Pour rire, ou pour pleurer?

avril 29, 2010 on 5:36 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermés

Le seul sujet sur lequel la classe politique française tombe d’accord, après des années de désaccord systématique, c’est le sauvetage de la Grèce. Ce qui montre que ce sauvetage est plus important que le RSA, la taxe carbone, ou le sauvetage des banques françaises, trois sujets d’importance où l’on a vu la gauche, surprenemment, voter « contre ». Serait-ce parce qu’ils ont lu JusMurmurandi, qui dit que le problème grec d’aujourd’hui est le problème français de demain, et que la gauche n’a aucune intention d’y échapper en mettant de l’ordre dans les finances publiques au cas où elle reviendrait aux affaires?

Un hôpital (le CHU de Nancy) a « renoncé » à réclamer 100.000€ à quelqu’un dont la mère, aujourd’hui décédée, y a passé 6 ans. Pourquoi cette « mansuétude », même si elle n’est que temporaire (!)? Tout simplement parce que cette dame a passé ces 6 ans en coma végétatif pour avoir été la victime d’une erreur d’anesthésie. Et il faudrait payer , en plus, pour être mis(e) dans le coma?

Liès Hebbadj, le « compagnon » de la femme verbalisée pour port du niqab, est semble-t-il un homme fort religieux, dont les compagnes aussi sont tenues de l’être. Mais quand il est accusé de polygamie, il se défend en disant que ces femmes sont « ses maîtresses ». Curieuse version de l’islam que d’avoir une femme et des maitresses. Sans doute JusMurmurandi n’a-t-il pas à sa disposition la « bonne » version du Coran qui autorise ce mode de vie. A moins que M. Hebbadj ne soit en fait marié plusieurs fois, auquel cas il n’a pas de maîtresses, et tout va bien. Sauf que là il mentirait en déclarant que ce sont ses maîtresses, ce qui ne correspond pas non plus à une vie telle que prescrite par le Coran…
En tout cas, qui peut croire que les agents qui ont verbalisée la femme niqabée, une première en France, soient tombés « au hasard » sur l’épouse d’un homme « à compagnes multiples », et accusé de violences domestiques (on ne sait pas s’il faut écrire conjugales…) de surcroît. Ou alors le hasard a fait un royal cadeau aux services de M. Hortefeux juste avant le débat sur la loi interdisant la burqa, lesquels services n’auraient « rien vu » jusque là. Y compris les imams qui auraient (s’il est polygame) célébré de multiples unions religieuses sans union civile préalable, au mépris de la loi de 1907.

La loi sur les obligations de reclassement proposées par les entreprises va changer. Aujourd’hui, une entreprise est tenue de proposer à tout salarié menacé de licenciement tout poste disponible où que ce soit dans le monde. Même s’il est à l’autre bout de la planète et payé cinq, dix ou quinze fois moins. Les salariés, évidemment, se sentent humiliés par de telles offres, et les média en profitent pour clouer au pilori l’entreprise offensante. En oubliant que toute entreprise qui s’y soustrairait se ferait massacrer par les tribunaux prudhommaux. Il est même arrivé que des entreprises soient à la fois condamnées dans les média pour avoir fait ce type d’offre et par les tribunaux pour ne pas l’avoir fait… La loi, nous dit-on, va changer. Les salariés pourront indiquer ce qu’ils sont prêts à accepter en termes de déplacement géographique et de rémunération, et ce qui leur est inacceptable, et ne recevront que des offres correspondant à leur desiderata, pour éviter des offres « humiliantes ». Inutile de dire qu’un salarié aura un choix diabolique à faire: soit accepter par avance une offre inférieure à ce qu’il a, soit ne pas avoir la possibilité de l’accepter quand même en fin de compte. Les contentieux grotesques ont encore de beaux jours devant eux, et le Code du Travail, que le présent gouvernement avait promis (c’est, et de loin, le plus volumineux et complexe au monde) de faire maigrir d’importance, continue au contraire de grossir.

Après la tourmente financière de 2008 et la tourmente économique de 2009, voici la tourmente monétaire de 2010. Qu’est-ce qui la déclenche? La dégradation de la notation de la dette souveraine d’un pays, Grèce, Portugal ou maintenant Espagne par une agence de notation. Vous avez, ces mêmes trois agences, Moody’s, Standard & Poor’s et Fitch qui ont noté AAA (la meilleure note possible) tous ces crédits subprimes pour autant qu’ils aient été « rehaussés par des assureurs eux aussi bien notés. On sait comment cela a fini, et ce que valaient ces notes. Mais, visiblement, tout le monde continue d’y croire, à ces notes… sauf JusMurmurandi. Expliquer que cette semaine la note espagnole est moins bonne que la semaine dernière alors qu’il n’y a eu aucune nouvelle économique? Ou bien, faute de montrer le chemin, ne courent-elles pas simplement après les marchés?

Dans le sillage (si l’on peut dire) du vol fatal AF 447 Rio-Paris, les agences de sécurité internationales ont reconnu que les instructions données à tous les pilotes de la planète pour faire face à un « décrochage » de l’avion, soit parce qu’il vole trop lentement, soit trop vite, risquaient en fait d’aggraver la situation, et qu’il fallait urgemment les changer. Le pilote ne devra plus pousser les moteurs, mais incliner le manche. Toute similitude entre ces agences de sécurité aérienne et leur réaction face à la crise de l’accident Air France et les agences de sécurité financière « faisant face » aux décrochages de l’économie mondiale n’est pas fortuite…

Laisser couler la Grèce…

avril 28, 2010 on 9:06 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

La Grèce est maintenant au bord de la faillite. Les taux à 10 ans sur ses emprunts dépassent 10%, les taux à 2 ans ont atteint 18%. Il n’y a aucune chance qu’elle puisse faire face seule à ses besoins de financement pour le mois de mai.

De toute façon, même si elle y parvenait, à ces taux là, le coût de sa dette est insupportable, venant en plus de la réduction indispensable de son déficit.

Par contraste, les manifestations et autres grèves et déclarations belliqueuses des syndicats grecs sont surréalistes. S’il n’y a plus d’argent en caisse pour les salaires de mai, qui paiera les fonctionnaires en large surnombre?

Le problème est que, pendant des années des politiciens populistes ont cédé à toutes les revendications et les ont financé avec de la dette. C’est-à-dire qu’ils ne les ont pas financées, et, qu’en, plus ils ont obéré l’avenir des charges d’intérêts, ce qui rend la situation chaque année plus ingérable.

D’où la perception qu’ont les Grecs que les programmes politiques ou les grèves peuvent changer les choses, et, d’une façon ou d’une autre, transformer les facteurs économiques. Et que, donc, l’activisme revendicatif paie.

Il paie, oui, mais en monnaie de singe. Ou, quand on disait du temps de Law, il paie, mais en assignats.

Cela étant, ce n’est pas à une faillite « classique » que nous convie la Grèce, et ce à cause de l’Euro. En temps ordinaire, la Grèce aurait massivement dévalué sa monnaie, feue la drachme, et s’en serait sortie comme cela. Avec l’Euro, ça ne marche pas. Et comme la dette grecque est libellée en Euros, sortir de la monnaie unique pour dévaluer quand même fait exploser le coût de la dette en monnaie locale, ce qui rend l’opération catastrophique.

Ce qui fait qu’avec l’Euro, il y a maintenant une nouvelle configuration: une monnaie indévaluable, et, en même temps, des taux d’intérêts élevés.

Avant, quand une monnaie souffrait de taux d’intérêts élevés, au moins, on pouvait, en contrepartie, laisser filer la monnaie. Comme le franc français dévalué 3 fois en 3 ans par François Mitterrand quand il avait laissé filer les dépenses publiques « à la grecque », et commencé à creuser le trou auquel la France fait face aujourd’hui.

C’est pourquoi le paradigme prêté à l’Euro de doter même les pays faibles d’une monnaie forte, et notamment de taux d’intérêts beaucoup plus faibles que ceux qu’ils auraient « mérité » à eux seuls, se révèle faux. Même avec l’Euro, les dettes souveraines des États continuent de coûter leur juste prix, c’est à dire le prix fort pour les pays faibles.

Cette configuration de taux élevés et de monnaie non dévaluable est donc particulièrement impitoyable pour les pays faibles, et JusMurmurandi se demande vraiment quelle solution imaginer, la Grèce n’étant pas susceptible de passer brutalement d’une ultra-cigale à une hyper-fourmi, ce qui passerait par, notamment, la contraction brutale d’une classe de fonctionnaires totalement hypertrophiée et la chasse efficace à une économie souterraine qui représente des dizaines de pour cent de p.i.b. qui échappent à tout impôt.

Cela étant, voir un pays de navigateurs de légende couler est un spectacle peu réjouissant.

Surtout que, si vous croyiez, cher lecteur, que cet article parlait de la Grèce, c’était par licence poétique (si l’on peut parler de poésie, l’ambiance étant plutôt à la tragédie).

Il parlait de la France….

La tête dans les nuages

avril 18, 2010 on 4:51 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Europe, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | 2 Comments

Quelques nuages arrivent en provenance d’une éruption islandaise et c’est le chaos aéronautique mondial…
Il a suffi qu’une éruption, dont personne ne nous avait rien dit jusqu’alors, génère l’émission d’un gros nuage (appelons cela comme cela, par souci de simplification) pour que tout le monde semble vouloir piocher dans la constitution française et y trouve le sacro saint principe de précaution et arrête tous les vols, civils comme militaires.

Ce fameux principe a l’air de paralyser encore mieux que le fameux « cri qui tue » des arts martiaux.

Personne ne remet en cause la seule source d’information qui recommande l’interruption immédiate de tous les vols, le britannique Vulcanic Ash Advisory Center de Londres; tout cela parce qu’une fois, il y 28 ans un avion de British Airways avait traversé un nuage volcanique et avait perdu la puissance de ses moteurs.

Bref, on arrête tout, même de réfléchir.

Seize mille rotations qui n’ont pas eu lieu sur la seule journée hier, on peut tranquillement multiplier par cent ou cent cinquante pour arriver au nombre de passagers qui n’ont pas pu voler.

Aujourd’hui, ce sont les compagnies aériennes qui se disent que cela ne peut plus durer, et qu’il faut aller faire des essais.

Air France, KLM, Lufthansa font donc décoller des appareils et constatent que les avions, à première vue, ne souffrent pas.

Où sont les pouvoirs publics, Eurocontrol ou notre fameuse DGAC, qui, à elle seule emploie 12.000 personnes (JusMurmurandi devrait peut-être plutôt dire: « rémunère », que « emploie », parce que là, visiblement, ils ne s’emploient pas à grand-chose) ? On l’ignore; ce sont des entreprises privées qui amènent sur un plateau d’argent les résultats de leurs essais, alors que ce sont les organismes publics qui ont décidé l’arrêt des vols.

Les pouvoirs publics qui semblent, comme toujours, à la pointe de l’information….

Illustration: allez sur le site de la DGAC et essayez de faire marcher les flux RSS du site. La dernière information disponible par flux a cinq mois d’âge, c’est pour souhaiter au lecteur…..une bonne année 2010…

On espère que les informations des contrôleurs sur les vols qui traversent notre espace aérien sont mieux mises à jour…

Ça se trouve ici http://www.aviation-civile.gouv.fr/rss.xml?xts=32719&xtor=RSS-3

Aubry, Royal, même combat?

avril 15, 2010 on 10:03 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités | Commentaires fermés

Martine Aubry trouve que le gouvernement dramatise le problème des retraites. Le rapport du Conseil d’Observation des Retraites fait état d’un trou à venir de quelques 2600 milliards d’euros, et il est sûr que le combler ne sera pas qu’un travail cosmétique, ni une reprise à la marge du système actuel.

On comprend bien que la première secrétaire du PS ne souhaite pas se saisir de cette patate chaude, alors elle fait semblant de dire que ladite patate n’est pas si chaude que cela. JusMurmurandi se souvient que, durant 5 ans, le gouvernement Jospin (1997-2002) n’a strictement rien fait pour remédier au trou financier et préparer l’avenir du système de retraites par répartition, alors même que 5 ans de bonne conjoncture l’eussent permis. Mais le ministre des affaires sociales de l’époque était beaucoup plus occupée à distribuer des avantages sociaux qui la rendirent célèbre, à savoir les 35 heures, qu’à préparer l’avenir et à gérer la difficulté avec courage.

Son nom? Martine Aubry, bien sûr. Sa solution: JusMurmurandi a eu beau chercher, le PS est resté totalement silencieux sur le sujet. Un oubli, à n’en pas douter. Dire qu’ils n’en ont pas serait taxer les socialistes de démagogie populiste en poussant les Français à refuser tout effort même quand il est indispensable. Il faut dire qu’en matière de finances publiques, depuis 1981, c’est largement ce qu’ils ont fait. Et que, si c’est la droite qui gagne en 2012, il ne leur en coutera aucun effort de continuer sur cette ligne de manque total de courage.

Les propriétaires des maisons de Vendée promises à la destruction sont furieux. Ils ne veulent pas perdre leurs maison, même contre indemnités. Alors ils s’organisent, et chacun sait comment remédier aux inondations qui ont fait plusieurs dizaines de morts. C’est aussi facile que d’être un meilleur sélectionneur de l’Équipe de France de football que Raymond Domenech, au moins 10 millions de Français y arrivent au café du commerce. Bref, l’État doit payer pour les maintenir en l’état, et sans risques en plus.
La faute à qui, cette situation? Aux maires et autres promoteurs qui ont froidement autorisé et bâti des maisons dans des zones inondables, et qui en ont tiré des avantages: du profit pour les seconds, l’expansion de leurs communes pour les premiers.
Le tout en sachant que, comme toujours, ce serait « la faute à l’État » si un grain de sable devait gripper cette belle mécanique. Manque de chance, pour une fois, au lieu d’un raccommodage au petit pied, l’État, à son plus haut niveau dit: « plus jamais ça! ». JusMurmurandi se souvient que Nicolas Sarkozy se fait un devoir de rencontrer systématiquement les victimes des catastrophes et des crimes, un devoir sans joie et dont se gardaient bien ses prédécesseurs. La fréquentation des victimes doit être pour quelque chose dans sa détermination à ce que cela ne se reproduise jamais. et il a déjà montré avec sa lutte pour faire baisser les accidents de la route que le courage ne lui manque pas quand il y a des victimes à sauver, quitte à être impopulaire.
Un leader se propose, qui explique aux populations traumatisées que la mauvaise nouvelle n’est pas inévitable, qu’il y a toujours moyen de faire, qu’il faut s’organiser pour ne pas subir. C’est Ségolène Royal, qui, comme sur Heuliez, qu’elle veut « sauver » malgré une impasse totale, promet des lendemains dont les mauvaises nouvelles sont bannies. Des promesses qui ne coûtent pas cher tant qu’on n’est pas obligée de les tenir, et qu’on ne comptabilise pas les illusions dont on a cyniquement abreuvé par calcul politicien des Français qui y croient.

Après cet exemple d’une méthode qui leur est commune, qui a dit que Ségolène et Martine n’étaient d’accord sur rien?

Stéphane Guillon, martyre de la liberté ou futur vainqueur de « La Ferme Célébrités »? Ou les deux?

avril 14, 2010 on 7:38 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite | 2 Comments

Stéphane Guillon fait tout pour se faire virer. En témoigne sa chronique sur France Inter, où il dit avoir rêvé que Nicolas Sarkozy était victime du même accident d’avion que le Président polonais Kaczinsky. Et comme si cela ne suffisait pas dans le genre lourd, il ajoute des considérations physiques offensantes (le cercueil du Chef de l’Etat à la taille d’un cercueil d’enfant…). Pour faire bonne mesure, il n’y a pas que Sarko à se faire maltraiter ainsi, Jean-Luc Hees, président de Radio-France, et donc employeur de Guillon, en prend plein la figure lui aussi.

Il est clair que ce que fait Stéphane Guillon n’a plus rien à voir avec être drôle.. Il s’agit au contraire d’appuyer délibérément, aussi fort que possible, là où ça fait mal, méchamment mal. Et l’auditeur termine l’écoute de cette chronique avec un sentiment de malaise, comme après avoir ri de quelque chose de malsain, car il y a quand même quelques traits d’humour, comme de comparer Carla en grand deuil noir avec crêpe à une femme en burqa.

A partir de là, deux possibilités. Soit Stéphane Guillon, par sa posture d’iconoclaste, a réussi à se forger un statut d’invirable, comme un délégué syndical dans une entreprise, parce que ni sa direction ni le pouvoir ne veulent faire de lui un martyre, soit il est viré.

Dans les deux cas, une chose est sûre. Quoi qu’il puisse arriver, ou ne pas arriver, à Stéphane Guillon, cela ne sera plus interprété que comme le résultat de sa stance anti-pouvoir et pour une défense d’une liberté d’expression poussée à l’extrême, et donc sans aucune considération sur son talent ou son audience.

C’est peut-être ce qu’il cherche, qu’on ne puisse plus discuter de son talent ou de sa prestation. A moins que ce ne soit un place à la prochaine mouture de « La ferme Célébrités », où il serait comme chez lui. Là, sa méchanceté pourrait payer, et personne ne lui demanderait s’il a encore du talent.

Oups, la fin de ma chronique c’est pas très gentille, ni très drôle. Ça doit être le fait d’avoir écouté Stéphane Guillon….

Stéphane Guillon

11,5%

avril 13, 2010 on 7:23 | In Best of, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | 2 Comments

Titre laconique, froid, cynique.

C’est le pourcentage d’avions du type  Tupolev TU 154 qui ont eu un accident, ce modèle même emprunté par le président polonais samedi.

En effet, sur les neuf cents et quelques avions construits, environ 106 sont déjà tombés, soit 11.5%.

Avec à la clé, quelques trois mille victimes.

Cela veut dire que depuis environ quarante ans que cet avion vole, il arrive en moyenne 2.5 accidents par an avec ce seul type !

Si l’on compare la base de données pour la famille Boeing 737, avion contemporain du TU 154,  qui comprend toutes les versions y compris celles livrées encore aujourd’hui, ce sont environ 5.900 avions qui ont été construits à ce jour. Et seulement 135 ont connu un accident total ou partiel. Soit 2.3%.

Presque cinq fois moins d’accidents. Pour ce qui est des victimes, elles sont au nombre de 3.937 personnes, nombre plus élevé, mais beaucoup plus bas lorsque rapporté au nombre d’appareils construits.

Vous allez dire, à quoi bon ces chiffres, froids, par rapport à la tristesse de ces accidents, toujours spectaculaires, toujours mis en avant alors que le transport aérien est un des plus sûrs, arrivant derrière le train et…les ascenseurs.

La première question que l’on peut se poser, c’est de se demander ce que faisait le chef de l’Etat polonais dans un vieux coucou pareil, alors que la Pologne, fraîchement entrée dans l’Union européenne s’était empressée d’acheter des avions américains tant pour son aviation civile que militaire après avoir mis la main sur l’aide agricole de Bruxelles….

Ce qui intéresse JusMurmurandi, c’est la comparaison. Certes, comme toute comparaison elle est imparfaite.

Elle montre, dans une certaine mesure, ce qui sépare les fabrications soviétiques des fabrications contemporaines occidentales.

Elle illustre, de manière maladroite, ce qui arrive lorsque l’on est dans un monde sans concurrence, comme ce qui était pratiqué de l’autre côté du rideau de fer jusqu’à la chute du Mur.

Elle explique que le président bulgare ait immédiatement décidé de se séparer de son Tupolev 154, après l’accident fatal de samedi.

Elle justifie que JusMurmurandi soit vent debout contre les éructations des syndicats issus de l’ère soviétique pour la réforme des retraites en France.

Tupolev TU 154

Un monde meilleur

avril 9, 2010 on 4:24 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Nombreuses bonnes nouvelles sont arrivées cette semaine tandis que l’hexagone semble réchauffé par des rayons de soleil printanier

Une nouvelle majeure tout d’abord, c’est la signature d’un nouvel accord entre la Russie de Medvedev et les Etats Unis d’Obama.

Signé à Prague, cet accord prévoit la réduction d’un tiers, de 2200 à 1500, des ogives nucléaires détenues par les deux pays, au cours des sept prochaines années.

Savoir que l’on réduit d’un tiers le nombre de missiles et autres bombes d’une puissance autrement supérieure à celle de Hiroshima et Nagasaki, qui peut s’en plaindre ?

La Russie n’étant pas à une bonne nouvelle près, on a aussi vu le premier ministre Poutine, lui si souvent un guerroyeur sans pitié (« nous irons chercher les terroristes Tchéchènes jusque dans les chiottes »), se rendre auprès du premier ministre Polonais, Donald Tusk afin d’assumer le massacre de 22.000 officiers polonais à Katyn sur l’ordre de Staline.

Alors que ce crime avait été pendant longtemps attribué à l’armée nazie, à grand renfort de désinformation, la vérité est non seulement publique mais reconnue comme telle par la Russie.

Tant pis si l’on écorne une fois de plus l’image de Staline au passage.

Tant mieux pour nous si l’on rétablit la vérité sur un passé glauque.

Car nettoyer le passé, c’est aussi préparer l’avenir.

C’est ce que semble faire Air France en ayant convoyé, dans le cadre d’un vol normal, 420 passagers à Miami avec du carburant vert. Réduction des émissions de CO2, réduction de la consommation de carburant, n’est ce pas aussi une bonne nouvelle ?

En allant plus loin dans la même direction, comment ne pas féliciter les Suisses, qui en ont tellement pris pour leur grade ces derniers mois, pour ce vol effectué avec un avion solaire.

Entièrement propulsé à l’énergie solaire, Solar Impulse a décollé de la base militaire de Payerne en Suisse et effectué un vol d’une heure et demi.

Bravo à Bertrand Piccard, le créateur suisse du prototype.

Pour conclure, puisque nous en sommes aux félicitations personnelles, comment ne pas se réjouir de la promotion à l’ordre de la Légion d’honneur de Jean-Christophe Le Duigou?

Ce nom ne vous rappelle rien ? C’est normal, c’est (devenu) un homme discret.

S’il était plus connu lorsqu’il était numéro deux de la CGT, il s’est fait discret depuis janvier 2008 lorsqu’il fut promu conservateur des hypothèques, un des postes les mieux rémunérés de l’administration au début 2008. Après l’argent, les honneurs pour une tête pensante de la CGT, à la veille des si importantes négociations concernant nos retraites…

Un monde meilleur, on vous dit !

Les cloches de Pâques

avril 6, 2010 on 4:15 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Poil à gratter | Commentaires fermés

Habituellement, on souffre plutôt du foie après le week end pascal; pour JusMurmurandi ce sont des acouphènes dont il souffre.

Ainsi l’ancien ministre Alain Lambert déclare, à la suite des résultats des élections régionales, que la majorité n’est pas en situation de gagner les élections présidentielles de 2012 avec Nicolas Sarkozy et invite derechef François Fillon, Dominique de Villepin, Alain Juppé et Jean –Pierre Raffarin à se réunir pour « étudier toutes les éventualités, dans l’intérêt supérieur du pays ».

Ce que M. Lambert vient de perdre, contre l’intérêt supérieur du pays justement, c’est une occasion de se taire.

Sans parler des candidats qu’il propose, ni même de rejuger les résultats des régionales que JusMurmurandi ne trouve pas si mauvais que cela (pas de grand changement en nombre de régions détenues par la majorité présidentielle par rapport à la débandade raffarinienne et mise en selle d’Aubry contre Royal), quelle mouche le pique de vouloir partir perdu deux ans avant l’échéance?

Jean-François Copé déclare lui que le P.S. est en position de l’emporter et que « le fait d’en appeler au rassemblement n’exclut pas une totale liberté de débat et d’expression ».

Bref, officiellement, on est tous ensemble, mais on peut toujours raconter ce que l’on veut y compris contre les membres de son camp.

Comprenne qui pourra, surtout les électeurs de l’UMP et de M. Copé en particulier.

La droite la plus bête du monde siffle encore dans les oreilles de JusMurmurandi.

Martine Aubry  vient elle aussi de tenir des propos magnifiques.

Ministre de Jospin pour lequel elle mit en place les 35 heures, la voici qui critique la durée du mandat présidentiel…

« Il faut l faut donner le temps pour que la réforme soit comprise et que les gens se l’approprient ». Splendide non?? Imaginez que ce soit Sarko qui l’ait dit. On n’en parlerait encore et toujours.

On parlera probablement aussi de Vincent Peillon qui propose la suppression de l’ISF.

Il recommande aussi plus de justice fiscale. Pour JusMurmurandi cela signifie qu’il faut commencer par rappeler qu’un foyer français sur deux, environ, ne paye pas un centime d’impôt sur le revenu. Pour M. Peillon, cela veut clairement dire qu’il faut ponctionner encore plus sévèrement la moitié qui en paie. Belle justice !

Acouphènes, quand vous nous tenez.

Mais le clou, c’est DDV, le père du CPE, le conseiller de la dissolution de 1997.

Après s’être déclaré gaulliste, le grand Charles doit se retourner dans sa tombe (!), il martèle qu’il refuse des primaires pour que l’UMP choisisse son candidat pour 2012.

Bref, il veut aller affronter les électeurs coute que coute, y compris au risque de faire perdre ce qu’il a encore la prétention d’appeler « sa » majorité.

Pas pour gagner, car il est clair qu’il n’a aucune chance.

Mais pour faire perdre Nicolas Sarkozy.

En somme le digne valet de son père spirituel Jacques Chirac avec Valéry Giscard d’Estaing.

Que sonnent les cloches !

Mensonge ou manipulation?

avril 2, 2010 on 9:56 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

La presse française se fait l’écho scandalisé de l’accroissement de l’écart de richesse entre les pauvres et les plus riches. En clair, cela signifie que le revenu des riches et très riches a augmenté plus vite que celui des pauvres. Elle ne trouve pas de mots assez durs pour stigmatiser une situation aussi injuste qu’insupportable.

Il y a simplement deux « petits » problèmes avec cette étude.

Le premier est qu’elle concerne les revenus avant impôts, et non pas après. Comme l’impôt sur le revenu est progressif en France, cela veut dire que la progression après impôts de ces hauts revenus est nettement moins rapide qu’avant impôts. Et pas forcément plus rapide que celle des revenus modestes, qui eux, ne paient pas d’impôt sur le revenu du tout (50% des foyers français ne paient pas un centime au titre de cet impôt).

Donc cette mesure, statistiquement correcte, est en fait vide de sens faute de mesurer ce qui est économiquement et socialement pertinent. Sauf si la pertinence, justement est d’arriver par tous moyens à démontrer l’accroissement des inégalités en France.

Le deuxième problème est que cette étude, publiée en 2010 après 18 mois de crise aiguë, porte en fait que la période 2004-2007, soit 4 ans de croissance forte. Laquelle période est évidemment propice pour ceux qui ont de revenus peu ou prou reliés à l’évolution boursière. Sauf que ces revenus se sont bel et bien amoindris depuis 2007, à la différence des revenus salariaux, en particulier ceux des fonctionnaires. Donc il n’est pas besoin d’attendre 3 ans pour dire que la tendance 2007-2010 est à l’amoindrissement des inégalités.

Sauf que les articles disent le contraire en gros titres, alors même que l’information est dépassée et que la tendance s’est inversée, comme à chaque fois que l’économie entre en phase de contraction. Mais la presse suggère aux lecteurs qu’en période de crise, les riches deviennent plus riches…

Alors, mensonge, manipulation, ou simples paresse et incompétence?

L’arnaque du bouclier fiscal

mars 31, 2010 on 1:30 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite | 3 Comments

Le bouclier fiscal est en train de devenir le symbole de l’injustice fiscale à la mode Sarkozy. Même un certain nombre de députés UMP, et pas des moindres, sont maintenant en train de demander sa suppression.

Comme si le fait de faire ce que demande l’opposition, qui ne fait que demander le contraire de ce que fait la majorité, constituait un programme.

La vérité est que ce bouclier fiscal n’est un symbole de quoi que ce soit que pour ceux qui n’y connaissent rien. Ou ne veulent rien y connaitre, histoire de pouvoir, de bonne foi, raconter n’importe quoi.

Car le bouclier fiscal a consisté à restituer 578 millions d’euros à 19.000 contribuables en 2008. Rappelons que chacun des ces bénéficiaires aura donné à l’État 50% de l’ensemble de ses revenus, ce qui n’est pas exactement peu de choses.

578 millions d’euros, c’est une goutte d’eau à l’échelle des données budgétaires françaises. La baisse de la TVA pour la restauration, c’est 4 fois plus. La défiscalisation des heures supplémentaires, destinée par définition aux revenus modestes, c’est 6 fois plus. Le plan de relance, c’est 40 fois plus. Le déficit budgétaire, c’est 100 fois plus.

La suppression du bouclier fiscal ne réduirait le déficit budgétaire que de 1%, c’est à dire rien. Ce n’est pas un bouclier fiscal, c’est un dé à coudre.

En revanche, en montrant qu’une fois de plus l’État ne tient pas ses promesses, elle ferait reprendre le flux des Français riches vers l’étranger. Les villes de Genève, de Bruxelles, de Londres, sont ravies d’avoir des quartiers entiers de ces Français riches qui n’en peuvent plus de n’être que des vaches à lait des politiques inconséquents qui gaspillent leur argent et les vouent à la vindicte publique en plus.

Décidément, être entrepreneur en France, c’est déjà un sacerdoce. Être riche en plus, c’est du masochisme.

Quand aux députés de droite qui comptent là-dessus pour se refaire une popularité, ils sont aujourd’hui ni plus ni moins que le meilleur espoir de la gauche. Comment mieux montrer que le navire coule qu’en montrant les rats qui le quittent?

Poils à gratter

mars 30, 2010 on 4:56 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | 2 Comments

Vous l’avez déjà remarqué parmi nos rubriques, il est temps d’utiliser aussi ce terme pour un article.

Ton père, à poil, sur les Champs Elysées ??

Air France, qui traverse la passe que l’on sait, est en train de se faire rattraper par Ryanair en terme de nombre de passagers transportés.

Pas brillant même si la recette par passager est largement inférieure chez l’Irlandais.

Alors il faut se défendre ! La compagnie nationale a par conséquent entamé une procédure judiciaire pour démontrer que Ryanair recevait des subventions illégales des chambres de commerce locales.

A ceci près que lorsqu’elle n’en reçoit pas, elle quitte l’aéroport, et c’est ainsi qu’une bonne partie du trafic frontalier avec l’Allemagne, qui arrivait en France, arrive désormais à un aéroport allemand.

Là où cela devient cocasse, c’est que le patron de Ryanair, Michael O’Leary, a lancé lui aussi une procédure judiciaire contre Air France et les subventions qu’elle aurait reçues depuis 1994 (un milliard d’Euro d’après le bouillant irlandais).

Il a promis que s’il perdait, il descendrait les Champs Elysées tout nu.

Et si Air France perd contre Ryanair, verra-t-on Pierre-Henri Gourgeon (ou Jean-Cyril Spinetta) remonter Picadilly en tenu d’Adam?? Chiche !

Qui est ce qui l’a dans le…haiku ?

On a beaucoup glosé sur la fadeur des nouvelles têtes dirigeantes de l’Europe et en particulier de Van Rompuy, Président permanent de l’Union Européenne.

Eh bien détrompez-vous, c’est un poète. Un spécialiste des poèmes, d’origine japonaise, nommés haikus.

A telle enseigne qu’il va même en publier un recueil de sa production.

On vous l’avait dit, il travaille beaucoup, Van Rompuy.

Si, en plus il faisait quelque chose pour l’Union Européenne, ce serait encore mieux….Parce qu’entre temps, on peut ses les…mettre au haiku ses poèmes….

Mais où sont les critiques ???

Nicolas Sarkozy est aux Etats Unis et s’apprête ou est en train de rencontrer Barack Obama. Et cela doit lui faire plaisir.

Lui qui n’avait même pas reçu la visite de Barack lors de son passage à Paris, il doit être content de dîner à la Maison Blanche.

Lui qui le critiquait pour ne faire qu’une réforme à la fois,  alors que lui, Sarkozy, en faisait tellement….

Et que se passe t il en France pendant son déplacement?

Un marché gigantesque (7 milliards d’Euro) est attribué pour la continuation de la LGV entre Tours et Bordeaux. De tous les projets LGV, c’est le plus important (Bretagne ou Sud de la France).

Et bien sûr, elle va favoriser les copains de Nicolas….

Comme l’arrêt de la pub sur la télévision nationale, c’est encore Martin qui va être favorisé (Martin Bouygues).

Eh bien non !

C’est Vinci qui a remporté le méga appel d’offres. Bouygues a perdu.

Tiens personne n’en parle, comme c’est bizarre…

Est-Ouest devient Nord-Sud

mars 27, 2010 on 8:40 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Non, il ne s’agit de bridge, mais d’Europe.

Il y a 21 ans, la division en 2 de l’Europe, matérialisée par le Rideau de Fer, s’effondrait, mettant fin à ce que l’on appelait l’Europe de l’Ouest et l’Europe de l’Est. Mais aujourd’hui, force est de constater qu’il y a une autre division de l’Europe, cette fois-ci en Nord-Sud.

Car on voit que les pays de la zone Euro regroupés dans l’acronyme PIIGS, matérialisant qu’ils ont géré leurs finances comme des cochons, sont tous des pays de l’Europe du sud: Portugal, Irlande, Italie, Grèce, eSpagne. Oui, je sais, dans le « club », il y a l’Irlande, mais cette exception ne suffit pas à invalider la règle.

Fondamentalement, l’Europe du Sud a géré comme des cigales et l’Europe du Nord comme des fourmis.

Et, à l’heure d’aider la plus cigale de toutes à ne pas boire la tasse, l’Europe du Nord se montre frileuse, voire carrément réticente. Le symbole de cette réticence a été administré par des politiciens allemands qui ont suggéré le moyen pour la Grèce de sortir de son déficit et de sa dette: la Grèce n’aurait qu’à vendre certaines de ses îles. On imagine la suite: la géographie européenne devenant du Monopoly…

Dans la même veine, Angela Merkel a suggéré qu’il était temps de mettre au point un mécanisme permettant d’éjecter un pays de l’Euro. Ce qui lui vaut une forte popularité en Allemagne, avec le surnom de Germania, nom de l’Allemagne dans l’antiquité. Mais qui la laisse isolée en Europe, sauf le lien historique avec la France, créant ainsi un tandem aussi improbable que dissymétrique avec Nicolas Sarkozy.

Toujours est-il que Merkel a obtenu ce qu’elle voulait: l’accord européen pour soutenir la Grèce est en fait une magistrale fin de non recevoir. Il ne sera jamais appliqué car il est inapplicable. D’abord il y faut l’accord du FMI, qui doit financer un tiers des besoins. Autant dire que c’est à ce dernier que sera dévolu le rôle de Père Fouettard chargé d’enfermer le pays dépensier dans une véritable camisole de force financière. Ensuite car, pour que l’accord soit mis en œuvre, il faut que ce soit à l’unanimité des membres de la zone euro. Une unanimité à 16 pour payer pour d’autres, voilà qui ne paraît pas probable.

D’autant que chacun sait que derrière la Grèce, pays somme toute d’une taille « gérable », comme le Portugal et l’Irlande, se profilent les cas espagnols et italiens, autrement plus gros, voire celui de la France. On peut même se demander si l’attitude rigide la chancelière allemande n’est pas, et aucun commentateur n’a osé proférer cette hypothèse tant elle est sacrilège, avant tout un message à la France de devoir mettre ses affaire en ordre au plus vite, faute de se voir lâchée à son tour.

JusMurmurandi voit déjà les députés allemands faire des suggestions aux Français pour se débarrasser à leur tour de a dette nationale gigantesque que des politiciens plus avides de pouvoir et de votes que soucieux de bien gérer ont causée. Vendre à l’Allemagne l’Alsace et la Lorraine!

Germania

Uniquement Moi Président !

mars 15, 2010 on 10:11 | In Best of, Elections présidentielles 2012, France, Insolite, Poil à gratter | 2 Comments

C’est ainsi que Laurent Gerra illustrait les initiales de l’UMP lors de la campagne de 2007, en parlant du candidat Sarkozy.

Et si c’était ce que nous sommes en train de vivre tandis que se déroule devant nous la campagne électorale des élections régionales.

En effet, qui est ce que Sarkozy redoutait le plus au PS en 2007 ? Strauss Kahn.

Quel ne fut donc pas son soulagement de constater que celui ci fut éliminé par les militants socialistes eux mêmes, qui confièrent la mission à Royal de représenter le PS.

Or que se passe t il en 2010, lors de ces régionales ?

Tout d’abord, il faut rappeler le point de départ, désastreux.

La majorité présidentielle ne détient que deux régions.

Par conséquent, on peut difficilement faire pire.

Et deuxio, on entend ainsi Martine Aubry dire qu’elle vise le grand chelem. Erreur tactique.

Tertio, il est important de faire revenir Royal au premier plan; ça marche, elle a obtenu 40 % des voix ou presque au premier tour; tant pis pour Bussereau.

Quarto, il faut que le PS ait autant de candidats potentiels possibles pour 2012 pour faire monter la mayonnaise et les dagues rue de Solférino.

De nouveau, la stratégie présidentielle est en marche. Avec son succès régional, Martine, qui n’a toujours pas le moindre programme pas plus que le PS, se pose en candidate crédible pour 2012 avec un PS qui devient le premier parti de France (même si l’on oublie les abstentionnistes au passage).

Un petite pincée de sel pour exciter les esprits chagrins, c’est le Languedoc Roussillon pour le quel Benoit Hamon dit qu’il faut faire obstacle à Sarkozy sans appeler à voter pour Frêche…

Un doigt de piment, c’est le mauvais score de l’UMP qui permet au Président de rappeler à ses troupes que dès lors qu’il n’est pas à la manœuvre, c’est la cata.

Et une pointe d’ironie puisqu’avec le pincement d’un étage aboutissant aux conseillers territoriaux, le scrutin de 2010 ne vivra que quatre ans là où il avait une durée de six années précédemment….

Là où cela se complique, c’est comment les Verts vont expliquer à leurs électeurs que l’écologie n’est qu’une pastèque, verte à l’extérieur, mais surtout obligatoirement rouge à l’intérieur impliquant une alliance avec le seul PS. Corine Lepage, où êtes vous ?

Et enfin, comment  justifier la remontée du FN si ce n’est en s’érigeant en barrière démocratique contre le Front en 2012, comme Sarkozy le fit en2007, pour éviter un bis répétita de 2002 ?

Bref, et si les élections régionales de 2010 n’étaient qu’une étape, réussie,  destinée à faciliter la réélection de Nicolas Sarkozy dans deux ans ?

Bon sang, mais c’est bien sûr !

Comment jouer à « pigeon vole » avec l’argent des contribuables

mars 9, 2010 on 7:39 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Les comptes annuels d’EADS ont viré au rouge. Vous me direz, quoi de plus normal en ces temps de crise, que d’avoir perdu de l’argent? Mais EADS dispose, fait rarissime, d’un carnet de commandes de 6 ans pour sa filiale principale, Airbus, ce qui limite les turbulences dues aux fluctuations du marché.

Les pertes d’EADS trouvent pourtant leur source chez Airbus, mais côté militaire, avec le programme d’avion de transport militaire, dénommé A400M. Ce programme en est à 3 ans de retard et 5 milliards d’euros de surcoût, et la part de celui-ci qu’EADS a acceptée de prendre en charge est à l’origine de la perte.

Qu’est-ce qui a fait déraper à ce point le programme? Au-delà des accusations sempiternelles de manque de suivi et de co-ordination entre entités nationales différentes d’Airbus, il semble que les responsabilités soient avant tout dues au cahier de charges. Plutôt que d’acheter des avions américains existants, les C130J et C17, les Européens ont voulu donner sa chance à Airbus de pénétrer ce marché nouveau pour lui et riche de promesses de ventes à l’export.

Mais, pour accepter ce risque d’un avion nouveau dans une activité nouvelle dans ce segment de marché, les clients ont demandé un produit révolutionnaire. Des turbo-propulseurs géants, sans précédent pour leurs constructeurs imposés à Airbus (un autre consortium, franco-allemand celui-là). Une certification civile, sans précédent pour un avion militaire. Un avion à hélices pour décoller très court d’aéroports de fortune, mais volant aussi vite d’un avion à réaction. Bref un empilage de caractéristiques sans précédent, qui fait ressembler le cahier de charges plus à une lettre au Père Noël qu’aux prémisses d’un programme devant se dérouler sans anicroches ni mauvaises surprises.

Mais les deux parties, EADS et États ont signé et on connaît la suite. Tout cela pour avoir un avion européen plutôt qu’américain.

Le même jour où EADS extériorise ces pertes, il annonce, avec son partenaire Northrop-Grumman, ne pas répondre à l’appel d’offres de l’armée de l’air américaine pour remplacer ses avions ravitailleurs. Une absence qui laisse le champ libre à Boeing pour un marché de 35 milliards de dollars. Marché qui a déjà toute une histoire, puisque Boeing l’avait déjà emporté une première fois, avant de voir son succès cassé pour une vilaine affaire de corruption. L’itération suivant de cet appel d’offres avait été remportée par Northrop et Airbus contre Boeing, car l’offre européo-américaine reposait sur une version ravitailleur de l’A330 beaucoup plus moderne que le Boeing 767 offert par l’américain. Lequel marché fut lui aussi cassé sur protestation de Boeing, pour cause de non respect de la procédure par l’US Air Force.

Un nouveau cahier de charges fut élaboré qui, selon le tandem gagnant, est taillé sur mesure pour faire gagner l’avion plus petit, plus vieux et moins cher de Boeing, car il ne tient pas compte des avantages de taille et de modernité qui avaient fait la différence au tour précédent.

Pendant ce temps-là, les avions ravitailleurs existants continuent de vieillir, et les remplacer devient d’une urgence brûlante, certains ayant plus de 50 ans de vol.

C’est pourquoi un cahier de charges déséquilibré entrainant le retrait d’un des deux candidats a toute chance d’éviter des protestations qui eussent été inévitables en cas d’un troisième duel. On peut donc penser que cette fois-ci l’Air Force aura ses ravitailleurs.

Et comme le Boeing 767 a volé pour la première fois en 1981, tous peuvent espérer que 30 de bons et loyaux services auront permis de déverminer le programme, au rebours de l’A400M. Sauf qu’évidemment les notions de performance extrêmes et sans précédent qui fleurissent dans le cahier de charges de l’avion européen ne figurent qu’une fois dans l’avion américain. C’est qu’il est sans précédent de voir les forces armées US s’engager pour des décennies avec un produit si vieux que plus aucune compagnie civile n’en veut.

Tout ça pour éviter d’avoir un avion à base européenne. En ces temps de chômage américain qui touche 10% de leur population, on peut comprendre les politiciens américains. IL faut dire aussi que, si Boeing n’avait pas gagné, il n’aurait plus eu un seul programme majeur au sein de l’USAF, ayant perdu face à Lockheed les appels d’offres pour le F22 et le F35, et son C17 étant en fin de programme. Donc le Pentagone fait avec l’avion ravitailleur, un jeu de politique industrielle. Sauf que, comme d’habitude, on bouche les trous aujourd’hui et on en creuse de plus grands pour demain avec des ravitailleurs dépassés avant même que d’avoir été livrés.

On peut se demander comment la logique si simple qui eût consisté à ce que les Européens achètent des avions de transport militaires américains existants, satisfaisants, et peu chers, et qu’en contrepartie les Américains achètent des ravitailleurs européens modernes et efficients a échappé à tant de gens prétendument intelligents.

Le problème, c’est que c’eût été sans précédent.

Et en attendant, les contribuables des deux côtés de l’Atlantique, une nième fois grugés, pourront toujours jouer à « pigeon vole ». A400M vole? Pas encore. 767 vole? Oui, encore et encore. Contribuable vole? Non, contribuable est volé…

Pour preuve? 24 heures après le renoncement franco-américain, le projet français d’acheter des drones américains Predator B plutôt que les Talarion d’EADS est déjà critiqué…

Plutôt délinquant que riche?

février 25, 2010 on 11:48 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Incongruités, Poil à gratter | 5 Comments

L’affaire Ali Soumaré est le dernier soubresaut qui agite la classe politique. Comme il s’avère que toutes les condamnations complaisamment étalées par la droite ne sont pas exactes, et que les conditions d’obtentions de ces informations ne sont pas forcément très « catholiques » (copyright George Frèche), la gauche hurle au crime contre la démocratie et se pose en victime d’une UMP ignoble.

Il n’en demeure pas moins qu’Ali Soumaré a bel et bien été condamné à de la prison ferme, ce qui n’est pas exactement le cas de l’immense majorité ni de ses électeurs ni de ses rivaux aux élections. C’est donc ce qu’on appelle « une information ».

Imaginer qu’il faille passer ce fait au rang de « détail de l’Histoire » (copyright Jean-Marie Le Pen) au motif que M. Soumaré est « issu de la diversité » serait ni plus ni moins que du racisme. Il est tout aussi politiquement correct d’en parler que de celui (le casier judiciaire) de Jean-Paul Huchon, tête de liste PS pour l’Ile de France, et lui aussi condamné, mais pas issu de la diversité.

C’est d’ailleurs exactement la même chose que de parler du passé vichyste de François Mitterrand ou trotskyste de Lionel Jospin, de la condamnation d’Alain Juppé, de celles de Jean-Marie Le Pen ou du passé Action Française d’Alain Madelin.

Pourtant, il semblerait à certaines bonnes âmes qu’il ne faille pas parler d’un casier judiciaire qui contient une peine purgée, comme si les électeurs n’avaient pas le droit de savoir pour qui ils vont voter.

Pour certaines élections, la loi fait obligation aux candidats de dévoiler leurs patrimoines, mais pas leur casier judiciaire. Comme si la richesse était un plus gros problème potentiel…

Pour les condamnations, il existe l’amnistie, la grâce présidentielle, et le temps purge les casiers judiciaires. Rien de tout cela pour les riches, qui restent condamnés (?) par l’opinion publique.

Ainsi le PS François Hollande peut-il déclarer qu’il « n’aime pas les riches », mais le même PS refuse à l’UMP le droit de déclarer qu’elle « n’aime pas les condamnés ».

Et tout ceci au nom de la démocratie, de la transparence, et de la morale, bien sûr…

Ali Soumaré

Jean-Paul Huchon

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