Qu’est-ce qui a changé depuis 1929?

août 17, 2012 on 10:07 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

La crise de 1929, aussi appelée la Grande Dépression. L’horreur absolue en termes économiques, avec son cortège de calamités. D’interminables queues de gens qui ne survivent que grâce à des soupes populaires. Un p.i.b. mondial qui baisse de 30%. Des électeurs prêts à élire n’importe qui sur la promesse de les sortir de la misère et de la spirale négative, comme Adolf Hitler en Allemagne. Une crise incomparablement pire que celle qui frappe depuis 2008, même en Grèce.

Sauf que, bien entendu, notre monde a appris les leçons de 1929, n’est-ce pas? Nous avons maintenant beaucoup d’experts très compétents pour éviter que cela ne se reproduise, n’est-ce pas? Nous avons vu quels programmes ont marché, et lesquels ont échoué, n’est-ce pas?

JusMurmurandi aimerait répondre trois fois « oui » à ces trois questions. Sauf que…

La crise de 1929 a été avant tout provoquée par une gigantesque bulle financière, initiée par des banques qui ont beaucoup trop prêté par rapport à leurs fonds propres. Quand le mouvement de hausse s’est interrompu, car les arbres ne grimpent pas jusqu’au ciel, cette montagne de dette est venue étrangler les emprunteurs aussi bien que les établissements prêteurs, et l’économie a plongé dans une spirale négative. Comme la Grèce aujourd’hui, et comme on le craint pour l’Espagne.

Dans un premier temps, le Président Hoover a « laissé faire », convaincu que le marché allait purger les faibles, s’assainir, et se remettre sur la voie de la croissance saine après ce remède de cheval. Sauf que ce n’est pas ce qui s’est passé. Une dynamique négative et déflationniste s’est enclenchée et la crise est devenue la Dépression.

La sortie de crise s’est opérée sur la base des écrits de l’économiste britannique John Maynard Keynes, qui prônait une intervention musclée de l’Etat pour « remettre la machine dans le sens de la marche ». Un retour à la croissance grâce à de gigantesques investissements étatiques, laquelle croissance se prolongeait par une spirale vertueuse.

La crise de 2008 a été avant tout provoquée par une gigantesque bulle financière, initiée par des banques qui ont beaucoup trop prêté par rapport à leurs fonds propres. Quand le mouvement de hausse s’est interrompu, car les arbres ne grimpent pas jusqu’au ciel, cette montagne de dette est venue étrangler les emprunteurs aussi bien que les établissements prêteurs, et l’économie a plongé dans une spirale négative. Tiens, les mêmes mots que pour 1929…

Sauf que, dans un premier temps, les gouvernements, se souvenant de l’exemple tragique de 1929, ont soutenu leurs économies. En Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, il a fallu nationaliser l’essentiel des banques pour éviter qu’elles ne s’effondrent et n’entraînent l’économie avec elles, comme 80 ans plus tôt. Les Etats-Unis lancent le TARP de 700 milliards de dollars. En France, Sarkozy,contre l’avis du PS, a prêté de l’argent aux banques, moins atteintes, pour recréer de la confiance, ainsi qu’à certains groupes industriels, automobiles notamment. Puis il a lancé de « plan de relance », et le « grand emprunt », deux programmes de soutien typiquement keynesiens.

Donc on évite l’implosion et la déflation, et la spirale mortifère. Les Etats sont tous keynésiens, et les ultra-libéraux sont remisés au Goulp, l’enfer des Shadoks. Tout va bien, n’est-ce pas? Certes nos essaims d’experts n’ont rien vu venir, mais, au moins, quand ça a été là, ils, et les marchés avec eux, nous ont évité la catastrophe, n’est-ce pas?

Sauf que, dans un deuxième temps, le « mur de la dette » est venu rappeler à tous que les dettes doivent un jour être remboursées. Et quand on dépense sans la moindre vergogne ni limite, comme la Grèce, cela finit mal. Et quand on prête sans la moindre vergogne ni limite, comme les banques espagnoles ou irlandaises, cela finit mal.

Alors maintenant c’est la troisième phase. A l’initiative de la vertueuse Allemagne, tous les pays trop dépensiers, c’est-à-dire grosso modo les trois quarts de l’Europe, et notamment la totalité du Sud, sont mis à la diète. Diète qui, soit dit en passant, est un mot qui désigne une assemblée officielle, notamment un Parlement, en Allemagne.

Laquelle diète veut d’un seul coup supprimer les dépenses excessives et commencer à rembourser la montagne de dettes accumulées. Ce qui veut dire l’inverse pur et simple d’un programme keynesien. Comment s’étonner alors que la croissance s’effondre, et que la Grèce, premier pays atteint, sombre dans une spirale négative?

Mme Merkel n’aurait-elle pas le souvenir que son propre pays a été le plus atteint de tous par exactement ce schéma, et que l’hyper-inflation, dont les Allemands ont gardé un souvenir terrifié, n’était pas la cause du mal, devenu avec Hitler, le Mal, mais le symptôme.

JusMurmurandi propose respectueusement à Mme Merkel de profiter de ses derniers jours de vacances pour relire Keynes…

Pendant ce temps-là, notre Hollande national expérimente une théorie tout à fait nouvelle, révolutionnaire même: il croît que plus il impose et taxe plus il y aura de croissance!

Hollande, après 100 jours, Sarkozy lui dit « merci ! » – mais pas nous !

août 16, 2012 on 8:33 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Les 100 jours, c’est l’épopée de Napoléon échappé de l’île d’Elbe. Il reconquiert le pouvoir et fond triomphalement sur la restauration monarchique comme l’aigle sur sa proie. Son but? Refaire de la France le premier pays du monde, ce qu’il avait déjà fait une fois, en bâtissant sur les ruines de la Révolution, et en modernisant la France à marche forcée.

C’est pourquoi parler des 100 jours de Hollande n’a pas de sens. Quel est son but, maintenant qu’il a atteint la magistrature suprême? Nul ne le sait. Et quand on ne connaît pas le but, il est difficile de l’atteindre…:-). Quel est son idéal? Il n’arrête pas de répéter que c’est la Justice, mais il installe comme Garde des Sceaux, c’est-à-dire ministre de la Justice une militante du droit des uns plutôt que des autres…

Et surtout, quelle inaction, empêtré qu’il est dans les contradictions où l’ont mis ses promesses. Il a promis la croissance, et il offre la récession. Il a promis le redressement des finances publiques et il offre les hausses d’impôts. Il a promis la normalité et il offre en exemple l’union libre, et légifère le mariage gai, l’adoption homosexuelle et l’euthanasie. Il a promis le redressement productif, et préside impuissant à 8.000 suppressions de postes chez Peugeot, 5.000 chez Air France, 5.000 chez Alcatel Lucent, 1.500 à 2.000 chez Sanofi. Sans compter les emplois de fonctionnaires des ministères « perdants » pour faire de la place aux nouveaux professeurs, juges et policiers promis. Il a promis la morale et reçoit en catimini le roi sanguinaire du Bahrein. Il a promis le logement et réduit les budgets de son ministère.

Sans compter les fortunes et les talents qui partent à l’étranger. Toutes les remontées d’informations le montrent. Que ce soit Bruxelles, Genève ou Londres, le flux de nouveaux arrivants français est sans précédent. On les voit chez les conseillers juridiques et fiscaux, chez les agences immobilières haut de gamme, chez les banquiers internationaux. Ce qui, évidemment, va faire des trous dans l’emploi et les recettes fiscales de demain.

Enfin la Syrie. Alors que Sarkozy avait agi, que ce soit pour arranger la paix en Géorgie ou culbuter le régime dictatorial de Kadhafi, Hollande parle. De quo parle-t-il à la Russie et la Chine? De justice. Il serait juste que el-Assad parte. Mais comme action, parler, c’est un peu juste…

Avec pour résultat que, avec une vitesse sans précédent, la confiance en Hollande s’est déjà effondrée. 3 fois plus de Français pensent que cela ira plus mal qu’il n’y en a pour penser que cela ira mieux. Et comme la consommation est le moteur de la croissance française, et que la confiance est le moteur de la consommation, on voit où nous allons tout droit.

C’est pourquoi, dans les faits, Hollande fait un cadeau inespéré à Sarkozy. Le proverbe dit « quand je me regarde, je me désole, quand je me compare, je me console ». Regarder le bilan de Sarkozy, et on en pense ce qu’on veut. Le comparer aux 100 jours de Hollande, et JusMurmurandi ne peut que se désoler pour les 1700 jours qui restent.

Bien joué!

août 9, 2012 on 6:44 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections législatives 2012, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Comme la campagne électorale est loin, mais alors tellement, tellement loin….

Un exemple. Le fameux Grand Emprunt, lancé par l’équipe Sarkozy pour relancer la machine économique après le crash en finançant des projets d’avenir. Le PS n’a pas eu de mots assez durs pour cet emprunt, comme tout projet sarkozyste, et a bien évidemment voté contre. Aujourd’hui, sur 30 miliards, 10 restent à allouer. Que va faire la République irréprochable? Financer le trou de la Santé avec le produit du Grand Emprunt. Bien sûr on « habille » le Grand Emprunt en disant qu’il prépare l’avenir de notre système hospitalier. Mais la réalité, c’est qu’avec les socialistes, qui ont fait campagne sur le rétablissement des finances publiques, on utilise les ressources d’un emprunt exceptionnel et censé préparer l’avenir, pour combler les déficits du passé. Bien joué!

Un autre exemple. François Hollande a annoncé pendant sa campagne toute une série de mesures pour améliorer la situation des mal-logés. Il attribue le Ministère du Logement à son alliée Cécile Duflot, qui récolte là, malgré la score calamiteux de sa candidate à la Présidentielle, Eva Joly, le fruit de son habile accord électoral signé avant l’élection. Sauf que, quel est le ministère dont les effectifs vont baisser le plus en pourcentage? Le Ministère des mal-logés, ceux pour qui il y a tant à faire. Bien joué!

Un exemple plus personnel. Toute la France a vu le Président « normal » partir en vacances à Brégançon en train. En train, comme il l’avait promis. En train, comme les Français « normaux » comme lui. Sauf que les Français « normaux », ils n’envoient pas leurs bagages en hélicoptère, eux, comme l’a fait notre Président. Et pourquoi il n’y avait pas de caméra pour observer l’embarquement des bagages? Bien joué!

Un exemple plus international. L’affreux Sarkozy a reçu à Paris et Kadhafi et Assad. C’était avant que ces deux dictateurs ne passent en mode « massacre à grande échelle », mais les recevoir a été, si on en croit les bonnes âmes de gauche, plus que deux erreurs, deux fautes. Mais voilà que, arrivé au pouvoir, et à la nuit tombée, à la sauvette, François Hollande reçoit le chef de l’Etat de Bahrein, qui a, lui aussi, allègrement massacré pour réprimer son printemps arabe à lui. Ou plutôt de son peuple. Alors, le recevoir, alors qu’il est couvert de sang? Et où est le coeur des critiques, des soutiens des droits de l’Homme? Ce serait oublier que, bien sûr cela n’a rien à voir. La gauche, elle, est vertueuse par nature, à l’inverse de la droite, ce qui change tout, n’est-ce pas? Bien joué!

Un dernier exemple, plus financier. Sarkozy, pour convaincre les marchés financiers que la France était déterminée à remplir ses objectifs de maîtrise de sa dette et de réduction de ses déficits, voulait faire adopter la Règle d’Or, qui contraint les Etats à viser puis à atteindre l’équilibre budgétaire. Les socialistes s’y sont opposés bec et ongles, tant t si bien, que, pour cause de nouvelle majorité de gauche au Sénat, cela n’a pas pu se faire. Que fait la gauche, qui n’a cessé de critiquer un Sarkozy vendu aux marchés financiers et capitulard devant l’Allemagne de Merkel? Elle obtient l’aval du Conseil Constitutionnel pour faire voter la même Règle d’Or, et sans passer par une réforme de la Constitution que la droite, cette fois-ci pourrait bloquer. Bien joué!

Au fait, pourquoi la gauche craint-elle que la droite ne bloque une mesure qu’elle a en son temps, promu? Ce ne serait pas logique après tout. Mais la gauche ne sait que trop bien que c’est ce qu’elle a fait pendant 5 ans….. Bien joué?

Pas de médaille de la croissance pour François Hollande!

août 8, 2012 on 7:24 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections municipales 2014, Europe, France, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Décidément, les quinquennats de Nicolas Sarkozy et de François Hollande se ressemblent de la manière la plus imprévue et la plus regrettable.

Celui de Sarkozy a été, pilonnage et le Presse et de la gauche oblige, marqué par les deux épisodes du Fouquet’s et du yacht de Bolloré. Les Français, en élisant un Président « normal », pouvaient espérer que les épisodes de vie privée tumultueuse qui avaient fait les gros titres, appartenaient au passé. Sauf que Valérie Trierweiler et son tweet, relayé par Thomas Hollande, sont passés par là. Et Hollande ne s’en défera probablement pas plus que son prédécesseur n’a pu le faire.

L’autre fait marquant, politique celui-là, est que Sarkozy avait promis qu’il serait possible de « travailler plus pour gagner plus ». Les Français ont considéré que cette promesse n’avait pas été tenue, et que toutes les explications et excuses, tenant à 4 ans de crise internationale profonde sur 5 ans de quinquennat ne valaient pas pour autant l’indulgence du jury.

François Hollande, lui, a renvoyé Sarkozy à une image de réducteur de dépenses, alors que lui serait le Président de la Croissance. Croissance qu’il se faisait fort d’extorquer de la redoutable Angela Merkel, des 27 de l’UE, de la BCE, de la Chine, que sais-je.

Bien sûr, des voix se sont élevées pour dire que cette croissance, dont Hollande accusait Sarkozy de n’avoir pas su la trouver, serait d’autant plus improbable que les partenaires économiques de la France sont eux-mêmes au ralenti, et que les hausses d’impôts initiées sans faiblesse ni délai n’allaient pas être sans conséquence sur la croissance.

Le résultat? Hollande est élu début mai 2012. Le deuxième trimestre 2012 est marqué d’une légère contraction du p.i.b. (-0,1%), et la Banque de France annonce que le troisième sera pareil, ce qui marque l’entrée de la France en récession.

En trois mois exactement, le Président de la Croissance est devenu le Président de la Récession.

Bien sûr, tout imputer au pauvre Hollande serait injuste. Aussi injuste qu’il l’a été de faire porter le chapeau de la crise à Sarkozy. N’empêche que la croissance, en France, repose largement sur la consommation, laquelle est largement le fruit de la confiance.

Et le moins qu’on puisse dire est que Hollande et Ayrault, à force de crier « à bas Sarkozy et les Riches! », et de baptiser « justice » ce qui n’est qu’un hold-up fiscal, touchent les dividendes de cette politique (ou plutôt de cette absence de politique). La confiance des Français est en vacances, la consommation avec, et la croissance aussi.

Vous verrez sous peu Hollande et Ayrault accuser l’héritage, les faiblesses structurelles, la crise internationale, et plaider que tout le sud de l’Europe fait plus mal que nous. Bref, il dira tout ce que Sarkozy avait dit, et qu’il avait traité de balivernes.

Qui veut parier que les prochaines élections, qui sont les municipales de 2014, seront largement remportées par la droite, y compris Paris par Fillon, comme une gifle donnée par des électeurs déçus à une équipe qui a fait des promesses qu’elle est incapable de tenir?

Jamais sans l’Etat?

août 5, 2012 on 9:24 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Qu’est ce que le fameux « plan Montebourg » pour la filière automobile française? Rien moins qu’une niche fiscale. Tout acheteur d’une Toyota ou d’une Honda hybrides recevra une subvention de l’Etat, c’est-à-dire de vous et moi, de 4000€. Merci pour eux, ces pauvres chéris, qui,  sans cela, soyons en sûrs, n’auraient certainement pas acheté de voiture!

Mais ce plan n’est pas une exception, puisque le candidat Hollande avait promis de multiplier les logements sociaux. Ces HLM, qui, eux aussi, comme les voitures hybrides, bénéficient de subventions de l’Etat . Et même si on sait que plus de 20% des locataires de ces HLM, ces pauvres chéris, dépassent le plafond de ressources qui empêche d’y avoir droit.

Mais le bien le plus précieux, dans notre société où sévit un chômage important, ce n’est ni une voiture ni un appartement, c’est un emploi. Alors comment va faire l’équipe Hollande? Vous avez raison, une bonne subvention! Les seniors, les juniors tout ceux qui ont du mal seront subventionnés par ce qu’on appelle poliment un « emploi aidé ».

Ce n’est pas nouveau, si on pense aux billets à tarif réduit de la SNCF, au « tarif social » du gaz ou même du téléphone portable, à la CMU pour une santé subventionnée, etc.

Bref, ni emploi, ni voiture, ni appartement, ni énergie, ni téléphone ni santé sans subvention, sans aide de l’Etat…

N’oublions pas que les entreprises sont, elles aussi, ou en tout cas étaient, parce que le Gouvernement Ayrault leur a prévu un tour de vis qui vaut bien des coups de matraque, largement bénéficiaires qui de subventions, qui de niches fiscales.

Comment s’étonner après que le déficit de l’Etat soit vertigineux?

Comment s’étonner après que l’énergie nationale soit dépensée davantage en recherche de subvention qu’en recherche de performance?

Comment s’étonner que la France ne sache plus produire de voitures, quand l’Allemagne et le Japon, où le coût du travail est aussi élevé, en produisent sans faiblir?

« Comment s’étonner que l’Education Nationale, pourtant plus gros budget de dépenses en France, « réussisse » à faire de plus en plus mal classer la France en termes de performance éducative?

Comment s’étonner que la France élise Hollande Président, lui qui promet des subventions, et non Sarkozy qui promet de réduire les dépenses de l’Etat?

Ce qui veut dire que personne, en France, ne sait qu’on ne peut pas éternellement dépenser plus qu’on ne gagne.

Ou alors que tous les Français se moquent complètement de ce que devient le pays, la collectivité, la nation, et toutes autres notions démodées d’intérêt collectif, quand ils auront eu qui leur voiture, qui leur appartement, qui leur emploi, subventionnés, bien sûr…

 

Un ministre de choque!

juillet 28, 2012 on 9:51 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | 2 Comments

On aurait presque envie de le plaindre, si on n’avait tant à s’en plaindre, tant il est une tête à claques. Vous aurez compris, cher lecteur, qu’il s’agit d’Arnaud Montebourg. Jusqu’ici, son image se résumait à celle d’un brillant orateur, comme il convient à un avocat, qui mettait ce talent plus qu’un brin provocateur et sa belle gueule au service d’idées à la gauche du PS.

Sauf que, maintenant, le voilà ministre, et pas de n’importe quoi, du « Redressement Productif ». Quelques semaines à peine après sa prise de fonction, le groupe PSA annonce 8000 suppressions d’emplois, et la fermeture du site d’Aulnay sous bois. Difficile de mieux symboliser la déconfiture de la filière industrielle française.

Montebourg commence, suivant sa détestable habitude, et qui lui a valu une condamnation pénale pour injures il y a quelques semaines à peine, par se croire dans un prétoire, et invectiver copieusement le groupe Peugeot et la famille actionnaire. Ils sont coupables de tout, dès lors qu’ils osent fermer un site et réduire le nombre d’emplois.  Et notamment leur stratégie à été mauvaise, y compris l’alliance récente avec General Motors, ils ont dissimulé leurs intentions, ils se sont servi des dividendes alors que l’entreprise aurait du conserver des liquidités, ils ont reçu des aides publiques ce qui devrait leur interdire de licencier, etc.

Sauf que Montebourg aurait du tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler, car Peugeot est un groupe qu’il n’est pas si facile de critiquer de façon raisonnable.

D’abord parce que PSA produit 44% de ses voitures en France, alors que Renault, groupe emblématique du capitalisme d’Etat à la française, n’en produit que 23%. Ensuite parce que la dispersion du capital de Peugeot conduit les membres de la famille à payer chaque année depuis 1981 l’ISF sur leur participation, alors même qu’elle ne leur rapporte la plupart des années récentes, aucun dividende. Rester actionnaire dans ces conditions, alors que la capital fond année après année, est une abnégation à la limite du sacerdoce.

Ensuite parce que, quand Montebourg dit « qu’il a un problème avec la stratégie du Groupe Peugeot », JusMurmurandi se demande de quelles compétences se prévaut le tout jeune ministre pour se dire expert en stratégie industrielle. S’imagine-t-il que les soirées passées avec les camarades du PS à reconstruire le monde sans autre responsabilité que de se répartir le coût des tournées fait de lui un expert? Il est d’ailleurs révélateur qu’il en a nommé un, d’expert, mais qu’il a tiré des propres conclusions avant que ce dernier n’ait rendu son rapport.

Il dit dans le Parisien:  « Ma méthode, c’est la négociation franche pour, ensuite, rassembler tout le monde autour des difficultés et les surmonter ensemble. Il faut que chacun, patrons, salariés, comme actionnaires ou banquiers, se reconnaisse dans un chemin collectif et commun.  » Comment ne voit-il pas que l’invective annule toute possibilité de collaboration avec des gens qu’il vient de traîner dans la boue? Comment ne voit-il pas que sa diatribe affaiblit la cible de sa harangue populiste?

Et le plan dont il se vantait se borne à distribuer plus de subventions à la vente de voitures hybrides et électriques. Un montant dérisoire (500 millions d’euros) dont la plus grande partie s’évaporera en effet d’aubaine, pour des ventes que se seraient faites de toute façon, et dont le plus grand bénéficiaire sera Toyota, leader mondial dans ce domaine.  Il aurait fallu tout ça pour accoucher de ça?

Le résultat? Rien n’a changé au plan de PSA. Pas une virgule. Pour suppléer son ministre qui préfère les grandes phrases assassines et le moulinets de bras à la Don Quichotte, plus à leur place dans un prétoire que dans un dossier épineux, le Premier Ministre, Jean-Marc Ayrault a du mouiller le maillot, et s’impliquer. Le Président lui-même a du aller chez Valeo faire un véritable éloge de l’entreprise, de l’actionnariat, bref de tout ce que le ministre a tenté de passer à la moulinette. Et la droite s’en donne à coeur joie, ravie du cadeau politique que Montebourg vient de lui servir sur un plateau, à savoir un magnifique exemple d’impuissance et d’outrance.

Autre exemple des moulinets du ministre: le Syndicat des Transports d’Ile de France, dirigé par le Président socialiste de la région, Jean-Paul Huchon, a attribué sa relation client à une entreprise disposant d’un centre d’appels au Maroc, menaçant 80 emplois de délocalisation. Montebourg se dit: voilà qui n’est pas aussi compliqué que PSA. Huchon, mon allié, ne pourra que s’incliner. Manque de chance pour le ministre, il y un détail. Oh, juste un tout petit détail pour un si grand ministre, le code des marchés publics. Qui a été scrupuleusement respecté, comme le fait vertement savoir Huchon, piqué au vif d’être ainsi démasqué comme un vulgaire délocalisateur. Montebourg, une fois de plus impuissant, vitupère maintenant le code des marchés publics. Il a raison, les codes répondent rarement aux invectives, contrairement aux PDG d’entreprise et aux présidents de région.

Il y a chez JusMurmurandi un vieux fond de cynisme, surtout concernant un homme, François Hollande, qui se professe disciple d’un autre Président lui aussi prénommé François. Voir Montebourg se carboniser aussi vite, car le quotidien Libération, qu’on ne saurait taxer de dérive droitière, n’a pas hésité à titrer « A quoi sert Arnaud Montebourg? », pousse à se poser la question: et si Hollande l’avait fait exprès? Nommer Montebourg à un contre-emploi délibéré, où il se ridiculise à grande vitesse, pour mieux se débarrasser du trublion qui avait osé dire en 2007, au service de Ségolène Royal, que « le problème de la candidate, c’est son compagnon! »?

Non, une telle manœuvre, si florentine et si exquise, ne saurait être le fait d’un Président normal d’une République exemplaire, n’est-ce pas?

Hollande se chiraquise t il…déjà ?

juillet 24, 2012 on 7:29 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

La rafle du Vel d’hiv qui eut lieu en juillet 1942 a suscité de nombreuses réactions sur lesquelles JusMurmurandi souhaite revenir.

En 1995, fraîchement élu, Jacques Chirac prend position de manière ferme pour affirmer la responsabilité de l’Etat français dans la déportation des Juifs. Position courageuse que JusMurmurandi approuve. Et tranche avec François Mitterrand qui se fit décorer par la France de Vichy, Pétain en personne, un an après la rafle tragique !

Nicolas Sarkozy ne ménagea pas sa peine afin de commémorer les actes courageux, héroïques de nos parents afin de résister face à l’occupant allemand. Citons par exemple l’hommage rendu chaque année au plateau des Glières à Tom Morel, grand Résistant.

Aujourd’hui, toujours dans un souci de se démarquer de Sarkozy, Hollande revient dans les pas de Chirac et déclare que la France est responsable de la déportation des Juifs. JusMurmurandi est d’accord avec Guaino et Chevènement pour dire que la France dans son entièreté ne saurait être jugée coupable. La France de Vichy, qui décora Mitterrand, oui. Mais pas la France de de Gaulle résistant depuis le 18 juin 1940.

Mais les manoeuvres politiciennes sont la première préoccupation d’Hollande. Déjà en septembre, il ne cachait pas son plaisir lorsque Chirac déclara qu’il voterait pour lui et non pour Sarkozy.

C’est là le sujet d’inquiétude de JusMurmurandi. Car finalement que reste t il des mandats de Chirac ?

Pas grand chose. Ses deux mandats furent marqués par l’inaction si ce n’est cette calamiteuse dissolution de 1997 qui ouvrit la voie aux socialistes. Ces derniers firent voter l’une des plus désastreuses lois de ses mandats, celle qui vit la réduction du temps de travail de 39 à 35 heures.

Celle ci vient d’ailleurs de renaître de ses cendres avec la suppression de la défiscalisation des heures supplémentaires la semaine dernière…

Alors ensuite voir Hollande aller rendre visite à Chirac en Corrèze, cela fait frémir JusMurmurandi.

Après les mensonges sur la République exemplaire, les éructations de Montebourg, Hollande va t il donc muter en fils spirituel de Chirac ???

Ca promet !

Hollande et Ayrault: de grands immmoraux?

juillet 23, 2012 on 9:23 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Le mot le plus fréquemment utilisé par François Hollande pendant sa campagne, en dehors de la répétition des « Moi, Président » de son débat avec Nicolas Sarkozy, a été « juste ». Ce qui, si on suit son discours, relègue et condamne tous ceux qui ne sont pas d’accord avec lui à l’injustice.

Ensuite on a eu droit à « patriote ». Tous ceux qui ne serait pas d’accord avec le fait de se faire tondre par les impôts socialistes ne seraient pas « patriotes ».  Toutes les entreprises qui ne veulent plus produire en France ne seraient pas « patriotes ». On se souvient que pendant la Révolution française, dont se réclament si souvent nos élus socialistes, le manque de « patriotisme » était l’accusation la plus fréquente quand le Comité de Salut Public voulait faire guillotiner quelqu’un.

Maintenant, on a droit à « moral », avec la « Commission de Moralisation de la Vie Publique », dont la présidence a été confiée à Lionel Jospin. JusMurmurandi n’a, bien sûr aucune objection à cette moralisation, qui ferait beaucoup de bien. Mais quand on voit que le premier sujet est celui de l’interdiction du cumul des mandats, on se demande comment voir de la morale là-dedans.

Parce que, si moraliser, c’est supprimer le cumul des mandats, alors tous ceux qui ont cumulé des mandats ont vécu dans l’immoralité. A commencer par le premier des Français, François Hollande, qui a été en même temps député de Corrèze, président de son Conseil Général, et maire de Tulle. Jean-Marc Ayrault aussi, qui a été député et maire de Nantes. Et ainsi de suite.

Pour JusMurmurandi, il n’est pas forcément une erreur de supprimer le cumul des mandats, c’est une mesure qui aurait des avantages et des inconvénients. Mais rien à voir avec une quelconque moralisation.

En revanche, une vraie moralisation, qui serait un vrai progrès de la vie démocratique en France, serait de pénaliser vigoureusement des partis qui tolèreraient des agissements non seulement immoraux, mais illégaux. Par exemple, tout parti dont les élections au poste de premier secrétaire seraient truquées au point d’inverser le résultat. Ou tout parti dont le responsable des Bouches-du-Rhône serait mis en examen pour avoir fait concéder à son frère des marchés juteux. Ou tout parti dont le responsable du Nord-Pas-de-Calais aurait utilisé la carte de crédit de la société de HLM dont il disposait pour financer un train de vie privée considérable et sans rapport avec l’origine publique des fonds, ou ses mandats. Ou tout parti dont on rapporte au premier secrétaire qu’un de ses leaders a tenté de violer une jeune femme.

Là encore, JusMurmurandi est prêt à plus de compréhension que le Tribunal de Salut Public. Tout parti peut receler en son sein des brebis galeuses, il ne faut pas nécessairement les condamner tous pour les actes de quelques uns, encore qu’une forte amende aurait le plus grand effet moralisateur et contribuerait au redressement « juste » et  « patriote » des finances publiques. Mais si les dirigeants d’un tel parti détournaient le regard de tels agissements, devenus publics, permettant qu’ils continuent sans la moindre vergogne ou sanction, alors il faudrait une sanction exemplaire, si l’on veut que l’expression « moralisation de la vie publique » ait le moindre sens.

Combien pariez-vous que ce n’est pas prêt d’arriver? François Mitterrand s’est bien gardé de condamner la rafle du Vel d-’hiv’, on sait pourquoi. François Hollande se gardera bien de moraliser la vie des partis, on sait aussi pourquoi.

Qui faire sauter?

juillet 21, 2012 on 6:14 | In Coup de gueule, France, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

L’attentat de Damas est l’œuvre -si on peut dire- d’un kamikaze, équipé pour devenir une bombe humaine. il a tué trois familiers, proches et puissants, du sanglant dictateur Bachar el-Assad.

Cet attentat renvoie à d’autres, beaucoup plus nombreux, qui ont tué et continuent de tuer des centaines d’Irakiens.

Ce qui interpelle JusMurmurandi est qu’auparavant, ces attentats-suicides étaient avant tout dirigés contre l’Occident et son allié Israël, tous des infidèles.  Maintenant les bombes humaines arabes et musulmanes sont dirigées contre d’autres arabes et musulmans.

Les puissances occidentales se réjouissent évidemment des décès des séides d’Assad. Ce serait oublier un peu vite à mon humble avis deux leçons de l’Histoire, survenues dans la même région du monde.

L’une, que les mêmes Taliban que l’Occident a armés et formés à lutter contre l’Union Soviétique en Afghanistan sont devenus nos ennemis à mort dans ce même pays, après avoir abrité Al-Qaeda pendant ses années les plus meurtrières.

L’autre, que voir tomber un dictateur est certes une bonne nouvelle. On ne regrettera pas plus Assad qu’on ne regrette Saddam ou Khadafi. Mais que le voir tomber n’est absolument pas une garantie de voir un « meilleur » régime lui succéder. L’Irak en est un exemple, avec sa grave instabilité. L’Afghanistan un autre, où la corruption extrême finira un jour par condamner le pays au retour des Taliban. La Libye, l’Egypte ou la Tunisie, dont le monde a accueilli avec délire de joie le « printemps arabe »  ne sont pas exactement des modèles de stabilité, de gouvernance et de croissance.

C’est pourquoi JusMurmurandi accueille avec tristesse et crainte l’attentat anti-Assad. Pas parce que ce régime nous inspire quoique ce soir d’autre que de l’horreur. Mais parce que c’est voir un diable sortir de sa boite, et savoir qu’on ne sait pas l’y remettre et la refermer.

Juif sous Pétain, paria sous Mitterrand…et maintenant sous Hollande

juillet 20, 2012 on 4:08 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Insolite, International, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Dans une célèbre tribune du Monde, un descendant de la famille Rothschild écrivit un article intitulé « Juif sous Pétain,paria sous Mitterrand » (Il est vrai que Pétain, Mitterrand connaissait bien…).

Cet article expliquait pourquoi la nationalisation des banques dont les dépôts étaient supérieurs (ou devrait on dire dépassaient) le milliard de Francs était un non sens. Guy de Rothschild affirmait donc qu’il ne voulait pas reconstruire deux fois sur les décombres.

Tocqueville disait que l’Histoire est comme une galerie de tableaux avec de nombreuses copies et peu d’originaux.

On a effectivement l’impression que l’histoire de la France balbutie.

Rappelez vous « vous avez juridiquement tort parce que vous êtes politiquement minoritaires ! » Cela ne pourrait il pas parfaitement être déclamé par un Montebourg en mal de bêtes noires ?

Cette façon qui est développée en ce moment de montrer du doigt tout ce qui n’a pas l’heur de plaire au gouvernement est épouvantable.

Le programme de base qui est déployé est une nauséabonde concoction d’anti sarkozysme et de haine des riches.

Par conséquent on produit un savant mélange législatif qui détricote tout ce que Sarkozy a mis en place et on tape sur les riches.

Quelques exemples méritent que l’on s’y arrête.

L’exonération fiscale des heures supplémentaires. Pourquoi celle ci a t elle été mise ne place en 2007 ?

Pour combattre l’effet dévastateur des 35 heures socialistes. Ceci a t il été repris dans la presse lors de son abrogation ? JusMurmurandi ne l’a pas vu une seule fois. Il s’agit juste d’abolir un privilège…des moins aisés.

Deuxio, lorsque les employeurs qui ne pourront plus avoir recours à ces heures supplémentaires sans qu’elles ne soient chargées fiscalement et socialement, pensez vous un seul instant qu’ils seront motivés pour embaucher ?

La réponse est non.

Un deuxième exemple montre la dérive sémantique hollandienne.

La taxation des revenus supérieurs à un million d’Euro.

S’agit il d’un million par an ou par mois ? On jette les millions en pâture dès l’annonce et depuis, on patauge et écoute Noah pour ses conseils avisés d’exilé fiscal en délicatesse avec le fisc national.

Personne ne sait. Et a priori au gouvernement non plus.
A tellement taper sur ceux qui sont les premiers créateurs d’emploi, en les taxant et sur les revenus et sur le capital et la transmission, les montrant du doigt comme des indésirables, pensons nous un instant qu’ils ne voient rien, qu’ils n’entendent rien, qu’ils se laissent vilipender les bras croisés ?
Non.
Ils font comme Guy de Rotschild.
Ils partent. A t on imaginé ce que serait la perte pour la France des familles Bettencourt, Peugeot et autre ?
Non plus.

Entretemps, rassurons nous, nos députés montrent l’exemple.
Ils refusent de voter la transparence quant à l’utilisation de leur indemnité parlementaire. Par ce que ceux qui votent les lois anti riches n’oublient tout de même pas de s’auto immuniser, comme Montebourg qui n’hésite pas à faire recaser sa compagne Audrey Pulvar aux Inrocks, de la gauche caviar dorée sur tranche.

JusMurmurandi a la nausée.

C'est bon, j'ai les riches dans ma mire

C'est bon, j'ai les riches dans ma mire

Le président des bisous

juillet 15, 2012 on 8:38 | In C'est ça, Paris?, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

La première intervention du nouveau chef de l’Etat lors du 14 juillet est la parfaite illustration de la politique de Gribouille que nous imaginions, et craignions.

Premier point important qui secoue la France depuis quelques jours, la faiblesse de l’un de ses deux constructeurs automobiles et son plan pour redevenir compétitif.
Tous les ministres ou presque donnent de la voix, et le Président lui-même annonce que le plan sera renégocié.

Pourquoi en est en on arrivé là devrait on d’abord se demander, alors que l’on constate qu’Outre Rhin, Volkswagen a annoncé 15 milliards de résultat pour l’année 2011 ?

Le marché est difficile avec le tassement des achats en provenance d’Europe du Sud, mais c’est vrai pour tout le monde.

La stratégie du groupe qui est trop dépendant des marchés de la vieille Europe alors que Volkswagen pour ne pas le citer est par exemple très bien implanté en Chine qui est devenu son premier marché.
PSA est loin derrière en Chine.

Une politique produits qui clairement laisse à désirer. En se fondant sur sa propre expérience JusMurmurandi peut clairement affirmer que les produits et le réseau Peugeot Citroën laissent à désirer en France.

Enfin, échec éclatant sur le segment le plus rémunérateur, désormais dominé totalement par les Allemands, encore et toujours eux. Exit 607 et C6 (sans parler de Vel Satis chez Renault) dont personne ne voulait.
Même plus le gouvernement d’ailleurs.

C’est là le premier paradoxe de la situation.

Hollande annonce la préférence française comme un des remèdes. Sauf qu’elle est en contradiction avec Bruxelles, et que l’on assiste aux portes mêmes de l’Elysée à l’ostracisation organisée de l’automobile par Bertrand Delanoë. Est ce dont la circulation douce qui va soutenir nos emplois à Aulnay, usine qui fabrique justement les voitures citadines de PSA ?

Revenons donc aux déclarations d’hier, qui montrent à quel point le gouvernement est loin des réalités.

Le plan doit être renégocié a clamé Hollande. Pour être RE négocié, il faudrait d’abord qu’une négociation ait été entamée…

Faudra t il donc attendre que PSA en arrive à la situation du groupe Doux pour que le gouvernement admette qu’il faut remédier à la situation ?

Car on est inquiet en écoutant les syndicats, des élus locaux. Les premiers disent que « la guerre est déclarée ».
Est ce comme cela que l’on va faire revenir les clients ? Achèteriez vous une voiture issue d’une usine où les ouvriers font la grève du zèle ? Très peu pour moi, je n’ai pas envie de me retrouver en panne sur le bas côté. Mais si les syndicats comme la CGT réfléchissaient, peut être n’auraient ils pas une part de marché cumulée entre emplois publics et privés de 8% ??

Deuxio, les élus locaux, le maire d’Aulnay parle d’exproprier le constructeur de l’usine. Ceci va t il renforcer la structure financière de PSA que de lui confisquer son usine, en imaginant que ce soit légal ??? Encourager les investisseurs étrangers ou Français à réindustrialiser le site ?

Pendant ce temps, les salariés qui bénéficient d’un emploi se voient fiscalement pénalisés. Les heures supplémentaires subiront désormais les charges sociales « normales » (pour les entreprises) et fiscales, pour les salariés. Bref, 9 millions de salariés vont gagner moins en travaillant autant. Et la charge des entreprises également alourdie pour payer une nouvelle frange de retraites à 60 ans va encore augmenter.

Sur un plan plus macro économique, la communication autour de PSA ne sera pas non plus de nature à encourager les investissements étrangers en France, qui était jusqu’alors une terre d’accueil.

Compétitivité toujours, la seule chose que Hollande sache brandir, c’est toujours plus d’impôt. La RGPP (révision générale des politiques publiques) mise en place par Sarkozy pour faire des économies ? Poubelle. Le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux qui a permis de réduire le nombre de total de 150.000 ? Poubelle.

Sur les 10 milliards de recettes supplémentaires nécessaires cette année, 8 viendront d’impôts nouveaux, 2 d’économies de fonctionnement. Le gouvernement a beau jeu de brandir les réductions de salaire ministérielles, c’est un trompe l’œil étant donné le nombre supérieur de ministres à tous les ministères Fillon de 2007 à 2012.

Bref, nous sommes dans le paradoxe total, le mensonge par omission et restriction mentale.

Tout et son contraire, tout et n’importe quoi.

JusMurmurandi est toutefois rassuré. Hollande garde la maîtrise du temps… Ce sera l’année prochaine que les changements sociaux, s’il y en a, interviendront. C’est sûr, la France peut se payer le luxe d’avancer à une allure de sénateur.

Et pendant ce temps, pour répondre aux angoisses des Français, le Poulidor de la gauche française, Lionel Jospin, 75 ans, va se pencher sur la moralisation de la vie politique en étant à la tête d’une énième commission comme les socialistes aiment les sortir de leur chapeau.

Ouf, nous sommes sauvés.

La plus belle ville du monde?

juillet 14, 2012 on 10:08 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections municipales 2008, Elections municipales 2014, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Quelques éléments de gestion de notre belle capitale:

Les indigents et les vieux vont se voir supprimer la gratuité des transports en commun de la région parisienne par une décision commune ville de Paris et région, toutes deux socialistes. Au même moment la ville de Paris obtient le feu vert pour le développement du stade de tennis de Roland Garros, au prix de serres historiques, d’un pan du Bois de Boulogne, et de terrains de sport collectif municipaux. Moins de sport pour les jeunes, moins d’espace verts, moins de jardins botaniques, pour que des bobos friqués puissent jouir en plus grand nombre d’un spectacle sportif qui dure deux semaines par an, ce n’est déjà pas vraiment de gauche. Mais en plus, trouver de l’argent public pour cela quand il n’y en a plus pour la gratuité de transport des plus démunis, que n’aurait-on dit si Sarkozy l’avait fait?

La même Ville de Paris semble avoir accordé à tort un marché d’enlèvement des encombrants à la puissante société Derichebourg. Ce qui l’obligerait à indemniser la société perdante, EPES, avec l’argent du contribuable. C’est d’autant plus gênant, on n’ose écrire plus encombrant, que la Ville de paris a déjà été condamnée pour la même chose, avec les mêmes acteurs, pour la tranche précédente du même marché, ce qui va conduire trois personnes au tribunal correctionnel, dont une adjointe au Maire. Ne vaudrait-il pas mieux employer cet argent pour le transport gratuit des pauvres? Que n’aurait-on dit si Tiberi l’avait fait?

Grand projet du Maire de Paris, la rénovation du centre commercial des Halles, avec sa vedette architecturale, la canopée, qui va servir de toit à ciel ouvert.  Si bien va ce chantier que les architectes de cette canopée ont demandé une augmentation a posteriori de leur honoraires de 15 millions d’euros à 21 millions d’euros, soit 40% de majoration. Alors qu’il n’y a plus d’argent pour la gratuité de transport des vieux et des pauvres, il y en a pour les architectes, puisque la Ville y a généreusement consenti.

Mais peut-être ces architectes, sont-ils vieux, pauvres, et utilisateurs des transports en commun?

La vérité sort par la bouche des enfants

juillet 11, 2012 on 9:23 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections législatives 2012, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, International, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Depuis quelque temps, JusMurmurandi observe ce qui se passe, avec intérêt mais tout autant d’incrédulité.

Sur le plan des grandes déclarations, on assiste aux premières reculades.

On a ainsi vu une Nicole Bricq qui a changé de ministère avec autant de célérité que l’on imagine celle de Shell de téléphoner à l’Elysée ou à Matignon pour les forages au large de la Guyane.

Manuel Valls se couche déjà devant les syndicats pour la distribution de tickets lors des contrôles de police, jusqu’alors soutenue y compris par le premier ministre au micro de la presse.

Après avoir déclaré ne pas aimer les riches et mettre en place les découragements qui vont avec, on assiste au plaidoyer afin que les patrons de PME, qui sont les premières créatrices d’emploi en France, fassent justement ce pourquoi ils sont les meilleurs et aident à faire remonter ces statistiques du chômage dont il ne sera pas éternellement possible de les mettre sur le dos du prédécesseur.

Et après ce tour de vis fiscal, on assistera probablement à un tour de vis social afin de casser le thermomètre de la compétitivité.

La nasse se sera ainsi totalement refermée sur les premiers créateurs de richesse du pays, richesse crée aussi pour eux mais avant tout pour le pays.

Nous aurons sans aucun doute de nombreuses occasions de revenir sur les inconséquences et autres incohérences d’Hollande.

Ce qui nous fait rire aux éclats ce soir, et être totalement déconfit tout en même temps, c’est le Tweetergate.

Rire aux éclats parce que celui qui déclama haut et fort lors du débat entre lui et Sarkozy qu’il ne mêlerait pas sa vie privée à la vie publique s’est déjà planté. Il n’aura même pas fallu deux mois.

Sarkozy doit être goguenard et triste à la fois.

Car l’affaire devient pathétique et donne une image de la France qui nous déprime.

On a ainsi vu son fils aîné prendre la parole aujourd’hui devant l’AFP pour confirmer qu’il ne voulait plus voir Me Trierweiler, dont il ne comprenait pas qu’elle reste journaliste à Paris Match tout en ayant un cabinet, payé par vous et moi, au Palais de l’Elysée.
Il est plein de bon sens ce jeune homme.

Il a aussi ajouté que sa mère aurait peut être bientôt un ministère au motif que l’on n’est jamais fini en politique.

Il est plein d’illusion ce jeune homme.

Il a tenu à s’exprimer devant l’AFP car ce qu’il aurait raconté à un journaliste du Point n’est pas une interview officielle. Thomas Hollande ferait bien d’apprendre que l’ « off » n’existe pas.

Enfin, il affirme que l’affaire du Tweet a détruit toute l’image de « normalité » de François Hollande.

JusMurmurandi ne saurait applaudir assez fort ces propos pleins de vérité.

D’une part, JusMurmurandi n’a jamais considéré qu’Hollande puisse être un candidat « normal », lui qui affirma ne rien foutre et être généreusement payé pour cela à la Cour des Comptes, qui se donna en spectacle dans Ussel en se faisant tirer par des chiens de traîneau.

Mais surtout, cela confirme ce que JusMurmurandi pense depuis longtemps.

En dehors de l’image, qui est en train de se briser tel un miroir, quelques semaines seulement après sa prise de fonction, il y a fort peu de substance chez cet homme là.

La vérité sort effectivement de la bouche des enfants…

Police juste ou juste police ?

juillet 1, 2012 on 5:07 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermés

S’il y a des dossiers difficiles à reprendre par la nouvelle équipe, la police en fait bien partie. Nous ne dirons rien de l’éducation nationale, dont les congés font des coups d’accordéon au fur et à mesure des déclarations des ministres, qu’ils soient directement concernés ou non, ou encore du redressement productif, dont rien que le nom fait sourire.
La police a donc une rude tâche.

D’abord parce que tout gouvernement de gauche la suspecte d’être inféodée au gouvernement précédent.

Souvenez vous de l’arrivée de Mitterrand à l’Elysée, qui se fit une joie de se faire entourer par les gendarmes du GIGN (groupement d’intervention de la gendarmerie nationale), donc des militaires, plutôt que d’avoir des policiers (donc des civils) autour de lui.

Ces mêmes gendarmes se firent eux aussi une joie d’exécuter les basses oeuvres présidentielles avec des écoutes dont on n’a pas fini d’entendre les conséquences, près de trente ans après. Carole Bouquet est toujours là pour en témoigner…

Avec l’arrivée de François Hollande, c’est la mise à la retraite ou à l’index de ceux qui ont participé à l’effort de police de Nicolas Sarkozy. Et ce dernier se fait un plaisir de récupérer Michel Gaudin, récemment déchu de son poste de Préfet de police, comme directeur de cabinet.

Deuxio, c’est le projet d’un nouveau gadget, à savoir la distribution de « tickets » lors d’une demande de papiers d’identité afin que la police ne soit pas susceptible d’arrêter la même personne deux fois dans la même journée. De même le tutoiement est promis au bannissement.

Troisièmement, lors de l’assassinat des deux femmes gendarme en train d’accomplir leur mission de maintien de l’ordre, JusMurmurandi constate que ce n’est pas le Président de la République qui se déplace pour leur rendre hommage, ni même son directeur de cabinet. C’est l’adjoint de ce dernier qui les représente. De ce point de vue là, la rupture avec Sarkozy est nette. Bienheureuse ? C’est une autre question.

Manuel Valls veut lui montrer qu’il est très présent. Il se déplace beaucoup. A tel point, qu’il rappelle tellement le prédécesseur qui occupa son bureau en 2002. Un certain Nicolas Sarkozy. Ce qui, vous l’imaginez, l’agace au plus haut point. A ceci près que lui aussi est issu de l’immigration, qu’il veut lui aussi se faire sa place au soleil, et qu’il sait que son poste est facilement éjectable.
Enfin pas si facilement que cela puisqu’il est de gauche.

Lorsque les policiers renversent deux habitants de la banlieue parisienne et que l’un d’entre eux trouve la mort, pas d’émeute, pas de mise à sac. Tout est calme.

Les morts de Valls valent ils moins la peine de manifester, de façon violente, que les morts de Sarkozy ou Guéant?

Le plus incroyable dans cette histoire, c’est que personne n’imagine porter plainte contre Valls, alors que les recours contre Sarkozy ou ses ministres sont en route. Y compris par le père de l’un des militaires assassiné par Mohamed Merah ou encore le père de Merah lui même.

Pour savoir si la police de Valls sera juste, il est encore trop tôt pour se prononcer.

Mais pour savoir si nous bénéficierons de la juste police, nous citoyens respectueux des lois de la République, on n’a pas l’impression que les bandits et autres malades ont raccroché leurs escopettes.

Et pendant ce temps là, c’est toujours dans la presse étrangère, et pas dans la presse nationale que l’on trouve l’identité de celui qui est suspecté d’avoir assassiné deux personnes hier soir dans une discothèque de Lille.

La police de Valls, juste ou pas, a donc encore bonne presse….

Pauvre France, ou pauvre Hollande?

juin 30, 2012 on 2:01 | In Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

La France est pauvre. Pauvre d’avoir follement dépensé plus qu’elle n’avait. Pauvre de devoir non seulement cesser de le faire, ce qui est toujours douloureux, mais de le faire dans un contexte économique déprimé, ce qui double la peine.

Pauvre Hollande, qui aurait tant voulu être un autre Mitterrand, et qui se dirige tout droit vers le pire de Sarkozy. Celui-ci a perdu, symboliquement, sa réélection pour le Fouquet’s du jour de son élection et autres spasmes de sa vie privée, et pour n’avoir pas tenu sa promesse emblématique de permettre aux Français de « travailler plus pour gagner plus ».

Il n’y a pas deux mois que Hollande a été élu, son Parlement n’a pas encore voté un seul texte, et il a déjà réussi l’intrusion des spasmes (pardon, des tweets) de sa vie privée dans son action, et sa promesse d’être le Président de la croissance est aussi moribonde que cette dernière.

Car il faut, enfin, regarder les choses en face. La croissance en France est à zéro avant les mesures que s’apprête à prendre l’équipe de Hollande. A savoir une hausse des impôts sans précédent, et une restriction elle aussi sans précédent des dépenses de l’État. C’est-à-dire que le recours habituel vers lequel les Français se tournent quand ils n’ont pas ce qu’ils veulent sera désormais aux abonnés absents. Pire encore, il va ajouter à la douleur collective.

Hollande, pour autant, a un avantage sur Sarkozy, c’est d’être de gauche, ce qui veut dire qu’il n’aura pas cette même gauche dans la rue contre lui au moment où il prend des mesures qui lui vaudront, et c’est déjà commencé, une descente aux enfers de l’impopularité.

Mitterrand avait eu deux ans de griserie de dépenses avant de devoir imposer la rigueur, c’est-à-dire une austérité qui ne disait pas son nom. Sarkozy a eu de mai 2007 à décembre avant que sa popularité ne troque les sommets pour les abîmes. Hollande, qui a perdu 7 points en un mois, et son Premier ministre Jean-Marc Ayrault avec lui, n’aura eu qu’un mois et demie.

Car les Français vont découvrir l’écart entre les promesses du candidat, où les lendemains chantent, et la réalité, où les usines ferment. Comme celle qu’on annonce, de Citroën à Aulnay, emblématique à bien des égards.

Il reste à souhaiter que Hollande reste ferme pendant ces temps de disette et de mécontentement, se disant qu’un quinquennat, c’est long, et comptant que la croissance revenant avant les prochaines élections,  les Français lui sauront gré de son action vertueuse et courageuse face à l’adversité pour préparer un avenir nettoyé des scories du passé.

Tiens, c’est curieux. J’aurais pu faire la même phrase en remplaçant Hollande par Sarkozy et 2012 par 2008. Comme si l’un était le successeur de l’autre de beaucoup plus de façons que qui que ce soit eût pu l’imaginer….

« Page précédentePage suivante »