Fukushima-Kadhafi, même combat!

mars 15, 2011 on 9:18 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | 1 Comment

Nul ne sait encore si les techniciens japonais arriveront à refroidir suffisamment les réacteurs de la centrale de Fukushima pour éviter leur explosion ou fusion totale, ce qui en ferait un accident de l’importance de Tchernobyl.

Mais le mal est fait.

Dans notre monde globalisé, où les marchés financiers comme les opinions publiques réagissent aux annonces et non aux nouvelles, la chute de 18% de la Bourse de Tokyo en deux jours, malgré une injection immense de capitaux par la Banque du Japon, indique que ce pays est maintenant considéré comme infirme.

Quelle que soit le suite des évènements, les autres centrales seront arrêtées pour de minutieuses inspections, suivies de travaux pour éviter que le scénario de Fukushima puisse jamais se reproduire. Pendant ce temps-là, le pays manquera d’électricité, ce qui réduira sa capacité industrielle, et la consommation de sa population.

Et le monde constatera combien il lui est difficile de produire quoi que ce soit comme « machine » si le Japon ne produit pas « comme d’habitude », notamment des semi-conducteurs.

Et ceci si c’est l’hypothèse la moins défavorable qui prévaut, et les dégâts en restent grosso modo au point actuel. Notons que, pour y parvenir, des dizaines de techniciens sont restés à leur poste dans la centrale mourante, sachant que cela les condamnait, eux, quoi qu’il arrive, à mort, au nom du devoir. En cela ce sont les dignes -oh combien dignes!- successeurs des techniciens et « pompiers » de Tchernobyl qui ont évité au prix de leur vie que le désastre ne soit bien plus lourd encore.

Maintenant les radiations politiques vont atteindre la France, même si, ce que nous espérons tous, ce sont les seules. Il va, très simplement, y avoir un clivage ou deux qui n’auront rien à voir avec le clivage habituel droite-gauche.

D’abord un clivage entre idéologues et pragmatiques. Cela ne coûte rien de crier en sautant sur sa chaise qu’il faut « sortir du nucléaire », mais ça ne sert à rien non plus tant que cela ne reste qu’un formule creuse qui ne dit pas par quoi on va le remplacer. Comme du pétrole et du gaz déjà très chers et grands pourvoyeurs de gaz à effet de serre et de réchauffement climatique, et dont les catastrophes, tempêtes notamment sont et seront meurtrières.

Ensuite un clivage entre ceux qui espèrent être élus sur un programme d’action, et ceux qui veulent être élus par la peur.

Il est bien entendu possible de se situer par rapport à ces deux clivages à la fois, c’est-à-dire, par exemple, « vendre » de la peur et de l’idéologie en plus, comme Marine Le Pen quand elle propose de sortir (non, ce n’est pas encore du nucléaire, car c’était avant Fukushima) de l’euro.

La France va donc avoir des Verts qui vont revenir à grande vitesse à un message purement idéologique, ce qui leur a toujours valu de cinglantes défaites, et ruine le travail fait par Daniel Cohn-Bendit et Eva Joly pour se présenter comme un parti de gouvernement. Ce qui va, bien sûr, poser des problèmes au PS, qui a besoin de leur alliance pour pouvoir espérer l’emporter, mais ne doit pas payer celle-ci d’un prix politique mortel.

Ce qui ruine aussi le positionnement de Bayrou, et, plus largement, du centre, de « ni droite ni gauche », car il y aura encombrement sur ce créneau jusque là désert.

Ce qui va exiger de celui ou celle qui veut être élu(e) d’inspirer aux Français confiance en sa capacité de piloter le navire en pleine tempête, ce qui ajoute Ségolène au tableau des victimes.

Mais, avant de penser que ce scénario soit du pain béni pour Sarkozy, Jusmurmurandi voudrait rappeler que le rôle de ce dernier comme « VRP du nucléaire », et notamment avec l’infâme Khadafi pourrait bientôt apparaître comme aussi incongru que d’avoir passé ses vacances avec lui ou un autre dictateur d’Afrique du Nord.

Et aussi que les Occidentaux, qui n’arrivent pas à mettre en place une zone d’interdiction aérienne sur la Libye, vouant ainsi les insurgés à une mort aussi certaine que celle des techniciens de Fukushima, n’auront aucun mal à en établir une au-dessus du….Japon!

Je t’aime, moi non plus

mars 15, 2011 on 8:40 | In C'est ça, Paris?, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Insolite, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Ces jours derniers marqués par le dramatique raz de marée japonais ont été constellés de contradictions qui ont fait le bonheur de JusMurmurandi.

Florilège.

Alliés traditionnels des socialistes, les verts se sont engouffrés dans la brèche des les premières secousses pour affirmer qu’il fallait arrêter l’exploitation de l’énergie nucléaire. Chacun sait en effet que tels les pastèques, nos braves amis sont aussi verts à l’extérieur qu’ils sont rouges à l’intérieur…

Allez remplacer 75% de l’électricité consommée en France, source de revenus pour notre balance commerciale, alors que l’atome tue moins, beaucoup moins que le charbon dans le monde. Le dernier accident remonte à il y a 25 ans et de la connaissance de JusMurmurandi, aucune victime n’est jamais morte du nucléaire occidental.

Les centrales ont été construites avec des enceintes de confinement, là où les Soviétiques s’en affranchissaient, l’atome rouge ne tuant pas (sic!).

Là où cela se corse, c’est que le PS s’est fendu par le truchement de son porte parole habituellement si virulent d’un cinglant démenti nous informant que la sortie du nucléaire n’était pas à l’ordre du jour, se ralliant à Sarkozy.

A quelques jours des élections cantonales, à un an des présidentielles.

Piquant,  non?

Marine le Pen se rend à Lampedusa pour se rendre compte de l’amplitude de l’exode nord africain vers l’Europe.

Alors que Martine Aubry et les socialistes affirment eux qu’il n’y a pas de danger, il suffit de voir les photos des camps de réfugiés en Tunisie pour se rendre compte que la situation est sérieuse, comme l’affirme aussi le Président de la République.

Marine le Pen, soutien de Nicolas Sarkozy, piquant non ?

L’Occident essaye depuis des décennies de se débarrasser de ce fou furieux de Kadhafi, sans succès.

Alors qu’une opportunité se présente, on tergiverse, tandis qu’irrémédiablement l’armée libyenne soutenue par des mercenaires de toutes natures se rapproche des « insurgés ». Personne ou presque ne bouge, et on va tuer dans l’Å“uf cette révolution, alors que les mêmes disaient il y a encore quelques semaines qu’il fallait venir en aide aux peuples souhaitant aller vers la démocratie (Tunisie, Egypte).

Munich, Serbes contre Croates, Hutus contre Tutsis, bientôt la Libye ??

Désolant, non ??

Bertrand Delanoë, toujours prêt a venir au secours des économiquement faibles, bref de faire du clientélisme, demande au gouvernement de surseoir à l’expulsion des locataires qui se sont vus servir une ordonnance d’expulsion.

Là où cela se corse, c’est qu’alors que la mairie de Paris dépense,aux dires de son édile, 100 millions par an pour « permettre à chacun de continuer à vivre dans la capitale », bref s’achète des voix, cette même mairie consacre deux fois plus de fonds aux subventions d’organisations diverses et variées. Ces subventions ont augmenté deux fois plus vite que l’inflation depuis que Delanoë a été élu il y a dix ans. Mais bon pour Bertrand, il doit être (deux fois) plus important que de distribuer l’argent des contribuables dans le cadre de subventions qu’à les aider à avoir un toit.

Il propose même de faire plafonner les loyers….comme si casser le thermomètre allait encourager les propriétaires….

Comme les maires de certaines banlieues « bien pensantes » qui empêchent les propriétaires de vendre des appartements au dessus de ce qu’ils estiment être le prix de marché en bloquant les transactions avec des préemptions intempestives.

Piquant, non ??

Provocations

mars 11, 2011 on 6:19 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

Ce mot prononcé devant les cameras de télévision par Jacques Chirac, President, en visitant Israël est revenu à l’esprit de JusMurmurandi en voyant l’émoi récent de la classe politique à la publication des derniers sondages.

Provocation car la QPC (question prioritaire de constitutionnalité) utilisée pour retarder le procès de celui que l’on appelait encore il y a peu Super Menteur et devenu entre temps l’homme politique préféré des Français, doit en irriter un bon nombre qui se disent pourquoi lui, pourquoi pas moi.
Dans trois ou six mois, gageons que son état physique sera jugé trop faible et que l’on enterrera définitivement toute tentative de sanctionner un abus, qui, en droit des entreprises, s’appelle de bien social et, a de commun avec les crimes contre l’Humanité qu’il est imprescriptible (!).

Provocations encore lorsque l’on ferme les yeux sur un afflux possible, latent et peut être bientôt manifeste de réfugiés tunisiens, libyens qui viendront qui en Italie ou en France chercher protection, CMU ou autre RSA.
Le problème potentiel est réel et on ne peut mettre la question sous la moquette en attendant que cela passe.

Provocations toujours lorsque l’on refuse de voter la déchéance de nationalité à ceux qui auraient assassiné un policier. Avant l’abolition de la peine de mort, ils auraient perdu la tête, maintenant on se couche afin qu’ils ne perdent même plus leur passeport !!!

Pendant ce temps là, le premier ministre turc en visite en Allemagne, toujours friand de faire entrer son pays au sein de l’union européenne explique tout de même à la nombreuse communauté turque locale qu’il leur faut continuer à apprendre le Turc en première langue. Intégration oui, assimilation non. Provocation ? Assurément !

Après cet aréopage de provocations isolées, sans parler de la faiblesse chronique à nouveau répétée des pays occidentaux à faire, enfin, ce qu’il faut pour se débarrasser de ce barbare de Kadhafi, on voit donc Marine arriver en tête dans un sondage pour le premier tour.

Elle a pour elle d’avoir gommé les aspérités de son père en n’ayant ni le bagage historique ni les déclarations condamnées,tandis que l’on fait tout pour ne pas la faire parler.

On a tort.

Il faut lui donner l’occasion de tenter d’expliquer aux Français comment on va sortir de l’Euro, par exemple.

Le gouvernement d’un pays ne peut se résumer à des prises de position extrêmes sur l’immigration. Et sur le plan économique, par exemple, le programme du FN est risible tellement il est impraticable.

Car si Marine ne traine pas le même historique que son père, elle n’a pas non plus la même gouaille, le même charisme.

Alors voir des Radio J annuler des interview ne semble pas la voie intelligente pour convaincre les français ni faire des additions petites et mesquines pour regonfler le score de tel ou tel candidat.

Sinon, la tentation de la provocation, par l’électorat cette fois, deviendrait trop forte.

Depuis 2002, on sait qu’elle se paie cash.

Cartésiens…?

mars 11, 2011 on 11:20 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Depuis Descartes, philosophe français du XVIe siècle, être « cartésien » c’est être avant tout logique. A un cartésien, « on ne la fait pas ». Et les Français, forts de ce magnifique héritage, sont les champions autoproclamés de ce cartésianisme.

Exemple 1: Marine Le Pen est donnée en tête au premier tour des Présidentielles par les sondages, ce qui affole la droite, mais pas Sarkozy. Car lui sait, et a toujours dit, que ce serait le premier tour qui serait décisif, et non le deuxième. Surtout, si la candidate FN devait y être présente, son adversaire remporterait forcément l’élection. Sarko n’a donc qu’à battre le candidat PS au premier tour, ce à quoi la puissante machine UMP l’aidera autrement plus que la machine PS divisée entre courants multiples. En même temps, information qui n’a que très peu filtré dans une presse peut-être désireuse de ne pas se mettre le FN à dos, un huissier a saisi les meubles du parti des Le Pen pour cause de dette sociale non payée, et ce malgré la vente de leur siège et la réduction du nombre de leurs employés à une poignée. Gagner une élection avec un parti exsangue financièrement à ce point là, ça, ça n’est pas cartésien. Le reste non plus, d’ailleurs.

Exemple 2: La Chine, « usine du Monde », dévaste notre industrie et ravage les emplois français. Ceci est rendu possible non seulement par des coûts très bas d’une main d’Å“uvre sous-payée, mais aussi par la sous-évaluation chronique de sa monnaie, le yuan, qui en fait une machine de guerre pour aider les exportations chinoises. En février, le commerce extérieur chinois a connu un déficit. Ce qui montre que les importations à destination du marché intérieur ont plus que compensé les exportations. Pas mal, pour un pays qui ne sait qu’exporter à bon compte, non? Et qu’en pensent nos économistes et politiciens « cartésiens »?

Exemple 3: Il y a deux ans, Barack Obama était élu sur la promesse de sortir l’Amérique de la détresse financière et morale dans lesquels l’avaient plongé les deux mandats de George W Bush. Promesse symbolisée par celle de fermer cette zone de non-droit absolu de Guantanamo où les États-Unis avaient parqué les « combattants ennemis ». Deux ans après, les procès pourront y reprendre, comme avant, du temps de Bush. Obama ne sait-il pas que ne pas tenir ses promesses et espérer que les électeurs ne lui en tiendront pas rigueur, ce n’est pas cartésien?

Exemple 4: les amis de DSK souhaitent l’annulation de primaires au PS et le retrait de Royal, Aubry et Hollande, pour laisser la voie libre à leur candidat. Tant qu’à faire, JusMurmurandi se demande pourquoi ils ne demandent pas aussi le retrait de Sarkozy et Le Pen, comme ça DSK sera sûr de gagner l’élection, comme cela se faisait en Tunisie ou en Egypte. Sérieusement, espérer cela, est-ce cartésien?

Mais la palme du cartésianisme « Ã  la française » devient indiscutablement aux programmes politiques que nous concoctent les partis pour la Présidentielle de 2012. Avec un florilège qui comprend, entre de très nombreux autres exemples, la peine de mort pour les trafiquants de drogue ou le retour au Franc (FN), ou le retour à la retraite à 60 ans, ou encore la suppression du service minimum dans les transports publics (PS)

René Descartes est célèbre pour sa formule « je pense, donc je suis ». Il semble que notre époque ait oublié que, pour être, et donc être élue(e), il fallait penser, oh, rien qu’un tout petit peu…

La journée internationale de la femme…

mars 8, 2011 on 6:43 | In Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Aujourd’hui 8 mars 2011, c’est la journée internationale de la femme.

Le Président de la République tient au Palais de l’Élysée une table ronde sur le thème de l’emploi et de la réussite professionnelle des femmes.

Un site internet est consacré à ce sujet,

http://www.journeedelafemme.com/

Des actions, réunions, sont prévues dans toute la France

http://www.osezlefeminisme.fr/article/8-mars-tous-les-evenements-toutes-les-infos

On retrouve ce sujet ô combien important décliné même au niveau mondial, par l’Organisation des Nations Unies

http://www.un.org/fr/events/women/iwd/

Pendant ce temps, une femme arrive en tête de plusieurs sondages pour le premier tour des élections présidentielles françaises de 2012.

On pourrait donc imaginer que tout le monde se réjouisse, or  tout le monde se lamente…..

Ou est-ce que JusMurmurandi a raté quelque chose ???

Le Monde du Silence….

mars 8, 2011 on 5:27 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

Marine Le Pen est donnée en tête du premier tour de la présidentielle de 2012 contre tout adversaire, au moins dans les sondages. Inutile de dire que cette information fait un bruit énorme, un fracas, une détonation. Réaction fascinante de Martine Aubry, qui dit que « Sarkozy fait le jeu du FN ».

JusMurmurandi rappelle à cette occasion que c’est un certain François Mitterrand qui mit en 1982 l’audiovisuel public au service du FN, et qui en tira l’avantage d’un parlement sans majorité en 1986, quand il l’avait en outre châtré par de la proportionnelle, ce qui y fit rentrer le FN, avantage bien suffisant pour justifier l’action du leader et Président socialiste sans avoir besoin de rappeler ses affinités droitières d’avant la seconde guerre mondiale.

Mais sérieusement, qui peut croire que l’opinion publique française ne s’émeut des thèses du FN que parce que Sarkozy parle des mêmes sujets et légifère contre, par exemple, le port de la burqa, ou pour l’extension de la déchéance de la nationalité française, ou pour des peines plancher pour les récidivistes, ou pour suspendre le paiement des allocations familiales des parents d’enfants manifestement laissés à eux-mêmes, ou encore des parties de journée réservées aux femmes dans les piscines comme Martine Aubry l’a mis en place à Lille ?

Si on reprend l’argumentation de Mme Aubry, ces « problèmes » n’existent dans la conscience des Français que parce qu’on en parle. Donc n’en disons rien, et les Français retrouveront calme et sérénité. C’est à croire que Mme Aubry va chercher son inspiration sur les rives de la Méditerranée, car, curieusement, Khadafi dit exactement la même chose. Les « problèmes » ne viennent que de l’étranger et des journalistes. Si ceux-ci voulaient bien laisser Libye et libyens tranquilles, tous retrouveraient rapidement le chemin de l’amour qu’ils portent, n’en doutons pas, à leur cher Colonel.

Ou encore, il eût suffi de ne pas parler de la crise financière, et les Français n’eussent rien remarqué, non plus, certainement….

Il est à noter que Mme Aubry applique ce même principe en interne au PS. Elle « n’a jamais reçu » le rapport incendiaire d’Arnaud Montebourg, décrivant avec effarement les pratiques mafieuses du PS des Bouches du Rhône et de son Président, M. Guérini. Et elle n’en a donc jamais parlé…

Le problème avec ce Monde du Silence que préconise Mme Aubry, c’est que le Commandant Cousteau nous l’a fait découvrir sous l’eau. Oui, sous l’eau, comme une épave après un naufrage…
Martine Aubry

Poser les bonnes questions

mars 6, 2011 on 10:24 | In Best of, Ca m'énerve, Elections présidentielles 2012, Europe, France, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Tandis que la classe politique frétille à la cadence de sortie des sondages sur le scrutin présidentiel de 2012, JusMurmurandi se dit qu’il est temps de regarder la situation avec un peu de recul et de ne pas céder à la fébrilité du microcosme cher à Raymond Barre.

Un dernier sondage publié en cette fin de semaine donne Marine le Pen en tête au premier tour, devant Martine Aubry et Nicolas Sarkozy (honneur aux dames, restons galants !)

Et alors, sommes nous tentés de dire ?

Et alors, Martine Aubry, toujours prête à accabler le Président de la République, l’ayant par exemple traité de Madoff (!) ou déclaré qu’il faisait honte à la France, affirme que ce résultat est de sa faute.

En quoi est ce que le mauvais résultat de la candidate du PS serait causé par Nicolas Sarkozy ??? Et quand bien même ce serait le cas, nous nous en féliciterions, n’en déplaise à Me. Aubry….Après tout, rétrospectivement, allons nous écraser une larme de crocodile parce que le PS n’a pas su arriver au deuxième tour en 2002 ???

Pour revenir à notre sujet, les média se focalisent sur les mauvais résultats dans les sondages du Président et ne regardent qu’une seule étape, celle de la Présidentielle.

En cela en particulier, JusMurmurandi les trouve particulièrement myopes.

En effet, cette élection sera emblématique. Il s’agira de la première élection avec un candidat qui est déjà en poste depuis cinq ans avec renouvellement simultané de l’Assemblée Nationale.

Pour JusMurmurandi, c’est là que se trouve la vraie question.

Depuis que Jacques Chirac, dans un retournement de veste aussi spectaculaire qu’habituel chez lui, a aligné la durée du mandat de Président de la République avec celui des parlementaires, sauf à dissoudre (de grâce pas comme en 1997 !), les deux élections présidentielles et législatives sont quasiment simultanées.

Or, quel que soit le président élu, celui ci ne pourra véritablement agir que si l’Assemblée le suit.

Cette question, pour 2012, JusMurmurandi ne l’a pour l’instant vue aborder nulle part.

Si Nicolas Sarkozy se représentait (ce qui est très probable mais pas certain pour l’instant) et était réélu (autre probabilité incertaine…), aurait il la majorité à l’Assemblée Nationale ?

Si Martine Aubry ou un autre membre du PS franchissait le rubicond après 17 années de disette, aurait il ou elle une vraie majorité au Parlement, et non une fragmentation digne de la quatrième République ?

Voilà qui serait de l’argent bien dépensé, le moment venu que de chercher à connaître l’opinion des Français sur ce sujet. Le Président est certes important, mais pas uniquement lui.

Imaginez un Président élu pour cinq ans et une majorité adverse.

On voit déjà Angela Merkel et les autres « vieilles » nations européennes se frotter les mains de voir la France empêtrée dans deux, trois ou même cinq ans de chienlit, si le Président élu ne dissolvait pas l’Assemblée en cours de mandat.

Retour des rois fainéants, et perte de compétitivité assurée pour notre beau pays, la France serait « mal barrée », ou pas barrée du tout.

Une perspective inquiétante, autrement plus que les niaiseries de certains pisse copies en quête de survie de leur feuilles de choux en pertes (de vitesse) pour la plupart….

Vague comme lame de fond, ou comme un programme ???

février 28, 2011 on 9:38 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

On commence à voir ce que JusMurmurandi annonçait en Tunisie, à savoir que, pour l’instant, c’est le….souk.
Le peuple perd patience, des partisans de Ben Ali tentent de semer le trouble et son ancien premier ministre a finalement du jeter l’éponge.
Et on ne voit pas encore de mouvement permettant de passer à l’étape suivante, à savoir l’instauration d’une démocratie.
En fait, le vrai souci est de parvenir à faire tourner la machine économique pendant que l’on prépare l’avenir avec la mise en chantier de  nouvelles institutions vraiment robustes, les précédentes étant taillées autour du dictateur déchu.
Le problème, c’est que faire marcher l’économie signifie convaincre le monde extérieur que les fonctions essentielles de l’Etat, en particulier la sécurité intérieure sont assurées et que les visiteurs, les touristes, soient toujours prêts à se rendre en Tunisie, ou également en Egypte.
Pas de touristes, signifie économie appauvrie, manques de recettes, pertes d’emploi, insatisfaction populaire, chaos, chienlit, et limon fertile pour les extrémistes
Bref, cette lame de fond qui secoue certains pays arabes, personne ne sait où elle va. Très vague.

Cela nous amène au dernier lapsus qui a fait le tour du web ce weekend.
Après la fellation de Me. Dati, les empreintes génitales de Brice Hortefeux, nous avons eu droit au programme vague du Parti socialiste par Martine Aubry.
Un peu comme ce qui se passe dans les pays secoués par les mouvements révolutionnaires qui veulent avant tout faire partie leurs dirigeants, le PS ne rêve que de battre Sarkozy.
Formuler un programme de gouvernement qui soit à la fois cohérent, robuste et « vendable » à l’ensemble des électeurs socialistes, de Mélenchon à Strauss Kahn, il en est incapable depuis quatre ans. 

La prochaine étape de Me. Aubry sera t elle, comme Muammar Khadafi aujourd’hui, de déclarer que « son peuple l’adore »????

Chassez le naturel…

février 24, 2011 on 5:18 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, Europe, France, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Se réjouir de la peine des autres n’est pas chrétien…mais il est des plaisirs que JusMurmurandi ne saurait se refuser en observant ce qui arrive à Khadafi en Libye.

JusMurmurandi, qui est d’un naturel pacifique, mais pas pacifiste, se frotte les mains des déboires du Colonel Khadafi.

Petit rappel historique.
La Libye est le pays qui sous sa houlette a soutenu toutes sortes d’organisations terroristes dans les années 70. RAF en Allemagne, brigades rouges, celles de Battisti protégé par le Brésil, eh oui, en Italie, IRA en Grande Bretagne, action directe en France, l’ETA en Espagne, ils ont tous mangé à son râtelier.

Lockerbie, le 747 de la Panam abattu par une bombe, c’est encore lui. L’Angleterre s’est depuis ridiculisée en relâchant Ali al  Megrahi, le libyen qui est le responsable de cet attentat en le libérant car il souffrait d’un cancer « en phase terminale » il y a….plus d’un an.
Le DC 10 d’UTA abattu dans le ciel africain lui est aussi attribué.

Bref un palmarès hors pair. Il a tout de même eu chaud aux fesses à quelques reprises, en particulier lorsqu’il décida dans les années 80 d’étendre ses frontières maritimes de 18 à 200 miles.Â
Reagan, en bon cow boy, envoya le porte avion Nimitz croiser au large de la Libye, à l’intérieur de ces 200 miles, et deux appareils F16 abattirent des Sukhoi libyens en deux temps trois mouvements.Â
On raconte également qu’un bombardement d’un convoi sensé l’inclure,  réussit presque à lui faire la peau. Il crâna moins après, ayant couté la vie à l’un de ses enfants.
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Cependant, il n’hésita pas à trainer Nicolas Sarkozy sur les lieux mêmes du bombardement américain qui était resté en l’état près de vingt ans plus tard pour marquer le coup lorsque la France mouilla seule la chemise pour libérer les infirmières bulgares injustement emprisonnées par cet éternel bourreau. 

Alors que tout le monde occidental veuille sa peau aujourd’hui, nous compris, on le comprend, non?
Car tout en se livrant à cette boucherie à distance, il était par ses investissements, un des premiers actionnaires de Fiat,  toujours à la même époque.

Il a aussi été un dirigeant au style bien particulier, entouré d’une garde, constituée de femmes, dont la fonction était aussi de lui être très rapprochée…
Il y a quelques années, il a bien cherché à rentrer dans le « concert des nations » acceptant la libération des infirmières, se rendant en échange en France et en Italie et se faisant même élire président de l’organisation de l’union africaine!! Aujourd’hui, le masque tombe, le naturel revient au galop.

Lorsqu’il subit le même sort qu’un Ben Ali, vilipendé il y a si peu comme le symbole du Mal absolu, on se rend compte qu’Einstein et sa théorie de la relativité ont encore des beaux jours devant eux.

Jusqu’où faudra t il aller, combien de temps faudra t il attendre pour geler ses avoirs, comme cela a été fait pour Ben Ali et ce, après coup….
On parle d’un nombre de morts allant jusqu’à 10.000. Est assez, ou faut il attendre qu’il parte, s’il le fait, tandis qu’il a été jusqu’à bombarder son propre peuple?

Le pompon, au moment où se déroulent ces événements dramatiques, c’est de voir le mouvement des jeunesses socialistes comparer Nicolas Sarkozy à…..Adolf Hitler !! Chassez le naturel….

Arabes, musulmans et dictateurs

février 21, 2011 on 10:36 | In C'est ça, Paris?, Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

Il se trouve que, jusqu’il y a peu, les États arabes ne comptaient à leurs têtes que des dictateurs et autres monarques. Pas d’élections, ou alors que des élections truquées. Il semblait bien qu’il y ait une malédiction des peuples arabes à être dirigés par des autocrates dont les préoccupations majeures étaient leur enrichissement et la consolidation de leur autorité dynastique. Et Israël avait beau jeu de clamer être la seule démocratie de la région.

La révolution tunisienne est passée par là, et l’égyptienne aussi. Cela étant, se réjouir serait prématuré: le pouvoir en Égypte est aux mains de l’armée, et en Tunisie il n’est nulle part encore. Mais cette double onde de choc a ébranlé les autres régimes autoritaires: La Lybie, le Yemen, l’Iran et Bahrein résonnent des coups de feu de la répression contre les manifestants, et les régimes qui dirigent la Syrie, le Maroc et l’Algérie entre autres font d’urgence des concessions pour éviter d’être emportés comme leurs voisins.

Alors, au risque d’être, une fois de plus, terriblement politiquement incorrect, JusMurmurandi pose la question: y a-t-il une possibilité de démocratie pour des peuples arabes et musulmans?

En fait, il n’y a rien de spécifiquement musulman ou arabe au mauvais sort des peuples de la région. Ainsi la Turquie a-t-elle élu un gouvernement ouvertement musulman, mais celui-ci a su s’adapter aux structures d’un État laïc, et la démocratie turque n’en est que plus forte. Ceci au contraire de l’exemple iranien, pour qui un pouvoir musulman a pour devoir sacré de tout islamiser. On en connaît les conséquences, et le régime des mollahs iraniens censure et réprime pour tenter de se maintenir après avoir volé le résultat des élections.

Mais il est à noter que tant turcs qu’iraniens, s’ils sont musulmans, ne sont pas arabes. Il sera donc essentiel de voir si des pays arabes, et je pense d’abord à l’Égypte, peuvent trouver le chemin, sinon de la démocratie à la grecque, d’un pouvoir ayant une vraie légitimité populaire. La question que cela pose est celle de la capacité des électeurs à dépasser les clivages traditionnels (famille, clan, religion, communauté) pour appartenir avant tout à une communauté nationale. Sinon, ce sera le plus grand groupe qui dirigera les autres, et l’oppression des uns par les autres ne manquera pas de se manifester.

Ce qu’il y a de fascinant avec cette question est que l’évolution que nous souhaitons pour ces pays est exactement au rebours de ce que les belles âmes de gauche ont encouragé pendant des années en Europe et aux États-Unis. A force d’accepter l’inacceptable, nos pays sont devenus des mosaïques de communautés, et l’intérêt général ou national ne sont plus que des notions qui n’intéressent que les historiens. Ainsi les États-Unis ont-ils abdiqué sur la langue, qui est pourtant le facteur majeur d’unification d’une nation, tandis que la Grande-Bretagne, pays pourtant théocratique, admet des décisions de tribunaux islamiques jugeant suivant la sharia…

D’où les déclarations identiques, à quelques mois d’intervalle d’Angela Merkel, de David Cameron et de Nicolas Sarkozy, indiquant l’échec manifeste du modèle multi-culturel.

En France, quand l’UMP parle d’identité nationale, la gauche l’accuse de copier le Front National. Pour autant, cela n’empêche pas Marine Le Pen de surfer sur de bons sondages, à presque 20% des voix, justifiant ainsi le pronostic de JusMurmurandi que tout peut arriver en 2012, y compris un double 21 avril.

Et quand on regarde ce que fait la gauche, pas ce qu’elle dit, mais ce qu’elle fait, à savoir une politique totalement orientée bobo à Paris, où elle vote l’extension du stade de Roland Garros au détriment d’un stade et d’un jardin botanique, communautariste à Lille où Martine Aubry tolère des heures d’ouverture de piscines municipales réservées aux femmes, exigence strictement musulmane, clanique à Marseille où le Président du Conseil Général semble bien avoir largement guidé les marchés publics vers la société de son frère, JusMurmurandi se dit que l’occupation de la place de la Bastille par des jeunes beurs n’est plus si impossible que cela….

Nettoyer la place Tahrir

février 17, 2011 on 6:29 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Ben Ali est parti, Moubarak est parti, la fête est finie.
Il faut donc se remettre au travail. Pas si simple.
Le nettoyage de la place Tahrir, lieu cairote devenu emblématique des manifestations égyptiennes contre le pouvoir en place, ne suffira pas.

Bon début certes, mais il faut refaire démarrer le pays, dont l’économie dépend pour une bonne part du tourisme.
En Tunisie, peu après le départ de Ben Ali, on citait le chiffre de 400 touristes présents par rapport aux 25.000 habituels.

Dans un monde global, la confiance extérieure est vitale.

L’Irlande, la Grèce pour ne citer que deux exemples l’ont compris à leurs dépends.

L’Italie a également souffert sur le plan économique et s’apprête à payer le prix aussi sur le plan politique,
Toutes les manÅ“uvres dilatoires de Silvio Berlusconi n’ont pu empêcher une enquête judiciaire sur ses libations en compagnie de jeunes filles mineures. Cela aussi, d’une certaine façon, c’est nettoyer la place Tahrir.

N’est pas Bill Clinton qui veut.

La classe politique française, et les présidents de la République ne sont pas en reste, est renommée pour ses rapports intimes avec la presse, pour les sentiments forts des hommes politiques pour le sexe dit faible.

Cela aussi pourrait t il être une sorte de nettoyage de la place Tahrir ?

Me. Alliot Marie devra t elle donc quitter ses fonctions pour avoir mal choisi le moment de se rendre en voyage privé en Tunisie et appeler Ben Ali, dirigeant laïc allié de la France jusqu’à son départ, pour avoir mal communiqué au sujet de ce déplacement ?

Pendant ce temps, on voudrait nous faire oublier les nombreuses aventures extra conjugales d’un candidat putatif à la présidence de la République.

En France, curieusement, certains considèrent donc plus politiquement corrects les coups de rein adultères que les coups de téléphone inopinés….
O tempora, o mores.

Cohabitation à l’américaine, à l’allemande, ou à la française?

février 16, 2011 on 9:38 | In Ca m'énerve, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Pour ceux que la vie politique française et sa bipolarité systématique fatiguent, la scène américaine est une leçon de vivre ensemble. Le partage des pouvoirs entre l’exécutif, du ressort du président, et le législatif, du ressort du Congrès, fait que l’accord de tous est nécessaire pour qu’une loi soit votée par les uns et promulguée par l’autre.

Et quand les uns et les autres ne sont pas du même bord politique, ce qui est le cas maintenant, avec un Congrès républicain et un Président démocrate, il faut bien, même si cela leur déplaît, qu’ils s’asseyent à la même table et trouvent des solutions acceptables par tous.

C’est le processus qui commence, avec le budget fédéral. Et le moins qu’on puisse dire est que les positions de départ des républicains et des démocrates ne sont pas, mais alors pas du tout, en phase. Les démocrates veulent dépenser pour investir dans l’avenir (c’est en tout cas ce qu’ils disent), alors que les républicains proclament qu’ils veulent à toute force réduire les dépenses de l’État.

Pourtant, en fin de compte, après beaucoup des gesticulations et de menaces de part et d’autre, ils arriveront à un compromis, ce dont personne ne doute.

JusMurmurandi se dit que quasiment le seul texte sur lesquels députés socialistes et UMP soient tombés d’accord depuis le début des mandats de la présente Assemblée et de Nicolas Sarkozy est le soutien parlementaire à Florence Cassez.

Alors que les périodes de cohabitation à la française (1986-1988, 1993-1995, 1997-2002) n’ont donné lieu à aucun compromis. Bien au contraire, elles ont exacerbé les divergences politiques, les transformant souvent en haine personnelle.

Comme par hasard, la récente comparaison entre le dynamisme de l’économie allemande et l’atonie des exportations françaises indique comme l’une des causes fondamentales l’existence d’un dialogue constructif entre patronat et syndicats en Allemagne, dialogue réduit en France à une version de la Lutte des Classes (copyright Karl Marx, circa 1848).

Des exemples éloquents…

Barack Obama

Ne pas payer pour ses erreurs!!!

février 9, 2011 on 9:28 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Claude Bartolone est le président du conseil général du 9.3. Il a la tâche peu enviable de présider un département non seulement très endetté, mais dont plus de 70% de la dette est libellée en « emprunts toxiques ». Ce sont des emprunts dont certaines banques promettaient à qui voulaient l’entendre que les taux d’intérêts seraient bas, parce que variables.

Sauf que la crise est passée par là, et un emprunt parmi d’autres, qui, à l’émission, coûtait à peine plus de 1,5% par an d’intérêts, coûte aujourd’hui plus de 24%!!!

Et le malheureux Bartolone a choisi une stratégie: ne pas payer, car c’est de la faute des banques! Il attaque donc Depfa, Dexia et le Crédit Agricole, qui n’auraient pas « suffisamment averti le département que des taux variables pouvaient monter ».

La réalité est simple. Alors que les taux au moment où ces emprunts ont été contractés étaient déjà très bas, les responsables de l’équipe Bartolone ont spéculé pour en avoir qui seraient encore plus bas. Alors que la gauche honnit -en paroles- la spéculation, elle s’y livre gaillardement quand on regarde les actes. Et là, patatras! ça rate! et le département douille.

C’est alors que Bartolone dévoile les vraies couleurs du socialisme à la française: quand je fais quelque chose de bien, c’est que je suis très fort, quand ça rate, c’est la faute des autres. Et je n’admets jamais avoir fait la moindre erreur. Et surtout, surtout, je ne veux pas en payer les conséquences. Oh pas sur le plan pénal bien sûr, rien de ce qu’a fait le département n’est illégal. Ni immoral, sauf si on pense que toute spéculation est immorale. Ni pécuniaire, car après tout ce ne sont pas Bartolone et sa fine équipe de financiers à deux balles qui vont payer les pots cassés, ce sont les contribuables du 93, comme toujours.

Non, la faute de Bartolone & Co., c’est qu’ils ont été incompétents, souscrivant à des contrats qu’ils ne comprenaient pas. Inutile de dire que n’importe quel foyer français qui serait géré de la sorte se retrouverait illico presto à la commission du surendettement, ce qui ferait peut-être tache pour ceux qui se veulent « responsables », car il ne faut pas nécessairement avoir fait l’ENA pour savoir qu’un emprunt à taux fixe n’est pas risqué et qu’un taux variable l’est.

Mais le plus frappant, et qui appelle une comparaison évidente avec leur politique au plan national est le fait que le département ne veut pas payer, alors que les contrats signés sont valides. Comment ne pas y voir un encouragement au mépris de la loi? Un jeune a fait des bêtises? Pas vu, pas pris! Mais, s’il est pris, il n’aura qu’à faire comme Bartolone: ce n’est pas de ma faute c’est la faute de l’autre, de la société, de la France, qui ne me chouchoute pas comme elle le devrait.

Accessoirement, si ces quelques 750 millions de dette « toxique » portent intérêt de « seulement » 13-14% par an, cela fait 10% de plus que ceux qu’aurait pris n’importe quelle équipe de crétins trop idiots et timorés pour spéculer, donc le surcoût de la spéculation made in Bartolone est de 75 millions par an. On fait combien de fois le tour du monde en jet privé pour 75 millions?

Les fauchés!

janvier 25, 2011 on 7:07 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Poil à gratter | 2 Comments

Ça y est, c’est fait! La France est officiellement fauchée, et nous avec! Jusqu’ici, les politiques budgétaires cachaient leur orientation derrière un charabia compréhensible seulement des initiés. Mais maintenant, le Roi est nu, et tout le monde le voit et le sait, et c’est bigrement nouveau.

Que le Roi-État soit nu, c’est un fait depuis longtemps, mais il masquait cette pauvreté pour que le public ne le voie pas et que le spectacle continue. Ceci dit, quand on sait que plus de 40% des hélicoptères militaires (on n’ose dire « de combat ») français ne sont pas en état de voler faute de pièces détachées, ou que les armées ont des jours de munitions devant eux et non des semaines, des signes de pauvreté étaient visibles pour peu qu’on veuille voir et qu’on sache où regarder.

Mais maintenant on voit: il y aura à la rentrée prochaine moins de professeurs, alors qu’il y aura plus d’élèves. Oh, certes, il y a toute une argumentation pour expliquer que ce n’est pas si grave que cela, à savoir qu’il y en aura quand même plus qu’en 1990 alors qu’il y aura moins d’élèves, ou encore que la moitié des économies réalisées est reversée aux professeurs, qui bénéficieront d’une augmentation de traitement de 10%. Mais la cause, la seule, de cette réduction d’effectifs, n’est pas une quelconque réforme, ou un « mieux-disant » éducatif. Non, c’est qu’il faut réaliser des économies, parce que nous sommes fauchés.

Ce qui ouvre un champ tout à fait nouveau à la vie sociale française. Désormais chacun sait que l’État peut un jour ne plus avoir les moyens d’assurer telle ou telle prestation, parce qu’il n’y aura plus d’argent. C’est vrai pour la santé, qui risque de ne plus pouvoir traiter aussi bien ou aussi vite les malades. C’est vrai pour les retraites, malgré la réformette de 2010. C’est vrai pour les fonctionnaires et leur traitement. C’est vrai pour les achats de l’État et ses fournisseurs.

La politique vient donc de perdre, pour en avoir scandaleusement abusé, le droit de faire ce qu’elle veut sans compter. Comme le dit l’adage: « quand on n’a plus les moyens de sa politique, il faut avoir la politique de ses moyens… »

Et la campagne de 2012 se dessine ainsi plus d’un an à l’avance sous un jour particulièrement cru, mais aussi peut-être libérateur.

D’un côté (et ce n’est pas un clivage droite-gauche puisqu’on trouve sur le même bord Marine et Martine), il y aura les marchands de rêve qui assureront les électeurs que tout est possible, à commencer par revenir sur les mesures d’austérité sarkozyennes, et que les fleuves couleront de lait et de miel comme au temps du paradis avant qu’il soit perdu, pour peu qu’on fasse payer « les autres » (on est toujours les autres de quelqu’un, ou, plus exactement, on a toujours ses « autres » à disposition).

De l’autre, il y aura les réalistes, qui promettront du sang, de la sueur et des larmes, car, après l’orgie, il y a la gueule de bois.

Il reste à savoir quel degré d’intelligence et de lucidité les Français montreront. Les prendre pour des cons sera-t-il un pari gagnant?

Fauchés, c’est sûr, mais cons en plus, ce serait grave…

Vous avez aimé 2002, vous adorerez 2012!

janvier 20, 2011 on 4:18 | In Best of, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermés

JusMurmurandi se souvient du premier tour des élections présidentielles de 2002, le choc absolu de la présence à la deuxième place de Jean-Marie Le Pen, en lieu et place de Lionel Jospin.

On connaît la suite: la stupéfaction en France et dans le monde, la forte réaction de tous les anti-FN, et le score « soviétique » de Chirac au deuxième tour.

Eh bien, si cela vous a plu, attendez-vous à vous délecter en 2012. Car quelle était la recette qui a conduit la gauche au désastre?

L’émiettement entre trop de candidats, dont Jospin lui-même, Chevènement, Taubira, les Verts, les communistes, Arlette et Besancenot. Résultat, Jospin descend en dessous de 17% et se fait battre d’un peu moins d’un pour cent par Le Pen, pourtant handicapé par la concurrence de Mégret.

Or, pour autant qu’on puisse prévoir ce qui va se passer dans 16 mois, la gauche va là encore avoir une extrême gauche forte, avec Mélenchon, les communistes et Besancenot qui n’appelleront pas à voter PS au premier tour. Et Bayrou est un redoutable concurrent pour les voix du centre gauche.

Lequel Bayrou a fait, en 2007, 17% des voix, soit assez pour battre, en 2002, Jospin et aller au second tour.

La différence est que la gauche avait tellement été traumatisée par son fiasco qu’elle n’a pas commis la même folle erreur 5 ans plus tard, et tant mieux pour elle, ce qui lui a permis d’envoyer Ségolène se faire étriller par Sarkozy au tour suivant, mais elle était tellement contente d’être arrivée en finale qu’elle considérait cela comme une grande victoire et n’a pas pu prononcer, à la stupéfaction des Français, le mot de défaite, pendant des semaines.

Ce qui montre bien à quel point son objectif, et celui de toute la gauche, était de ne pas répéter une Bérézina qui les eût envoyé au Goulp des Shadoks.

Pour autant, on voit bien que leur configuration, avec Besancenot, Eva Joly, Bayrou et Mélenchon disputant les voix de gauche au candidat PS, et une sérieuse impossibilité de rassembler des électeurs aussi dissemblables que le centre-gauche, les écolos et les extrême-gauche, ressemble beaucoup plus à 2002 qu’à 2007.

Sauf qu’à droite, cela ressemble au même problème. Marine Le Pen, à aujourd’hui, ressemble à son père en 2002 et non en 2007.

Sarkozy devra affronter un centre-droitiste, probablement Borloo, plus Bayrou qui lui prendra aussi des voix du centre, et au sein de son propre électorat, Dominique de Villepin.

Si on imagine que ce dernier lui prendra 4-5% des voix, ce qui est peu, et que Borloo fera un bon score, car il est malin et Sarko impopulaire, et que Marine arrive à rester à ses niveaux actuels élevés, cela fait tomber Sarkozy en dessous de 20% au premier tour ce qui est le seuil de grave danger d’élimination directe, sans parler de mise en danger du résultat au second tour.

Sur le fond, ceci n’est pas surprenant. Le Président n’est pas populaire, tant par son style que par les effets d’une crise qui a contredit les promesses et les espoirs du candidat de 2007, mais aussi pour avoir, au contraire de ses prédécesseurs, mené une politique qu’il croit nécessaire, même s’il la sait impopulaire.

En face, l’opposition PS est nulle sur le plan des propositions, désunie sur tout sauf la volonté de revenir au pouvoir et de défaire tout ce qui aura été fait avant, et empêtrée dans d’éternelles querelles de personne pour savoir qui sera le chef. Il est donc normal que les Français cherchent à « aller voir ailleurs ».

Alors, en 2012, JusMurmurandi prédit que l’un au moins des candidats du second tour aura moins de 20% des voix. Mais lequel?

Au moins une certitude, en forme de soulagement. Ce ne sera pas Jean-Marie Le Pen.

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