Défendre l’extrème-droite et le négationnisme ?

février 11, 2009 on 2:49 | In Coup de gueule, Incongruités, Insolite, International | 2 Comments

Il y a des moments où le monde marche sur la tête, ce qui oblige à faire les pieds au mur pour l’avoir (la tête) à l’endroit. Ce qui rappelle le monde loufoque des Shadoks, avec ses escaliers pour descendre distincts de ses escaliers pour monter, ce qui valait un sort funeste à ceux qui s’essayaient à monter un escalier fait pour descendre ou à descendre un escalier propre à la montée.

Deux faits ont attiré l’attention de JusMurmurandi, qui requièrent pareille gymnastique.

L’un est la désexcommunication par l’Eglise catholique de Mgr Williamson, évèque ordonné dans la fraternité de Saint Pie V, lefèbvriste et très traditionnaliste. Le choeur des voix qui se sont élevées contre cette désexcommunication et ont vilipendé le pape a étouffé toute forme d’argumentation sous une menace d’excommunication pour « complaisance avec le négationnisme ». Pourtant il semble clair à Jusmurmurandi que le pape n’avait pas à tenir compte des idées négationnistes du lamentable évêque dans sa décision, mais uniquement d’aspects théologiques. Lesquels ne concernent pas JusMurmurandi. En effet, l’Eglise catholique, pas plus qu’une autre d’ailleurs, n’a pas pour mission de veiller au politiquement correct de ses ouailles, ni d’excommunier ceux qui, comme Williamson, se vautrent dans le nauséabond et l’ignoble. Il y a d’autres instances pour cela.

En France, les déclarations épiscopales auraient valu à leur auteur une comparution et une condamnation en correctionnelle. Elles sont également illégales en Allemagne. Et c’est très bien comme cela. Mais ce n’est pas là affaire d’Eglise. Sinon, que faites-vous de la laïcité? Si l’Eglise excommuniait pour cause d’illégalité, on serait en plein mélange de genres. En revanche, il appartient aux supérieurs ecclésiastiques de l’évêque perdu de veiller à ce qu’il ne puisse utiliser sa mitre pour propager son bien curieux catéchisme. Ce que et Rome et la Fraternité Saint Pie V ont fini par faire. Et les choses devraient en rester là.

On peut appartenir à une Eglise dès lors qu’on a une foi compatible avec celle-ci. Ce qui n’est pas la même chose qu’être bien-pensant. Il semble d’ailleurs bien que ne ne soyons plus qu’un monde de bien-pensants, alors même que de moins en moins de gens ont, dans les pays occidentaux, la foi.

L’autre fait est l’interdiction faite à un député d’extrême-droite néerlandais, Geert Wilders, de se rendre en Grande-Bretagne pour y projeter son film violemment anti-islam « fitna ». La thèse principale de ce film de 15 minutes est qu’il faut interdire le Coran qui serait une œuvre fasciste. Le motif invoqué par les autorités Britanniques pour refuser la venu de M. Wilders, pourtant parlementaire d’un pays de l’Union Européenne, est le trouble à l’ordre public. Et la privation de la liberté de circuler, de la liberté de parole, et de la liberté d’opinion, est-ce que cette privation ne trouble ni l’ordre public ni les consciences?

Outre le fait qu’elles sont contre-vérité et illégales, les thèses négationnistes de Williamson sont exécrables. Cela ne veut pas dire qu’il faille le rôtir, et à petit feu s’il vous plaît, en place publique ni l’excommunier.
Les thèses d’exécration du Coran de Geert Wilders sont aussi totalement choquantes. Lui non plus n’a pas pour autant mérité d’être assigné à résidence comme l’opposante birmane Aung San Su Kyi, dont le sort indigne les consciences occidentales. Mais pas plus.

Il est évidemment plus facile, plus sûr, plus payant de soutenir ces cas où le politiquement correct côtoie la bonne cause et le principe moral.

C’est justement à l’endroit où la pensée est dévoyée que le principe moral doit être affirmé avec force, faute de quoi il ne sera plus qu’un alibi de ce qui pourrait bien devenir un nouveau maccarthisme/fascisme/soviétisme/intégrisme et tous autres mots en « isme ».

Et dont le contraire s’appelle…. « liberté ».

LOL – Sophie Marceau est elle Hillary Clinton ?

février 10, 2009 on 6:50 | In Best of, France, Incongruités, International | 1 Comment

La sortie du nouveau film « LOL » où Sophie Marceau joue le rôle de la mère quand elle avait interprété celui de la fille dans la « Boum » il y a près de trente ans est l’occasion d’interviews qui font sourire JusMurmurandi.

Flashback: en pleine campagne présidentielle américaine, Hillary Clinton, pour convaincre qu’elle les a, pardonnez moi l’expression, « bien cousues au corps », raconte ainsi qu’elle est allée en Bosnie en plein conflit bosno-serbe et qu’à cette occasion elle est descendue de l’hélicoptère de l’armée américaine « sous les feux des snipers », ce qui fut d’ailleurs le sujet d’un article précédent.

Il semble que de similaires trous de mémoire affligent l’actrice française.

Dans l’entretien relaté par le Journal du Dimanche, elle consacre quelques question à ses choix politiques, expliquant qu’elle a voté pour Nicolas Sarkozy pour « faire le choix le moins pire ». Jusque là tout va bien.

Mais elle fait elle même une digression pour expliquer qu’elle était fière d’avoir voté pour François Mitterrand….en 1981.

C’est là que les choses se compliquent, car Sophie Marceau est née en…novembre 1966, ce qui signifie qu’elle avait 14 ans en mai lorsque Tonton fut élu.

On ne doute pas un instant qu’elle soit intelligente, le prénom Sophie venant d’ailleurs du Grec Sophos qui signifie sagesse, mais avoir une carte d’électeur 4 ans avant le commun des Français….cela parait quelque peu exagéré.

Bref, JusMurmurandi a une proposition à faire pour le titre de son prochain film: après LOL, MDR!!

Sophie Marceau se confie au JDD

http://www.lejdd.fr/cmc/culture/200906/generation-sophie-marceau_183971.html

Sophie Marceau au JT de France 2

Hillary Clinton rattrapée par la vérité en Bosnie

Irresponsables!

février 7, 2009 on 12:56 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, International | 2 Comments

JusMurmurandi hoche la tête et se frotte les yeux, perdu entre ahurissement et incrédulité. L’audition du juge Burgaud, le trop tristement célèbre juge d’instruction de l’affaire d’Outreau a donné lieu à ce qu’il faut bien appeler un scandale. Le Syndicat de la Magistrature l’a soutenu, indiquant en substance que, comme Burgaud n’était qu’un juge parmi beaucoup à avoir « mis la main » à cette sordide erreur judiciaire, il ne saurait être condamné. Et l’instance requérante s’est « contentée » de requérir jusqu’à un an d’exclusion du juge, ce qui est une sanction « moyenne ».

Si Burgaud, dont l’action a ravagé plus d’une dizaine de vies, conduit une personne à mourir en prison, coûté une fortune à l’Etat en indemnités, et ruiné la réputation de sa fonction et de son institution ne mérite qu’une sanction « moyenne », que faut-il donc faire pour mériter une sanction « dure »?

D’ailleurs le juge Burgaud déclare qu’il n’a pas le sentiment d’avoir failli, et il réclame qu’on lui restitue son honneur. Tiens donc, et quoi encore? Et où sont les autres magistrats qui ont contribué au désastre? Car si c’est Burgaud qui a instruit, ce ne pas lui tout seul qui a mis en prison, puis condamné.

En dehors d’avoir fait la même chose à des accusés juifs, noirs ou handicapés, moment auquel, bien sûr, il eût été liquidé dans la plus extrême urgence, car la « justice » du politiquement correct est infiniment plus expéditive que la Justice tout court, JusMurmurandi ne voit pas ce qu’il eût pu faire de pire. Ce qui conduit inévitablement à la conclusion que les condamnations n’existent que de pure forme, et que les juges sont intouchables et, pour tout dire, irresponsables.

Il faut dire qu’il ne sont pas les seuls.

Les dirigeants de banques qu’ils ont engagé dans des voies si risquées qu’il a fallu que l’État leur vienne en aide pour éviter qu’elles ne disparaissent dans de retentissantes faillites qui eussent englouti l’épargne de millions de clients n’ont pas non plus le sentiment d’avoir failli. Alors, avoir failli, c’est quoi pour un banquier? Et de pleurer qu’ils ont quand même droit à leurs bonus et à leurs primes pharaoniques. 18 milliards de dollars de bonus à Wall Street, on se demande ce qu’il ont fumé.

JusMurmurandi voudrait aussi ajouter à la longue liste des irresponsables les établissements bancaires qui, après avoir vanté la qualité de leur gestion d’actifs, leur sérieux et la solidité de leur bilan, se sont contentés de confier l’argent qui leur était donné en gestion à ce bon M. Madoff, et déclarent maintenant qu’ils sont des victimes…

Enfin comment ne pas mentionner les actionnaires de banques qui, quoi qu’elles n’aient été sauvées de la faillite que par l’intervention urgente et massive de l’Etat, veulent néanmoins toucher des dividendes. Le pompon revient aux actionnaires de Fortis qui, quoique leur banque ait valu zéro et moins que zéro quand elle a été cédée à BNP Paribas par l’État belge avec force garanties et injections de liquidités, réclament à cor et à cris une meilleure sortie pour eux.

Car eux non plus ne veulent pas subir les conséquences financières de leurs investissements dans les banques inconséquentes.

Les Etats non plus n’hésitent pas à créer une gigantesque bulle de liquidités pour financer moult plans de soutien de relance et de reprise, faisant ainsi à une immense échelle exactement ce qui a conduit les banques dans l’impasse et qui leur est fort justement reproché.

On comprend pourquoi, dans ces conditions, l’humeur du jour soit à ce que chaque groupe d’intérêts réclame pour soi des avantages totalement ridicules. Pour quoi seraient-ils les seuls à adopter une conduite responsable?

le juge Burgaud

La société de la peur

février 6, 2009 on 11:59 | In Best of, C'est ça, Paris?, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, International | 4 Comments

Nous avons peur. Peur de ce que nous savons, et plus encore de ce que nous ne savons pas. Et la peur devient l’un des moteurs principaux de l’opinion publique, relayée efficacement par des média qui y voient l’occasion d’augmenter leur diffusion.

Le exemples récents abondent. Bouygues Telecom a été condamné par le Tribunal de grande instance de Nanterre à démonter une antenne émettrice pour téléphones portables. Aucun problème médical n’a pu être imputé de façon certaine à ces antennes, mais la peur existe. Alors le tribunal, sans doute de peur de mal faire et de se retrouver responsable un jour, condamne au démontage. Même si les cours d’appel ont toujours inversé ces jugements de première instance. En attendant, cette condamnation contribue à faire peur à tous ceux qui ont des antennes à proximité de leurs maisons, bureaux ou écoles.

Et on peut comprendre les juges du TGI de Nanterre. Ce jugement spectaculaire leur vaut une remarquable couverture de presse, et une saine réputation de prudence. Alors que, s’ils avaient débouté les plaignants, qu’auraient-ils eu, sinon la réputation d’être des valets d’un pouvoir vendu aux intérêts d’un ami du Président?

Qu’importe, au passage, l’intérêt des usagers des téléphones mobiles, dont la couverture de réseau deviendra problématiques si des jugements de cet ordre deviennent exécutoires.

Autre peur qui est développée à satiété par des média avides de sensationnel: les morts « imprévues » dans les hôpitaux. UN exemple tragique aujourd’hui: le décès d’un enfant opéré quelques jours plus tôt des amygdales. On a déjà peine à imaginer le drame pour des parents qui se reprocheront toujours d’avoir ordonné une opération si banale qu’elle en est devenue fatale, et dont les nuit seront hantées par le souvenir de leur marche derrière un cercueil dont la trop petite taille indique qu’il est contre nature.

Est-il pour autant besoin que des meutes de journalistes assaillent ces parents au summum de leur deuil? Cela sert-il quelqu’un que de faire peur à ces millions de Français qui ne pourront plus passer la porte d’un hôpital sans angoisse?

Ils rejoindront les armées d’épargnants qui auront maintenant peur que leur argent n’ait été confié par leur banque, solide et rassurante, au patelin Bernard Madoff, qu’il faudrait vraiment appeler Docteur Mabuse, comme les légendaires films de Fritz Lang, tant il a abusé de gens.

Tant qu’à faire, ils rejoindront aussi les bataillons de ceux dont la Justice estime qu’elle a le droit de les envoyer en détention préventive (qui comptent pour plus de la moitié de la population carcérale française, ce qui est un taux honteux). Ainsi, avec le juge d’instruction, il est possible de se retrouver derrière les barreaux sans
avoir rien fait, et de se voir brisé et sa vie en ruines parce qu’un homme a acquis une intime conviction. La suppression proposée de cette fonction de juge d’instruction soulève de vives objections de la part de ceux qui craignent (la peur, toujours) que cela ne permettre d’étouffer des « affaires » comme l’affaire Elf, susceptibles d’éclabousser des politiques A ces objecteurs, JusMurmurandi voudrait dire que laisser en liberté les escrocs d’Elf lui paraît infiniment moins dommageable que d’incarcérer les innocents d’Outreau. Mais il est tellement plus payant de dénoncer les frasques de tel ministre et de sa maîtresse, et de clamer « tous pourris » que de manifester pour la libération de familles dont le moins qu’on puisse dire qu’elle n’appartiennent à aucun lobby puissant qui les soutiendrait.

George Orwell avait déjà prédit cette situation du gouvernement par la peur. Dans son univers totalitaire, la guerre était permanente avec l’un ou l’autre des 2 empires rivaux, qui balançaient des bombes sur la population civile comme le Hamas des roquettes. Sauf qu’on ne savait pas si ces bombes étaient vraiment le fait d’ennemis réels, ou du régime lui-même pour mieux maintenir la population en état de totale obéissance.

Toute ressemblance avec le fait que les massacres du Théâtre de Moscou et de Beslan soient peut-être le fait des forces de l’ordre russes, lesquelles ont comme par hasard comptabilisé des attentats meurtriers à chaque campagne électorale majeure, serait une coïncidence fortuite.

Comme aussi le fait que l’administration Bush rehaussait périodiquement le degré d’alerte terroriste sur le sol américain, ce qui maintenait le peuple dans la conscience aiguë de la dangerosité du monde et le devoir de donner à son Administration tous les moyens pour combattre les redoutables Osama Bin Laden, Al-Quaeda et autres mystérieux ennemis mortels de l’Oncle Sam

Entendons-nous bien. Il n’est pas question de dire que ces menaces n’existent pas, tant celles des terroriste islamistes que celles des accidents hospitaliers. Ni que les attentats sont le fait d’un gouvernement contre ses propres citoyens. Mais il est visible que la peur est devenue un puissant moyen de gouvernement, dont la diffusion sert les partis au pouvoir.

Du temps des Romains, il fallait, pour plaire au peuple et pouvoir gouverner en paix, lui donner « panem et circenses », du pain et des jeux. Maintenant il faut ajouter la peur à ce tandem.

Quel progrès en 20 siècles!

Le tigre devient petit cochon

février 3, 2009 on 5:55 | In Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermés

Qui se souvient du « tigre celtique », surnom donné à la petite Irlande pour honorer son fort taux de croissance, souvent plus proche de celui de la grande époque des « tigres d’Asie » que de celui de la vieille Europe? JusMurmurandi se remémore les innombrables articles écrits à la gloire de la façon dont les Irlandais surent profiter de généreux fonds européens, comment il attirèrent de nombreuses entreprises étrangères grâce à des taux d’imposition si bas qu’ils ressemblaient furieusement à du dumping fiscal, combien de jeunes Français doués et ambitieux trouvaient à Dublin ce que la France ne savait plus leur offrir, à savoir un avenir.

C’est pourquoi ce fut un choc pour les partenaires européens de l’Irlande de voir les citoyens de la verte Erin voter « non » à 53% au référendum sur le Traité de Lisbonne, et être le seul pays à faire dérailler la mécanique si vite et si irrésistiblement mise sur les rails par un Nicolas Sarkozy fraîchement élu. Comment ceux qui en avaient tant bénéficié pouvaient-ils aujourd’hui se montrer si ingrats, et mordre ainsi la main qui les avait nourris?

C’est pourquoi c’est avec une « schadenfreude » non dissimulée que JusMurmurandi s’est délecté de la lecture d’un sondage annonçant qu’aujourd’hui se dégagerait une forte majorité de « oui » sur le même texte. Schadenfreude, mot pour désigner la joie que l’on ressent devant les dommages que subit un tiers. Car ce n’est pas la concession faite par les Européens pour servir de feuille de vigne à un nouveau vote, à savoir que l’Irlande conservera un commissaire européen, qui entraîne ce revirement, mais bel et bien la crise. Crise qui frappe d’autant plus durement le pays que son développement est récent, qu’il s’appuie beaucoup sur des entreprises étrangères et donc sur des exportations mises à mal par la chute de la consommation mondiale, et que ce développement a été financé par des banques particulièrement agressives. Laquelle agressivité leur a valu de prendre des claques qui, en pourcentage, dépassent celles des autres pays européens, et rappellent qu’il n’y a qu’une lettre d’écart, et encore sont-elles voisines d’alphabet, entre l’Irlande et cette autre île aujourd’hui éprouvette de laboratoire de la crise mondiale, l’Islande.

Il y eut bien, quand la crise financière menaça de tout emporter, une tentative irlandaise de faire, comme à l’habitude, cavalier seul pour être mieux-disant bancaire, quand le gouvernement irlandais garantit tous les dépôts de ses banques. Cette manœuvre, qui irrita contre elles tous ses partenaires, furieux de voir l’Irlande jouer la concurrence intra-européenne pour tenter de sauver seule sa peau, trouva son épilogue quand ce fut au contraire un type de plan financier unique calqué sur le modèle britannique, qui fut mis en place pour calmer la tempête financière.

Ce fut le dernier rugissement du tigre.

Depuis, les Irlandais se sont rendus compte de la fragilité de leur prospérité. Ils ont aussi observé à quel point la crise est plus aiguë chez eux et chez leur cousin britannique que chez les grandes puissances continentales, la France et l’Allemagne. En particulier, l’effondrement de la livre anglaise, quasiment à parité aujourd’hui avec l’euro, que touchent du doigt ces grands voyageurs que sont les Britanniques dès qu’ils mettent le pied dans le reste de l’Europe. Ils ont vu à quel point le calcul qui leur fit voter « non », à savoir que le blocage du traité leur permettrait d’en rester à un statu quo qui leur valait de grasses subventions sans cela promises à migrer vers l’Est européen plus pauvre, leur avait coûté en bonne volonté et en soutien de leurs partenaires. Ils ont constaté une solidité totalement inattendue de l’Euro face à une tempête qui eût du balayer une monnaie jeune et dont beaucoup de Cassandres prédisaient qu’elle imploserait au premier coup de tabac.

Que fait-on quand on se sent seul, et trop petit pour faire face à la tempête? On se réfugie chez plus fort que soi. C’est la stratégie des 3 petits cochons face à l’attaque du grand méchant loup, bientôt regroupés dans la seule maison construite en « dur » et capable de résister à l’ennemi.

Passer du statut de tigre à celui de petit cochon, voilà qui ramène sans ménagement l’Irlande à plus de modestie. Dommage qu’il ait fallu une si grave crise pour lui faire toucher du doigt le prix d’une politique de cavalier seul.

Et une leçon pour les Européens aussi. Qu’ils n’oublient pas qu’au plus fort de la tempête, quand il fallait vaincre le tsunami bancaire ou mourir, ce ne sont pas les traités européens qu’on a vu à l’œuvre, pas plus que les autres accords ou institutions internationaux, mais les leaders des grands pays: Gordon Brown, Nicolas Sarkozy, Angela Merkel

En attendant, l’Irlande a retrouvé sa place au sein de l’Europe, celle qui lui a valu son intégration réussie. Pas celle du tigre qui mangeait leur déjeuner sous les yeux de ses voisins ébahis par tant d’audace impunie, mais celle du petit cochon: à la mangeoire.

Le Roi des Rois

février 2, 2009 on 7:10 | In Incongruités, International | Commentaires fermés

Kadhafi vient de se faire « élire » à la tête de l’Union africaine….Il a aussitôt demandé à se faire appeler « Roi des Rois traditionnels d’Afrique »

JusMurmurandi y réfléchit….

Passer de l’assurance à la protection

février 1, 2009 on 7:32 | In Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, International | Commentaires fermés

De nombreuse publicités d’assureurs disent en substance:  » bien assurés, bien protégés ». Or la période actuelle montre qu’il n’en est rien. Quelques exemples simples le montrent: l’assurance-chômage ne protège en rien du chômage. Au contraire, seuls les chômeurs en bénéficient.

De même, la dernière mode en termes de finance, et la plus meurtrière comme la crise l’a montré, a été de se croire protégé parce qu’on avait souscrit une assurance sous une forme ou une autre. Cela pouvait être auprès d’un rehausseur de crédit (Fanny Mae, Freddie Mac, AIG, ou les « monoline »), ou en passant par des produits dérivés comme les maintenant funestement célèbres CDS (Credit Default Swaps). L’histoire récente a prouvé que le fait d’être assuré n’a pas protégé ceux qui croyaient l’être. Notamment parce que le supposé protecteur qui vendait sa protection n’était pas suffisamment protégé lui-même des effets de la crise.

Il y a donc eu une sorte de financiarisation de la planète, où tout était devenu assurable, puis réassurable, transférable, revendable, titrisable. De la sorte, la prise de risque était en quelque sorte exorcisée, puisqu’on était assuré de son salut (au moins financier). Le seul problème était que cette assurance tous risques n’ayant pas fait disparaître les sinistres, quand ceux-ci sont arrivés, en l’occurrence les fameux sub-primes non remboursés, on s’est rendu compte avec horreur que tout ce jeu d’assurance ne faisait que faire passer le mistigri entre de nombreuses mains, mais qu’il n’y avait pas assez d’argent dans le système financier pour absorber les dégâts.

Bref, l’heure n’est plus à l’assurance. On voit d’ailleurs ce que peuvent valoir les assurances d’un dirigeant face au tsunami financier. Ainsi les assurances de Vladimir Poutine qui déclare avec assurance que le rouble ne baissera pas. Ou pas trop. Ou pas trop vite en tout cas. Ou au moins sans causer d’inflation… Non, l’heure est à la protection.

Nicolas Sarkozy, à qui la gauche avide de slogans simplificateurs avait tenté, non sans quelque succès, de coller l’image d’un champion de la droite libérale et néo-conservatrice, disait explicitement que le rôle de l’Etat est de protéger.

Or maintenant voilà que nous sautons le pas de la protection vers le protectionnisme, ce qui n’est pas du tout la même chose. Car le protectionnisme ne protège pas. Imaginez que les Etats-Unis rendent l’importation d’acier plus onéreuse pour protéger leur sidérurgie largement dépassée. Ce faisant ils contraignent leurs trois fabricants d’automobiles à acheter un acier moins compétitif, ce qui à son tour détériorera le positionnement des voitures qu’ils offriront aux consommateurs, et encouragera les constructeurs japonais à moins produire aux Etats-Unis pour importer plus du Japon. Jusqu’au moment où l’importation des voitures elles-mêmes sera rendue plus onéreuse, et ainsi de suite.

Justement, le tout nouvellement investi Président Obama a déclaré que le plan de relance américain, d’un montant qui fait apparaître dérisoires en comparaison les mesures prises par les Européens, devrait profiter avant tout aux Américains. On ne saurait être plus clair. On ne saurait trop non plus lui en faire le reproche, car tous les autres pays ont gaillardement taillé dans les conventions internationales de libre échange dès lors que la crise a frappé. Ainsi les aides nationales aux banques ont-elles pris des tournures très différentes d’un pays à l’autre, entraînant des distorsions de concurrence manifestes. Et personne (ni Bruxelles, ni l’OMC par exemple) n’a trouvé à y redire.

Pourtant, il paraît indispensable à JusMurmurandi de rappeler que, si le protectionnisme rassure, il ne protège pas. Il ne ramènera pas la prospérité comme « au bon vieux temps ». Au contraire, toute l’histoire montre que le protectionnisme a toujours entraîné un marasme économique, et que la prospérité s’accompagne de libre-échange.

Et, dans une économie déjà gravement freinée par le double fléau de la perte de crédit et de la perte de confiance, il faut absolument éviter d’en rajouter un troisième, à savoir la perte des échanges internationaux.

Mais évidemment, il est tentant pour les dirigeants de procéder d’abord à court terme en évitant les désastres annoncés, quitte à fermer les yeux sur ceux qu’ils provoquent pour plus tard en refermant graduellement les barrières douanières.

Et que, plutôt que de chercher dans le protectionnisme une illusoire et mortifère solution, nos dirigeants feraient de travailler à restaurer un carburant de l’économie encore plus indispensable que l’argent de la finance. La rime avec finance est riche, puisqu’il s’agit de la confiance.

En d’autres termes, avoir été assurés et réassurés n’a pas marché. Être protégés ne marchera pas. Nous voulons seulement être rassurés.

Obama, le Protecteur?

Wall Street et le Bûcher des Vanités

janvier 31, 2009 on 7:12 | In Best of, C'est ça, Paris?, Economie, France, Incongruités, International | Commentaires fermés

Nous connaissons tous la publicité d’Adidas « impossible is nothing », amusante inversion de l’évident « nothing is impossible ». En Français, cela donne « l’impossible n’est rien ». Malheureusement, cela ne s’applique pas toujours aussi facilement, puisque voici un exemple de quelque chose qui n’est pas impossible, bien que nous l’eussions cru (notez l’usage de l’irréel du passé, car, en vérité, cela paraît en effet irréel), et ce quelque chose n’est certes pas rien.

Ce à quoi pense JusMurmurandi, c’est aux quelques 18 milliards de dollars de bonus que ce sont attribués les banquiers de Wall Street au titre de 2008. Compte tenu que cette année restera dans les livres d’histoire comme la pire depuis 80 ans, il était évident que ce serait zéro. Un zéro pointé, même, pour l’élève WS, qui rendit une copie tellement affreuse que les grandes banques ne durent leur salut qu’à l’absorption par une banque plus robuste ou par le sauvetage par les milliards de dollars des contribuables.

Oui mais voilà, pour certains, ce n’est pas une raison suffisante pour qu’il n’y ait pas de bonus. Il est à noter que 18 milliards sont un montant inférieur de 44% à celui distribué en 2007. C’est certes une baisse significative, mais c’est ce qu’on attendrait d’une année médiocre, pas d’une catastrophe planétaire.

Comment cela est-il possible?

Faut-il imaginer que les banquiers de Wall Street sont à tel point déconnectés du monde extérieur qu’ils ne réalisent pas que les chiffres de leurs résultats différent de ceux d’une console de jeu vidéo en ce que, sur une console de jeu, il suffit d’appuyer sur le bouton « reset » pour avoir une nouvelle « vie » et recommencer à zéro ? Ne réalisent-ils pas la réalité de la misère de ceux à qui des prêts irresponsables ont fait perdre la maison de leurs rêves, ou dont la plongée de la bourse à laminé les économies et l’épargne d’une vie, les ouvriers de l’automobile ou de la sidérurgie licenciés et sans espoir de retrouver un emploi, les migrants chinois renvoyés chez eux où ne les attend qu’un bol de riz, la foi de tous ceux qui croyaient qu’en travaillant dur ils auraient droit pour eux et leurs enfants à un avenir meilleur?

Faut-il se dire que, même si l’année a été catastrophique, les établissements de Wall Street ont peur de perdre leurs meilleurs éléments au profit de la concurrence, et les gardent donc « au chaud » par des bonus même aussi manifestement non mérités?

Faut-il en conclure que l’absence de bonus aurait conduit ces golden boys au désastre financier, y compris la perte de leurs somptueuses résidences dans les Hamptons, leurs villas dans le comté de Westchester, leurs penthouses à Manhattan, et que leur voter des bonus, c’est participer à la relance au lieu d’aggraver la crise de l’immobilier haut de gamme?

Bref, c’est grotesque, indécent, plus obscène qu’un film de cul. Il est intéressant de voir qu’en France, où les excès ont été bien moindres et bien moins catastrophiques, quelques banques exceptées (Dexia, Natixis, Caisses d’Epargne, notamment), il a fallu que le Président tape du poing sur la table pour obtenir qu’il n’y ait pas de bonus, mais enfin il l’a obtenu.

Non, la question que cela pose pour JusMurmurandi est la suivante. La crise actuelle montre à quel point le monde a besoin de ses banques, puisque, clairement, sans banques qui fonctionnent et prêtent de l’argent, plus de monde tel que nous le connaissons, et l’apprécions depuis qu’il est menacé.

Mais avons-nous besoin des banquiers, ces jeunes arrogants, ces Maîtres du Monde, issus des meilleures universités et payés mille fois plus que de simples prix Nobel? Pour ceux qui en voudraient une description saisissante de réalisme et qui n’a pas vieilli en 20 ans, JusMurmurandi recommande la lecture de « Bucher des Vanités » de Tom Wolfe.

Ce bûcher des vanités tire son nom de ce qui s’est passé le jour de Mardi Gras 1497 quand le moine Savonarole fit brûler par les Florentins toutes sortes d’objets d’art, livres, tableaux et autres chefs d’oeuvre de la Renaissance, mais jugés trop splendides, athées, licencieux, obscènes, sataniques par l’intransigeant moins dominicain.

Or Mardi Gras est le jour où l’on festoie avant de se plonger dans l’abstinence du Carême.

Toute ressemblance avec le bûcher où les banquiers de Wall Street sont conviés à brûler leurs bonus pour avoir plongé le monde dans une phase longue et dure d’abstinence n’est pas fortuite.

Et il est à souhaiter qu’il n’y ait pas de moine illuminé et prophétique qui prenne le pouvoir, porté par le désespoir des gens ordinaires.

Les queues blanches

janvier 27, 2009 on 2:34 | In Coup de gueule, Economie, Europe, France, International, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermés

Rassurez vous, chère amie lectrice, cher ami lecteur, même si JusMurmurandi a récemment mis un lien vers la rubrique matinale de Laurent Gerra, il ne s’agit ni d’un titre coquin, et encore moins d’un sujet à connotation partiale qui serait en rapport avec la couleur de peau…

Mais pour se pencher sur un sujet qui nous a bien agacés.

Que diriez vous d’une entreprise qui a en portefeuille presque quatre années de commandes, autrement dit dont le chiffre d’affaires est quasiment assuré pour les quatre années à venir (au total 438 milliard de Dollars de commande enregistrées) ?

On peut penser qu’elle se porte à merveille, sans préjuger du secteur et de son niveau de concurrence.

Bref, ses produits remportent un franc succès  et on peut sans aucun doute non seulement féliciter ses équipes pour ses résultats commerciaux car elle n’est pas en position de monopole (comme par exemple Microsoft avec le système d’exploitation Windows qui occupe 90% du terrain) mais aussi se dire que par les temps qui courent voici enfin une entreprise qui n’aura pas besoin de coup de main.

Las ! Malgré ces résultats éblouissants, le gouvernement français a décidé de venir en aide à Airbus, qui affiche pourtant de si bons chiffres, en mettant à disposition une aide de financement à hauteur de 5 milliards d’Euro.

Car les ventes de ses appareils sont dépendants du système bancaire, la quasi totalité des avions étant vendus à crédit, et 40% de ces crédits venant du secteur bancaire.

Et qui dit vente à crédit, dit ralentissement lorsque le secteur bancaire est en crise. Et c’est à ce moment qu’arrivent les « queues blanches », c’est à dire les avions construits mais qui n’ont pas de clients car ces derniers n’ont pas trouvé les fonds pour financer leurs acquisitions. Les appareils sortent donc de la ligne de fabrication sans le logo de la compagnie aérienne sur l’empennage.

D’après le Directeur Commercial d’Airbus, il se peut que 30% du carnet de commandes manque à l’appel. Si l’on rapproche cela des quatre années déjà engrangées, cela laisse encore plusieurs années de répit pour que les banquiers retombent sur leur pied.

Et qui plus est, Airbus est une société multinationale, avec des intérêts majeurs en Allemagne, Espagne ou encore Angleterre, et à nouveau JusMurmurandi ne comprend pas que cette aide vienne de façon unilatérale de l’hexagone.

Bref, si le gouvernement français se met à venir en aide à toutes les entreprises dont la situation est aussi florissante que celle d’Airbus, la CGT, le PC, le PS et tous les autres peuvent mettre bas les armes pour jeudi prochain, car, c’est sûr et certain, il y aura de l’argent pour tout le monde…

Airbus en pleine ascension

Airbus en pleine ascension

Ne me quitte pas !

janvier 24, 2009 on 12:05 | In France, Insolite, International | Commentaires fermés

Chacun sait que l’un des plus grands dangers lorsque l’on arrive aux plus hautes fonctions, c’est de perdre le contact avec la réalité, avec le sens commun.

En politique, c’est de ne plus pouvoir communiquer avec ses électeurs qu’au travers des filtres de conseillers.

On se souvient par exemple du débat télévisé organisé par Claude Chirac pour son Président de la République de père avec des adolescents et étudiants pour promouvoir l’adoption de la Constitution européenne, en 2005.

Après être arrivé à court d’argument car il était sec par rapport aux aspirations de ces jeunes électeurs, la seule phrase qui lui vint à l’esprit fut  « Je ne vous comprends pas », aveu ô combien fort de son impuissance, de sa perte de contact avec l’électorat et de ses préoccupations.

De la même façon, on se rappellera combien François Mitterrand, déjà bien âgé, avait le souci d’apparaître à l’écoute des jeunes. Dans une de ses interviews, avec des questions ostensiblement convenues à l’avance, à celle où le journaliste lui demande s’il est « branché » [NDLR "à la mode"] il répond « Je suis même câblé » qui était l’ultime version du même mot pour exprimer le fait qu’il était « dans le vent ». JusMurmurandi, soucieux de ne pas polémiquer s’en tiendra pour cette fois à la forme quant à savoir si Mitterrand était un personnage à la mode….

Enfin qui a oublié les SMS présidentiels de Nicolas Sarkozy, qui sont là encore une expression d’un souci comparable de rester en contact mais aussi d’apparaître dans le coup.

Car si l’on est à l’écoute mais que cela ne se voit pas, encore une fois en particulier en politique, ce n’est que partie remise.

C’est pour cette raison que JusMurmurandi trouve symbolique que Barack Obama, fervent utilisateur du Blackberry, a obtenu le droit, la permission de continuer à s’en servir.

D’abord parce qu’il a du ruer dans les brancards et rappeler à ceux qui prétendent le protéger « pour son bien » que lui supprimer son outil de communication préféré relève de son choix personnel et pas du leur, marquant ainsi son territoire, et imprimant clairement sa volonté de changement. Mais aussi, comme expliqué plus haut, pour que l’on puisse toujours avoir accès à lui de façon directe, et non au travers du filtre, du tamis, constitué par sa horde de Secrétaires d’Etat, conseillers, et autres vizirs grands ou petits de toute nature.

Research in Motion, le fabricant, sortira t il un …..Obamaberry ???

Barack H. Obama et son Blackberry

Barack H. Obama et son Blackberry

La faute à qui?

janvier 24, 2009 on 9:16 | In Best of, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, International | Commentaires fermés

« Il est tombé par terre, c’est la faute à Voltaire; le nez dans le ruisseau, c’est la faute à Rousseau » Ces mots mis dans la bouche de Gavroche par Victor Hugo sonnent juste: notre système financier est par terre, et nous sommes le nez dans le ruisseau. La question qui émerge avec force est: c’est la faute à qui? Et derrière cette formulation se cachent en fait plusieurs questions: qui sont les gagnants, s’il y en a? Qui a fauté? Qui s’est trompé? A partie de quel moment est-on non plus simplement une victime (de la crise, d’un licenciement, de pertes immobilières ou en bourse, d’un refus de crédit), mais une Victime (de Madoff, de Lehman, d’emprunts « toxiques »)?

Alors, bien sûr, la première réponse, sur laquelle tout le monde est d’accord est de déclarer que « c’est la faute aux banquiers ». Parce que c’est là que les symptômes de la crise sont les plus visibles: pertes abyssales, effondrement du crédit interbancaire et vers les clients, besoins gigantesques d’argent public. Ce qui, couplé à des rémunérations pharaoniques, a tout pour créer un cocktail plus toxique que n’importe quel emprunt.

D’où des clameurs pour clouer au pilori les banquiers, leurs rémunérations, et le pouvoir qu’ils détenaient de « planter » ainsi le système financier mondial et de nous plonger dans une crise économique dont JusMurmurandi n’a eu de cesse d’écrire (et jusqu’ici amplement à raison, malheureusement) qu’elle serait pire que tout ce que nous avons connu au moins depuis les années 30. Plus de bonus pour les banquiers! Plus de dividendes pour leurs actionnaires! Nationalisons les! Régulons et encadrons-les! Faisons-les contrôler en permanence par leurs propres administrateurs. Renforçons les audits. Et surtout, blâmons-les pour tout!

Deuxième coupable évident: le système! Sans aller jusqu’à remettre en cause le capitalisme, faute d’avoir quoi que ce soit à proposer comme alternative, hormis, Besancenot et les ultras du genre du groupe de Julien Coupat, c’est la faute au système! Focalisation excessive sur le profit, et en particulier sur le profit à court terme, priorité aux services, et notamment aux services financiers, désintérêt envers l’industrie. A se demander comment nous avons pu exister avec un système perclus de tant de maux si graves.

Troisième catégorie de coupables indéfendables: les experts, agences de notation ou économistes de tout poil. Ils n’ont rien vu venir, rien annoncé, rien mis en place pour éviter ou amoindrir les conséquences de la crise, et ils sont muets pour nous en sortir.

Regardons cela de plus près:

D’abord, les hommes. Certains ont échoué, d’autres ont failli, d’autres encore ont fauté. Mais jeter la pierre aux hommes, c’est ignorer que, pour beaucoup, ce sont les plus brillants de leur génération. On peut être ahuri devant le désastre des constructeurs américains de voitures, aveugles au point de tout risquer sur les profits tirés des seuls gros véhicules sans voir qu’un jour un retour de balancier les précipiterait (et beaucoup d’entre nous avec) dans l’abîme. Mais combien de brillants jeunes diplômés ont choisi, ces 30 dernières années d’aller travailler chez General Motors plutôt que chez Goldman Sachs? Et si la crise actuelle est bien due à des excès financiers, la finance mondiale a créé une abondance sans précédent.

Ensuite le système. Jeter le système aux orties en raison de la crise actuelle, c’est oublier que la prospérité mondiale a cru de manière continue depuis des décennies, et ce pour le bien du plus grand nombre, y compris depuis 10 ans, de centaines de millions de Chinois et d’Indiens. Cela ressemble à condamner l’industrie pharmaceutique toute entière pour tel ou tel gaspillage, abus, échec ou scandale sans voir que l’espérance de vie de la population mondiale croît de façon régulière, et ce, avant tout, en raison de a disponibilité croissante de médicaments toujours plus efficaces.

Enfin, les experts. Les considérer comme de grands coupables serait leur faire trop d’honneur. Il suffit de voir qu’un trader de pointe gagnait en un jour ce que gagnait un « expert » universitaire en un mois ou un an pour se faire une idée de leur importance relative.

Alors, la faute à qui? Qui sont nos Voltaire, nos Rousseau? Bien sûr, on peut encore faire un dernier effort pour blâmer le désormais ex-Président Bush et ses âmes damnés (on a envie d’écrire « ses ânes damnés ») Cheney, Karl Rove et les néo-conservateurs. Ce qui conduit à accueillir Obama comme le Messie, et à en attendre qu’ils nous sauve tous. Mais comme JusMurmurandi n’a pas vu d’étoile filante ni 3 rois mages, il y a de très fortes chances que ceux qui y croient le plus soient les plus déçus.

La réalité, c’est que nous sommes tous les responsables, et que, s’il y a des coupables, c’est nous. Il est facile de dénigrer la mondialisation et la perte d’emplois qu’elle vaut à notre industrie. Mais qui se précipite pour acheter au moins cher, souvent en provenance de Chine? Si les consommateurs que nous sommes ne privilégiaient pas avant tout le prix dans notre choix, les entreprises ne pressureraient pas avant tout les coûts dans les leurs. D’autres choix sont possibles, comme le lieu de fabrication, l’éthique, le développement durable, l’innovation, la performance, la qualité. Mais non, nous, c’est le prix, donc le coût, donc la Chine.

La même chose est vraie avec le système économico-financier. Il est facile de vouer aux gémonies les fonds de pension qui exigent une rentabilité toujours plus forte, mais le feraient-ils si leurs clients, c’est-à-dire ceux qui leur confient l’argent de leurs futures retraites, ne choisissaient pas les gestionnaires sur le critère de la rentabilité, alors que les mêmes choix alternatifs sont possibles. Et ce système a créé une accumulation de richesses proprement incalculable. Car, pour perdre les sommes que l’on a vu fondre en bourse ou dans l’immobilier, il fallait d’abord qu’elles y soient arrivées.

Le plus intéressant peut-être est de constater que, quand nous sommes en période de prospérité, nous n’avons de cesse de trouver que nous n’allons pas si bien que cela, et que l’argent, somme toute ne fait pas le bonheur. Mais, que survienne une crise, et on constate bien vite à quel point la consommation nous est douce. Et que, si l’argent ne fait pas le bonheur, qu’il nous manque quand nous n’en avons plus tout à fait assez!

Le rêve de King devient, grace à Obama, réalité. Ou devient-il cauchemar?

janvier 20, 2009 on 3:45 | In France, Incongruités, International | 3 Comments

Martin Luther King avait un rêve, celui d’une Amérique réunie, apaisée, où la couleur de la peau ne serait plus que la conséquence d’une différence de pigmentation, et non la cause d’une différence de traitement.

Son investiture aujourd’hui, on a envie de dire son intronisation ou son couronnement, donne à penser à beaucoup que ce rêve est devenu réalité. JusMurmurandi espère que cela se révèle vrai.

Mais deux obstacles se dressent sur la route d’Obama, en dehors de ceux que le monde jette en travers de tous les Présidents américains, qui ont un emploi qui passe pour le plus difficile du monde.

Le premier réside dans les attentes phénoménales qui sont placées en lui, sans même qu’il y soit pour quelque chose, ni qu’il y puisse nécessairement quoi que ce soit. Plus un politicien arrive au pouvoir nimbé de la confiance de tous, plus il a des chances de réussir, tant la confiance est aujourd’hui un moteur du monde. Mais plus il doit satisfaire des attentes, et plus il a des chances de décevoir rapidement. Un parallèle s’impose avec l’Afrique du Sud. L’ANC de Nelson Mandela est arrivée au pouvoir après des décennies d’un pouvoir blanc compétent, raciste et ségrégationniste. Le bilan n’est pas uniformément rose. Notamment, pour les noirs qui attendaient de leurs frères de couleur qu’ils leur donnent accès à l’égalité économique, à l’emploi, à l’électricité, au logement, le rythme du progrès est trop lent, beaucoup trop lent. Raison pour laquelle ils ont éjecté leur propre Président en place, Thabo M’Beki, compétent et noir, mais pas suffisamment généreux à leur gré, pour le remplacer dans quelques mois par Jacob Zuma, autrement plus large en paroles et en promesses.

C’est la route qu’a suivie le Zimbabwe. Elle démontre qu’être noir après des blancs ne donne pas des droits mais des devoirs, et que le réalisme n’y a pas forcément sa place. Un sacré défi pour Obama, le temps de la lune de miel passé.

L’autre obstacle est que, jusqu’ici, les noirs ont pu faire valoir que leur absence relative de réussite était due à une forme de discrimination. La large élection d’Obama par un électorat en grande majorité blanc montre que ceux-ci ne discriminent as tant que cela, puisqu’ils ont jugé un homme à peau noire capable et digne d’assumer la charge suprême, éblouissant une fois de plus le monde par la formidable énergie démocratique de l’Amérique. Dès lors, une peau noire ne pourra plus, comme avant, servir de prétexte et d’excuse pour tous les échecs. Ainsi par exemple le footballeur vedette O. J. Simpson a-t-il réussi à se faire acquitter d’une accusation de double meurtre en expliquant à un jury largement noir qu’il était la victime d’une machination de policiers largement blancs. Maintenant, expliquer que les blancs rejettent, méprisent et/ou haïssent les noirs ne sera plus aussi simple et binaire.

D’une certaine façon, l’élection d’un noir représente la même forme de disparition d’un barrière jusque-là infranchissable que l’élection d’une femme. Ce qui eût pu arriver aux Etats-Unis, où Obama a eu beaucoup plus de mal à vaincre Hillary Clinton lors de primaires démocrates longues et indécises, que son concurrent républicain, le vieillissant John Mc Cain, ainsi qu’ en France, où Ségolène Royal a longtemps caracolé en tête des sondages devant tous les hommes, et notamment devant Nicolas Sarkozy qui l’a pourtant nettement battue en mai 2007.

D’où l’étonnement (le mot est faible) de JusMurmurandi devant la déclaration de Mme Royal, allée aux Etats-Unis pour assister à la cérémonie d’investiture du nouveau Président, qu’elle a inspiré Obama et que les équipes du gagnant américain ont copié la perdante française. Ainsi elle dit que l’équipe américaine a trouvé dans « Désirs d’avenir » la notion de « gagnant-gagnant », car elle ne sait pas qu’aux Etats-Unis le « win-win » est passé dans les moeurs depuis belle lurette.

A l’humble avis de JusMurmurandi, Ségolène Royal ne mesure pas qu’elle vient ni plus ni moins de s’attribuer la place de Martin Luther King. Il faut dire qu’après Jeanne d’Arc, pourquoi pas?

Barack Obama, Président des Etats-Unis d'Amérique

Vous avez dit…videndes??? Et pourquoi pas des bonus en plus?

janvier 19, 2009 on 10:07 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, International | 6 Comments

Des dividendes? Et puis quoi encore? JusMurmurandi hoche la tête, perdu entre ahurissement et hallucination. Après une année 2008 sans précédent, où les banques ont dû, de par le monde, être renflouées par les Etats pour éviter d’être emportées comme la maison de paille du petit cochon par le souffle du grand méchant loup et d’être dévorées toutes crues par la crise, elles veulent faire comme si tout allait bien.

Et notamment distribuer des dividendes aux actionnaires et des bonus aux dirigeants. Argent qui, nécessairement sortirait d’un bilan renfloué et garanti par l’Etat, c’est-à-dire par les impôts des contribuables.

Les bonus, ou part variable de rémunération, comment les dirigeants pourraient-ils imaginer en toucher quand la survie même de leur Établissement a été mise en péril par les conséquences de leurs actes de gestion? Ce serait comme un guide de montagne ou un marin professionnel qui demanderaient leur salaire à des touristes qu’ils auraient emmenés au bord de la mort et qui n’auraient dû leur salut qu’à l’intervention de sauveteurs.

BNP-Paribas, qui mérite bien que l’on dise qu’elle a beaucoup mieux fait (ou moins mal, comme on voudra) que l’immense majorité de ses concurrentes, et qui est restée largement bénéficiaire en 2008, eût été la seule à pouvoir prétendre verser dividendes et bonus, vu qu’il y a effectivement des bénéfices à distribuer au lieu de feuilles de licenciement par dizaines de milliers comme ses concurrentes.

C’est, comme par hasard, celle qui a annoncé que ses dirigeants, MM Pébereau et Prot renonçaient à leurs bonus.

L’argument en faveur du versement des dividendes est plus fallacieux encore. Les actionnaires ont beaucoup souffert de la chute des cours des actions des banques en 2008. Ne pas leur verser de dividendes serait, à en entendre les apologues, les pénaliser plus encore.

JusMurmurandi rappelle qu’il y a des produits financiers à revenu garanti, qui s’appellent les obligations. Si les actionnaires avaient voulu, ils n’auraient eu qu’à en acheter à la place des actions. Mais, évidemment, ils n’auraient pas eu les fortes hausses de cours des dernières années. Bref, après avoir eu le meilleur, ils veulent éviter le pire, ou plutôt le refiler à l’Etat, suivant la tradition française de la privatisation des profits et de la nationalisation des pertes.

Et si les Etats ont du intervenir, c’est parce que les actionnaires n’avaient pas souhaité renflouer des banques en lesquelles ils ne croyaient visiblement plus. Et qui avaient donc de fait fait une croix sur tout dividende possible. Cette défection des actionnaires montre bien qu’il n’est pas nécessaire de leur verser un dividende pour éviter qu’ils ne s’abstiennent dans l’avenir, vu qu’ils s’abstiennent déjà massivement. C’est pour cela que les cours des actions des banques se sont effondrés, nettement plus que la moyenne des marchés. Et ces actionnaires devraient déjà être ravis que les Etats soient venus sauver leur capital en sauvant leurs banques, tels Zorro ou le Père Noël. Et en France cela ne diluera même pas ces actionnaires, contrairement aux Etats-Unis ou à la Grande-Bretagne.

Ces mêmes banques, pour certaines d’entre elles, ont conseillé à leurs clients des investissements qui se sont retrouvé dans le gigantesque trou noir creusé par Madoff. Et après avoir vanté la qualité de leur gestion, leur prudence, leur réputation, leur diligence à vérifier les fonds qu’elles recommandaient, la sécurité de actifs sous-jacents dans des prospectus où le nom de Madoff ne figurait pas même en petits caractères, mais leur leur en gros, elles voudraient se laver les mains des conséquences de leur inconséquence. Et ne pas indemniser les victimes.

Il faut dire que, si elles indemnisaient les clients qu’elles ont induit à cet investissement catastrophique, il resterait moins d’argent pour les dividendes et les bonus.

Vous me direz que je fais un raccourci abusif, que ce n’est pas le même argent, et pas toutes les banques, et vous aurez raison.

Mais c’est la même attitude d’irresponsabilité.

Le Japon a une tradition de « seppuku », plus connu pour sa phase finale, le « hara-kiri », ou suicide rituel de celui qui s’est déshonoré.

Pour les uns, c’est manifestement impossible, vu qu’ils n’ont jamais eu d’honneur

Pour les autres, JusMurmurandi tient des sabres à votre disposition. Enfin, disons qu’une démission sans prévis ni indemnités suffira.

Seppuku

Les oiseaux

janvier 18, 2009 on 7:40 | In Best of, Insolite, International | Commentaires fermés

Le grand Alfred Hitchcock fit de ces animaux les héros d’un film magnifique, effrayant avec comme actrice vedette Tippi Hedren, également connue parce qu’elle est la mère de Mélanie Griffith.

Eh bien ces oiseaux sont les héros d’un évènement récent qui a connu une fin heureuse, lorsqu’un avion ayant décollé de l’aéroport de la Guardia à New York fut confronté, sous réserve de confirmation, à un vol d’oies sauvages.

Heureusement, malgré l’absence de puissance moteur, le pilote (et son copilote) réussirent à faire amerrir leur Airbus sur la rivière et l’équipage commercial gardant son sang froid put évacuer l’ensemble des passagers sans qu’une seule victime ne soit à déplorer (une jambe cassée, d’après nos dernières informations).

Bref, une bonne nouvelle.

Au delà de l’évènement, qui a retenu l’attention de tous les média, JusMurmurandi voudrait tirer quelques conclusions.

Tout d’abord, en dépit de ce que prédit la presse, il est aussi possible de parler de bonnes nouvelles, en particulier en cette période morose, où chaque organe y met du sien pour noircir le tableau.

Deuxièmement, lorsque vous avez un accident en avion, il en possible d’en réchapper vivant, même si l’on parle toujours plus des accidents mortels que de ceux où des passagers sortent à 37,2° en marchant. En particulier, les amerrissages, lorsqu’ils sont réussis et avec des avions qui ont les ailes en dessous de la cabine pour servir de flotteurs, les cas sont assez nombreux pour être significatifs.

Troisièmement, il est important de faire mentir les statistiques de temps en temps. La probabilité que les deux moteurs s’éteignent en même temps juste après le décollage est en effet tellement rare qu’elle ne figure dans aucun travail en simulateur pour les pilotes en fonction ou en formation.

Quatrièmement, il faut toujours garder les yeux ouverts avant de faire de grandes déclarations. JusMurmurandi était en effet mort de rire, après avoir appris que l’on cherchait désespérément les moteurs pour confirmer la thèse des oiseaux comme origine de l’accident, en entendant que l’un des deux était toujours….accroché sous l’aile droite de l’avion. Mais où les « experts » avaient ils la tête???

Entre temps, on a retrouvé le second à l’aide de cette invention anglaise datant de la deuxième guerre mondiale, le sonar (le mot, JusMurmurandi le rappelle est un acronyme pour sound navigation and ranging).

Enfin, il vaut toujours mieux être le premier, car personne ne se souvient du second; en l’occurrence, qui connait le nom du copilote, qui a certainement aussi « mouillé sa chemise » vendredi après midi ??

Et coup de pied de l’âne, ou dernier coup de bec de l’Histoire, c’est selon, tandis que tout le monde retenait son souffle autour de cet évènement hors du commun, personne, ou presque, n’écouta le discours d’adieu de George W. Bush qui décidément sort de la Maison Blanche par la petite porte….

Get well soon, Steve Jobs !

janvier 15, 2009 on 2:19 | In Economie, Insolite, International | Commentaires fermés

Il y a des entreprises où les patrons occupent une place exceptionnelle.

Certains les ont dirigées (comme Alfred Sloan chez General Motors pendant une bonne partie du 20ème siècle, ou Jack Welch chez General Electric); d’autres les ont même crées, comme Steve Jobs chez Apple.

L’entreprise est célèbre pour avoir débuté au cours des années 70 dans un garage et introduit l’ordinateur dit personnel sur le marché.

Ce fut le commencement avec l’Apple II, qui permit aux foyers d’avoir une puissance de calcul, des jeux jusqu’alors inconnus.

Apple II

Apple II

Au début des années 80, ce fut une nouvelle révolution; la collaboration avec les techniciens de Rank Xerox et le célèbre PARC (Palo Alto Research center) donne naissance au Macintosh, et sa fameuse souris dont on vient de fêter le quarantième anniversaire.

Apple Macintosh

Apple Macintosh

Même si l’architecture était dite « fermée », tant du point de vue matériel que logiciel, ce fut une vraie révolution.

Convivial, facile à utiliser, beaucoup plus que son concurrent de chez IBM, le PC, il marqua son temps de manière très significative.

Les Macbook qui sont vendus aujourd’hui sont toujours les descendants, bien améliorés de cette technologie.

Enfin dans les années 2000, c’est l’arrivée de la musique « portable » sans support matériel.

Après les Walkman et Discman de Sony qui marchent avec cassette ou CD, Apple lance un troisième pavé dans la mare avec l’ Ipod. On peut désormais emporter sa musique sur soi, facilement.

Apple Ipod

Apple Ipod

Dernière étape en date, l’iPhone lancé en 2007 qui réunit, entre autres, un téléphone GSM, un Ipod et la possibilité de sufer sur internet avec quelques grammes dans la poche.

Apple Iphone

Apple Iphone

Alors à l’heure où le génie et père de cette fantastique aventure se retire pour raison de santé au moins jusqu’au mois de juin, il nous est apparu tout naturel de lui souhaiter tous nos voeux de prompt rétablissement.

Get well soon, Steve Jobs !

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