Hallucinant! (2)
février 5, 2011 on 8:22 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésHallucinant en effet, l’appel de la République islamique d’Iran au départ de Hosni Moubark d’Égypte. Encore que JusMurmurandi ne soit pas un chaud partisan de l’ingérence dans les affaires intérieures d’un autre pays, fût-ce pour faire tomber un dictateur, l’appel des ayatollahs est particulièrement insupportable.
Certes, comme ils ne manquent pas de le rappeler, ceux-ci ont été portés au pouvoir par une mouvement qui n’est pas sans rappeler les soulèvements tunisien et égyptien, encore qu’à un certain niveau, tous les soulèvements populaires contre des dictateurs se ressemblent.
Ils « oublient » seulement qu’aux deux dernières élections présidentielles, toutes deux gagnées -est-ce un hasard- par le « dur » Ahmadinejad, le plus proche des religieux, il y a eu des soulèvements tout aussi populaires. Et ceux de 2009 sont-ils si loin dans le passé qu’ils les aient déjà oubliés quand c’est maintenant qu’ils pendent les « coupables » de ce soulèvement? Car l’Iran est, après la Chine, le pays où la peine de mort est la plus fréquemment appliquée, et il devrait y avoir, au rythme actuel un millier de pendaisons cette année, ceci sans compter qu’on y applique toujours la lapidation « islamique ». Donc ces pendaisons pourraient rappeler au régime iranien la violence qui a soulevé les masses populaires contre le vol manifeste des élections auquel s’est livré le Président Ahmadinejad, et la répression qui a suivi.
Quelle différence y a-t-il entre une manifestation populaire contre Moubarak et une manifestation populaire contre Ahmadinejad, ou, juste 30 ans avant, également en Iran, contre le Shah? Eh bien, c’est qu’en Iran en 1979 et en Égypte en 2011, le Américains aient fait et fassent tout ce qu’ils peuvent pour faire partir le dictateur. Et qu’en 2009 ils se soient bien gardés de faire quoi que ce soit.
Comprenne qui pourra!
Alors, la photo, est-ce Tunis, Le Caire, ou Téhéran? Alors, des leçons, Messieurs les mollahs?
Hallucinant!
février 5, 2011 on 4:07 | In C'est ça, Paris?, Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésPierre Mauroy, ancien Premier Ministre, ancien Maire de Lille, vient d’être condamnée à 20.000€ avec sursis pour « abus de confiance » dans une affaire d’emplois fictifs à Lille; Lyne Cohen-Solal, adjointe de Bertrand Delanoë, a été condamnée elle aussi dans cette même affaire. Ce n’est pas la première fois que des personnalités socialistes de premier plan ont été condamnées: Jean-Paul Huchon, président PS de la région Ile de France l’a été dans une affaire de « prise illégale d’intérêts », et il risque inéligibilité pour le rejet de ses comptes de campagne aux élections régionales.
Dans le même temps, les mêmes socialistes demandent la démission de Michèle Alliot-Marie, Ministre des Affaires Etrangères, pour avoir pris place pour un vol de 20 minutes dans le jet privé d’un riche tunisien de ses amis.
La logique de ceux qui veulent la démission du ministre pour ce qui n’est ni illégal, ni immoral, mais tout au plus une faute de jugement, et qui passent l’éponge sur les condamnations pénales pour des faits directement issus de leur exercice du pouvoir, n’apparaît pas évidente à JusMurmurandi….
Nicolas Sarkozy est scandalisé que le présumé coupable du meurtre de Laëtitia soit un condamné libéré, dont le suivi judiciaire n’a pas été assuré comme il l’eût dû, et qui, laissé à lui-même, en a profité, si l’accusation a raison, pour aller jusqu’au crime abject et monstrueux.
De ce fait, il annonce que celles et/ou ceux qui auraient fauté dans cette affaire seront sanctionnés.
Les magistrats du Tribunal de Nantes, se sentant manifestement visés, ont aussitôt, à titre préventif, décidé de se mettre en grève pour une semaine.
Ils s’inscrivent ainsi dans la logique d’autres magistrats, qui veut que ceux-ci soient au-delà de toute sanction, même quand la faute apparaît gravissime.
JusMurmurandi se souvient que l’institution judiciaire avait jugé « bon » de sanctionner le seul juge Burgaud pour le désastre d’Outreau, auquel des dizaines de magistrat avaient mis la main. Et encore, la sanction, si l’on peut dire, pour un procès qui a fracassé la vie de plus de dix personnes et causé un suicide, avait-elle été seulement un blâme.
Nul doute que nombre de justiciables aimeraient être jugés avec la même compréhension qui est en fait une compromission communautariste et clanique avec lesquels les magistrats se jugent -pardon, s’absolvent- eux-mêmes.
A Outreau, ils avaient quand même délivré un blâme.
Ici, c’est avant toute enquête, ou peut-être pour l’empêcher, qu’ils se déclarent tellement outrés qu’ils se mettent en grève préventive.
Ce qui leur permettra de déclarer que le retard de leurs affaires démontre incontestablement qu’ils sont surchargés et en sous-effectifs.
Lesquels sous-effectifs sont d’après eux la seule cause du drame alors qu’ils sont eux-même au dessus de tout reproche. CQFD…
Je veux travailler au Port de Marseille!
février 3, 2011 on 6:06 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésSavez-vous ce que c’est qu’un oxymore? C’est une phrase qui est, par elle-même, contradictoire. Et, suivant l’imparable et implacable démonstration de la Cour des Comptes, travailler au Port de Marseille, c’est justement un oxymore. Une contradiction. Parce que, sur le port de Marseille, on ne travaille pas. Ou si peu…
Dans le domaine des avantages sociaux extravagants, JusMurmurandi pensait avoir tout vu, tout lu, tout entendu. Mais non, il y a toujours plus, toujours pire.
Imaginez: à Fos sur Mer, un docker travaille 14 heures par semaine, et à Marseille, 12 heures! Si on travaille le lundi, cela veut dire qu’on a fini sa semaine le mardi midi… Et, alors que vous, cher lecteur, pensez qu’un emploi à 12 ou 14 heures par semaine, c’est un temps partiel de caissière dans une grande surface, pas du tout. C’est un temps plein. Enfin si l’on peut dire. Ce qui est plein, en revanche, c’est le portefeuille, par ce que nos travailleurs gagnent, pour ce faire, entre 3500€ et 4500€ nets par mois. Ceci ne provient pas uniquement de leur salaire, mais aussi d’un maquis de 132 primes diverses. Et, encore plus fort, alors que ce sont des employés salariés du Port de Marseille, ils se font verser, en tout illégalité, des « compléments » par les entreprises de manutention. Encore un exemple de gabegie: entre 2006 et 2008 les heures travaillées baissent de 4%…. tandis que les heures supplémentaires augmentent de 21%…
Cette situation est due à la combinaison de plusieurs facteurs: au potentiel de blocage de ces dockers sur toute une région, au monopole d’un syndicat, la CGT, dont l’action est la même qu’au Syndicat du Livre: aucune considération autre que le toujours plus jusqu’à l’absurde, à la lâcheté du Port de Marseille, qui cède, et donne, donne, donne tout ce que réclament les dockers. Suivi en cela par les entreprises de manutention, qui acceptent le racket qui leur est infligé, et par les pouvoirs publics qui, notamment, ne poursuivent jamais les violences physiques qui punissent toutes les tentatives de revenir à l’ordre républicain.
Vous me direz: on ne peut qu’admirer les héros d’un tel combat social! Quelle force doit être la leur pour imposer -et gagner- de tels bras de fer! Eh bien non, ce sont au contraire des petites natures: 28,5 jours d’absence par an et par employé!
Les conséquences économiques sont évidentes: un coût de manutention tellement élevé que Marseille est de plus en plus déserté par tout le transit du fret par tous les opérateurs qui ont le choix d’un autre port.
Les informations ci-dessus n’ont pas reçu de réponse de la part des dockers ou de leur syndicat. C’est qu’ils sont en grève, pour obtenir que la pénibilité de leur travail leur vaille, ce qui serait un cas unique en France, un départ en retraite à taux plein à 58 ans! Ce qui fait que Marseille est non seulement un port très coûteux, mais aussi très peu fiable, ce qui détourne encore plus, s’il était besoin, les utilisateurs que sont les armateurs.
Et, comme toujours, dans un cas où on a le choix entre la honte de la capitulation et la douleur de l’affrontement, quand on cède et qu’on capitule, ce que n’ont cessé de faire au fil des ans, et le management et les Pouvoirs Publics, on finit par avoir et la honte, et, quand même, l’affrontement.
Tous des salauds !!!!
février 1, 2011 on 7:30 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermésJusMurmurandi savoure presque tous les matins le passage en revue de l’actualité par Laurent Gerra.
Un de ses personnages préférés est Valery Giscard d’Estaing, et souvent la fin de son interview se termine par « Tous des salauds! », en se référant la plupart du temps à son départ houleux du palais de l’Elysee en mai 1981.
Sous le signe de l’humour donc, JusMurmurandi a choisi de parler d’un sujet grave, la dépendance et le traitement des personnes âgées, au travers des nouvelles qui ont circulé au sujet du Président Chirac.
Loin de nous l’idée de vouloir nous moquer, nous avons déjà cité la phrase attribuée au Général de Gaulle que la vieillesse est un naufrage.
Mais plutôt pour se moquer des commentaires.
En effet, ceux qui affirment qu’il va mal ne sont ils pas en train d’une certaine façon d’envahir sa « sphère privée » ? Pour bien sûr l’accuser de reculer devant l’obstacle et ne pas pouvoir se présenter devant les juges le sept mars prochain…
Ceux qui prétendent, comme Alain Juppé, le meilleur d’entre nous selon Jacques Chirac, qu’il « est en pleine forme », pour l’encenser peut être, mais aussi pour dire qu’il n’y a pas de raison qu’il soit indisponible pour répondre de ses actes, justiciables au maximum de 150.000€ et dix ans de prison ???
Voila pourquoi tous des salauds, et JusMurmurandi a trouvé cette situation cocasse particulièrement savoureuse, qui doit aussi faire sourire Valéry Giscard d’Estaing, l’ennemi intime de Jacques Chirac.
Heureusement, ce dernier peut dormir tranquille.
En effet, en guise de conclusion, on rappellera les propos d’Eva Joly, ancienne juge féroce du pôle des affaires financières, qui a fait la déclaration suivante :
« Il me semble qu’il [NDLR Jacques Chirac] doit se présenter devant ses juges et dire qu’il est très fatigué et demander par exemple un aménagement des audiences parce que la justice est aussi humaine et elle tient compte de l’état de santé avéré ».
La justice est aussi humaine.
On l’a d’ailleurs vu avec Tony Meilhon……
JusMurmurandi,rassuré, vous souhaite une belle soirée !!
Après moi le déluge !
janvier 31, 2011 on 3:34 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | 2 CommentsJusMurmurandi n’est pas royaliste, pourtant cette célèbre phrase attribuée à Louis le quinzième du nom est parfaitement applicable à la République.
En ce moment applicable à la République d’Égypte, où l’on assiste à une espèce de « Chienlit » comme aurait dit le Général de Gaulle.
Grand pays, civilisation même, l’Égypte est bien différente de la Tunisie, au grand dam de certains benêts qui pourraient imaginer que le départ d’un Ben Ali pourrait se comparer au renversement d’un Moubarak.
La Tunisie et ses dix millions d’habitants en compte moins que le Caire, qui est une des villes les plus peuplées du monde, capitale d’un pays qui compte plus de plus de quatre vingts millions d’habitants.
Son emplacement est stratégique, et c’est un pays traditionnellement allié des occidentaux après avoir été longtemps proche des Soviétiques. Ces derniers avaient « offert » un beau cadeau au régime de Nasser, le barrage d’Assouan, comme gage « d’amitié ».
Nasser disparu, arrive Sadate qui fit un retournement qui aboutit presque à la paix avec Israël, ennemi historique, si cela n’avait été pour la gourmandise de Menahem Begin, premier ministre d’alors.
Sadate, entre autres faits d’arme, accueillera le Shah d’Iran en 1979, autre « ami » dont la « date limite de consommation » était arrivée pour tous ceux qui lui trouvaient un intérêt jusqu’alors.
En 1981, Sadate est assassiné et arrive Moubarak, issu comme son prédécesseur des rangs de l’armée.
On peut dire qu’à plus de quatre vingts ans, il porte beau. Accueilli dans toutes les capitales occidentales, celles là mêmes qui l’invitent à baisser sa garde ou à partir, il était considéré lui aussi comme un « ami ».
Le retournement nous donne l’impression de vivre du Wikileaks en temps réel….
Au milieu de ce terrain miné, on assiste à un concert d’imbécilités impressionnant.
Citons quelques exemples qui nous font sourire.
En dehors de la veulerie des dirigeants occidentaux, le cul entre deux chaises pour en dire juste assez mais pas trop après s’être fait prendre au dépourvu à Tunis, quelques voix s’élèvent pour ne rien dire.
Mohamed El Baradei, mis à la retraite de l’ONU pour ses faits d’arme avec l’Irak où il baissa culotte devant un George Bush qui n’avait aucun mandat pour envahir, ou encore devant l’Iran qu’il a laissé s’équiper en force nucléaire sans piper mot, s’autodéclare disponible pour une éventuelle succession.
JusMurmurandi est prêt à prendre vis à vis de l’Égyptien une position similaire à celle de Mélenchon pour sa critique de Strauss Kahn si ce dernier était tenté de porter la bonne parole en France après avoir dirigé le FMI…C’est montrer si El Baradei nous agace.
Deuxième exemple, Besancenot, qui part vendredi dernier à Tunis pour « étudier la révolution ». Si on veut l’étudier, c’est au Caire que ça se passe. Tunis, c’est fini pour ce que cela aura été.
Comme pour El Baradei, le courage, cela ne s’acquiert pas. Il y a des greffes qui ne prennent pas, tout simplement…
Pour en revenir à l’Egypte, on repense à son baccalauréat. Au vu des manifestations des cairotes et autres habitants de Suez qui demandent le départ de Moubarak, ils n’ont pas compris que son départ ne règlera rien, de même que si l’on ne prévoit pas ce que l’on fera dès son diplôme du secondaire en poche, on n’a presque rien accompli si l’on ne prévoit pas l’étape suivante. C’est après que cela se passe.
C’est pour cette raison que l’on ne peut se permettre de laisser un pays de 80 millions d’habitants sombrer dans le chaos.
Les militaires égyptiens l’ont bien compris et par conséquent pris place aux points stratégiques.
Il ne peut être question de laisser tomber un si grand pays entre les mains des fous religieux….ce serait tout simplement trop dangereux, et l’on imagine, par exemple, le lobby américain pro Israël qui doit se battre bec et ongles pour l’éviter.
Il est toutefois un rêve que caresse JusMurmurandi, tandis que certains peuples du Moyen-Orient descendent dans la rue pour exprimer leur ras-le-bol.
Et si un autre grand peuple descendait lui aussi dans la rue pour réclamer plus de transparence, moins de corruption, plus de libertés….
JusMurmurandi rêve de voir le peuple iranien descendre dans la rue, et faire enfin sa (vraie) révolution….

Moubarak chez Berlusconi

Moubarak chez Bush

Moubarak chez Obama

Moubarak chez nous
- Du Wikileaks en direct !!
Fauchés, niche fiscale, avantage acquis, ou exception culturelle française?
janvier 28, 2011 on 5:56 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésLes chiffres sont tombés. Ils sont bien tombés. Ils sont même tombés d’assez haut pour faire beaucoup de bruit, voire même pour creuser un trou. Le lecteur me pardonnera ce pastiche du « Du côté d’ailleurs » du génial Pierre Dac.
Car le trou est profond: plus d’un milliard d’euros de déficit annuel pour le régime d’assurance chômage des seuls intermittents du spectacle. C’est déjà plus que beaucoup. Mais quand on approfondit l’étude du trou, il y a de quoi être effondré. Les cotisations sont de 233 millions et les indemnités de 1300 millions, soit grosso modo 6 fois plus. Ce n’est plus de l’indemnité, c’est carrément de la subvention.
Et une subvention massive, puisque ce milliard de déficit a bénéficié à 105.000 personnes, ce qui donne 10.000 euros de subvention annuelle à chaque intermittent du spectacle.
Ceci montre que les réformes de 2003 et 2006 n’ont servi à rien, et que les intermittents et leurs employeurs sont bien plus malins que ceux qui s’efforcent de réduire ce trou sans fond.
Alors, bien sûr, toute tentative de réformer et de réduire cet avantage extravagant va se traduire par des protestations de toute une profession qui dira qu’on l’égorge, que la culture est morte en France, que Sarkozy de toute façon est beaucoup plus show-biz et bling-bling que culture, que Mitterrand est un social-traître, et j’en passe.
La réalité est beaucoup plus simple. Il ne s’agit ici ni de culture, ni de modèle de société, mais simplement de fric. Il y a une bizarrerie dans la loi qui fait que ce sont les salariés et les entreprises qui subventionnent le train de vie des intermittents du spectacle, au lieu que ce soient leurs rémunérations qui y subviennent.
Il suffirait pour mettre de l’ordre là-dedans d’exiger des bénéficiaires qu’ils se rendent utiles pendant les nombreux mois où ils sont payés à ne rien faire. On pourrait aussi exiger des entreprises du spectacle qu’elles payent des cotisations suffisantes pour couvrir -soyons modestes- 50% des indemnités. On verrait le nombre d’intermittents fondre, et ceux qui resteraient seraient employés de façon plus continue.
Mais ce serait attenter au modèle français qui consiste à récupérer sur le dos de la collectivité un maximum d’avantages, même si c’est un abus manifeste. Et tenter de changer cela, ce serait une révolution. Beaucoup plus dangereuse que d’allonger les retraites ou augmenter les cotisations. Tout le reste n’est que du théâtre, ou du cinéma, comme on voudra. Et, évidemment, pour faire du théâtre, mieux vous être bien avec les artistes, même s’ils sont avant tout virtuoses dans l’art de de faire payer les autres…
Les fauchés!
janvier 25, 2011 on 7:07 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Poil à gratter | 2 CommentsÇa y est, c’est fait! La France est officiellement fauchée, et nous avec! Jusqu’ici, les politiques budgétaires cachaient leur orientation derrière un charabia compréhensible seulement des initiés. Mais maintenant, le Roi est nu, et tout le monde le voit et le sait, et c’est bigrement nouveau.
Que le Roi-État soit nu, c’est un fait depuis longtemps, mais il masquait cette pauvreté pour que le public ne le voie pas et que le spectacle continue. Ceci dit, quand on sait que plus de 40% des hélicoptères militaires (on n’ose dire « de combat ») français ne sont pas en état de voler faute de pièces détachées, ou que les armées ont des jours de munitions devant eux et non des semaines, des signes de pauvreté étaient visibles pour peu qu’on veuille voir et qu’on sache où regarder.
Mais maintenant on voit: il y aura à la rentrée prochaine moins de professeurs, alors qu’il y aura plus d’élèves. Oh, certes, il y a toute une argumentation pour expliquer que ce n’est pas si grave que cela, à savoir qu’il y en aura quand même plus qu’en 1990 alors qu’il y aura moins d’élèves, ou encore que la moitié des économies réalisées est reversée aux professeurs, qui bénéficieront d’une augmentation de traitement de 10%. Mais la cause, la seule, de cette réduction d’effectifs, n’est pas une quelconque réforme, ou un « mieux-disant » éducatif. Non, c’est qu’il faut réaliser des économies, parce que nous sommes fauchés.
Ce qui ouvre un champ tout à fait nouveau à la vie sociale française. Désormais chacun sait que l’État peut un jour ne plus avoir les moyens d’assurer telle ou telle prestation, parce qu’il n’y aura plus d’argent. C’est vrai pour la santé, qui risque de ne plus pouvoir traiter aussi bien ou aussi vite les malades. C’est vrai pour les retraites, malgré la réformette de 2010. C’est vrai pour les fonctionnaires et leur traitement. C’est vrai pour les achats de l’État et ses fournisseurs.
La politique vient donc de perdre, pour en avoir scandaleusement abusé, le droit de faire ce qu’elle veut sans compter. Comme le dit l’adage: « quand on n’a plus les moyens de sa politique, il faut avoir la politique de ses moyens… »
Et la campagne de 2012 se dessine ainsi plus d’un an à l’avance sous un jour particulièrement cru, mais aussi peut-être libérateur.
D’un côté (et ce n’est pas un clivage droite-gauche puisqu’on trouve sur le même bord Marine et Martine), il y aura les marchands de rêve qui assureront les électeurs que tout est possible, à commencer par revenir sur les mesures d’austérité sarkozyennes, et que les fleuves couleront de lait et de miel comme au temps du paradis avant qu’il soit perdu, pour peu qu’on fasse payer « les autres » (on est toujours les autres de quelqu’un, ou, plus exactement, on a toujours ses « autres » à disposition).
De l’autre, il y aura les réalistes, qui promettront du sang, de la sueur et des larmes, car, après l’orgie, il y a la gueule de bois.
Il reste à savoir quel degré d’intelligence et de lucidité les Français montreront. Les prendre pour des cons sera-t-il un pari gagnant?
Fauchés, c’est sûr, mais cons en plus, ce serait grave…
Vous prendrez bien un peu de harissa avec vos Speculoos ??
janvier 24, 2011 on 5:50 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Europe, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermésComme l’imaginait JusMurmurandi, les choses ne se passent pas aussi simplement qu’espéré en Tunisie.
Si l’on a déjà franchi le cap d’une semaine et quelque depuis le départ de Ben Ali que personne ne peut honnir assez depuis (!),la situation semble toujours assez confuse dans les grandes villes et en particulier à Tunis.
Le Président par intérim a fait le choix de garder le premier ministre et certains membres de l’équipe ministérielle précédente.
Derechef, certains ministres nouvellement nommés démissionnent, n’acceptant pas de gouverner au coté de ceux qui ont travaillé pour le félon.
Ghannouchi, le premier ministre, doit alors s’expliquer et affirme qu’il a assumé son poste précédent la peur au ventre, pour justifier d’avoir travaillé pour Ben Ali….
Qu’à cela ne tienne,les Tunisiens continuent de descendre dans la rue pour demander sa démission et surtout que l’on ne leur « vole » pas leur révolution. JusMurmurandi ignorait que l’on puisse posséder une révolution, mais ce sont en tout cas les propos qui nous sont rapportés par la presse.
Voilà pour la harissa.
Pour ce qui est du Speculoos, c’est tout le contraire.
Voici sept mois, et non jours, que nos voisins du Nord, les Belges, n’ont pas de gouvernement, et descendent dans la rue samedi pour en réclamer un. Pensez. 224 jours sans gouvernement. On est près du record irakien de 289 jours pour en former un en 2008.
Bref, les uns ne veulent pas des ministres qu’ils ont,les autres voudraient que ceux qui ont été élus gouvernent…
Un comble.
Peut être qu’au lieu de partir en Arabie Saoudite, Ben Ali aurait du se rendre….en Belgique.
Peut être aurait il été bien accueilli, mieux qu’en France en tout cas.
Et avec lui au pouvoir, il est certain que les Belges ne seraient pas descendus dans la rue pour se plaindre !!
Faut-il brûler Céline?
janvier 21, 2011 on 12:08 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Poil à gratter | 4 CommentsLa République se préparait à célébrer Louis-Ferdinand Céline, écrivain de grand talent et anti-sémite lamentable. Serge Klarsfeld s’indigne, et exige de Frédéric Mitterrand l’annulation de toute manifestation.
L’une des caractéristiques de l’art est que la création artistique dépasse son auteur, et appartient au monde entier. Ceci permet de condamner l’homme tout en admirant et respectant l’artiste. Sinon, s’il fallait excommunier tous les artistes à chaque fois que l’homme le mérite, quel autodafé digne de l’Inquisition espagnole.
Ainsi, les charmantes « lettres de mon moulin » d’Alphonse Daudet doivent-elles être proscrites parce que leur auteur était un furieux anti-sémite, et père de Léon Daudet qui ira jusqu’à personnifier cette pensée?
Allons plus loin. Les nazis adoraient la musique de Wagner, lequel exaltait les héros et dieux fondateurs du mythe germanique. Faut-il bannir la musique de Wagner, par ailleurs lui aussi anti-sémite? Et tant qu’à faire celles de Brahms et Beethoven, elles aussi très prisées des nazis et du Führer? Pour mémoire, JusMurmurandi rappelle les paroles du chorale de la IXe symphonie, peut-être son œuvre la plus connue: « alle Menschen werden Brüder », ou « tous les humains seront frères ». Alors, faut-il choisir la fraternité de Beeethoven ou brûler celui que les hitlériens ont adoré?
Et, comme les nazis n’ont pas le monopole de l’abjection, tous les artistes emblématiques du stalinisme sont-ils aussi à proscrire, comme le compositeur Chostakovitch? Et tous les écrivains qui ont approuvé et cautionné le stalinisme, comme Brecht, Sartre et Camus, entre mille, car pendant des décennies, la majorité du monde intellectuel était pro-communiste?
Non vraiment, M. Klarsfeld, on peut aimer le « voyage au bout de la nuit » sans être un affreux anti-sémite adepte de la solution finale. Il faut condamner les hommes qui en sont coupables, mais laisser le monde bénéficier de leurs contributions artistiques. Quand on brûle un livre, comme celui de Céline, c’est la même pratique par laquelle les nazis ont voulu purger leur monde de toute pensée qui ne leur convenait pas….
Les moutons de Panurge
janvier 15, 2011 on 11:57 | In C'est ça, Paris?, Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | 2 CommentsLes mauvaises langues racontaient que les mêmes qui acclamaient Pétain descendaient dans la rue quelques temps plus tard pour ovationner de Gaulle.
C’est un peu ce sentiment qu’a JusMurmurandi en écoutant le galimatias des uns et des autres sur la situation tunisienne.
Commençons par poser des jalons clairs, JusMurmurandi ne défend aucune dictature, et préfère bien entendu la démocratie.
Cela étant, il est bon, savoureux de citer quelques paroles entendues au cours des derniers jours pour les mettre dans un contexte plus exact, à défaut de politiquement correct.
Exemples.
Lorsque les troubles commencent, nombreux journalistes, exactement comme lorsque les Américains ont tout juste commencé à pilonner Bagdad en 2002, annoncent que tout est déjà fini, que le régime va s’effondrer, et que la démocratie va arriver.
Nous sommes en 2011, neuf ans plus tard, des centaines de milliers de morts plus tard, et rien n’est réglé en Irak. Alors pourquoi est ce que cela prendrait peu de temps dans un pays comme la Tunisie où Ben Ali, comme son prédécesseur Bourguiba, ont tenu le pays d’une main que l’on peut sans ambage qualifier de ferme ??? Ces paroles sont celles de serins qui méprisent leur audience.
Suite.
Ben Ali s’en va. Le concert commence, la meute est lâchée.
Qui pour critiquer le Président parti, le qualifiant de despote corrompu, et autres qualificatifs du même acabit.
Cela concerne une partie de la classe politique française, comme Bertrand Delanoë, né sur place, qui ne s’est pas privé de se rendre fréquemment dans sa terre natale où il possède une maison. Lorsque l’on est en désaccord profond avec un régime, est ce cohérent d’y investir ses deniers, de s’y rendre fréquemment ???
Franche rigolade. Le sommet étant atteint lorsqu’il demande « la transparence, la liberté et le pluralisme ». Qu’il commence donc dans notre bonne ville de Paris, le brave homme.
Deuxio, les Tunisiens en France. Qu’il est bon de les voir soutenir leurs frères, tandis qu’ils vivent dans notre hexagone douillet, par rapport à leur pays natal. Où est donc votre fierté, braves gens ??
Car les entendre parler de bain de sang, lorsqu’il y aurait 66 morts…Même si c’est trop, on oublie un peu vite Prague et Budapest par exemple, où le sang a coulé autrement plus; cela n’a d’ailleurs pas empêché les communistes des se cramponner au pouvoir pendant de longues décennies tandis que les chars venaient mater les résistants.
Un peu comme l’on rend hommage à chaque soldat français (issu d’une armée de professionels exclusivement, rappelons le) qui décède en Afghanistan, 51 depuis neuf ans que notre armée y est. Avec les morts de 14-18 ou de 39-45, la télé aurait rendu des hommages en boucle, la classe politique n’aurait fait que cela….
Tertio, on a entendu les anti sarkozystes primaires qui critiquent tout ce qu’il fait ou ne fait pas.
Si la France avait pris position avant le départ du chef de l’Etat tunisien, nous aurions commis un pêché d’ingérence post/néo colonialiste. Nous n’avons pas pris fait et cause pour le « peuple tunisien » tout de suite, nous sommes par conséquent des lâches. Bis répétita, ce sont des paroles de serins qui méprisent leur audience.
Parce que ce qui est également important, personne n’en parle.
La Tunisie, qui n’a pas le pétrole ou le gaz de l’Algérie, les phosphates du Maroc, a connu un développement économique très substantiel pendant la présidence de Ben Ali.
Un développement touristique d’abord, que l’Algérie voisine n’a jamais su réaliser, mais aussi créer un terreau industriel y compris avec des entreprises associées à la haute technologie comme l’aéronautique. Tout cela a permis de créer une classe moyenne, absente tant au Maroc qu’en Algérie.
Par contre, elle n’a pas connu les vagues de terrorisme comme l’Algérie ; le magnifique film sur les moines de Tibéhirine nous l’a encore rappelé.
Rien n’est rose, rien n’est parfait, mais jeter le bébé avec l’eau du bain serait bien exagéré.
Qui plus est, attendons calmement de voir où cela va déboucher.
Le miracle tunisien est il en route ? JusMurmurandi le souhaite, l’espère.
Rappelons simplement que dans un autre pays musulman, l’Iran, plus personne ne voulait du Shah.
Quand il est parti, tout le monde s’est réjoui.
On a juste oublié de dire au peuple iranien qu’il voudrait encore moins, beaucoup beaucoup moins, des mollahs, représentés alors par Khomeini.
Low cost contre mega-bonus…
janvier 15, 2011 on 4:19 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, International, Poil à gratter | Commentaires fermésQui ne se souvient de la débâcle financière dans laquelle des banquiers aussi inconscients qu’inconséquents ont plongé la planète finance, et, par extension, la planète tout court en 2007/2008/2009?
Et les dégâts sont loin d’avoir été tous réparés en 2010/2011, le nombre de chômeurs restant beaucoup plus élevé dans le monde occidental qu’avant la crise.
Mais il y en a pour qui ce n’est pas la crise, à savoir les banquiers de Wall Street.
Ils vont se partager, au titre de l’année 2010, la bagatelle de 140 milliards de dollars de bonus.
Ce qui, sans compter les salaires « classiques », fait pour une population d’environ 150.000 personnes la modique somme de 900.000 dollars par individu qui a la chance d’exercer ce métier génial où on commence par prendre des risques aux frais des autres et par encaisser des bonus faramineux au passage, puis, quand les choses tournent vinaigre, on se fait secourir, sans coup férir, par l’argent des contribuables, puis, sitôt cette page tournée, tout recommence comme avant, sauf les bonus, qui sont, eux, devenus encore plus gras…
Ces 140 milliards de dollars sont aussi le tiers de la croissance du p.i.b. de toute l’économie américaine en 2010. Le tiers de la croissance accaparée par les bonus de 150.000 personnes qui non seulement ne jouent pas un rôle de créateurs de richesse, mais ont précipité par leurs excès après desquels les orgies romaines n’étaient que de vagues amusements pour des jeunes filles de patronage, c’est beaucoup, quand même, non?
Visiblement les déclarations d’intention des dirigeants de l’époque, Obama, Brown (aujourd’hui Cameron), Sarkozy) n’y changent et n’y changeront rien, les banquiers ont gagné… le droit de se rémunérer à coups de montants astronomiques.
Mais faut-il croire que, parce que les politiques ont échoué à réguler, il n’existe aucune solution? Non, car, c’est la beauté du marché, quand un non-sens économique existe, le marché « génère » un ou des acteurs pour le corriger.
Il est clair qu’aujourd’hui le métier de banquier est exercé par des structures dont les coûts sont, du fait des ces ultra-méga-rémunérations, beaucoup trop élevés. Ceci ouvre donc, comme une vulgaire compagnie aérienne ou un banal supermarché, une place pour des banques d’affaires « low cost ».
JusMurmurandi entend déjà les objections disant que « la banque d’affaires n’est pas un métier comme les autres », car il y faut des capitaux énormes et une confiance qui met des décennies à se construire, sans parler d’équipes de gens de talent rare.
C’est évidemment ce que les banquiers tentent de faire croire, oubliant au passage que le talent des n’a pas suffi à éviter une crise « tsunamesque » qui a ratatiné lesdits capitaux…
Les compagnies aériennes ne disaient pas autre chose, parlant de la nécessaire confiance des passagers, qui mettait des décennies à se construire. On connaît la suite, et JusMurmurandi attend avec impatience les restructurations bancaires quand les futurs anciens « maîtres du Monde », privés non seulement de leurs bonus mais de leurs emplois, en seront réduits à voler avec les compagnies aériennes « low cost, qui les traiteront comme du bétail ordinaire…
Deux poids, deux mesures
janvier 13, 2011 on 9:07 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésJusMurmurandi avait observé avec surprise le silence qui avait entouré les actions musclées de l’armée brésilienne dans les favélas de Rio l’année dernière, qui avaient causé plusieurs dizaines de morts.
Silence éponyme.
Il ne s’agissait « que » de trafiquants de drogue, donc le fait qu’ils soient « éliminés » sans passer par la case justice n’a ému personne ou presque.
C’est d’autant plus cocasse que simultanément Battisti, ancien terroriste italien au mains ensanglantées, passé par la case contumace de la justice italienne, s’est vu protéger par le même Brésil de Lula sous les vivats de la foule bien pensante. Allez comprendre.
Depuis, on a vu Gbagbo, dans une ancienne colonie française, qui refuse le résultat des urnes et fait tirer sur les soutiens du gagnant.
C’est d’autant plus cocasse que l’on a vu des hommes politiques français prendre la défense de Gbagbo, donnant leur blanc seing au déni de suffrage universel….
Silence toujours.
Enfin, toujours dans une ancienne colonie française, encore plus proche de nous, la Tunisie bouge, le peuple est ostensiblement exaspéré. Comme en Algérie.
La police et/ou l’armée tirent sur les manifestants, il y a là aussi des dizaines de morts.
Et le même silence.
Que ne dit on pas sur le colonialisme, et sur la manière dont la métropole a traité ses ressortissants hors de l’hexagone…
Que n’aurait on dit si, comme pour Malik Oussekine, il y avait eu en France, par exemple, une seule victime lors de la descente dans la rue des étudiants pour manifester lors du débat sur l’age de la retraite, comme Me. Royal les y avait encouragés.
Casser du narco trafiquant, tirer sur la foule, tant que ce n’est pas chez nous, ça ne gêne personne, a fortiori dans des pays dont les dirigeants sont « politiquement corrects ».
En France, nous sommes trop occupés à juger Zemmour pour avoir voulu donner sa vue en coupe de notre population carcérale, au grand dam de Louis Schweitzer.
Et tant pis si Jean-Pierre Chevenement lui même prend la défense de Zemmour.
Cocasse, non?
Le retour de la stupiditude
janvier 10, 2011 on 10:58 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermésElle recommence! Décidément, Ségolène Royal a un style bien à elle. Elle prend une vraie inquiétude des Français, et elle y répond par la formule la plus simpliste possible, de façon à ce que le maximum de monde comprenne qu’avec elle ce serait différent, en mieux, bien sûr.
Hier, elle a affirmé qu’elle s’opposerait, si elle revenait aux affaires, aux « licenciements boursiers ». Quoiqu’elle se soit bien gardée de rentrer dans les détails, cela veut dire, en gros, qu’une entreprise cotée qui ferait des bénéfices serait interdite de licencier et/ou de délocaliser, car voir son cours de bourse et ses bénéfices augmenter n’est pas une justification pour « chosifier les employés ».
JusMurmurandi se demande vraiment comment Mme Royal peut imaginer une seule seconde que la France tirerait avantage d’une telle mesure.
Pour commencer, elle est totalement inapplicable, car le droit du travail français ne fait et ne saurait faire aucune différence entre une société cotée et une autre qui ne le serait pas, car ce serait de la discrimination pure et simple, interdit par la Constitution, les traités européens, l’OMC et j’en passe.
Ensuite, en supposant que cette idée fasse malgré tout son chemin, la question de fond: les entreprises licencient-elles par plaisir, et peut-on légiférer l’emploi privé avec la même légèreté avec laquelle l’État a créé tant et tant d’emplois publics aux frais du contribuable?
Il y a des domaines où c’est possible, à savoir ceux où il n’y a aucune concurrence, encore que, avec l’intégration européenne, même les anciens monopoles des postes, des télécommunications et du chemin de fer se retrouvent avec des concurrents.
Mais, dès lors qu’il y a concurrence, si une entreprise française ne prend pas une mesure pour diminuer ses coûts, et qu’une autre le fait, que croyez-vous qu’il arrivera? Ce sera l’entreprise aux coûts bas qui gagnera.
Il est bien évidemment possible de le déplorer, mais c’est pourtant ce que nous souhaitons tous en tant que consommateurs, nous qui ne cessons de consommer toujours plus de « low cost », que ce soit de la grande surface ou du hard discount, du textile chinois, du billet d’avion pour trois fois rien ou des voitures roumaines Dacia.
En outre, on sait ce qui arrive quand il n’est pas possible de licencier: personne n’embauche. Alors il suffit de ne pas remplacer les départs à la retraite, ce qui ne s’appelle pas licencier, et l’entreprise obtient le résultat souhaité, avec la baisse des ses effectifs.
Mais le plus consternant est de constater que cette énarque (!) continue de rechercher dans les seules interdiction et intervention de l’État, comme à l’époque où il fallait une autorisation administrative de licenciement, les clefs d’un mieux-être économique.
Cela évite de voir que notre voisin allemand peut, avec un niveau de vie au moins égal au nôtre et un modèle social au moins aussi protecteur des gens, affiche des performances en matière d’emploi infiniment meilleures que les nôtres. Mais cette comparaison peut sembler cruelle aux socialistes français, tant leur « performance » pâlit par comparaison avec celle des sociaux-démocrates allemands.
Alors il vaut sans doute mieux pour Mme Royal continuer dans la social-démagogie que dans la social-démocratie. C’est tellement plus facile…
Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens
janvier 9, 2011 on 5:04 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermésLa fine et délicate Sarah Palin, ex-candidate à la vice-présidence des États-Unis, a fait, lors de la campagne des législatives américaines, un graphique tout à fait explicite. Elle a identifié une vingtaine de candidats démocrates qu’il fallait tellement battre…. qu’il fallait les abattre! Et elle a illustré le point en mettant leur tête dans un viseur d’arme à feu.
Hier, en Arizona, l’un d’entre eux, Gabrielle Giffords a été abattue tandis qu’elle discutait avec des citoyens et électeurs. 6 personnes ont trouvé la mort au cours de la fusillade, et la députée est entre la vie et la mort, ayant prix une balle en pleine tête.
Sarah Palin, jamais prise de court quand il s’agit de profiter d’une occasion de se montrer sous les feux des média, adresse ses « condoléances » aux familles de victimes et à celle de Gabrielle Giffords, expliquant que ce qu’elle a fait ne faisait qu’illustrer le combat électoral.
JusMurmurandi s’étonne que Mme Palin, très religieuse, et très branchée sur la droite religieuse américaine, n’ait pas retrouvé les mots funestes de Simon de Montfort, repris en titre, quand il extermina tous les habitants de Béziers, y compris femmes et enfants, pour « coincer » des poignées de cathares. Avec sa logique, si Gabrielle Giffords décède, elle pourrait se réjouir « qu’elle soit déjà auprès du Seigneur ».
Il y a vraiment des fois où il est difficile de ne pas trouver que certaines mœurs américaines sont démentes. Le lecteur comprendra que JusMurmurandi préfère mettre en bout de cet article la photo de Mme Giffords plutôt que celle de Mme Palin…
La France ni rouge, ni morte
janvier 8, 2011 on 11:11 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Europe, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésC’est aujourd’hui le 15ème anniversaire de la disparition de François Mitterrand, unique Président de la cinquième République à avoir accompli deux mandats de 7 ans intégralement.
De Gaulle a eu le courage de partir lorsqu’il fut désavoué lors d’un référendum, et pas Tonton qui assuma deux cohabitations.
Chirac, lui, avait déjà castré le septennat en quinquennat pour son deuxième mandat.
Le résultat de ce sondage est triste.
Lorsque l’on interroge les Français sur ce qu’ils retiennent de ces 14 ans socialistes, ce sont tous des « acquis » sociaux, qui plombent la compétitivité de la France d’aujourd’hui: la retraite à 60 ans qui était un non sens au vu de la courbe démographique, et qui ne faisait même pas partie du programme du candidat Mitterrand.
Viennent ensuite la cinquième semaine de congés payés, les 39 heures qui ont elles aussi contribué à faire baisser productivité française.
Enfin, le RMI, « cadeau » aux plus pauvres, car cette allocation est versée sans contrepartie, et, pour ceux qui sont des fainéants, les encourage à se complaire dans cette paresse.
Bref, c’est une liste de cadeaux sociaux, qui montrent l’autisme des personnes interrogées, sensées représenter la population hexagonale, face à la concurrence mondiale.
On passera sur la peine de mort abolie, le même Mitterrand ayant fait fusiller des pro Algérie indépendante lorsqu’il fut ministre de la quatrième République, ou qui libéra Action Directe qui s’empressa de donner la mort au Général Audran et à George Besse. Merci Mitterrand, merci Badinter.
Et pour tous ces souvenirs, c’est un gouvernement de droite qui tentera de corriger le tir. La retraite à 60 ans, la remise en cause des 35 heures (on n’en est même plus à 39), on n’est pas près d’oublier qui a fait le sale boulot.
Comme Charles Pasqua qui remit Action Directe là d’où ces illuminés n’auraient jamais du sortir, de la prison.
Mais le plus triste, c’est que les Français ne retiennent pas ce pour quoi Mitterrand fut, même aux yeux très critiques de JusMurmurandi, un grand Président.
Sur sa politique extérieure, sur la construction européenne, mais aussi en particulier sur son atlantisme déterminant pour soutenir Washington et Bonn (pas encore Berlin) tandis que les Soviétiques voulaient tourner de nouvelles fusées SS20 sur l’Europe de l’Ouest au début des années 80.
Moment crucial où il fallait en avoir pour monter au créneau tandis que les Verts, allemands comme français, défilaient en scandant « plutôt rouges que morts », et que Mitterrand défendait le « ni rouges, ni morts » en tendant une main symbolique à Helmut Kohl.

Helmut et François, ni rouges ni morts