Burqua vision
mai 13, 2010 on 2:10 | In France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermésEntre les volcans et les banques, vous choisissez quoi?
mai 9, 2010 on 9:11 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermésEn 2008, la crise financière menace d’emporter tout le système financier mondial, à commencer par ses banques. Ce sont donc les banques que les États sauvent. Sauf qu’il n’y a personne pour sauver un État qui sombre, l’Islande. L’Islande, dont les banques, ayant jeté toute prudence par-dessus les moulins, ont emprunté à tour de bras et en offrant des taux record aux prêteurs avides de voir leur épargne si bien rémunérée, pour re-prêter de façon hasardeuse, et, en fin de course, ruineuse.
Maintenant, l’Islande attire de nouveau sur elle une curiosité réprobatrice, non plus en exportant, comme en 2008, la faillite de ses banques, mais en exportant un nuage de cendres volcaniques.
Quel est le pays européen le plus sismique et volcanique, et donc le plus susceptible de faire comme l’Islande? Vous l’avez deviné, c’est la Grèce.
De toute façon, l’éruption d’un petit volcan sis sur une petite île a montré que l’homme avait oublié le potentiel destructeur majeur de la terre elle-même, provoquant tsunamis, tremblements de terre et éruptions meurtriers.
Il semble que l’homme ait aussi oublié le potentiel destructeur majeur des banques et autres monnaies, dont les crises sont susceptibles de provoquer des éruptions, tsunamis et autres séismes d’un genre différent, mais également meurtrier…
Avec l’Islande au nord-ouest, et la Grèce au sud-est, l’Europe, dont on célèbre le 60e anniversaire de la déclaration Schuman sur la CECA, est décidément bien entourée. Et quand on cherche la partie de l’Europe qui se trouve à mi-chemin entre les volcans islandais et les volcans grecs, on trouve…. la City de Londres…
Le crétin se porte bien….
mai 5, 2010 on 7:07 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, Insolite, International, Non classé | Commentaires fermésIl y a des jours où écrire un article de JusMurmurandi est facile. Facile parce qu’un certain nombre de faits où de déclarations sont tellement surréalistes qu’il n’y a qu’à se pencher pour ramasser des sujets. Difficile de résister à la tentation d’épingler ces faits et gestes qui défient l’entendement…
Hier les marchés financiers bruissent d’une rumeur qui les fait plonger: l’Espagne aurait approché le FMI pour recevoir une aide de 280 milliards d’euros. Immédiatement, les marchés plongent, et pas seulement en Europe, effrayés par l’idée d’une crise à la grecque, mais en beaucoup plus lourd. Pourtant cette idée n’a pas de sens. La Grèce est, avec un endettement public nettement au-dessus de 100% de son p.i.b., au maximum de la dette qu’elle peut emprunter, des intérêts qu’elle peut supporter, et sa note par les agences est « spéculative ». L’Espagne, avec un endettement de 54% de son p.i.b. est nettement moins endettée que beaucoup de pays majeurs (États-Unis, Grande-Bretagne, Japon, France, Italie), et la note de cette dette par les agences internationales est excellente, sans que celles-ci aient l’intention de la dégrader à court terme.
Bref, c’est tellement du grand n’importe quoi que la seule hypothèse qui tient la route est que cela ne soit une manipulation de marché réussie…
Hier, encore, le suspect de la tentative d’attentat à la voiture piégée en plein New-York a réussi à monter en avion bien qu’il ait été placé sur la liste de personnes interdites de vol par l’Administration américaine. L’avion a été rappelé alors qu’il se dirigeait déjà vers la piste d’envol. Ce n’est pas un seul suspect que la police a débarqué du vol Emirates vers Dubai, mais trois… c’est dire… Les milliers d’honnêtes gens qui ont été abusivement interdits de vol par cette même Administration pour des questions de fautes d’orthographe, d’homonymie, ou d’autres erreurs administratives, apprécieront. Le reste du public se demande comment un pays comme les États-Unis, sur le pied de guerre depuis près de 9 ans, et ayant dépensé des fortunes colossales pour sa sécurité intérieure, en est réduit à ce qu’un vendeur ambulant dénonce à la police la fumée sortant d’un véhicule abandonné, et à ce que des gens interdits de vol achètent tranquillement des billets d’avion et montent dans ceux-ci.
Plus près de nous, Noël Mamère a encore perdu une occasion de se taire (tiens, la rime est riche). Il dit que le projet de loi interdisant la burqa a « un parfum de vichysme ». I est donc nécessaire de rappeler à M. Mamère que le plus grand crime de Vichy est d’avoir collaboré avec l’effroyable régime nazi auquel il a fourni tant des travailleurs forcés que des victimes destinées à l’extermination. Si M. Mamère trouve que la burqa c’est très bien, et que le droit de faire ce qu’on veut vaut de laisser faire n’importe quoi, y compris la polygamie ou l’excision, libre à lui. Mais qu’il permette à M. Hebbadj et à ses quatre « épouses » de se dire victimes de Vichy à égalité avec les familles de déportés juifs montre que pour lui (Mamère), il n’y a pas de bassesse à laquelle il ne s’abaisse (tiens, la rime est riche) pour que les média s’intéressent à lui.
Autre débat grotesque, celui sur l’énergie éolienne. Comme l’énergie solaire, celle-ci est devenu un business fondé sur le rachat à prix d’or par la collectivité d’une électricité beaucoup plus chère à produire que l’énergie fossile ou nucléaire. Le faire au nom de son côté propre et renouvelable, soit, pourquoi pas? Mais que la filière, menacée que l’Etat reprenne un tout petit peu la main sur cette source de dépenses permanente, ose mettre en avant le fait que cette reprise en mains « coutera 50.000 emplois » est aussi indécent que grotesque. D’abord parce que l’immense majorité des éoliennes installées sont importées, notamment de Chine et d’Inde, et non produites en France. Ensuite parce que, passée la phase de création du parc, vers 2020, il n’y aura plus que de l’entretien et du renouvellement et très peu de nouvelles installations. Et donc que les 50.000 emplois, à supposer qu’ils aient jamais été réels, s’évaporeront comme la rosée du matin quand brille le soleil. Ça n’a pas empêché les députés UMP de reculer face à cette menace même pas en carton-pâte avant même l’ouverture du débat parlementaire, et la gauche d’applaudir cette reculade…
De tout cela, vous seriez fondé à penser que JusMurmurandi qualifie de crétins ceux qui se livrent à ce mélange de pitrerie, d’incompétence et de malhonnêteté au moins intellectuelle. Non, les crétins en question, c’est nous, qui avons les hommes politiques, dirigeants et administrations que nous méritons…
La magie des chiffres….
mai 3, 2010 on 8:09 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermésLe pétrole est l’une des principales matières premières au monde, qui en consomme des quantités astronomiques. Les chiffres les plus souvent utilisés pour le comptabiliser sont le million de barils, quand la production mondiale fluctue d’un million de barils par jour en plus ou en moins, et le millier de tonnes, notamment pour quantifier la taille d’un super-tanker, de 300.000 ou 400.000 tonnes.
D’où la surprise de JusMurmurandi quand cette fuite immense, annonciatrice de dégâts sans précédents, est mesurée à 800.000….litres par jour. Soit quelques 5.000 barils par jour. Et encore moins en tonnes. Cela ne veut pas dire que cela ne soit rien du tout, bien sûr, ni que cela soit acceptable ni sans conséquences. Mais on sait que les conséquences d’une telle pollution peuvent être effacées à force de travail et d’argent, et les poches du pollueur, BP, sont assez profondes pour le garantir.
Alors pourquoi employer un format, le litre, qui rend le chiffre plus effrayant et impressionnant, alors que personne ne l’utilise en temps normal? Pour faire peur? Pour magnifier le sentiment de catastrophe, et donc paraître politiquement correct?
Il faut dire que ce sentiment que la catastrophe est délibérément amplifiée par des associations officiellement soucieuses du « bien public », quelle que soit leur forme, ONG ou organisme international, n’est pas nouveau pour JusMurmurandi.
Ainsi, tout le tapage fait pour effrayer le public à coups de millions de morts prévus et pour forcer les pouvoirs publics contraints par l’imbécile principe de précaution à dépenser des centaines de millions d’euros pour rien à lutter contre la fantomatique grippe H1N1. Et la menace planétaire du SRAS qui suffit à réduire la croissance mondiale mondiale de 1%. Et le GIEC, organisme onusien qui, comme par hasard, se trompe et communique que la date de disparition des glaciers himalayens sera l’an 2035 et non 2350…
Ceci inspire deux commentaires. L’un que l’industrie de la catastrophe, elle, profite de la crise, de toutes les crises. Cela fait vendre du papier, profite aux média, et apporte des fonds à tous les « réparateurs de catastrophes » professionnels, à commencer par ceux qui ont fait état, en la grossissant, de la catastrophe..
L’autre est une observation. La presse française a rapporté, dans son ensemble, que les manifestations du 1e mai ont moins mobilisé que l’année dernière. Le Figaro, pourtant pas suspect d’excès de sympathie pour les syndicats organisateurs dit que les défilés étaient « moins garnis ». Or les chiffres font état d’une participation en baisse de grosso modo 66%. Si un chiffre divisé par trois est « moins garni », quelle baisse faut-il pour être « en forte baisse »? Et pourquoi parler d’effondrement de la cote de popularité de Sarkozy quand elle perd 4% sur 40%, soit 10%, au lieu de dire que les rangs de ses partisans sont « à peine moins garnis »?
Sans doute est-ce la preuve que JusMurmurandi ne comprend rien aux chiffres, ni aux média…
Jérôme Kerviel, Fabrice Tourre, une malédiction française ?
mai 1, 2010 on 8:45 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésVous avez peut être lu nos commentaires sur l’ »affaire » Kerviel qui a secoué la Société Générale début 2008.
Voici qu’un second français fait parler de lui dans le monde de la finance, Fabrice Tourre, alias « Fabulous Fab », comme il se surnomme lui même en toute modestie.
L’un, Kerviel, passe un bac économie puis poursuit son cursus avec un diplôme universitaire dédié à la banque, l’autre, Tourre, est ingénieur, diplômé de l’Ecole Centrale de Paris.
Tous les deux ont la passion des chiffres.
Mais il y a aussi des dissemblances.
Si Kerviel a contribué à creuser un trou dans les poches de la Générale, Tourre, lui a « inventé » un produit qui a fait gagner beaucoup d’argent à Goldman Sachs. Un produit lié aux subprimes qui a un goût de scandale pour tous ceux qui en ont perdu tellement.
Kerviel a largement agi seul, tandis que Tourre a fait partie d’un système bien huilé. Ce qui explique que Kerviel soit poursuive par son ex-employeur, alors que Goldman défend mordicus Fabrice Tourre
Pour Kerviel, c’est justement parce qu’il a fait perdre tellement d’argent à la Générale, pour Tourre, c’est justement parce qu’il en a fait gagner autant à Goldman Sachs, de façon critiquée aujourd’hui.
Son employeur n’hésite pas à ressortir ses courriers électroniques pour montrer sa mégalomanie incontrôlée…par Goldman justement.
Leur point commun le plus fort comme nous le disions, c’est leur passion pour les chiffres et la finance.
Alors pourquoi une malédiction pour ces deux Français célèbres, bien au-delà des frontières hexagonales ?
Fort heureusement il n’y a pas que la France qui ait de tels « experts ». Un trader japonais de chez Mitsubishi est rentré au « club des milliardaires » pour ses pertes sur le cuivre, tandis que le pétrole a fait couler la puissante et vénérable société allemande Metallgesellschaft. Ou encore Nick Leeson, qui en 1995 coula lui tout seul la banque britannique Barings.
Quand on pense qu’il a fallu des millions de Grecs pour couler le pays, on voit les trésors de productivité qui s’offrent à Athènes pour remonter ses finances…
L’impossible Mr Charles
mai 1, 2010 on 7:36 | In France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermésLes occasions de rire sont rares, et Charles Pasqua, avec sa trogne et sa faconde à la Fernandel en a été un grand fournisseur. Mais les temps ont changé,et le sénateur Pasqua s’est retrouvé devant ses pairs de la Cour de Justice de la République, avec trois méchantes affaires aux fesses.
Une histoire de corruption pour l’attribution d’un casino, une autre pour le transfert d’un siège social, une enfin sur des ventes de matériel militaire. Toutes affaires déjà jugées en correctionnelle, avec des condamnations pénales à la clef, y compris pour le propre fils de Pasqua. Bref, l’affaire était pliée, et le vieil homme allait connaître la paille humide des cachots, ce qui est beaucoup, mais alors beaucoup moins drôle que les palais de la République et le regard complaisant des journalistes à l’affut de bons mots.
Sauf que, pas du tout. Il a été acquitté dans deux affaires, et condamné, mais légèrement, pour la troisième. Ce qui non seulement ne l’envoie pas au quartier VIP de la Santé, mais ne le prive même pas de son siège de sénateur.
Mais le nœud de l’affaire, et ce qui explique ce dénouement quasi-miraculeux, c’est que de multiples témoins aient complètement changé de version entre ce qu’ils ont déclaré, à charge, pendant l’instruction, et leur témoignage à décharge ou quasiment en pleine audience.
Faut-il y voir un privilège d’immunité accordé par des élus à un de leurs pairs? Peut-être.
Faut-il y voir une caractéristique de certains procès « à la Corse », où les témoins à charge sont une espèce en voie de disparition, puisqu’après tout Charles Pasqua en est issu? Peut-être.
Faut-il y voir la preuve que Pasqua a soigneusement gardé de son passage à de nombreuses responsabilités des dossiers si compromettants qu’il aient forcé la main des politiques chargés de le juger, ou de ceux qui ont, au sommet de l’Etat, les moyens de les influencer? Peut-être.
Faut-il y voir la preuve que les témoins ont chargé Pasqua sous la pression d’un juge d’instruction dont c’est le métier de la mettre, et l’ont déchargé face à la pression des yeux d’acier de l’ancien premier flic de France? Peut-être.
Mais alors, avec tous ces « peut-être », Charles Pasqua, loin d’être encore le roi du rire en politique, serait devenu celui du mystère. Ce ne serait plus Fernandel, mais Greta Garbo… Et ça, même pour l’impossible Mr Charles, c’est impossible….
Pour rire, ou pour pleurer?
avril 29, 2010 on 5:36 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermésLe seul sujet sur lequel la classe politique française tombe d’accord, après des années de désaccord systématique, c’est le sauvetage de la Grèce. Ce qui montre que ce sauvetage est plus important que le RSA, la taxe carbone, ou le sauvetage des banques françaises, trois sujets d’importance où l’on a vu la gauche, surprenemment, voter « contre ». Serait-ce parce qu’ils ont lu JusMurmurandi, qui dit que le problème grec d’aujourd’hui est le problème français de demain, et que la gauche n’a aucune intention d’y échapper en mettant de l’ordre dans les finances publiques au cas où elle reviendrait aux affaires?
Un hôpital (le CHU de Nancy) a « renoncé » à réclamer 100.000€ à quelqu’un dont la mère, aujourd’hui décédée, y a passé 6 ans. Pourquoi cette « mansuétude », même si elle n’est que temporaire (!)? Tout simplement parce que cette dame a passé ces 6 ans en coma végétatif pour avoir été la victime d’une erreur d’anesthésie. Et il faudrait payer , en plus, pour être mis(e) dans le coma?
Liès Hebbadj, le « compagnon » de la femme verbalisée pour port du niqab, est semble-t-il un homme fort religieux, dont les compagnes aussi sont tenues de l’être. Mais quand il est accusé de polygamie, il se défend en disant que ces femmes sont « ses maîtresses ». Curieuse version de l’islam que d’avoir une femme et des maitresses. Sans doute JusMurmurandi n’a-t-il pas à sa disposition la « bonne » version du Coran qui autorise ce mode de vie. A moins que M. Hebbadj ne soit en fait marié plusieurs fois, auquel cas il n’a pas de maîtresses, et tout va bien. Sauf que là il mentirait en déclarant que ce sont ses maîtresses, ce qui ne correspond pas non plus à une vie telle que prescrite par le Coran…
En tout cas, qui peut croire que les agents qui ont verbalisée la femme niqabée, une première en France, soient tombés « au hasard » sur l’épouse d’un homme « à compagnes multiples », et accusé de violences domestiques (on ne sait pas s’il faut écrire conjugales…) de surcroît. Ou alors le hasard a fait un royal cadeau aux services de M. Hortefeux juste avant le débat sur la loi interdisant la burqa, lesquels services n’auraient « rien vu » jusque là. Y compris les imams qui auraient (s’il est polygame) célébré de multiples unions religieuses sans union civile préalable, au mépris de la loi de 1907.
La loi sur les obligations de reclassement proposées par les entreprises va changer. Aujourd’hui, une entreprise est tenue de proposer à tout salarié menacé de licenciement tout poste disponible où que ce soit dans le monde. Même s’il est à l’autre bout de la planète et payé cinq, dix ou quinze fois moins. Les salariés, évidemment, se sentent humiliés par de telles offres, et les média en profitent pour clouer au pilori l’entreprise offensante. En oubliant que toute entreprise qui s’y soustrairait se ferait massacrer par les tribunaux prudhommaux. Il est même arrivé que des entreprises soient à la fois condamnées dans les média pour avoir fait ce type d’offre et par les tribunaux pour ne pas l’avoir fait… La loi, nous dit-on, va changer. Les salariés pourront indiquer ce qu’ils sont prêts à accepter en termes de déplacement géographique et de rémunération, et ce qui leur est inacceptable, et ne recevront que des offres correspondant à leur desiderata, pour éviter des offres « humiliantes ». Inutile de dire qu’un salarié aura un choix diabolique à faire: soit accepter par avance une offre inférieure à ce qu’il a, soit ne pas avoir la possibilité de l’accepter quand même en fin de compte. Les contentieux grotesques ont encore de beaux jours devant eux, et le Code du Travail, que le présent gouvernement avait promis (c’est, et de loin, le plus volumineux et complexe au monde) de faire maigrir d’importance, continue au contraire de grossir.
Après la tourmente financière de 2008 et la tourmente économique de 2009, voici la tourmente monétaire de 2010. Qu’est-ce qui la déclenche? La dégradation de la notation de la dette souveraine d’un pays, Grèce, Portugal ou maintenant Espagne par une agence de notation. Vous avez, ces mêmes trois agences, Moody’s, Standard & Poor’s et Fitch qui ont noté AAA (la meilleure note possible) tous ces crédits subprimes pour autant qu’ils aient été « rehaussés par des assureurs eux aussi bien notés. On sait comment cela a fini, et ce que valaient ces notes. Mais, visiblement, tout le monde continue d’y croire, à ces notes… sauf JusMurmurandi. Expliquer que cette semaine la note espagnole est moins bonne que la semaine dernière alors qu’il n’y a eu aucune nouvelle économique? Ou bien, faute de montrer le chemin, ne courent-elles pas simplement après les marchés?
Dans le sillage (si l’on peut dire) du vol fatal AF 447 Rio-Paris, les agences de sécurité internationales ont reconnu que les instructions données à tous les pilotes de la planète pour faire face à un « décrochage » de l’avion, soit parce qu’il vole trop lentement, soit trop vite, risquaient en fait d’aggraver la situation, et qu’il fallait urgemment les changer. Le pilote ne devra plus pousser les moteurs, mais incliner le manche. Toute similitude entre ces agences de sécurité aérienne et leur réaction face à la crise de l’accident Air France et les agences de sécurité financière « faisant face » aux décrochages de l’économie mondiale n’est pas fortuite…
La classe politique analogique dans un monde numérique
avril 28, 2010 on 8:01 | In Europe, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermésEt encore une gaffe, une, de cette classe politique qui se croit encore dans un monde analogique alors que tout le monde sait que nous vivons dans un monde numérique !
Sauf qu’il s’agit d’une belle, de Gordon Brown déjà mal en point pendant la campagne pour devenir le nouveau Premier Ministre de sa Gracieuse Majesté qui traite une de ses électrices de ….
On ne vous en dit pas plus…
Quand Gordon Brown oublie le micro…
envoyé par TELEOBS. – L'actualité du moment en vidéo.
Et voici lorsqu’il s’empale en voulant s’excuser….
Fin de campagne pour Gordon ?
Le fantôme de Lehman Brothers prend ses vacances en Grèce…
avril 24, 2010 on 3:32 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermésQui se souvient de Lehman Brothers? Une banque d’affaires américaine, autrefois une des plus prestigieuses. La victime la plus connue de la débâcle de la finance mondiale à l’automne 2008. La seule que l’Etat américain n’a pas sauvé directement ou indirectement. La plus grande faillite de l’Histoire par le montant des engagements. Et l’un des plus grandes questions de l’historie financière récente.
Celle de savoir si laisser Lehman couler continue d’alimenter le débat entre économistes. Pour certains, cela a été une catastrophe, en déclenchant un arrêt quasi- total du crédit interbancaire, et en mettant le monde à deux doigts de l’implosion totale de son système financier, un épisode qui a coûté beaucoup plus cher à réparer que n’eût coûté un sauvetage de Lehman. Pour d’autres, sauver la banque n’aurait servi qu’à précipiter dans la crise l’établissement suivant sur la liste des proies vulnérables: Morgan Stanley, Goldman Sachs, Citigroup, toutes beaucoup plus grosses que Lehman. Et le choc de voir couler Lehman a servi de déclencheur pour que le Congrès américain et leurs homologues de par le monde déclenchent des plans de sauvetage sans précédent.
Aujourd’hui, une question similaire se pose: faut-il sauver la Grèce? Les gouvernements de ce pays sont indiscutablement coupables de mauvaise gestion en dépensant de l’argent qu’ils n’avaient pas, comme Lehman en prêtant de l’argent plus qu’ils ne l’auraient du. Et l’un comme l’autre ont présenté des comptes artificiellement « roses » masquant la gravité de la situation pour acheter du temps sur l’air de « encore un moment, monsieur le Bourreau… »
Comme Lehman a failli emporter avec lui en enfer les autres banques de New-York -et, par extension, du monde-, la Grèce, si elle venait à chuter, causerait probablement un effet de dominos sur le Portugal, puis l’Espagne et l’Italie… Le renchérissement massif du coût de la dette souveraine qui s’ensuivrait en quelques heures frapperait à mort les finances de pays très endettés, qui comprennent rien moins que la France, le Japon, le Royaume Uni et les États-Unis. Il y a à peine un an et demie, JusMurmurandi écrivait que les montants mis en œuvre pour le sauvetage du système financier étaient sans précédent et défiaient l’entendement, et voilà que, très peu de temps plus tard, un nouveau défi est là, qui requiert des montants incomparablement plus importants. Car une chose est sûre, si l’État américain a pu sauver Goldman Sachs, Morgan Stanley et Citigroup, ceux-ci sont bien incapables de sauver les finances de l’État américain.
D’autant que ces établissements ont quelques soucis, dont JusMurmurandi s’est déjà fait l’écho. Notamment Goldman Sachs, à qui il est reproché d’avoir dissimulé une partie de la vérité dans une affaire où ses clients ont perdu un milliard de dollars. Mais le plus grave problème de Goldman n’est pas là; il est dans la riposte de leur PDG, Lloyd Blankfein, un homme qui déclare « qu’il fait l’œuvre de Dieu ». Que dit il en réponse au procès que lui fait l’autorité boursière américaine? Que l’attaque contre son entreprise chérie est « purement politique », anti-américaine, destinée à fracasser toutes les banques.
Avec des banquiers comme ça, les banques n’ont plus besoin d’ennemis.
Et on ne s’étonne plus que Lehman Brothers ait coulé non parce qu’il n’y avait pas de plan de sauvetage, ni parce que les conséquences avaient été jugées gérables et préférables à un naufrage, mais parce que, sans doute, sauver Lehman n’eût pas été « faire l’oeuvre de Dieu », ou eût été anti-américain ou purement politique.
Or, si une chose, une seule, est sûre, c’est que dans tout ce dossier de formidables foirages financiers, s’il y a une chose qui ne figure nulle part, c’est bien la pureté…
En attendant, le fantôme de Lehman Brothers pourra prolonger ses vacances en Grèce comme un vulgaire touriste bloqué par un vulgaire nuage.
La tête dans les nuages
avril 18, 2010 on 4:51 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Europe, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | 2 CommentsQuelques nuages arrivent en provenance d’une éruption islandaise et c’est le chaos aéronautique mondial…
Il a suffi qu’une éruption, dont personne ne nous avait rien dit jusqu’alors, génère l’émission d’un gros nuage (appelons cela comme cela, par souci de simplification) pour que tout le monde semble vouloir piocher dans la constitution française et y trouve le sacro saint principe de précaution et arrête tous les vols, civils comme militaires.
Ce fameux principe a l’air de paralyser encore mieux que le fameux « cri qui tue » des arts martiaux.
Personne ne remet en cause la seule source d’information qui recommande l’interruption immédiate de tous les vols, le britannique Vulcanic Ash Advisory Center de Londres; tout cela parce qu’une fois, il y 28 ans un avion de British Airways avait traversé un nuage volcanique et avait perdu la puissance de ses moteurs.
Bref, on arrête tout, même de réfléchir.
Seize mille rotations qui n’ont pas eu lieu sur la seule journée hier, on peut tranquillement multiplier par cent ou cent cinquante pour arriver au nombre de passagers qui n’ont pas pu voler.
Aujourd’hui, ce sont les compagnies aériennes qui se disent que cela ne peut plus durer, et qu’il faut aller faire des essais.
Air France, KLM, Lufthansa font donc décoller des appareils et constatent que les avions, à première vue, ne souffrent pas.
Où sont les pouvoirs publics, Eurocontrol ou notre fameuse DGAC, qui, à elle seule emploie 12.000 personnes (JusMurmurandi devrait peut-être plutôt dire: « rémunère », que « emploie », parce que là, visiblement, ils ne s’emploient pas à grand-chose) ? On l’ignore; ce sont des entreprises privées qui amènent sur un plateau d’argent les résultats de leurs essais, alors que ce sont les organismes publics qui ont décidé l’arrêt des vols.
Les pouvoirs publics qui semblent, comme toujours, à la pointe de l’information….
Illustration: allez sur le site de la DGAC et essayez de faire marcher les flux RSS du site. La dernière information disponible par flux a cinq mois d’âge, c’est pour souhaiter au lecteur…..une bonne année 2010…
On espère que les informations des contrôleurs sur les vols qui traversent notre espace aérien sont mieux mises à jour…
Ça se trouve ici http://www.aviation-civile.gouv.fr/rss.xml?xts=32719&xtor=RSS-3
Liens obscènes?
avril 17, 2010 on 9:56 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermésLes dirigeants d’Essex, retenus contre leur gré par des futurs ex-employés mécontents de leurs conditions de licenciement ont finalement été libérés. Ce n’est pas grâce à la Justice, dont le tribunal a déclaré que « la preuve d’un trouble manifeste à l’ordre public n’était pas constituée ». JusMurmurandi se demande si la même réponse eût été donnée par le Tribunal si les séquestrés avaient été des magistrats…
L’ayatollah Kazem Sedighi, imam de la prière du vendredi de Téhéran a déclaré que les tremblements de terre et autres catastrophes naturelles étaient causées par l’augmentation de l’adultère. C’est curieux, JusMurmurandi aurait plutôt tendance à penser que cela pourrait induire un certain réchauffement, voire un climat torride…
Le cardinal Bertone, porte-parole du Vatican, a lié les actes pédophiles à l’homosexualité. Comme, par définition, ces actes sont adultérins, si on en croit l’ayatollah, il risque d’y avoir une recrudescence des tremblements de terre et autres calamités naturelles dans les églises catholiques.
Et d’aucuns pourront déclarer que la preuve que ces calamités soient un trouble à l’ordre public n’est pas constituée…
Stéphane Guillon, martyre de la liberté ou futur vainqueur de « La Ferme Célébrités »? Ou les deux?
avril 14, 2010 on 7:38 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite | 2 CommentsStéphane Guillon fait tout pour se faire virer. En témoigne sa chronique sur France Inter, où il dit avoir rêvé que Nicolas Sarkozy était victime du même accident d’avion que le Président polonais Kaczinsky. Et comme si cela ne suffisait pas dans le genre lourd, il ajoute des considérations physiques offensantes (le cercueil du Chef de l’Etat à la taille d’un cercueil d’enfant…). Pour faire bonne mesure, il n’y a pas que Sarko à se faire maltraiter ainsi, Jean-Luc Hees, président de Radio-France, et donc employeur de Guillon, en prend plein la figure lui aussi.
Il est clair que ce que fait Stéphane Guillon n’a plus rien à voir avec être drôle.. Il s’agit au contraire d’appuyer délibérément, aussi fort que possible, là où ça fait mal, méchamment mal. Et l’auditeur termine l’écoute de cette chronique avec un sentiment de malaise, comme après avoir ri de quelque chose de malsain, car il y a quand même quelques traits d’humour, comme de comparer Carla en grand deuil noir avec crêpe à une femme en burqa.
A partir de là, deux possibilités. Soit Stéphane Guillon, par sa posture d’iconoclaste, a réussi à se forger un statut d’invirable, comme un délégué syndical dans une entreprise, parce que ni sa direction ni le pouvoir ne veulent faire de lui un martyre, soit il est viré.
Dans les deux cas, une chose est sûre. Quoi qu’il puisse arriver, ou ne pas arriver, à Stéphane Guillon, cela ne sera plus interprété que comme le résultat de sa stance anti-pouvoir et pour une défense d’une liberté d’expression poussée à l’extrême, et donc sans aucune considération sur son talent ou son audience.
C’est peut-être ce qu’il cherche, qu’on ne puisse plus discuter de son talent ou de sa prestation. A moins que ce ne soit un place à la prochaine mouture de « La ferme Célébrités », où il serait comme chez lui. Là, sa méchanceté pourrait payer, et personne ne lui demanderait s’il a encore du talent.
Oups, la fin de ma chronique c’est pas très gentille, ni très drôle. Ça doit être le fait d’avoir écouté Stéphane Guillon….
11,5%
avril 13, 2010 on 7:23 | In Best of, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | 2 CommentsTitre laconique, froid, cynique.
C’est le pourcentage d’avions du type Tupolev TU 154 qui ont eu un accident, ce modèle même emprunté par le président polonais samedi.
En effet, sur les neuf cents et quelques avions construits, environ 106 sont déjà tombés, soit 11.5%.
Avec à la clé, quelques trois mille victimes.
Cela veut dire que depuis environ quarante ans que cet avion vole, il arrive en moyenne 2.5 accidents par an avec ce seul type !
Si l’on compare la base de données pour la famille Boeing 737, avion contemporain du TU 154, qui comprend toutes les versions y compris celles livrées encore aujourd’hui, ce sont environ 5.900 avions qui ont été construits à ce jour. Et seulement 135 ont connu un accident total ou partiel. Soit 2.3%.
Presque cinq fois moins d’accidents. Pour ce qui est des victimes, elles sont au nombre de 3.937 personnes, nombre plus élevé, mais beaucoup plus bas lorsque rapporté au nombre d’appareils construits.
Vous allez dire, à quoi bon ces chiffres, froids, par rapport à la tristesse de ces accidents, toujours spectaculaires, toujours mis en avant alors que le transport aérien est un des plus sûrs, arrivant derrière le train et…les ascenseurs.
La première question que l’on peut se poser, c’est de se demander ce que faisait le chef de l’Etat polonais dans un vieux coucou pareil, alors que la Pologne, fraîchement entrée dans l’Union européenne s’était empressée d’acheter des avions américains tant pour son aviation civile que militaire après avoir mis la main sur l’aide agricole de Bruxelles….
Ce qui intéresse JusMurmurandi, c’est la comparaison. Certes, comme toute comparaison elle est imparfaite.
Elle montre, dans une certaine mesure, ce qui sépare les fabrications soviétiques des fabrications contemporaines occidentales.
Elle illustre, de manière maladroite, ce qui arrive lorsque l’on est dans un monde sans concurrence, comme ce qui était pratiqué de l’autre côté du rideau de fer jusqu’à la chute du Mur.
Elle explique que le président bulgare ait immédiatement décidé de se séparer de son Tupolev 154, après l’accident fatal de samedi.
Elle justifie que JusMurmurandi soit vent debout contre les éructations des syndicats issus de l’ère soviétique pour la réforme des retraites en France.

Tupolev TU 154
Un monde meilleur
avril 9, 2010 on 4:24 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermésNombreuses bonnes nouvelles sont arrivées cette semaine tandis que l’hexagone semble réchauffé par des rayons de soleil printanier
Une nouvelle majeure tout d’abord, c’est la signature d’un nouvel accord entre la Russie de Medvedev et les Etats Unis d’Obama.
Signé à Prague, cet accord prévoit la réduction d’un tiers, de 2200 à 1500, des ogives nucléaires détenues par les deux pays, au cours des sept prochaines années.
Savoir que l’on réduit d’un tiers le nombre de missiles et autres bombes d’une puissance autrement supérieure à celle de Hiroshima et Nagasaki, qui peut s’en plaindre ?
La Russie n’étant pas à une bonne nouvelle près, on a aussi vu le premier ministre Poutine, lui si souvent un guerroyeur sans pitié (« nous irons chercher les terroristes Tchéchènes jusque dans les chiottes »), se rendre auprès du premier ministre Polonais, Donald Tusk afin d’assumer le massacre de 22.000 officiers polonais à Katyn sur l’ordre de Staline.
Alors que ce crime avait été pendant longtemps attribué à l’armée nazie, à grand renfort de désinformation, la vérité est non seulement publique mais reconnue comme telle par la Russie.
Tant pis si l’on écorne une fois de plus l’image de Staline au passage.
Tant mieux pour nous si l’on rétablit la vérité sur un passé glauque.
Car nettoyer le passé, c’est aussi préparer l’avenir.
C’est ce que semble faire Air France en ayant convoyé, dans le cadre d’un vol normal, 420 passagers à Miami avec du carburant vert. Réduction des émissions de CO2, réduction de la consommation de carburant, n’est ce pas aussi une bonne nouvelle ?
En allant plus loin dans la même direction, comment ne pas féliciter les Suisses, qui en ont tellement pris pour leur grade ces derniers mois, pour ce vol effectué avec un avion solaire.
Entièrement propulsé à l’énergie solaire, Solar Impulse a décollé de la base militaire de Payerne en Suisse et effectué un vol d’une heure et demi.
Bravo à Bertrand Piccard, le créateur suisse du prototype.
Pour conclure, puisque nous en sommes aux félicitations personnelles, comment ne pas se réjouir de la promotion à l’ordre de la Légion d’honneur de Jean-Christophe Le Duigou?
Ce nom ne vous rappelle rien ? C’est normal, c’est (devenu) un homme discret.
S’il était plus connu lorsqu’il était numéro deux de la CGT, il s’est fait discret depuis janvier 2008 lorsqu’il fut promu conservateur des hypothèques, un des postes les mieux rémunérés de l’administration au début 2008. Après l’argent, les honneurs pour une tête pensante de la CGT, à la veille des si importantes négociations concernant nos retraites…
Un monde meilleur, on vous dit !
L’ Etat, c’est qui?
avril 7, 2010 on 10:20 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite | Commentaires fermésPour Louis XIV, la question ne se posait, l’État, c’était lui, et le Roi Soleil est entré dans l’Histoire avec cette image de monarque absolu. Même pas un siècle plus tard, attisée par les idées de Rousseau et Voltaire, la Révolution décapitait cette idée de la monarchie. Et les différentes restaurations, mises en oeuvre ou avortées, n’ont jamais réussi à recoller les morceaux d’un système irrémédiablement guillotiné.
Irrémédiablement? Quand JusMurmurandi regarde à quel point tous ceux qui ont matière, réelle ou inventée, à se plaindre en France se tournent d’un air geignard vers l’État, la conclusion inévitable est que la France d’aujourd’hui est davantage fille de Louis XIV que des deux philosophes du XVIII siècle.
Les agriculteurs, bien sûr, comme toujours, ne peuvent vivre sans le soutien de l’État, qu’il soit français ou européen. L’idée même que les prix de marché que sont prêts à payer les consommateurs et à facturer les concurrents puissent devenir leur gagne-pain sans complément payé par les Français et autres européens, leur est plus qu’étrangère. Elle est carrément hérétique.
Tous ceux dont l’entreprise ferme, notamment en raison du déclin de l’industrie en France, considèrent qu’il est du devoir de l’État d’assurer la pérennité de leurs emplois.
Les assurés sociaux ne voient pas pourquoi la dégradation des comptes de la Sécu, avec ses déficits béants, devraient se transformer en cotisations supplémentaires ou en remboursements moindres. L’État n’a qu’à…
Les retraités et futurs retraités pensent de même. L’allongement de la durée de vie ne leur fait aucun effet: ils ne veulent ni augmentation des cotisations ni allongement de la durée de cotisation. L’État, vous-dis-je…
Bien sûr, on pourrait penser que c’est aux actifs de payer pour tout cela, et que, fort heureusement, il existe encore des pans entiers de l’économie qui vivent autrement qu’aux basques de l’État. Et notamment, cette nouvelle économie issue du Grenelle, et promise à un bel avenir, des énergies renouvelables. Car, après tout, quoi de plus rentable qu’une énergie gratuite, comme le soleil ou le vent?
Rentable, oui, mais pour qui? Car les filières solaires et éoliennes ont maintenant rejoint les rangs des quémandeurs. Elles veulent, au nom de l’écologie, non seulement que EDF leur achète le courant qu’elles produisent beaucoup plus cher que cela ne lui coûte de le produire elle-même, mais pouvoir produire n’importe où, n’importe quand, n’importe comment, et en quantité illimitée. Illimitée, comme la charge pour l’État qui devra indemniser EDF à hauteur de plusieurs milliards d’euros par an, et ce en garantissant pour des décennies des profits très juteux aux acteurs de la filière.
Le coût ? Oh, pas grand chose. Bien sûr, produire n’importe où, cela multiplie les paysages piquetés d’éoliennes, et les lignes EDF pour raccorder les « granges » construites exclusivement pour porter des panneaux solaires Et, en termes financiers, cela ne dépasse pas 10 fois le bouclier fiscal. Pas grand chose, je vous dis…
Plus intéressant encore, le parlement français vient de voter la mise en conformité de la loi française avec la directive européenne sur les jeux de hasard, ce qui ouvre la voie aux jeux en ligne légaux (jusqu’ici ils opèrent en toute illégalité), une activité promise à un bel avenir, et donc rentable pour l’Etat et la France. Ceci va rapporter à l’État, qui taxe cette activité. Et JusMurmurandi de se réjouir de l’augmentation des recettes, cette fois-ci librement consentie par les joueurs. Une goutte d’eau par rapport aux exigences de dépenses mentionnées plus haut, mais enfin, un pas dans le bon sens.
Mais pas pour tout le monde, car Martine Aubry, eh oui, est contre. On lui souhaite presque d’être élue en 2012, tant la tâche de remettre en ordre les finances françaises sera ingrate et impopulaire. Et là, les absurdités qu’aura débitées l’opposition pendant 10 ans (2002-2012), les promesses qui riment avec largesses, les faux espoirs, tout cela leur reviendrait en pleine figure comme un boomerang.
Non, je pense que la gauche, bien consciente de ces difficultés et fort peu désireuse de s’y coller (on les comprend), va perdre encore une élection imperdable, comme en 2002 et 2007.