La société de l’apparence

janvier 26, 2010 on 8:31 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

« Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir » écrivait La Fontaine dans sa fable « les animaux malades de la peste ». Aujourd’hui, il faudrait écrire: « Selon que vous apparaîtrez blanc ou noir, les jugements de cour vous rendront puissant ou misérable ».

Car le jugement de l’opinion publique est comme cela, blanc ou noir, et fondé sur l’apparence. Plusieurs exemples, tous paradoxaux:

- Henri Proglio, ex PDG de Veolia et nouvellement nommé à EDF a du mal à se séparer de son ancienne entreprise, et veut continuer à la présider même sans être rémunéré. Mais la vox populi exige sa démission. Quand un ouvrier ou un employé manifeste son attachement à son entreprise, c’est blanc. Quand c’est un PDG, c’est noir, et Proglio est misérable.

- 123 kurdes ont débarqué en France tous ensemble, en ayant pris soin de se débarrasser de tous leurs papiers, téléphones portables et autres moyens de les reconnaître. Parfaitement au courant de la législation française, ils déposent tous des demandes d’asile politique. Difficile d’imaginer que ce sont tous des réfugiés menacés quand chacun d’eux a pu réunir 4000 euros, une somme considérable pour leur pays d’origine, et venir tous ensemble de façon si organisée et professionnelle. Autant les Français ne veulent pas davantage d’immigrés en situation irrégulière, ce qui fait d’eux des noirs, autant ils veulent encore moins des expulsions à la mode autoritaire, ce qui les blanchit instantanément. Comme viennent de le faire les tribunaux pour sanctionner une procédure policière bâclée.

Hervé Falciani est un voleur, puisqu’il s’est approprié des listes de noms de gens qui avaient en Suisse des comptes à la banque HSBC, son employeur. Après avoir tenté de les monnayer au Liban, il les a fournies à l’administration fiscale française, qui dit les employer pour faire rentrer des centaines de millions d’euros d’impôts. Parce que la fraude fiscale est une des actions gouvernementales que les Français approuvent, pouf!, Falciani le voleur devient Falciani ce citoyen modèle d’éthique et de civisme.

JusMurmurandi pourrait sans se fatiguer multiplier les exemples: le voleur présumé du fourgon blindé, Tony Musulin, ou les cafetiers restaurateurs avec leur hold-up légal à la T.V.A., sont populaires contre toute logique.

Et hier, des membres de l’association « Ni putes ni soumises », censées, d’après le nom qu’elles ce sont donné, milité pour la liberté de la femme, ont manifesté en….burqa???

Mais le plus bel exemple de la victoire de l’apparence nous vient aujourd’hui: la consommation française a cru de 2,1% en décembre, et de 1% sur l’année 2009. Comme elle avait baissé de 0,6% en 2008, cela veut dire que les Français ont traversé la pire crise depuis 1929 avec une consommation en légère hausse (pour mémoire, elle avait baissé de 30% pendant les années 30…). Comme dans le même temps les Français, par prudence, ont relevé leur niveau d’épargne à plus de 17% de leur revenu, on se dit que nous sommes avec le record d’Europe de l’épargne et une consommation en hausse, parmi les mieux lotis.

Eh bien, nous détenons aussi le record d’Europe du moral en berne, de la morosité et du pessimisme….

La bulle du Grenelle

janvier 17, 2010 on 8:07 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Il faut être vert, il faut sauver la planète, il faut se préoccuper des générations futures….

Tout ceci est vrai, bien sûr. Mais cela n’autorise pas pour autant à faire n’importe quoi. Voici un bel exemple de n’importe quoi.

L »électricité « verte » a deux avantages: elle est « zéro émission » côté carbone, et elle est renouvelable. Elle peut être d’origine hydraulique, éolienne, solaire, géothermique, etc… Et une convention force EDF à racheter cette électricité à un tarif qui soit rentable pour le producteur, de façon à en stimuler la production.

Comme il n’est pas simple d’avoir chez soi une rivière avec un barrage, une gigantesque éolienne ou une source de chaleur sous-terraine, la grande majorité des systèmes que des particuliers mettent en place pour produire de l’électricité verte sont des panneaux solaires. Ils sont vendus par des entreprises qui se chargent de tout, y compris la constitution du gros dossier requis pour le rachat du courant par EDF.

Comme le décret fixant les conditions de ce rachat allait être modifié, des petits malins ont déposé en vitesse d’innombrables dossiers pour tenter d’avoir leur accord avant l’entrée en vigueur de ce nouveau décret. Alors que le rythme habituel de dépôt de nouveaux dossiers était de 5.000 par an, on est passé subitement en fin d’année à 3.000 par jour!

La raison de cette explosion est simple à comprendre. Si EDF avait dû agréer tous ces dossiers et que tous aient été mis en œuvre, cela seul aurait fait augmenter le cout de l’électricité en France de près de 11%.

L’arithmétique est impressionnante: le kw/h produit par EDF coûte de 6 à 8 centimes, et le décret force l’opérateur à racheter le kw/h vert de 30 à 60 centimes suivant les cas. D’où un malus compensé pour EDF par le contribuable qui eût augmenté de 2,6 milliards d’euros annuels. Une paille! Un demi Kerviel par an, ou une affaire Crédit Lyonnais, ou 100.000 emplois à 26.000 euros par an…

Il y a dans ce mécanisme tous les maux habituels du mélange typiquement français public-privé. A savoir, bien sûr, tous les avantages pour le privé et toutes les charges pour le public, avec, en bout d’arbre, cet éternel dindon, le contribuable.

Par exemple: le tarif français de rachat est le plus élevé au monde. Donc, bien sûr, le plus coûteux pour la puissance publique et le plus rentable pour les petits malins. Et ce alors que l’électricité française, massivement nucléaire, est déjà l’une des plus vertes, et des moins chères au monde!

Autre exemple: le coût de la filière photovoltaïque (panneaux solaires) ne cesse de baisser, notamment grâce au progrès technologique, et aux économies d’échelle générées par la croissance explosive du volume de production. Rien qu’en 2009, les coûts ont baissé de 30% à 50% d’après la Commission de régulation de l’énergie. Forte baisse des coûts sans baisse des prix, on voit tout de suite pourquoi il y a eu formation d’une bulle spéculative.

Parce que, et c’est là sans doute le plus choquant, les dossiers de fin 2009 sont vraiment l’inventaire d’un grand n’importe quoi à la sauce du père Ubu. La seule contrainte règlementaire étant, sous l’ancien décret, que les panneaux soient situés sur un bâtiment clos et couvert, on a fait vraiment n’importe où. En profitant notamment allègrement du droit de construire sans permis en zone agricole. Des « granges » construites tout exprès, sans autre vocation que de traire la vache qu’est le contribuable en produisant de l’électricité au milieu de nulle part, donc avec le minimum d’intérêt pour EDF, un coût de raccordement maximum, sans limite de volume…

Qu’on se rassure, le nouveau décret n’est pas trop féroce avec une profession qui, évidemment, pousse des cris de cochons qu’on égorge. Les prix ne baisseront que progressivement, et les conditions d’éligibilité, si elles ne sont plus inexistantes, restent très libérales. Ceci sous la menace de la profession, de dizaines de milliers de suppressions d’emplois. Éternel chantage qui fait bouillir JusMurmurandi de rage, se souvenant de l’escroquerie menée à bien (!) par les cafetiers et restaurateurs sur la baisse de T.V.A. pour leur profession, qui, par coïncidence, fait presque le même montant, un peu moins de trois milliards annuels.

Le cœur de Philippe Séguin a lâché, privant la Cour des Comptes, censeur du gâchis des deniers publics, de son Président. Faute de quoi, il aurait risqué, sur cette affaire, parmi tant d’autres, de mourir de chagrin…

Bon pied, bon oeil !

janvier 15, 2010 on 4:35 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

On les a à l’œil

JusMurmurandi ne va pas vous parler des promotions et autres soldes, mais de quelques sujets qui a retenu notre attention et…valent le coup d’œil.

Mais que se passe t il chez Air France ???

Après avoir connu un accident grave en juin dernier sur le parcours Rio Paris, le même vol a connu des turbulences telles le 29 novembre dernier que le pilote, n’obtenant pas de réponse de la tour de contrôle a pris l’initiative de changer d’altitude.

Les passagers n’en ont pas moins été terriblement secoués et l’appareil a du subir un nettoyage approfondi. On vous épargne les détails.

Dans ce cas, la compagnie aérienne est en principe tenue de confier les enregistreurs de vol à la DGA et/ou au BEA pour étude. Pour ce vol en particulier, cela aurait éventuellement permis de plus de faire avancer l’enquête sur le vol de juin.

JusMurmurandi utilise le conditionnel à dessein, car Air France n’a rien fait, l’avion est reparti aussitôt sur Bombay et les enregistreurs de vol ont tout aussitôt écrasé les données du vol Rio Paris.

On attend toujours les conséquences voire les sanctions…

Sur un vol Tokyo Paris, ce sont les passagers de la classe affaires qui ont été détroussés en pleine nuit. Même si le larcin a été découvert avant l’arrivée, Air France s’est déclarée incompétente, et a laissé repartir les passagers volés sans compensation, et le voleur enrichi. Bref, où est on encore en sécurité avec Air France ? Dans les bus qui nous conduisent des aérogares aux avions ????

Enfin Air France/KLM, au nombre de passagers transportés est en train de se faire dépasser par Ryanair.

Il serait temps que les dirigeants de la compagnie ouvrent les yeux, et, au lieu de pleurer sur ses taux de remplissage qui baissent, mettent en place des mesures qui corrigent une indifférence totale quant au traitement clients.

Car ces derniers ne manquent pas d’ouvrir les yeux et vont voir ailleurs, là où c’est plus sûr, là où c’est moins cher.

Mais qu’est ce qui a pris Vincent Peillon ?

JusMurmurandi n’en croyait pas ses yeux en lisant la nouvelle. Invité par France Télévision à participer hier soir à un débat sur l’identité nationale, il s’est tout bonnement dégonflé à la dernière minute.

Et non seulement il s’est déballonné, mais en plus il n’a même pas eu le courage de l’annoncer directement à la chaîne préférant aller baver son absence à l’AFP.

Gageons que les électeurs y verront clair, car s’il refuse le débat démocratique, Peillon se met le doigt dans l’œil !

Alzheimer, droit dans les yeux !

Des recherches récentes tendraient à démontrer que l’on peut détecter la maladie en faisant des test oculaires réguliers.

Lorsque l’on connait les effets dévastateurs de cette affliction, le fait de pouvoir la repérer plus tôt, si les conclusions étaient confirmées, serait un avantage décisif.

Bref, cela nous permettrait de rester bon pied bon œil plus longtemps, tout ce que l’on se souhaite en ce début d’année !

Un bonus pour deux?

janvier 11, 2010 on 9:40 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Poil à gratter | 2 Comments

Qui se souvient du film « un fauteuil pour deux », réunissant Eddie Murphy et Dan Ackroyd? Le second est un banquier à qui tout réussit, amour, argent, carrière, rang social. Le premier est un arnaqueur même pas minable. Deux vieux qui s’ennuient, pour s’amuser, organisent la substitution de l’un par l’autre, et constatent que l’arnaqueur de rue a tout autant sa place que le Golden Boy…

C’est deux fois et pas une que JusMurmurandi a été amené à se rappeler ce film. La première, quand les grandes écoles ont manifesté une « réticence », et le mot est faible, à toute idée de réserve un quota de places à des jeunes issues de segments défavorisés de la société. Bien sûr, il est possible de réussir sans ce « coup de pouce », et il y a des exemples plus remarquables les uns que les autres, et dignes d’estime. Mais ne pas reconnaître qu’il est infiniment plus difficile d’y arriver quand on a un ou deux parents illettrés, un nom à consonance maghrébine et une adresse dans le 9-3 que quand on est fils de polytechnicien est le comble de l’hypocrisie de classe détestablement conservatrice.

La seconde quand sont apparus les chiffres de bonus que les banques de New-York et de Londres s’apprêtent à verser à leurs Golden Boys. Les estimations vont de 90 milliards de dollars à New-York à 45 milliards de livres à Londres. Des chiffres déjà provocants quand l’année a été formidable pour toute l’économie, et au-delà de toute obscénité au titre de 2009.

Quel rapport entre ces éléments? C’est que ces rémunérations représentent aujourd’hui de loin le plus gros élément de coût des banques d’affaires, aux alentours de 50% de leur chiffre d’affaires. Et que, donc, toute économie substantielle dans ce domaine, comme de payer moins ces si chers traders et autres génies de la finance, améliorerait de façon significative l’exploitation des banques. Qui pourraient par exemple mettre ce bonus de bénéfice pour diminuer le coût du crédit, ou renforcer leurs fonds propres dévastés par la crise. Deux résultats on ne peut plus utiles pour tous.

Et que, pour payer moins les golden boys, il suffit d’appliquer les lois du marché, c’est-à-dire de créer de la concurrence. Et qui aura plus faim, à votre avis, pour mettre cette concurrence renforcée en œuvre, et « se contenter » de rémunérations simplement énormes et non plus pornographiques, des candidats issus de la très bonne société, à qui tout a toujours été donné, ou d’autres qui ont dû tout arracher à la force du poignet?

C’est bien de l’histoire du film qu’il s’agit. Si on donne leur chance à des candidats qui savent la valeur de l’argent par ce qu’il sont dû tout obtenir « à la dure », on a des chances d’obtenir tout à la fois de redoutables compétiteurs, des gens heureux de leur réussite et qui amorceront le cercle vertueux de l’ascenseur social, et une plus grande homogénéité de la France autour de ses élites.

JusMurmurandi comprend bien qu’il y en ait que cette perspective dérange….

L’évolution de l’ordinateur

janvier 10, 2010 on 5:15 | In Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermés

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L’otage, homme de l’année 2009!

janvier 2, 2010 on 7:22 | In Ca m'énerve, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

Que reste-t-il de 2009 aux premiers jours du Nouvel An? Ce qui frappe JusMurmurandi, c’est la dimension planétaire qu’a prise la prise d’otages, qui semble devoir être le signe distinctif maudit de l’année qui s’est achevée.

Oh, bien sûr, ce n’est pas nouveau. Il y a des années que le soldat franco-israélien Shalit est prisonnier dans la bande de Gaza, et qu’il attend que le Hamas obtienne d’Israël la libération d’un millier de prisonniers palestiniens en échange de la sienne. Il y a des années que les employés d’entreprises, d’établissements et d’administrations indispensables se mettent en grève au moment précis où celle-ci indispose au maximum, pour faire plier un employeur qui n’a pas le choix de ne pas céder.

Non, rien de ceci n’est nouveau.

Mais voir des pirates prendre d’assaut en haute mer des pétroliers et autres bateaux de grand large et en demander rançons (et les obtenir), ça c’est nouveau. Aujourd’hui tout passage maritime au marge de la Corne de l’Afrique est devenu une gageure à cause des pirates somaliens.

Il est nouveau aussi, de voir la Russie et l’Ukraine se disputer pour le transfert du gaz russe par le territoire ukrainien pour irriguer l’Europe, en sachant que les Européens finiront de toute façon par payer. C’est bel et bien une prise d’otages.

Plus nouveau encore, voir les différents États contraints de renflouer leurs banques de plusieurs milliers de milliards de dollars, d’euros ou de livres pour combler les pertes causées par les folies de ces établissements financiers, et voir ensuite ces entreprises verser des bonus colossaux au titre de l’année où leur performance économique méritait la sanction de la faillite. Cela montre à quel point la communauté économique mondiale est l’otage de ses établissements financiers.

Mais le sommet à été atteint, si l’on peut dire, à Copenhague, quand les ONG, à commencer par la plus grande d’entre elles, l’ONU, ont tenté de prendre le contrôle de 100 milliards d’euros par an, au titre d’une aide des pays riches aux pays pauvres pour les aider à combattre le changement climatique. 100 milliards par an, pour une cause décidée par des « experts » (on se souvient avec émotion des « experts » en finances), seuls juges de ce qu’il faut faire, de combien cela coûte, avec en ligne de mire, la survie de la planète, ce qui nous force à obéir et à payer sans discuter. Comme prise d’otages, on n’a jamais fait mieux!

L’avaler ou l’avoir dans le cul?

décembre 29, 2009 on 10:34 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Depuis le 11 septembre, aucun avion n’a été, et c’est heureux, détruit en vol par un attentat islamiste. Pourtant, 2 terroristes ont essayé et sont passé tout près, Richard Reid, à partir de Paris, et Umar Farouk Abdulmutallab à partir de Lagos via Amsterdam. Seuls des problèmes techniques de mise à feu de leurs explosifs et l’intervention de passagers ont évité deux explosions en vol, avec des conséquences potentiellement catastrophiques.

Ceci pose un certain nombre de questions.

Il y a des années qu’on sait qu’un scanner corporel permet de « voir » le type de dispositifs embarqués par les deux terroristes. Ceux-ci ne sont pas mis en œuvre parce que (1) ils coûtent très cher, un million de dollars chacun, et (2) ils dévoilent toute l’anatomie du passager, y compris son intimité. Il semble à JusMurmurandi que ceci serait un bon exemple de non-application du Principe de Précaution inscrit dans la Constitution à l’initiative de l’ancien Président Chirac, et dont JusMurmurandi n’a de cesse de dénoncer la stupidité contreproductive. Il est évident que la Précaution maximum doit conduire à l’achat et à la mise en œuvre de ces scanners, sinon l’État et ADP seraient, en cas, d’attentat réussi (!) fautifs…

Les chiffres sortis sur le coût de la sécurité en France, et il n’y a pas de raison de penser qu’ils soient différents aux États-unis, toutes proportions gardées, sont de 550 millions d’euros annuels pour le contrôle, contre « seulement » 50 millions pour l’information. Et encore, en matière de contrôle, un article du Figaro nous apprend-il ce matin que les pilotes d’Air France lui trouvent un désagréable côté passoire. Ainsi, en janvier 2006, la police de l’air et de frontières a-t-elle tenté de faire passer 8 dagues longues comme deux fois la main, beaucoup plus grosses et dangereuses que toutes les armes ayant servi au 11 septembre, par les portiques de Roissy. Bilan: 2 dagues interceptées, 6 dagues passées tranquillement… Donc, avec un si faible budget pour l’information, comment s’étonner que des renseignements ne soient ni recoupés ni exploités? Faut-il penser que la priorité au contrôle reflète le fait que celui-ci est visible par les passagers et contribuables, alors que la collecte d’information est, par nature, invisible?

En attendant, force est de constater que les terroristes gardent un coup d’avance sur des forces de l’ordre qui s’efforcent d’empêcher la répétition de ce qui vient d’arriver.

La prochaine étape, on la connaît. Si les pouvoirs publics continuent de privilégier avant tout le contrôle, ils vont installer des scanners corporels. Comme il y a 2200 points de contrôle aux USA, soit un coût total de 2,2 milliards de dollars, ce qui est peu face aux 40 milliards déjà dépensés depuis 2001 pour la sécurité aérienne américaine.

Mais il existe un moyen de passer au travers, c’est que les explosifs soient introduits dans le corps du terroriste. Il y avait 80 grammes de penthrite dans le slip de celui qui a essayé de faire tomber le vol Northwest 253. C’est une quantité compatible avec les cavités internes.

A ce moment là, faute de progrès en matière de prévention, un terroriste va avaler sa penthrite, la faire exploser, et ce seront les passagers qui l’auront dans le cul!

La France n’a que ce qu’elle mérite…

décembre 28, 2009 on 8:08 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Si on fait une liste des des domaine d’excellence de produits industriels français, il est plus que probable que figureront vers le sommet de la liste:

- les centrales nucléaires (Areva)
- le train à grande vitesse (Alstom)
- les avions de transport de passagers (Airbus)

Sauf que, en quelques jours

- le consortium français mené par Areva a perdu un contrat de quelques 20 milliards de dollars à Abu Dhabi pour la construction de 4 centrales nucléaires en faveur d’un consortium coréano-japonais.
- le record du monde de vitesse pour un train commercial n’est plus français, mais chinois. Et même le futur AGV, successeur du TGV, est enfoncé
- l’Airbus le plus vendu, l’A320 va avoir un nouveau concurrent, lui aussi chinois,le C919. Lequel aura pour avantage un nouveau moteur GE-SNECMA, le Leap X, nettement plus économe que le CFM56 qui équipe l’A320

Il serait facile de voir dans ces 3 défaites en quelques jours une simple coïncidence, et c’est possible. Elles pourraient aussi être expliquées par la migration graduelle de toute l’industrie mondiale vers l’Orient, et ce n’est pas faux.

Mais il est frappant de constater que les deux chantiers de la nouvelle centrale nucléaire EPR d’Areva connaissent une accumulation de retards, de problèmes techniques et de surcoûts qui n’inspirent pas confiance. Que les 2 derniers avions Airbus lancés (A380 et A400M) l’ont été avec une accumulation de retards, de problèmes techniques et de surcoûts qui n’inspirent pas confiance. Que le nouvel AGV n’a pas encore été commandé par la SNCF, ce qui, là non plus, n’inspire pas confiance.

Nicolas Sarkozy multiplie les déclarations affirmant sa volonté de ne pas laisser mourir l’industrie française. Mais, quand on compare le nombre d’ingénieurs qui sortent des universités et grandes écoles françaises et chinoises, le compte est vite fait. Surtout quand on se contente de regarder la rémunération d’un ingénieur passé dans la finance par rapport à un camarade de promotion qui dessine des trains destinés à la SNCF….

Voilà bien un sujet qui contribue à l’identité française de demain, et auxquels aurait du s’intéresser tant la réforme de l’Éducation Nationale que le Grand Emprunt.

Mais, pour cela, encore eût-il fallu que les Français aiment leurs entreprises. Ce n’est pas le cas. Quand on lit à quel point ils reprochent au Gouvernement d’avoir assisté Renault et Peugeot pour les empêcher de sombrer au plus fort de la crise, ou à quel point toute forme de rémunération élevée leur est détestable, JusMurmurandi se dit qu’il faudrait inventer une forme de canonisation laïque pour les chefs d’entreprise qui continuent à exercer ce métier si indispensable, si risqué, et si décrié.

Tant d’attentats…

décembre 27, 2009 on 4:49 | In Coup de gueule, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Tout ça pour ça?

Après le 11 septembre 2001, les États-Unis, rejoints par l’essentiel du monde, partent en guerre contre le régime Taliban en Afghanistan qui a servi de rampe de lancement aux kamikaze mis sur orbite par Oussama Bin Laden et Khalid Sheikh Mohammed. Pour faire bonne mesure, au nom de liens supposés entre Al Qaeda et le régime de Saddam Hussein, le régime de celui-ci aussi est renversé, et l’Irak envahi, puis occupé. Ceci pour un coût qui atteint les 2000 milliards de dollars, et des milliers de morts américains.

Sur le front intérieur, l’administration Bush procède à des changements sans précédents au nom de la guerre contre le terrorisme. L’habeas corpus est démantelé. Le Patriot Act donne des pouvoirs quasi-illimités aux forces de l’ordre, dont ceux d’écouter les conversations téléphoniques, d’ouvrir les lettres, de lire les e-mails et même de perquisitionner qui ils veulent, le tout sans le moindre droit contradictoire ou l’accord d’un juge.

En outre, pour sécuriser le transport aérien et éviter d’autres pertes d’avion traumatisantes, les voyageurs sont contraints à d’interminables files d’attente pendant qu’ils sont fouillés des pieds à la tête. Et des dizaines de milliers de personnes sont mises sur une « no-fly list » qui leur interdit tout vol à destination des États-Unis, ou sur place. Cette liste, sur laquelle une personne est placée sans en être avisée, donc sans droit de s’en défendre, en fonction de critères confidentiels, est malheureusement parsemée d’erreurs, notamment en raison de problème de traduction à partir de l’arabe.

Pendant ce temps, un certain Richard Reid embarque à Paris vers les États-Unis, avec, aux pieds, des semelles remplies d’un explosif puissant, de la famille de la célèbre nitroglycérine, à l’origine de la fortune d’Alfred Nobel, la penthrite. Seul le fait qu’il n’a pas réussi à faire exploser ses chaussures (!) avant d’être maitrisé par les passagers puis l’équipage a évité une catastrophe.

A la suite de quoi, tous les passagers sont contraints d’enlever leurs chaussures, qui sont spécifiquement examinées avant chaque vol.

Pendant ce temps un certain passager embarque au Nigeria, puis change d’avion à Amsterdam, vers les États-Unis, avec, collé aux jambes, un explosif puissant, de la famille de la célèbre nitroglycérine, à l’origine de la fortune d’Alfred Nobel, de la penthrite. Seul le fait qu’il n’a pas réussi à faire exploser ses jambes (!) avant d’être maitrisé par les passagers puis l’équipage a évité une catastrophe.

Circonstance aggravante, le propre père du passager aux jambes lardées de penthrite avait dénoncé au FBI les tendances religieuses de plus en plus extrémistes de son fils. Ce qui fait que, comme pour le 11 septembre, les forces de l’ordre américaines avaient connaissance de ce qu’il fallait pour empêcher l’attentat. Sans doute étaient-elles trop occupées à écouter des conversations téléphoniques, ouvrir des lettres, lire des e-mails et perquisitionner à tout va pour écouter un père qui faisait cette chose si rare qu’elle eût mis la puce à l’oreille de n’importe quel limier: dénoncer son propre fils…

Après qu’on ait dit pendant des décennies qu’Israël, porté à bout de bras par l’aide américaine, tant diplomatique que militaire ou financière, était, de fait sinon de droit, le 51e état américain, il est triste de voir que ce sont les États-Unis qui deviennent un État à l’israélienne, c’est-à-dire un pays pas à l’abri du terrorisme, et ce malgré un prix toujours plus lourd payé tant en argent qu’en pertes de libertés civiles fondamentales.

Faut-il mettre un point d’interrogation à attentat?

décembre 26, 2009 on 10:12 | In Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Bien sûr il ne faut pas généraliser mais quand même….

Il y a quelques jours, un individu, rapidement déclaré dingue, a réussi à passer outre les services de sécurité italiens pour fracasser le visage de Silvio Berlusconi à l’aide d’une statuette. S’il avait eu une vraie arme en main, c’était probablement la fin pour le fringant cavaliere.

La veille de Noël, une femme, rapidement déclarée dingue, a réussi à passer outre les services de sécurité vaticans pour se jeter sur Benoit XVI et le faire tomber. Si elle avait eu une vraie arme en main, c’était probablement le martyre pour le vieux pape.

Les services de sécurité du pape sont d’autant moins excusables qu’ils n’ont pas empêché Ali Aqça de fusiller Jean-Paul II, et que s’il a survécu, il en subi les séquelles pendant tout le reste de sa vie.

Les services de sécurité de Berlusconi ne sont pas forcément à blâmer, si on en croit la théorie « exotique » qui fleurit sur le Net, à savoir que le Premier Ministre aurait été victime d’un attentat « arrangé », dont l’effet premier a été de faire remonter sa cote de popularité minée par les scandales personnels.

Il faut se souvenir que l’Italie a engagé il y a longtemps déjà un programme de traitement des malades psychiatriques sans enfermement, ce qui fait qu’en trouver un ou deux en liberté n’est pas forcément surprenant. Ni difficile, si on rentre dans la logique d’un attentat « utile ».

Avant que vous ne pensiez que JusMurmurandi bascule lui aussi dans la paranoïa conspirationniste, rappelons-nous qu’en 1993, le haut dignitaire de Vichy René Bousquet, grand ami de François Mitterrand, fut fort opportunément assassiné juste avant son procès. Procès qui eût mis en lumière que le Président idole de la gauche avait menti sur tout un pan de sa vie et maintenu de solides amitiés vichystes. Son assassin, Christian Didier, fut immédiatement qualifié de « déséquilibré », même s’il fut, plus tard, et très discrètement, jugé responsable de ses actes et condamné fort légèrement.

Jacques Chirac, lui aussi peu populaire à ce moment-là, fut la cible d’un « déséquilibré », Richard Durn, qui tenta de lui tirer dessus.

De là à penser que l’attentat contre Benoit XVI a lui aussi été arrangé, avec pour but de rendre plus populaire un souverain pontife en grande difficulté de ce côté là, il n’y a qu’un pas…

…que JusMurmurandi ne franchira pas.

Pourtant, si vous faites une recherche sur Google Images, pas une photo de Berlusconi ensanglanté ou de Benoit XVI agressé dans les 10 premières pages, ce qui fait quand même plus de 200 photos pour chaque cas. Images que nous avons pourtant tous vues à la télévision, n’est-ce pas?

Alors?

La tentation américaine d’un Président Buisson…

décembre 23, 2009 on 10:55 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

Pour un observateur européen, la scène politique américaine des 30 dernières années possède une particularité curieuse. Toute personne qui aspire à jouer un rôle se voit demander comme un préalable s’il ou elle est pour ou contre le droit à l’avortement. Celui-ci procède d’une décision de la Cour Suprême dite Roe Vs Wade, et les anti-avortements rêvent de la renverser.

Ce qui étonne, c’est que cette question, à forte consonance religieuse, est déterminante pour la réussie en politique. Aucun Républicain par exemple ne pouvant se concilier l’électorat conservateur qui constitue l’aile droite de son parti, et donc ne peut être élu s’il ne prend pas fortement position contre l’avortement, alors que ce n’est pas du tout citée par les Américains comme primordial pour eux.

D’où une interrogation: pourquoi les partis excluent-ils ou sabordent-ils de bons candidats au nom d’une question terriblement clivante mais qui n’est pas une priorité de l’électorat?

Il semble que la France pourrait suivre le même exemple quand on voit l’évolution que prend le débat sur la double question de la burqa et des minarets.

La burqa ne concerne, d’après les études, qu’un tout petit nombre de milliers de femmes, soit, par comparaison, le même nombre de Français que celui des morts sur la route. Quoique JusMurmurandi soit opposé au port forcé de la burqa, il l’est plus encore à l’irruption de la loi pour restreindre les choix vestimentaires des Français.

Des minarets, la France en compte 33, soit un nombre infinitésimal par rapport aux clochers d’églises, dont tous ne sont pas, c’est le moins qu’on puisse dire, d’un gout architectural au dessus de tout reproche. Là encore, JusMurmurandi est opposé à des constructions voyantes de style moyen-oriental en peine agglomération française, et à l’appel du muezzin s’il dérange la population, mais opposé plus encore à l’irruption de la loi pour restreindre les pratiques religieuses des Français.

Rappelons à tous ceux qui l’ignoreraient qu’un sondage de La Croix, journal peu suspect d’être anti-chrétien, place l’Islam comme première religion de France par le nombre de pratiquants réguliers (au moins une fois par mois). Il faut bien que ces pratiquants-là aient quelque part où aller faire leurs dévotions, et le contraste entre des mosquées de fortune trop pleines et des églises très vides est éloquent.

Reste que les sondages, toujours eux, montrent que la burqa et les minarets ne sont pas, pour les Français, des préoccupations majeures par rapport à la crise économique, au chômage ou à l’environnement.

Alors que les politiques font assaut de déclarations et d’initiatives pour ou contre l’interdiction de la burqa et de la construction de nouveaux minarets comme s’il s’agissait de sauver la France.

Si la droite française s’embarque (ou s’emburqe, en profitant de l’occasion pour un jeu de mots digne de l’Almanach Vermot) dans cette direction, il est à craindre qu’elle ne subisse le sort de la droite américaine, incapable d’être élue sans le concours de son aile dure, concours monnayé au prix fort, bien sûr…

Voilà qui pourrait nous valoir un Président nommé Buisson…

A Copenhague, ce n’étaient pas des Saints…

décembre 20, 2009 on 12:54 | In France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Copenhague a montré au grand jour les limites du système onusien. L’ONU, dont il n’est pas inutile de rappeler qu’elle descend directement de la Société des Nations, née de la fin de la première guerre mondiale et destinée à empêcher -et on sait à quel point elle a échoué- la répétition d’un tel carnage, fonctionne en effet suivant la règle de l’unanimité.

Espérer une unanimité à plus de 170 pays sur un sujet, la réduction de l’émission de gaz à effet de serre par tous les pays, grands comme petits, riches comme pauvres, émergents aussi bien que vieillissants, propres autant que sales, c’était espérer que leurs chefs d’État se conduisent comme des Saints.

Car la définition d’un Saint, justement, c’est d’être quelqu’un qui se dépasse au service d’une cause plus grande que lui ou elle, et qui, dans cette dynamique, accomplit des miracles même après sa mort.

Et c’est exactement ce qui ne s’est pas produit à Copenhague. Personne n’a dépassé ses propres intérêts, et aucun miracle ne s’est produit.

Fort heureusement, dans le même temps, une solution va nous être donnée par l’Église catholique, dont le pape, Benoit XVI, a proclamé deux papes « vénérables », dernière étape avant la béatification, attendue pour 2010.

L’un de ces deux papes, Jean-Paul II, a indiscutablement réussi des miracles. Il a plusieurs fois réuni des millions de jeunes pour des Journées mondiales de la Jeunesse, véritables happenings chrétiens, aux antipodes de l’image de l’Église catholique, et aux antipodes de l’image de la jeunesse mondiale. Il a comblé une partie du gouffre séculaire qui sépare les Églises judéo-chrétiennes.

Il a montré que lui, le vieux pape polonais, théologiquement conservateur, était devenu l’un des leaders les plus populaires du monde, capable de renverser des montagnes, même quand elles étaient aussi massives que le système soviétique

Un leader qui rassemble et qui met en mouvement, capable de renverser des montagnes, et qui fait des miracles. Comme en leur temps, Gandhi ou Mandela. Voilà exactement ce qui a manqué à Copenhague.

Qui sera, un jour, le Saint de l’Environnement?

Tuvalu devient Foutuvalu!

décembre 19, 2009 on 8:09 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Tuvalu, c’est un État-atoll qui a une particularité redoutable. En cas de hausse du niveau des océans, il disparaîtra purement et simplement sous les eaux. Fort heureusement, cela ne concerne « que » 12.000 personnes et 26km².

Alors que se passe-t-il qui fasse que Tuvalu soit subitement important? Eh bien, c’est ce minuscule État qui a été le premier à rejeter le texte sorti de la conférence (on n’ose plus dire: le sommet) de Copenhague sur le réchauffement climatique.

Les 130 chefs d’État n’ont pu se mettre d’accord sur rien, et, quand le spectre de l’échec s’est fait menaçant, certains sont purement et simplement partis pour éviter d’être partis prenantes au fiasco. D’où le fait qu’il n’y a même pas de « photo de famille » de tous ces puissants dirigeants.

Sans accord, chaque pays va pouvoir tranquillement poursuivre ses intérêts et eux seuls, tout en multipliant les déclarations de bonne conduite. Ainsi, au palmarès du cynisme, JusMurmurandi salue la Chine, qui offre une forte réduction de ses gaz à effet de serre, mais sous condition qu’il n’y ait aucune vérification extérieure, mais aussi la Russie, qui fait de même, mais avec en référence la situation à la fin du XXe siècle, quand l’Union Soviétique produisait -et donc polluait- beaucoup plus qu’aujourd’hui, ce qui fait que sa diminution est déjà dans les faits, et donc que la « promesse » était vide, ou encore le Soudan, qui se vautre dans l’abomination au Darfour, mais ose comparer le comportement des Occidentaux à l’Holocauste. Et ainsi de suite…

Il est clair que les ONG et autres experts qui se sont vus aux commandes de la planète comme une sorte de panel mondial de ce qui est « bien » et de ce qui ne l’est pas doivent se sentir comme Perette et le pot au lait. De même que les dirigeants des pays du tiers-monde qui salivaient déjà sur ces 100 milliards d’euros annuels de transfert à partir de 2020 qui leur étaient, du moins le croyaient-ils dus et destinés.

JusMurmurandi, qui n’est qu’une bande de vieux cyniques, n’est pas véritablement surpris que les dirigeants n’aient pas cédé à ce chantage à la terreur d’un mélange hétéroclite de bonnes âmes pleines de bonne volonté, de politiques « alternatifs » tentant de ressusciter les politiques de décroissance qui ont fait faillite dans les années 60 avec le Club de Rome, d’autres politiques tout simplement désireux de surfer sur une vague prétendument populaire, et de scientifiques et autres experts.

Et, en tant que vieux cynique, JusMurmurandi fait remarquer qu’il n’y a pas une seule élection qui ait été remportée où que ce soit par ce programme. Pas une au monde. Comme légitimité démocratique, on fait mieux. Sauf à vouloir faire le bonheur (en l’occurrence la survie) des humains malgré eux, et on sait ce que ce genre de gouvernance a donné dans le passé….

Que reste-t-il de tout cela? Que très probablement le monde avancera en ordre dispersé. Quoiqu’il y ait des moyens d’imposer un certain ordre mondial de la propreté. Il suffit que l’Union Européenne impose (au sens d’impôts) un droit à l’importation de produits polluants et/ou en provenance de pays polluants. Comme il s’agit du premier marché du monde, on verra ceux qui veulent y exporter, telle la Chine, s’orienter (il y en a déjà des signes) vers un « plus propre que moi, tu meurs » salutaire pour tout le monde.

Ce qui serait une forme internationale de taxe carbone. Amusant de voir comment le gouvernement global ne peut s’imposer par la science, la diplomatie, ou l’intérêt commun, mais par l’impôt et le commerce….

En attendant, le réchauffement climatique est une réalité, même si le foutoir de Copenhague s’est tenu pendant une vague de froid sur l’Europe. Lequel réchauffement, quelles qu’en soient les causes (il n’y pas consensus que l’activité humaine soit déterminante), va causer l’engloutissement des Tuvalu.

Ils sont donc foutus, les Tuvalu.

Sauf que, bien sûr, après avoir pleuré que tout est perdu pour toujours sur toutes les radios et télés, après avoir condamné tous les dirigeants politiques, et après avoir clamé leur désespoir avec un talent à éclipser la mémoire de Sarah Bernhardt, toutes les ONG, écolos et autres scientifiques se hâteront de remettre le couvert des négociations planétaires. Être passés si près d’un tel fromage est vraiment trop cruel, le psychodrame ne fait que commencer….

Blancs comme neige!

décembre 18, 2009 on 8:48 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermés

Certains jours, JusMurmurandi n’arrive tout simplement pas à comprendre l’information, tant elle sort du périmètre de ce qui est imaginable.

Ainsi, quand on voit une majorité de Français favorables aux cafetiers restaurateurs qui se sont purement et simplement mis dans la poche l’essentiel de 3 milliards de baisse de TVA au mépris de tous leurs engagements passé et présents.

Cette fois-ci, c’est l’Autorité des Marchés Financiers qui innocente tous les mis en cause dans ce qui apparaissait comme un gigantesque délit d’initiés chez EADS. 17 personnes et 3 sociétés avaient vendu des grandes quantités de titres EADS juste avant que l’annonce du long retard du programme A380 fasse fortement baisser le cours de l’action.

Dans les faits, l’AMF vient de dire que ces gens-là et ces entreprises avaient le droit de le faire. Peut-être, dans le fond ne savaient-ils pas que leur avion géant aurait plus de 2 ans de retard et quelques milliards d’euros de surcoût. C’est possible, après tout ils n’étaient que les dirigeants de l’entreprise, on ne peut pas leur demander de tout savoir…

Julien Dray, lui, tout comme les dirigeants d’EADS, vient d’apprendre qu’il n’aura pas à connaître les bancs de la Correctionnelle. Tout ce dont la presse s’est fait l’écho avec des mines de jeune fille effarouchée, notamment ce qui apparaissait comme un train de vie fastueux et totalement sans rapport avec ses fonctions et ses revenus, ne mérite pas plus d’un simple « rappel à la loi ».

Dans le même temps, on apprend que l’ex-Président Chirac va, lui, être recherché pour une deuxième affaire, en sus de celle qui va lui valoir, à la différence des personnes mentionnées ci-dessus, une comparution en justice.

Mais, toujours dans la même veine incompréhensible qui semble avoir contaminé les Français, ceux-ci pensent qu’il serait mieux de laisser en paix l’ancien Président, traité en son temps de Super Menteur et vilipendé pour les nombreuses casseroles dont seule son immunité présidentielle le protégeait tandis que ses lieutenants tombaient comme les grognards de Napoléon à Waterloo.

Nicolas Sarkozy a de tout temps proclamé son peu de goût pour la pratique régalienne de la grâce présidentielle, et ne l’a pas utilisée en une moitié de mandat. On voit que la Justice, toujours soucieuse de bien faire son travail, lui évite cette peine….

Baisers volés, Judas, Clearstream, Piquet, et les repentis…

décembre 17, 2009 on 9:49 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

Il y a des baisers amoureux, à la mode des photos de Doisneau ou de films d’Hollywood. Des baisers d’adieu dramatiques, comme celui qui précède le meurtre mafieux. Il y a aussi le baiser de la mort, comme celui de Judas, qui dénonce Christ aux Romains.

C’est ce dernier genre qui a été mis en œuvre par un informaticien de la filiale suisse du géant HSBC, quand il a transmis au fisc français une longue, très longue liste de titulaires étrangers de comptes en Suisse. Lequel fisc français va en faire l’usage que prescrit sa fonction, c’est-à-dire faire payer des impôts aux fraudeurs et autres évadés.

Mais aujourd’hui la Suisse se rebiffe et renonce, pour l’instant, à signer l’accord de co-opération fiscale avec Paris.

Il faut dire que la liste en question est indiscutablement volée. Comme ont été volées les informations des fichiers Clearstream qui ont donné lieu aux poursuites que l’on sait.

Ce qui pose une vraie question de droit. Est-il possible (ou normal, ou juste) de se servir du produit d’un délit ou d’un crime?

Deuxième question: est-il possible (ou normal, ou juste) de rémunérer un délateur d’une façon ou d’un autre?

Ainsi Alain Marland, français réfugié fiscal en Suisse a-t-il dénoncé à la justice américaine une turpitude (au regard de la loi américaine) du Crédit Lyonnais dans l’affaire de la reprise par François Pinault d’Executive Life. Au final cela aura coûté au contribuable français 600 millions d’euros plus les frais, somme dont Marland a le droit de recevoir 10% comme récompense.

Autre exemple de délation rémunérée, Nelson Piquet Junior, pilote de Formule 1 pour Renault, qui a dénoncé l’accident bidon monté pour faire gagner le Grand Prix de Singapour à son coéquipier Fernando Alonso. Tout le monde a été condamné, sauf le délateur, protégé par l’immunité négociée à l’avance.

Enfin la justice, notamment en Italie et aux États-unis, offre à ceux qu’on appelle les « repentis » une combinaison d’amnistie et de nouvelle vie

Éric Woerth, le dit clairement, en tant que Ministre du Budget, comment aurait-il pu ne pas utiliser cette liste?

Sur le fond, il n’y a personne pour défendre les comptes secrets en Suisse, sauf les Suisses, bien sûr. Mais il est clair que laisser un pays utiliser sans frein le produit des délits et des crimes, c’est le rendre complice, et c’est inacceptable.

En fait, il semble que la faute d’Éric Woerth, ce soit surtout d’avoir clamé partout qu’il détenait la fameuse liste pour faire peur aux fraudeurs et les amener à la fameuse cellule de dégrisement de Bercy.

Quand on se compromet avec des voleurs, même pour une juste cause, il faut le faire le plus discrètement possible…

Quant au délateur, qui se sent un rôle juste et moral, il aurait bien fait de se renseigner avant sur l’ingratitude de la société humaine. Non seulement il va tout droit à une condamnation pénale en Suisse, mais je doute fort qu’une entreprise veuille employer un informaticien qui se donne le droit de trahir et de voler son employeur, fût-ce pour une cause qu’il juge bonne. Après tout ignorait-il vraiment tout de la nature des fonds gérés par les banques suisses quand il a accepté le de travailler chez HSBC?

Ni M. X, ni Gabriel Aranda, ni Nelson Piquet Jr n’ont survécu, professionnellement parlant, à leur délation. Le baiser qu’ils ont donné, ils en ont été la première victime.

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