I had a dream…
juillet 2, 2009 on 6:27 | In Economie, Incongruités, Insolite, International | 2 CommentsEt si….la crise était finie?
J’entends déjà les appels frénétiques au numéro d’urgence psychiatrique: « JusMurmurandi est devenu fou, venez, il faut l’empêcher de nous conduire tous au suicide ». Mais certains faits sont là:
- le marché automobile français est, sur le premier semestre, en HAUSSE par rapport à l’année dernière. Et cette comparaison se fait avec une période pas encore marquée par l’effondrement, qui n’est intervenu qu’au deuxième semestre. Bien sûr, ce niveau de ventes est soutenu par la prime à la casse, mais à cheval donné on ne regarde pas les dents. Constructeurs et équipementiers peuvent se réjouir de cet oasis de bonne santé dans un panorama dévasté.
- le marché immobilier français a lui aussi redémarré, et montre des niveaux d’activité non seulement très supérieurs au second semestre 2008, mais aussi au premier semestre 2008 dans certains cas. La cause en est double: baisse des prix, de 10% en moyenne donc plus forte dans de nombreux cas, et baisse des taux d’intérêts. Ceci permet de remettre en état d’acheter des gens que la hausse des prix et des taux avait rendus incapables de financer leur achat faute de pouvoir rembourser un éventuel emprunt. Et comme les banques ne manquent pas d’argent pour prêter, le marché repart.
Vous me direz que je ne parle que de la France, et vous aurez raison. La Grande-Bretagne, l’Italie, l’Espagne sont beaucoup plus mal en point, sans même parler de l’Europe centrale et orientale. Ainsi l’Ukraine a vu son PNB fondre de 20% au premier semestre!
Il n’empêche qu’aux Etats-Unis aussi, il n’y a plus de « nouvelles mauvaise nouvelles », mais seulement l’accomplissement (faillites, pertes d’emplois) des mauvaises nouvelles déjà connues.
Ces signes sont interprétés comme des promesses de lendemains qui chantent par les marchés boursiers qui ne sont plus à leur plus bas niveau, mais quelques 20% au-dessus. Quant aux matières premières, la hausse de leurs prix est tout simplement énorme (le pétrole, à plus de 70$ le baril, est au DOUBLE de son minimum de décembre dernier), et incompréhensible sauf dans un contexte d’anticipation de reprise.
Et si, septembre venu, au lieu de vivre dans la crainte de mauvaises nouvelles, nous vivions dans l’espoir du redressement?
JusMurmurandi, qui a été l’un des premiers à annoncer l’ampleur de la crise, sera-t-il aussi l’un des premiers à pressentir le retournement positif à l’automne 2009?
Premier prix, et prix de consolation
juillet 1, 2009 on 7:06 | In Coup de gueule, Economie, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésCe premier juillet doit voir deux baisses de tarif significatives.
L’une, mandatée de force par l’Union Européenne, plafonne à 11 centimes d’euros le coût d’un SMS envoyé ou reçu sur le territoire de l’Union Européenne. Compte tenu que le coût jusqu’ici était, en moyenne de 28 centimes, le consommateur européen ne peut que se réjouir, surtout alors que débute la période de vacances estivales, où se multiplient ces messages trans-frontières.
Inutile de dire qu’une Union Européenne qui joue les protecteurs de consommateurs rançonnés depuis des années par un cartel d’opérateurs de téléphonie mobile est une Union Européenne populaire. En somme, cette baisse de prix vaut à l’Union Européenne un premier prix de défense des européens.
L’autre, promise par le candidat Jacques Chirac en 1995 est la baisse de T.V.A. sur la restauration. Ce qui devrait, en toute logique, permettre aux cafetiers et restaurateurs de baisser les prix de leurs prestations. C’était d’ailleurs la base de leur revendication, fondée sur le fait que la restauration rapide, elle, n’était taxée qu’au taux réduit, et leur prenait, de ce fait, de plus en plus de clients.
Sauf qu’aujourd’hui qu’entend-on? Qu’il faut augmenter les salaires des employés de cette profession qui a du mal à recruter, et que, donc, il n’est pas possible de tout redistribuer aux consommateurs. Qu’il faut restaurer (normal, dans la restauration, non?) les marges mises à mal par la crise, et que, donc, il sera encore moins possible de tout redistribuer aux consommateurs. Bref, les 2,4 milliards d’euros de manque à gagner pour les finances publiques, pourtant déjà exsangues, ont toutes chance de gonfler avant tout les poches des cafetiers et restaurateurs et de personne d’autre. Un beau cadeau pour les uns, un pas de plus vers la ruine pour le plus grand nombre.
Le plus curieux est que la cause des 14 ans qui séparent la promesse de Chirac de la mise en œuvre de cette mesure est, elle aussi, à Bruxelles. Où l’Union Européenne a tout tenté pour convaincre la France de renoncer à cette mesure aussi fiscalement ruineuse qu’économiquement inefficace.
Là, comme il ne s’agit plus d’imposer une baisse de prix, mais d’en empêcher une, subitement, la popularité de Bruxelles dans l’affaire du prix des SMS s’inverse, et il n’y a pas de mots assez durs pour fustiger cette Union Européenne qui prétend nous empêcher de nous ruiner en paix.
Là, ce n’est plus un premier prix, mais un prix de consolation. Et ceux qui sont inconsolables pourront toujours noyer leur chagrin.. à 5,5%
Virez-nous!
juin 30, 2009 on 7:45 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite | Commentaires fermésLa situation d’employés de Valéo à Laval est des plus difficiles. L’entreprise, confrontée à une baisse de charge comme tout le secteur automobile mondial, doit licencier pour tenter de survivre dans un marché en forte baisse.
Elle annonce donc un plan de licenciements de 92 personnes, soit 20% de l’effectif, grosso modo en ligne avec la baisse des commandes, et demande des volontaires. Lesquels sont censés être motivés par des primes de départ âprement négociées par les syndicats. Valeo, sans doute pour éviter les séquestrations et autre violences qui fleurissent (ou pourrissent, comme on voudra) ailleurs, va jusqu’à promettre 4000€ par année d’ancienneté, et de limiter les départs à 46.
Le problème, c’est que des volontaires, à 4000€ par an, ce qui peut faire beaucoup d’argent, il y en a maintenant plus que 46. Environ 57, en fait. Et qu’ils veulent tous, mordicus, être licenciés et toucher le pécule (ou pactole) promis. Ce qui évidemment met les syndicats qui se sont opposés, eux aussi mordicus, à tout licenciement au de-là de 46, en un fameux porte-à-faux.
Lesquels syndicats en sont aujourd’hui à accepter les licenciements supplémentaires s’ils sont compensés par des embauches. Sauf qu’on se demande vraiment pourquoi Valéo licencierait à prix d’or pour embaucher en même temps des personnes équivalentes, ce qui serait à la fois ruineux et totalement absurde.
Ceci montre bien à quel point la situation négociée par les syndicats et la direction n’a rien à voir ni avec les besoins de l’entreprise ni avec les souhaits des salariés, mais uniquement avec un rapport de force et des chiffres abstraits.
A moins que les syndicats de Valéo, qui visiblement pensent que l’emploi est la seule et universelle clef du bonheur, ne veuillent faire celui des onze surnuméraires malgré eux.
Pendant ce temps-là, quelques-uns de ces onze employés envisagent d’attaquer Valéo aux Prud’hommes pour obtenir leur licenciement. Demander aux Prud’hommes, qui doivent statuer sur des licenciements abusifs ou sans cause, de forcer des licenciements, JusMurmurandi souhaite bon courage à ceux qui devront plaider et juger ces dossiers.
Parfois ce sont les œufs qui pondent des poules….
Mad – off ou Mad – on ??
juin 29, 2009 on 7:45 | In Best of, Coup de gueule, Economie, International, Poil à gratter | 2 CommentsLe verdict est tombé, l’escroc du siècle écope d’une peine de 150 ans de prison.
En sachant qu’il a 71 ans et que les progrès attendus de la médecine ne sont pas tels que l’on l’imagine excéder beaucoup l’âge moyen des Américains à savoir 83 ans, il est plus que probable qu’il mourra les fers aux pieds.
C’est la fin d’une vraie folie qui a vu se dilapider, se disperser des dizaines de milliards de dollars, plumant riches comme pauvres, jeunes et vieux, actifs ou retraités.
Par conséquent, JusMurmurandi n’est pas véritablement triste que la folie soit finie, maintenant que la justice américaine a fait son travail rapidement (on pense par comparaison au procès AZF qui se déroule en ce moment en France pour des faits qui remontent à 2001…).
Bref, c’est mad – off.
Mais l’est-ce vraiment ??
Parce qu’en parallèle, c’est une autre folie qui redémarre, celles des salaires exorbitants, des bonus vertigineux dans les organismes bancaires.
Ce que JusMurmurandi avait craint est en train de se passer sous nos yeux.
Alors que le « gâteau » a réduit de taille, c’est un nombre de banques beaucoup plus réduit qui est là pour le « servir ».
Citons le cas de Goldman Sachs, qui a annoncé avoir « mis de côté » la moitié de son profit réalisé au premier trimestre, soit 1.2 milliard de Dollars, afin de le verser sous forme de bonus à ses employés.
Ou encore Citigroup qui fait « encore mieux ». Les bonus étant minces, ce sont les salaires qui vont augmenter, et ce jusqu’à 50% pour « compenser » la baisse des bonus. Pourquoi est-ce « encore mieux » ??
Parce que les bonus sont une partie variable de la rémunération qui dépend de l’activité.
Le salaire est un fixe. Ce qui signifie que lorsque l’on augmente les salaires, on augmente les charges fixes de l’entreprise, que la conjoncture soit bonne ou mauvaise.
Ce qui a pour conséquence que si les résultats de Citi sont mauvais, la variable d’ajustement devient ipso facto les emplois et non un ajustement automatique venu de la baisse d’activité.
Rassurez vous Citigroup n’est pas seule, la rumeur veut qu’elle soit en bonne compagnie avec Bank of America, Morgan Stanley ou encore la suisse UBS, percluse de dettes.
Alors n’est ce pas fou, pas mad – on, tout cela ??
Où est la régulation annoncée par Barack Obama pendant la campagne électorale ? Partie en fumée comme la fermeture de Guantanamo, tandis qu’il vide certaines cellules en se débarrassant de certains détenus qui sont envoyés dans des pays « amis » ?
Le système est il en train de devenir…Obamad ?
Les premiers seront les derniers
juin 25, 2009 on 7:09 | In Coup de gueule, Economie, Incongruités, International, Poil à gratter | 2 CommentsLa crise mondiale nous vient des États-Unis. Les plus fortes chutes du marché immobilier sont aux mêmes États-Unis: -38% en moyenne!. Les plus gros impayés sur crédits à la consommation sont aux États-Unis. Il procède de tout ceci que les plus fortes pertes bancaires sont aussi aux États-Unis. Ainsi que les plus fortes recapitalisations d’État.
D’où la surprise (le mot est faible) de JusMurmurandi à la lecture du classement des banques mondiales les plus solides établies par la très sérieuse revue britannique The Banker. Banque la plus solide au monde: JP Morgan, suivie de Bank of America; Citigroup complète le trio américain parmi les quatre banques les plus solides au monde.
Ironie particulière: c’est au moment même où Citigroup apparaît à cette flatteuse quatrième place mondiale (même si, en des temps plus fastes, sa place a été plus prestigieuse encore) que son action est purement et simplement retiré de l’indice boursier Dow Jones des 30 grandes valeurs américaines les plus représentatives. Retirée pour cause de problèmes massifs entraînant une restructuration tout aussi massive.
Autre ironie, deux des trois « champions » américains ont échoué au fameux « stress test » mené par la Réserve Fédérale américaine pour vérifier par simulation la solidité des banques en cas d’aggravation de la crise économique. Et les autorités ont enjoint à ces deux banques (Bank of America et Citigroup) d’augmenter au plus vite leurs capital de plusieurs dizaines de milliards de dollars chacune.
Comment peut-on mettre au sommet de la pyramide bancaire mondiale des banques qui auraient fait faillite sans l’intervention massive de l’État américain? Tout simplement parce que c’est aux États-Unis que l’attitude de tous a été la plus radicale pour appréhender les conséquences de la crise bancaire et les traiter en profondeur.
Alors qu’en Europe continentale les banques et les États ont conspiré pour ne traiter le problème qu’a minima, prenant ainsi le risque d’une asthénie durable à la japonaise, avec des actifs douteux dans les comptes qui empêchent une activité de crédit saine et vigoureuse.
Évidemment, traiter le problème à fond eût exigé plus de pertes affichées, plus de capitaux d’État, donc plus de déficits, ce devant quoi n’ont pas reculé les Américains. Cela eût exigé aussi de virer les dirigeants responsables de ces désastres et de mettre les autres sous tutelle, un chagrin jugé excessif en Europe.
Il est à noter d’ailleurs que les banques américaines qui le peuvent s’empressent de rembourser les avances du Trésor afin de pouvoir s’émanciper d’un joug qui interdit les ultra-bonus et autres avantages largement tenus pour responsables des excès et dérives qui ont causé la crise actuelle.
Alors, en fonction de ce qui précède, JusMurmurandi pose deux questions
- à votre avis, la reprise sera-t-elle plus précoce et vigoureuse en Amérique ou en Europe?
- croyez-vous que les causes de la crise actuelle vont être traitées de façon à ne pas pouvoir se reproduire?
Il y a vraiment des jours où commenter l’actualité est plus fort que de fumer Dieu sait quel champignon hallucinogène…
L’AF 447 a disparu…
juin 20, 2009 on 10:59 | In Coup de gueule, Economie, France, Insolite, International, Poil à gratter | 2 CommentsIl aura fallu trois semaines pour que l’on ne parle plus dans la presse du vol Air France 447 qui a disparu entre le Brésil et la France.
Trois semaines pour que l’on entende les plus folles idées quant aux raisons qui ont pu faire disparaître un avion qui pèse plus de 230 tonnes au décollage sans que l’on dise quoi que ce soit sur les causes, tout en nous disant qu’on nous en dirait plus dans quelques semaines….
D’abord la tempête, la foudre, puis des sondes qui gèlent et qui ne permettraient plus aux pilotes de connaître leur vitesse.
Car on sait certaines choses maintenant.
On sait, pour avoir vu nous mêmes les photos, que l’accident a eu lieu de manière très soudaine parce que l’on n’a pas trouvé de personnels navigants commerciaux attachés sur la banquette qui a été repêchée. Signe que l’équipage était en train de circuler dans l’avion quelque part. Or lorsque les conditions climatiques se dégradent, le commandant donne d’abord l’ordre aux passagers puis à l’équipage de s’attacher (dans ce dernier cas uniquement si les secousses attendues sont vraiment violentes car ils sont entraînés à subir de petites secousses). Donc s’il n’était pas attaché, la tempête si tempête il y avait, ce que contredit Météo France, ne devait pas être tellement extraordinaire.
On sait, d’après ce qui nous a été dit, en particulier rapporté par le journal brésilien O Globo, que les passagers sont tombés de haut, raison pour laquelle certains étaient dévêtus, du fait de la longue chute et de la dépressurisation, mais aussi qu’ils avaient un nombre limité de fractures, ce qui n’est pas le cas lorsque l’avion percute la mer comme lors de l’accident d’Egyptair au large de New York.
On sait aussi, et il faut toujours le rappeler, que 600 appareils du modèle A330 d’Airbus ont été livrés et volent, et que c’est le premier accident de cet avion lors d’un vol commercial. Remarquable au bout de 15 ans de carrière et 13 millions d’heures de vol.
Ce qui nous amène au contexte économique.
L’accident a eu lieu juste avant le salon aéronautique du Bourget qui se déroule uniquement tous les deux ans, et dans une période où les deux constructeurs principaux d’avions civils chassent désespérément les commandes. Ces dernières se comptent sur les doigts de la main depuis le début de l’année, là où Airbus ou Boeing en comptait plusieurs centaines à la même époque l’année dernière.
Bref, il serait justifiable au moins politiquement et économiquement de mettre le couvercle sur les recherches afin que les visiteurs du salon susceptibles de passer des commandes aient les idées ailleurs que sur la dernière dépêche relative à la catastrophe.
Et cela semble d’ailleurs avoir marché.
Alors que le millésime était annoncé comme catastrophique, Airbus a tout de même engrangé plus de douze milliards d’Euro de commandes, y compris pour des A 330 vendus à la compagnie Turkish Airlines.
Si la France a dépêché un sous marin pour faire des recherches, ce serait, selon une hypothèse de JusMurmurandi, aussi parce que les militaires sont soumis au secret défense. Et si l’on trouve les boîtes noires par ce biais, on peut beaucoup mieux contrôler l’annonce.
Bref, il pourrait y avoir du nouveau la semaine prochaine, dernière semaine théorique d’émission de signaux par les balises des enregistreurs, et le Bourget ayant fermé ses portes.
On pourrait alors peut être comprendre s’il s’agit d’une erreur (volontaire ou involontaire) de pilotage, par exemple en apprenant qui était aux commandes des trois navigants techniques, s’il s’agit d’une erreur de maintenance ayant conduit à la catastrophe (perte d’un pare brise par exemple) ou encore d’une bombe même si les corps retrouvés ne comportent pas de trace de brûlures suivant ce qui nous a été communiqué, ou en fait quel a été l’enchaînement d’évènements qui ont abouti à ce drame.
Entre temps, on a bien entendu quelques paroles bredouillées par Air France, illustration une fois de plus que, depuis le départ de Christian Blanc, on n’est plus un client, mais un simple usager, comme à l’EDF ou la poste. Car aujourd’hui même à la SNCF on s’excuse.
Pour le reste, c’est toujours le silence radio…
Mascarades et passez muscade…. où donc passe l’argent?
juin 16, 2009 on 7:01 | In Coup de gueule, Economie, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésMascarade 1
A Libreville, Jaques Chirac et Nicolas Sarkozy assisteront à l’enterrement d’Albert-Bernard (Omar) Bongo Ondimba, qui fut Chef de l’Etat gabonais pendant 41 ans, et un fidèle allié de la France. Il faudrait se souvenir, pendant ce temps, que les ressources pétrolières de ce pays lui valent un PNB par habitant égal à celui du Portugal. Car le moins qu’on puisse dire, en regardant les gabonais, c’est que ça ne saute pas aux yeux. Où donc passe l’argent?
Mascarade 2
La TVA sur la restauration « coûte » 2,5 milliards de francs au budget de la France. Et, maintenant qu’elle a été adoptée après des années de combat à Bruxelles, le gouvernement admet qu’elle ne créera pas plus d’emplois que le dispositif précédent qui ne coûtait « que » 650 millions par an. Où donc passe l’argent?
Mascarade 3
Le déficit de la Sécurité Sociale s’élève à 20 milliards d’euros par an, un nouveau record. Ce n’est pas une surprise, car les causes sont connues: cotisations mutilées par la crise économique, et dépenses en hausse beaucoup trop rapide. Mais si ces dépenses augmentent trop rapidement, il y a bien des bénéficiaires. Or tout le secteur pleure misère: les médecins qui ne cessent de demander des revalorisations de leurs tarifs de consultation, les hôpitaux qui hurlent au démantèlement de la santé à la française parce que le gouvernement veut introduire des notions de contrôle budgétaire, les laboratoires pharmaceutiques qui affirment que les prix des médicaments en France sont les plus bas du monde. Où donc passe l’argent?
Mascarade 4
Les paysans ont bloqué les centres de distribution des grandes surfaces, prétextant que celles-ci s’en mettent plein les poches avec des marges abusives, payant trop peu les produits alimentaires, et les vendant cher aux consommateurs. les grandes surfaces répliquent que leurs marges sont modestes, réduites, et transparentes. Si donc tous les acteurs de la chaîne sont aussi vertueux, où donc passe l’argent?
De ces exemples, JusMurmurandi ne peut tirer qu’une seule conclusion: il est temps que nous apprenions tous à compter!
La fin du capitalisme ??
juin 13, 2009 on 7:59 | In Coup de gueule, Economie, Europe, France, International, Poil à gratter | Commentaires fermésLes élections européennes apportent un éclairage qui a amené JusMurmurandi à prendre un peu de recul par rapport aux seuls résultats franco Français.
Contexte.
Crise économique mondiale, tout le monde parle de la faillite du capitalisme, qu’il faut soit refonder, soit enterrer suivant les intervenants.
Mais là n’est pas le débat.
Ce qui intéresse JusMurmurandi c’est que ces élections européennes sont le plus beau sondage en grandeur nature et à l’instant T dans toute l’UE dont on puisse « rêver » pour essayer de comprendre ce que les électeurs pensent et comment ils jugent les hommes et femmes politiques en place.
Nous ne reviendrons pas sur ce qui s’est passé en France où après avoir appelé le vote sanction et à barrer la route à Nicolas Sarkozy, le parti de ce dernier a obtenu un résultat plus que favorable, en rappelant toutefois une participation historiquement faible.
Car cette « votation » européenne est une occasion pour envoyer des messages forts, soit pour conforter un pouvoir en place soit au contraire pour lui signifier son désir de le voir partir.
Que constate t on donc ?
Qu’il n’y a aucune uniformité en ce que certains hommes politiques au pouvoir ont reçu une fessée comme leur parti n’en a pas connu depuis plus de cent ans (Gordon Brown en Grande Bretagne), ou d’autres ont été confortés alors même que l’on trouvait leur autorité, compétence, légitimité douteuses (Merkel, Berlusconi, ou Sarkozy bien sûr).
Mais attendez, ces trois derniers, et la défaite de Brown face au parti Tory ont un grand point commun.
Bon sang, mais c’est bien sûr comme aurait dit le commissaire Bourrel, interprété par l’inoubliable Raymond Souplex.
Ces quatre résultats font la part belle à ceux qui sont pour la libre économie, ceux qui affirment qu’il faut refonder le capitalisme, pas le jeter aux orties.
Pas à ceux qui prétendent qu’il faut interdire les licenciements etc. revenant à jeter le bébé avec l’eau du bain (Besancenot/Buffet/Mélenchon).
Où sont donc les électeurs qui soutiennent ces thèses qui n’ont gagné dans aucun des quatre pays majeurs de l’Union Européenne ?
En particulier, cette idée que la France serait à la veille d’une nouvelle révolution tant les masses populaires sont excédées a, pour l’instant fait long feu.
Nous en voulons pour preuve le taux de participation impressionnant aux manifestations d’aujourd’hui samedi.
Impressionnant par sa faiblesse, tellement bas que les syndicats l’ont eux même reconnue.
Comme si, en France, seules les grèves qui génèrent des journées chômées seraient intéressantes par rapport aux manifs du samedi qui viennent empiéter sur le repos du week end (le samedi, pas le dimanche, on sait trop bien chez les syndicats que le repos dominical impose que les manifs de fin de semaine se déroulent le samedi ).
Bon dimanche !!

le commissaire Bourrel alias Raymond Souplex
Quand le monde marche sur la tête, il y en a qui prennent des coups de pied qui font mal
juin 12, 2009 on 12:35 | In Best of, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Poil à gratter | 5 CommentsLe pétrole oublie la crise
Le pétrole a atteint hier le cours de 73 dollars le baril. Soit un doublement de prix depuis son point bas de décembre dernier. Voir une matière première doubler de prix en 6 mois quand la demande est en berne, et la production en légère hausse, voilà bien une situation qui marche sur la tête. Oh, bien sûr, il existent bien des explications « rationnelles », comme les masses d’argent « orphelines » qui cherchent à se placer à tout prix, ou l’anticipation que les marchés ont d’une reprise qu’on suppose prochaine. En attendant, l’économie mondiale avait-elle vraiment besoin d’une telle aggravation de la ponction énergétique?
Ce qui console, c’est le souvenir de la dégelée qu’ont pris les spéculateurs à la hausse sur le pétrole quand celui-ci, qui cotait 140$ le baril, et qu’on annonçait à 250$, s’est effondré jusqu’à moins de 40$. Compte tenu du décalage entre les 73$ actuels et l’économie réelle, il pourrait bien y avoir une gelée tardive, et JusMurmurandi s’en réjouit d’avance.
François Bayrou explique sa crise
François Bayrou, tout marri de sa cuisante défaite aux élections européennes, cherche à se raccrocher aux branches. Et trouve l’analogie suivante pour expliquer, à défaut d’excuser, sa faute politique d’avoir attaqué Daniel Cohn-Bendit comme il l’a fait: c’est la même chose que le célèbre « coup de boule » de Zinédine Zidane en finale de Coupe du Monde de football. Sous-entendu: même quelqu’un de formidable peut avoir des mauvais gestes, comme Zidane, le chouchou des Français, alors pourquoi François Bayrou?
Ce qui fait rire JusMurmurandi, c’est que celui que l’humoriste Laurent Gerra appelle « le Béarniais » justifie son surnom. Certes, Zidane est resté populaire après son pétage de plomb. Mais il ne faut pas oublier qu’il avait, auparavant, déjà gagné la Coupe du Monde avec l’Equipe de France, et la Champion’s League avec Le Real, en marquant des buts en finale dans les deux cas. C’est un peu plus que n’en compte à son actif le leader du MoDem. Et même que, tout Zidane qu’il était, il a été expulsé, et ce mauvais geste a été le dernier de toute sa carrière de footballeur. Est-ce à cet aspect-là que faisait référence, involontairement peut-être, mais alors, quel acte manqué!, François Bayrou?
Le rosé prépare sa crise
Les viticulteurs français sont ravis. La Commission de Bruxelles vient de changer d’avis, et n’autorisera pas la production de vin rosé par coupage de vin rouge et de vin blanc. Ceci est présenté comme une grande victoire du lobby français, toujours soucieux de qualité, contre les Affreux de Bruxelles, etc….
Le seul problème, c’est que le marché mondial a déjà tranché, et que le rosé par coupage est le standard, sauf, désormais, en Europe, qui deviendra comme le village d’Astérix entouré de camps romains. Ce qui revient à dire que les Européens n’importeront pas de rosé coupé, mais n’exporteront pas non plus de rosé « authentique ». La belle victoire pour une Europe qui compte avec la France, l’Espagne et l’Italie 3 des grands pays producteurs de vin… JusMurmurandi voit d’ici les viticulteurs américains, australiens, chiliens et autres sud-africains déboucher de bonnes bouteilles pour saluer comme il convient le suicide des producteurs de rosé européen. Que nous retrouverons sans aucun doute la sébile à la main quand ils auront été rattrapés par la crise qu’ils viennent de provoquer.
Les agriculteurs font leur crise
Les agriculteurs français veulent bloquer les approvisionnements des grandes surface pour que, sous la pression de ce blocus alimentaire, celles-ci acceptent de réduire leurs marges en augmentant les prix auxquels elles achètent leurs produits agricoles.
Il y a un seul petit problème. A la connaissance de JusMurmurandi, les linéaires des grandes surfaces sont abondamment garnis. Ce qui veut dire que celles-ci trouvent des fournisseurs à leurs prix, pourtant censément trop bas. Alors que les agriculteurs dénoncent donc, en apparence, la rapacité des distributeurs, en fait, ils devraient s’en prendre à leurs confrères qui bradent. Lesquels confrères ont apparemment les moyens de ces prix bas. Ce qui s’appelle poliment être concurrentiels…
Il était une fois…
juin 10, 2009 on 9:43 | In Best of, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermésUne belle histoire d’amour
28 après avoir été trahi en rase campagne par un Jacques Chirac plein de mépris, Valéry Giscard d’Estaing s’est finalement vengé.
Premier Ministre de ce dernier à son élection en 1974, Jacques Chirac claque la porte en 1976, et fera tout pour saborder la présidence de Giscard.
Y compris jusqu’à appeler à voter pour Mitterrand en 1981, lorsque l’on appelle le RPR au téléphone pour demander les consignes de vote pour le deuxième tour (NDLR RPR = ancêtre de l’UMP).
Alors qu’un journaliste humoristique avait affirmé dans un quotidien il y a quelques semaines que les séances du Conseil Constitutionnel étaient assez houleuses, à l’image des rapports tendus entre les deux hommes, Valéry Giscard d’Estaing s’était fendu d’un droit de réponse pour affirmer que ses rapports avec Chirac étaient cordiaux.
C’est très certainement pour cette raison qu’à la disparition du Président du Gabon, Omar Bongo, Giscard s’est empressé de dire que le dernier « sage » de l’Afrique (s’il en est ou était…) avait financé la campagne de Chirac en 1981….Et Chirac de répondre, qu’il n’en était rien, au lieu d’avoir l’humour de dire, par exmple, que Bongo avait aussi financé celle de Giscard….
Entre ces deux là, la haine est ineffaçable….
Une belle histoire de fesses
Le procès de Cécile Brossard s’ouvre, assassin présumé d’Edouard Stern, 38 ème fortune française et gendre de Michel David Weil, ancien patron de la Banque Lazard.
Tout allait bien entre les deux tourtereaux, jusqu’au jour lui ayant promis un million de Dollars, il lui aurait lancé à la figure « Un million de Dollars, c’est beaucoup pour une pute ! »
Et rappelle à JusMurmurandi une belle histoire attribuée à Winston Churchill.
Ce dernier soupe à côté d’une jolie femme et lui demande si pour une somme équivalente à l’époque à celle promise par Edouard Stern à Me. Brossard, elle accepterait de se livrer à un commerce intime avec lui. Et la jeune femme d’accepter.
A la fin du repas, il lui redemande si elle serait prête à passer un moment très intime avec lui, cette fois pour une Livre.
Vexée, la jeune femme se cabre et lui demande s’il la prend pour une prostituée.
Churchill, goguenard, lui répond que ce fait est déjà établi, et qu’il ne s’agit plus que de fixer le prix de la « prestation »…
Une belle histoire d’argent
Tout va bien dans le milieu bancaire américain. 10 banques ont ainsi annoncé leur sortie du programme d’aide gouvernemental.
Leur objectif de rembourser prochainement (et beaucoup plus vite qu’initialement prévu) l’Etat américain la somme rondelette de plus de 68 milliards de Dollars est quasiment atteint.
Est ce uniquement une bonne nouvelle ?
Car à y regarder de près, cela signifie aussi que toutes les conditions attachées à ces prêts, et en particulier les limitations des bonus vont de facto sauter.
Plus ça change, plus c’est la même chose….on prend vraiment les contribuables pour des truffes…
Une belle histoire…à dormir debout
Martine Aubry est à la tête du PS depuis novembre dernier.
Après avoir promis de mettre le parti au travail (JusMurmurandi se demande quelle crédibilité elle pouvait avoir, elle qui a mis la France en « RTT ») accouchant finalement d’un programme ultra limité (tout sauf Sarkozy aux européennes), le parti vient de se prendre une belle fessée à ces élections.
Elle se donne maintenant six mois (NDLR supplémentaires) pour remettre le parti sur les rails, le « transformer ».
JusMurmurandi demande d’abord ce qui fera que cela marchera alors que cet échec, en partie au moins le sien, écorne donc son autorité.
Mais surtout, avec l’arrivée des Verts juste derrière le PS aux européennes, la dislocation du PS est avérée.
Voulant toujours une synthèse impossible entre les Mélenchon qui fricotent avec les anti capitalistes, et les socio démocrates proches d’un Tony Blair ou d’un Zapatero à l’autre extrême, le Parti part à vau l’eau et son électorat avec. Impossible grand écart. Quadrature du cercle irréaliste.
Et fait le lit de Ségolène Royal, dont JusMurmurandi prédit que la discrétion médiatique actuelle est toute temporaire.
Sans parler de l’affaire Dray/Touche pas à mon American Express/SOS Racisme qui pointe le nez.
A quand SOS PS/Il faut sauver Aubry ?
12% de défauts
juin 9, 2009 on 6:32 | In Coup de gueule, Economie, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésLa Caisse Nationale d’Assurance Maladie le dit: suite à 1.200.000 contrôles, 12% des arrêts maladie sont soit injustifiés, soit trop longs.
Qu’on imagine: 12% des Airbus A330 qui tombent. Au bout de quelques jours, il n’y en aurait plus un seul qui vole. D’abord parce qu’ils seraient tous tombés, ensuite parce que plus personne n’accepterait de voler sur cet avion.
Voler, vol, c’est bien de cela qu’il s’agit. Car un arrêt de maladie injustifié, c’est ce qu’en France on considère comme « bien joué », quand on s’est « bien débrouillé ».
Or quelqu’un paye pour toutes ces vacances maquillées. Ce sont les Français qui bossent.
Sauf que ce vol fait des victimes anonymes, invisibles, sans visages. Alors ça ne gêne personne. Et quand la CNAM veut resserrer le maillage des contrôles, la levée de boucliers est générale, depuis les médecins qui prescrivent abusivement et encaissent ainsi des honoraires rapides et indolores, jusqu’à tous ceux qui pensent que tout contrôle est fasciste et liberticide par nature.
Quel serait le sort d’un ouvrier qui ferait son travail avec 12% de défauts? Il serait viré, et vite, et tout le monde trouverait cela juste, pour que l’entreprise puisse lutter à armes égales avec ses concurrents. Si le sort des médecins abuseurs, car il ne faut pas penser que tous soient responsables de ces abus, il y en a, comme toujours, une large majorité d’intègres, et d’autres qui fonctionnent comme de véritables usines à arrêts de maladie, n’est pas aligné sur celui des ouvriers, cela signifie une chose.
En France, la Révolution qui abolira les privilèges reste à faire. Et qu’accessoirement, la CNAM déplore cette montagne d’abus. Mais que fait-elle pour que cela change?
Car tel est notre bon plaisir !
juin 7, 2009 on 6:10 | In Best of, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, International, Poil à gratter | 2 CommentsMais qu’est ce que Barack H. Obama est bien venu faire à Paris ?
C’est la question que se pose JusMurmurandi lorsqu’il regarde le programme détaillé des activités du Président des Etats Unis depuis qu’il a posé le pied à l’aéroport d’Orly vendredi soir.
Ne souhaitant pas, selon la presse française, un accueil protocolaire, c’est donc le ministre des Affaires Étrangères qui l’attend au pied de la passerelle, et non le premier ministre ou le chef de l’État comme le veut le protocole en cas d’une visite dite d’Etat.
Il se rend aussitôt à l’ambassade des États Unis, 41 faubourg Saint Honoré pour une dîner familial. Et on ne le revoit plus de la soirée.
Maman et les chatons étant arrivée avant, ils ont eu droit à une visite spéciale de la Tour Eiffel.
Samedi, au travail, mais en fin de matinée seulement, Barack H. Obama fait un petit tour en avion pour se rendre au lieu de débarquement des GIs le 6 août 1955, consacre 45 minutes d’entretien à son hôte suivi d’un déjeuner « de travail », le tout achevé par un beau discours. On compte grosso modo 4 à 5 heures de « dur » labeur.
Retour à Paris, pour une visite à la cathédrale Notre Dame, puis dîner privé dans un des plus anciens restaurants de Paris dans le 7ème arrondissement. On ne citera pas le nom afin d’éviter de contribuer à l’inflation des prix, baisse de la TVA ou pas, comme cela fut le cas chez l’ami Louis à la suite du dîner Clinton Chirac.
Ce matin est prévue une visite d’un musée, probablement d’art moderne, celui dont les mauvaises langues disent qu’il est la plus belle raffinerie construite à l’intérieur d’une ville (une raffinerie ? cela ressemblerait plus au Texas et à George W. Bush ).
Et retour à Washington dans la journée, maman et les chatons restant à notre charge pendant encore 24 heures.
Bref, on a vraiment l’impression que M. le Président des États Unis est avant tout venu faire du tourisme, ou encore qu’il a tout fait pour éviter une rencontre parisienne avec Nicolas Sarkozy.
Crainte de se faire instrumentaliser en plein débat européen avec les élections qui se déroulent aujourd’hui, mauvaise humeur à la suite de la tempête (dans un verre d’eau) la Reine d’Angleterre n’ayant pas été invitée, désaccord sur la Turquie quant à son entrée au sein de l’Union Européenne, ou tout simplement mépris pour le vieux continent on n’en saura pas plus.
Mais ce qui agace franchement JusMurmurandi, c’est cette espèce de d’indifférence, de désinvolture voire de dédain.
Comment peut il déclarer à la télévision qu’il devra attendre sa retraite pour flâner sur les rives de Seine etc. quand il n’a finalement fait que du tourisme à Paris. Ce comportement nous rappelle les remarques cinglantes de Donald Rumsfeld sur la « vieille » Europe lorsque Jacques Chirac avait refusé l’engagement de troupes aux côtés des Américains en Irak, débâcle s’il en fut.
On est tout juste bons à être visités, un petit coup de pub avec la visite d’un restaurant comme les Américains les aiment (le bon vieux cliché du « French bistrot »), on montre la tour Eiffel et Notre Dame aux enfants tant que l’on y est, mais pour le reste, rien à fiche.
Barack H. Obama ayant pris fait et cause contre le réchauffement climatique, cela semble assez peu compatible avec le déploiement colossal d’énergie à tous les niveaux que nécessite un déplacement présidentiel américain. Trois avions de transport de passagers, hélicoptères, avions de transport de marchandises pour le véhicule de M. le Président sans parler des contorsions que doit faire le pays invitant pour assurer sa sécurité (aéroport d’Orly partiellement fermé, GIGN, RAID, périmètres de sécurité et j’en passe…).
Bref, si c’est pour venir voir Quasimodo et Beaubourg, merci pour votre considération, M. Obama.
Et rappelle étrangement une coupe de cheveux que Bill Clinton s’était fait faire avant de décoller de Los Angeles en mai 1993, qui sema le trouble au sein du contrôle aérien de l’aéroport (http://www.nytimes.com/1993/05/21/us/haircut-grounded-clinton-while-the-price-took-off.html). Mais ceci se déroula sur le territoire des Etats Unis, pas chez un pays ami comme dans le cas qui nous intéresse !
Il est vrai que l’économie des Etats Unis est en tellement bon état, à l’heure où par exemple, General Motors vient de se mettre sous la protection de la loi, une petite visite touristique s’imposait, alors que l’économie mondiale paie pour les inconséquences, les folies, du monde bancaire américain et ses « subprimes ».
So long, Mister President.

Barack H. Obama à son arrivée à Paris en juin 2009
Air France 447, qui veut vraiment savoir ?
juin 3, 2009 on 7:38 | In Best of, Economie, Europe, France, Insolite, International, Poil à gratter | 2 CommentsLa tragédie de l’avion d’Air France qui a disparu en vol dimanche nous a tous peinés et nous adressons toutes nos pensées aux familles qui ont perdu un être cher.
Mais en poil à gratter, JusMurmurandi se doit de prendre de la distance par rapport aux évènements et partager son analyse avec ses lecteurs.
Que se passe t il à bord de l’avion entre Rio et Paris ?
S’agit il de conditions climatiques extrêmes qui ont brisé l’avion ? Voici un site qui fournit une étude de la météo qui est intéressante.
http://www.weathergraphics.com/tim/af447/
A t il subi une avarie suite aux orages dans la zone de vol ?
Le cas d’un Airbus A330 de la compagnie Qantas qui, à la suite de la défaillance d’un instrument de mesure, se mit à faire des cabrioles en plein vol en octobre dernier est également pertinent.(http://en.wikipedia.org/wiki/Qantas_Flight_72). Curieusement, personne n’en parle même s’il s’agit d’un évènement récent avec le même modèle d’avion.
On peut également citer l’exemple de l’avion de Lauda Air, un Boeing 767, dont l’un des moteurs se mit en « reverse » en plein air ce qui envoya plus de 200 personnes au tapis.
Là encore, on est dans le cas d’un avion qui a eu un incident en plein vol, ce qui est une chose assez rare, et comme dans le cas de l’Airbus les communications ont été aussi brutalement interrompues que l’inverseur de poussée de l’un des moteurs s’est mis en action.
http://en.wikipedia.org/wiki/Lauda_Air_Flight_004
Si c’est un attentat, comme ce qui a touché la France avec le DC 10 d’UTA que les Etats Unis avec le 747 de Pan Am, cela a amené une disparition brutale de l’aéronef avec un grand éparpillement des différentes parties, l’accident intervenant à haute altitude.
Bref, sans entrer dans trop de considérations historiques, l’histoire étant comme le disait Tocqueville une galerie de tableaux avec nombreuses copies et peu d’originaux, il est probable que ce qui a conduit à l’accident de l’Air France 447 est une combinaison de ce qui s’est déjà produit lors d’un autre accident.
Mais pas certain.
Car si c’est une dislocation suite à une météo déchaînée, cela revient à dire que les normes de résistance des appareils sont insuffisamment exigeantes. Airbus et Boeing compris.
Car si c’est une panne électrique totale consécutive à un foudroiement, cela reviendrait à remettre en cause tous les développements technologiques des 20 dernières années visant à transformer les commandes mécaniques ou hydrauliques en commandes électriques sur les avions civils. Airbus et Boeing compris.
Car si c’est un attentat, cela signifierait que tous les efforts accomplis en terme de sécurité après le 11 septembre et les queues interminables que les millions de passagers quotidiens doivent faire ne nous protègent pas. Et serait susceptible d’affoler les clients d’un pan important de l’économie alors que le monde est en pleine crise économique.
Ne faut il pas s’étonner que l’on parle si peu du procès AZF qui a lieu en ce moment ? Qu’aucun journaliste ne soit allé voir ce qui s’est vraiment passé dans le tunnel sous la Manche le 11 septembre 2008, par exemple ?
Ces jours derniers, il n’est de média qui explique que même si l’on retrouve assez précisément où l’avion est tombé, il y a fort peu de chance que l’on retrouve les enregistreurs de vol (voix et données). Et qu’ils cesseront d’émettre au bout de 30 jours après l’accident; et que même si on les retrouve, ils ne marcheront probablement pas.
Bref, cela ne marchera jamais.
Entre les compagnies aériennes qui craindraient de voir leur activité baisser encore, les gouvernements qui verraient mise à nu la faiblesse de la cuirasse censée protéger les citoyens ou les constructeurs d’avion dont les choix technologiques pourraient être remis en cause, qui a donc véritablement intérêt que l’on sache pourquoi l’AF 447 a péri ?
General Motors: que fallait-il faire dans cette galère?
juin 2, 2009 on 3:00 | In Coup de gueule, Economie, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésVoilà, c’est fait, l’impensable est arrivé, le géant Général Motors a déposé son bilan.
Barack Obama promet que cette procédure de faillite accélérée va permettre l’émergence d’un General Motors nouvelle manière, plus petit, plus agressif, plus rentable.
Peut-être…
Il n’empêche que l’ancien General Motors a reçu, avant sa faillite, quelques 17 milliards de dollars. Était-ce, rétrospectivement une bonne idée? Ont-ils aidé à ce que sera le futur de GM?
Vue l’énormité de la somme, et son incapacité à éviter le dépôt de bilan, il est vraiment permis de penser qu’il y avait non pas un mais des dizaines de meilleurs emplois pour une telle somme, qui eût pu faire beaucoup plus que maintenir en survie artificielle pour quelque mois une entreprise condamnée. Sur ce chapitre, les Administrations Bush et Obama, qu’en apparence tout sépare, ont fait rigoureusement la même analyse, et pris les mêmes décisions. Et obtenu la même absence de résultats.
L’avenir, maintenant. Par-delà les phrases ampoulées des politiciens, qui peut croire qu’une faillite, même de quelques semaines comme celle de Chrysler, ne laisse pas de traces profondes, notamment sous forme de méfiance généralisée des concessionnaires, des clients, des fournisseurs, des banques, des collaborateurs, tous réticents à s’embarquer sur un bateau dont tout donne à craindre qu’il ne soit du type galère?
L’actionnariat, enfin. Il est bel et bon de dauber sur les 35% de l’entreprise qui seront la propriété des salariés. Mais l’expérience de United Airlines, dont les employés possédaient 65%, a montré qu’ils se sont avant tout servis de cet actionnariat pour qu’une équipe de direction à leur botte leur octroie des avantages salariaux qui faisaient que, quand United a fait faillite, ses employés-actionnaires étaient les mieux payés, et United la compagnie à la structure de coûts la plus élevée des États-Unis…
Les créanciers ne sont pas non plus à négliger. Quand bien même il est de bon ton de les ridiculiser quand ils sont les dindons d’une faillite, la façon dont le Gouvernement américains les a « tuer » dans l’affaire Chrysler, et s’apprête à le faire en beaucoup plus grand avec GM, en demandant à un juge d’ignorer certains de leurs droits ne peut qu’encourager tout prêteur à s’abstenir de faire le moindre crédit à une affaire en difficulté. Le résultat: pour sauver deux des Big Three, la voie du crédit sera quasi close pour celles des entreprises qui en auront le plus besoin. Les faillites qui en résulteront seront moins spectaculaires, donc électoralement moins coûteuses, certes, mais infiniment plus nombreuses. Et leur effet cumulé pourrait bien montrer que le remède est pire que le mal.
Dernier point français. L’État américain va se retrouver actionnaire avec 60% du capital. L’histoire de France depuis 1981 montre que ce système n’est pas une garantie de bonne gestion ou de bonne gouvernance (euphémisme). Et quand il se sera désengagé, au cas où le scénario de réussite se matérialiserait, ce seront les employés qui feront la loi, car 35% d’une aussi grosse entreprise, c’est un bloc de contrôle.
Avec tout cela, il semble clair que la solution actuelle, avec un coût total de 60 milliards de dollars, une faillite, un maximum de risques, et une sérieuse cure d’amaigrissement, cumule à peu près tous les désavantages possibles.
Une autre question, qui fait froid dans le dos. GM a failli pour les raisons suivantes avant tout. Des relations sociales rigides et archaïques, une structure de coûts non compétitive, une dette écrasante, des produits dont les avantages se sont estompés avec le temps pour n’être plus attractifs.
Laquelle de ces caractéristiques ne s’applique pas, non seulement à General Motors, mais à l’entreprise France?
Opel, ou petit précis destiné aux donneurs de leçons…
mai 30, 2009 on 9:10 | In Best of, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésA Berlin, Angela Merkel a annoncé son choix pour la reprise d’Opel ce soir.
Ce ne sera pas le fringant Sergio Marchionne à la tête de Fiat, mais le canadien Magna.
Aussitôt les syndicats allemands se réjouissent même si, comme JusMurmurandi l’a écrit dans un de ses articles précédents il s’agit de reculer pour mieux sauter. Car la nécessaire diminution de capacité devra se faire, un point c’est tout.
Mais ce sujet ayant été abordé, c’est pour en exposer un autre que nous avons choisi ce sujet. Car un vrai défi attend Magna, et quelques exemples historiques devraient être de nature à lui rappeler d’éviter d’avoir la « grosse tête ».
Rappelez vous AOM Air Liberté et Lotfi Belhassine qui ne parvint pas à survivre de manière indépendante.
Arrive British Airways, qui sait tout mieux, et va montrer comment on arrive à l’aide de ce cheval de Troie à prendre des parts de marché dans la citadelle historiquement imprenable qu’est le pré carré d’Air France.
On connait la suite. Échec cinglant.
Mais heureusement Swissair, alliée au grand méchant mou pourfendeur de papier des 35heures, le baron Seillières et le groupe Wendel, sait encore mieux que British Airways qui savait mieux. Et va montrer aux Anglais comment il faut faire. Sauf qu’entre une compagnie régulière comme Swissair et une compagnie à prix réduits comme AOM Air Lib’, la compatibilité n’est pas au rendez vous.
Et coûte la peau à Swissair qui du jour au lendemain passe du statut de compagnie exemplaire à entreprise qui n’a même plus l’argent pour faire le plein de kérosène de ses avions. C’est la paille humide, l’humiliation, et la reprise de Swissair par sa filiale Crossair pour former Swiss, tombée depuis dans l’escarcelle de Lufthansa.
Dur pour l’image suisse.
Vous voulez encore un exemple écornant cette fois l’amour propre allemand ?
Regardez Chrysler repris par Daimler (la maman de Mercedes Benz). Même syndrome.
On va leur montrer comment faire, aux Yankees. Ca, c’est sûr qu’ils nous ont montré, mais plutôt comment il fallait ne pas faire.
Et le fonds qui a repris Chrysler à Daimler est un autre Swiss, et plante l’entreprise définitivement.
Sale temps pour les donneurs de leçon.
Ce qui nous ramène à notre premier exemple, au travers des 35 heures.
François Hollande a été un premier secrétaire du PS qui n’a pas remporté les suffrages au crépuscule de son mandat, loin de là, mettant tous les conflits de personnes sous la moquette en particulier. Et ça, comme de donneurs de leçons, le PS n’en manque pas.
Qu’à cela ne tienne, un nouveau premier secrétaire arrive, Martine Aubry, à l’issue d’un vote qui vaut bien tous les houleux conseils d’administration où le administrateurs se font remonter les bretelles par les actionnaires, petits ou grands.
Et que dit la Dame des 35 heures ? Qu’elle va remettre le parti au travail, afin qu’il soit un vrai parti d’opposition, avec des forces de proposition face à un chef de l’Etat qui bouge les lignes dans toutes les directions.
Sauf que Martine a peut être remis le PS aux 35 heures, mais alors cela a dû être comme le Ministère de l’Education lorsque l’on a regardé le temps de travail des fonctionnaires, et constaté qu’ils étaient en fait à…28 heures hebdomadaires et que passer à 35 heures serait en fait une augmentation et non une diminution….
Bref, quel est le programme du PS pour les élections européennes ? Quelles sont ses propositions pour marquer son territoire, par rapport au troisième homme, Bayrou qui gesticule autant que son programme est vide, par rapport à la gauche de la gauche et Mélenchon qui tonitrue pour couvrir la voix du facteur ?
Barrer la route à Nicolas Sarkozy.
Des donneurs de leçon, JusMurmurandi vous le répète…