France-qui? France-quoi?

décembre 15, 2011 on 9:13 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Poil à gratter | 1 Comment

Qui se souvient du nom, autrefois légendaire, de Pierre Lazareff? Qui se souvient d’un quotidien qui vendait, et c’était le seul, un million d’exemplaires par jour?
Et qui peut imaginer qu’une telle source « d’information » puisse disparaître alors que la consommation « d’informations » n’a cessé de croître depuis lors?

Et pourtant c’est un fait, il n’y a plus, et il n’y aura plus de « France-Soir » dans les kiosques à journaux. L’édition papier a vécu 67 ans, et est morte avant hier dans le tohu-bohu d’une descente de la CGT qui empêché la parution d’un numéro d’adieu. Un site Internet et quelques dizaines de journalistes vont continuer l’aventure en forme purement électronique.

JusMurmurandi s’interroge aussi sur les causes d’une telle disparition, qui n’est qu’une parmi beaucoup dans le monde des journaux quotidiens généralistes. Qui se souvient de « Combat »? Du « Matin de Paris »? De « L’Aurore »? Qui ne craint pour la survie de « L’Humanité » ou du quotidien financier « La Tribune »??

Peut-être les journalistes qui se lamentent aujourd’hui devraient-ils faire leur examen de conscience, et se demander, si, par exemple, leurs ruineuses indemnités de départ pour cause de licenciement ou de rachat de l’entreprise n’ont pas joué un rôle funeste dans ce déclin?

Et le monopole de la CGT et des NMPP dans l’imprimerie et la distribution, avec des grèves interminables et fréquentes, et des avantages sociaux exorbitants?

Et, bien sûr, un actionnariat et un management qui méritent leur part de critiques, car d’autres groupes résistent au déclin et à l’appauvrissement.

Car, s’il est légitime pour tous de toujours vouloir une plus grosse part du gâteau, à force de trop traire la vache à lait, elle meurt. C’est ce qui se passe avec la presse quotidienne, dans l’indifférence générale. Alors que son rôle pour informer sans (trop) déformer est plus que jamais nécessaire au milieu du déferlement incontrôlé de n’importe quoi sur Internet. Alors que de très grandes signatures écrivaient autrement mieux que la langue quasi-SMS-ienne qui nous est aujourd’hui servie pour aller plus vite.

R.I.P. France-Soir. JusMurmurandi tient à saluer un géant qui repose maintenant dans le grand cimetière sous la lune.

Donner des leçons?

décembre 14, 2011 on 12:32 | In Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

S’il y a un pays qui n’a pas de leçons à donner aux autres en matière d’équité du commerce international, c’est bien la Chine.

Une monnaie sous-évalue d’une trentaine de pourcent favorise les exportations et ralentit les importations. Des entreprises étrangères qui y réussissent trop bien sont harcelées, comme Carrefour, au point que certaines ferment purement et simplement des usines malgré la forte croissance du marché, telles Nestlé ou Danone. Les tribunaux et les réglementations sont trop souvent au service exclusif des intérêts chinois, comme dans l’affaire Danone contre Wahaha. La propriété industrielle n’est qu’une simple formule, et le pillage y est généralisé.

C’est pourquoi il est piquant de voir la Chine aujourd’hui imposer des droits de douane punitifs aux importations de grosses cylindrées américaines de marques GM et Chrysler, ainsi qu’à certaines marques européennes comme BMW et Mercedes.

S’il est évident que les États-Unis ont aidé ces deux marques, notamment en nationalisant GM, la Chine ne trouverait sans doute pas à son goût de voir toutes ses industries aidées se faire surtaxer, tant elles sont nombreuses. Ainsi, la Chine veut-elle se doter d’une industrie aéronautique qui lui permette d’échapper au duopole Airbus-Boeing, et le projet d’avion commercial C 919 est tout sauf respectueux des règles de la libre concurrence.

Il semble donc tentant de se dire que les États-Unis n’ont qu’à répliquer à une manœuvre d’aussi mauvaise foi. Mais cela soulève trois problèmes.

Le premier, que le marché chinois est en train de devenir le plus grand au monde, et est clairement la seule locomotive de la croissance planétaire. Il l’est déjà, par exemple, pour les automobiles, et se le fermer par des mesures punitives et vexatoires n’est pas une bonne idée.

Le deuxième, que les États-Unis ont un déficit et une dette publics vertigineux, et que, sans l’achat par la Chine de ses montagnes de dollars, son économie s’effondrerait quasi-instantanément. Levier dont la Chine joue assurément, pour ne pas dire effrontément.

Enfin le passé a montré que le libre-échange est générateur d’infiniment plus de richesses que le protectionnisme, et qu’une guerre tarifaire est une situation dont tous sortiraient perdants.

Cela suffira-t-il à rendre raisonnables tous les acteurs de cette pantalonnade? Vu les hommes politiques et les systèmes en présence, JusMurmurandi en doute.

Comme n’est pas très raisonnable le véhément plaidoyer télévisuel de François Bayrou pour que nous achetions d’avantage de produits fabriqués en France tout en se déplaçant, en ce qui le concerne, en voiture allemande…

L’homme qui n’était pas au courant

décembre 12, 2011 on 10:23 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

François Hollande n’a pas de chance. Alors que « l’histoire » entre Tristane Banon et DSK dormait depuis des années, elle resurgit inopportunément, et il est obligé de dire que, quoique Premier Secrétaire du PS, il n’était pas au courant de cette accusation de viol par une fille d’élue du partie contre une de ses figures majeures. Puis il indique que, de toute façon, ce n’était pas de son ressort.

Ensuite, Martine Aubry, son successeur à la tête du parti, négocie sans lui un accord avec les Verts qui concède d’importantes circonscriptions, c’est-à-dire des postes très probables de député, ce qui provoque la fureur de certains élus sortants de ses amis. De même, son ex, Ségolène Royal est parachutée à La Rochelle où elle sera en sécurité; François Hollande se tient soigneusement à l’écart de ces bisbilles meurtriers entre amis.

Maintenant, un rapport de la Cour des Comptes, présidée par un autre socialiste, Didier Migaud, par la grâce de l’ouverture sarkozyenne, accable un député socialiste du Nord-Pas de Calais, Jean-Pierre Kucheida, prévu pour être reconduit. Arnaud Montebourg, comme il l’avait fait à Marseille, publie un brûlot contre de telles pratiques, qui combinent, si l’on ose dire, et si l’on en croit les accusations, abus de biens sociaux, favoritisme et corruption. Et, pour faire bonne mesure, il met Jack Lang sur la liste des accusés. Lequel se rebiffe et indique qu’il va porter plainte. En toute amitié socialiste, bien sûr.

Que dit François Hollande? Qu’il n’était au courant de rien, que ça fait trois ans et demie qu’il n’est plus à la tête du PS, que ce n’est pas le rôle du candidat de se mêler de ces affaires… en toute amitié pour Jean-Pierre Kucheida, bien, sûr, qui l’a soutenu pour les primaires. Comme sa très puissante fédération a soutenu Martine Aubry contre Ségolène Royal dans sa conquête si contestée de la tête du parti….

Et, plus que jamais désireux de ne pas se laisser entraîner dans les affaires internes du PS, François Hollande change de sujet au plus vite, et déclare que, s’il est élu, il renégociera le traité sur l’euro mis sur pied à Bruxelles le week-end dernier. Pour renégocier seul face aux 25 autres, il va falloir qu’il s’implique autrement plus qu’il ne l’a fait jusqu’ici.

Parce que la renégociation d’un traité, cela suppose que les autres soient d’accord, ce qui, aujourd’hui, est exactement l’inverse de la situation.

Mais peut-être François Hollande, là encore, n’est-il pas au courant?

François Hollande

Mort et renaissance d’une dictature, printemps arabe et hiver russe

décembre 12, 2011 on 9:42 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

Le monde entier a regardé ébahi la mort de dictatures arabes qu’on croyait autrement solides. Ben Ali, Moubarak, Kadhafi ont disparu, Saleh est en train de partir, et Assad vacille. D’autres ont consenti des concessions pour éviter le pire. D’autres encore ont peur de subir le même sort.

Mais la semaine dernière, une démocratie, ou ce qui en restait, est morte, et une dictature est née. Et pas dans un pays insignifiant, mais dans le plus grand, et probablement le plus dangereux d’entre eux, la Russie.

Car, qu’est-ce qui est déterminant dans le fait qu’un pays soit une démocratie ou une dictature? L’existence et le résultat d’élections.

Il est maintenant couramment admis en Occident que le parti de Vladimir Poutine aura volé sa majorité. Il a déclaré avoir reçu 49% des suffrages, et les observateurs pensent que ce chiffre est surévalué d’une vingtaine de pour-cent. Ce qui fait que la majorité que son parti, Russie Unie, aura à la Douma, l’Assemblée Nationale russe, ne sera due qu’à ces votes apparus par autre chose que la volonté des électeurs. Le résultat aura donc été dû avant tout à la fraude.

Les à-côtés de cette manœuvre sont habituels: interdiction des observateurs « objectifs », contrôle des média, limitation des réseaux sociaux, arrestations avant et pendant les élections, menaces, etc…

Vous me direz que la démocratie précédente n’était pas, loin s’en faut, parfaite, avec des média largement contrôlés par le Kremlin, et des opposants emprisonnés, des réunions d’opposants interdites « pour des raisons de sécurité », mais enfin, même si Poutine trichait de cette façon, la réalité de sa popularité n’était pas contestable, et le résultat des élections n’était pas faussé.

Un coup d’œil aux nouvelles d’hier soir sur Canal 1, la grande chaîne russe, était révélateur. Certes, on parlait de la manifestation de Moscou, mais pas des autres villes russes. Les chiffres cités (10.000 manifestants dans les titres, 25.000 au cours du reportage) étaient très inférieurs aux estimations occidentales (de 60.000 à 80.000 pour la seule capitale). Les images ne montraient pas non plus le gros du rassemblement, pas de marée humaine, pas d’images de trouble, tout était calme, limite ennuyeux. Et immédiatement après, des images de répression violente de manifestations à Paris et à New-York. Ce qui, évidemment, montrait que Moscou était plus calme et civilisée que ces grandes villes de démocraties qui critiquent le régime russe. S’ensuivit un long reportage sur la crise de l’euro montrant une Europe en grande difficulté à cause des Américains diaboliques. Édifiant!

Alors, allons-nous faire quelque chose contre ce pays maintenant grevé d’un régime dictatorial et d’un pouvoir illégitime? Non, bien sûr. La Russie n’est la la Libye. Il ne faut pas oublier son arsenal nucléaire énorme, hérité de l’Union Soviétique, ni son rang de premier producteur de gaz naturel, sans lequel notre hiver sera un cauchemar glacé.

Et puis, après tout, ce ne sera pas pire que la Chine, où règne le parti unique, et qu’il est de bon ton de prendre pour exemple en tout.

Comme quoi la maxime de La Fontaine a gardé toute son actualité: selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir…

Contrastes et contretemps

décembre 7, 2011 on 6:31 | In C'est ça, Paris?, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Insolite, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

En ce moment à lieu le sommet sur le climat et le réchauffement climatique à Durban.Il fait suite aux sommets de Rio et de Copenhague.

D’une part, il est bon de rappeler que l’Union Européenne à rempli son engagement de 2000, à savoir de réduire ses rejets de CO2 de 10% d’ici 2012 puisque ce résultat est déjà atteint.

D’autre part, que l’une des premières causes de rejet sont les centrales à charbon, en substitution…au nucléaire. Et qui vient de passer un engagement de fermeture de 24 centrales d’ici à 2025, si ce n’est le champion du contretemps ?
Deuxième information qui a interpellé JusMurmurandi c’est le changement du point d’équilibre entre l’Assemblée nationale et le Sénat.

La première est celle où ont traditionnellement lieu les débats houleux, les invectives, les propositions de loi échevelées, tout aussi traditionnellement adoucies par le Sénat.

Avec le changement de majorité au sein de ce dernier, c’est l’inverse qui se produit, l’assemblée devant calmer les ardeurs sénatoriales…un comble.

De là à rappeler que JusMurmurandi est plus convaincu que jamais de l’inutilité du Sénat….
Lundi, autre moment croustillant.Bertrand Delanoë maire socialiste, grand pourfendeur de la voiture à Paris…inaugure avec un capitaliste de premier choix un service de location de voitures.

Pendant ce temps, Nicolas Sarkozy, président des riches d’après Delanoë, inaugure la première rame à deux étages du RER A, transport en commun par excellence, amelioration qu’il a obtenue en se battant bec et ongles depuis 2008.

Vous avez dit contraste???

Mais le plus délicieux reste toutefois ce rendez vous entre Me. Merkel et Nicolas Sarkozy lundi afin de parler cette règle d’or dont les socialistes français ne veulent pas entendre parler, et encore moins voter.

JusMurmurandi en a déjà parlé à de nombreuses reprises.

Passons sur les insultes proférées par quelques excités faisant des allusions nauséabondes sur Hitler et Munich ou encore le comte Bismarck. Cela faciliterait sans nul doute les relations franco allemandes si un élu socialiste arrivait à l’Elysée…  Soit.

Quoi qu’il en soit, voir François Hollande se rendre à Berlin pour rencontrer l’opposition allemande le même lundi et l’entendre pourfendre la politique du président de la République est un délice de connaisseur.

Car qui d’autre que ces mêmes socialistes allemands ont voté cette règle d’or pour l’Allemagne???
Enfin aujourd’hui Moshe Katsav, ancien président de la République israélienne, commence à purger sa peine de sept ans pour viol.
Contraste, vous avez dit contraste ?

Astérix l’Enchanteur?

décembre 5, 2011 on 12:58 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

François Hollande avait promis de « réenchanter le rêve français ». Mais la réalité de la crise est dure à réenchanter, c’est le moins qu’on puisse dire. Que propose celui qui se veut notre prochain Président? D’abord de dénoncer tout ce que fait Sarkozy. Et notamment ses négociations difficiles avec Angela Merkel, qui sont autant de « capitulations », de « Munich ». Comment il négocierait avec un Chancelière que ses lieutenants viennent, pour prix de cette attaque, de traiter d’Hitler, serait intéressant.

D’autant que la suite est du même tonneau. François Hollande est contre tout nouveau traité européen, mais pour des eurobonds, ou euro-obligations. Contre tout nouveau traité veut dire qu’il faut permettre aux Grecs de continuer à dépenser beaucoup plus qu’ils ne gagnent, et aux frais des autres Européens. Et ceci en contournant l’aversion des marchés au risque que cette folie financière représente en émettant des euro-obligations, qui gagent les folies grecques par des vertus allemandes.

C’est oublier que Mme Merkel veut exactement l’inverse. Alors que faire? La violer -politiquement s’entend, bien sûr- ? Si Hollande a une potion magique pour lui faire accepter ce qu’elle refuse absolument, qu’il le dise et partage avec les Français cette bonne nouvelle, à savoir qu’Astérix est de retour. Ce qui permettra à la France, tel le village gaulois qui résiste aux Romains, de ne pas succomber à la vague de désendettement par la rigueur qui frappe tous ses voisins.

Le problème, c’est que n’est pas Astérix qui veut, et que le vrai César était autrement redoutable que la caricature géniale de Goscinny et Uderzo. JusMurmurandi doute que Mme Merkel goûterait la comparaison entre elle et ce tyran de pacotille de BD que lui assènerait un Hollande se prenant pour le petit guerrier.

A moins que, en femme politique rigoureuse, elle ne lise les aventures gauloises, pour savoir au moins de quoi parle son interlocuteur. Et qu’elle lui fasse remarquer qu’à défaut d’être Astérix, elle le verrait bien en Assurancetourix. Vous savez, celui qui veut chanter sauf que personne ne veut l’entendre…..

François Hollande

Complot contre DSK et autres conspirations…

décembre 3, 2011 on 10:34 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Poil à gratter | 2 Comments

La thèse du complot resurgit dans ce qui se serait passé à New-York entre DSK et Nafissatou Diallo. Et, avec elle, mille accusations contre les « sinistres » UMP et Sarkozy. Ce qui est amusant, c’est de voir à quel point cette thèse heurte la logique la plus primaire, mais à quel point cela ne pose aucun problème à ses partisans…

Ainsi: si c’est un « complot » qui a téléguidé Diallo dans la chambre de DSK, pourquoi choisir une femme dénuée d’attraits physiques, et, de surcroit, totalement peu fiable vu la quantité de mensonges qu’elle a proférés jusqu’ici? Une Mata Hari, belle, professionnelle et fiable aurait eu infiniment plus de chances de « réussir »… Et qu’attend Diallo pour dénoncer maintenant le complot et la « main » qui l’a téléguidée, et empocher un pactole des média?

Si c’est un « complot », c’est Diallo qui « tombant » sur DSK « par hasard » -et comment savait-elle qu’il serait là cette heure inhabituelle, et nu, et « disponible » en plus- lui fait des « ouvertures », lire se jette sur sa braguette. Comment DSK n’a-t-il pas senti que cette femme de ménage qui se sent le désir spontané et irrésistible de lui faire une gâterie n’était pas si « innocente » que cela? Ou alors, c’est DSK qui a fait la première ouverture, et alors la thèse du complot requiert la participation active de la victime, ce qui complique les choses…

Si c’est un complot préarrangé, pourquoi avoir « presque » laissé filer DSK à Paris? S’il n’avait pas lui-même téléphoné à l’hôtel, jamais la police ne l’aurait eu à temps, et toute la prétendue machination s’effondrait. Alors que si tout avait été pensé à l’avance, il suffisait de le faire coffrer beaucoup plus rapidement, et, surtout, plus certainement.

Si c’est un complot, pourquoi Diallo a-t-elle agi de manière erratique après la « rencontre », puis tant varié dans ses déclarations, au point de se discréditer? Elle n’aurait eu qu’à réciter la leçon apprise à l’avance…

Mais, de façon autrement plus grave, la thèse du complot soulève un problème majeur. Celui du mobile. A qui profite le crime?

Au moment où éclate le scandale, le « bénéficiaire » évident est l’UMP, qui voit le principal rival de Sarkozy pour la Présidentielle de 2012 abattu. D’où la logique d’en faire un commanditaire possible. Mais tout a changé avec les révélations sur l’affaire du Carlton. Car les services de police disposaient déjà à ce moment là d’écoutes téléphoniques qui impliquaient DSK.

Et, là, JusMurmurandi n’imagine pas une seconde la police lilloise disposer d’informations aussi explosives et ne pas informer sa hiérarchie à Paris. Il est évident que cela est remonté jusqu’au ministre, Claude Guéant, et au Président. Donc, dès avant l’affaire de New-York, DSK était menacé par un scandale éliminatoire. La seule question qui se posait était de savoir quand il allait éclater.

Donc, alors que, sur le moment, l’affaire Diallo paraît une « bonne affaire » pour le Président, en fait ce n’est pas le cas. Si rien ne s’était passé à New-York, DSK rentrait à Paris, annonçait sa candidature, triomphait aux primaires, et c’est là, maintenant, que l’affaire du Carlton éclatait, avec Banon à sa suite. Les dégâts sur la candidature PS étaient beaucoup plus graves encore, certainement rédhibitoires. Le PS déshonoré par et avec son candidat n’aurait pas même nécessairement atteint le second tour.

Et ça, la majorité, au moins à son sommet, le savait. Donc ils n’avaient aucun intérêt à l’affaire de New York, au contraire.

Alors qui? D’un simple point de vue logique, deux personnes en ont tiré avantage. François Hollande, qui voit son rival beaucoup mieux placé que lui dans les sondages éliminé, et Martine Aubry, à qui le forfait de DSK (forfait comme en sport, pas comme forfaiture -encore que..:-) ouvre la voie à une candidature aux primaires.
En outre, JusMurmurandi ne peut que remarquer que Martine Aubry, maire de Lille, pouvait parfaitement avoir été avisée par la police de sa ville de ce qui se passait au Carlton.

Et là, la logique veut que Aubry, au courant, manipule Hollande pour qu’il envoie le missile téléguidé Diallo faire exploser DSK en vol, en urgence, juste avant son retour à Paris, l’annonce de sa candidature, et la fin de son inconduite sexuelle. Ce qui permet aux deux de s’affronter aux primaires. Qu’elle perd, à sa grande -et mauvaise- surprise. Sauf qu’elle a encore un atout dans sa manche: révéler que c’est Hollande qui a « planté » DSK. Ce qui lui permet d’être -enfin- la candidate PS qui va affronter Sarkozy, et, elle l’espère, devenir Présidente.

Mais supposer que l’un des « camarades » du PS ait pu faire plonger DSK serait faire preuve de la même conspirationnite et d’absence de simple logique que celles que dénonce ici JusMurmurandi…:-)

Primaires, vous avez dit primaires?

novembre 24, 2011 on 11:57 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

A l’issue du processus PS de primaires, toute personne qui s’est aventurée à dire que ce n’était pas un système démocratique, moderne, participatif, bref, admirable, s’est trouvée renvoyée à son archaïsme par le microcosme journalistico-parisen.

Pourtant des primaires, il y en a eu ailleurs qu’au PS, et le résultat n’est pas Joly-Joly. Et ce n’est pas la première fois. On se souvient de Ségolène, qui a survolé les primaires de 2006/2007 avant de s’aliéner une bonne partie du PS lui-même, avec les résultats que l’on sait. On se souvient aussi de primaires d’une autre sorte à droite en 1988 entre Chirac et Barre au premier tour de la Présidentielle, quand le mieux placé pour battre Mitterrand au second tour a perdu au premier. Ou en 1995 quand Balladur a perdu contre toute attente face à Chirac.

Aux États-Unis aussi, pays dont vient cette pratique, les primaires sont loin de toujours donner comme candidat le mieux placé pour gagner. En ce moment même, 6 candidats républicains s’affrontent en attendant le début des votes, et, sur les 6, 5 sont des « ultras » et un seul au centre, car les « ultras » de tous partis sont les plus motivés pour voter dans un processus non obligatoire, et ils y sont donc surreprésentés.

C’est exactement ce qui s’est passé avec Eva Joly contre Nicolas Hulot. Une ultra, tirant à boulets rouges sur son concurrent et jetant l’anathème comme d’autres font l’aumône. Cela séduit le cœur militant du parti, et, aujourd’hui, l’erreur de casting est flagrante. C’est Hulot qui doit bien rigoler dans son coin. Et à juste titre. Les Verts l’ont voulue, ils l’ont.

L’autre problème, c’est la dualité que cela installe entre le chef du parti et le candidat. Avec comme résultat que Duflot flingue la candidature de Joly par un accord dont celle-ci ne voulait pas. Et que Aubry met Hollande dans la même position, avec en plus des concessions sur les circonscriptions « données » aux Verts qui se trouvent être non chez des aubrystes, mais chez des soutiens de François Hollande. Évidemment, Duflot a du trouver à cet accord des avantages que Joly ne voit pas, comme Aubry et Hollande. Duflot sera députée de Paris en remplacement d’un hollandiste, et en mesure de disputer la Mairie à un ou une autre hollandiste. Ambiance….

Alors, les primaires, c’est si moderne, participatif, démocratique qu’il faut que tout le monde s’y mette?

Cécile Duflot

La Bourse pour les pas nuls

novembre 23, 2011 on 10:30 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

JusMurmurandi a marre de cette mode du « tout pour les nuls » qui consiste à donner ce nom à toute publication destinée à expliciter un problème quelconque pour un public non spécialisé. En plus, nous avons la fatuité de croire que nous écrivons pour des lecteurs pas nuls du tout. Sinon, nous n’emploierions pas des mots comme « fatuité »…:-)

Mais bon, il n’est pas toujours simple de comprendre ce qui agite nos marchés financiers ces jours-ci, alors voici une tentative de clarification.

Faut-il prendre la Bourse comme un bon précurseur ou révélateur de la situation économique et/ou financière?

Pas du tout!

La Bourse essaie avant tout d’être un bon précurseur d’elle-même. C’est-à-dire qu’on achète ce dont on pense que cela va monter, et on vend ce dont on pense que cela va baisser; Et pas dans 6 mois, ou même 6 jours, puisque l’essentiel du mouvement d’une grande bourse aujourd’hui est due au flash trading, à savoir des mouvements destinées à durer très peu de temps, même pas une journée.

Et si assez d’intervenants font la même opération dans le même sens au même moment, leur attente va se vérifier à tous les coups. Si assez de gens pensent que les Bons du Trésor français vont être mis sous pression (les taux d’intérêts à la hausse, les cours à la baisse), ils vendent ces Bons, qu’ils les aient ou pas, ou achètent des options sur ces bons, ou des CDS sur ces bons, et le marché reflète cette grande quantité de vendeurs en faisant baisser les cours, ce qui accomplit la prédiction. Sauf exception, on ne peut pas perdre à ce jeu. Heureusement, il y a assez de circonstances exceptionnelles qui font que ces jeux peuvent aussi virer au cauchemar pour limiter un peu ces pratiques.

Faut-il brûler sur le bûcher tout ce qui est de la « spéculation »?

Pas du tout?

Sans « spéculation », il ne pourrait pas y avoir de couvertures de change, et le monde serait exposé aux fluctuations brutales des devises. Airbus ne pourrait pas vendre un avion destiné à être livré dans 5 ans, parce qu’on ne saurait pas combien il coûterait. Il n’y aurait aucun contrat contrat à terme, faute de couverture. Il n’y aurait pas non plus d’emprunts à taux fixe, qui sont en fait des emprunts à taux variable plus des couvertures de taux. Et l’on sait combien les taux variables se sont révélés ruineux dans la crise de 2008/2009.
Il n’y aurait pas non plus de circulation des capitaux au-delà des zones « connues », puisque seule l’existence de CDS permet de se garantir contre un risque de défaut (et encore, en théorie, puisque la renonciation « volontaire » des banques à 50% de leurs créances sur la Grèce n’a pas déclenché le paiement des CDS, puisque justement, c’était « volontaire »).

Faut-il brûler les agences de notation?

Tranquillement. Vous avez besoin de conseils? De carburant? Non, plus sérieusement, les agences portent une part de responsabilité très importante dans la crise de 2008/2009. Sans leur notation AAA donnée à des paquets de subprimes réassurés par des assureurs « monoline » aujourd’hui faillis, beaucoup moins de ces prêts sans espoir auraient été consentis, puis perdus. Et l’idée qu’elles se sont « trompées » est quand même quelque peu discréditée quand on songe que c’étaient des erreurs très rentables pour elles, puisqu’elles étaient payées pour chaque notation décernée, et que, si ces notations n’avaient pas été bonnes, toute cette industrie, si rentable pour elles, n’eût pas existé…

Faut-il brûler les banques et les banquiers?

Le problème, c’est que le monde a besoin des banques. L’argent des épargnants qu’elle redistribuent aux emprunteurs est l’oxygène de l’économie. Réduire le crédit dans une économie de marché, c’est réduire l’activité économique. Donc on ne peut ni se passer des banques, ni « trop » cantonner leur activité, sauf à plonger l’économie en récession, comme le président américain Hoover l’a si bien fait dans ce qui s’appelle la Grande Dépression des années 30.
Faut-il pour autant accepter tous les dérapages des banquiers, que ce soit sur le plan de rémunérations obscènes, ou de prise de risques catastrophiques, sachant que les bonus leur restent acquis, mais que les pertes sont pour le contribuable? C’est évidemment incroyablement frustrant. Une solution simple en théorie: que les dirigeants d’entreprise soient responsables de leurs actes y compris sur leur rémunération antérieure, ou sur une perspective pluriennale. Les actionnaires le sont, alors pourquoi pas les dirigeants, quand leur rémunération a beaucoup plus à voir avec de l’actionnariat qu’avec du salariat, ce qui est le cas, avec des rémunérations disons au de-là de 2 millions d’euros annuels…
C’est une des idées que tente de pousser Nicolas Sarkozy, mais il bute sur des pays anglo-saxons où le lobby bancaire est clairement au pouvoir. Il n’y a qu’à voir la distribution de bonus à Londres et à New-York en 2010, une année où les banques des deux pays étaient sous perfusion d’argent public, pour se convaincre que la crise, là-bas, c’est pour les pauvres. Et si Obama n’est pas réélu, ce sera largement pour cela. On ne peut pas en même temps échouer à imposer les riches un peu plus, échouer à contrôler les bonus bancaires, échouer à fermer Guantanamo, échouer à faire passer la protection médicale pour tous, et être élu à gauche.

Qu’en est-il de la « dictature des marchés »?

Les marchés, c’est vous et moi. Ce sont des gestionnaires qui gèrent vos plans d’épargne logement et d’assurance-vie qui décident s’ils ont confiance ou non dans une entreprise ou un État. Il n’y a pas plus de dictature là-dedans que dans la bande dessinée Bambi. Et les premiers qui hurleraient contre les banques qui auraient perdu tout ou partie de l’épargne qui leur a été confiée dans un naufrage la Grèce ou de l’Italie, c’est vous… oui, c’est vous les dictateurs quand vous réclamez que votre épargne rapporte…

Alors, dans tout cela, l’euro va-t-il exploser?

Je ne le crois pas. Si l’euro explosait, l’Allemagne, qui, aujourd’hui, refuse de laisser la BCE et les États qui inspirent confiance s’engager trop loin pour aider ceux qui en ont besoin, serait une grande perdante. Le deutschmark, revenu d’usage, serait très fortement réévalué, ce qui ferait des ravages dans l’économie d’exportation allemande. Donc je pense que la chancelière de fer finira pas s’assouplir assez pour permettre, contre conditions, biens sûr, à la zone euro de poursuivre sa route cahotante, mais pas si mal finalement…

Ceci suppose, bien entendu que la France ne fasse pas en mai 2012 ce qui est la cause de ses soucis d’aujourd’hui. A savoir vivre au dessus de ses moyens en pensant que les cigales françaises valent bien les fourmis allemandes…

La dernière « vraie socialiste »

novembre 22, 2011 on 4:37 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2007, Elections présidentielles 2012, France, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Danielle Mitterrand, veuve de François Mitterrand, deux fois président de la République, s’est éteinte.
Personnalité à part, elle est tout d’abord résistante pendant la guerre après laquelle elle rencontre François.
Il ne s’agit pas ici pour JusMurmurandi ni de faire l’éloge de la femme de…et encore moins de réciter les pages Wikipédia comme le font nombre de média.

Nous souhaitons plutôt citer ses prises de position « hautes en couleur » qui font d’elle une femme d’exception.

Comme son amitié avec Régis Debray, conseiller spécial de l’Elysée et ancien agent de liaison entre Che Guevara et Fidel Castro.

C’est ce dernier qu’elle embrassera sur le perron de l’Elysée en le qualifiant de « dernier vrai socialiste ».

Lorsque l’on sait combien de sang a coulé autour de la révolution castriste et des années de régime totalitaire qui suivirent, on frémit à l’idée de la conception qu’elle pouvait avoir du « vrai socialisme ».

Mais on peut aussi imaginer que c’est avec soulagement qu’elle ne s’est pas réveillée de son coma dans lequel elle était depuis quelques jours.

Qu’est devenu le socialisme français depuis que son cher François est parti il y a 16 ans?

Un parti incapable de reconquérir la présidence de la République.

Un parti qui y a présenté, et y présente, des candidats de deuxième niveau.

Même Mitterrand n’a pas battu Giscard d’Estaing comme Sarkozy a battu Ségolène Royal en 2007.

Aujourd’hui, on assiste à des tractations de bas étages pour « acheter les voix » des Verts, en bradant l’industrie nucléaire française avec un accord caviardé, les lignes les plus gênantes disparaissant de l’accord comme les voix en faveur de Ségolène Royal contre Martine Aubry pour prendre la tête du parti.

Cette même industrie nucléaire que François Mitterrand avait soutenue. Anne Lauvergeon, présidente d’Areva jusqu’en 2011, n’était elle pas sherpa de Tonton pendant son passage à l’Elysée??

Sans parler des souillures à répétition d’un grand bourgeois passé dans le camp adverse au travers de frasques sexuelles planétaires, bref sur une toute autre échelle que François avec Anne Pingeot .

Bref, à 87 ans, ayant eté obligée de vendre les chaussons et autres effets vestimentaires de son mari pour venir en aide à l’un de ses fils en bisbille avec la justice, JusMurmurandi se dit que d’accord ou non avec ses opinions, elle avait au moins une vraie épine dorsale, avec sa conception très personnelle du « vrai socialisme ».

Précisément ce qui manque au parti et à son candidat présidentiel.

Un accord à déchets radioatifs

novembre 20, 2011 on 8:50 | In Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

Voilà, c’est fait, les Verts ont validé l’accord avec le PS,y compris l’incroyable volet portant sur la réduction du nombre de centrales nucléaires.

C’est un accord invraisemblable, dont les répercussions vont se révéler coûteuses pour François Hollande. Celui-ci l’a si bien compris qu’il s’est immédiatement propulsé sur le plateau de TF1 pour clamer haut et fort qu’il n’avait rien eu à voir dans sa négociation.

Car enfin, c’est simple. Soit l’ensemble Verts-PS croit le nucléaire dangereux, et/ou trop polluant, et/ou trop coûteux (on entend les trois arguments), et il faut en sortir. Soit c’est un bon choix, et il faut y rester. Mais le compromis trouvé ne sort pas la France du nucléaire. Donc le danger, si danger il y a, reste, et les populations concernées devraient trouver le cynisme du compromis honteux et intolérable.

Et si l’ensemble PS-Verts croit qu’on peut garder 25 centrales en activité et poursuivre la construction de l’EPR de Flamanville, c’est que le nucléaire est acceptable. Alors pourquoi dépenser des centaines de milliards que nous n’avons désespérément pas pour démanteler des centrales en ordre de marche, et les remplacer par des centrales au pétrole, au gaz et au charbon, producteurs massifs de CO²?

C’est pourquoi on lit aujourd’hui partout qu’Eva Joly n’a même pas participé au Conseil des Verts qui a ratifié cet accord. Elle avait clamé très fort que, sans accord sur une sortie du nucléaire, et sur un passage du mode de scrutin législatif à la proportionnelle, il n’y aurait pas d’accord. De sortie du nucléaire, on sait ce qu’il en est. De proportionnelle, on n’a même pas entendu parler.

On comprend dès lors qu’elle s’interroge sur le sens de sa candidature. Car qu’ont les Verts à offrir aux électeurs désormais, puisqu’ils sont intégrés dans le système PS? Puisque l’accord sur les circonscriptions qui leur sont concédées est déjà bouclé, des votes en plus pour les Verts, ou en moins, ne changeront rien.

Ne rien changer, n’est-ce pas un comble, pour un parti qui veut justement un changement fondamental? Pour les Verts, qui veulent une vie « autrement », la leçon est dure, qui leur apprend que « autrement », quand on se veut le minoritaire d’une coalition, c’est repasser de la Ve République à la IVe.

Eva Joly

Aimer l’Etat?

novembre 18, 2011 on 10:29 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Il est clair que, quelque soit le Président élu en 2012, les Français n’échapperont pas à une hausse d’impôts comme ils n’en ont pas connu depuis longtemps. La seule question qui se pose est de savoir si elle sera accompagnée d’une réduction des dépenses de l’État, avec Sarkozy, ou d’une augmentation avec Hollande, ce qui la rendra encore plus importante. A moins qu’elle n’ait pas lieu, parce que les Français auraient choisi la voie « à la Grecque ».

Mais voilà, payer ses impôts laisserait un sentiment moins frustrant, moins amer, s’il était possible de croire son argent bien employé et utile.

Mais il suffit de regarder ce que dit la Cour des Comptes, présidée par le socialiste Didier Migaud, du chantier de désamiantage de la faculté de Jussieu pour désespérer de cet État-là.

Un chantier commencé en 1996 pour durer 3 ans, et qui en durera au moins 19. Pour un coût estimé à 183 millions d’euros, et qui en aura coûté au moins dix fois plus, la bagatelle d’un milliard huit cent millions d’euros.

Le rapport liste les dysfonctionnements qui ont conduit à cet état de chose. Peu importe! Quand on atteint des dérives aussi invraisemblables, il faut plus qu’un seul responsable de…l’irresponsabilité!

De plus, personne n’a été sanctionné malgré deux rapports précédents de la Cour des Comptes, en 1999 et 2003.

Est-ce faire preuve d’ultra-libéralisme que de dire que de cet État-là, JusMurmurandi n’en veut pas, ou alors le moins possible, comme un mal nécessaire?

Est-ce faire preuve de démagogie que de demander à ceux qui préconisent la lutte contre les fraudes (la droite) et à ceux qui préconisent la lutte contre les dérives du capitalisme (la gauche) d’équilibrer ces efforts, tous deux louables, avec la même détermination à lutter contre des tels gâchis d’argent des impôts des Français?

Car il est clair que, depuis 1996, les partis et le politiques au pouvoir ont changé, mais la gaspillage est resté intact tel qu’en lui-même!

Pour ceux qui n’auraient pas fait le lien avec l’actualité la plus brûlante, il n’est peut-être pas saugrenu de faire un rapprochement entre désamianter un bâtiment et démanteler une centrale nucléaire, ce à quoi François Hollande vient de condamner 25 centrales françaises en bon état.

Et qu penser de sa promesse de « reconvertir » les effectifs impliqués dans la production et le retraitement de combustible radioactif en « centres d’excellence du traitement des déchets et du démantèlement » à effectifs constants? Ces trois derniers mots sont les seuls qui comptent.

La Cour des Comptes écrit que le désamiantage de Jussieu a été commencé « en négligeant les phases de préparation, les études, et les diagnostics préalables », et « en n’étudiant pas les alternatives ». C’est très précisément ce que vient de faire François Hollande avec son plan pour l’industrie et l’énergie nucléaires.

Quelqu’un ne pourrait-il lui arranger un rendez-vous avec son camarade de parti Didier Migaud pour apprendre ce qu’il ne faut plus jamais faire?

Deux poids, deux mesures….

novembre 16, 2011 on 10:53 | In Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

Aujourd’hui, toutes les procédures policières et judiciaires « importantes » aboutissent en un temps record. Non, désolé, en croyez pas que les moyens de ces deux importantes administrations aient été augmentés, ou leur organisation améliorée, elles ne débouchent pas plus vite. Mais elle aboutissent instantanément dans la presse, avec tous les détails de chaque audition, de chaque pièce à conviction. Le secret de l’instruction n’est plus qu’un lointain souvenir. A se demander d’ailleurs comment toute cette information fuite, et quel intérêt policiers et magistrats, qui en sont les seuls détenteurs, trouvent à la faire fuiter. Car on n’imagine DSK repasser ces propres (ou sales, comme on voudra) texto grivois à la presse, donc la source est autre….

Ce qui fait sourire avec tristesse JusMurmurandi dans cette affaire, c’est que ce déballage au mépris de la loi dont le seul but est de faire vendre par une presse qui ne recule devant aucun mauvais goût suscite chez les socialistes une volée de critiques contre ce dévoiement du système. Les mêmes, il n’y a guère, n’avaient pas de mots assez élogieux pour qualifier le fait de trouver dans la même presse tous les détails glauques de l’affaire Wörth-Bettencourt. Une avancée de la démocratie, une liberté fondamentale dans un cas, et une campagne trash dans l’autre? JusMurmurandi se marre.

Ces socialistes ont fait voter au Sénat, qu’ils contrôlent désormais, un texte permettant de destituer le Président « en cas de manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat ». Comment être plus clair: c’est bel et bien un texte taillé sur mesure pour faire face à une situation de type DSK, que ces mêmes socialistes s’apprêtaient à introniser triomphalement comme leur candidat pour présider notre pays. JusMurmurandi se marre.

Enfin, comment ne pas se marrer plus encore quand Mélanchon, qui a quand même ciré les mêmes bancs du PS que Hollande pendant des décennies, le traite de « capitaine de pédalo », et Cohn-Bendit, son allié jamais avare d’une saillie, dit qu’il « se ségolènise »? Quand la droite le traite de « Babar », qui est un animal doux et gentil, elle est ignoble. Mais quand les nécessaires alliés l’invectivent, tout va bien….

François Hollande

Fluctuat…et mergitur ?

novembre 7, 2011 on 1:22 | In C'est ça, Paris?, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections municipales 2014, Elections présidentielles 2012, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | 1 Comment

C’est avec effarement que JusMurmurandi observe l’augmentation de la dette.

Elle a quasiment doublé depuis 2008.

Ceci malgré le fait que les contribuables ont subi des augmentations massives de leur impôt.
9% en 2009 et 8% en 2010.

Cette maudite dette représentera 45% des frais de fonctionnement et 50% en 2014.

Cela s’explique en fait assez facilement.

Les dépenses ont galopé de 6,7% entre 2007 et 2009 tandis que les recettes n’évoluaient que de 2,6%, malgré la hausse d’impôts citée plus haut.

On comprend pourquoi la Cour des Comptes est toute émue devant ce parcours qui devrait en inquiéter plus d’un.

Surtout lorsque l’on sait que les grands travaux vont continuer bon train.

Réalité, fiction?

Les Parisiens et Latinistes distingués qui connaissent la devise de Paris (« Fluctuat nec mergitur ») auront vite compris qu’il s’agit des comptes de la ville de Paris; par conséquent la ville risque bientôt voir sa note dégradée par les agences de notation et le coût de ses emprunts augmenter.

Cela étant, quelle que soit la situation financière qu’il laisse, Delanoë s’en fiche.

Si Hollande est élu, il espère bien un strapontin voire un siège ministériel, sinon, il a déjà annoncé qu’il ne se représenterait pas aux municipales de 2014.

En attendant, pour les observateurs que nous sommes, nous avons (encore) un exemple de gestion socialiste réussie.

Gestion de la communication s’entend.

Les finances de la capitale coulent et presque pas une goutte d’encre de journaliste ne suit le même tracé pour en parler.

En ce qui concerne la gestion financière, c’est un autre problème.

Pour ceux qui en veulent plus, JusMurmurandi recommande la lecture de « Contes et Légendes de Paris », juste publié, et rédigé par un journaliste qui se revendique socialiste  en prologue (!)…

Après moi, le déluge

Notre faute, notre très grande faute…

novembre 3, 2011 on 2:22 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | 1 Comment

Quand « les choses » ne vont pas, chez nous, ce n’est jamais de notre faute. C’est l’euro, c’est Bruxelles, c’est la mondialisation, c’est la Chine.
Blâmer « l’autre » n’est pas nouveau, puisque, déjà, dans Les Misérables, Gavroche chantait: c’est la faute à Voltaire, c’est la faute à Rousseau.

Sauf que cela ne trompe que ceux qui veulent être trompés. Cela ne fournit des coupables que pour ceux qui jugent et condamnent sans regarder les faits.

Car, à la connaissance de JusMurmurandi, l’Allemagne fait partie de l’UE et doit donc « se taper Bruxelles » tout autant que Paris. Idem pour l’euro, la mondialisation, la Chine et tous les autres boucs émissaires du mal-être français.

Et pendant que la France se morfond, l’Allemagne progresse. Ses finances sont saines, son économie croit, son chômage régresse. Quand notre commerce exterieur atteint un record de deficit, le leur vole d’excedent record en excedent record.

Ce qui montre clairement que produire en Allemagne est possible, et rentable. Tandis que les entreprises françaises font des prouesses d’investissements… à l’étranger.

Il est temps que la France se regarde sans complaisance pour trouver les causes de ce mal tragique. Voici quelques pistes:

L’Etat français dépense 170 milliards d’euros de plus que notre voisin, alors que nous sommes 20 millions de moins….
Le code du travail francais est le plus long, le plus complexe, le plus pénalement risqué pour les chefs d’entreprises. Au monde!
Le système de santé français coûte 2,5 points de p.i.b. de plus sans avantage médical mesurable.
La France compte autant de communes (lire: sources de coût) que tout le reste de l’Europe réunie.
Les administrations territoriales (villes, départements, regions) créent autant de postes de fonctionnaires que l’Etat en supprime, et votent des budgets comme si la crise ne les concernait pas.
La France est le seul pays au monde qui prétende travailler 35 heures par semaine.
La France est le dernier pays à avoir encore un impôt sur la fortune, qui coûte environ huit fois plus qu’il ne rapporte compte tenu des centaines de Français riches qu’il a fait partir à l’étranger.
Il n’y a ni consensus social, ni politique sur quoi que ce soit, contrairement à notre voisin, où la crise trouve des solutions communes à tous.

Il faut que j’arrête, sinon je vais parler de nos syndicats d’autant plus toxiques qu’ils sont moins représentatifs, de nos services publics aux effectifs pléthoriques, qui sont avant tout au service de leurs propres avantages catégoriels. Ainsi un taux d’absence pour congés maladie quadruple de celui du privé.

Et le résultat d’une prise de position si politiquement incorrecte, si dangereuse puisqu’elle critique tant de lobbies et met en cause tant d’avantages acquis pourrait se terminer pour JusMurmurandi comme pour Charlie Hebdo.

Parce que là où le periodique satirique voit en l’Islam extrémiste une fraction religieuse dangereuse, nous voyons nous que la religion majoritaire en France, c’est le culte de l’avantage catégoriel, la liturgie de la subvention, la communion de la niche fiscale, le paradis pour demain, et, bien sûr, l’absolution pour tous!

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