Un plan de sauvetage…de l’opposition ?
février 14, 2009 on 6:51 | In Best of, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes | 4 CommentsIl y a des modes, des phénomènes qui sont dans l’air du temps. Ainsi par exemple, ces espèces de grand-messes qu’on appelle « états généraux » ou « Grenelle ». Le Grenelle de l’environnement, les états généraux de la presse. En fait ce sont des sortes de forums qui existent dès lors que l’État veut bien laisser n’importe qui discuter de n’importe quoi tout en assurant le financement dans une espèce d’orgie de repentance qui ne dit pas son nom.
Mais la mode la plus récente, c’est le plan de sauvetage. Plan de sauvetage des banques, plan de sauvetage de l’automobile, plan de sauvetage des DOM-TOM, à chacun suivant ses besoins. L’Etat semble avoir des moyens illimités, ce qui permet de voir que les Français ont une capacité illimitée à exprimer des besoins.
Celà étant ce n’est pas phénomène purement français, bien au contraire. Ainsi le tout nouveau Président Obama n’a-t-il eu de cesse de faire approuver son plan de relance de l’activité économique américaine, pour un montant proche de 800 milliards de dollars, ce qui ridiculise les 26 milliards d’euros du plan Sarkozy. Alors, bien sûr, il est possible d’y voir le fait que les Etats-Unis sont dans un état de délabrement économique bien plus aigu que le nôtre, et ce n’est pas faux.
Mai il y a une autre différence qui a attiré l’attention de JusMurmurandi. Le plan d’Obama a été discuté, charcuté, re-taillé avec les Républicains, et, s’il est passé avec succès par les deux chambres américaines, c’est grâce aux voix d’un nombre modeste mais indispensables de ces voix républicaines. C’est ce qu’outre Atlantique on appelle une approche bi-partisane.
Mais les Américains doivent être au moins deux fois plus doués que nous, car ici il n’y a que des approches partisanes. L’opposition, que ce soit le PS ou le Modem, refuse obstinément de voter quelque texte que ce soit qui émane du Gouvernement. Ils sont mêmes les seuls au monde qui aient refusé de voter le plan de soutien aux banques, avant de refuser de voter le plan de relance.
Il faut se souvenir que certains avaient tenté de franchir les barrières traditionnelles entre majorité et opposition. Comme par hasard, les deux principales figures de l’opposition à l’avoir fait se font attaquer: Bernard Kouchner dans un livre qui insinue faute de pouvoir démontrer, qui parle de conflit d’intérêt et de mélange de genres faute d’avoir trouvé quoi que ce soit d’illégal, et Eric Besson qui se voit maintenant traité de vichyste. Quant à Jack Lang, dont la voix a fait la différence lors du vote pour la réforme constitutionnelle, il est quasiment banni.
Ce comportement, bien sûr ignore superbement que François Mitterrand lui-même avait fait bon usage de l’ouverture à l’époque du gouvernement de Michel Rocard, mais le pS est trop fatigué pour s’en souvenir.
C’est pourquoi Nicolas Sarkozy est devant un dilemme. Il est clair que le PS est en grande difficulté du fait de la crise. Déjà avant, il avait été dépouillé par le processus d’ouverture, et n’avait pas de programme. Maintenant que la crise oblige le Président à des mesures de gauche, le PS n’a plus d’espace pour se distinguer de sa droite, plus de marché. Et comme le nouveau produit anticapitaliste de Besancenot (pardon, le nouveau parti anticapitaliste) le bloque à sa gauche, il n’y a plus de place pour le PS, qui est donc menacé d’asphyxie.
D’où la proposition sarkozyenne de lancer un plan de relance ou de sauvetage, comme on voudra, pour le PS. Après tout, il est au moins aussi indispensable à la vie politique française que les Antilles ou la Corse, alors ce serait bien naturel.
Le seul problème, c’est que ce plan de relance aussi, s’ils n’y prennent pas garde, les socialistes vont voter contre!
Petit cours de désinformation – 2
février 12, 2009 on 8:00 | In Best of, Coup de gueule, France, Incongruités | 11 CommentsL’antisarkozysme a atteint un point tel dans notre belle France que tout journaliste qui n’affiche pas clairement son antisarkozysme militant – et vertueux – est aussitôt suspect de complaisances et donc d’amour du pouvoir ; Jusmurmurandi s’amuse ainsi de voir se recomposer le sens des mots dans un novlangue postmoderne (post-chiraquien ?) où le sarkozysme attribué tel un sceau d’infamie à tel ou tel journaliste, se limite in fine à, tout simplement, ne pas faire preuve d’antisarkozysme zélé. Jusmurmurandi se gausse grandement de cette asymétrie où, à l’image de la théologie médiévale où le mal était une privation de bien, le sarkozysme se laisse aujourd’hui définir par le bruit médiatique dominant, comme une privation d’antisarkozysme, et JusMurmurandi ne saurait donc être surpris de voir des « journalistes » de Radio France traiter de « collabos » David Pujadas et Laurence Ferrari pour avoir accepté le choix élyséen d’interviewer le Président.
Certes, en France le ridicule ne tue plus depuis bien longtemps et l’on peut ainsi insulter à l’envi le Président de la République sur une radio publique, l’assimiler à un dictateur abominable, et le faire en toute impunité, tout en se faisant évidemment passer pour courageux et résistant. Si nos courageux journalistes résistants avaient un tant soit peu appris autre chose que leur manuel de « résistance pour adolescents osant dire à leur père que c’est un con », ils auraient remarqué qu’ils avaient sombré par un plouf navrant dans la « contradiction performative », erreur logique parmi les plus ridicules qui soient. Il s’agit d’une erreur où la possibilité de l’énoncé est contredite par son contenu : clairement, si Sarkozy était un dictateur nazi, il ne serait tout simplement pas possible de librement l’attaquer et de l’insulter ni de traiter les journalistes qui l’interviewent de « collabos » ; or, curieusement, les journalistes-résistants ont pu prononcer ces insultes en toute impunité, comme s’ils étaient dans un pays libre. Aux courageux intellectuels raillés par Desproges, osant critiquer Pinochet à plus de 5 000 kilomètres de Santiago du Chili, se sont substitués les courageux journalistes des radios publiques, payés chaque jour par l’Etat pour en dénoncer en toute liberté la dimension dictatoriale de son Chef qui aurait mis la main sur les media pour mieux les contrôler. Etonnant, non ?
Mais cette anecdote qui fait sourire JusMurmurandi n’est rien à côté de celle de ce journalisticule Jean-François Couvrat qui, mendiant sans fin des chroniques dans le Monde mais se contentant maigrement d’un blog hébergé par le « journal de référence », a cru bon d’éprouver son Kolossal courage en rejoignant la meute, c’est-à-dire en tirant à boulets rouges sur le Président ; modestement intitulé « ré-informateur de l’économie », notre courageux blogueur s’est fendu d’un article à l’apparence informée, pour dresser le « bêtisier du Président ». Sa chronique, consacrée à l’intervention présidentielle de jeudi 5 février, déploie tout ce dont un antyisarkozyste patenté est capable pour se faire remarquer de la meute, en dénonçant trois prétendus mensonges du Président sous forme d’une lecture prétendument attentive, lecture attentive dont la mauvaise foi et l’incompétence presque touchante pourraient lui offrir une place de choix à la rédaction de Marianne.
Et pour obtenir ses galons d’antisarkozysme, tout est bon. Croyant contredire le Président en remarquant que les services constituent en France un taux de 77, 3 % du PIB et non de 3 % comme l’avait dit le Président, il brandit fièrement un graphique de l’OCDE censé confirmer ses propos. Intrigué, JusMurmurandi s’est précipité sur ledit graphique et, première surprise, a aussitôt remarqué que le graphique censé être accusateur mentionnait la part des services dans… la valeur ajoutée et non dans le PIB ; M. Couvrat confond ainsi grotesquement la valeur ajoutée – qui contient pour une large part la production de services du service public – avec le PIB qui est fondé sur de tout autres critères.
Mais au-delà de cette amusante confusion, que même le plus cancre d’un élève de première STG n’aurait pas osé commettre, JusMurmurandi rappelle que Sarkozy évoquait non pas les services en général, mais les services financiers, ce qui discrédite un peu plus encore cet involontairement désopilant arroseur arrosé.
Le deuxième point dénoncé par M. Couvrat porte sur la baisse de la TVA au Royaume-Uni. Afin de contredire la nullité des effets d’une baisse de la TVA sur la consommation affirmée par le Président, Couvrat brandit l’argument supposé assassin : « Au Royaume Uni, la consommation des ménages en produits manufacturés s’est accrue de 2,6% de novembre à décembre 2008, et de 4,3% de décembre 2007 à décembre 2008. » Ah oui, à lire les choses ainsi, il semblerait qu’en effet la baisse de la TVA ait bien eu un impact sur la consommation : sauf que, toujours animé d’une mémoire immédiate, JusMurmurandi s’est rappelé que la TVA avait été baissée par M. Brown le … 1er décembre 2008 rendant ainsi grotesque pour le mois de novembre la corrélation établie entre la baisse de la TVA et la hausse de la consommation et replaçant celle-ci pour l’année 2008 dans le cadre d’une dynamique conjoncturelle de nature tendancielle parfaitement étrangère à la baisse de la TVA survenue après.
Ainsi ce pauvre M. Couvrat, croyant faire preuve d’esprit et de discernement en dressant le « bêtisier » (ce sont ses mots) du Président n’a fait que confirmer un peu plus sa propre incompétence ; mais la compétence importe peu lorsque les critères médiatiques du bon article sont ceux du degré d’antisarkozysme primaire et, à cet égard au moins, M. Couvrat est un excellent journaliste citoyen que tenait à saluer JusMurmurandi.
A table!
février 11, 2009 on 7:25 | In Best of, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite | Commentaires fermésN’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie? On imagine facilement Nicolas Sarkozy se demander si tant d’efforts et de combats pour être élu Président de la République valaient le coup. Car le moins qu’on puisse dire est que sa présidence ne ressemble pas à ce qu’on pouvait imaginer. La faute à la crise, bien sûr, qui a bouleversé tous les équilibres.
Car ce qui est en train de se passer en Guadeloupe est ni plus ni moins une gifle pour le Président. Et ce n’est pas la première, ni la dernière. La population de l’ile, mécontente de « la vie chère » se met en grève. Et que constate-t-on? Que, pour peu qu’on veuille bien y jeter un coup d’oeil, la situation de distribution des carburants sur l’île est extravagante et entièrement à l’avantage du distributeur-raffineur qu’est Total, dont les stations-services sont, en outre, fermées pour empêcher l’ouverture de stations concurrentes! Le Secrétaire d’Etat Yves Jégo arrive sur place, et la valse des millions commence. Mise en oeuvre du RSA. Hausse des salaires de 200€ mensuels. JusMurmurandi vous rassure, ce ne sont pas les entreprises qui paieront, car elles exigent des compensations de l’Etat sous forme d’allègements de charges sociales. Et ainsi de suite.
Avant même que la situation de la Guadeloupe ne soit débloquée, la Martinique commence à faire de même, et les Martiniquais mettent la barre non pas à 200€, mais à 300€. Et la Guyane se dit qu’il n’y a aucune raison de ne pas en faire autant. Ce d’autant plus que c’est à la Réunion que tout a commencé et que l’Etat a ouvert grand son portefeuille.
Plusieurs commentaires s’imposent.
D’abord qu’il semble y avoir une étrange fatalité qui frappe les politiciens de droite dès lors qu’ils deviennent Présidents de la République. Que ce soient Giscard, Chirac, ou maintenant Sarkozy, élus à droite, ils ouvrent grand les cordons de la bourse (celle des autres, bien sûr, celle des contribuables présents et surtout futurs). Pourtant Sarkozy portait un projet clair, et on n’imaginait pas le voir tomber dans le radicalisme chiraquien. Oui, mais la crise est passée par là. Et Sarkozy, au-delà de mesures sociales annoncées dans sa campagne électorale et destinées à le dé-droitiser, tel le RSA, applique aujourd’hui une politique d’arrosage à tout-va que ne renierait pas un gouvernement de gauche. Il ne manque que la relance de la consommation.
La relance de la consommation, justement. C’est le dernier sujet à la mode. Toute demande d’avantages est aujourd’hui justifiée en disant qu’elle soutiendra l’activité économique, ou la consommation, ou l’emploi, voire les trois. Plus besoin de la justifier par la cause (le mérite, la justice, l’effort, par exemple), on justifie par l’effet. Et on ne discute plus « que » de l’efficacité relative des différents moyens (relance de la consommation contre relance par l’investissement ou soutien à l’industrie). Cela commence à ressembler à un glissement du capitalisme, où l’effet (rémunération) est adossé à la cause (à chacun suivant ses mérites) vers le communisme, où l’effet est adossé à tout autre chose (à chacun suivant ses besoins).
En conclusion, si l’aptitude d’un pays à minimiser la crise puis à en sortir rapidement est proportionnelle à l’intensité de la relance, alors il faut bien reconnaître que la France n’est pas très bien partie, d’autres pays (Etats-Unis, Grande-Bretagne notamment) annonçant qu’ils vont faire beaucoup plus que nous). Mais si cette « heureuse » sortie de crise est liée à la capacité de sa population à revendiquer en fonction de l’expression violente de ses besoins, alors la France a toutes les chances de figurer en tête du peloton. Pour une fois que les revendications sont « vertueuses ». Aux barricades, camarades, aux barricades!
Dans cet esprit de la relance par le besoin, JusMurmurandi demande ici solennellement à l’Etat un plan de relance de l’industrie du blog. La France, un moment première dans ce nouveau métier à la fois moderne, porteur d’avenir et « vert », a vu son leadership glisser. La faute, on s’en doute, à ces milliers de blogs délaissés par leurs auteurs, faute pour ceux-ci, écrasés de charges sociales, d’avoir les moyens en temps et en argent de les mettre à jour.
La proposition? Que chaque blogueur puisse passer 6 mois par an à son choix en Guadeloupe, en Martinique ou à la Réunion aux frais de la collectivité reconnaissante. Transformer les DOM TOM en autant de Villa Medicis du futur, et les blogueurs en Prix de Rome, voilà une modernisation où tout le monde trouvera son compte. Et pour ce faire, bien sûr, il faudra doter ces îles d’infrastructures de télécommunications puissantes et modernes (du travail pour Alcatel et Astrium, des clients pour Orange et SFR), de moyens aéroportuaires accrus (voilà pour le bâtiment), afin de recevoir plus de visiteurs, venus en Airbus A380 (bon pour Airbus). Il ne manque plus que de l’énergie pour ne pas dépendre trop de l’affreux Total, alors on ajoute vite fait un EPR (bon pour Areva), et le tout est bouclé, et les îliens contents.
Comment, ce n’est pas encore fait? Mais que fait l’Etat? C’est indigne! Le Président nous méprise! Aux barricades, camarades, aux barricades! Vilipendons ce Président qui nous traite si mal. Disons-en pis que pendre, pour qu’il puisse mesurer la puissance de nos blogs, et l’ampleur de son erreur…
LOL – Sophie Marceau est elle Hillary Clinton ?
février 10, 2009 on 6:50 | In Best of, France, Incongruités, International | 1 CommentLa sortie du nouveau film « LOL » où Sophie Marceau joue le rôle de la mère quand elle avait interprété celui de la fille dans la « Boum » il y a près de trente ans est l’occasion d’interviews qui font sourire JusMurmurandi.
Flashback: en pleine campagne présidentielle américaine, Hillary Clinton, pour convaincre qu’elle les a, pardonnez moi l’expression, « bien cousues au corps », raconte ainsi qu’elle est allée en Bosnie en plein conflit bosno-serbe et qu’à cette occasion elle est descendue de l’hélicoptère de l’armée américaine « sous les feux des snipers », ce qui fut d’ailleurs le sujet d’un article précédent.
Il semble que de similaires trous de mémoire affligent l’actrice française.
Dans l’entretien relaté par le Journal du Dimanche, elle consacre quelques question à ses choix politiques, expliquant qu’elle a voté pour Nicolas Sarkozy pour « faire le choix le moins pire ». Jusque là tout va bien.
Mais elle fait elle même une digression pour expliquer qu’elle était fière d’avoir voté pour François Mitterrand….en 1981.
C’est là que les choses se compliquent, car Sophie Marceau est née en…novembre 1966, ce qui signifie qu’elle avait 14 ans en mai lorsque Tonton fut élu.
On ne doute pas un instant qu’elle soit intelligente, le prénom Sophie venant d’ailleurs du Grec Sophos qui signifie sagesse, mais avoir une carte d’électeur 4 ans avant le commun des Français….cela parait quelque peu exagéré.
Bref, JusMurmurandi a une proposition à faire pour le titre de son prochain film: après LOL, MDR!!
Sophie Marceau se confie au JDD
http://www.lejdd.fr/cmc/culture/200906/generation-sophie-marceau_183971.html
Sophie Marceau au JT de France 2
Hillary Clinton rattrapée par la vérité en Bosnie
Petit cours de désinformation
février 8, 2009 on 8:08 | In Best of, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités | 2 CommentsLe passage du Président de la République à la télévision jeudi soir dernier a suscité toutes sortes de réactions, le plus souvent négatives.
Une de celles qui a le plus « amusé » JusMurmurandi est celle du Parisien qui publie un sondage à la suite de l’émission.
Et le journal de mettre en titre qu’en majorité les Français n’ont pas été convaincus par le discours présidentiel.
Chiffres à l’appui, l’institut CSA a interrogé 960 personnes et plus de 50% déclarent ne pas avoir été convaincus.
960 personnes, oui, c’est une population statistique représentative, comme le veut le jargon statistique.
Mais hélas, pas 960 personnes qui ont au moins en partie suivi l’émission. 16% n’avaient même pas vu l’émission du tout !!
Allez porter un jugement dans ces conditions. Et surtout ne vous gênez pas pour publier, et prétendre informer….
Là où cela devient carrément croustillant, c’est lorsque l’on écoute la déclaration du directeur adjoint de la publication, qui affirme « Il s’agissait pour nous de vérifier l’impact d’une intervention présidentielle dans l’opinion publique ». On est bien loin de la manchette attrape nigaud dénigrant l’action de l’exécutif.
JusMurmurandi s’esclaffe, car il est bon de rappeler qu’il y a encore quelques semaines, des états généraux de la presse écrite avaient été réunis à l’initiative de l’Elysée, car les journaux souffrent de déficits chroniques impressionnants (parmi lesquels les fleurons de la bonne conscience collective comme Le Monde ou Libération).
Allez vous étonner que les Français se détournent de la presse écrite lorsque cette dernière détourne ainsi l’information.
Car si elle détourne l’information, elle ne détourne pas le regard lorsqu’il s’agit de tendre la main au soutien pécuniaire de 600 millions d’Euro….. mis à disposition par Nicolas Sarkozy.
Pour un petit cours de désinformation :
La société de la peur
février 6, 2009 on 11:59 | In Best of, C'est ça, Paris?, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, International | 4 CommentsNous avons peur. Peur de ce que nous savons, et plus encore de ce que nous ne savons pas. Et la peur devient l’un des moteurs principaux de l’opinion publique, relayée efficacement par des média qui y voient l’occasion d’augmenter leur diffusion.
Le exemples récents abondent. Bouygues Telecom a été condamné par le Tribunal de grande instance de Nanterre à démonter une antenne émettrice pour téléphones portables. Aucun problème médical n’a pu être imputé de façon certaine à ces antennes, mais la peur existe. Alors le tribunal, sans doute de peur de mal faire et de se retrouver responsable un jour, condamne au démontage. Même si les cours d’appel ont toujours inversé ces jugements de première instance. En attendant, cette condamnation contribue à faire peur à tous ceux qui ont des antennes à proximité de leurs maisons, bureaux ou écoles.
Et on peut comprendre les juges du TGI de Nanterre. Ce jugement spectaculaire leur vaut une remarquable couverture de presse, et une saine réputation de prudence. Alors que, s’ils avaient débouté les plaignants, qu’auraient-ils eu, sinon la réputation d’être des valets d’un pouvoir vendu aux intérêts d’un ami du Président?
Qu’importe, au passage, l’intérêt des usagers des téléphones mobiles, dont la couverture de réseau deviendra problématiques si des jugements de cet ordre deviennent exécutoires.
Autre peur qui est développée à satiété par des média avides de sensationnel: les morts « imprévues » dans les hôpitaux. UN exemple tragique aujourd’hui: le décès d’un enfant opéré quelques jours plus tôt des amygdales. On a déjà peine à imaginer le drame pour des parents qui se reprocheront toujours d’avoir ordonné une opération si banale qu’elle en est devenue fatale, et dont les nuit seront hantées par le souvenir de leur marche derrière un cercueil dont la trop petite taille indique qu’il est contre nature.
Est-il pour autant besoin que des meutes de journalistes assaillent ces parents au summum de leur deuil? Cela sert-il quelqu’un que de faire peur à ces millions de Français qui ne pourront plus passer la porte d’un hôpital sans angoisse?
Ils rejoindront les armées d’épargnants qui auront maintenant peur que leur argent n’ait été confié par leur banque, solide et rassurante, au patelin Bernard Madoff, qu’il faudrait vraiment appeler Docteur Mabuse, comme les légendaires films de Fritz Lang, tant il a abusé de gens.
Tant qu’à faire, ils rejoindront aussi les bataillons de ceux dont la Justice estime qu’elle a le droit de les envoyer en détention préventive (qui comptent pour plus de la moitié de la population carcérale française, ce qui est un taux honteux). Ainsi, avec le juge d’instruction, il est possible de se retrouver derrière les barreaux sans
avoir rien fait, et de se voir brisé et sa vie en ruines parce qu’un homme a acquis une intime conviction. La suppression proposée de cette fonction de juge d’instruction soulève de vives objections de la part de ceux qui craignent (la peur, toujours) que cela ne permettre d’étouffer des « affaires » comme l’affaire Elf, susceptibles d’éclabousser des politiques A ces objecteurs, JusMurmurandi voudrait dire que laisser en liberté les escrocs d’Elf lui paraît infiniment moins dommageable que d’incarcérer les innocents d’Outreau. Mais il est tellement plus payant de dénoncer les frasques de tel ministre et de sa maîtresse, et de clamer « tous pourris » que de manifester pour la libération de familles dont le moins qu’on puisse dire qu’elle n’appartiennent à aucun lobby puissant qui les soutiendrait.
George Orwell avait déjà prédit cette situation du gouvernement par la peur. Dans son univers totalitaire, la guerre était permanente avec l’un ou l’autre des 2 empires rivaux, qui balançaient des bombes sur la population civile comme le Hamas des roquettes. Sauf qu’on ne savait pas si ces bombes étaient vraiment le fait d’ennemis réels, ou du régime lui-même pour mieux maintenir la population en état de totale obéissance.
Toute ressemblance avec le fait que les massacres du Théâtre de Moscou et de Beslan soient peut-être le fait des forces de l’ordre russes, lesquelles ont comme par hasard comptabilisé des attentats meurtriers à chaque campagne électorale majeure, serait une coïncidence fortuite.
Comme aussi le fait que l’administration Bush rehaussait périodiquement le degré d’alerte terroriste sur le sol américain, ce qui maintenait le peuple dans la conscience aiguë de la dangerosité du monde et le devoir de donner à son Administration tous les moyens pour combattre les redoutables Osama Bin Laden, Al-Quaeda et autres mystérieux ennemis mortels de l’Oncle Sam
Entendons-nous bien. Il n’est pas question de dire que ces menaces n’existent pas, tant celles des terroriste islamistes que celles des accidents hospitaliers. Ni que les attentats sont le fait d’un gouvernement contre ses propres citoyens. Mais il est visible que la peur est devenue un puissant moyen de gouvernement, dont la diffusion sert les partis au pouvoir.
Du temps des Romains, il fallait, pour plaire au peuple et pouvoir gouverner en paix, lui donner « panem et circenses », du pain et des jeux. Maintenant il faut ajouter la peur à ce tandem.
Quel progrès en 20 siècles!
Wall Street et le Bûcher des Vanités
janvier 31, 2009 on 7:12 | In Best of, C'est ça, Paris?, Economie, France, Incongruités, International | Commentaires fermésNous connaissons tous la publicité d’Adidas « impossible is nothing », amusante inversion de l’évident « nothing is impossible ». En Français, cela donne « l’impossible n’est rien ». Malheureusement, cela ne s’applique pas toujours aussi facilement, puisque voici un exemple de quelque chose qui n’est pas impossible, bien que nous l’eussions cru (notez l’usage de l’irréel du passé, car, en vérité, cela paraît en effet irréel), et ce quelque chose n’est certes pas rien.
Ce à quoi pense JusMurmurandi, c’est aux quelques 18 milliards de dollars de bonus que ce sont attribués les banquiers de Wall Street au titre de 2008. Compte tenu que cette année restera dans les livres d’histoire comme la pire depuis 80 ans, il était évident que ce serait zéro. Un zéro pointé, même, pour l’élève WS, qui rendit une copie tellement affreuse que les grandes banques ne durent leur salut qu’à l’absorption par une banque plus robuste ou par le sauvetage par les milliards de dollars des contribuables.
Oui mais voilà, pour certains, ce n’est pas une raison suffisante pour qu’il n’y ait pas de bonus. Il est à noter que 18 milliards sont un montant inférieur de 44% à celui distribué en 2007. C’est certes une baisse significative, mais c’est ce qu’on attendrait d’une année médiocre, pas d’une catastrophe planétaire.
Comment cela est-il possible?
Faut-il imaginer que les banquiers de Wall Street sont à tel point déconnectés du monde extérieur qu’ils ne réalisent pas que les chiffres de leurs résultats différent de ceux d’une console de jeu vidéo en ce que, sur une console de jeu, il suffit d’appuyer sur le bouton « reset » pour avoir une nouvelle « vie » et recommencer à zéro ? Ne réalisent-ils pas la réalité de la misère de ceux à qui des prêts irresponsables ont fait perdre la maison de leurs rêves, ou dont la plongée de la bourse à laminé les économies et l’épargne d’une vie, les ouvriers de l’automobile ou de la sidérurgie licenciés et sans espoir de retrouver un emploi, les migrants chinois renvoyés chez eux où ne les attend qu’un bol de riz, la foi de tous ceux qui croyaient qu’en travaillant dur ils auraient droit pour eux et leurs enfants à un avenir meilleur?
Faut-il se dire que, même si l’année a été catastrophique, les établissements de Wall Street ont peur de perdre leurs meilleurs éléments au profit de la concurrence, et les gardent donc « au chaud » par des bonus même aussi manifestement non mérités?
Faut-il en conclure que l’absence de bonus aurait conduit ces golden boys au désastre financier, y compris la perte de leurs somptueuses résidences dans les Hamptons, leurs villas dans le comté de Westchester, leurs penthouses à Manhattan, et que leur voter des bonus, c’est participer à la relance au lieu d’aggraver la crise de l’immobilier haut de gamme?
Bref, c’est grotesque, indécent, plus obscène qu’un film de cul. Il est intéressant de voir qu’en France, où les excès ont été bien moindres et bien moins catastrophiques, quelques banques exceptées (Dexia, Natixis, Caisses d’Epargne, notamment), il a fallu que le Président tape du poing sur la table pour obtenir qu’il n’y ait pas de bonus, mais enfin il l’a obtenu.
Non, la question que cela pose pour JusMurmurandi est la suivante. La crise actuelle montre à quel point le monde a besoin de ses banques, puisque, clairement, sans banques qui fonctionnent et prêtent de l’argent, plus de monde tel que nous le connaissons, et l’apprécions depuis qu’il est menacé.
Mais avons-nous besoin des banquiers, ces jeunes arrogants, ces Maîtres du Monde, issus des meilleures universités et payés mille fois plus que de simples prix Nobel? Pour ceux qui en voudraient une description saisissante de réalisme et qui n’a pas vieilli en 20 ans, JusMurmurandi recommande la lecture de « Bucher des Vanités » de Tom Wolfe.
Ce bûcher des vanités tire son nom de ce qui s’est passé le jour de Mardi Gras 1497 quand le moine Savonarole fit brûler par les Florentins toutes sortes d’objets d’art, livres, tableaux et autres chefs d’oeuvre de la Renaissance, mais jugés trop splendides, athées, licencieux, obscènes, sataniques par l’intransigeant moins dominicain.
Or Mardi Gras est le jour où l’on festoie avant de se plonger dans l’abstinence du Carême.
Toute ressemblance avec le bûcher où les banquiers de Wall Street sont conviés à brûler leurs bonus pour avoir plongé le monde dans une phase longue et dure d’abstinence n’est pas fortuite.
Et il est à souhaiter qu’il n’y ait pas de moine illuminé et prophétique qui prenne le pouvoir, porté par le désespoir des gens ordinaires.
Je te tiens, tu me tiens…
janvier 30, 2009 on 8:15 | In Best of, C'est ça, Paris?, Coup de gueule, Economie, France, Insolite | Commentaires fermésPar la barbichette…
Il faut beau, nous n’allons pas commencer à pousser la chansonnette alors que la météo prévue pour le week end est clémente !!
Revenons en plutôt au thème de notre article, au travers de ce que nous avons vu hier.
Grande journée de mobilisation entre un et deux millions de personnes dans les rues, les syndicats peuvent bomber le torse.
Il faisait beau déjà hier, pour ceux qui ont la possibilité de défiler sans se défiler, pourquoi pas prendre un bol d’air, au frais du contribuable en plus si possible comme certaines lignes RER de la RATP/SNCF ?
Mais au fond était ce si tendu, si réussi que cela?
Il faisait beau, les petits oiseaux chantaient, et après ?
Car premièrement, une manifestation n’est jamais aussi forte que lorsqu’elle en est à sa première itération. Manifester dans la durée, c’est difficile. Et l’on ne sait pas quelle suite sera donnée à ce coup d’éclat qui risque de n’être qu’un feu de paille.
Et en plus, pour ou contre quoi les défilés ont ils eu lieu ? Le gouvernement avait pris soin de retirer le projet de modification du lycée pour qu’il n’y ait pas de texte majeur de ce type qui aurait servi de fédérateur, et bien lui en a pris.
Donc, déjà, les syndicats ont peut être fait le plein dans la fonction publique, et chez les retraités (de la fonction publique aussi, entre autres) mais il n’y avait pas d’étudiants en nombre significatif.
Deuxièmement, si les taux de grève étaient élevés, ceux de service aux clients (N.D.L.R. JusMurmurandi a exclus de son vocabulaire le mot usager depuis longue date, ne reconnaissant que les clients) l’étaient pour une bonne part aux heures de pointe.
De plus, certains ayant pris leurs précautions, et puisqu’il ne s’agissait que d’une journée, la circulation fut dans l’ensemble fluide, jusqu’à être meilleure qu’en jour « normal ».
Enfin, le service minimum a visiblement marché.
Car les syndicats savent qu’ils ne peuvent aller trop loin. Derrière le non respect de la loi républicaine (eh oui, appelons les choses par leur nom) se profile l’ouverture à la concurrence sur ces segments de marché où ils sont encore en monopole : Poste, transports, contrôle aérien.
S’ils s’aliènent le gouvernement, ce dernier ne se fatiguera pas autant pour défendre les intérêts des entreprises concernées, car les intérêts des syndicats seront moindres que ceux des Français qui profiteront de cette ouverture à des fournisseurs étrangers.
Ils savent aussi qu’à chatouiller le gouvernement sur le non respect de l’esprit de la loi sur le service minimum peut être instauré la réquisition qui rend incarcérables ceux qui refuseraient d’obtempérer. Mesure ultime, mais bel et bien existante. Sans parler de revisiter la loi purement et simplement et supprimer les « niches » grèvistes comme on supprime les niches fiscales.
Si l’on peut légitimement avoir de la compréhension pour les salariés de l’automobile et plus généralement du secteur concurrentiel pour leur angoisse face à la crise, cette même compréhension est au niveau zéro chez JusMurmurandi pour des salariés du public qui ont la garantie de l’emploi et par conséquent plus facilement accès au crédit, et bénéficiaient d’une retraite améliorée jusqu’à la réforme engagée par le gouvernement d’aligner tout le monde au moins sur la durée de cotisation. Égalité, quand tu nous tiens….
Non, vraiment les seuls qui n’avaient rien à perdre, rien à troquer, c’étaient ces braves socialistes qui n’ont pas voulu appliquer la loi républicaine en instaurant l’accueil pour les enfants dans les écoles, comme Bertrand Delanoë à Paris, qui préfère dépenser l’argent des Parisiens pour faire la fête que pour les soutenir dans des conflit où ils sont pris en otages.
Car le seul mode de communication des socialistes depuis 2007, c’est soit l’outrance, soit la négation.
Et hier, par la négation, on a effectivement parlé d’eux, en montrant que certaines mairies ont préféré défendre leur archaïsmes contre l’intérêt collectif, s’arc bouter sur un combat d’arrière garde, plutôt que de faire preuve de pragmatisme au risque de passer pour des « collabos », comme Bockel, Kouchner, Besson, Jouyet, et tant d’autres…
Sauf que pour ces maires aussi qui ne respectent pas la loi républicaine, l’avenir risque de se compliquer si, comme JusMurmurandi l’espère et le souhaite, les Préfets, bras séculiers du gouvernement, décident de les poursuivre devant la justice.
Dura lex, sed lex.
Marre de la crise ???
janvier 27, 2009 on 8:37 | In Best of, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes | 4 CommentsL’occasion était trop belle pour la rater.
Invitée au micro de la station RTL ce matin, Ségolène Royal a déclaré, tenez vous bien, qu’elle avait « marre de la crise ».
Voilà qui fait certainement autant avancer le débat que le schmilblick.
Car pendant ce temps là, on apprend avec intérêt que l’un de ses plus ardents soutiens, Julien Dray, est le détenteur d’une carte de crédit [à laquelle les rédacteurs de JusMurmurandi voudraient bien avoir accès mais n'en ont pas les moyens] avec laquelle il aurait dépensé pas moins de 300.000 (trois cent mille) et quelque Euro en trois ans. Et ancien Trotskyste en plus. Pauvre Léon, avec des « pauvres » de ce genre, le trotskisme n’est vraiment plus ce qu’il était.
Et la même Ségolène se sent obligée d’expliquer au micro d’Europe 1 qu’elle peut bénéficier des largesses de Pierre Bergé afin « qu’une association se crée pour créer un lieu de réflexion, de travail »…On aimerait en savoir plus sur ces travaux et réflexions depuis bientôt deux ans qu’elle a perdu les présidentielles, mais on craint de devoir rester sur notre faim.
JusMurmurandi rappelle que la loi dit que la somme maximum que chaque Français peut verser annuellement à un parti politique est plafonné à 7.500 Euro; pendant ce temps Pierre Bergé lui finance les bureaux qu’elle occupe Boulevard Raspail…
Bref, pas à une contradiction près, on comprend que les difficultés financières la touchent, au propre comme au figuré, tout autant que les siens, et pourquoi elle a « marre de la crise ».
Et peut être comprend on aussi mieux pourquoi, après les Français en 2007, les seuls socialistes ont eu à leur tour en 2008, marre de Ségolène Royal….
Presse à vendre ?
janvier 25, 2009 on 7:45 | In Best of, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités | Commentaires fermésParis résonne encore du fracas qu’a causé l’article du projet de loi donnant au pouvoir exécutif le pouvoir de nommer le Président de France Télévision. Que n’a-t-on pas entendu sur la régression à avant mai 68, sur l’évolution vers un régime autoritaire, entre autres cris déchirants. JusMurmurandi s’y serait associé, car la liberté de l’information nous est chère, si nous avions cru au danger.
Plus étrange, en revanche, est le grand silence médiatique qui entoure la décision sarkozyenne de donner 600 millions d’euros pour la presse écrite. Car là, il y a un vrai sujet. Sujet comme sujet d’article. Sujet comme sujétion, ou assujettir. Car qui peut imaginer que 600 millions de subventions ne donne ni droit de regard, ni influence?
Le problème, c’est que personne ne veut payer pour des quotidiens généralistes structurellement déficitaires. Leurs ventes sont modestes, comme les recettes qu’ils en tirent tant en prix de vente qu’en publicité. Ceci les condamne à un cercle vicieux de panne de moyens et de lectorat limité, tandis que leur financement, et le contrôle qui va avec, tourne souvent au feuilleton, comme au Monde ou à Libération.
Ce qui veut dire explicitement qu’il n’y pas assez de clients acceptant de payer assez cher, et partant, pas assez d’annonceurs, pour faire vivre ces entreprises.
S’ajoute à cela une profession journalistique intransigeante sur ses avantages aussi bien que sur le droit d’un propriétaire de financer à fonds perdus sans avoir le droit de rien dire ou faire.
Se surajoute la présence très onéreuse de la CGT du Livre, syndicat disposant (on croit rêver!) du monopole d’embauche, et d’une distribution archaïque effectuée par un autre monopole, les NMPP, elle aussi gangrenée par des pratiques sociales verrouillées par la CGT.
Dernière couche de misère pour les quotidiens déjà mal partis: la distribution de concurrents gratuits, faciles et rapides à lire, qui drainent un lectorat de gens allant au travail en transports en commun.
Sans compter, bien sûr, la concurrence des autres media, radio, télévision, et maintenant la lecture souvent gratuite de la presse sur Internet.
Bref, un spectacle de désolation économique sur fond de menace pour la pluralité de l’information. Un spectacle qui n’a pas de fatalité, car, si certaines industries sont frappées structurellement et donc internationalement, les causes de ce mal là sont bien françaises. Il n’y a qu’à regarder la diversité et les tirages de la presse britannique pour s’en convaincre
C’est là qu’arrive, les bras chargés de fonds, Sarkozy tel le roi mage portant des cadeaux. Sauf que là ce n’est pas à un bébé né dans la pauvreté quoique porteur de l’avenir du monde, mais à un métier anciennement riche et tombé dans la misère de la vieillesse.
Cadeaux qui ne sont pas négligeables, puisque 600 millions d’euros par an, cela fait 4 milliards de francs, ce qui fait qu’en 7 ans, on atteint le montant des pertes abyssales du crédit Lyonnais. On n’en est donc pas au naufrage du Titanic, mais c’est plus que le naufrage d’un concurrent du Vendée Globe…
Et là, contrairement à la nomination du président de France Télévisions, pas un mot contre la manne présidentielle, qui, pourtant, devrait faire débat en termes de liberté et de pluralité de la presse. Pas un commentaire pour demander de quel droit l’argent des contribuables doit servir à financer un produit dont les clients ne veulent plus assez pour le payer à son juste coût. Pas un commentaire pour demander qu’en contrepartie du nouvel avantage, les parties prenantes renoncent aux leurs (convention collective des journalistes, NMPP, CGT du Livre), alors qu’il y a eu un tonnerre pour exiger que les banquiers abandonnent leurs bonus et les actionnaires leurs dividendes.
Non, rien. Le silence. Comme s’il y avait un panneau rouge à l’entrée d’une grande salle à manger, marqué « silence, on mange! ». Un lâche silence pendant qu’on observe ce qui, en fait, revient ni plus moins à la nationalisation de la presse quotidienne. Une situation que n’a pas encore osé (on n’ose dire « réussi ») mettre en pratique la Russie de Medvedev et Poutine.
Liberté de la presse, indépendance des journalistes ne sont plus que des mythes, qu’on pourra enterrer au Panthéon, à coté de celui de la Résistance incarné par Jean Moulin. Sauf que Jean Moulin a souffert la torture et la mort pour ses idéaux.
Alors que la presse quotidienne a simplement vendu les siens au milieu du silence de tous, lâchement heureux d’éviter le désastre même au prix de ce qu’il faut bien appeler une nationalisation massive. Le même silence qu’on a noté quand le fils d’un oligarque russe a racheté France-Soir, exsangue depuis des années, alors que le rachat des Echos, quotidien prospère, par M. Arnault de LVMH qui est quand même beaucoup plus fréquentable à tous points de vue que le riche moscovite, a déclenché grève et levée de boucliers.
Ainsi, Nicolas Sarkozy ne domine pas les consciences comme pouvait le faire De Gaulle. Il ne les inspire pas, comme Pompidou. Il ne leur raconte pas de belles histoires , comme Miterrand. Il ne les anime pas, comme Chirac. Il les achète!
La faute à qui?
janvier 24, 2009 on 9:16 | In Best of, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, International | Commentaires fermés« Il est tombé par terre, c’est la faute à Voltaire; le nez dans le ruisseau, c’est la faute à Rousseau » Ces mots mis dans la bouche de Gavroche par Victor Hugo sonnent juste: notre système financier est par terre, et nous sommes le nez dans le ruisseau. La question qui émerge avec force est: c’est la faute à qui? Et derrière cette formulation se cachent en fait plusieurs questions: qui sont les gagnants, s’il y en a? Qui a fauté? Qui s’est trompé? A partie de quel moment est-on non plus simplement une victime (de la crise, d’un licenciement, de pertes immobilières ou en bourse, d’un refus de crédit), mais une Victime (de Madoff, de Lehman, d’emprunts « toxiques »)?
Alors, bien sûr, la première réponse, sur laquelle tout le monde est d’accord est de déclarer que « c’est la faute aux banquiers ». Parce que c’est là que les symptômes de la crise sont les plus visibles: pertes abyssales, effondrement du crédit interbancaire et vers les clients, besoins gigantesques d’argent public. Ce qui, couplé à des rémunérations pharaoniques, a tout pour créer un cocktail plus toxique que n’importe quel emprunt.
D’où des clameurs pour clouer au pilori les banquiers, leurs rémunérations, et le pouvoir qu’ils détenaient de « planter » ainsi le système financier mondial et de nous plonger dans une crise économique dont JusMurmurandi n’a eu de cesse d’écrire (et jusqu’ici amplement à raison, malheureusement) qu’elle serait pire que tout ce que nous avons connu au moins depuis les années 30. Plus de bonus pour les banquiers! Plus de dividendes pour leurs actionnaires! Nationalisons les! Régulons et encadrons-les! Faisons-les contrôler en permanence par leurs propres administrateurs. Renforçons les audits. Et surtout, blâmons-les pour tout!
Deuxième coupable évident: le système! Sans aller jusqu’à remettre en cause le capitalisme, faute d’avoir quoi que ce soit à proposer comme alternative, hormis, Besancenot et les ultras du genre du groupe de Julien Coupat, c’est la faute au système! Focalisation excessive sur le profit, et en particulier sur le profit à court terme, priorité aux services, et notamment aux services financiers, désintérêt envers l’industrie. A se demander comment nous avons pu exister avec un système perclus de tant de maux si graves.
Troisième catégorie de coupables indéfendables: les experts, agences de notation ou économistes de tout poil. Ils n’ont rien vu venir, rien annoncé, rien mis en place pour éviter ou amoindrir les conséquences de la crise, et ils sont muets pour nous en sortir.
Regardons cela de plus près:
D’abord, les hommes. Certains ont échoué, d’autres ont failli, d’autres encore ont fauté. Mais jeter la pierre aux hommes, c’est ignorer que, pour beaucoup, ce sont les plus brillants de leur génération. On peut être ahuri devant le désastre des constructeurs américains de voitures, aveugles au point de tout risquer sur les profits tirés des seuls gros véhicules sans voir qu’un jour un retour de balancier les précipiterait (et beaucoup d’entre nous avec) dans l’abîme. Mais combien de brillants jeunes diplômés ont choisi, ces 30 dernières années d’aller travailler chez General Motors plutôt que chez Goldman Sachs? Et si la crise actuelle est bien due à des excès financiers, la finance mondiale a créé une abondance sans précédent.
Ensuite le système. Jeter le système aux orties en raison de la crise actuelle, c’est oublier que la prospérité mondiale a cru de manière continue depuis des décennies, et ce pour le bien du plus grand nombre, y compris depuis 10 ans, de centaines de millions de Chinois et d’Indiens. Cela ressemble à condamner l’industrie pharmaceutique toute entière pour tel ou tel gaspillage, abus, échec ou scandale sans voir que l’espérance de vie de la population mondiale croît de façon régulière, et ce, avant tout, en raison de a disponibilité croissante de médicaments toujours plus efficaces.
Enfin, les experts. Les considérer comme de grands coupables serait leur faire trop d’honneur. Il suffit de voir qu’un trader de pointe gagnait en un jour ce que gagnait un « expert » universitaire en un mois ou un an pour se faire une idée de leur importance relative.
Alors, la faute à qui? Qui sont nos Voltaire, nos Rousseau? Bien sûr, on peut encore faire un dernier effort pour blâmer le désormais ex-Président Bush et ses âmes damnés (on a envie d’écrire « ses ânes damnés ») Cheney, Karl Rove et les néo-conservateurs. Ce qui conduit à accueillir Obama comme le Messie, et à en attendre qu’ils nous sauve tous. Mais comme JusMurmurandi n’a pas vu d’étoile filante ni 3 rois mages, il y a de très fortes chances que ceux qui y croient le plus soient les plus déçus.
La réalité, c’est que nous sommes tous les responsables, et que, s’il y a des coupables, c’est nous. Il est facile de dénigrer la mondialisation et la perte d’emplois qu’elle vaut à notre industrie. Mais qui se précipite pour acheter au moins cher, souvent en provenance de Chine? Si les consommateurs que nous sommes ne privilégiaient pas avant tout le prix dans notre choix, les entreprises ne pressureraient pas avant tout les coûts dans les leurs. D’autres choix sont possibles, comme le lieu de fabrication, l’éthique, le développement durable, l’innovation, la performance, la qualité. Mais non, nous, c’est le prix, donc le coût, donc la Chine.
La même chose est vraie avec le système économico-financier. Il est facile de vouer aux gémonies les fonds de pension qui exigent une rentabilité toujours plus forte, mais le feraient-ils si leurs clients, c’est-à-dire ceux qui leur confient l’argent de leurs futures retraites, ne choisissaient pas les gestionnaires sur le critère de la rentabilité, alors que les mêmes choix alternatifs sont possibles. Et ce système a créé une accumulation de richesses proprement incalculable. Car, pour perdre les sommes que l’on a vu fondre en bourse ou dans l’immobilier, il fallait d’abord qu’elles y soient arrivées.
Le plus intéressant peut-être est de constater que, quand nous sommes en période de prospérité, nous n’avons de cesse de trouver que nous n’allons pas si bien que cela, et que l’argent, somme toute ne fait pas le bonheur. Mais, que survienne une crise, et on constate bien vite à quel point la consommation nous est douce. Et que, si l’argent ne fait pas le bonheur, qu’il nous manque quand nous n’en avons plus tout à fait assez!
Au secours, la gauche de Martine Aubry revient… à ses anciennes méthodes!
janvier 21, 2009 on 2:21 | In Best of, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités | Commentaires fermésMartine Aubry n’a pas perdu de temps. A peine élue, elle montre, avec son contre-plan de relance, où en est la pensée de la gauche en 2009. Et la réponse est simple, en 1981, compte tenu de la similitude de la pensée qui sous-tend cet ensemble de mesures avec les propositions du candidat PS.
Elle remonte beaucoup plus loin encore si on se souvient que le programme de 1981 de François Mitterrand n’était que le prolongement de celui de 1974, élaboré avant le premier choc pétrolier, à une époque qu’aujourd’hui on appelle « les trente glorieuses ». Un tout autre monde…
Quelques exemples:
- le PS veut transformer les aides déjà versées aux banques (qu’ils ont d’ailleurs refusé de voter) en prises de participation. C’est illégal parce qu’unilatéral et rétroactif. Qu’importe!
- le PS veut supprimer le paquet fiscal. Les premiers bénéficiaires sont ceux qui font des heures supplémentaires et leurs employeurs, c’est-à-dire des gens aux revenus modestes ou moyens et des entreprises, précisément ceux qu’il faudrait aider. Qu’importe!
- le PS veut augmenter de 3% le SMIC. Voilà comment on peut distribuer de l’argent sans augmenter les impôts ou le déficit. Les entreprises, dont beaucoup sont déjà en difficulté n’auront pas les moyens de payer, et ce sera une incitation supplémentaire à licencier et délocaliser. Qu’importe!
- le PS veut empêcher de licencier toutes les entreprises qui ne sont pas en grande difficulté. C’est le meilleur moyen qu’elles le soient quand on augmente les charges dans un monde ouvert à la concurrence. Qu’importe!
- le PS veut baisser la TVA de 1%, alors qu’on sait très bien que les distributeurs ne répercuteront pas ou pas entièrement cette baisse, et que l’augmentation de la consommation profitera avant tout aux produits importés. Qu’importe!
Bref, on voit le profil: 2 fois plus d’argent dépensé que la droite. Des dépenses à caractère pérenne (hausse du SMIC), des hausses d’impôts (suppression du paquet fiscal) un rôle accru de l’État (prime pour ne rien faire, hausse des allocations), taxation à mort (au sens propre du terme) des entreprises. Tout un programme, visiblement calibré pour cibler les électeurs de Besancenot au lieu de ceux de Bayrou, qui a du s’étrangler à la pensée rétroactive d’avoir failli s’allier avec ce PS-là.
Après la branchitude de Ségolène Royal, on sait maintenant quelle voie a pris le PS.
Celle de l’antiquititude.
S’ils n’étaient dans l’opposition pour encore au moins 3 ans, il y aurait des réels motifs d’inquiétude.
Et en espérant qu’ils restent encore longtemps dans la désuétude.
Les oiseaux
janvier 18, 2009 on 7:40 | In Best of, Insolite, International | Commentaires fermésLe grand Alfred Hitchcock fit de ces animaux les héros d’un film magnifique, effrayant avec comme actrice vedette Tippi Hedren, également connue parce qu’elle est la mère de Mélanie Griffith.
Eh bien ces oiseaux sont les héros d’un évènement récent qui a connu une fin heureuse, lorsqu’un avion ayant décollé de l’aéroport de la Guardia à New York fut confronté, sous réserve de confirmation, à un vol d’oies sauvages.
Heureusement, malgré l’absence de puissance moteur, le pilote (et son copilote) réussirent à faire amerrir leur Airbus sur la rivière et l’équipage commercial gardant son sang froid put évacuer l’ensemble des passagers sans qu’une seule victime ne soit à déplorer (une jambe cassée, d’après nos dernières informations).
Bref, une bonne nouvelle.
Au delà de l’évènement, qui a retenu l’attention de tous les média, JusMurmurandi voudrait tirer quelques conclusions.
Tout d’abord, en dépit de ce que prédit la presse, il est aussi possible de parler de bonnes nouvelles, en particulier en cette période morose, où chaque organe y met du sien pour noircir le tableau.
Deuxièmement, lorsque vous avez un accident en avion, il en possible d’en réchapper vivant, même si l’on parle toujours plus des accidents mortels que de ceux où des passagers sortent à 37,2° en marchant. En particulier, les amerrissages, lorsqu’ils sont réussis et avec des avions qui ont les ailes en dessous de la cabine pour servir de flotteurs, les cas sont assez nombreux pour être significatifs.
Troisièmement, il est important de faire mentir les statistiques de temps en temps. La probabilité que les deux moteurs s’éteignent en même temps juste après le décollage est en effet tellement rare qu’elle ne figure dans aucun travail en simulateur pour les pilotes en fonction ou en formation.
Quatrièmement, il faut toujours garder les yeux ouverts avant de faire de grandes déclarations. JusMurmurandi était en effet mort de rire, après avoir appris que l’on cherchait désespérément les moteurs pour confirmer la thèse des oiseaux comme origine de l’accident, en entendant que l’un des deux était toujours….accroché sous l’aile droite de l’avion. Mais où les « experts » avaient ils la tête???
Entre temps, on a retrouvé le second à l’aide de cette invention anglaise datant de la deuxième guerre mondiale, le sonar (le mot, JusMurmurandi le rappelle est un acronyme pour sound navigation and ranging).
Enfin, il vaut toujours mieux être le premier, car personne ne se souvient du second; en l’occurrence, qui connait le nom du copilote, qui a certainement aussi « mouillé sa chemise » vendredi après midi ??
Et coup de pied de l’âne, ou dernier coup de bec de l’Histoire, c’est selon, tandis que tout le monde retenait son souffle autour de cet évènement hors du commun, personne, ou presque, n’écouta le discours d’adieu de George W. Bush qui décidément sort de la Maison Blanche par la petite porte….
Elle pour elle, dent pour dent!
janvier 12, 2009 on 3:29 | In Best of, France | 2 CommentsPauvre Rachida Dati! Voici un soutien dont elle se serait bien passé, celui de Ségolène Royal. La présidente de la région Poitou-Charentes et candidate autoproclamée à l’élection présidentielle de 2012 veut sans nul doute se montrer en soutien des femmes tout en enfonçant davantage le coin dont on dit qu’il sépare désormais le Garde des Sceaux du Président de la République.
Sauf que, si Ségolène est très forte dans sa capacité à bien capter un thème qui résonne dans l’opinion publique, elle n’a toujours pas maîtrisé l’art d’en dire des choses qui font du sens, ni même qui vont dans son sens.
Car, en montrant Rachida Dati en victime du Président, dont elle fait un harceleur, ce qui est quand même, excusez du peu, une qualification pénale, elle montre le Garde des Sceaux en victime impuissante et consentante, bref, en potiche, ce qui, au lieu de la soutenir, la fait voir en position humiliante et humiliée. Comme soutien, on a vu mieux. Et qui donne à l’intervention de Ségolène un côté intéressé et politicien qui est justement aux antipodes de sa prétendue solidarité de femme.
De plus, comment ne pas regarder la déclaration de Ségolène au travers de sa propre grossesse ministérielle? Elle confesse elle-même avoir caché la sienne à Pierre Bérégovoy, faute de quoi elle eût, craignait-elle, perdu le maroquin qu’elle convoitait. Belle démonstration d’intégrité de Mme Royal, car, là, c’est elle qui contrevient à la loi. Et qui peint le Premier ministre de l’époque et les moeurs de son parti sous des couleurs peu flatteuses. Mais cela montre Ségolène en victime, un parti-pris dont elle ne sait pas se déprendre. Elle devrait pourtant, si devenir Présidente lui tient vraiment à coeur, compter combien de Présidents se sont fait élire avec une attitude de victime. Le compte est vite vu et devrait encourager l’autocandidate à ranger ses jérémiades au rayon des accessoires démodés.
D’autant plus intéressant que Nicolas Sarkozy savait, en la nommant Garde des Sceaux, qu’avoir un enfant tenait très à coeur à Rachida Dati, et ceci n’a pas empêché cela, contrairement aux moeurs que Mme Royal prête au PS. Mme Aubry appréciera la comparaison.
En fait, ce n’est pas « pauvre Rachida » qu’il eût fallu écrire pour commencer cet article, mais « pauvre Ségolène ». Car sa sortie contre la reprise rapide de Rachida a un goût d’amertume devant le temps qui passe. Comment ne pas voir qu’à l’époque, la jeune star pleine d’avenir, c’était elle, la femme qui était mère et ministre, c’était elle, la femme sur les photos, c’était elle.
Aujourd’hui, elle fait les commentaires sur la base de son expérience passée, comme un ancien footballeur qui devient, l’âge venu, commentateur de radio-télévision. C’est l’une des deux professions qui s’ouvrent à eux, l’autre étant entraîneur. Mais là, pour le moment, c’est raté, l’équipe PS s’étant donnée à Martine Aubry, laquelle s’est bien gardée, à notre connaissance, de s’exprimer sur ce sujet.
Car, si Ségolène vise maintenant à intervenir quand une des femmes de l’équipe Sarkozy aura fait parler d’elle, elle se réduira à un rôle dicté avant tout par son statut de femme en politique, c’est à dire pas autre chose que ce qu’étaient il y a bientôt 15 ans les juppettes restées célèbres. Mais il y a une différence entre juppette d’avant hier et sarkozette d’aujourd’hui. Dans sarkozette, il y a le rôle fétiche de Ségolène: Cosette.
Qui se ressemble s’assemble
janvier 10, 2009 on 9:14 | In Best of, C'est ça, Paris?, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2007, Europe, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermésToute la presse hexagonale annonce à renfort d’articles le rapprochement entre ce qui reste d’Alitalia et le groupe Air France KLM, devenu un des deux premiers transporteurs aériens mondiaux.
Tout au long de ces derniers mois, on a longuement décrit Alitalia comme un grand européen dont il ne reste que quelques (mauvais) souvenirs, tant la concurrence, la mauvaise gestion et la faiblesse permanente des gouvernements successifs face aux oukases syndicaux.
En parallèle, les Français se rengorgent du succès de l’alliance Air France avec KLM, avec bons chiffres à l’appui.
Pour JusMurmurandi, la réalité est bien différente.
Si la taille des deux entreprises est clairement à la faveur des Français, bien des mauvaises pratiques si facilement décriées chez la compagnie transalpine se retrouvent chez nous.
Syndicats outranciers et personnels trop gâtés: si les pilotes Italiens se font toujours chercher par leur employeur en voiture à leur domicile pour se rendre au pied de l’avion, avantage négocié dans les années 70, qui a oublié toutes les grèves historiques d’Air France, y compris à la veille de la coupe du monde de football en 1998 ?
Ou encore les pilotes d’Air Inter, seuls au monde qui réclamaient le pilotage de l’Airbus A 320 à trois ?
Ou récemment encore, la grève pour s’opposer à la faculté qui serait accordée à ces pilotes qui souhaitent retarder leur départ en retraite ?
Sans parler de ce qui avait fait l’objet d’un article particulier de JusMurmurandi, le formidable fromage des GP (gratuits personnel) qui n’étaient soumis ni à l’impôt ni aux charges sociales ??
Le soutien public au détriment de la concurrence.: combien de milliards ont été gaspillés chez Alitalia, y compris récemment par Berlusconi, qui, encore candidat, s’opposait avec véhémence à un rapprochement franco italien?
Combien de manœuvres ont été accomplies afin que la France reste le seul pays majeur d’Europe qui ne compte pas une compagnie à coûts réduits pour les moyens courriers comme on les connait en Allemagne (German Wings, Air Berlin), en Espagne (Vueling, Clickair), Grande Bretagne (BMI, FlyBe, Ryanair, easyJet, Jet2…), Italie (Volareweb, Meridiana) ?
Ah si, il y en a bien une, c’est Transavia…qui est une ancienne filiale de KLM relancée par le nouveau groupe. Et pendant qu’Air France facture avec une audace sans pareil 50 Euro la possibilité de s’asseoir à côté d’une issue de secours pour avoir plus de place, elle vend des billets à 65 Euro pour faire l’aller retour Paris Porto. Allez comprendre. Ainsi, combien d’emplois n’ont pas été crées au seul bénéfice de protéger Air France ?
Une flotte surannée: Si Alitalia se débarrasse de ses vieux clous, DC 9 et autres MD 80 qui sont très gourmands, les premiers A 320-100 d’Air France, qui ont plus de 20 ans volent toujours. On les reconnait facilement, ils n’ont pas de saumon ou « winglet » au bout des ailes. Heureusement, le tableau est plus favorable pour les longs courriers où Air France a fait la part belle à Boeing et son 777.
Sur les lignes internationales américaines, où elle est seule avec son alliée Delta (Miami par exemple), vous paierez en classe économique deux, trois fois le prix que proposent certains concurrents pour des destinations équivalentes dans des conditions de transport comparables à la classe affaires.
Ahurissant, mais vrai. Tout au profit de la compagnie, tout au détriment du client. Pardon du passager.
Si le carburant a beaucoup baissé (plus que les taxes, surtaxes du même nom d’ailleurs), le nombre de passagers va suivre la même tendance avec le ralentissement économique et il va falloir être vigoureux. Bon moment pour passer la main comme le fait Spinetta à Gourgeon pour Air France…
Bref, à l’heure où tout le monde semble se réjouir de ce rapprochement, en particulier parce qu’il empêche Lufthansa ou British Airways de mettre la main sur Alitalia, gageons qu’il n’y aura pas de choc de cultures d’entreprises. Tout ce petit monde se retrouvera en pays de connaissance.
Dis moi qui tu fréquentes, je te dirai qui tu es…