En rire ou en pleurer?

novembre 27, 2009 on 2:30 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Il y a des jours comme ça. L’actualité livre des sourires et des larmes, des sujets d’incompréhension et d’autres d’indignation. Certains dont on se demande s’ils valent un sujet, d’autres qu’il est impossible de laisser passer.

L’indignation, d’abord, bien sûr. L’Iran a violé le coffre bancaire de Shirin Ebadi, prix Nobel de la Paix 2003, et a confisqué sa médaille Nobel et sa Légion d’Honneur. En outre, ses avoirs bancaires sont gelés, et son mari s’est fait tabasser. Ce qu’il y a de bien, c’est que tout ceci, bien sûr, se fait au nom de l’Islam, du Coran, et d’Allah. Car on se demande ce qu’ils (les mêmes dirigeants) feraient s’ils lisaient des BD gothiques, regardaient des mangas, et cultivaient le satanisme…

Le regret, ce sont les démissions allemandes, jusques et y compris un ministre, pour avoir caché au public qu’un bombardement allemand avait tué des dizaines de civils afghans. Le regret, bien sûr, c’est que les morts « fassent moins de dégâts » par elles-mêmes que le fait de les avoir cachées. On se demande ce qu’il en eût été si les morts avaient celles de bons citoyens mangeurs de bratwurst et buveurs de bière…

L’indifférence, c’est l’annonce de la quasi-faillite de l’Emirat de Dubai. Ce tout petit état artificiel, dont les ressources en pétrole sont quasi-épuisées, a tenté de se faire une place comme capitale mondiale du shopping. Folies immobilières de la tour la plus haute du monde, de l’hôtel le plus luxueux, d’une île artificielle en forme de palmier. Et aujourd’hui, on voit que tout cela reposait sur une orgie de dette et une méga-bulle immobilière. On se demande ce qu’il en eût été s’il ne s’était pas agi de ce minuscule État, mais, disons, de la Californie…

L’ironie, c’est d’entendre Benoit Hamon traiter le directeur de Pôle-Emploi de « canaille », parce que les chiffres publiés n’avaient pas l’heur de lui plaire. Ledit directeur semble avoir l’intention de porter plainte pour diffamation. Comme Benoît Hamon est le porte parole du Parti Socialiste, on se demande ce qu’il en aurait été avec un autre responsable du PS, moins expert en communication…

L’hilarité, c’est de voir Veronica Lario, la future ex-femme de Berlusconi, lui réclamer la bagatelle de 43 millions d’euros par an, pendant que le Cavaliere, jamais avare d’une élégance envers les femmes, à commencer par la sienne, propose 200.000 à 300.000 euros par mois, « négociables ». Quand on sait que sa fortune est estimée à 9 milliards d’euros, on se demande ce qu’il en aurait été, là aussi, en Cailfornie…

Allégorie bancaire

novembre 18, 2009 on 6:50 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermés

Voici un authentique courrier écrit par une dame américaine de 86 ans à son banquier.

Elle se passe de tout commentaire, si ce n’est qu’elle suscite une admiration certaine de la part de JusMurmurandi pour la dame en question.

« Cher Monsieur,

Je vous écris pour vous remercier d’avoir refusé le chèque qui m’aurait permis de payer le plombier le mois dernier.

Selon mes calculs, trois nanosecondes se sont écoulées entre la présentation du chèque et l’arrivée sur mon compte des fonds nécessaires à son paiement.

Je fais référence, évidemment, au dépôt mensuel automatique de ma pension, une procédure qui, je dois l’admettre, n’a cours que depuis huit ans. Il faut d’ailleurs vous féliciter d’avoir saisi cette fugace occasion et débité mon compte des 30€ de frais pour le désagrément causé à votre banque. Ma gratitude est d’autant plus grande que cet incident m’a incité à revoir la gestion de mes finances.

J’ai remarqué qu’alors que je réponds personnellement à vos appels téléphoniques et vos lettres, je suis en retour confrontée à l’entité impersonnelle, exigeante, programmée, qu’est devenue votre banque. A partir d’aujourd’hui, je décide de ne négocier qu’avec une personne de chair et d’os.

Les mensualités du prêt hypothécaire ne seront banque par chèques adressés personnellement et confidentiellement à un(e) employé(e) de votre banque que je devrai donc sélectionner.

Soyez averti que toute autre personne ouvrant un tel pli consiste en une infraction au règlement postal.

Vous trouverez ci-joint un formulaire de candidature que je demanderai à l employé(e) désigné(e) de remplir. Il comporte huit pages, j’en suis désolée, mais pour que j’en sache autant sur cet(te) employé(e) que votre banque en sait sur moi, il n’y a pas d’alternative. Veuillez noter que toutes les pages de son dossier médical doivent être contresignées par un notaire, et que les détails obligatoires sur sa situation financière (revenus, dettes, capitaux, obligations) doivent s’accompagner des documents concernés.
Ensuite, à MA convenance, je fournirai à votre employé(e) un code PIN qu’il/elle devra révéler à chaque rendez- vous. Il est regrettable que ce code ne puisse comporter moins de 28 chiffres mais, encore une fois, j’ai pris exemple sur le nombre de touches que je dois presser pour avoir accès aux services téléphoniques de votre banque. Comme on dit : l’imitation est une flatterie des plus sincères.

Laissez-moi développer cette procédure. Lorsque vous me téléphonerez, pressez les touches comme suit :

Immédiatement après avoir composé le numéro, veuillez presser l’étoile (*) pour sélectionner votre langue.

Ensuite le 1 pour prendre rendez-vous avec moi.

Le 2 pour toute question concernant un retard de paiement.

Le 3 pour transférer l’appel au salon au cas où j’y serais.

Le 4 pour transférer l’appel à la chambre à coucher au cas où je dormirais.

Le 5 pour transférer l’appel aux toilettes au cas où je coulerais un bronze.

Le 6 pour transférer l’appel à mon GSM si je ne suis pas à la maison.

Le 7 pour laisser un message sur mon PC. Un mot de passe est nécessaire. Ce mot de passe sera communiqué à une date ultérieure à la personne de contact autorisée mentionnée plus tôt.

Le 8 pour retourner au menu principal et écouter à nouveau les options de 1 à 7

Le 9 pour toute question ou plainte d’aspect général. Le contact sera alors mis en attente, aux bons soins de mon répondeur automatique.

Le 10, à nouveau pour sélectionner la langue. Ceci peut augmenter l’attente mais une musique inspirante sera jouée durant ce laps de temps. Malheureusement, mais toujours suivant votre exemple, je devrai infliger le prélèvement de frais pour couvrir l’installation du matériel utile à ce nouvel arrangement.

Puis-je néanmoins vous souhaiter une heureuse, bien que très légèrement moins prospère, nouvelle année ?

Respectueusement,

Votre humble cliente. »

La Bataille de N’Diaye

novembre 13, 2009 on 10:27 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | 1 Comment

Aout 2009, Marie N’Diaye déclare qu’elle, son compagnon et ses trois enfants vivent désormais à Berlin depuis depuis deux ans en grande partie à cause de Nicolas Sarkozy. On connait désormais ses commentaires: «Je trouve détestable cette atmosphère de flicage, de vulgarité… Besson, Hortefeux, tous ces gens-là, je les trouve monstrueux. Je trouve cette France-là monstrueuse».

A noter en passant que, si elle vit depuis deux ans à Berlin, elle a dû partir entre mai 2007 (élection de Sarkozy) et novembre 2007 (il y a deux ans maintenant), ce qui lui a donné fort peu de temps pour faire l’expérience de la mutation « monstrueuse » dans lequel Sarko a entraîné notre beau pays. C’est dire si elle ne perd pas de temps.

Travelling avant. Marie N’Diaye reçoit le prix Goucourt. Subitement, ses écrits précédents remontent à la surface (comme avec Frédéric Mitterrand ou David Douillet) et font polémique.

Après quoi elle déclare sur Europe 1 que ses déclarations étaient « très excessives », et qu’elle habite à Berlin parce que c’est « la ville où tout se passe », et qu’il y a une effervescence artistique, alors qu’en France l’ambiance est « morose » . Vraiment rien à voir avec le contenu de l’interview aux Inrocks.

Alors, que faut-il penser? Que Marie N’Diaye, écrivain parmi d’autres, se trouve bien de faire scandale, mais que Marie N’Diaye qui espère vendre beaucoup de livres à des Français qui vivent dans ce pays « monstrueux », préfère ne plus les choquer? Que son éditeur lui a recommandé de ne pas se donner une image d’incendiaire, qui n’est pas « bonne pour le business »? Qu’il est doux de se donner une image de victime du Sarkomonstre, notamment auprès de ses pairs, et de passer ainsi pour un un « bel esprit » généreux comme tout Saint Germain des Près des années d’après-guerre. Ce qui ne privait pas ces élégants Germanopratins d’approuver l’Union Soviétique du Goulag. « Monstrueuse, forcément monstrueuse », eût dit Marguerite Duras…

Dans ces années-là, les intellectuels critiquaient la France du dedans. Maintenant, avec Marie N’Diaye, comme d’ailleurs avec Yannick Noah, qui, lui, a au moins l’excuse de ne pas vraiment être un intellectuel, on la critique de l’extérieur. Mais, et cela montre à quel point ces gens là restent Français, leur exil, qui n’a en fait rien à voir avec la politique, ne les empêche pas de jouer leur rôle dans notre théâtre national, celui où il faut se faire passer pour une victime.

Ce qui n’empêcherait pas Marie N’Diaye de (re)trouver des charmes à Paris si d’aventure, par exemple, l’Académie Goncourt lui proposait de troquer son statut de lauréate pour celui, plus durable, de membre de son académie.

Mais si JusMurmurandi a titré sur « la Bataille de N’Diaye », c’est en référence à la « Bataille d’Hernani », où Victor Hugo confronta ses contradicteurs. Ce qu’elle ne fait pas ici, puisqu’elle bat en retraite en rase campagne au micro de Jean-Pierre Elkabbach. Mais il faut dire que Hugo était fait d’un autre bois, puisque lui dut affronter un régime autrement plus autoritaire (le second empire) que la SarkoFrance « monstrueuse ». Et qu’il partit, lui, en exil pour 15 ans à Guernesey.

Vous aurez compris que les imprécations N’diayesques n’ont pas précisément séduit JusMurmurandi. Qu’elle vive où elle veut et dise ce qu’elle veut, sans devoir de réserve (E. Raoult a perdu une occasion de se taire, la formule n’a pas de sens). Mais qu’elle ne nous demande pas d’attacher de l’importance à ce qui n’est manifestement qu’une outrance d’écrivain en mal de promotion, suivant l’adage que « toute publicité est une bonne publicité ».

Tout le reste est littérature….
Marie N'Diaye

Islam, armes et poésie…

novembre 11, 2009 on 8:59 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Incongruités, Insolite, International | 2 Comments

C’est fini, il a été exécuté et il est mort. John Allen Mohammad, le tueur qui a terrorisé pendant 3 semaines les populations de la côte est des États-unis en 2002, a reçu un injection mortelle. Terreur d’autant plus grande que ses treize attaques, qui se soldèrent par 10 morts, visaient n’importe qui, n’importe quand, n’importe où. Né Williams, il a changé de nom lors de sa conversion à l’Islam.

Par une coïncidence dont l’Histoire a le secret, cet exécution survient le jour où se tient à la base militaire de Fort Hood une cérémonie à la mémoire des 13 morts (encore 13!) tués lors d’une attaque à l’arme à feu attribuée à un major Nidal Malik Hasan, lui même blessé par les forces de l’ordre dans la fusillade. Hasan est, lui aussi un pratiquant de l’Islam

Il va sans dire que ces deux événements, perpétrés par des hommes furieux au point de tout tenter pour blesser une société qui leur fait horreur, donnent en Occident une image lamentable de cette religion. D’autant qu’ils ne sont pas les seuls, mais viennent s’ajouter à une longue liste de kamikazes qui se font exploser au milieu de femmes et d’enfants, comme au Proche Orient, de bombes sur une plage ou dans une boîte de nuit à Bali, de bombes dans les transports en commun à Londres et Madrid, et, bien entendu, d’avions projetés dans des tours aux États-Unis.

La question se pose dès lors, comment, quand on est Musulman arriver à faire comprendre à a population au sein de laquelle on vit, que tous les Musulmans ne sont pas des fous de Dieu? Et comment, quand une population se sent menacée par la violence extrémiste déclarée parce que tous ne sont pas Musulmans, faire la part des choses, combattre la violence, mais laisser en paix la part paisible, ultra-majoritaire, de la population musulmane?

L’Histoire, malheureusement donne de mauvaises leçons. Comme celle des États-Unis qui, en guerre contre le Japon de 1941 à 1945, enfermèrent dans des camps de concentration (mais pas d’extermination, bien sûr) toute la population américaine d’origine japonaise, au cas où….

Ou celle des épurations ethniques opérées par les Tchèques en 1945-1946 qui spolièrent et expulsèrent la totalité de leur population d’origine allemande, accusée, en masse, d’avoir été solidaire des nazis.

L’une des solutions, évidemment serait que les États-Unis se dotent d’une législation enfin restrictive sur la possession d’armes à feu. Cela éviterait bien des drames tout aussi terrifiants à évoquer que celle des attentats suicides, depuis l’école de Columbine (13 morts en 1999) jusqu’à l’université de Virginia Tech (33 morts en 2007) Dans ces deux cas, l’Islam ne jouait aucun rôle, mais dans tous, les armes, oui.

Il se trouve qu’au même moment, la Russie célébrait avec faste le 90e anniversaire de l’un de ses citoyens mondialement célèbre pour son invention, produite à 100.000.000 d’exemplaires, diffusés dans le monde entier, et dont le nom propre est devenu nom commun.

Cet homme dit qu’il aurait bien aimé poursuivre ses premiers essais de poésie et faire carrière comme poète, mais que « le monde est déjà plein de poètes médiocres ». Il a donc choisi une carrière où il ne fut certes ni poète, ni médiocre. Son nom? Mikhail Kalashnikov…

Kalashnikov AK 47

Identité nationale, mon cul, oui!

novembre 8, 2009 on 7:27 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Eric Besson, plus sarkozien que nature, lance un débat sur l’identité nationale. Un site Internet gouvernemental permet de déposer des « contributions » à cet effet.

On voit que les thèmes ont à voir avec les valeurs (Liberté, Égalité, Fraternité), les symboles (la Marseillaise), et les pratiques (port de signes religieux), le degré et les processus d’intégration, l’accueil des étrangers.

JusMurmurandi pense que tout ceci n’a qu’une importance très relative. Pas qu’il soit agréable d’entendre des jeunes siffler la Marseillaise à un match de football, ou acceptable de voir des femmes contraintes de porter voile ou burqa (si elles le font librement, le débat est autre).

Mais il semble qu’un tel débat, pour représentatif qu’il soit de la composante gauloise de notre tempérament, qui pousse à la discussion surtout si elle est politique, revendicative et d’opposition, est totalement décalé, ou pour le moins très incomplet.

Car les choix fiscaux qu’ont fait les gouvernements successifs, et qui exonèrent plus de la moitié des Français de tout impôt sur le revenu, est-ce que n’est pas une composante de l’identité nationale en créant, pour faire simple, une fracture entre ceux qui paient l’impôt et ceux qui perçoivent les fruits de la redistribution caractéristique de notre système? Et les choix sociaux qui ont toujours privilégié ceux qui avaient un emploi au détriment de ceux qui n’en avaient pas, comme avec les 35 heures, nous conduisant à un chômage élevé et des charges importantes sur le travail? Et le système de santé? Et les degrés de liberté civiles (interdiction de fumer, cameras de surveillance)? Et la pratique judiciaire (possibilité ou non de télécharger illégalement de la musique et des films)?

Il est bel en bon de dauber élégamment sur les mérites d’un modèle plus intégrationniste ou au contraire plus respectueux des libertés culturelles de chacun au risque de laisser se développer les communautarismes. C’est un débat dans lequel tous se plongent avec délice. Mais pendant que se déroule et se défoule toute cette logomachie toujours passionnée et parfois passionnante, la politique « ordinaire » se charge de choix autrement plus fondateurs que de savoir si quelques centaines de femmes se verront interdire le port de la burqa, ou quelques centaines d’Afghans se verront « reconduire » dans leur beau pays.

Rien qu’en ce moment, le Parlement doit débattre de la double réforme des collectivités locales et de leur financement par les entreprises sous forme de taxe professionnelle. Si la double réforme passe, le pouvoir local, notamment celui de frapper monnaie pour étendre toujours plus le champ de leurs dépenses sera réduit. Voilà qui va affecter l’identité nationale. De même que les projets de fermeture de centaines de services hospitaliers trop petits pour être efficaces et sûrs. Ou le projet de Grand Paris, avec villes nouvelles, pôles de recherche, axes de transport. Ou les conséquences du Grenelle de l’Environnement, avec son cortège de mesures « vertes » dont la taxe carbone, et ses nouveaux produits et nouvelles contraintes.

Même le débat en cours au niveau planétaire du G20 sur les bonus de la finance est au cœur de l’identité nationale. Car si la France est l’un des seuls pays à appliquer strictement un encadrement là où d’autres laissent la situation revenir au laxisme précédent la crise, ce seront des fonctions puissantes qui quitteront la France. Comme le village d’Astérix, potion magique en moins.

C’est peut-être là la cause de la véritable haine que suscite Nicolas Sarkozy, et de la violence verbale souvent grotesque de ses adversaires, devenus ses ennemis. C’est que ce Président, contrairement à ses deux prédécesseurs largement inertes, fait, au quotidien, et au pas de charge, des réformes qui forgent l’identité nationale. Ainsi quand il met en œuvre et défend contre vents et marées le bouclier fiscal, le combat n’est pas fiscal, car les sommes en jeu sont dérisoires au regard du gigantesque déficit de l’Etat (50% du budget!), il est identitaire. La France doit-elle compter parmi ses rangs des riches, ou doit-elle les laisser partir à Bruxelles ou Genève? De même, la France doit-elle compter parmi ses rangs des réfugiés Afghans ou doit-elle les reconduite à Kaboul? Et, s’il faut les accueillir, et, partant, s’occuper d’eux, comment faire si les riches ne sont plus là pour payer?

Les riches? les Afghans? Ni les uns ni les autres? Les uns et les autres? Et si c’était là (et dans d’innombrables questions de cet ordre) que se forgeait l’identité nationale?

Eric Besson

World Trade Center, huit ans après

novembre 5, 2009 on 9:44 | In Best of, Coup de gueule, Incongruités, International | Commentaires fermés

Tout le monde se souvient de la tragique fin des deux tours du World Trade Center, qui se sont effondrées à la suite de l’attentat aérien le 11 septembre 2001.

Que s’est il passé depuis ?

Le monde a certainement changé en particulier pour ceux qui prennent l’avion régulièrement.

Les passagers sont soumis à des contrôles aussi accrus qu’arbitraires, devant tantôt enlever chaussures ou ceintures, ou ôter pc et produits cosmétiques de leurs valises, au bon vouloir du personnel aéroportuaire.

Les cabines de pilotage des avions ont été blindées pour enlever la possibilité à d’éventuels terroristes de les envahir en vol.

Les enfants ne peuvent plus aller voir comment se pilote un avion, au grand dam des parents qui pouvaient le faire il y a encore quelques années.

Bref, des millions de gens passent chaque jour des heures inutiles à faire la queue, parce que quelques hommes ont commis un dommage irréparable.

Il est temps de prendre du recul, huit ans après.

Car ces huit années ont aussi marqué le retour des Etats Unis en guerre, en Afghanistan et en Irak.

Il restait cependant à savoir ce que l’on allait faire, symboliquement, avec toute cette tôle récupérée des deux tours.

Car ce métal serait à tout jamais celui de la honte, de la mort inutile de civils prisonniers, ni protégés par une CIA et un FBI incapables de prévenir l’attentat, ou encore de forces de police et de pompiers incapables de les sauver une fois l’attentat commis.

N’était il pas temps de faire un mémorial pacifique, sobre, en l’honneur de ces victimes tombées dans un traquenard contre lequel elles en pouvaient rien.

L’Amérique, celle de George W. Bush, en a décidé autrement.

Avec l’acier récupéré du World Trade Center, c’est un bateau, un navire de guerre, le USS New York,  qui a été construit.

Il est entré au début du mois en rade de New York.

Quel beau message.

Le USS New York

Le USS New York

L’Europe du Président

novembre 4, 2009 on 6:46 | In Best of, Europe, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermés

C’est fait. Les Irlandais ayant ratifié par referendum, et Vaclav Claus, le Président tchèque ayant apposé sa signature, le Traité de Lisbonne peut entrer en vigueur. Tous les regards convergent vers les chefs d’État pour savoir qui sera, 51 ans après le premier pas de la C.E.E., le premier « Président de l’Union Européenne ».

Il est juste, en ce moment historique, qui coïncide exactement avec le vingtième anniversaire de la chute du Mur de Berlin, symbole s’il en est de l’antithèse de l’Europe, de rappeler le rôle décisif de Nicolas Sarkozy dans la mise sur pied de ce traité. Quand il a pris ses fonctions, la construction européenne était au point mort, tétanisée par le double refus français et néerlandais de la Constitution européenne, et engluée dans le lamentable Traité de Nice, enfant peu glorieux de la Présidence Chirac.

C’est Sarkozy, alors tout nouveau Président qui a pris le taureau par les cornes, et, bousculant sur son passage des collègues encore peu habitués à son style à la hussarde, qui a mis sur pied un Traité qui reprend l’essentiel de la Constitution, à un détail près. Elle a échoué à être ratifiée, et il (le Traité) l’a réussi.

Quand on regarde l’histoire de la progression de l’Europe, les grandes étapes ont toujours été marquées par des actions décisives et, pour ainsi dire, frappantes. Le traité d’origine, le premier élargissement, le Grand Marché Unique, l’Euro, autant d’étapes essentielles aux côtés duquel vient prendre place le traité de Lisbonne.

Que Sarkozy ait réussi un tel tour de force en quelques semaines de Présidence, et qu’aujourd’hui personne ne lui en donne acte et ne lui en fasse crédit, contraste avec un certain Prix décerné à un Président pour un an de Présidence dont il ne reste absolument rien de marquant, si ce n’est le style.

La Fontaine disait « selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir ». Faudrait-il dire « selon que vous serez blanc ou noir, les jugements de l’histoire vous rendront puissant ou misérable »?

Nicolas Sarkozy

Il est trop, Estrosi

novembre 2, 2009 on 8:57 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités | Commentaires fermés

Christian Estrosi s’est fait remarquer avec des propos…hors de propos.

On imaginait bien que le fait de ne plus avoir de grève comme l’affirmait Nicolas Sarkozy avait un prix.

On commence à en voir les contours.

Car déclarer rendre la Poste imprivatisable, c’est impayable.

La Poste est l’entreprise phare de la France qui a échoué.

Comme nous l’écrivions dans un précédent article, là ou Deutsche Post rachète DHL, on nous réduit les services, le J+1 pour la livraison du courrier ayant été abandonné en rase campagne après des années de tentatives avortées. Bastion d’un syndicalisme dépassé, où le mot productivité et services est absent, c’est maintenir la France hors de la compétition internationale que de proférer de telles absurdités.

Car la Poste a généré un nombre de concurrents aussi grand qu’elle est inefficace (DHL, FedEx, UPS etc. etc.)

Et pendant ce temps là, on tourne le dos à l’exemple donnée par les entreprises privatisées, comme Air France ou Renault qui, elles, ont réussi leurs mutations.

Rappelez vous ce n’était il y a pas si longtemps où Renault n’avait pu fusionner avec Volvo avec comme motif principal qu’elle était justement détenue majoritairement par l’Etat.

Et la Renault privatisée de fusionner avec Nissan.

Ou encore Air France, dont les innombrables grèves  creusaient un déficit sans fin, qui, introduite en bourse, mit la main sur KLM pour devenir un transporteur à l’échelle mondiale.

Non Christian Estrosi, tout ministre de l’Industrie qu’il soit a prononcé des propos indéfendables, voire impardonnables.

Car vouloir réduire la privatisation de la poste à une votation centrée sur la fermeture du bureau de poste de Clochemerle, c’est oublier que Clochemerle n’est pas le monde, c’est enfourcher un mauvais cheval.

Non, à éructer des contresens pareils, c’est sa seule moto qu’il aurait du continuer à enfourcher, le brave Estrosi.

L’Airbus A380 chez Air France, tout un symbole….

novembre 1, 2009 on 8:00 | In Best of, Economie, France, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Voici déjà presque 5 ans que le plus gros avion du monde, conçu et construit en Europe, a effectué son premier vol, technique (en avril 2005), et deux ans qu’il est en service dans une flotte commerciale.

Et ce n’est que maintenant qu’il arrive dans une flotte occidentale, européenne, avec le premier vol Air France sensé décoller à la fin du mois, à 13:15 pour rejoindre le nouveau monde.

Tout un symbole, parce qu’il illustre parfaitement que le pouvoir économique s’est déplacé aux cours des années passées.

Vol inaugural effectué par Singapore Airlines fin 2007, il a déjà transporté plus de deux millions et demi passagers sous la cocarde de cette dernière, d’Emirates ou encore de l’australienne Qantas. Alors que les compagnies inaugurales des A300, 310, 320 et autres 330/340 étaient toutes européennes….

Bref, l’Asie est passée largement devant le monde occidental, à tel point que les compagnies américaines n’ont pas osé investir dans cet avion réputé ultra confortable, et significativement moins polluant que son plus proche concurrent.

Peur des représailles de Boeing, ou encore témoignage d’un segment de l’économie exsangue comme l’est l’aérien américain.

S’il a défrayé la chronique à son arrivée tant chez Singapore ou Emirates, c’est, aussi, grâce au luxe déployé dans l’aménagement cabine.

Première avec une double suite chez Singapore ou douche chez Emirates, rien de tout cela chez Air France où le nombre de passagers transportés est de ce fait 10% supérieur aux deux compagnies sus nommées. On note quelques améliorations apportées aux sièges sur le site web Air France, mais on est plus dans le cosmétique que dans la refonte…

Bref, à l’Ouest, rien de nouveau, si ce n’est qu’après avoir hurlé au scandale à cause des retards de livraison, quasiment toutes les compagnies clientes demandent désormais des reports d’échéance….

Et puis une preuve s’il en était besoin, que les cicatrices de l’accident industriel de la gestation du géant des airs ne sont pas terminées, Air France, qui a annoncé et une nouvelle typographie et une nouvelle classe intermédiaire entre la classe affaires et la classe économique, n’aura finalement obtenu d’Airbus que la peinture aux nouvelles couleurs.

Ce sont les « anciens » Boeing 777 qui recevront en premier le nouvel aménagement intérieur.

Bref, cet hippopotame des airs sous la bannière tricolore inspire bien de la nostalgie….

La Rupture est dans le Fromage

octobre 31, 2009 on 10:11 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Peut-être n’a-t-il pas commencé par le bon bout. Nicolas Sarkozy a été élu avec un programme au centre duquel figurait la notion de rupture, et c’est maintenant seulement, après mille projets, deux ans semés de polémiques et une crise économie et financière, qu’elle se dessine.

Car la rupture, en France, n’est pas entre la droite et la gauche, comme l’a montré l’alternance entre eux depuis 1974. Il est même des cas où la droite se croit obligée de prendre des mesures de gauche, et vice versa. Ce qui n’empêche pas l’opposition du moment de voter contre, voire même d’annuler la mesure une fois revenue au pouvoir.

Non, la rupture en France n’est pas non plus entre les riches et les pauvres, car de Gaulle par exemple, a toujours eu plus de votes ouvriers que le Parti Communiste, ou parce que Paris qui a élu deux fois un socialiste à la Mairie est devenue une ville presque exclusivement bourgeoise.

En fait, pour qu’il y ait rupture, il faut identifier une tendance constante depuis 1974 et voir si Sarkozy s’y attaque, et force est de constater que oui.

Car la constante, c’est la manie de créer toujours plus de Fromages de la République (ce qui donne FR, l’envers de RF, le sigle de la République Française). Giscard a créé les régions, mais on n’a vu se réduire, sans même parler de disparaître, aucune autre administration au même moment, qu’elle soit nationale, départementale, cantonale ou municipale. Mitterrand a décentralisé, mais sans que l’administration centrale se réduise en quoi que ce soit. Et ainsi de suite.

Tout récemment, JusMurmurandi a constaté que la Ville de Paris a créé plus de nouveaux emplois de fonctionnaires pendant le premier mandat de Bertrand Delanoë que la totalité des fonctionnaires de Lyon, deuxième ville de France. Ou encore que les communes ont créé en 2008, année de crise, 36.000 emplois supplémentaires, c’est à dire plus que l’État n’est parvenu à en supprimer péniblement au niveau national, tout en se faisant houspiller pour « démantèlement de service public ».

C’est si vrai que les collectivités territoriales ont été contraintes de relever massivement les impôts locaux en 2009 (merci M. Delanoë, avec un retentissant 47%!) parce que leur recettes ne bénéficiaient plus de la hausse due à la prospérité. Ce qui veut dire qu’elles avaient toutes dépensé allègrement le supplément de recettes, et sans même se plaindre….

Alors, où est la rupture? C’est qu’avec la réforme des collectivités territoriales, et celle de la taxe professionnelle, Nicolas Sarkozy va atteindre, si elles entrent en vigueur, deux objectifs parallèles. L’un est de réduire le nombre de conseillers généraux et généraux de moitié (de 6000 à 3000), soit une diminution de moitié des Fromages. L’autre est de supprimer pour les collectivités le droit de lever l’impôt comme elles veulent sur les entreprises qui ne votent pas. Car les maires devront alors, s’ils veulent dépenser comme des satrapes l’argent des autres, l’expliquer à leurs électeurs furieux. Ce qui conduit à une certaine modération. Et moitié moins de conseillers territoriaux, c’est moité moins de temps disponible pour des dépenses.

Il est révélateur que les opposants les plus farouches à ces deux réformes soient du camp du Président. Car, en fait, ils sont menacés par cette double rupture. Moins de postes, moins d’argent à distribuer, moins de possibilités de taxer sans contrôle ni limite, c’est moins de Fromage.

Et chacun sait que la France, toute la France, est le pays du Fromage.

PS pour eux qui pensent qu’en France, la rupture ce serait de traiter les Puissants comme le reste de la Nation: avec la condamnation à de la prison ferme de Charles Pasqua, la comparution de Dominique de Villepin et le renvoi de Jacques Chirac en correctionnelle, on est dans le jamais vu…

Le piston de la vierge Marie

octobre 21, 2009 on 7:57 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite | 1 Comment

C’était trop beau pour être vrai, on allait assister à un miracle.

Nicolas Sarkozy n’arrivait pas à se débarrasser de l’image récente de népotisme avec l’affaire de l’EPAD avec son fils Jean; tel le capitaine Haddock et et son sparadrap qui ne voulait pas partir, l’affaire lui collait aux semelles.

Même si cette presse qui l’aimait tant avait oublié Papamadi le fils de Mitterrand qui sillonnait l’Afrique avec les bons mots de son père ou encore Claude Chirac conseillère stipendiée à l’Elysée occupé par son père Jacques décidément très féru de location, Jean posait un vrai problème, même s’il avait été élu au suffrage universel.

Heureusement les Verts ne sont jamais loin pour lui venir en aide.

Est ce la signature du pacte de Nicolas Hulot (qui aimerait tant se déplacer en hélicoptère) ou encore le Grenelle de l’environnement, toujours est il que le maire de Bègles, qui vient en voiture tandis qu’il claironne arriver en vélo (voir notre article http://www.jusmurmurandi.com/?p=654 sur le sujet), a allumé un contre feu inespéré en recrutant Marie, la fille de José Bové.

Il semblerait qu’elle n’ait pas inventé le fil à couper le beurre ni l’eau tiède car lorsqu’elle parle de coup de piston pour le fils Sarkozy, Marie Bové oublie qu’il est, lui,  déjà élu alors qu’elle n’est encore que pistonnée.

Décidément, cette génération censée incarner une nouvelle classe politique fait bien pâle figure.

Pas si facile d’être fille à papa en politique.

Ce ne sont pas Martine Aubry (fille de Jacques Delors) ou Marine le Pen qui diront le contraire…

Le Roi Jean

octobre 14, 2009 on 5:11 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | 4 Comments

L’Europe a déjà connu le roi Jean sans Terre, un Plantagenêt des 12e et 13e siècles, et Jean sans Peur un puissant duc de Bourgone au 15e siècle, mais il semble qu’elle ne connaîtra pas de Jean sans Défense.

En effet, alors que son fils Jean n’est encore que Jean sans Diplôme (il est en deuxième année de droit à 23 ans, ce qui fait mettre en doute ceux qui affirment qu’il est « précoce comme son père »), il semble que Nicolas Sarkozy va voir son fils devenir président de l’EPAD, établissement public de la Défense, le plus grand quartier d’affaires d’Europe.

Le tout-politique et tout-médiatique s’émeut de ce qui apparaît comme un abus manifeste à caractère népotico-dynastique.

Il y a pourtant de nombreux précédents. Jacques Chirac a une fille, Claude, qui a été à l’Élysée l’omnipotente conseillère de son père à la communication avant d’être casée, toujours à la communication, chez son meilleur ami, le milliardaire François Pinault, pendant que sa femme est conseillère générale de Corrèze. François Mitterrand a eu deux fils, l’un, Gilbert a été député PS, l’autre, Jean-Christophe, conseiller de son père à l’Élysée pour les affaires africaines, et, à ce titre, surnommé « papamadi ». Un fils de Valéry Giscard d’Estaing, Louis, lui aussi est député. On voit donc que l’affaire, pour malodorante qu’elle soit, a des précédents.

JusMurmurandi n’ayant pas, comme on dit, tenu la chandelle, vous n’aurez pas de scoop sur ce qui s’est vraiment passé. Pourtant il y a une version qui est très convaincante, contrairement aux explications de Dominique de Villepin au procès Clearstream.

Nicolas Sarkozy est très aimé des époux Balkany, d’origine hongroise comme lui du côté de son père, et très influents dans le 92 (Patrick Balkany, repris de justice, est maire de Levallois, une des communes sur lesquels s’étend la Défense). Patrick Devedjian, actuel président de l’EPAD, a accepté moyennant un maroquin ministériel que Jean Sarkozy lui succède comme leader de la majorité au Conseil Général du 92.

Voilà ces trois courtisans assidus, qui cherchent comment faire plaisir au souverain. C’est d’autant plus facile que le poste de Président de l’EPAD n’est qu’en apparence un fromage de la République.

Car, s’il fallait une preuve que c’est en fait le Directeur Général qui commande réellement, c’est simple, le Président n’est pas rémunéré. C’est un poste bénévole. Où a-t-on vu en France un fromage sans avantages sonnants et trébuchants? Donc les trois compères s’entendent pour faire avoir au fils du Roi un siège prestigieux et ronflant, au cœur de l’un des grands projets paternels, mais qui ne les prive de rien ni ne leur coûte rien. Ils en font part au fils, ravi, et le fuitent à le presse, pour rendre le cadeau définitif et inrefusable.

Et voilà que c’est le père, qui n’y est pour rien, sauf d’avoir autour de lui des courtisans trop soucieux de plaire pour récolter la faveur royale, qui prend le choc en retour de la nomination du fils.

Lequel aura, pour remplacer son titre caduc de Jean sans Défense, celui de Jean sans Vergogne.
Jean Sarkozy

Quand la Générale aide la Police

octobre 13, 2009 on 7:12 | In Best of, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2007, Europe, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermés

Il ne s’agit pas d’une erreur de frappe ou d’orthographe.

Il ne s’agit pas non plus de l’aide procurée par un ou une militaire aux forces de l’ordre civil.

Non, tout simplement la Société Générale qui a dénoncé un de ses clients de longue date aux forces de police au motif que ses papiers n’étaient pas en règle.

Venu retirer de l’argent le samedi 3 octobre dernier, un client mauritanien est ressorti de l’agence de sa banque avec les bracelets et accompagné par les forces de police, le guichetier ayant fermé l’agence et appelé ces dernières après avoir constaté que les papiers de son client n’étaient pas en règle.

JusMurmurandi propose d’ériger ce guichetier en modèle.

Modèle qui pourrait être transposé au siège de la Société Générale où sont bien trop rares les collaborateurs qui pensent à dénoncer les positions abusives, les gens qui commettent des actes irréguliers etc.

Modèle qui pourrait être aussi mis en avant sur la façon de traiter les clients de la Société Générale.

Rappelez vous la campagne publicitaire de la banque en début d’année .

La Générale est là pour vous aider….à aller au trou???

Forts comme des Turcs!

octobre 11, 2009 on 6:48 | In Best of, Incongruités, Insolite, International | 2 Comments

JusMurmurandi n’est pas, loin s’en faut, partisan de l’adhésion de la Turquie à l’Union Européenne. Ce n’est pas pour autant qu’il faut s’abstenir de saluer les progrès que fait ce pays pour avancer dans l’histoire moderne. Progrès qui, soit dit en passant, font honte au méprisable Président tchèque Claus et à ses soutiens. Soutiens dont ne fait pas partie la Président polonais Kaczinsky, qui, lui, a signé la traité de Lisbonne hier.

En effet la Turquie a signé hier un accord qui met fin à un siècle d’ignorance mutuelle sur fond de rancœur et de haine avec son voisin arménien, qui mérite les mêmes félicitations. Ce qui prouve qu’il est possible de dépasser les anciennes meurtrissures et de se libérer du poids de la haine pour privilégier le présent et l’avenir par rapport au passé.

Comme, dans le même temps, la Turquie fait des progrès importants vers la paix intérieure avec sa minorité kurde, il est juste de remarquer qu’elle fait plus et mieux pour avancer dans ce domaine que nombre de pays membres de l’Union européenne, où les problèmes des minorités régionales sont toujours incompatibles avec le minimum de droits que l’UE devrait exiger de ses membres. La palme revenant, bien sûr, à Chypre, où la majorité grecque a refusé la réunification avec la minorité turque, qui, elle, l’avait acceptée alors même que cela revenait pour elle à capituler.

Le plus ahurissant, bien sûr, c’est que l’Union Européenne ait accepté comme membres ces pays (les pays baltes, la Roumanie, Chypre) sans attendre qu’ils aient mis de l’ordre dans leurs maisons, ni utilisé l’accession comme un levier pour les y « encourager ».

Pendant ce temps-là, et en parfait contraste aux progrès turcs, l’Iran, autre grand pays musulman du Moyen-Orient, a prononcé trois condamnations à mort à l’encontre des manifestants contre la « réélection » volée de Mahmoud Ahmadinejad. Le seul commentaire possible est de citer l’incomparable poète perse, donc ancêtre des Iraniens, Jalal ud Dîn Rûmî:

Sois comme l’eau courante pour la générosité et l’assistance.

Sois comme le soleil pour l’affection et la miséricorde.

Sois comme la nuit pour la couverture des défauts d’autrui.

Sois comme la mort pour la colère et la nervosité.

Sois comme la terre pour la modestie et l’humilité.

Sois comme la mer pour la tolérance.

Ou bien parais tel que tu es ou bien sois tel que tu parais.

Et de constater que le lamentable Ahmadinejad n’applique que la dernière recommandation, il est tel qu’il paraît.

Tous les prix Nobel à Vaclav Klaus!

octobre 10, 2009 on 8:35 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | 2 Comments

Le Président tchèque Vaclas Klaus refuse obstinément de signer le Traité de Lisbonne. Peu lui chaut que son pays, dûment représenté par ses institutions, l’ait négocié et ratifié, cette légitimité lui est indifférente. Avec lui, c’est « ne », c’est-à-dire « non » en tchèque.

Le dernier lapin qu’il vient de sortir de son chapeau est particulièrement méprisable. Il a indiqué qu’il était prêt à signer le Traité pour peu (si l’on peut dire) qu’il lui soit ajouté deux notes de bas de page. S’il n’a pas donné le contenu exact de ces deux notes censées faire quelques lignes tout au plus, leur sens est clair. Il s’agit d’éviter, selon lui, que le Traité ne puisse servir de base à une remise en cause des « décrets Benes » d’après-guerre.

Ces décrets, qui ne sont pas la page la plus glorieuse ou honorable de l’histoire tchèque, ont conduit à l’expropriation et à l’expulsion de 3 millions de citoyens tchéco-slovaques d’origine allemande en 1945-1946. Certes, on peut comprendre le ressentiment (le mot est faible, le pays ayant été martyrisé par les nazis commandés par l’abominable Heydrich, et plus encore après pour venger sa liquidation par des résistants) des Tchèques vis-à-vis des Allemands, mais les expulser alors que certains y habitaient depuis des siècles en fonction de leur origine n’est ni plus ni moins que ce qu’avaient fait les nazis, qui s’appelle aujourd’hui de la purification ethnique, et se condamne aujourd’hui au TPI de La Haye.

Alors pourquoi soulever ce point si lamentable? Parce que, ce faisant, le Président Klaus fait d’une pierre plusieurs coups. Il tente de montrer que son opposition n’est pas doctrinaire, mais qu’il veut « plus » pour son pays, comme l’ont eu les Irlandais par exemple. Il flatte le nationalisme tchèque dont il se fait le défenseur. Il ravive les craintes de tous ceux qui jouissent aujourd’hui de ces biens que leur pays a si mal acquis. Il donne des idées à tous ceux qui pourraient avoir « envie » de soulever des questions identiques. Et en Europe, cela concerne rien moins qu’un partie de l’Allemagne, de la Pologne, de la République tchèque, de la Biélorussie, tous les Balkans, et j’en passe. Excusez du peu.

Donc, comme l’indique le titre, ce faisant, le Président Klaus a mérité à lui seul tous les prix Nobel. Prix Nobel de mathématique pour avoir soulevé un problème à la solution proprement incalculable. Prix Nobel de physique pour avoir démontré qu’un homme seul peut en bloquer des centaines de millions. Prix Nobel de chimie pour avoir trouvé un si puissant catalyseur de haines mal éteintes. Prix Nobel de littérature pour l’écriture d’un tel feuilleton. Prix Nobel d’économie pour tenter d’effacer en quelques lignes ce qui est en équité une dette tchèque colossale.

Et surtout, prix Nobel de la Paix pour faire tout ceci au nom de la consolidation du statu quo pacifique, au lieu de la résurrection des luttes fratricides inter-européennes.

Qui pourrait après un tel exploit, douter encore que le Président Klaus soit de la même origine que l’écrivain du cauchemar Franz Kafka ???

Vaclav Claus

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