mise en place du RSA dont il s’acquitte avec succès. Coquetterie, il ne prendra pas le titre de ministre pour accomplir sa mission mais de « haut commissaire ».

Il s’agit d’encourager les personnes qui le peuvent à retrouver un emploi, et éviter ce que Lionel Jospin, alors premier ministre, qualifiait de gâchis, lorsqu’un chômeur retrouvant un emploi gagnait moins en travaillant qu’en pointant à l’ANPE (aujourd’hui regroupée avec les ASSEDIC pour former le pôle emploi).

Bernard Kouchner est appelé afin de devenir le ministre des Affaires Etrangères; il est difficile de mesurer le ou les succès de sa mission, tant il est vrai que les dites affaires sont, de tous temps, sous la férule de l’Elysée.

Le premier est parti en mars 2010 juste après les élections régionales et a écrit un livre mettant en cause certains membres de la majorité au regard du conflit d »intérêt;  le second, quant à lui, ayant de fortes intuitions qu’il ne fera pas partie du prochain gouvernement, se répand par avance dans la presse pour expliquer le non renouvellement de ses fonctions. Immixtion des services de l’Elysée suscitant son agacement etc. etc.

Bref, ils crachent dans la soupe….

Là où JusMurmurandi se dit qu’ils l’aiment quand même bien, la soupe de l’ouverture, c’est qu’ils se sont assurés un point de chute tous les deux après leur mission gouvernementale.

Martin Hirsch, au sein d’un nouveau « machin » qui s’appelle l’agence du service civique et Bernard Kouchner attend le poste de « défenseur des droits, chapeautant le Défenseur des enfants, la Commission nationale de déontologie de la Sécurité, et la Halde.

Dans le privé, on appelle cela un parachute….

C'est quand même bien douillet, les lambris de la République...Kouchner accueillant Ianoukovich mercredi dernier

Un jugement qui donne des Bouton?

octobre 6, 2010 on 11:39 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermés

La question qui se pose n’est pas « Kerviel est-il coupable? », mais bien « faut-il le condamner? ». Car sa culpabilité, au moins sur la base des documents parus dans la presse, ne fait aucun doute.

Mais, si, comme le soutient encore le condamné de ce matin, toute la culture de la Société Générale était favorable aux transgressions des instructions et des limites dès lors que cela rapportait de l’argent, que plusieurs autres employés de la SocGen étaient au courant, et que les actions de Kerviel n’étaient pas uniques, sauf en ce qui concerne leur invraisemblable magnitude, alors la question de sa condamnation se pose véritablement.

L’autre leçon de ce matin est, toujours si l’on en croit ce qu’ont rapporté les média, le choc de Kerviel après sa condamnation. Comme s’il n’avait pas compris ce qu’il a fait, ou que, quand on a fait ce qu’il a fait, il y a un vrai risque d’être condamné.

Évidemment, il y a une tentation de clamer qu’il n’est que le lampiste et le bouc émissaire de l’affaire. Comme les banques ne sont pas exactement en odeur de sainteté côté moralité de leurs actions, qui ont joué un rôle déterminant dans la survenance de la crise mondiale de 200-2009, faire de Kerviel la victime expiatoire des fautes du système est facile.

Sans rentrer dans ce débat-là (ou déballage), le minimum qu’on peut mettre à charge de la Générale est qu’il a finalement été très facile à un individu pas forcément exceptionnellement doué d’engager en son nom une cinquantaine de milliards de dollars. Et ça, rien que ça, suffit à faire froid dans le dos. Comme en outre un certain nombre d’avertissements à la banque n’ont rien donné, JusMurmurandi trouve que la responsabilité de l’établissement bancaire est bien quelque peu engagée, ne serait-ce qu’au niveau négligence.

Bien sûr, la banque nous dit maintenant que tout ceci ne saurait en aucun cas se reproduire, que toutes les mesures ont été prises… mais pourraient-ils dire autre chose?

Et pour un Kerviel mis à nu parce que des circonstances exceptionnelles ont généré une perte gigantesque, combien sont restés inconnus du grand public, soit parce qu’ils étaient gagnants, soit parce que le débouclage, meurtrier dans le cas des opérations du jeune trader, a pu se faire dans de meilleures conditions?

Bref, beaucoup de questions sans réponses, qui sèment le doute et le trouble.

Et que Kerviel soit le seul à porter le chapeau, puisque le tribunal l’a condamné à rembourser la banque, paraît vraiment n’être que la partie émergée de l’iceberg. Ce qui correspondrait, en gros, à 90% de l’affaire qui resteraient bien cachés.

Quand à voir Jérôme Kerviel rembourser la somme astronomique qu’il doit désormais, il faudrait qu’il travaille 170.000 ans pour y arriver. A l’heure où le Parti Socialiste veut revenir à la retraite à 60 ans, le contraste est saisissant. A moins, bien sûr, que Kerviel, pour y parvenir, ne se remette à son ancien métier, avec les mêmes abus extravagants pour lesquels il a été condamné, et qu’il n’ait une « main » gagnante du même montant. Mais, non, c’était juste pour rire…

D’autant plus qu’à bien y regarder, un Kerviel, ça ne fait qu’à peine cinq Banier…

Jérôme Kerviel

Ryanair est elle une compagnie « low cost? »

octobre 2, 2010 on 2:51 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Le « low cost », initié dans le transport aérien par le génial Herb Kelleher, fondateur de Southwest Airways, se répand quasiment comme un nom commun. Pourtant tout n’est pas « low cost, loin s’en faut, et l’appellation est souvent mal comprise.

D’abord, le « low cost » n’est pas du « discount ». Le « discount » consiste à vendre moins cher que « normalement » la même chose que « normalement ». Ainsi, des soldes, ou des promotions sont du « discount ». Quand Air France vend des billets pas chers sans changer sa structure de coût, c’est du « discount ». L’une des bases du « discount », c’est qu’on ne peut pas le faire sur tout ce qu’on vend toute l’année, sinon on fait faillite, comme l’a prouvé la scandaleuse histoire d’Air Liberté sous Jean-Charles Corbet.

Donc le « low cost », comme son nom l’indique, consiste à avoir des coûts bas pour pouvoir offrir des prix bas. Ainsi Southwest Airways assure-t-il une rotation de Boeing 737 en quinze minutes (temps entre l’arrivée et le départ) quand ses concurrents en mettent quarante. L’économie est patente, au sens où ils ne paient pas un avion et son équipage à ne rien faire pendant vingt cinq minutes. De même, le fait de n’avoir qu’un seul type d’avion dans sa flotte (Southwest, toujours) est-il nettement moins cher que d’en avoir plusieurs, car tout est standardisé, la formation des personnels, les pièces détachées et la maintenance, etc…

Mais il y a un troisième facteur dont on parle très peu, c’est ce qu’on pourrait appeler, toujours en anglais, le « pay less », le fait de payer moins cher. Quand Southwest négocie avec Boeing des prix d’achat très bas, parce qu’il achète des centaines d’avion en choisissant juste un moment de faiblesse de la conjoncture, ou les constructeurs ont très besoin de commandes, ce n’est pas à proprement parler une économie de coût, mais plutôt un transfert de la poche du constructeur d’avions vers celle de la compagnie aérienne. Libre à celle-ci de transférer à son tour cette économie dans celle de ses clients en vendant ses billets encore moins cher. Il en va de même avec une compagnie aérienne qui affiche des tarifs très bas, mais qui vous fait payer tout en supplément, y compris votre bagage enregistré si vous en avez un.

On voit donc clairement que le « low cost » est un avantage économique, parce que les coûts sont bas, mais que le pay less ne l’est pas, parce qu’il consiste simplement en un transfert d’argent d’un acteur économique vers un autre.

Il semble que Ryanair se fasse une spécialité de ce « pay less », puisque la compagnie irlandaise à bas tarifs vend à ses clients des billets à des tarifs très attractifs, mais au contenu le plus dépouillé possible. Et ils viennent d’être mis en examen pour travail dissimulé à Marseille, où ils employaient 120 personnes à plein temps avec des contrats de travail de droit irlandais, beaucoup moins onéreux en charges sociales.

Ryanair, chez qui ce comportement est habituel, menace de quitter la plate-forme de Marseille si elle est condamnée. Si elle le faisait, cela voudrait dire que ce n’est pas une compagnie « low cost », mais seulement une compagnie « pay less », car une « low cost » pourrait gagner contre Air France, certes pas un modèle d’efficacité économique, même sans violer la loi. Sauf si payer moins est le seul atout de Ryanair pour vendre moins cher, et, là, il faut se demander si c’est un avantage pour l’économie française d’avoir des emplois « pay less » ou ultra-TEPA.

En attendant, on va voir si M. O’Leary, patron de Ryanair met sa menace à exécution. Comme c’est une grande gueule et un sempiternel donneur de leçons, ce sera intéressant de voir s’il est capable de s’aligner à conditions égales….

Chiche!

Ryanair

Parlez, Hamon, ma tête est malade!

septembre 30, 2010 on 10:49 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | 1 Comment

Il y a toujours un danger à avoir un porte-parole dont le nom de famille est « Hamon ». C’était le cas du Général de Gaulle, avec son ministre Léo Hamon. Un jour qu’il ne se sentait pas de parler, il utilisa cette formule qui rappelait son humour militaire: « parlez Hamon, ma tête est malade! »
Mais le PS a ignoré ce précédent quand il a nommé Benoît Hamon porte-parole. Avec, pour résulta,t que, quand ce dernier profère une vraie bêtise, JusMurmurandi est tenté de refaire usage de la vieille formule du Général.

Il faut dire que, déjà avec la réforme des retraites, les socialistes ont montré qu’ils était fâchés avec les compte et les chiffres, sauf quand il pouvaient leur faire dire n’importe quoi, comme Jérôme Cahuzac, Président de la Commission des finances.

Et Benoît Hamon en remet une couche dans son commentaire sur le budget. Il indique que « ce dernier est fondamentalement injuste parce que l’essentiel de l’effort vient de la réduction des dépenses de l’État en réduisant, encore une fois, le nombre de fonctionnaires ».

Il faudrait que quelqu’un se charge d’expliquer à celui qui porte si bien le doux prénom de Benoît que la suppression de 31.000 postes de fonctionnaires, à supposer qu’elle soit effectivement exécutée, ce qui n’a pas toujours été le cas, porte sur beaucoup moins d’argent que les 9,5 milliards de « coup de rabot » sur les niches fiscales. Ce n’est pas difficile à comprendre, si on calcule que la France compte 5 millions de fonctionnaires d’État. Si le calcul de M. Hamon était exact, ceux-ci coûteraient à la collectivité quelques 1600 milliards d’euros par an, un montant grotesque.

Il faudrait aussi que quelqu’un explique à M. Hamon que ces 9,5 milliards de diminution des niches fiscales ne touchent pas la moitié des foyers français qui ne paient aucun impôt sur le revenu, donc pas vraiment les pauvres, donc le taxer (si l’on peut dire) d’être injuste revient à donner une nouvelle et originale définition de la justice sociale. Jaurès doit se retourner dans sa tombe. En particulier, les 3 milliards d’euros ponctionnés sur les assurances vie le sont sur des revenus financiers que le parti de M. Hamon a toujours stigmatisés comme trop peu taxés. Mais peut-être M. Hamon n’est-il pas au courant…

En attendant, l’élection de présidentielle de 2012 paraît on ne peut plus incertaine. D’un côté, Nicolas Sarkozy maléficie (on ne peut dire « bénéficie » avec les chiffres actuels) d’un popularité très faible. Mais, de l’autre, les socialistes montrent, dès qu’ils ouvrent la bouche, comme encore Ségolène Royal quand elle a dit que le niveau d’alerte anti-terroriste était une manœuvre politique, ou quand ils se bousculent pour tous être LE ou LA candidat(e), que faire gagner la droite semble être leur priorité à tous….Benoït Hamon

Précipitation du haut du perchoir

septembre 28, 2010 on 9:49 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Nicolas Sarkozy est bien un fin manœuvrier politique. Quand il a nommé un membre du Parti Socialiste à la position éminente de Président de la puissante Commission des finances de l’Assemblée Nationale, rares ont été ceux qui ont compris le sens de cette ouverture, finalement peu médiatique, mais qui donne au PS une tribune à partir de laquelle tirer à boulets rouges sur la majorité.

Jusqu’ici, JusMurmurandi n’avait lui non plus, pas vraiment compris le sens de cette ouverture, sauf à supposer que Sarkozy soit vraiment acquis à une certaine dose de partage du pouvoir entre la majorité et l’opposition, ce qui est une idée beaucoup trop positive pour que qui que ce soit de censé puisse la lui prêter.

Mais depuis aujourd’hui tout s’éclaire. En effet, Jérôme Cahuzac, au cours d’un entretien à BFM a déclaré, notamment, que maintenir la réduction de la TVA sur la restauration coûtait 3 milliards d’euros par an, alors que le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite ne rapportait que 500 millions, et que, donc, il pensait que cette mesure, qui coûtait 5 à 6 ans de restriction du nombre des fonctionnaires, était beaucoup trop coûteuse et aurait due être annulée.

Or ce que M. Cahuzac ne comprend pas, c’est que la baisse de la TVA est annuelle, alors que l’économie sur la baisse du nombre de fonctionnaires est cumulative, soit 500 millions la première année, puis un milliard la deuxième, puisque le nombre de fonctionnaires aura diminué pendant deux années de suite, donc deux fois plus, puis un milliard et demie, et ainsi de suite. Son calcul, du niveau d’un problème de brevet, est donc faux, et M. Cahuzac montre que les chirurgiens (c’est sa formation) coupent mieux dans le ventre de leurs patients que dans les dépenses de l’État.

Ceci pourrait n’être qu’un lapsus, mais voilà que le Président se met à parler d’une autre « largesse » que le Gouvernement a maintenue. Et il indique que ce genre de largesse peut se comprendre en temps de prospérité économique, mais pas avec les finances publiques dans l’état dans lequel elles sont aujourd’hui. Ce que ne sait pas notre chirurgien girondin, c’est que justement les périodes de vaches grasses alternent avec les périodes de vaches maigres, et que, distribuer toutes les recettes pendant les premières mène à la ruine pendant les deuxièmes. C’est exactement ce qu’ont fait MM. Rocard et Jospin, ses collègues socialistes, comme les cigales de La Fontaine.

Ces déclarations sont un tel pain béni pour la majorité, et pour le futur candidat de l’UMP à la Présidentielle de 2012, que cela vaut largement de laisser M. Cahuzac pérorer, car ces incongruités serviront d’excellentes munitions pour une campagne où l’économie jouera, n’en doutons pas, un grand rôle.

Comme Lénine disait de ses adversaires qu’il allaient lui vendre la corde avec laquelle il les pendrait, Sarkozy, lui, leur offre un perchoir du haut duquel il les précipitera.

Merlinaloë

septembre 26, 2010 on 8:48 | In Best of, C'est ça, Paris?, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Grand moment. Un nouveau rapport de la chambre régionale de la Cour des Comptes est sorti. Il concerne la gestion de notre bonne ville de Paris.

Ce rapport est à la hauteur des attentes de JusMurmurandi.

Et des carabistouilles de notre maire préféré, Merlin l’Enchanteur, alias Bertrand Delanoë.

Quelques extraits pour vous mettre en bouche.

« 177 emplois de chargés de mission sont déclarés pourvus, alors que leur création n’a pas été autorisée par le conseil de Paris ».

En clair, cela signifie que la mairie de Paris crée comme par enchantement des postes sans que leur création n’ait été votée. Splendide. Bel exemple de respect de la démocratie…

Pour les collaborateurs de cabinet, «les 132 postes pourvus dépassent le nombre des emplois régulièrement autorisés (…), soit 129…

La cour constate que des fonctionnaires, nommés délégué ou délégué général, ont été détachés sur des emplois de directeur ou directeur général alors qu’ils n’en «remplissent aucunement les fonctions». Tout en en touchant les rémunérations.

La cour évalue la rémunérations de ces directeurs généraux à 248.000 Euro annuels. La Mairie récuse et affirme qu’ils ne touchent « que » 150.000 Euro par an.

Tout d’abord, on comprend mieux, dans cette gabegie généralisée, pourquoi les impôts ont explosé à Paris. Il convient de rappeler que, pendant son premier mandat, Delanoë avait créé plus d’emplois nouveaux de fonctionnaires à Paris que la totalité des fonctionnaires de la ville de Lyon, et finançait tout cela grâce à sa part des revenus de la bulle immobilière, qui, comme toute les bulles finit par éclater, moment où le budget delanoësque se trouva aussi dépourvu que la cigale de La Fontaine quand la bise fut venue.

Deuxio, on se souvient que M. François Hollande, alors secrétaire général du PS, avait avoué qu’il n’ »aimait pas les riches »; il avait évalué le début de la richesse à 4.000 Euro par mois. Ici, en se fondant sur le seul chiffre de la mairie, on est au triple….Au quintuple selon la chambre régionale !!!!!

Bref, on est dans la magouille comme au bon vieux temps de ce brave Chirac, que, comme par hasard, Delanoë accepte de sortir de l’embarras juridique.

Comme s’il voulait se mithridatiser, en prévision de son propre avenir.

Là où cela devient carrément inquiétant, voire affolant, c’est lorsque Martine Aubry déclare, dans le cadre de son « programme » de gouvernement, qu’elle veut supprimer le contrôle de l’État sur les collectivités locales.

Lorsque l’on s’aperçoit de ce que s’autorise la Mairie de Paris alors que le contrôle existe, on est pétrifié de peur à l’idée de la suppression dudit contrôle.

Sans parler de ce que ce mode de gestion pourrait avoir comme effet désastreux à l’échelle de la Nation sur ce qui reste des finances nationales…..

Religieusement correct…

septembre 23, 2010 on 4:07 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermés

Partout fusent des critiques favorables au film français « Des hommes et des dieux », qui dépeint les derniers mois des 7 moines français du monastère algérien de Tibéhirine, dont seules les têtes ont été retrouvées après leur enlèvement et leur mort.

Bien sûr, il est politiquement correct d’applaudir ce film qui décrit des hommes de paix au milieu de la folie d’une guerre civile.

JusMurmurandi, toujours méfiant devant cette démagogie d’un autre genre, se dit qu’on peut aussi voir ce film sous un autre jour: celui de « gentils Chrétiens » prônant la paix et l’amour des pauvres au milieu des « méchants Musulmans » en guerre les uns contre les autres, et qui ont fini par les massacrer.

Là, on est beaucoup moins religieusement correct…

Il se dit aussi que ce film pourrait représenter la France dans la course aux Oscars.

Compte tenu du fort courant anti-Musulman qui règne outre-Atlantique, JusMurmurandi craint que ce film n’y ait toutes ses chances…

Des homes et des dieux

Bâle III: combler un trou en attendant qu’un autre s’ouvre

septembre 21, 2010 on 12:37 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Dire que rien n’a changé depuis la crise financière de 2008 est désormais impossible, le paquet de règles dit « Bâle III » est maintenant connu, et il apporte des changements majeurs par rapport à la situation précédente.

Fondamentalement, là où, avec Bâle II, les banques devaient avoir un minimum de 2% de leurs engagements en réserves « dures », c’est à dire immédiatement liquides et de valeur garantie, elles devront passer graduellement à 7%. Ce qui veut dire que, pour prêter de l’argent, elles devront tripler le montant de leurs réserves, ce qui constituera, dans l’esprit des régulateurs, un matelas de sécurité triple de ce qu’il était avant. Le but de ce matelas étant bien sûr de permettre à une banque de faire face sans risque de faillite, à des non-remboursements de crédits, ce qui arrive toujours en cas de récession. Et qui évitera, nous l’espérons tous, à la prochaine récession de se transformer, comme en 2008, en crise.

Évidemment, la réponse simpliste serait de dire que toujours plus de fonds propres bancaires rendraient le système encore plus stable et sûr, alors pourquoi s’arrêter à 7%? C’est que, plus ce ratio est élevé, moins, à fonds propres constants, une banque peut prêter. Donc à trop élever ce ratio, on limite les crédits qu’une banque peut consentir, et on étrangle l’activité économique.

Il suffirait donc en théorie que les banques lèvent de nouveaux fonds propres et augmentent leur capital pour concilier ratio élevé et forte activité, mais il faudrait rémunérer ces nouveaux fonds propres, et comme ils ne généreraient pas d’activité économique supplémentaire, cela ne pourrait se faire que par un renchérissement du coût du crédit.

On voit donc qu’il faut essayer, avec finesse, de trouver le bon compromis entre sécurité et activité économique.

Le problème, c’est que la crise de 2008 est arrivée sans que les sauvegardes déjà présentes fonctionnent. Et ce, avant tout, parce que de nouveaux instruments financiers, appartenant à la catégorie parfois fort complexe des produits dérivés, n’existaient pas au moment où Bâle II avait créé ces sauvegardes, et n’étaient tout simplement pas pris en compte en termes de risque. On sait ce que cela a donné. Une bulle économique, et notamment immobilière, portant sur des actifs très risqués, et puis un crash.

Les normes de Bâle III vont-t-elles empêcher la répétition de 2008? D’abord il faudrait que les banques américaines les adoptent, ce qui n’est, et c’est un euphémisme, pas gagné d’avance, puisqu’elles seraient les plus « bridées », ayant été, justement, les plus « débridées » en 2004-2008. Ensuite, il faudra s’occuper d’encadrer les hedge funds, ce qui est en cours, et de réformer les agences de notation, et il y a des discussions et des propositions sur ce chapitre aussi.

Mais le problème principal, c’est que la finance est un terrain d’innovation constante et rapide, alimentée par beaucoup des plus brillants cerveaux issus des universités mondiales, attirés par des fortes rémunérations. Et, en période faste, il est aussi clair qu’avant que la banque qui aura trouvé le moyen de prêter plus d’argent sans violer Bâle III fera beaucoup plus de bénéfices que ses consœurs plus conservatrices, ou moins modernes.

Ce n’est donc qu’une question de temps jusqu’à ce que l’invention des financiers ne trouve le moyen « légal » de contourner cette nouvelle barrière, et qu’une nouvelle bulle de crédit, suivie comme toujours de son douloureux éclatement, ne s’ajoute à la longue liste des périodes où les hommes ont cru, comme avec les tulipes hollandaises, que les arbres pouvaient sans dommage monter jusqu’au ciel…

Clivages à l’Ouest.

septembre 19, 2010 on 7:28 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

La campagne présidentielle de 2012 pointe son nez. On le sent chaque jour davantage.
On perçoit les esprits qui s’échauffent, se rôdent, les ambitions qui se font jour.
Il semble donc important aux uns comme aux autres de poser leurs jalons, de délimiter leur territoire et de hisser une ou plusieurs bannières afin de rameuter leur électorat.
La réforme des retraites est un bon exemple.
Elle illustre la volonté du président de la Republique de faire passer une réforme qui lui tient à cœur. Même si cette dernière semble tiède par rapport à ce qui a été entrepris par nos voisins.

62 ans c’est mieux que 60 pour renflouer les caisses, mais c’est notoirement moins bien que 65 ou 67. Qui plus est, comme nous l’avons déjà dit, une réforme à la fois, c’est un piège. Si, en plus, c’est la dernière du quinquennat…..

Là où JusMurmurandi s’étonne, c’est d’entendre les uns et les autres qui glapissent pour dire non seulement que cette réforme est mauvaise mais aussi en y allant chacun de leur grain de sel pour dire ce qu’il faudrait faire.
C’est à mourir de rire, ou presque, si le sujet n’était pas si grave.
Parce que tous ou presque de ces intervenants ont été à un moment donné aux affaires, et la seule chose qu’ils aient faite s’est montée à un énième rapport qui est venu s’entasser à coté du rapport du prédécesseur.
Bref, tout le monde savait ce qu’il fallait faire mais personne n’a rien fait.

Toutefois, celle qui est prévue ne suffira pas.

Tout le monde le sait et semble illustrer en partie certaines réformes mi figue mi raisin, plus consensuelles qu’en vraie « rupture ».

C’est là que le bât blesse, pour justement un candidat de rupture lorsqu’il était en campagne, et qui semble timoré à une bonne partie de son électorat, comme à la presse anglo saxonne, jamais tendre, voire francophobe…..francophage, comme l’amiral de Laborde était….anglophage.

Tandis que Nicolas Sarkozy veut clairement marquer son territoire, prendre des positions « clivantes » pour marquer sa différence par rapport à une opposition délétère, et vis à vis de son électorat qui aurait des états d’âme, JusMurmurandi l’invite à revisiter ses discours de campagne.

Voire, même, à chercher l’inspiration à l’extérieur.

Le Pole Emploi, fusion Assedic-ANPE, n’est il pas né de l’existence des jobs centers britanniques, par exemple?

Par conséquent, au moment où les voix sont unanimes réclamer plus d’économies sur le train de vie de l’Etat, Jusmurmurandi suggère de chercher des idées à l’Ouest.
Aux Etats-Unis ?
Vous n’y êtes pas, pas tout à fait….
A Cuba, où les Castro brothers ont pris conscience de l’hypertrophie du secteur public, comme il existe toujours et encore en France, et veulent par conséquent revitaliser le secteur privé.

Mais le remède cubain est autrement plus musclé que chez nous, avec augmentation du secteur privé (donc, par exemple, du nombre de licences de taxis), mais surtout suppression de 500.000 postes de fonctionnaires en quelques mois.
On est loin des 30.000 annuels en France, alors même que Cuba n’est qu’un tout petit pays par rapport au nôtre….
Castro, socialiste historique comme le célébrait Danièle Mitterrand elle même, sa grande admiratrice, source d’inspiration pour le programme de l’élection de 2012?
Qui l’eut cru ???

Le modèle allemand

septembre 17, 2010 on 10:35 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

Dans les années 80, la France a eu le choix entre deux modèles, celui du capitalisme « rhénan », en gros le modèle allemand, et le capitalisme anglo-saxon, modèle « dur » des années Reagan-Thatcher.

JusMurmurandi se souvient des positions du PS d’alors, arc-bouté sur le modèle allemand, dont le côté « social » était cité en exemple, sans qu’il semble être un frein à l’efficacité économique.

Laquelle efficacité fait des miracles. La croissance allemande devrait atteindre plus de 2,5% en 2010, quand tant d’autres « vieilles économies » sont à la peine.

Il se trouve que Nicolas Sarkozy, poussé par les marchés de capitaux, l’Union Européenne et l’euro, tente de faire converger, au moins un peu, les économies française et allemande. D’où le rabotage des niches fiscales, la réduction du déficit budgétaire, la réduction du train de vie de l’État, la réduction des prestations sociales aux chômeurs qui refusent plusieurs offres d’emploi « acceptables », le report de l’âge de départ à la retraite.

Toutes mesures que les Allemands ont prises avant nous, et, dans la plupart des cas, avec autrement plus de vigueur.

Il serait donc logique de penser que le PS se réjouisse de voir la droite française enfin réaliser le bien-fondé du modèle social-démocrate allemand, et s’aligner sur ses propres positions.

Sauf que le PS est tellement coincé dans sa stance d’opposition systématique à tout ce que fait Sarkozy et à une distribution à tout-va digne d’un Super-Noël qu’il en oublie les bienfaits de la rigueur à l’allemande, alors même que celle-ci fat ses preuves de manière éclatante.

Pour tout dire, JusMurmurandi hoche la tête, hésitant entre ahurissement et hallucination en écoutant certaines propositions socialistes pour financer le gouffre du système de retraite à la française. Ils veulent tout bonnement imposer les revenus de l’épargne salariale non plus à 4%, comme aujourd’hui, ou à 6% comme le projet de loi en cours de débat, mais à 20%….

Quand les retraites du système de répartition foutent le camp, que reste-t-il pour ne pas vivre une vieillesse indigente? Les retraites par capitalisation? Non, car le PS s’y est toujours opposé. Reste l’épargne salariale, c’est-à-dire la participation gaullienne, et les plans d’épargne en entreprise pour ceux qui en bénéficient. En gros, c’est ce qu’on appelle le « capitalisme social ».

Et c’est justement ce sur quoi le PS veut tirer à boulets rouges. Comprenne qui pourra…

Roms: Quand l’Union Européenne laisse baba…

septembre 16, 2010 on 10:03 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

Mme Reding se soucie des Roms et de la politique française à leur endroit. Fort bien. Elle affirme qu’aucune discrimination de race de langue, etc… ne saurait être tolérée dans l’Union Européenne. Fort bien encore.

Les Roms sont un peuple, nul n’en disconvient. Un peuple sans foyer ni patrie « fixe », même si beaucoup d’entre eux, pour ceux qui ont survécu à l’Holocauste nazi -oui, on peut employer ce mot, car les Roms ont été victimes de la même tentative d’extermination que les Juifs, et pour la même (absence de) raison: la race- nés en Roumanie et en Bulgarie sont manifestement victimes de discrimination massive. Car la discrimination se constate sans qu’il soit besoin de textes discriminatoires: elle se mesure.

Ainsi, plusieurs femmes viennent-elles de porter plainte contre Goldman Sachs aux États-Unis, en indiquant le faible taux de femmes aux postes supérieurs et aux instances dirigeantes de la banque d’affaires. Trop peu de femmes, cela ne saurait être dû à leur absence de talent, donc il y a discrimination. De même en France, le différentiel de salaire entre hommes et femmes est la preuve qu’à poste et talents égaux, il y a discrimination contre les femmes.

Vu l’extrême pauvreté des Roms, il est manifeste qu’il y a discrimination contre eux, et pas qu’en France. Partout dans l’Union Européenne où il y en a, et donc avant tout en Roumanie et en Bulgarie où il y en a le plus. Mais cela, cela ne gêne pas Mme Reding. Tout ce qu’il faut, c’est qu’on n’en parle pas, qu’on ne le montre pas à la télévision. La discrimination des riches choque, que ce soit contre les femmes chez Goldman Sachs, ou en France. La discrimination des pauvres telle la Roumanie face à ses Roms ne reçoit qu’un haussement d’épaules et un soupir impuissants.

Ah mais non! Ce serait suggérer que Mme Reding discrimine entre la France et la Roumanie, ce qui est proprement (ou salement) impensable! Quant aux rumeurs qui colportent que la Roumanie encaisse l’argent de l’UE destiné à l’intégration des Roms et le détourne pour un autre usage… Mais que fait la Commission Européenne?

Revue de presse

septembre 13, 2010 on 8:31 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

HP comme…. haute pression.

Le patron de Hewlett Packard, Mark Hurd vient de se faire débarquer pour avoir eu des rapports un peu trop rapprochés avec un fournisseur, ou plus exactement une femme employée par un fournisseur.

Il n’y a pas eu de faits de harcèlement sexuel avérés, mais il semblerait qu’il y ait eu confusion entre sa poche professionnelle et sa note de frais.

Le conseil d’administration, oubliant la remontée remarquable des résultats de l’entreprise accompagnée par une remontée équivalente de son cours de bourse au cours des cinq dernières années à la tête de l’entreprise, met fin à son contrat de travail séance tenante.

Larry Ellison, patron du concurrent Oracle, affirme immédiatement qu’il s’agit de la décision la plus stupide qu’ait connu le monde de l’informatique depuis le licenciement de Steve Jobs par Apple et fait sur le champ une proposition à Mark Hurd afin qu’il rejoigne son entreprise.

HP, représenté par le même conseil d’administration, monte derechef sur ses ergots et veut empêcher Hurd de rejoindre Oracle….

N’aurait il pas été plus simple d’être moins pusillanime et….de garder Hurd à la tête de HP ????

Une grande leçon.

Les Américains viennent à nouveau de nous donner une grande leçon de démocratie. Ceci après une leçon de police. Lecteur régulier de JusMurmurandi, vous vous souviendrez que nous avions annoncé la venue à Paris de policiers américains afin d’aider la police française à filtrer les passagers devant s’envoler vers les Etats Unis….

La justice américaine vient de trancher au sujet des vols organisés par la CIA afin d’extrader en catimini des personnes suspectes de terrorisme par la voix de la cour fédérale d’appel de San Francisco.

La Cour ne dit pas qu’il ne s’est rien passé. Non ? Non ! Seulement qu’il ne faut pas que l’on sache ce qui s’est réellement passé, parce que ça, c’est « confidentiel défense » et doit donc être protégé par tous les moyens.

Bref, la CIA fait ce qu’elle veut, y compris des actes illégaux, des enlèvements, et tout va bien. Il ne s’est rien passé, circulez !

On savait que cela pouvait se passer sur le territoire des Etats Unis, avec Guantanamo, on sait que cela se passe, encore, toujours, dans le monde entier (une vraie mappemonde, Rabat, Alger, Le Caire, Amman, Bagdad, Bucarest, Timisoara, en Roumanie, et Szymany, en Pologne)…

Pour ceux qui seraient intéressés par les faits d’arme de la CIA depuis sa création, nous suggérons la lecture du livre de Tim Weiner, journaliste au New York Times intitulé « Legacy of ashes », également disponible en version française (« Des cendres en héritage »).

Tout ceci pendant la présidence Obama. C’est plutôt obamacabre (obamabracadabrantesque ????).

Déni de justice.

La justice française semble très ballottée.

La semaine dernière elle relâche un homme soupçonné d’avoir participé à un hold up alors qu’il avait déjà un palmarès impressionnant (7 condamnations).

On peut le dire, la justice française fait n’importe quoi. Il arrive même qu’elle applique la loi…comme on le voit pour les personnes entrées illégalement sur le territoire.

Hélas, cela n’a pas l’heur de plaire à nos amis socialistes, qui attribuent les expulsions des Roms au président de la République.

En fait, cette brave justice ne devrait d’autoriser les expulsions des Roms que pour les villes de l’UMP et pas pour les villes où le maire est socialiste, même s’ils en font la demande, comme Martine Aubry. Chiche ?

Ne fais pas aux autres ce que tu ne veux pas que l’on te fasse !

Le parti socialiste, hormis la posture imbécile qui veut indexer nos retraites en fonction des résultats de la bourse (on voit qu’ils ne sont pas aux commandes depuis la crise de 2008…), annonce qu’il rétablira la retraite à 60 ans s’il revient au pouvoir en 2012.

On comprend que ce soit plus Ségolène Royal qui prenne la parole sur le sujet ces temps derniers et moins Martine Aubry…. En effet, cette dernière vient de franchir la cap des 60 ans. Heureusement qu’elle n’a pas prévu de s’appliquer à elle même ce qu’elle propose aux Français, sinon elle serait obligée de se retirer.

Mais en fait, JusMurmurandi pense qu’il faudra peut être reculer encore plus, beaucoup plus, l’âge de la retraite de Martine Aubry.

Au moins jusqu’à 84 ans !

Parce que c’est à cet seulement à cet âge que Fidel Castro vient de se rendre compte que le modèle cubain, « cela ne marche même plus pour nous »

Faudra t il donc attendre qu’elle soit aussi vieille afin que Martine Aubry comprenne que le socialisme, cela ne marche même plus pour la France ???

Dans quel Monde vivons-nous?

septembre 13, 2010 on 5:28 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermés

Le quotidien le Monde annonce qu’il va porter pour « violation de la loi sur la protection des sources journalistiques ». Il s’agit bien sûr du feuilleton Woerth-Bettencourt. Le Monde accuse l’Elysée d’avoir fait diligenter par la DCRI, fusion des RG et de la DST, une enquête pour trouver qui, au plus haut niveau de l’État, « fuitait » au profit du quotidien des informations « sensibles ». Et en particulier, les PV d’audition de Patrice de Maistre, gestionnaire de la fortune de Liliane Bettencourt, sur les conditions d’embauche de l’épouse du ministre Eric Woerth.

Si l’on suit la démarche (je n’ose parler de « logique ») du journal, il est illégal pour l’État de vouloir s’opposer à ce qu’un de ses employés communique à l’extérieur des documents confidentiels. Imaginons simplement que, dans une entreprise privée, un collaborateur fasse sortir des informations confidentielles, il est immédiatement viré pour faute grave, sans préavis ni indemnités. C’est ce qu’à tenté de faire l’État. Et ce serait illégal? Alors même que ce que faisait ledit collaborateur (ou ladite collaboratrice) est illégal (les PV d’audition de la police ne sont pas censés être publics, l’employeur n’aurait pas à tenter de faire cesser cette illégalité? Il faudrait, parce que c’est au bénéfice d’un organe de presse, croiser les bras, voire même carrément applaudir?

Et si un journaliste du Monde fuitait de la même façon les scoops du quotidien vers des sites Internet d’information, comme par exemple Mediapart, dirigé par l’ancien du Monde Edwy Plenel, le Monde applaudirait-il au vol (il faut appeler les choses par leur nom) de ses informations exclusives? Lui serait-il interdit de rechercher le ou la coupable au motif que Mediapart étant un organe de presse, le tout est protégé par la loi sur la protection de l’origine des sources?

Allez-y, Messieurs de Mediapart, corrompez des employés du Monde pour vous procurer à bon compte tous les scoops du Monde et les « griller » grâce à la vitesse du Net. C’est désormais parfaitement légal. La preuve? C’est le Monde qui l’affirme!

L’homme qui vaut un milliard…

septembre 13, 2010 on 3:30 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Dans la manif’ contre la réforme des retraites, avec le peuple…
On serait tenter d’en rire, cela donne plutôt envie de vomir.


François-Marie Banier pris à parti par un manifestant

Socialistes ou surréalistes?

septembre 9, 2010 on 11:11 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Poil à gratter | 2 Comments

Le dossier des retraites est difficile pour tous ceux qui s’y collent. Demandez donc à Sarkozy si c’est de gaieté de cœur qu’il a mis les mains dans ce nid de frelons. Tant et si bien que ni Rocard, ni Jospin, pourtant Premier Ministres pendant des années prospères, et totalement au courant de l’iceberg démographique vers lequel se dirigeait à toute vapeur le paquebot du système par répartition, n’ont voulu se saisir du bâton crotté. Tant et si bien que les socialistes ont combattu chaque réforme que tentait la droite, jurant qu’ils l’annuleraient une fois revenus au pouvoir, mais se gardant bien de le faire, comme avec la réforme Balladur de 1993 ou Fillon de 2003.

Toujours est-il que, comme à chaque fois, c’est la droite qui se coltine le boulot impopulaire qui consiste à trouver des moyens d’empêcher le système actuel de faire faillite, ou plutôt de laisser sa faillite latente et patente, éclater.

C’est un peu facile, quand on sait que ce sont les mêmes socialistes qui se sont opposés systématiquement et avec véhémence à toute ouverture d’un système complémentaire de capitalisation au nom de la protection de notre sacro-sainte méthode de répartition.

Mais cela devient absolument surréaliste cette semaine sur au moins deux plans. Passons sur les déclaration de Martine Aubry promettant de revenir à l’âge de la retraite de 60 ans si généreusement concédée par François Mitterrand, et cause d’une partie de nos problèmes actuels. Après tout, on a (ou on est) l’opposition qu’on peut.

Mais ce qui est proprement hallucinant, c’est d’entendre les socialistes, ou faut-il dire les surréalistes, dire que le financement approprié de nos retraites serait un impôt sur les revenus du capital, déclaration renouvelée ce matin par Benoît Hamon. D’abord, en proposant de financer les retraites par l’impôt, fût-il sur les revenus du capital, les socialistes enterrent le système par répartition, et égorgent leur propre vache sacrée. Ils enterrent aussi la gestion paritaire et 60 ans de doctrine et de pratique socialistes. Peut-être l’équipe actuelle ne s’en rend-elle même pas compte, accablée qu’elle est de devoir pour une fois faire des propositions au lieu de se contenter de tirer à boulets rouges sur l’action du gouvernement.

Mais le pire est de choisir les revenus du capital. Parce que cela veut dire que (1) plus ceux ci seront élevés, mieux nos retraites seront financées, ce qui fait que les socialistes vont devenir des fans des profits financiers, et (2) que les retraites vont être à la merci des fluctuations des revenus financiers, et donc à la merci de crises comme celles de 2008. Il suffit de voir la hausse massive des impôts que Delanoë a du faire subir aux Parisiens parce que ses dépenses étaient jusque là financées par les revenus de la bulle immobilière, pour voir, à une toute autre échelle, le mal que ferait le fait de financer nos retraites avec une bulle financière.

JusMurmurandi propose à Mme Aubry et consorts de relire certains aspects de l’affaire Madoff, si riche d’enseignements, pour la proposition qu’elle vient de faire…

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