L’enfer commence ici et maintenant
octobre 15, 2008 on 6:49 | In Best of, Economie, Europe, France, International | Commentaires fermésD’aucuns pourraient penser, et non sans bonnes raisons, que le succès, s’il s’avérait, du plan de sauvetage du système financier, sonnerait la fin de la crise.
De la crise financière, oui. Mais tout ce que nous y aurions gagné, c’est le droit d’entrer en crise économique. Certes, si le plan ne fonctionnait pas, la crise serait, à l’avis de JusMurmurandi, d’une exceptionnelle gravité, avec des baisses de PNB à deux chiffres. Mais même s’il fonctionne à merveille, tout ne sera pas rose.
Car, si les Français ont le sentiment d’être déjà en crise, ils vont vite s’apercevoir de la différence entre se plaindre d’une sensation et se plaindre d’une réalité. Dans les faits, la consommation n’a pas encore chuté, même pour des biens durables où le crédit est un recours fréquent. Le seul secteur déjà en crise est l’immobilier, où les transactions ont baissé de quelques 30% par rapport à l’année dernière. Et ce n’est qu’aujourd’hui qu’on voit les ventes automobiles baisser nettement en Europe :-8% au mois de septembre.
Beaucoup ont vu dans les 1000 suppression d’emplois de Renault Sandouville l’illustration de la crise, mais ce n’est pas le cas. C’est le prix que payent les collaborateurs quand le nouveau modèle ( la Renault Laguna) ne plaît pas. La crise, ce seront non pas, comme à Sandouville, des suppressions d’emplois « volontaires », c’est-à-dire largement indemnisées, mais des licenciements ordonnés par le Tribunal de Commerce, c’est-à-dire payés le moins cher possible, et ce même quand le produit « marche » commercialement.
Il suffit de penser à la dernière récession sévère, en 1993, pour se souvenir de journaux télévisés qui annonçaient, jour après jour, des pertes d’emplois par milliers, provoquant un très compréhensible traumatisme.
Nous n’y sommes pas. Pas encore. Mais nous y allons tout droit. Un premier exemple vient de nous être donné, avec la mise en sauvegarde du groupe Cauval Industries, premier groupe français de meubles (marques Dunlopillo, Simmons, Steiner, Simmons, Treca, Mondial Kit, Espalux, Dumeste entre autres), qui fournit notamment 30% des matelas du marché français et emploie quelques 5000 personnes.
Cauval plaide que ses difficultés ont dues aux problèmes de financement entraînées par la crise bancaire, et c’est très possible. Quand on sait que Cauval a grandi par acquisitions ces dernières années, et a donc un montant de dettes non négligeable, on voit bien que c’était un excellent candidat au rôle de victime de la « crampe du crédit » à laquelle nous serons tout soumis quoi qu’il arrive.
Quand, en plus, on comprend que le renouvellement d’un matelas est une dépense non vitale qu’il est facile de repousser de quelques mois, et qu’il est souvent financé par un crédit à la consommation, on se dit qu’entre des consommateurs frileux à dépenser pour cause de crise et des organismes de crédit réticents à prêter pour cause de manque de moyens, les perspectives commerciales de Cauval n’étaient pas des plus porteuses. Même chose pour les cuisines, dont les ventes sont pour partie liées à la construction de logements, aujourd’hui en panne.
Bref, pour ce qui est de notre avenir économique proche, JusMurmurandi ne voit que le choix entre 2 possibilités. La churchilienne: « le sang, la sueur et les larmes », et la dantesque « vous qui entrez ici, abandonnez toute espérance ».
Sauf qu’après l’hiver, forcément, un jour, viendra le printemps. Ne perdons pas espoir.
La revanche du poovre Monsieur Brung et de la pooovre Europe
octobre 14, 2008 on 6:05 | In Coup de gueule, Economie, Europe, France, International | Commentaires fermésOh, non, ce ne sont pas les déshérités du monde qui sortiront gagnants de la crise actuelle. Les fonds engagés dans le soutien des banques viendront bien de quelque part, et il est clair que la part des pauvres n’en sortira pas grandie.
Non, il s’agit d’un autre genre de pauvres. D’abord, ce pauvre Monsieur Brun. Vous vous souvenez de Monsieur Brun? Celui qui, pour l’éternité, est dans l’ombre de César et d’Escartefigue dans une historique partie de cartes qui contient une des plus célèbres répliques du cinéma français: « tu me fends le coeur ». Et le pooovre Monsieur Brung (prononcer avé l’asseng, sans avoir peur d’en faire des tonnes) de jouer les comparses, un des petits Chose qu’on prend de haut, un peu étranger à toute cette « marseillaisitude ».
En anglais, « brun » se dit « brown ». Et les Britanniques ont aussi leur poor Mister Brown. Un Premier Ministre impopulaire, discrédité, ridiculisé, émasculé, menacé, et pas vraiment à sa place dans le fauteuil de Churchill, de Thatcher ou de son prédécesseur, ex-ami et meilleur ennemi Tony Blair.
Il y a un autre pooovre dans cette histoire, ou plutôt une, c’est notre pooovre Europe. Une Europe qui ne dit rien dans cette crise. Une crise venue des USA, et dont tout le monde attend que ce soit des USA aussi que vienne la solution. Surtout quand chaque pays européen veut sa propre solution au problème. Quand l’Allemagne de Merkel veut régler les problèmes au cas par cas, alors que la France veut un plan global et européen. Et que tout attendent, à un moment ou à un autre, que les européens copient le plan de l’américain Paulson.
Sauf que, de cette pooovre Europe rien ne vient, et que le plan Pauson se met à patiner, conduisant à la panique de vendredi dernier, qui prenait des allures de dernier vendredi.
Dans ce contexte, le plan de ce pooovre Mister Brown pour sauver les banques anglaises ne fit pas les gros titres. Ce d’autant que la situation britannique était particulièrement aventurée. Par la place importante de la finance dans l’économie, par son tropisme américain qui la fit s’engager plus que d’autres européens outre-Atlantique, par la bulle immobilière qui, comme aux Etats-unis, entraîne aujourd’hui une solide gueule de bois bancaire.
Garantir les crédits interbancaires, et investir dans les banques pour les recapitaliser, les nationaliser si besoin était. On attendait déjà l’ironie mordante à la Raimu qui ne pouvait manquer de saluer une si pooovre initiative d’un si pooovre européen.
Une semaine plus tard, l’Europe de l’Euro plus la Grande-Bretagne, c’est-à-dire l’Europe, réunie à Paris, parle d’une seule voix, et annonce un plan d’une ampleur sans précédent pour sortir de la crise. Cette pooovre Europe met sur la table près de 3 fois les capitaux du grand Oncle Sam, et réduit le flamboyant Hank Paulson au rôle de comparse. Lequel Paulson se hâte d’annoncer une modification de son plan pour ressembler à ceui des Européens.
Car le plan européen existe. C’est, à la virgule près, celui du pooovre Mister Brown. Et il suscite une réaction positive sans précédent des marchés financiers. +11% à Paris, Franfort et New-York, +14% à Tokyo. +14% à Tokyo!!! Comment dit-on « brun » en japonais? Il n’y a qu’à Londres que le triomphe est plus « modeste »: +8%.
Chapeau l’artiste! Mister Brown, si le succès se confirme et que votre plan est celui qui aura permis au monde de tourner le dos à l’abîme financier et économique vers lequel il se précipitait, votre triomphe sera le plus dur pour l’arrogance et l’orgueil des seigneurs de la finance. Pensez! Sauvés par la pooovre Europe et le pooovre Monsieur Brun…

RGPP, mon amour
octobre 13, 2008 on 9:04 | In Coup de gueule, Economie, Europe, France, Insolite, International, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermésOn ne sait plus qui croire.
Après une semaine où chaque jour qui passe les indices des bourses mondiales tombent, chutent, s’effondrent, on ne sait plus à quel saint se vouer.
Un vrai yoyo.
George Bush intervient-il dans le courant de la semaine qu’aussitôt après les indices américains perdent 8% dans la foulée.
Preuve que le politique ne peut pas faire grand-chose pour corriger les erreurs démesurées du monde économique – mais en revanche peut accentuer encore une situation désastreuse.
Bref, chaque jour on est pendu qui à la radio, la télévision ou encore l’internet pour savoir quelle est la tendance.
Tokyo ouvre-t-il en hausse comme indicateur de ce que sera le début de journée en Europe ?
New York ouvre-t-il en baisse, influençant ainsi la clôture du vieux continent ?
Bref, si l’on a perdu de la visibilité depuis le 11 septembre 2001, les dernières semaines ont encore troublé le jeu au point que l’on pourrait s’imaginer dans un épais brouillard où l’on ne sait pas si l’on avance, recule …
Un peu comme la météo.
Un jour il pleut, le lendemain il fait beau, et son contraire. Et on ne comprend jamais vraiment bien pourquoi ni comment.
Comme pour la finance, les indications données nous font penser que nos baromètres domestiques sont à la limite plus fiables, que nous devrions peut être nous tourner vers l’élevage de grenouilles pour voir si elles montent ou descendent de l’échelle et nous aider à prévoir le temps qu’il fera demain.
Car les grenouilles ne coûtent pas le prix des super calculateurs mis à la disposition de Météo France, pour le médiocre résultat précité.
A ceci près qu’aujourd’hui, il ne fait plus aussi bon être à Météo France…Sale temps pour la météo car dans le cadre des RGPP (Révision générale des politiques publiques), le gouvernement a décidé de réduire la voilure et de supprimer 1.500 postes dans les centres départementaux.
Ce qui a bien entendu suscité une grève qui n’aurait été suivie, aux dires de Météo France, que par 15% des salariés.
Car finalement, que l’on fasse des économies sur un service qui n’en est pas un, même le personnel semble avoir compris que cela n’attirera pas le chaland.
Que le soleil continuera de se lever le lendemain, quoi qu’il arrive. Un peu comme dans la finance…
Somme toute, si c’est cela la sanction de la RGPP lorsque l’on n’atteint pas ses objectifs, JusMurmurandi la soutient sans ambages.
Et pose juste une question. Une toute petite question.
Quand est ce qu’enfin on va faire la même chose dans la finance pour tous ces pontes surpayés et inutiles à qui les mêmes rémunérations indécentes continuent à être versées ?
Il n’y a pas de RGPP dans la finance ????
Quand sonne le clairon de la cavalerie…
octobre 13, 2008 on 3:20 | In Best of, Economie, France, International | Commentaires fermésQui n’a jamais vu de western, ces films décrivant la conquête, traitée sur le mode héroïque, de l’Ouest américain par les Blancs au détriment des Indiens?
La scène emblématique de ce genre cinématographique est l’arrivée, annoncée par une sonnerie de clairon, des héroïques régiments de cavalerie chargeant sabre au clair, juste à temps pour assurer la victoire des « bons », très menacés par les « méchants ».
Quel rapport avec l’actualité? Eh bien, c’est justement le clairon de la cavalerie en train de charger qu’ont voulu faire entendre nos dirigeants. D’abord pour rassurer le public comme autrefois les spectateurs de westerns.
Ensuite, parce que les mesures qui vont être mises en oeuvre représentent effectivement une charge de cavalerie, c’est-à-dire, en termes militaires, une manoeuvre audacieuse, mais pas dénuée de risques, pour faire basculer le sort d’une bataille. Et c’est bien de cela qu’il s’agit.
Mais cette charge de cavalerie doit affronter 2 risques. L’un est le scepticisme. Et si, malgré tout, et contrairement aux westerns, la charge de cavalerie ne suffisait pas à assurer une fin heureuse, ce qu’on appelle un « happy end »? On voit mal ce que les gouvernements pourraient faire de plus, vu qu’en matière de contre-offensive contre la panique des marchés, c’est non seulement la cavalerie qu’ils ont fait donner, mais aussi l’artillerie lourde
L’autre risque est que les gouvernements mettent en branle des sommes énormes dont ils ne disposent pas. Ni les Etats-Unis de 700 milliards de dollars du plan Paulson, ni les 480 milliards d’euros d’Angela Merkel, ni les 360 milliards du plan Sarkozy.
Et, comme ils ne les possèdent pas, ils ne peuvent le faire que parce que et tant qu’ils inspirent confiance. Que celle-ci s’évapore, et les plans du week-end prendront l’eau sous les coups des marchés comme les digues de la Nouvelle-Orléans sous les assauts de l’ouragan Katrina.
Il n’en reste pas moins que les gouvernements ne disposent pas des sommes mises en jeu. Et que, utiliser des sommes qu’on n’a pas, cela porte un nom en matière financière.
Cela s’appelle: de la cavalerie.
On voit bien que dans les deux cas de figure, succès ou échec, le sort dépendra de la cavalerie.
Le tout est de savoir laquelle.

Exemplaire!
octobre 12, 2008 on 8:14 | In Economie, France, Incongruités, Insolite | Commentaires fermésMalheureux lecteurs, JusMurmurandi ne vous a pas beaucoup épargnés ces derniers temps, n’hésitant pas à employer des termes crus pour qualifier la crise (tornade, super-ouragan) bien avant que ne soit commencée la phase la plus aigue.
C’est pourquoi il nous paraît juste de saluer une mesure exemplaire prise pour contribuer aider l’économie française à surmonter cette crise. Il s’agit de l’Unedic, qui reporte de 2 mois l’appel de cotisations chômage pour les entreprises de moins de 10 salariés, et de 1 mois pour les entreprises de moins de 50 salariés.
Ce qu’il y a de remarquable, c’est d’abord que l’Unedic n’attend pas que la situations soit catastrophique pour le faire. Trop souvent l’aide vient quand le malade est tellement atteint que la mort est quasi-certaine.
Ensuite, et c’est encore une innovation, cette aide concerne toutes les entreprises, et pas seulement les canards boiteux. C’est heureux, car trop souvent on dépense une énergie beaucoup plus importante à tenter d’empêcher un sinistre qu’à obtenir le même résultat en accélérant le développement d’une entreprise qui va bien.
Enfin, et c’est un signe des temps, l’Unedic, par la voix de son Président Geoffroy Roux de Bézieux, fait montre d’une logique aussi pragmatique que nouvelle: cette mesure est prise parce que les PME n’ont plus accès au marché du crédit, alors que l’Unedic si. L’Unedic va donc s’endetter d’un milliard et demie d’euros pour injecter cette somme dans les trésoreries, ou plus exactement pour le pas les ponctionner, compte tenu des restrictions de crédit bancaire qu’elles se voient imposer.
Il faut dire que le Président de Bézieux sait de quoi il parle: le découvert autorisé de son entreprise, soit huit millions d’euros, lui a été supprimé d’un jour à l’autre.
On voit donc une Unedic dont les finances ne vont pas si mal que cela aider les entreprises à ne pas aller trop mal. Pendant que les banques qui sont au plus mal font ce qu’il faut pour que les entreprises aillent aussi mal qu’elles.
Oui, vraiment, ce comportement est exemplaire!
Sale temps pour l’extrême droite
octobre 11, 2008 on 8:32 | In Europe, France, Insolite | Commentaires fermésIl faut bien le dire, les turbulences extrêmes du système financier, et les perspectives de grandes difficultés économiques sont pain béni pour les extrémistes de tout poil.
Olivier Besancenot le sait bien, lui qui avait choisi de façon appropriée la dénomination « anticapitaliste » de son nouveau parti.
Mais il n’est pas le seul qui eût pu en tirer parti, tant la crise profite à tous les extrêmes. Le Front National eût pu se dire légitimé dans sa critique du système mondialisé. Le problème, c’est que dans la formule « se dire légitimé », il y a « légitime », et, là, les critiques lepenistes sont anciennes et constantes, mais il y a aussi « dire ».
Et pour « dire » quelque chose d’audible aujourd’hui, il faut de l’argent. Pour des tracts des affiches, des meetings. De quoi attirer et auditoire et presse. Et de l’argent, le Front National n’en a pas. Ou plus exactement, n’en a plus. Epuisé financièrement par l’échec des dernières élections, il en a été réduit à vendre son siège et à déménager à Nanterre avec une équipe beaucoup plus réduite.
On imagine la rage du vieux Le Pen, au moment où la conjoncture lui sert une occasion en or, occasion qui pourrait, si elle devait perdurer et se transformer de crise financière en dépression économique, ressembler aux circonstances qui ont valu à Adolph Hitler d’être démocratiquement élu chancelier allemand en 1933.
Rage d’autant plus grande que, sur le plan de l’âge aussi, il est à l’opposé du frétillant Oliver Besancenot.
Rage enfin quand il voit un de ses pairs, l’autrichien Jörg Haider, qui atteint 25% des votes en 1999 et participa à un gouvernement de l’Autriche, deux réussites qui se sont toujours refusées au leader de l’extrême-droite française, se tuer dans un accident de la route.
Oui, vraiment, sale temps pour l’extrême-droite.
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Ne croyez pas ce qu’on vous dit, tout-va-bien !
octobre 10, 2008 on 8:38 | In Best of, Economie, Insolite, International, La Cour des Mécomptes | 2 CommentsMais oui tout va bien. Passons en revue quelques professions pour s’en convaincre.
Pour commencer, la restauration.
Puissamment soutenue par Fortis, la restauration ! Au bord du gouffre, sa direction n’a pas hésité à s’engouffrer dans un trois étoiles monégasque pour faire un repas gargantuesque à 150.000 Euro pour cinquante personnes. Un vrai remake de la « Grande Bouffe », à n’en point douter.
L’hôtellerie ? Bien épaulée par AIG ! Dès que la décision du gouvernement a été prise de la soutenir avec des dizaines de milliards du contribuable américain, un groupe de cadres dirigeants s’en est allé se faire faire des papouilles dans un « spa » californien. Massages, thalassothérapies, rien ne fut assez beau pour les participants qui laissèrent derrière eux une petite facture de…400.000 dollars !
Tout-va-bien, pour les avocats. Imaginons le giga procès qui devait avoir lieu entre Citigroup et Wells Fargo pour ramasser la quatrième banque américaine. Non contente que W-F lui prenne Wachovia à son nez et sa barbe, Citigroup démarrait un procès en dommages et intérêts pour 50 milliards de dollars…A se demander pourquoi ne pas avoir mis un peu plus sur la table en premier lieu et ne pas enrichir cette profession qui a tellement mauvaise réputation aux Etats Unis.
Tout-va-bien pour les médecins qui verront un plus grand nombre de patients déprimés, en mal d’anxiolitiques,
Tout-va-bien pour les psychothérapeutes, qui accueilleront toujours davantage de personnes à la recherche d’un Graal plus éloigné, pour les conseillers/coach qui continueront à prodiguer la bonne parole, à « conseiller ».
Et pour finir, le pétrole continue de baisser et l’Euro aussi face au dollar, gage d’un redémarrage économique qui ne saurait se faire attendre….
Mais peut-être n’êtes vous pas restaurateur, hôtelier, médecin ou encore psychothérapeute ?
Vous voyez avec anxiété les mauvaises nouvelles déferler sans véritablement comprendre l’étendue du désastre, la durée nécessaire à se relever, mais parfaitement conscient qu’il faudra du temps, beaucoup de travail pour se relever, alors que finalement vous n’y êtes pas pour grand chose.
Alors pour vous, JusMurmurandi a décidé de mettre en ligne deux petites histoires, afin que, l’espace d’un instant, vous vous amusiez.
Merci de votre fidélité.
Conseil d’une amie banquière:
Messieurs, faites vous tatouer un Euro sur le sexe!
Ceci vous procurer quatre avantages qu’aucun autre produit financier ne peut vous offrir :
2) Vous prendrez plaisir à toucher votre argent.
3) Vous serez le seul à décidez où vous le placez.
4) Vous ne verrez pas d’inconvénient à ce que votre femme vous pompe vos économies.
Votre conseiller en placement.
Trop d’assurance ne rassure pas quand tout le monde bluffe
octobre 10, 2008 on 10:40 | In France | Commentaires fermésLe vendredi 10 octobre a des chances de rester dans le mémoires. Ce n’est pas tous les jours que l’indice de la bourse de Tokyo perd 10%, ou qu’il boucle une baisse hebdomadaire de 24%. Ou que la bourse de Moscou n’ouvre tout simplement pas. Ou que…. A quoi bon tout énumérer?
Pourquoi ce jour restera-t-il dans les mémoires? Parce que, et on peut toujours l’espérer, le marché finira bien, un jour, par se redresser. Et si c’était aujourd’hui qu’on atteignait un « plus bas », un plancher, à partir duquel la reconstruction se ferait, lentement peut-être, mais plus sûrement, sûrement. Espérons-le.
Plus concrètement, c’est aujourd’hui que l’on va voir apparaître les dégâts de la débâcle de Lehman Brothers. Car c’est aujourd’hui qu’il va falloir déboucler les fameux « CDS » de Lehman, ces polices d’assurances contre les défauts de paiement dont JusMurmurandi vous a déjà parlé.
Les banques et compagnies d’assurance se sont livrées depuis 1990, date de leur invention par J.P. Morgan, à des acrobaties financières diverses parce qu’au même moment elles souscrivaient une police d’assurance contre un éventuel mauvais sort de ces acrobaties. Ainsi, elles se croyaient protégées, et prenaient, de ce fait, des risques bien supérieurs à ceux qu’elles auraient pris sans assurance.
Le problème, c’est que, par le jeu de ces réassurances à l’infini, personne ne sait qui est responsable de quoi, dans quelle mesure, avec quelles limites, et si telle ou telle institution financière est à même de faire face à ses engagements. Ainsi par exemple une banque s’engage à assurer telle autre banque, et se réassure auprès de Lehman. Comme Lehman ne paiera plus, cela devient une perte imprévue pour la banque, qui, à son tour, devient risquée. Donc les autres banques ne lui prêtent plus, ce qui précipite sa chute. Moment auquel les bénéficiaires des polices d’assurance qu’elle a émises sont à leur tour touchés, et ainsi de suite.
C’est donc parce qu’il se croyait très bien assuré que le monde de la finance s’est permis de prendre des risques avec autant d’assurance. Le problème, c’est que, si on s’assure les uns les autres, chacun ne peut se croire assuré que pour autant que tous les autres survivent pour honorer leurs engagements.
Et aujourd’hui, on verra si, finalement, laisser tomber Lehman était une si bonne idée que cela. Parce que beaucoup ont cru que la crise était un simple jeu de chaises musicales. Il suffisait de ne pas être le seul sans chaise quand la musique de la confiance s’arrêtait.
Erreur. Le jeu est un poker menteur, et tout le monde a bluffé à fond en même temps. Et un idiot a laissé tomber Lehman, sans voir que cela arrêtait le jeu et forçait tout le monde à dévoiler son bluff…
Monkey business
octobre 9, 2008 on 5:04 | In Economie, Insolite, La Cour des Mécomptes | 2 CommentsIl était une fois un village où grouillaient des singes.
Un homme apparut et annonça aux habitants qu’il était prêt à acheter ces singes au prix de 10 dollars l’unité. Les villageois, voyant que ces derniers étaient très nombreux, sautèrent sur l’occasion et se mirent à les chasser.
Tandis que l’homme en acheta des milliers à 10 dollars, l’offre commença à baisser et les singes devinrent plus difficiles à attraper; par conséquent les chasseurs arrêtèrent leur course poursuite.
A ce moment là, l’acheteur annonça qu’il paierait désormais 20 dollars l’unité, ce qui eut pour effet de renouveler l’ardeur des villageois qui se remirent en chasse.
Mais pour un temps seulement car le nombre de singes diminua toujours plus, ces derniers devenant toujours plus difficiles à attraper.
Les villageois retournèrent donc à leurs travaux habituels, en laissant de côté cette mission particulière.
L’homme augmenta la prime à 25 dollars et le nombre baissa à nouveau au point qu’il devint difficile de voir un singe, sans même parler d’en capturer un.
L’homme porta son prix à 50 dollars !
Toutefois, devant s’absenter, ce serait désormais son assistant qui serait en charge des achats.
Tandis que l’homme était parti, l’assistant dit aux villageois la chose suivante: « regardez tous ces singes en cage que l’homme a achetés. Je vous les vends à 35 dollars et lorsque l’homme reviendra, vous pourrez les lui vendre à 50 Dollars ».
Les villageois réunirent toutes leurs économies et achetèrent tous les singes.
Ce fut la dernière fois qu’ils entendirent parler de l’homme ou de son assistant, tandis qu’il y eut à nouveau une prolifération de singes….
A présent, vous avez une meilleure compréhension de la manière dont fonctionne la bourse….
Nettoyer les banques et lutter contre le terrorisme?
octobre 9, 2008 on 6:26 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, International | Commentaires fermésL’impérieux besoin de nettoyer les banques qui ont mis le système financier de la planète au bord du gouffre est une évidence. Mais il ne suffit pas de les nationaliser sous une forme ou une autre, il faut aussi
- veiller que les responsables soient mis hors d’état de nuire
- veiller que les banques reprennent une activité normale et réamorcent la pompe économique
- veiller que les folies du passé ne se reproduisent pas.
Vous me direz, quel rapport avec la lutte contre le terrorisme? Aucun, bien sûr. Sauf que…
Rappelez-vous le 11 septembre. Quand il est apparu clairement que c’étaient Al-Qaeda et Bin Laden qui en étaient les instigateurs, et qu’ils étaient hébergés par le régime Taliban de Kaboul, la guerre d’Afghanistan a été lancée, et rapidement gagnée.
Mais que faire après?
- d’abord les responsables (Osama Bin Laden et le mollah Omar) n’ont pas été mis hors d’état de nuire, non plus que l’état-major Taliban, si l’on en juge par leur capacité à continuer une guerilla meutrière, ceci 7 ans après le début des hostilités.
- ensuite l’Afghanistan n’a pas repris une existence normale. C’est toujours un pays en guerre, largement civile, et maintenu dans le statu quo par une coalition armée étrangère de grande ampleur. L’essentiel des ses revenus autres que l’aide internationale provient de la culture du pavot, qui sert à produite 85% de l’héroïne mondiale.
- enfin si jamais les armées coalisées venaient à quitter l’Afghanistan, les Taliban reviendraient au pouvoir, mollah Omar et Bin Laden en tête, triomphalement anoblis par leur succès contre les Etats-unis comme contre les Soviétiques en d’autres temps.
Pour ceux qui pensent que ma comparaison est trop artificielle, encore trois points de similitude:
- l’aptitude de notre modèle économique à se trouver périodiquement en crise profonde malgré les leçons apprises des crises précédentes n’est-elle pas comparable aux innombrables tentatives de contrôler l’Afghanistan, carrefour géostratégique important, malgré les cuisantes défaites qui soldent ces tentatives?
- l’émergence des Taliban a été assistée et financée par les USA, qui ont vu en eux la force capable de forcer les Soviétiques à leur première défaite militaire, puis à une humiliante retraite, sans voir que les capacités qu’ils développaient viendraient un jour les frapper à leur tour. La politique monétaire hyper-accomodante, l’émergence des nouveaux produits financiers et la dérégulation qui ont contourné les règles prudentielles édictées pour éviter une répétition de la crise de 1929 ont tous été les enfants de ceux-là même (Greenspan et la Fed, la SEC, l’administration Bush) qui n’ont pas vu le danger à long terme d’une politique destinée à assurer la prospérité à court terme.
- pendant que les pays de la coalition financent un lors programme militaire et humanitaire vers l’Afghanistan, les seigneurs tribaux se remplissent les poches. Pendant que les contribuables financent un lourd programme de sauvetage des banques, les seigneurs de Wall Street continuent de se remplir les poches
- enfin, ces 2 désastres, on a vraiment envie d’écrire ces deux m******s sont marquées par la présidence de celui qui devait être le Président de l’hyperpuissance américaine, mais restera comme le Président-catastrophe, George W. Bush.

Alea jacta est !
octobre 8, 2008 on 7:11 | In Best of, C'est ça, Paris?, Coup de gueule, Economie, France, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermésAlors que l’économie mondiale est balayée par un véritable tsunami, les Français, auparavant préoccupés par leur pouvoir d’achat, s’attendent à une aide de l’Etat. Et ils ont raison.
Jogging de l’Etat obèse [voir notre article sur le sujet] ou autre RGPP [Révision Générale des Politiques Publiques], chacun s’attend à ce que l’Etat fasse des efforts afin de réduire l’endettement ou en tout cas de ne pas l’alourdir.
Tout le monde espère que de nouvelles taxes, de nouveaux impôts ne seront pas crées, alors que sont déjà sortis du cerveau fécond de nos politiques le financement du RSA ou encore la taxe poisson.
C’est le souhait de chacun que les prix n’augmentent pas, alors que les matières premières semblent vouloir baisser. Il faut au passage saluer la baisse du baril de pétrole, repassé temporairement au moins sous la barre des 90 Dollars alors qu’il dépassait allègrement les 145 durant la période estivale.
Nous voulons tous un Euro qui nous permette d’être concurrentiels à l’exportation sans pour autant nous pénaliser lors de nos importations. On saluera ici encore le fait que la monnaie européenne, qui a plafonné à 1.60 Dollar cet été, a franchi le seuil de 1.34 Dollar à la baisse cette semaine.
Nous prions tous que l’immobilier, les actions ou autres actifs en notre possession ne perdent pas trop de valeur, alors que nous avons travaillé dur pour mettre des économies de côté.
Bref, en ces jours de tourmente, nous invoquons les cieux, nous ne savons plus à quel saint nous vouer, alors que nous sentons le sol se dérober sous nos pieds.
Heureusement, il est une valeur sûre, sur laquelle les Parisiens voient une fois de plus qu’ils peuvent s’appuyer.
Car ce ne sont pas que de simples mots qu’a prononcé le sémillant maire de Paris; il passe aux actes pour tenir sa parole.
En des temps autrement meilleurs, il avait promis que les impôts locaux augmenteraient sensiblement en 2009.
Aujourd’hui il honore ses engagements. Le sort en est jeté.
Rien de tel pour aider à faire repartir l’économie que la première ville de France, la capitale, augmente massivement sa taxation locale. 9% sur un an, excusez du peu.
A l’heure où Bertrand Delanoë ne sait plus comment divertir les Parisiens avec toutes ses fêtes, nous savons désormais ce qui est sa première priorité entre revoir sa copie pour venir en aide à des Parisiens assaillis de mauvaises nouvelles et sa volonté de ne pas revoir un train de vie en complet décalage avec la réalité.
Beau programme pour le candidat à la tête du deuxième parti de France, tout étourdi qu’il est dans sa quête du pouvoir.
Si les Parisiens dansaient, ils vont à présent vite déchanter…

Où va l’argent?
octobre 8, 2008 on 5:58 | In Economie, France | Commentaires fermésC’est une question qui n’est pas sans intérêt. Ou sans intérêts, comme on voudra. Car la très forte hausse ces dernières années de tous les prix d’actifs (actions, immobilier, objets d’art, entre autres) a été financée par la gigantesque accumulation de capitaux issus des profits record des entreprises, et de l’épargne des particuliers. Ces 2 flux gigantesques ne se sont pas taris. En tout cas, pas encore.
La question se pose: que va faire cet argent? Ce qui revient à se demander: que faire de son argent aujourd’hui?
Acheter de l’or, valeur refuge ultime? Demandez donc à ceux qui en ont acheté pendant la dernière bulle spéculative, et qui ont du attendre plus de 20 ans pour le voir retrouver son niveau, et encore, sans compter l’inflation…
Acheter de l’immobilier, valeur sure entre toutes. Demandez à ceux qui en possèdent aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne ou en Espagne qu’ils vous parlent de leurs pertes de 40%. Vous direz que cela ne peut pas arriver en France, où il n’y a pas eu de bulle spéculative comparable, et vous aurez raison. Mais si le marché du crédit s’assèche, ce qui est un risque éminemment concret, il n’y aura pas d’exception culturelle française à la baisse…
Acheter des actions? Sauf à spéculer qu’à un moment donné le marché aura touché un « plus bas », c’est un sport comparé auquel le saut à l’élastique fait figure d’amusement pour grand-mères. Car avec l’élastique, il y a toujours un rebond après la chute…
Acheter des obligations? En théorie c’est une bonne idée, car la baisse des taux, déjà initiée de manière aussi spectaculaire qu’inefficace aujourd’hui va faire mécaniquement monter les obligations. Sauf que, si les entreprises, banques ou autres, qui les ont émises font faillite dans la tourmente, les obligations vaudront zéro…
Bref, on le voit, avoir de l’argent aujourd’hui n’est pas une sinécure. Qu’en faire? Plus que jamais, les mots de La Fontaine s’appliquent: « son voisin [le financier], étant tout cousu d’or, chantait peu, dormait moins encore… »
Vous avez dit virus?
octobre 7, 2008 on 6:29 | In Best of, Economie, France, Insolite, International | Commentaires fermésL’occasion est trop belle et trop rare pour ne pas la saluer. 2 français viennent de se voir attribuer le prestigieux Prix Nobel, pour leurs travaux dans le domaine des virus.
JusMurmurandi tient à féliciter les récipiendaires, Luc Montagnier et Françoise Barré-Sinoussi, crédités de la découverte du virus du SIDA.
Un virus qui infecte, mais reste dormant un certain temps, avant de transformer une personne séropositive en malade
Un virus qui se répand, qui mute, et que, même si on peut en freiner l’évolution fatale avec des trithérapies, on ne sait pas éliminer.
Un virus qu’on pensait d’abord cantonné aux populations homosexuelles, caraïbes ou droguées. Mais qui en fait nous menace tous, et a déjà fait 25 à 30 million de morts, et encore au moins autant à venir, soit un total comparable à la plus meurtrière des guerres, la seconde guerre mondiale.
Vous me direz, quel rapport avec les marchés financiers dont JusMurmurandi vous dévoile les affres jour après jour, et ce au lendemain de la plus forte baisse de l’indice CAC40 depuis les 20 ans qu’il existe?
C’est simple. Le manque de confiance frappe les établissements financiers les uns après les autres, en se communiquant de l’un à l’autre. Il reste dormant pendant un moment, puis devient mortel en quelques heures quand la panique saisit les marchés. C’est un virus qu’on croyait cantonné à l’immobilier et aux Etats-Unis, alors qu’en fait il nous menace tous. Pour s’en convaincre, il suffit de voir la baisse de la bourse de Moscou hier, de près de 20%, alors qu’il n’y a aucun lien direct entre les subprimes et les banques russes. On sait en freiner l’évolution avec des nationalisations, mais, comme le montrent les cas Hypo-Real en Allemagne, ou Dexia en Belgique et en France, on ne sait pas l’éliminer. C’est un virus, qui, s’il continue de se développer provoquera tant de cas de ruine que les risques de guerre augmenteront de façon exponentielle, comme lors de la crise de 1929 qui a posé les bases de la seconde guerre mondiale.
Sauf que, là, il n’y a pas besoin de prix Nobel pour isoler et identifier le virus. Mais personne ne sera de trop pour l’éliminer d’abord, puis pour trouver un vaccin pour que le système financier mondial ne reparte plus dans d’aussi effrayants dérapages incontrôlés.
Le syndrome chinois
octobre 6, 2008 on 7:01 | In Best of, Economie, Elections présidentielles 2007, Europe, France, Insolite, International | Commentaires fermésJusMurmurandi réfléchit à la meilleure manière d’illustrer, de modéliser les spasmes actuels de l’économie, soubresauts qui n’en finissent pas d’en finir, aujourd’hui encore le fameux CAC 40 signant sa plus forte baisse depuis sa création.
En fait, nous avons pensé à un sous-marin, navire qui est sous-divisé en compartiments censés être étanches.
Lorsque tout va bien, les marins peuvent se déplacer librement à l’intérieur de la coque.
Si une avarie survient, en particulier un problème d’étanchéité, les sas qui isolent un compartiment d’un autre sont fermés.
C’est ce qui se passe en ce moment avec les banques. Elles ne se font plus confiance et ne se prêtent par conséquent plus d’argent. Isolement et assèchement des liquidités.
Là où cela devient encore plus grave, c’est que certains compartiments sont en train d’exploser. Cela rappelle étrangement la faillite de certains établissements bancaires.
Pendant ce temps-là, la mer est très mauvaise, agitée; c’est l’environnement boursier, la confiance qui f..t le camp.
Et si de trop gros ou trop nombreux compartiments lâchent, ce sera tout le sous-marin qui coulera.
C’est le « meltdown » de l’économie mondiale; en termes nucléaires, on a aussi appelé cela le syndrome chinois, parce que l’on descendrait directement des Etats Unis en Chine par le trou crée par la fusion nucléaire.
Ce qui n’est jamais arrivé, bien sûr – pour l’instant.
Faut il se rassurer en rappelant que le nom du dernier sous-marin mis en service par la France se nomme…le Vigilant ?

Jeux de crédits, jeux de bandits
octobre 6, 2008 on 6:43 | In France | Commentaires fermésTous les banquiers ne sont pas des voyous, loin de là. Mais, quand ils s’y mettent, compte tenu des montants en jeu, et surtout en période de crise aigue comme maintenant, les résultats peuvent être spectaculaires. Et que, dans certains cas, il soit possible, même si aucune loi n’est violée, de parler d’un « abus de faiblesse ». En voici quelques exemples:
- la faillite de Lehman Brothers, 4e banque d’affaires américaine, vieille de 154 ans, aurait été « aidée » par un concurrent direct, J.P. Morgan Chase, qui aurait « refusé » de lui rendre 17 milliards de dollars d’actifs déposés chez elle, provoquant un manque instantané et massif de liquidités et un dépôts de bilan quelques heures après. Morgan conteste cette version des faits. C’est le version financière de « gangs of New York », le film de Martin Scorsese
- Citigroup n’accepte pas que Wells Fargo s’empare de Wachovia. Compte tenu que Wells Fargo propose de payer 7 fois plus que Citi, et de ne pas demander 42 milliards de garanties gouvernementales, on pourrait penser que Citi aurait un peu honte d’avoir voulu faire un tel hold-up au frais du contribuable. Eh bien pas du tout, ils réclament en justice 60 milliards de dollars à Wells Fargo qui se serait ingérée dans une transaction déjà conclue. Citi aurait du se méfier des méthodes de Far West de Wells Fargo, qui descend directement de la célèbre compagnie de diligences de l’Ouest américain.
- General Electric, le conglomérat américain géant, que beaucoup considèrent comme la société la plus prospère et la plus solide du monde vient d’aviser ses actionnaires qu’elle suspendait tout paiement de dividendes et tout rachat d’actions et qu’elle levait 15 milliards de dollars de capital supplémentaire. Compte tenu que GE a déjà quelques 60 milliards de dollars de cash à son bilan (on se demande, soit dit en passant, en qui GE peut avoir confiance pour entreposer un tel montant de liquidités. Pas sûr que ce soit chez J.P. Morgan Chase si l’on croit l’histoire Lehman, en tout cas), on ne peut pas dire que leur augmentation va vraiment aider ceux qui en ont désespérément besoin (toutes les banques sans exception) à en trouver. Qui aurait envie d’investir dans une banque douteuse plutôt que dans le « roi » GE? A moins que ce ne soit un moyen pour le conglomérat qui dispose déjà d’une activité financière colossale de pousser un établissement désespéré à se faire racheter pour un prix de casse? GE se prendrait-elle pour Citizen Kane?
- cette augmentation de capital sera en partie souscrite par le génial investisseur américain Warren Buffett, à des conditions très favorables pour lui. Conditions qu’il a déjà su obtenir il y a peu pour son investissement dans la plus grande banque d’affaires du monde, Goldman Sachs. Beaucoup comparent le rôle de Buffett aujourd’hui, comme pôle de confiance, mais de confiance « rentable », à celui joué par J.P. Morgan pour aider à sortir de la crise de 1907. Quant on lit le paragraphe sur le rôle supposé de la banque fondée par Morgan dans la faillite de Lehman, JusMurmurandi se dit que la comparaison avec Buffett est peut-être plus profonde qu’il n’y paraît.
- Real Hypo Bank, banque allemande spécialisée dans l’immobilier, qui disait jusqu’il y a peu que la crise américaine lui était totalement étrangère a du être sauvée par l’Etat et les banques allemandes pour 35 miliards d’euros. Sauf que ce sauvetage rate, parce que la banque a « oublié » de tout dévoiler à ses sauveteurs. Ce ne sont pas 35 milliards dont elle a besoin. Mais 50. A moins que ce ne soient 70. Certaines estimations vont même jusqu’à 135 milliards d’euros. Jusqu’où battra le tambour des pertes de Real Hypo Bank, qui évidemment va faire peur quant aux autres banques de crédit hypothécaires, dont notre Dexia à nous?
Bref, tout ceci n’est pas très sympathique. C’est pourquoi, contrairement à ses derniers jours, cet article y compris, où JusMurmurandi brocarde les acteurs de notre ruine à tous, pour ne pas terminer sur une note de lamentation, un coup de chapeau s’impose pour une banque qui a bien tiré son épingle du jeu: BNP-Paribas
Voilà une banque qui, malgré son activité de détail importante aux USA par le biais de sa filiale californienne Bank of the West, ne s’est pas crue revenue au temps du Western. Ils ont fait leur métier de banquier avec un dynamisme prudent, et ont donc évité les icebergs qui coulent leurs confrères notamment islandais, allemands, anglais, et surtout américains. Ils sont aujourd’hui en mesure de racheter pour pas cher (mais pas scandaleusement bon marché non plus) les activité belges et luxembourgeoises de a banque faillie Fortis.
Cela fait de BNB-Paribas la première banque de dépôts d’Europe. Chapeau!