La fin du Gros Mammouth?

novembre 8, 2008 on 3:12 | In Coup de gueule, Economie, Incongruités, International | 1 Comment

Le dégel libère chaque année en Sibérie des corps de mammouths momifiés, conservés depuis des millénaires dans le permafrost. C’est la plus grande espèce animale terrestre depuis l’extinction des dinosaures, il y a des dizaines de millions d’années. D’où la fascination qu’a provoquée l’étude scientifique visant à donner la vie à un mammouth à partir d’ADN récupéré en Sibérie. Jusqu’ici sans succès, le Gros Mammouth est une espèce animale éteinte, et apparemment pas facile à « rallumer ».

Mais il n’y a pas qu’en matière animale que le Gros Mammouth a atteint son point final. En matière d’entreprise aussi, semble-t-il. Le dernier exemplaire connu, General Motors, a annoncé que son cash ne lui permettra de survivre que jusqu’au début de l’année prochaine.

General Motors, comme le Gros Mammouth, est l’entreprise de tous les records. Plus grosse entreprise mondiale pendant plus de 50 ans. Plus gros producteur d’automobiles pendant plus de 80 ans. Depuis la Ford T, c’est dire. Producteur aussi de locomotives, de turbines, de réfrigérateurs (Frigidaire, cette marque si répandue qu’elle est devenue un nom commun, si banale que c’est là que Ségolène Royal avait dit mettre « au frais » sa candidature au poste de Premier Secrétaire du PS, intention qu’elle manifestement oublié de mener à bien, c’est aussi General Motors). La seule société mondiale à employer plus d’un million de personnes? GM, bien sûr. La plus grande société de crédit à la consommation au monde? GMAC, sa filiale de financement des achats de véhicules GM. Une société si légendaire qu’elle est devenu le sujet de plaisanteries admiratives: ne disait-on pas que les deux meilleurs « généraux » américains n’étaient pas Patton ou Eisenhower, mais General Motors et General Electric?

Mais alors que General Electric s’est formidablement modernisée sous la la férule du génial Jack Welsh, General Motors ne l’a pas fait. Laissant les petits véhicules à ses concurrents japonais ou coréens, engluée dans des coûts de production très élevés concédés à des syndicats maximalistes, GM s’est concentrée sur les 4×4, utilitaires légers (trucks) et autres « Gros Modèles ». La moindre concurrence étrangère sur ce segment permettait d’y faire une plus forte marge bénéficiaire et évitait de se poser les questions qui fâchent sur sa compétitivité globale, que ce soit en termes de suivi des goûts de la clientèle ou de qualité des produits. Une concentration telle que GM a acheté la société productrice des célèbres Hummer, ces énormes 4X4 à la dimension d’Arnold Schwartzenegger (il en conduit un, mais converti au gaz naturel)

Le problème, c’est que la forte hausse des prix du pétrole a détourné les clients des véhicules Gros Mangeurs, et donc avant tout des modèles GM. Bien sûr, ses Grands Manitous plaident qu’ils ont mis en route un ambitieux programme de conversion de leur gamme aux véhicules petits et frugaux, y compris un nouveau modèle tout électrique révolutionnaire pour 2010, la Chevrolet Volt, mais voilà, les pertes s’accumulent, et maintenant la crise économique aggrave tout.

Après un mois d’octobre apocalyptique où GM vit se ventes chuter de 45% (!) pour revenir à leur plus faible niveau d’après 1945 (re !), la direction indique que les milliards de dollars de cash qu’ils ont encore suffiront tout juste pour les faire tenir jusqu’aux premiers mois de 2009…

GM avait d’ores et déjà demandé à l’Etat américain d’intervenir en sa faveur, comme il vient de le faire pour les banques, mais l’administration Bush, telle Ponce Pilate, vient de refuser. La déclaration de GM va mettre la toute nouvelle administration en construction de Barack Obama face à son premier défi, car l’effondrement de GM serait un tsunami bien plus symbolique que la chute de Lehman Brothers. Lequel effondrement entrainerait nombre d’équipementiers, dont Delphi, le N°1 mondial, anciennement partie de GM lui-même. Et que Ford et Chrysler, ses concurrents américains ne sont guère mieux portants, et pour les mêmes raisons.

Ce d’autant plus que GM est avant présente dans les états du Midwest dont Obama est l’élu, et que les cols bleus qui y travaillent et y sont syndiqués sont l’épine dorsale de l’électorat démocrate qui l’a porté à la Présidence. Obama a d’aillleurs annoncé dès sa première conférence de presse, hier, qu’il mettrait en œuvre un plan d’aide à l’industrie automobile.

JusMurmurandi entend bien que laisser tomber GM, pour un Président démocrate nouvellement élu, est impensable. Même si les règles de la concurrence mondiale rendent un plan de soutien incompatible avec l’OMC. Mais le problème, n’est-ce pas tout simplement que GM na pas produit assez de voitures compétitives que voulaient vraiment ses clients, comme les Opel européennes, et trop de Grosses Merdes? Et si Obama sait régler ce problème-là, c’est qu’il a vraiment quelque chose du Messie que tant de gens attendent en lui.
Cadillac Escalade EXT

Scandale !! Barack Obama ne marche pas sur l’eau !!

novembre 7, 2008 on 5:25 | In Coup de gueule, Economie, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermés

 

Barack Obama : lorsque la presse se prend les pieds dans le tapis

Barack Obama : lorsque la presse raconte n'importe quoi

Barack Obama est il François Mitterrand ?

novembre 5, 2008 on 8:35 | In Best of, Economie, Europe, France, International | 4 Comments

Il est vrai qu’à prime abord, la comparaison n’est pas…Obamanifeste

Car dans un cas nous avons un homme politique nouveau, qui semble Obamagnétiser les foules, et dans un autre un Obamadré qui brigue le poste suprême depuis des décennies.

Si l’un est élu par des grands électeurs, l’autre l’est par scrutin Obamajoritaire.

Mais à regarder de plus près, tous les deux ont suscité un élan Obamagnifique.

L’Amérique veut rompre avec les méthodes Obamachiavéliques de l’équipe Bush et ses échecs politiques, économique et diplomatique et arrêter d’Obamaculer les électeurs….

La France voulait mettre fin à 23 années d’Obamajorité gaulliste, et surtout à l’Obamaladresse politique de Giscard d’Estaing, avec l’aide des Obamanigances de Chirac, allié objectif du PS en 1981.

Et cela c’est un point de ressemblance Obamassif,  tout autant que l’attente de ceux qui ont élu les deux candidats.

Le moment auquel ils arrivent aux affaires est certes très différent: sur le plan Obamacroéconomique, les caisses sont pleines en France en 1981 et vides aux Etats Unis aujourd’hui.

Et c’est pour cela qu’il faut à tout prix qu’Obama prenne soin de ne pas commettre les mêmes erreurs que Tonton;  en dépit de toutes ses Obamagouilles, il dut se résoudre à revenir à une politique de rigueur après trois dévaluations successives du franc par rapport au DeutschMark.

Bref, il faudra au nouveau Président des Etats Unis éviter tout Obamalentendu dès le départ, et il est réconfortant de savoir qu’il envisage de participer au sommet du 15 novembre prochain à Washington pour la refondation du capitalisme, sommet réuni à l’initiative de l’Obamalin Nicolas Sarkozy.

Il sera important qu’il ramène l’économie vers des sentiers plus paisibles, et mette fin à ce climat Obamalsain des affaires où des milliards de bonus sont versés à des Obamalotrus sans création de richesse.

II lui devra également éviter un mandat qui s’achève de façon Obamacabre, comme le deuxième de Mitterrand, très Obamalade, ou encore pour raison de mort violente.

Bref, c’est une tâche Obamagistrale qui l’attend, comme l’espoir qui l’a porté, tout comme Mitterrand, à l’Obamagistrature suprême, même si son Obamarge de manœuvre est étroite.

Car s’il échoue, si cela n’Obamarche pas, c’est toute la planète qui n’en sera que plus Obamalheureuse.

Et là, il ne ferait que finir dans cet immense cimetière des hommes politiques qui n’étaient en fait que des Obamarionnettes des conglomérats industriels et financiers, des Obamarioles.

L’Amérique mérite mieux. La planète mérite mieux.

C’est un Obamagicien qu’il nous faut.

Le gruyère n’est pas suisse, il est français !!

novembre 4, 2008 on 8:31 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes | 2 Comments

Qui a inventé le célèbre fromage aux fameux trous ?

Les Helvètes ou les Français ?

On se souviendra en particulier de ce merveilleux album d’Astérix chez les Helvètes, dans lequel chacun s’y met de plus belle pour ne pas faire tomber son morceau de pain dans la fondue.

Mais la plus convaincante des réponses se trouve, une fois de plus dans la non application d’une loi en principe bonne pour tout le monde, la loi de modernisation de l’économie ou LME.

Un de ses chapitres se penche en détail sur les délais de paiement et prévoit un plafonnement des délais à 45 jours fin de mois ou 60 jours.

En effet, son objectif est d’améliorer la position de trésorerie des PME, qui sont souvent à la merci des grands groupes ou de la « grande distribution », dont le pouvoir de négociation est aussi important qu’il est menaçant.

Or la LME est là pour remettre tout cela à plat, et permettre au PME d’avoir une trésorerie plus forte.

Mais las, crise aidant, on voit toutes sortes de dérogations arriver, et en dépit du fait qu’elle devait entrer en vigueur le 1er janvier prochain, soit elle ne sera pas appliquée, soit ce sera un véritable…gruyère.

Les uns demandent des remises de prix pour compenser leur mise en conformité avec la loi (!!), les autres des participations aussi fictives que durement monnayées, d’autres encore de recourir à des filiales étrangères de leurs fournisseurs afin que la loi française ne s’applique pas, bref, tout est bon pour contourner la loi.

Et une fois de plus, une loi destinée à protéger, renforcer les PME va passer à la trappe, en particulier dans une période où leur trésorerie est considérablement fragilisée par un ralentissement aussi violent que soudain.

Comme disent nos voisins britanniques, la route vers l’Enfer est pavée de bonnes intentions.

La faute aux autres…

novembre 3, 2008 on 10:10 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermés

La crise financière révèle une étrange caste, dont les membres transcendent les nationalités, enjambent les frontières entre le public et le privé, entre l’individuel et le collectif, entre clients et fournisseurs, entre dirigeants et censément dirigés. Ce sont les nouveaux irresponsables.

Irresponsable, ce patron de banque (ils sont nombreux) qui reconnaît qu’il avait fini par ne plus comprendre les produits financiers si sophistiqués mis au point par ses cadres si intelligents et si extraordinairement bien payés et si bien vendus par sa banque, au point d’avoir rapporté de si gros profits générateurs de si confortables bonus.

Irresponsable, cet acheteur (ils sont des millions) qui signe un contrat d’emprunt immobilier à taux variable alors qu’il n’a aucune possibilité d’assumer une hausse de remboursements et que les taux d’intérêts sont très bas, donc beaucoup plus susceptibles de monter qu’autre chose. Ils sont nombreux, les emprunteurs insolvables à considérer que c’est la faute des banques.

Irresponsable, ce dirigeant de grande banque faillie qui considère que ce sont les circonstances exceptionnelles qui ont mises à mort sa banque, et non ses décisions de gestion. Ils sont nombreux, les dirigeants en échec qui considèrent qu’ils n’ont pas échoué.

Irresponsable, ce gestionnaire municipal britannique qui à confié ses capitaux à une banque islandaise qui lui verse une plus forte rémunération qu’une banque anglaise, avant que tout ne s’effondre. Il y en a pour 5 milliards de livres, ce qui fait de nombreux irresponsables, qui ne voient pas que leur forte rémunération était lié à un fort risque.

Irresponsable, ce gestionnaire municipal français qui a contracté des emprunts aujourd’hui qualifiés de « toxiques », soit parce qu’ils sont tout simplement à taux variable, auquel cas leur toxicité est très limitée et l’appellation avant tout démagogique, soit parce qu’ils contiennent des « produits structurés » (essentiellement des dérivés, options et autres), et, là, potentiellement très, très coûteux. Sauf que ces produits structurés ont, là aussi, été acquis pour permettre aux municipalités de payer moins cher leur crédit. Un crédit moins cher que le marché, cela veut dire que le risque n’est pas égal. Et un risque, cela peut se révéler toxique. Et maintenant, toutes ces municipalités oublient les avantages qu’elles ambitionnaient pour ne voir que les coûts, et blâment les banques, Dexia en tête.

Pour dire les choses simplement, la capitalisation boursière mondiale a baissé de quelques 30.000 milliards de dollars depuis mai 2008. Ces pertes, il faut bien que quelqu’un les ait subies. Ce sont les fonds de pension, les plans de retraité individuels, les 401K américains ou les PEA français, les portefeuilles des actionnaires de par le monde. Ce à quoi il faut ajouter les pertes opérationnelles des entreprises, banques et compagnies d’assurance en tête, mais pas seulement. Il semble par exemple que 10% des 7000 hedge funds mondiaux ne survivront pas, et que quasiment tous afficheront des pertes substantielles dues à la crise. Comme leur attractivité était fondée sur un rendement important, il faut bien qu’il y ait eu un risque important dans le montage, et ce risque, maintenant, se rappelle au bon souvenir de tous. Il faut enfin ajouter les pertes de tous les propriétaires immobiliers au monde, et, d’abord, ceux qui auront perdu leur maison dans la tourmente, ceux qui sont coincés par des crédits relais ruineux faute de pouvoir vendre leur bien pour refinancer une autre acquisition et tous les autres.

Bref, ces pertes sont proprement immenses. Et personne n’est responsable. Personne sauf « les autres ». Pour une fois, la langue française offre une possibilité unique pour décrire cette situation. Cinquante mille milliards de dollars, perdus à l’insu de leur plein gré…

Paris est-elle Varsovie, Santiago, Caracas ou La Havane ??

novembre 1, 2008 on 7:16 | In Best of, C'est ça, Paris?, Coup de gueule, Economie, France, International | Commentaires fermés

« Grève irresponsable ! »

« Bataille purement corporatiste pour empêcher la réduction des effectifs du syndicat, qui a été désavoué par sa fédération ».

« Grève minoritaire hors de toute norme syndicale ou du droit syndical »

« Les grévistes utilisent la force et la violence, n’hésitant pas à menacer physiquement et à casser. »

Les camions sont attaqués, les personnes qui distribuent sont en danger ».

Voici un florilège de citations qui relatent un évènement « historique ».

Et où se passe tout ceci ?

Au Vénézuéla d’Hugo Chavez, à Cuba sous Castro, au Chili sous Allende, en Pologne sous Jaruzelski ?

Non, tout simplement en France, en 2008 s’il vous plaît.

Cette semaine pour être précis.

Aux Messageries parisiennes (« NMPP »), bastion CGT puisque, fait unique en France, il faut être syndiqué à la CGT, dans sa branche livres pour pouvoir y travailler, comme depuis des décennies, au mépris de la liberté individuelle.

Les NMPP ont décidé de faire un plan pour améliorer la productivité et donc de réduire les effectifs.

Mais sur une base du volontariat, et en accordant une Indemnité de départ à ceux qui sont volontaires allant de 200.000 à 300.000 Euro par salarié (on se croirait dans la finance américaine – voir notre article intitulé « Le sida bancaire »).

Mais comme le syndicat monopoliste ne supporte pas de voir le nombre de ses adhérents baisser, il est prêt à tout. Même à la violence.

Dans l’indifférence totale, si ce n’est la présence de la police lorsqu’un des « adhérents » à commencé à s’attaquer à l’immeuble des NMPP à la masse pour briser les vitres….

Mais que font la police et la justice ?????

Courage, ou camisole de force?

octobre 30, 2008 on 6:40 | In Best of, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermés

L’Islande est en faillite. Malgré des plans de soutien d’envergure internationale, les banques de cette île avaient vraiment poussé le bouchon trop loin. JusMurmurandi vous a déjà narré comment le morceau de glaçon est devenu le Titanic du 21e siècle. Résultat: les taux d’intérêt sont de 18% pour soutenir une monnaie qui a déjà perdu 50% de sa valeur. Ce qui est un cercle vicieux, parce que toute baisse de la monnaie fait gonfler la valeur locale d’un endettement en devises, dont l’augmentation fait baisser la monnaie. Conséquence: le gouvernement prévoit une baisse de PNB de l’ordre de 10%. On imagine la brutalité d’un tel « ajustement », ou effondrement, comme on voudra.

Mais l’Islande n’est pas seule. La Hongrie ne va guère mieux, quoique pour des raisons différentes. Son problème n’est pas que ses banques, par ailleurs essentiellement entre des mains étrangères, aient perdu toute mesure, mais que son déficit budgétaire considérable l’oblige à emprunter beaucoup. Comme les marchés de crédit ne disposent plus d’assez de capitaux, les prêteurs font les difficiles et recherchent avant tout des emprunteurs de qualité, plutôt que des républiques de l’Est européen surendettées et en déficit. Résultat: le gouvernement hongrois, pour obtenir un total de 25 milliards de dollars de prêts, s’est engagé à un plan de « stabilisation », ou d’amaigrissement qui ramènera le déficit budgétaire de 9,2% du PIB aujourd’hui à 5,6% l’année prochaine, puis 2,8% en 2010. On imagine la brutalité d’un tel « ajustement », ou effondrement, comme on voudra.

Vous me direz, l’Islande, la Hongrie, ce sont des Etats mineurs et notoirement risqués. Rien à voir avec le coeur de l’économie mondiale, et les grandes puissances, dont la France sarkozyenne. Vraiment? Car la France aborde cette période de crise avec un déficit public déjà proche de 3%, et des perspectives carrément sombres si l’on tient compte que la démographie plombe chaque années le système de retraites et que nul ne s’est avisé de mesures qui interrompraient la croissance vertigineuse des dépenses de santé.

S’ajoute à cela que la crise va gravement amputer les recettes fiscales prévues, aussi bien que celles des régimes sociaux. Moins de cotisants au travail, et plus de chômeurs à indemniser… Plus encore, s’y ajoutent les fonds qu’il va falloir injecter dans le système financier. Mais cette situation exige davantage, notamment pour le soutien à l’économie, ce qui excite la fibre interventionniste très gaullienne de Nicolas Sarkozy. Maintenant qu’il est débarrassé du corset du plafond de déficit public fixé à 3% du PIB par le traité de Maastricht, il promet plans de relance, plans d’aide et fonds souverains, qui, tous, vont faire gonfler un déficit déjà abyssal.

Il est véritablement à craindre qu’un tel dérapage ne transforme la France en Hongrie-bis, et n’oblige à recourir bientôt à un prêt du Fonds Monétaire International pour remplacer des prêteurs effrayés par notre incurie financière. Mais on verrait alors la camisole de force du FMI remplacer, en beaucoup plus sévère, le corset de Maastricht. Même si Nicolas Sarkozy peut compter sur son directeur actuel, Dominique Strauss-Kahn, qui lui doit beaucoup, pour ne pas trop serrer les sangles du dispositif.

Non, la question que se pose JusMurmurandi est celle-ci. Cela fait, disons, 15 ans que la France court après des déficits considérables et une dette qui enfle. Aucun gouvernement n’a pris le taureau par les cornes, chacun espérant qu’une vague de croissance prochaine vienne restaurer un équilibre durable. Et chacun s’empressant de dépenser à l’avance les recettes futures (35 heures, CMU, RMI, RSA ont été autant de chèques en blanc tirés sur l’avenir).

Mais, si la Hongrie, bien obligée, peut en 2 ans réduire son déficit de 9,2% à 2,8% du PIB, et ce en période de crise économique, la France, plus riche et moins profondément déficitaire ne peut-elle pas en faire autant? Car, avec 6,4 points de PIB de déficit en moins, il y a de quoi revenir à l’équilibre tout en finançant force « plans ». Evidemment, un tel « ajustement » se situe quelque part entre le profondément douloureux et le cruel. Mais il règle d’un coup le problème. L’alternative est une asthénie prolongée de dizaines d’années, comme l’a montré le Japon, qui n’a pas voulu de remède de cheval pour sortir de la crise des années 80.

Et, curieusement, il y a maintenant une vraie opportunité historique d’appliquer ce traitement de choc. La crise est réelle, profonde, internationale, sans précédent, et les Français savent déjà, car ils sont plus intelligents que les politiques ne le pensent, qu’ils vont devoir se serrer la ceinture. Alors qu’en temps plus cléments, un plan « dur » serait perçu comme peut-être évitable. Accessoirement, l’UMP et le Président ont cet avantage que l’opposition socialiste est en pleine déconfiture, allant à son congrès de Reims voter sur des textes, programmes, et promesses écrits avant la crise financière et donc déjà totalement dépassés.

L’élection de Nicolas Sarkozy, né de père hongrois, a eu une résonance particulière dans ce pays. Il y a même eu des journalistes hongrois facétieux pour proposer en 2007 aux Français de troquer leur Président nouvellement élu et alors populaire contre leur très impopulaire Premier Ministre, Ferenc Gyurcsany. Peut-être, vu le courage de ce dernier, faudrait-il leur dire aujourd’hui « chiche »?
Nicolas Sarkozy

Le SIDA bancaire

octobre 28, 2008 on 7:56 | In Best of, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermés

Et si on comparait justement le Syndrome Immuno Dépresseur Acquis à la crise bancaire ?

Vous y allez fort répondrez vous certainement.

Si fort que cela ?

Le SIDA, maladie du siècle dernier, qui fait des ravages, tant parmi les « innocents » transfusés que ceux et celles qui ont des rapports non protégés avec des inconnu(e)s.

Nous l’abordions brièvement dans notre dernier article, les « découvertes » récentes sur la cupidité et l’hypocrisie des banques atteint des niveaux sans précédent tandis que deux chercheurs français reçoivent le prix Nobel de médecine, la première fois depuis 28 ans, pour leurs travaux sur le SIDA, .

Citons quelques exemples pour illustrer à quel point nous, qui peinons chaque jour à garder notre emploi et maintenir ceux d’autres qui éventuellement nous font confiance, sommes ivres de rage.

Goldman Sachs et Morgan Stanley, banques d’affaires américaines, et bénéficiaires du plan Paulson à hauteur de 10 milliards de dollars chacune au titre de l’aide aux « banques en péril », ont provisionné la somme de 13 milliards de dollars pour versement de bonus de fin d’année.

Pour Goldman, cela revient en moyenne à 210.000 dollars par employé.

Pour Merril Lynch, le montant est plus faible, seulement 110.000 dollars par personne.

Mais il est en hausse par rapport à l’année précédente où il ne totalisait que 108.000 dollars.

Parce que 3.000 postes ont été supprimés.

La somme globale des bonus versés par Goldman Sachs, Merril Lynch, Bear Stearns, Morgan Stanley, et Lehman Brothers avait atteint la somme record de….39 milliards de dollars en 2007 !

Chez Lehman Brothers Europe, maintenant reprise par la banque japonaise Nomura après une faillite retentissante, le nouveau propriétaire a promis aux salariés repris le même bonus que l’année passée.

Tout ceci pour des employés qui touchent des rémunérations fixes qui varient entre 80.000 et 600.000 dollars.

Vous imaginez l’état de fureur incandescente dans laquelle se trouve JusMurmurandi en lisant ces informations.

Et pendant ce temps là, Nicolas Mérindol qui, fraîchement débarqué de la Caisse d’épargne après les 650 millions d’Euro évaporés la semaine dernière, était sur le point de prendre la direction du Crédit Foncier de France…

Car le problème, c’est que comme le SIDA, l’économie mondiale est touchée progressivement à tous les niveaux, avec des fermetures d’entreprises, des chômages techniques….

Et en même temps, en toute inconscience, hypocrisie et cupidité, certains banquiers continuent à distribuer l’argent de leurs clients et des contribuables comme si de rien n’était, et fusionnent entre eux comme d’autres s’accouplent sans se soucier de protéger son ou sa partenaire. Seuls les banquiers semblent immunisés, le restant de la population ayant besoin d’anti..dépresseurs.

Cela évoque une phrase célèbre d’un socialiste, candidat infortuné à la Mairie de Paris aux élections municipales.

Qui se souvient encore de Paul Quilès, si ce n’est par cette déclaration outrancière, qui, quelque part, rejoint d’une certaine façon l’opinion de JusMurmurandi ce soir: « il ne faut pas dire les têtes vont tomber, mais lesquelles et tout de suite !! »

L’A380 sur les montagnes russes

octobre 28, 2008 on 7:37 | In Best of, Economie, France, Insolite | 6 Comments

Plus un avion est grand, plus il est stable. L’Airbus A380, conçu pour être le plus gros avion de transport de passagers jamais construit devait donc être le plus stable.

Or, un an après le début de son exploitation commerciale, la stabilité est bien le dernier mot qui vient à l’esprit de JusMurmurandi concernant l’A380.

Bref résumé d’un parcours qu’on ne peut charitablement qualifier que « montagne russe »

- Lancement de projet A380, en coopération avec des compagnies aériennes représentatives de la clientèle future. Tout va bien.

- Premier vol à Toulouse. Le géant existe et il vole. Tout va bien.

- Premières rumeurs de retard. Ce n’est pas grave, tous les nouveaux avions en sont l’objet.

- 2 ans de retard. C’est la catastrophe. Non seulement il sera gravement en retard, mais celui-ci est dû à un dysfonctionnement interne d’une ampleur consternante. Des commandes sont annulées. Le version fret disparaît. Graves tensions au sein de l’équipe dirigeante d’Airbus, notamment entre Français et Allemands. Aïe !

- les Etats actionnaires s’en mêlent. Airbus et son actionnaire principal, EADS, sont restructurés de fonds en comble sur un arrière-plan d’économies à réaliser, tandis qu’Airbus est contraint d’indemniser ses clients pour le retard. Aïe !

- Boeing annonce son B787 « dreamliner » révolutionnaire, à structure en composites. Grâce à sa technologie avancée, celui-ci offre des économies de coût importantes, rendant la taille de l’A380 moins décisive dans la course à la baisse des coûts du transport aérien. L’A380 est-il un éléphant blanc comme le Concorde, d’autant qu’à cause du retard et de la production « à la main » des 26 premiers exemplaires de l’avion, le point mort du programme est passé de de 250 à 420 exemplaires?

- Airbus riposte au B787 avec l’A350, fondamentalement un A330 remotorisé, qui arrivera 2 ans plus tard que le Boeing. C’est dû au retard de l’A380 et au coût de son développement, qui a forcé Airbus à laisser Boeing prendre de l’avance sur les autres segments de marché. Aïe !

- Les prises de commande du 787 sont sans précédent pour un avion qui n’existe pas encore pendant que celles de l’A380 sont au point mort. L’A350 n’est pas l’avion dont veulent les compagnies, et Airbus le remplace par l’A350XWB, dans les faits un tout autre avion. Mais qui arrivera 5 ans après son rival. Rien ne va plus chez Airbus qui semble à la dérive. Aïe !

- Le prix du pétrole commence son envolée, rendant l’économie de carburant déterminante pour les compagnies aériennes. Ce qui avantage les gros avions. Or les 2 plus gros avions « nouvelle technologie » au monde sont des Airbus: l’A350 et l’A380. Les commandes de ce dernier repartent, celles de l’A350 décollent. Ouf !

- Le premier A380 est livré à Singapore Airlines, considérée comme une référence au niveau mondial. Enfin!

- Le cours du pétrole flirte avec le coût du caviar, exigeant que les compagnies aériennes renouvellent au plus vite leurs avions trop gourmands par les modèles les plus économes possible. Ouf! Mais ce même coût plombe les finances de ces compagnies, les empêchant d’acheter ou de louer des avions neufs. Aïe !

- Le Boeing 787 est à son tour frappé de retards importants, dûs pour une part à la technologie carbone de sa structure, et pour une autre à la difficulté d’intégrer les pièces produites par de multiples sous-traitants de par le monde. Les prises de commande de l’A350 s’accélèrent. Ouf !

- Implosion de la finance mondiale, y compris l’assureur AIG, maison mère du premier loueur d’avions au monde, ILFC, plus gros client Airbus. Le monde entre en récession économique, ce qui s’accompagne habituellement d’une crise du transport aérien. Airbus renonce à son augmentation de cadence de production d’A320. Aïe !

- La demande mondiale de pétrole baisse, et les cours d’effondrent, soulageant les compagnies aériennes -ouf!- mais annulant aussi une partie de l’avantage des gros avions récents. Aïe !

- Un an après le début de son exploitation commerciale, les 3 compagnies qui ont reçu des A380, Singapore Airlines, Emirates et Quantas s’en déclarent ravies, et que leurs 700.000 passagers le sont aussi. Ouf ! Mais la production « à la main » reste toujours aussi lente et coûteuse, tandis que le passage à la production industrielle n’est toujours pas assuré dans les délais prévus. Aïe !

- Boeing est en grève depuis 2 mois, ce qui handicape gravement la production, et notamment celles des premiers B787, dont le premier exemplaire n’a toujours pas volé. Son calendrier de retard ressemble maintenant étrangement à celui de l’A380. Comme c’est curieux !

Et si tout ceci n’était qu’une mise en scène? Et si Airbus, comme Boeing, annonçaient des calendriers de sortie de leurs nouveaux avions optimistes au point d’être totalement irréalistes afin de prendre un maximum de commandes et de coincer les compagnies aériennes en les empêchant de passer commande au concurrent?

Non, ceci n’est pas possible. Cela reflèterait un cynisme qui n’a pas sa place dans le monde des affaires, où l’éthique et le respect des intérêts du client dominent. S’il en fallait un exemple, JusMurmurandi a en tête celui des banques américaines qui, sauvées de l’extermination par des centaines de milliards de dollars des contribuables, ont constitué des réserves « normales » de distribution de bonus à leurs chers employés, y compris les traders, comme les autres années, comme si 2008 devait être, pour elles, des années comme les autres. En tout cas pour ce qui est des bonus…

Vous avez dit cynisme?
airbus A380

Passer de « gagnant sans travail ni risque » à « tous perdants »?

octobre 26, 2008 on 7:46 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermés

L’observation de la débâcle financière mondiale montre que, souvent, de très grosses pertes ont été subies par des institutions dont le tort a été de croire qu’elles pouvaient gagner de l’argent sans contrepartie, sans risque ni travai.

Ainsi des municipalités anglaises ont-elles prêté cinq milliards de livres à des banques islandaises, qui payaient des taux d’intérêts plus élevés que des emprunteurs traditionnels. Ces dépôts sont maintenant gelés, au grand dam des autorités britanniques qui crient au scandale. Que croyaient-elles, que les taux d’intérêts très élevés qu’elles encaissaient étaient dus à la proximité de l’Islande, pays du Grand Nord, avec la résidence du Père Noël? Eh bien, elles ont perdu, car c’est en Finlande que réside le Père Noël, et le risque qu’elles ont pris se révèle perdant…

Ainsi les adeptes de l’arbitrage (hedge en anglais), qui ont notamment joué à l’amusant jeu du « carry trade ». Le carry trade consiste à emprunter dans une devise dont les taux d’intérêts sont bas, soit, souvent, le yen japonais, pour reprêter le montant emprunté dans une devis dont les taux d’intérêts sont plus élevés, soit, souvent, le dollar. Et le hedge fund ou la banque qui joue à cela d’encaisser un sympathique différentiel de taux entre ses revenus en dollars et ses coûts en yen. Jusqu’à plus de 4% en base annuelle. Quand on pense que les sommes en cause atteignent selon les estimations deux à trois cent milliards de dollars, cela fait huit à douze milliards de dollars de profits de profits sans beaucoup se fatiguer. Sauf que, malheureusement, le yen vient de s’apprécier brutalement de quelques 20% contre le dollar, donc les emprunteurs perdent 20% en quelques semaines là où ils en gagnaient 4 en un an. Mal joué!

Ainsi les compagnies d’assurance qui « rehaussaient » la notation de crédits hypothécaires américains « subprime », (de mauvaise qualité). Une signature de l’assurance en bas d’un contrat, et le paquet de crédits subprime, assurés par un grand nom bien noté devient un bon risque. Ce risque est revendu à un acheteur qui fait confiance à la signature de l’assureur, lequel touche une bonne grosse commission pour cette opération. Sauf que, quand les propriétaires immobiliers n’ont pas pu payer des mensualités de crédit dopées par la hausse des taux d’intérêts, la réassurance lucrative s’est transformée en machine infernale. C’est comme cela qu’AIG, première compagnie d’assurance mondiale, et la plus rentable aussi, a explosé en vol.

Ainsi toute la chaîne des acteurs de la construction et de l’immobilier en Espagne, qui misaient sur la poursuite sans fin de la hausse des cours. Les banques accordaient des prêts hypothécaires jusqu’à 50 ans -et en taux flottant, s’il vous plaît!-, qui n’avaient quasiment aucune chance d’être remboursés en l’état. Mais la hausse de la valeur de l’immobilier permettait de revendre le bien ou de le refinancer, alors un éventuel problème, ce serait pour plus tard, alors que la commission, c’était pour tout de suite. Tant et si bien que le bâtiment et l’immobilier ont représenté la moitié de l’ensemble de la croissance du PNB espagnol pendant 10 ans. On imagine l’ampleur de la gueule de bois d’aujourd’hui .

Ainsi les spéculateurs qui ont joué la hausse continue des matières premières ont-ils pu gagner, sur papier, des montants énormes à mesure que le pétrole a flambé pour atteindre 147$ le baril. Imités en cela par ceux qui ont joué le prix du gaz, du minerai de fer, et autres ressources naturelles. Sauf qu’il est à espérer pour eux qu’ils ont soldé leur position avant que le pétrole n’entame sa vertigineuse chute de 50% de trois mois. Gare à ceux qui ont cru que les arbres montaient jusqu’au ciel.

On peut se demander aussi qui donc a gagné en étant la contrepartie de ces pertes abyssales. Car quand on gagne en bourse, c’est que quelqu’un perd. Et donc l’inverse semble logique. Mais toutes les pertes n’ont pas généré de gagnants. Quand l’immobilier baisse, il n’y a pas forcément de gagnant. Quand Lehman fait faillite, il n’y a pas forcément de gagnant.

JusMurmurandi trouve même que nous sommes dans une période où nous sommes tous perdants…

Histoire de Paulson

octobre 26, 2008 on 7:43 | In Coup de gueule, Economie, International, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermés

Les latins disaient « nomen est omen », le nom est en quelque sorte un augure de ce que sera la vie de celui qui le porte. Prenons un nom américain, Paulson par exemple, et deux personnes connues qui le portent, Henry « Hank » Paulson et John Paulson.

Le premier est le Secrétaire au Trésor américain, ancien patron de la première banque d’affaires du monde, Goldman Sachs, et l’auteur du plan de 700 milliards de dollars de refinancement des banques américaines. Son salaire est de 200.000 dollars par an, soit 5% de ce qu’il était chez Goldman Sachs.

Pendant ce temps-là, John Paulson, surnommé le « Sultan des subprimes » a gagné à titre personnel 3 milliards de dollars en 2007 en pariant massivement (le mot est faible) contre l’immobilier américain et ses conséquences financières. Et ne va semble-t-il pas connaître une mauvaise année 2008 car son fonds, Paulson & Co. a été repéré avec une position à découvert d’un milliard de dollars contre 4 grandes banques anglaises au pire moment de leur effondrement boursier, effondrement qu’il aurait donc largement contribué à accentuer.

Donc Hank Paulson le fonctionnaire gagne 5% de ce que gagnait le même Hank Paulson banquier, qui lui-même ne gagnait qu’à peine plus de 1% de ce que gagne John Paulson, premier spéculateur du monde.

On peut toujours se dire que John Pauson va connaître un jour de mauvaises années, alors que le job de patron de Goldman Sachs, et plus encore celui de Secrétaire au Trésor seront toujours là avec leur salaire garanti, ce qui compense le fait que la carrière de Hank Paulson n’est pas aussi risquée que celle de John Paulson, qui peut tout perdre, revenus, clients et entreprise s’il « lit » les marchés à contre temps ou à contre sens.

Sauf que l’élection présidentielle américaine est dans 12 jours, et la nouvelle équipe prendra ses fonctions en janvier. Et il est donc sûr et sans risques d’anticiper que Hank Paulson ne conservera pas son poste en février. Alors que John Paulson, si…

Décidément, le risque n’est plus ce qu’il était…

Hank Paulson

John Paulson

Faute!

octobre 24, 2008 on 2:07 | In C'est ça, Paris?, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermés

Un rapport d’audit de la concession du stade de tennis de Roland-Garros épingle la gestion de la municipalité de Bertrand Delanoë, plus que jamais dure aux contribuables mais douce aux électeurs bobo.

Car s’il y a un repaire de bobos, c’est bien le tournoi de tennis de Roland-Garros qui se déroule dans un stade dont le terrain est à la ville de Paris.

Et c’est là que -surprise!-, le rapport de la Ville de Paris elle-même, comme cela BD ne pourra pas en attribuer l’origine ou les conclusions à une quelconque manoeuvre, révèle que la Ville se « contente » de percevoir 1,5 millions d’euros par an de la fédération française de tennis, alors que sa norme actuelle la mènerait à toucher 19 millions annuels compte tenu du chiffre d’affaires généré au profit de la fédération par le tournoi. Cette différence de 17,5 millions est un manque à gagner pur et simple, et sans contrepartie.

Et ce en faveur d’une fédération très riche, puisque le tournoi a dégagé des bénéfice de 48 millions en 2006, donc largement de quoi payer sa juste part.

Il est à noter que ce manquement n’est pas le seul, puisque la fédération n’assure plus la formation au tennis pour les jeunes de Boulogne comme cela est prévu dans la convention, ou qu’il lui est arrivé -par erreur sans doute- de ne pas solliciter l’accord de la Ville pour des travaux, et de la mettre ainsi devant le fait accompli.

A noter aussi que la FFT, non contente de payer cette aumone (124% du chiffre d’affaires au lieu de 15%), demande à la Ville de Paris de participer à hauteur de 20 milions d’euros à la construction d’un nouveau court couvert, à la place d’un stade public. Comme cela, la Ville de Paris investirait l’équivalent de près de 15 ans de revenus, ou, dit autrement, ne toucherait rien de Roland Garros pendant 15 ans. Plus généreux, tu meurs…

Quand on sait que le Président de la Fédération Française de Tennis, Christian Bîmes passera en correctionnelle pour prise illégale d’intérêts et abus de confiance, on voit quel usage a -peut-être, et sous réserve de condamnation par le Tribunal- été fait de l’argent des contribuables par le truchement des largesses du gentil Bertrand.

Quand on pense que celui-ci a fait toute sa campagne sur la lutte contre les mauvaises moeurs qu’il attribuait aux habitudes de l’équipe Chirac-Tibéri en matières de finances, il n’est pas besoin de le condamner pour cette nouvelle « faute » de gestion révélée.

Il suffit de montrer qu’il poursuit les pratiques qu’il condamnait. Au tennis, quand on fait « faute! » on perd le point.

Et que « rectifier » ce genre de « faute » de gestion permettrait de revenir sur l’augmentation de 12% de leurs impôts qu’il inflige aux Parisiens en pleine période de crise.
Bertrand Delanoë, le compréhensif

Paradoxes à droite et à gauche

octobre 24, 2008 on 11:32 | In Economie, Europe, France, Incongruités, International | Commentaires fermés

L’Etat est de retour, tel Mac Arthur au Philippines, ou Schwarznegger le Terminator. Débâcle chez les libéraux ruinés et disgraciés, recours à l’Etat salué par tous, même chez les anglo-saxons, par les analystes financiers, les banquiers ou les professeurs d’économie, qui furent longtemps ses pires détracteurs avant d’en être réduits à mendier auprès de lui leur survie tel est le nouveau panorama économique mondial.
Voilà qui, avec les codes traditionnels de la politique divisée en « droite » et en « gauche », est manifestement de gauche.

Donc joie à gauche et pleurs à droite? Pas du tout. Parce que, quand c’est la droite bushiste, berlusconienne ou sarkozienne qui exécute ce retour de l’Etat, quel argument reste-t-il à gauche? Quand le plan français, donc de droite, est le même que les plans anglais ou espagnol, donc de gauche, ou allemand, donc coalisé droite et gauche, que peut dire la gauche qu’elle eût fait d’autre que ce que fait la droite?

D’autant que les sommes gigantesques que les Etats vont consacrer au sauvetage du système financier de leurs pays vont être autant de montants qui ne seront pas disponibles pour la distribution sociale qui fait les délices socialistes. Etre au pouvoir avec un Etat fort, mais surtout fort de ses dettes et de ses obligations et non pas de son rôle de providence, est-ce vraiment socialiste?

Mais la droite ne peut non plus se réjouir, car ce sont bel et bien les excès de ses mécanismes libéraux qui nous ont conduit au bord de l’abîme, et, un jour, il faudra bien en tenir compte et en payer le prix idéologique.

S’ajoute à ce paradoxe une autre situation toute aussi curieuse. Quand l’économie va bien, il est habituel de voir un gouvernement bénéficier d’une forte popularité. Quand elle va médiocrement, comme depuis un an, la cote de Sarkozy s’effrite logiquement, sanctionnant l’écart entre ses promesses et la réalité, et son impuissance. D’où une joie des socialistes français comme des conservateurs britanniques de ne pas avoir à gérer cette période, et une anticipation que la déprime économique allait leur servir toute prête la victoire aux prochaines élections.

Oui, mais voilà, de médiocre, la situation devient catastrophique, et Sarkozy en France, ou Brown en Grande-Bretagne sont ardents à la manœuvre, ce dont leur opinion publique les crédite immédiatement. Donc les mauvaises nouvelles profitent à l’opposition, mais les très mauvaises à la majorité. On en est presque à ce que les socialistes français doivent expliquer que la situation n’est pas si catastrophique que cela, pour tenter de convaincre qu’une autre politique française eût permis d’échapper à une crise mondiale. Difficile dialectique, autrement plus ardue que l’autisme russe ou chinois quand leurs dirigeants affirment que leurs pays ne seront pas touchés.

Voilà donc les oppositions contraintes de ne pas noircir le tableau tandis que les majorités le qualifient d’apocalyptique… Après que ces mêmes oppositions aient du cesser de s’opposer en voyant les majorités appliquer des idées qui, croyaient-elles, leur appartenaient. Voilà des Etats d’autant plus faible qu’ils ont épuisé leurs ressources à démontrer leurs force. Que de retournements imprévus.

Le plus curieux dans tout cela est le paradoxe suivant. Quand la France, à l’instar des autres pays, Etats-Unis compris, « garantit » le crédit interbancaire, ou les dépôts des épargnants, l’Etat n’a pas l’argent pour le faire. C’est un simple engagement, assis sur sa « réputation » dont tous souhaitent avec ferveur qu’il ne soit pas appelé à se concrétiser. Car il n’y a pas assez d’argent pour honorer ces engagements. C’est exactement ce qu’ont fait les AIG et autres Freddie Mac et Fanny Mae, et on sait où cela nous a mené. Etranges temps en vérité…

Google phone, j’écoute !

octobre 23, 2008 on 9:45 | In Economie, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermés

Le monde de la téléphonie mobile est en train de changer.

Après l’arrivée des intelliphones qui permettent de répondre à son courrier en temps quasi réel, type Blackberry, on a vu arriver Apple avec l’Iphone en deux versions successives.

La Pomme qui était absente de ce marché jusqu’à il y a encore 15 mois a écoulé environ 10 millions de combinés.

Aujourd’hui, c’est un tout nouvel appareil qui arrive sur le marché, car c’est un système opérateur écrit par Google qui le fait fonctionner (par opposition au système propriétaire de l’Iphone, des appareils qui utilisent Windows Mobile – Microsoft- ou encore du Blackberry de la firme canadienne RIM).

C’est donc un terrain de plus que Google va tenter d’occuper, affrontant donc son archi concurrent de Redmond, Microsoft.

On raconte que la firme de Sergei Brin et Larry Page auraient plus d’un million de serveurs pour répondre aux questions que les internautes posent chanque jour au moteur de recherche.

Et chaque question posée est soigneusement enregistrée et gravée dans les disques de Google.

Avec le Google phone, est ce que l’on va consigner les conversations passées sur le téléphone, comme le navigateur de Google, Chrome, enregistre les pages visitées sur internet ?

Grâce au appareils photos des téléphones portables, on connait déjà les remarques qui « échappent » à Nicolas Sarkozy (NDLR « Casse toi, pauvre con » et autre apostrophes aux pêcheurs du Guilvinec), on connait aussi les détails de son compte bancaire qui a été « mis à contribution », avec Google Chrome et Phone, pourra-t-on savoir quels sites internet il visite et ce qu’il raconte au téléphone ?

A quand le Google Pillow, l’oreiller Google :-) ?
Google phone

Les RATS!

octobre 22, 2008 on 6:21 | In Coup de gueule, Economie, France, International, La Cour des Mécomptes | 2 Comments

Qu’est-ce qu’un RAT? C’est un rongeur peu sympathique. C’est aussi un raccourci pour un « radin », ou RATdin, c’est à dire un RATpiat, un grigou, un avare.

Qui sont les RATS dénoncés par JusMurmurandi?

M. Pauget, directeur général du Crédit Agricole, et Président de la Fédération Bancaire Française (FBF), a dit que les banques françaises affecteraient les 10,5 milliards d’euros reçus de l’Etat à offrir des facilités d’affacturage. Ou d’affactuRATge.

Car l’affacturage est un système peu répandu en France, par lequel une banque rachète les créances de ses clients. Ce système est peu populaire pour plusieurs raisons.

D’abord parce que l’entreprise perd, en vendant ses factures, tout contrôle sur son compte client.
Notamment, si un de ses clients a besoin d’un délai de paiement, ce qui, par les temps qui courent peut se comprendre, il n’y a plus moyen de le lui accorder, car c’est la banque qui décide.

Ensuite, parce que l’affacturage est toujours vendu avec toute une série d’autres services, dont l’assurance-crédit, ce qui le rend très cher.

Enfin parce que la banque peut toujours refuser de racheter toute facture qui ne répond pas à ses critères, quels qu’ils soient, notamment au motif que l’assurance crédit la refuse.

Sans compter que la vente du compte clients fait peur aux autres créanciers (banquiers qui font du vrai crédit, fournisseurs), qui n’auront que leurs yeux pour pleurer en cas de dépôt de bilan.

En revanche, c’est un très bon système pour la banque, qui vend de multiples services, et qui bénéficie avec la facture d’une excellente garantie aux fonds qu’elle fournit à l’entreprise.

En d’autres termes, si l’on en croit les propos de M. Pauget, les banques françaises, qui ont un besoin vital de se recapitaliser pour survivre et recommencer à inspirer confiance, qui ont réussi à obtenir de l’Etat non pas des actions, qui eussent donné à l’Etat un droit de vote et dilué leurs actionnaires, mais des prêts qui ne donnent aucun droit, ne veulent pas jouer le jeu.

Pas question de réouvrir le robinet du crédit. Car l’affacturage, ce n’est pas du crédit, quoi qu’en disent les banquiers. Il suffit de regarder un bilan de société affacturée: pas de dettes, et pas de compte clients non plus. Donc pas de crédit pour l’entreprise, et pas de risque pour la banque non plus, mais de grasses commissions.

M. Pauget ne s’en cache pas, d’ailleurs, indiquant qu’il trouve légitime que les banques ne prennent pas de risques, de peur qu’on ne le leur reproche plus tard, après ceux qu’ils ont déjà pris, avec les résultats qu’on connaît.

Son arithmétique est d’ailleurs surprenante, puisqu’il parle à la fois de 400 millions d’euros de revenu annuel pour l’Etat en rémunération de ces prêts, qui porteront intérêt au taux de 8%. Alors, est-ce 4% et 400 millions, ou 8% et 800 millions? Ou M. Pauget annonce-t-il 8% alors que c’est 4%, de façon à justifier le taux élevé des crédits que consentirait le Crédit Agricole?

Car M. Pauget dit aussi que les 3 milliards d’argent public que va recevoir sa banque vont lui permettre de faire « grosso modo une dizaine de fois plus de crédits ». Ce qui sous-entend que le Crédit Agricole n’affectait plus que 300 millions à faire du crédit à sa clientèle?  Ce qui voudrait dire qu’il s’agirait d’un banque financée à 90% par de capitaux publics?

Bref, on le voit bien, M. Pauget raconte n’importe quoi pour masquer la réalité. La réalité, c’est que les banques ont, au plan mondial, engendré une crise sans précédent dont seul un effort tout aussi sans précédent des contribuables leur évitera une ignominieuse faillite en série.

Et, en contrepartie de ces milliards, que vont faire les banques françaises pour relancer l’économie? Rien, sauf acheter des factures sans risques tout en prenant de grasses commissions.

Comment appelle-t-on des gens qui ont un comportement aussi cynique et contraire à l’intérêt général?

Dans le dictionnaire, JusMumurandi a trouvé le mot « scéléRATS ». Comme dans « c’est les RATS »?

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