Cohabitation à l’américaine, à l’allemande, ou à la française?

février 16, 2011 on 9:38 | In Ca m'énerve, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Pour ceux que la vie politique française et sa bipolarité systématique fatiguent, la scène américaine est une leçon de vivre ensemble. Le partage des pouvoirs entre l’exécutif, du ressort du président, et le législatif, du ressort du Congrès, fait que l’accord de tous est nécessaire pour qu’une loi soit votée par les uns et promulguée par l’autre.

Et quand les uns et les autres ne sont pas du même bord politique, ce qui est le cas maintenant, avec un Congrès républicain et un Président démocrate, il faut bien, même si cela leur déplaît, qu’ils s’asseyent à la même table et trouvent des solutions acceptables par tous.

C’est le processus qui commence, avec le budget fédéral. Et le moins qu’on puisse dire est que les positions de départ des républicains et des démocrates ne sont pas, mais alors pas du tout, en phase. Les démocrates veulent dépenser pour investir dans l’avenir (c’est en tout cas ce qu’ils disent), alors que les républicains proclament qu’ils veulent à toute force réduire les dépenses de l’État.

Pourtant, en fin de compte, après beaucoup des gesticulations et de menaces de part et d’autre, ils arriveront à un compromis, ce dont personne ne doute.

JusMurmurandi se dit que quasiment le seul texte sur lesquels députés socialistes et UMP soient tombés d’accord depuis le début des mandats de la présente Assemblée et de Nicolas Sarkozy est le soutien parlementaire à Florence Cassez.

Alors que les périodes de cohabitation à la française (1986-1988, 1993-1995, 1997-2002) n’ont donné lieu à aucun compromis. Bien au contraire, elles ont exacerbé les divergences politiques, les transformant souvent en haine personnelle.

Comme par hasard, la récente comparaison entre le dynamisme de l’économie allemande et l’atonie des exportations françaises indique comme l’une des causes fondamentales l’existence d’un dialogue constructif entre patronat et syndicats en Allemagne, dialogue réduit en France à une version de la Lutte des Classes (copyright Karl Marx, circa 1848).

Des exemples éloquents…

Barack Obama

Et si la Chine était la prochaine Tunisie?

février 15, 2011 on 7:50 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Poser cette question est certainement bizarre au lendemain du jour où la Chine est officiellement devenue la deuxième puissance économique de la planète. Quel rapport peut-il y a voir entre un pays peuplé de plus d’un milliard d’habitants et un relativement petit pays du Maghreb qui vit de tourisme et de sous-traitance pour l’Europe?

C’est que, par-delà les différences massives, un scénario à la tunisienne est tout à fait possible en Chine. Car celle-ci est un pays à (au moins) deux vitesses. La Chine agricole, rurale, où vivent plus de 75% de la population, et où les choses ne changent « que » lentement, avec une croissance de 1 à 3% suivant les années et le temps qu’il fait. L’autre Chine, urbaine et industrielle, où la croissance dépasse les 15%, voire 20% par an, où les salaires et l’immobilier flambent (un employé « occidentalisé » coûte maintenant plus cher à Shanghai qu’en France) et qui empile records (de croissance, d’enrichissement, d’investissements, d’excédents) et défis (approvisionnement en matières premières, inflation, pollution, qualité de vie, entre autres).

Le défi des dirigeants chinois est de gérer le pays et sa gigantesque et complexe économie de façon à ce que ce puzzle reste entier. Et notamment que le secteur « moderne » génère assez de nouveaux emplois pour absorber les dizaines de millions de migrants de l’exode rural. Si on ajoute à ceci que la Chine est une dictature politique auprès de laquelle les régimes de Ben Ali et Moubarak ressemblent à des pensionnats pour jeunes filles, les contours d’une crise à la tunisienne deviennent plus visibles. Ajoutez-y une composante aussi impopulaire la-bas qu’ailleurs, à savoir une corruption massive, accompagnée d’abus de pouvoir extrêmement visibles et choquants. Que ceux qui en veulent un exemple cherchent par exemple sur Internet la phrase « mon père s’appelle Li Gang! »

Imaginons donc que, sous l’effet combiné d’une hausse du yuan qui rend les exportations chinoises moins concurrentielles et de coûts et prix à la hausse (la Chine n’est déjà plus le producteur le moins cher en matières de textiles notamment), et d’un ralentissement du marché intérieur pour cause de politique monétaire restrictive pour calmer l’inflation, qui est aujourd’hui beaucoup trop élevée (certainement supérieure à 10%, peut-être même à 15%), l’économie subisse un « coup de froid ». C’est le point de départ de la crise tunisienne. Ajoutez-y une répression brutale et maladroite d’un pouvoir éclaté et écartelé entre des tendances divergentes, et tout est en place pour que le mécontentement cristallise et forme un soulèvement populaire comme le monde n’en a pas connu.

Inutile que cela causerait un tsunami économique lui aussi sans précédent, car ce sont les Chinois qui non seulement fournissent nos produits de consommation, mais aussi qui achètent notre dette et donc financent nos déficits. Un tel soulèvement serait donc catastrophique pour la planète, ce qui veut que nous avons un intérêt majeur au statu quo.

Que diront alors tous les beaux esprits (de gauche pour l’immense majorité d’entre eux) qui aujourd’hui se pavanent à Tunis et vilipendent le gouvernement d’avoir « fricoté » avec Ben Ali? Qu’il ne fallait pas parler avec la Chine? Qu’il fallait préférer le Tibet, ou le Falun Gong à une économie vitale pour la nôtre? Qu’il fallait donner des leçons aux Chinois du haut de notre morale supérieure à une civilisation plus ancienne que la nôtre, sans voir que le monde a changé, comme l’avaient pressenti avant tous les autres De Gaulle et Peyrefitte?

Une réponse simple: croyez-vous que toutes les gesticulations des mêmes donneurs de leçon aient amélioré le sort de Florence Cassez? Ne valait-il pas mieux laisser la diplomatie agir discrètement au lieu de fanfaronner sur une place parisienne pour se donner bonne conscience? En en faisant une cause symbolique, les manifestants ont forcé le Mexique à claquer la porte pour ne pas se déjuger de façon humiliante face à un pays qui, rappelons-le, n’a pas de leçon à lui donner, l’ayant honteusement et lamentablement envahi en tentant d’imposer l’Empereur Maximilien.

Oh oui! Comme JusMurmurandi adore de tels donneurs de leçons! Et tant pis pour les conséquences!

Les Jeux qu’on peut…

février 13, 2011 on 3:24 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermés

Bertrand Delanoë a gagné: la Fédération Française de Tennis a décidé que le tournoi de Roland Garros resterait à Paris. Les villes de Gonesse, Versailles et Marne la Vallée ont perdu leur temps et leur argent, dans des candidatures qui ne pouvaient pas aboutir…à autre chose qu’à « obliger  » la Ville de Paris à faire de nouveau sacrifices pour se montrer « obligeante » avec la FFT.

Il faut dire que Bertrand Delanoë avait un avantage majeur sur ses concurrents: il avait déjà perdu les Jeux Olympiques. Ceux que la France voulait accueillir, pour la première fois depuis 1928. La France avait, de surcroit, le meilleur dossier, et espérait bien gagner. BD comptait sur ce grand succès pour fonder sa candidature à la Présidentielle de 2007. Au lieu de quoi, les Jeux iront à Londres, et Bertrand a vu Ségolène se faire étriller par Sarkozy.

Mais, comme il est intelligent, il a compris la leçon. Et, cette fois-ci, il avait, sur papier, le plus mauvais dossier, mais il a gagné. Car, si l’on s’en tient aux faits, les trois villes concurrentes proposaient des sites tout nouveaux et faits exprès, dont la FFT serait propriétaire, et dont la beaucoup plus grande taille aurait permis de faire beaucoup plus de choses que le site de Porte d’Auteuil: des jeux en nocturne, des concerts, etc… De plus, la candidature de Paris est gravement handicapée par l’opposition des riverains, et de tous ceux que choque la destruction, au profit d’un tournoi de deux semaines par an, et dont on ne peut pas dire qu’il soit fréquenté par un public « populaire », d’une serre chaude pleine de plantes rares, d’espaces verts publics du Bois de Boulogne et d’un terrain de sport à usage public et jeune.

On peut comprendre les riverains, qui ont déjà les nuisances des spectateurs du Parc des Princes, et auront bientôt, en plus, ceux de Jean-Bouin, agrandi grâce à la bienveillance de la Ville de Paris.

On peut comprendre aussi Bertrand Delanoë. Il savait très bien que la FFT préférait largement rester à Paris, et avoir ses bureaux à Auteuil plutôt qu’à Gonnesse ou à Marne-la-Vallée. Mais les candidatures « rivales » ont eu pour avantage de « permettre » au Maire de Paris de justifier des concessions qu’il ne veut pas avoir l’air de faire de bon cœur, alliés Verts et électeurs oblige. Sauf que ceux-ci, les maires des villes perdantes, les alliés Verts piétinés comme de vulgaires plantes rares de serres chaudes d’Auteuil, et les riverains, les parents d’élèves privés de terrains de sport, les promeneurs privés d’espaces verts, paient finalement l’addition pour solder le désastre olympique de Bertrand Delanoë.

Il n’a pas eu les Jeux Olympiques, qui eussent marqué l’histoire sportive, il a eu le prolongement de Roland Garros, et le saccage de l’environnement. On a les Jeux qu’on peut…
Bertrand Delanoë

Après l’effondrement vient le pire…

février 12, 2011 on 11:17 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Le régime de Hosni Moubarak s’est effondré après trente ans de règne sans partage, exactement comme celui de Zinedine Ben Ali en Tunisie juste avant lui. La question véritablement hallucinante que se pose JusMurmurandi est celle-ci: pourquoi maintenant, pas il y a dix jours, dix semaines, dix mois ou dix ans? Si après tout c’était à portée de manifestants de renverser ces régimes, pourquoi ont-ils attendu? Était-ce que ces régimes n’étaient pas si honnis que cela? La réponse serait plutôt qu’ils ne savaient pas que cela pouvait être fait si « facilement ». Il reste deux espoirs: que les régimes qui leur succèdent ne soient pas pires, comme ce fut le cas en Iran en 1979, et que le mouvement s’étende aux autres régimes autoritaires et corrompus du monde arabe. On ne doit pas très bien dormir ces temps-ci dans certains palais de Damas, d’Amman, d’Alger ou de Rabat…

Nokia était l’une des entreprises les plus admirées au monde. Largement plus de 30% du marché mondial des téléphones mobiles, face à des concurrents toujours plus désarmés, réduits à se réjouir quand une année de profits venait interrompre une série d’années en pertes. Mais Nokia a raté le virage des smartphones, que ce soit avec des logiciens propriétaires, comme Apple, ou ouverts comme Android. Et, du coup, part de marché et profits d’effondrent. A tel point que le nouveau patron, Stephen Elop, débauché de chez Microsoft, a écrit à ses troupes que Nokia vivait sur une plate-forme en feu. Il tire les conclusions de son analyse en liquidant la plateforme logicielle Nokia, nommée Symbian, et en s’alliant avec son ancienne société, Microsoft, autour de son logiciel Windows Phone. Mais les produits ne sortiront que dans deux ans. Deux ans de licenciements massifs. Et deux ans, dans ce métier, c’est une éternité. Le risque chez Nokia, comme en Tunisie ou en Égypte, c’est que dans deux ans, en tant qu’allié de Microsoft, qui n’a jamais réussi dans les téléphones mobiles, ce ne soit encore bien pire qu’aujourd’hui…

Florence Cassez vient de voir sa condamnation à 60 ans de prison rendue définitive par la Cour de Cassation mexicaine. Elle est effondrée, car elle espérait que la mobilisation des plus hautes instances françaises suffirait à faire comprendre à l’État mexicain qu’il serait une bonne idée de la remettre, d’une façon ou d’une autre, en liberté. C’est l’occasion pour MAM qui, pour un ministre des Affaires Étrangères, est étrangement peu diplomate, de quasiment déclarer la guerre aux Mexique, appuyée par la famille de Florence Cassez, pour qui il faut supprimer l’année du Mexique en France. JusMurmurandi est stupéfait que le Mexique, qui est une démocratie, soit traité en république bananière par la même MAM qui proposait d’aider au maintien de l’ordre en Tunisie. Que Florence Cassez soit en prison est triste. Que la procédure contre elle soit viciée de toutes sortes de manières, est très triste. Mais les faits sont là: elle vivait avec un compagnon qui dirigeait un réseau d’enlèvements, une industrie qui gangrène tout le Mexique, lequel est un État souverain, qu’on aime ses décisions de justice ou non. Et, à trop crier que c’est un scandale, Michèle Alliot-Marie comme Florence Cassez risquent la même chose que Nokia, l’Egypte et la Tunisie: que ce soit bien pire après…

Ne pas payer pour ses erreurs!!!

février 9, 2011 on 9:28 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Claude Bartolone est le président du conseil général du 9.3. Il a la tâche peu enviable de présider un département non seulement très endetté, mais dont plus de 70% de la dette est libellée en « emprunts toxiques ». Ce sont des emprunts dont certaines banques promettaient à qui voulaient l’entendre que les taux d’intérêts seraient bas, parce que variables.

Sauf que la crise est passée par là, et un emprunt parmi d’autres, qui, à l’émission, coûtait à peine plus de 1,5% par an d’intérêts, coûte aujourd’hui plus de 24%!!!

Et le malheureux Bartolone a choisi une stratégie: ne pas payer, car c’est de la faute des banques! Il attaque donc Depfa, Dexia et le Crédit Agricole, qui n’auraient pas « suffisamment averti le département que des taux variables pouvaient monter ».

La réalité est simple. Alors que les taux au moment où ces emprunts ont été contractés étaient déjà très bas, les responsables de l’équipe Bartolone ont spéculé pour en avoir qui seraient encore plus bas. Alors que la gauche honnit -en paroles- la spéculation, elle s’y livre gaillardement quand on regarde les actes. Et là, patatras! ça rate! et le département douille.

C’est alors que Bartolone dévoile les vraies couleurs du socialisme à la française: quand je fais quelque chose de bien, c’est que je suis très fort, quand ça rate, c’est la faute des autres. Et je n’admets jamais avoir fait la moindre erreur. Et surtout, surtout, je ne veux pas en payer les conséquences. Oh pas sur le plan pénal bien sûr, rien de ce qu’a fait le département n’est illégal. Ni immoral, sauf si on pense que toute spéculation est immorale. Ni pécuniaire, car après tout ce ne sont pas Bartolone et sa fine équipe de financiers à deux balles qui vont payer les pots cassés, ce sont les contribuables du 93, comme toujours.

Non, la faute de Bartolone & Co., c’est qu’ils ont été incompétents, souscrivant à des contrats qu’ils ne comprenaient pas. Inutile de dire que n’importe quel foyer français qui serait géré de la sorte se retrouverait illico presto à la commission du surendettement, ce qui ferait peut-être tache pour ceux qui se veulent « responsables », car il ne faut pas nécessairement avoir fait l’ENA pour savoir qu’un emprunt à taux fixe n’est pas risqué et qu’un taux variable l’est.

Mais le plus frappant, et qui appelle une comparaison évidente avec leur politique au plan national est le fait que le département ne veut pas payer, alors que les contrats signés sont valides. Comment ne pas y voir un encouragement au mépris de la loi? Un jeune a fait des bêtises? Pas vu, pas pris! Mais, s’il est pris, il n’aura qu’à faire comme Bartolone: ce n’est pas de ma faute c’est la faute de l’autre, de la société, de la France, qui ne me chouchoute pas comme elle le devrait.

Accessoirement, si ces quelques 750 millions de dette « toxique » portent intérêt de « seulement » 13-14% par an, cela fait 10% de plus que ceux qu’aurait pris n’importe quelle équipe de crétins trop idiots et timorés pour spéculer, donc le surcoût de la spéculation made in Bartolone est de 75 millions par an. On fait combien de fois le tour du monde en jet privé pour 75 millions?

Toujours les mêmes!

février 9, 2011 on 5:32 | In Best of, C'est ça, Paris?, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

Il y a quelque jours, JusMurmurandi s’élevait contre la grève des magistrats au motif que certains d’entre eux, s’ils avaient fauté dans l’affaire Tony Meilhon-Laetitia, pourraient être sanctionnés. Et nous rappelions que ce n’est pas la première fois que les magistrats considèrent, que, même quand il y a aurait faute, il ne devrait pas y avoir de sanction, ce qui fut le cas -ou presque- avec l’affaire lamentable d’Outreau.

Ce n’est pas le seul cas de récidive dans le genre scabreux. La police vient d’interpeller 20 personnes soupçonnées de vol de bagages à l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle. Cette enquête est fondée sur 3.000 lettres de plainte de passagers dont les bagages ont été pillés. 3.000! Sans compter ceux qui n’ont jamais écrit. Si on considère que Roissy est la plaque tournante de l’entrée en France des touristes et hommes d’affaires si nécessaires à notre économie, on voit les ravages qu’un tel pillage cause à la réputation de la France. Et pourtant, ce n’est pas la première fois que cela se produit, bien au contraire. On aurait pu penser qu’après la mise au jour d’une bande organisée de vol de bagages, les parties prenantes, à commencer par Aéroport de Paris, auraient pris les mesures nécessaires pour que cela ne se reproduise pas à grande échelle. Eh bien, non! Sans doute doivent-ils tenir à ce que notre aéroport le plus important conserve sa place tout en bas de la liste des pires aéroports mondiaux…

Autre récidive scabreuse. Les opérateurs téléphoniques avaient juré qu’ils ne pouvaient pas supporter la hausse de la TVA, et que l’équilibre de leurs comptes exigeait que celle-ci soit reportée sur les usagers (on n’ose dire clients). JusMurmurandi, conscient du peu de concurrence en France par rapport aux pays européens comparables, trouvait que ces pleurs ressemblaient un peu trop, une fois de plus, à des larmes de crocodile. Eh bien, il a suffi que des petits malins s’aperçoivent que toute augmentation des tarifs en cours de contrat donne droit à l’abonné de résilier sans frais, et c’est un véritable exode de clientèle qui a semble-t-il commencé. Lequel exode a fait, comme au temps de Moïse un miracle! Les opérateurs ont décidé de ne pas répercuter la hausse de la TVA, alors qu’il y a deux semaines, ils juraient encore, la main sur le cœur, que c’était aussi intolérable qu’impossible…
Sans doute l’ont-ils décidé parce que leur clientèle était en train de se faire piller comme de vulgaires bagages à Roissy, et que, pour eux, l’intangibilité du lien de dépendance qui les lie à leurs usagers était aussi importante que l’impunité des magistrats…

Les impunis

février 8, 2011 on 10:52 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

La vitesse à laquelle les actualités passent de la première à la dernière page des quotidiens avant de passer à la trappe ne cesse de frapper JusMurmurandi.
Quelques exemples.
Cela fait maintenant deux mois que Gbagbo se maintient au pouvoir malgré le fait qu’il aurait perdu.
Ben Ali est passé par là, et les évènements en Égypte aussi.
Mais alors demanderez-vous, pourquoi les Ivoiriens ne descendent-ils pas dans la rue eux aussi pour demander le départ du battu ?
Y a-t-il du pétrole en Côte d’Ivoire ? Nenni.
La Côte d’Ivoire représente-t-elle un emplacement « géostratégique » important, voire déterminant? Toujours nenni.
On peut donc laisser Twitter et Facebook branchés, tout le monde s’en fout, Obama en premier.
Gbagbo, impuni.

Il y a quelques semaines le monde économique français retenait son haleine, l’espion chinois aurait frappé la France au cœur de son trésor secret.
Renault, marque chouchoutée des Français, surtout de gauche d’ailleurs, aurait été la cible d’une tentative de vol d’informations sensibles sur son projet de voiture électrique.
Aujourd’hui, le tout semble s’enliser. Les salariés auraient été licenciés sans preuve, marqués du sceau de l’infamie jusqu’à leur dernier souffle, telle Milady de Winter avec la fleur de lys.
Renault cherchait-elle à faire parler d’elle, tandis que ses modèles étaient marqués du sceau de la banalité ? Il est trop tôt pour le savoir, mais si les faits sont avérés, les dirigeants ne pourront pas rester impunis.
Rappelons nous entre temps les paroles peu amènes de M. Schweitzer, son président précédent, sur les relations sociales dans les PME. Elles semblent en effet, tellement meilleures dans le groupe qu’il a dirigé…..

Les juges ne supportent pas que l’on les remette en cause, même s’ils ont failli. Et font grève lorsque l’on a l’audace de leur faire remarquer.
On a l’impression d’entendre Bernard Thibault défendre les grutiers de Marseille.
Combien de temps encore ces braves gens resteront-ils impunis ???

Hallucinant! (2)

février 5, 2011 on 8:22 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Hallucinant en effet, l’appel de la République islamique d’Iran au départ de Hosni Moubark d’Égypte. Encore que JusMurmurandi ne soit pas un chaud partisan de l’ingérence dans les affaires intérieures d’un autre pays, fût-ce pour faire tomber un dictateur, l’appel des ayatollahs est particulièrement insupportable.

Certes, comme ils ne manquent pas de le rappeler, ceux-ci ont été portés au pouvoir par une mouvement qui n’est pas sans rappeler les soulèvements tunisien et égyptien, encore qu’à un certain niveau, tous les soulèvements populaires contre des dictateurs se ressemblent.

Ils « oublient » seulement qu’aux deux dernières élections présidentielles, toutes deux gagnées -est-ce un hasard- par le « dur » Ahmadinejad, le plus proche des religieux, il y a eu des soulèvements tout aussi populaires. Et ceux de 2009 sont-ils si loin dans le passé qu’ils les aient déjà oubliés quand c’est maintenant qu’ils pendent les « coupables » de ce soulèvement? Car l’Iran est, après la Chine, le pays où la peine de mort est la plus fréquemment appliquée, et il devrait y avoir, au rythme actuel un millier de pendaisons cette année, ceci sans compter qu’on y applique toujours la lapidation « islamique ». Donc ces pendaisons pourraient rappeler au régime iranien la violence qui a soulevé les masses populaires contre le vol manifeste des élections auquel s’est livré le Président Ahmadinejad, et la répression qui a suivi.

Quelle différence y a-t-il entre une manifestation populaire contre Moubarak et une manifestation populaire contre Ahmadinejad, ou, juste 30 ans avant, également en Iran, contre le Shah? Eh bien, c’est qu’en Iran en 1979 et en Égypte en 2011, le Américains aient fait et fassent tout ce qu’ils peuvent pour faire partir le dictateur. Et qu’en 2009 ils se soient bien gardés de faire quoi que ce soit.

Comprenne qui pourra!

Alors, la photo, est-ce Tunis, Le Caire, ou Téhéran? Alors, des leçons, Messieurs les mollahs?
Manifestation à Téhéran en 2009

Tom Cruise est il Chinois ???

février 5, 2011 on 4:40 | In Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Les Chinois ont annoncé en grande fanfare un nouveau chasseur furtif, le J20.

La télévision officielle chinoise, la chaine CCTV, a diffusé un reportage où elle montre le nouvel avion en exercice, en particulier en train d’abattre un avion ennemi…le seul problème c’est que les images proviennent du film « Top Gun » de 1986.

Regardez plutôt :

Hollywood a t il déménagé en Chine ???
Pas très flatteur pour Pékin en tout cas…

Hallucinant!

février 5, 2011 on 4:07 | In C'est ça, Paris?, Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Pierre Mauroy, ancien Premier Ministre, ancien Maire de Lille, vient d’être condamnée à 20.000€ avec sursis pour « abus de confiance » dans une affaire d’emplois fictifs à Lille; Lyne Cohen-Solal, adjointe de Bertrand Delanoë, a été condamnée elle aussi dans cette même affaire. Ce n’est pas la première fois que des personnalités socialistes de premier plan ont été condamnées: Jean-Paul Huchon, président PS de la région Ile de France l’a été dans une affaire de « prise illégale d’intérêts », et il risque inéligibilité pour le rejet de ses comptes de campagne aux élections régionales.

Dans le même temps, les mêmes socialistes demandent la démission de Michèle Alliot-Marie, Ministre des Affaires Etrangères, pour avoir pris place pour un vol de 20 minutes dans le jet privé d’un riche tunisien de ses amis.

La logique de ceux qui veulent la démission du ministre pour ce qui n’est ni illégal, ni immoral, mais tout au plus une faute de jugement, et qui passent l’éponge sur les condamnations pénales pour des faits directement issus de leur exercice du pouvoir, n’apparaît pas évidente à JusMurmurandi….

Nicolas Sarkozy est scandalisé que le présumé coupable du meurtre de Laëtitia soit un condamné libéré, dont le suivi judiciaire n’a pas été assuré comme il l’eût dû, et qui, laissé à lui-même, en a profité, si l’accusation a raison, pour aller jusqu’au crime abject et monstrueux.
De ce fait, il annonce que celles et/ou ceux qui auraient fauté dans cette affaire seront sanctionnés.
Les magistrats du Tribunal de Nantes, se sentant manifestement visés, ont aussitôt, à titre préventif, décidé de se mettre en grève pour une semaine.
Ils s’inscrivent ainsi dans la logique d’autres magistrats, qui veut que ceux-ci soient au-delà de toute sanction, même quand la faute apparaît gravissime.

JusMurmurandi se souvient que l’institution judiciaire avait jugé « bon » de sanctionner le seul juge Burgaud pour le désastre d’Outreau, auquel des dizaines de magistrat avaient mis la main. Et encore, la sanction, si l’on peut dire, pour un procès qui a fracassé la vie de plus de dix personnes et causé un suicide, avait-elle été seulement un blâme.

Nul doute que nombre de justiciables aimeraient être jugés avec la même compréhension qui est en fait une compromission communautariste et clanique avec lesquels les magistrats se jugent -pardon, s’absolvent- eux-mêmes.
A Outreau, ils avaient quand même délivré un blâme.
Ici, c’est avant toute enquête, ou peut-être pour l’empêcher, qu’ils se déclarent tellement outrés qu’ils se mettent en grève préventive.
Ce qui leur permettra de déclarer que le retard de leurs affaires démontre incontestablement qu’ils sont surchargés et en sous-effectifs.

Lesquels sous-effectifs sont d’après eux la seule cause du drame alors qu’ils sont eux-même au dessus de tout reproche. CQFD…

Je veux travailler au Port de Marseille!

février 3, 2011 on 6:06 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Savez-vous ce que c’est qu’un oxymore? C’est une phrase qui est, par elle-même, contradictoire. Et, suivant l’imparable et implacable démonstration de la Cour des Comptes, travailler au Port de Marseille, c’est justement un oxymore. Une contradiction. Parce que, sur le port de Marseille, on ne travaille pas. Ou si peu…

Dans le domaine des avantages sociaux extravagants, JusMurmurandi pensait avoir tout vu, tout lu, tout entendu. Mais non, il y a toujours plus, toujours pire.

Imaginez: à Fos sur Mer, un docker travaille 14 heures par semaine, et à Marseille, 12 heures! Si on travaille le lundi, cela veut dire qu’on a fini sa semaine le mardi midi… Et, alors que vous, cher lecteur, pensez qu’un emploi à 12 ou 14 heures par semaine, c’est un temps partiel de caissière dans une grande surface, pas du tout. C’est un temps plein. Enfin si l’on peut dire. Ce qui est plein, en revanche, c’est le portefeuille, par ce que nos travailleurs gagnent, pour ce faire, entre 3500€ et 4500€ nets par mois. Ceci ne provient pas uniquement de leur salaire, mais aussi d’un maquis de 132 primes diverses. Et, encore plus fort, alors que ce sont des employés salariés du Port de Marseille, ils se font verser, en tout illégalité, des « compléments » par les entreprises de manutention. Encore un exemple de gabegie: entre 2006 et 2008 les heures travaillées baissent de 4%…. tandis que les heures supplémentaires augmentent de 21%…

Cette situation est due à la combinaison de plusieurs facteurs: au potentiel de blocage de ces dockers sur toute une région, au monopole d’un syndicat, la CGT, dont l’action est la même qu’au Syndicat du Livre: aucune considération autre que le toujours plus jusqu’à l’absurde, à la lâcheté du Port de Marseille, qui cède, et donne, donne, donne tout ce que réclament les dockers. Suivi en cela par les entreprises de manutention, qui acceptent le racket qui leur est infligé, et par les pouvoirs publics qui, notamment, ne poursuivent jamais les violences physiques qui punissent toutes les tentatives de revenir à l’ordre républicain.

Vous me direz: on ne peut qu’admirer les héros d’un tel combat social! Quelle force doit être la leur pour imposer -et gagner- de tels bras de fer! Eh bien non, ce sont au contraire des petites natures: 28,5 jours d’absence par an et par employé!

Les conséquences économiques sont évidentes: un coût de manutention tellement élevé que Marseille est de plus en plus déserté par tout le transit du fret par tous les opérateurs qui ont le choix d’un autre port.

Les informations ci-dessus n’ont pas reçu de réponse de la part des dockers ou de leur syndicat. C’est qu’ils sont en grève, pour obtenir que la pénibilité de leur travail leur vaille, ce qui serait un cas unique en France, un départ en retraite à taux plein à 58 ans! Ce qui fait que Marseille est non seulement un port très coûteux, mais aussi très peu fiable, ce qui détourne encore plus, s’il était besoin, les utilisateurs que sont les armateurs.

Et, comme toujours, dans un cas où on a le choix entre la honte de la capitulation et la douleur de l’affrontement, quand on cède et qu’on capitule, ce que n’ont cessé de faire au fil des ans, et le management et les Pouvoirs Publics, on finit par avoir et la honte, et, quand même, l’affrontement.

Tous des salauds !!!!

février 1, 2011 on 7:30 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

JusMurmurandi savoure presque tous les matins le passage en revue de l’actualité par Laurent Gerra.

Un de ses personnages préférés est Valery Giscard d’Estaing, et souvent la fin de son interview se termine par « Tous des salauds! », en se référant la plupart du temps à son départ houleux du palais de l’Elysee en mai 1981.

Sous le signe de l’humour donc, JusMurmurandi a choisi de parler d’un sujet grave, la dépendance et le traitement des personnes âgées, au travers des nouvelles qui ont circulé au sujet du Président Chirac.

Loin de nous l’idée de vouloir nous moquer, nous avons déjà cité la phrase attribuée au Général de Gaulle que la vieillesse est un naufrage.

Mais plutôt pour se moquer des commentaires.

En effet, ceux qui affirment qu’il va mal ne sont ils pas en train d’une certaine façon d’envahir sa « sphère privée » ? Pour bien sûr l’accuser de reculer devant l’obstacle et ne pas pouvoir se présenter devant les juges le sept mars prochain…

Ceux qui prétendent, comme Alain Juppé, le meilleur d’entre nous selon Jacques Chirac, qu’il « est en pleine forme », pour l’encenser peut être, mais aussi pour dire qu’il n’y a pas de raison qu’il soit indisponible pour répondre de ses actes, justiciables au maximum de 150.000€ et dix ans de prison ???

Voila pourquoi tous des salauds, et JusMurmurandi a trouvé cette situation cocasse particulièrement savoureuse, qui doit aussi faire sourire Valéry Giscard d’Estaing, l’ennemi intime de Jacques Chirac.

Heureusement, ce dernier peut dormir tranquille.

En effet, en guise de conclusion, on rappellera les propos d’Eva Joly, ancienne juge féroce du pôle des affaires financières, qui a fait la déclaration suivante :
« Il me semble qu’il [NDLR Jacques Chirac] doit se présenter devant ses juges et dire qu’il est très fatigué et demander par exemple un aménagement des audiences parce que la justice est aussi humaine et elle tient compte de l’état de santé avéré ».

La justice est aussi humaine.
On l’a d’ailleurs vu avec Tony Meilhon……
JusMurmurandi,rassuré, vous souhaite une belle soirée !!

Après moi le déluge !

janvier 31, 2011 on 3:34 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | 2 Comments

JusMurmurandi n’est pas royaliste, pourtant cette célèbre phrase attribuée à Louis le quinzième du nom est parfaitement applicable à la République.

En ce moment applicable à la République d’Égypte, où l’on assiste à une espèce de « Chienlit » comme aurait dit le Général de Gaulle.

Grand pays, civilisation même, l’Égypte est bien différente de la Tunisie, au grand dam de certains benêts qui pourraient imaginer que le départ d’un Ben Ali pourrait se comparer au renversement d’un Moubarak.

La Tunisie et ses dix millions d’habitants en compte moins que le Caire, qui est une des villes les plus peuplées du monde, capitale d’un pays qui compte plus de plus de quatre vingts millions d’habitants.

Son emplacement est stratégique, et c’est un pays traditionnellement allié des occidentaux après avoir été longtemps proche des Soviétiques. Ces derniers avaient « offert » un beau cadeau au régime de Nasser, le barrage d’Assouan, comme gage « d’amitié ».

Nasser disparu, arrive Sadate qui fit un retournement qui aboutit presque à la paix avec Israël, ennemi historique, si cela n’avait été pour la gourmandise de Menahem Begin, premier ministre d’alors.

Sadate, entre autres faits d’arme, accueillera le Shah d’Iran en 1979, autre « ami » dont la « date limite de consommation » était arrivée pour tous ceux qui lui trouvaient un intérêt jusqu’alors.

En 1981, Sadate est assassiné et arrive Moubarak, issu comme son prédécesseur des rangs de l’armée.

On peut dire qu’à plus de quatre vingts ans, il porte beau. Accueilli dans toutes les capitales occidentales, celles là mêmes qui l’invitent à baisser sa garde ou à partir, il était considéré lui aussi comme un « ami ».

Le retournement nous donne l’impression de vivre du Wikileaks en temps réel….

Au milieu de ce terrain miné, on assiste à un concert d’imbécilités impressionnant.

Citons quelques exemples qui nous font sourire.

En dehors de la veulerie des dirigeants occidentaux, le cul entre deux chaises pour en dire juste assez mais pas trop après s’être fait prendre au dépourvu à Tunis, quelques voix s’élèvent pour ne rien dire.

Mohamed El Baradei, mis à la retraite de l’ONU pour ses faits d’arme avec l’Irak où il baissa culotte devant un George Bush qui n’avait aucun mandat pour envahir, ou encore devant l’Iran qu’il a laissé s’équiper en force nucléaire sans piper mot, s’autodéclare disponible pour une éventuelle succession.

JusMurmurandi est prêt à prendre vis à vis de l’Égyptien une position similaire à celle de Mélenchon pour sa critique de Strauss Kahn si ce dernier était tenté de porter la bonne parole en France après avoir dirigé le FMI…C’est montrer si El Baradei nous agace.

Deuxième exemple, Besancenot, qui part vendredi dernier à Tunis pour « étudier la révolution ». Si on veut l’étudier, c’est au Caire que ça se passe. Tunis, c’est fini pour ce que cela aura été.

Comme pour El Baradei, le courage, cela ne s’acquiert pas. Il y a des greffes qui ne prennent pas, tout simplement…

Pour en revenir à l’Egypte, on repense à son baccalauréat. Au vu des manifestations des cairotes et autres habitants de Suez qui demandent le départ de Moubarak, ils n’ont pas compris que son départ ne règlera rien, de même que si l’on ne prévoit pas ce que l’on fera dès son diplôme du secondaire en poche, on n’a presque rien accompli si l’on ne prévoit pas l’étape suivante. C’est après que cela se passe.

C’est pour cette raison que l’on ne peut se permettre de laisser un pays de 80 millions d’habitants sombrer dans le chaos.

Les militaires égyptiens l’ont bien compris et par conséquent pris place aux points stratégiques.

Il ne peut être question de laisser tomber un si grand pays entre les mains des fous religieux….ce serait tout simplement trop dangereux, et l’on imagine, par exemple, le lobby américain pro Israël qui doit se battre bec et ongles pour l’éviter.

Il est toutefois un rêve que caresse JusMurmurandi, tandis que certains peuples du Moyen-Orient descendent dans la rue pour exprimer leur ras-le-bol.

Et si un autre grand peuple descendait lui aussi dans la rue pour réclamer plus de transparence, moins de corruption, plus de libertés….

JusMurmurandi rêve de voir le peuple iranien descendre dans la rue, et faire enfin sa (vraie) révolution….

Moubarak chez Berlusconi

Moubarak chez Bush

Moubarak chez Obama

Moubarak chez nous

Du Wikileaks en direct !!

Fauchés, niche fiscale, avantage acquis, ou exception culturelle française?

janvier 28, 2011 on 5:56 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Les chiffres sont tombés. Ils sont bien tombés. Ils sont même tombés d’assez haut pour faire beaucoup de bruit, voire même pour creuser un trou. Le lecteur me pardonnera ce pastiche du « Du côté d’ailleurs » du génial Pierre Dac.

Car le trou est profond: plus d’un milliard d’euros de déficit annuel pour le régime d’assurance chômage des seuls intermittents du spectacle. C’est déjà plus que beaucoup. Mais quand on approfondit l’étude du trou, il y a de quoi être effondré. Les cotisations sont de 233 millions et les indemnités de 1300 millions, soit grosso modo 6 fois plus. Ce n’est plus de l’indemnité, c’est carrément de la subvention.

Et une subvention massive, puisque ce milliard de déficit a bénéficié à 105.000 personnes, ce qui donne 10.000 euros de subvention annuelle à chaque intermittent du spectacle.

Ceci montre que les réformes de 2003 et 2006 n’ont servi à rien, et que les intermittents et leurs employeurs sont bien plus malins que ceux qui s’efforcent de réduire ce trou sans fond.

Alors, bien sûr, toute tentative de réformer et de réduire cet avantage extravagant va se traduire par des protestations de toute une profession qui dira qu’on l’égorge, que la culture est morte en France, que Sarkozy de toute façon est beaucoup plus show-biz et bling-bling que culture, que Mitterrand est un social-traître, et j’en passe.

La réalité est beaucoup plus simple. Il ne s’agit ici ni de culture, ni de modèle de société, mais simplement de fric. Il y a une bizarrerie dans la loi qui fait que ce sont les salariés et les entreprises qui subventionnent le train de vie des intermittents du spectacle, au lieu que ce soient leurs rémunérations qui y subviennent.

Il suffirait pour mettre de l’ordre là-dedans d’exiger des bénéficiaires qu’ils se rendent utiles pendant les nombreux mois où ils sont payés à ne rien faire. On pourrait aussi exiger des entreprises du spectacle qu’elles payent des cotisations suffisantes pour couvrir -soyons modestes- 50% des indemnités. On verrait le nombre d’intermittents fondre, et ceux qui resteraient seraient employés de façon plus continue.

Mais ce serait attenter au modèle français qui consiste à récupérer sur le dos de la collectivité un maximum d’avantages, même si c’est un abus manifeste. Et tenter de changer cela, ce serait une révolution. Beaucoup plus dangereuse que d’allonger les retraites ou augmenter les cotisations. Tout le reste n’est que du théâtre, ou du cinéma, comme on voudra. Et, évidemment, pour faire du théâtre, mieux vous être bien avec les artistes, même s’ils sont avant tout virtuoses dans l’art de de faire payer les autres…

Les fauchés!

janvier 25, 2011 on 7:07 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Poil à gratter | 2 Comments

Ça y est, c’est fait! La France est officiellement fauchée, et nous avec! Jusqu’ici, les politiques budgétaires cachaient leur orientation derrière un charabia compréhensible seulement des initiés. Mais maintenant, le Roi est nu, et tout le monde le voit et le sait, et c’est bigrement nouveau.

Que le Roi-État soit nu, c’est un fait depuis longtemps, mais il masquait cette pauvreté pour que le public ne le voie pas et que le spectacle continue. Ceci dit, quand on sait que plus de 40% des hélicoptères militaires (on n’ose dire « de combat ») français ne sont pas en état de voler faute de pièces détachées, ou que les armées ont des jours de munitions devant eux et non des semaines, des signes de pauvreté étaient visibles pour peu qu’on veuille voir et qu’on sache où regarder.

Mais maintenant on voit: il y aura à la rentrée prochaine moins de professeurs, alors qu’il y aura plus d’élèves. Oh, certes, il y a toute une argumentation pour expliquer que ce n’est pas si grave que cela, à savoir qu’il y en aura quand même plus qu’en 1990 alors qu’il y aura moins d’élèves, ou encore que la moitié des économies réalisées est reversée aux professeurs, qui bénéficieront d’une augmentation de traitement de 10%. Mais la cause, la seule, de cette réduction d’effectifs, n’est pas une quelconque réforme, ou un « mieux-disant » éducatif. Non, c’est qu’il faut réaliser des économies, parce que nous sommes fauchés.

Ce qui ouvre un champ tout à fait nouveau à la vie sociale française. Désormais chacun sait que l’État peut un jour ne plus avoir les moyens d’assurer telle ou telle prestation, parce qu’il n’y aura plus d’argent. C’est vrai pour la santé, qui risque de ne plus pouvoir traiter aussi bien ou aussi vite les malades. C’est vrai pour les retraites, malgré la réformette de 2010. C’est vrai pour les fonctionnaires et leur traitement. C’est vrai pour les achats de l’État et ses fournisseurs.

La politique vient donc de perdre, pour en avoir scandaleusement abusé, le droit de faire ce qu’elle veut sans compter. Comme le dit l’adage: « quand on n’a plus les moyens de sa politique, il faut avoir la politique de ses moyens… »

Et la campagne de 2012 se dessine ainsi plus d’un an à l’avance sous un jour particulièrement cru, mais aussi peut-être libérateur.

D’un côté (et ce n’est pas un clivage droite-gauche puisqu’on trouve sur le même bord Marine et Martine), il y aura les marchands de rêve qui assureront les électeurs que tout est possible, à commencer par revenir sur les mesures d’austérité sarkozyennes, et que les fleuves couleront de lait et de miel comme au temps du paradis avant qu’il soit perdu, pour peu qu’on fasse payer « les autres » (on est toujours les autres de quelqu’un, ou, plus exactement, on a toujours ses « autres » à disposition).

De l’autre, il y aura les réalistes, qui promettront du sang, de la sueur et des larmes, car, après l’orgie, il y a la gueule de bois.

Il reste à savoir quel degré d’intelligence et de lucidité les Français montreront. Les prendre pour des cons sera-t-il un pari gagnant?

Fauchés, c’est sûr, mais cons en plus, ce serait grave…

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