Léger comme l’air, lourd comme le passager…
août 5, 2008 on 9:48 | In Best of, Economie, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermésL’histoire pourrait prêter à sourire. Les compagnies aériennes, lourdement pénalisées par l’envolée du prix du kérosène, ne savent pas quoi inventer pour améliorer leur rentabilité sans augmenter, en apparence tout au moins, le prix des billets.
D’abord sont apparues les surtaxes carburant. Facile à comprendre, le carburant augmente, et cette augmentation est répercutée. Mais déjà se pose la question de savoir pourquoi elle n’est pas purement et simplement intégrée au prix du billet.
Sauf que, comme on ne peut augmenter à l’infini cette surtaxe, les compagnies ont aussi actionné le levier inverse, à savoir d’en donner moins pour le même argent. Ainsi, sur de nombreuses compagnies low-cost, les bagages sont devenus payants. Mais maintenant les choses vont encore plus loin sur une compagnie américaine: il faut payer non seulement pour boire un café, mais même pour un verre d’eau, et pour avoir un coussin ou une couverture.
En fait, là, l’amélioration économique ne vient pas seulement du revenu par verre d’eau vendu, mais surtout que, comme beaucoup de passagers ne boiront pas de l’eau « payante » qui auraient bu de l’eau « gratuite », l’avion transportera moins d’eau, ce qui le rendre plus léger et plus économe en kérosène.
Maintenant le pompon revient à une compagnie asiatique qui a décidé de faire payer les passages au pro-rata de leur poids de corps. En clair, les « grands et gros » australiens payeront plus que les chinois « petits et maigres ». Cette information annoncée par le responsable australien de ladite compagnie low-cost a ensuite été contredite par le siège de la compagnie, sans doute gênée par la contre-publicité qui lui était faite.
Il est de fait que les « gros » passagers d’avion coûtent plus cher (en kérosène) que les « maigres ». Est-il normal que les seconds subventionnent les premiers? JusMurmurandi imagine déjà Nicolas Sarkozy demandant à Air France de bénéficier de billets moins chers que ceux de son prédéceseur Jacques Chirac…
Délocalisation (trop) silencieuse
août 4, 2008 on 11:07 | In Best of, Economie, Europe, France, Incongruités, International | Commentaires fermésVoilà un sujet comme JusMurmurandi les aime et les déteste à la fois. De mauvaises nouvelles, mais bien paradoxales.
Nous avions écrit un article polémique sur les dernières déclaration de Carlos Ghosn qui expliquait, inter alia, que la crise allait obliger Renault de ralentir la production à Sandouville, mettant un voile pudique sur le fait que la baisse de candence était tout d’abord imputable à la médiocre réponse de la clientèle à la nouvelle (??!!) Laguna, tandis que Citroën ne sait pas répondre à la demande de sa concurrente directe, la C5. Et donc que les responsables produit de Renault étaient tout aussi responsables, voire coupables, vis à vis des salariés remerciés.
Mais beaucoup plus intéressant est le phénomène général qui illustre la production automobile de la France.
Rappelons tout d’abord que l’industrie automobile est (encore?) la première industrie française en nombre d’emplois.
On constate depuis plusieurs années que les emplois français sont en train de disparaître dans le plus grand silence, que ce soit de la part des entreprises, PSA Peugeot Citroën, mais plus étrangement de la part des syndicats. Au seul premier semestre 2008, ce sont 10% de voitures en moins fabriquées en France tandis que la production des deux constructeurs reste « mondialement stable » à peu près.
Peugeot 207 majoritairement fabriquée en Slovaquie alors que son prédécesseur était produit à Mulhouse ou Poissy, Twingo délocalisée de Flins en Slovénie, la fabrication hexagonale f… le camp. Encore une fois dans le plus grand silence syndical.
Comme si le premier employeur, et donc la première source de revenus pour ces syndicats quittait l’hexagone dans le désintérêt le plus absolu.
Car il faut rappeler que la « part de marché » des syndicats ne fait que baisser depuis des décennies pour atteindre le chiffre désastreux de 7% (quelle entreprise pourrais survivre à une division par trois de son chiffre d’affaires en 20 ans?? – demandez à General Motors ce qu’ils en pensent…).
Denis Gautier Sauvagnac, alias Lubricator, aurait-il donné le mode d’emploi sur comment « lubrifier » les relations syndicales en cas de période difficile ?
En tout cas, cette disparition d’emplois représente un cas très sérieux, grave, pour JusMurmurandi.
Et au passage, les voitures qui bénéficient du bonus gouvernemental sont celles qui bien entendu polluent le moins, donc les plus petites, par conséquent celles qui sont de plus en plus produites…à l’étranger.
Allez savoir ??!!
Mais face à ces mauvaises nouvelles, il en est toutefois une bonne. Qui illustre encore mieux le paradoxe de la situation.
Il y a bien une usine de production automobile française qui tourne à plein régime.
Elle va même battre des records de production en France cette année d’après les informations en notre possession.
Car elle aussi profite autant que faire se peut du bonus environnemental car elle produits des citadines.
Et son propriétaire la juge particulièrement rentable, alors qu’elle est hexagonale.
C’est l’usine Toyota de…Valenciennes. Bienvenu chez les Chtis.
Allez comprendre.
Alexandre Soljenitsyne
août 4, 2008 on 6:54 | In Best of, International | Commentaires fermésIl faut se souvenir. Le régime stalinien n’était pas qu’une menace permanente sur la sécurité et la vie de chacun de ses citoyens. C’était un univers qui prétendait imposer sa pensée, la pensée « correcte », à tous. Ce qui le faisait entrer par effraction non seulement dans chaque geste de chaque citoyen soviétique, dans chaque mot, dans chaque regard, mais aussi dans le plus profond de chaque conscience. Car, pour Staline, sentir et penser pouvaient être le début de la trahison.
C’est cela qu’a dénoncé Soljentsyne. Les assassinats par millions, comme dans l’immense Archipel du Goulag. La torture, la violence, l’arbitraire, l’injustice, le désespoir. Mais, plus encore que ce qu’il a dénoncé, c’est le fait de dénoncer qui a brisé le silence des consciences, qui ne se reconstituera jamais, et, à travers les ans conduira aux samizdat, à Solidarnosc, à la perestroika, à la glasnost, et à la fin du soviétisme.
Pour ceux qui, trop jeunes, ont le bonheur de n’avoir pas connu ce monde-là, JusMurmurandi recommande la lecture d’un petit livre du grand Soljenitsyne: « une journée d’Ivan Denisovitch »
Parce que se souvenir de lui, c’est se souvenir tout court, et que la mémoire est le fondement de la liberté, comme le montre si bien George Orwell dans son « 1984″ à l’univers si proche du stalinisme, JusMurmurandi salue la mémoire de l’immense Alexandre Soljenitsyne, le zek qui écrivait « qu’un régime (le stalinisme) qui écrit « dieu » avec une minuscule et KGB en majuscules ne mérite pas le respect ».
Obamania – Obama est il Ulysse ?
juillet 27, 2008 on 5:52 | In Best of, Europe, France, International | 4 CommentsObama, comme Ulysse, a fait un beau voyage.
Au cours de son périple, Ulysse rencontre le Cyclope Polyphème et devient le prisonnier de ce dernier dans sa grotte.
Après qu’Ulysse lui dit malicieusement que son nom est Personne, le grand voyageur lui crève un œil pour s’enfuir accroché au ventre d’une chèvre. Et lorsque les autres cyclopes demandent à celui qui est blessé comment se nomme son assaillant, la seule réponse qu’il peut donner est…Personne.
Le sénateur de l’Illinois, candidat du parti démocrate à l’élection présidentielle des Etats Unis, est rentré à la maison.
Ayant commencé sa tournée au Proche Orient, il a poursuivi son voyage en Europe, s’arrêtant tout d’abord à Berlin où il a fait un discours devant plus de 200.000 personnes.
Il est ensuite venu à Paris pour une visite éclair. Car s’il est resté relativement longtemps en Allemagne, et qu’il a pris le temps de rencontrer et le Premier Ministre anglais, Gordon Brown, puis son prédécesseur, Tony Blair, et enfin le représentant de l’opposition, David Cameron, à Paris il n’avait de rendez vous qu’avec Nicolas Sarkozy.
Car, qui aurait il pu rencontrer comme représentant de l’opposition française ?
François Hollande, le déclinant premier secrétaire du PS, qui sera remplacé en novembre ? Laurent Fabius, Premier Ministre du siècle dernier et opposant à l’Union Européenne ? Ségolène Royal, candidate défaite aux dernières élections présidentielles, et ouvertement favorable à Hillary Clinton, son ex-concurrente ? Bertrand Delanoë, maire de Paris ? Ou bien encore Dominique Strauss Kahn, Directeur Général du FMI, et en fonction à Washington ?
Devant l’embarras du choix, il n’a pas hésité.
Il s’est concerté avec celui qui représente le mieux l’opposition française, le PS, aujourd’hui.
Il a rencontré Personne.
Qui connaît Bernard Tapie?
juillet 14, 2008 on 1:53 | In Best of, Elections présidentielles 2007, France | Commentaires fermésQui se souvient de Bernard Tapie? L’homme d’affaires français le plus flamboyant des années 80-90. Le champion de la reprise d’affaires en difficulté (Testut, Terraillon, La Vie Claire, Wonder, enfin Adidas). Un homme dont l’équipe cycliste (La Vie Claire) gagne le Tour de France avec Bernard Hinault, et dont le club de football (l’OM) gagne la plus prestigieuse des Coupes d’Europe. Un homme si irrésistible que la télévision lui offre des soirées de prime time pour donner aux Français le goût d’entreprendre, et que François Mitterrand et Pierre Bérégovoy lui offrent un fauteuil de ministre.
Mais il y a d’autres raisons aussi de se souvenir de Bernard Tapie. Les entreprises qu’il a reprises n’ont pas prospéré, c’est le moins qu’on puisse dire, sauf quand elles ont été redressées par d’autres. Sa holding, Bernard Tapie Finance, a coulé. Il a été condamné pour avoir participé à des trucages de matches de football. Il a écopé d’une énorme ardoise fiscale qui l’a plongé en faillite personnelle. Il a connu le carré VIP de la prison de la Santé après les lambris dorés de l’Elysée.
Sauf que, dernier avatar de la singulière histoire de ce singulier personnage, il vient de gagner son procès contre le Crédit Lyonnais, ou plutôt la structure d’Etat qui gère tant bien que mal les restes des aventures scabreuses du Crédit Lyonnais, banque française dont le scandale faisait référence jusqu’à l’entrée en scène tonitruante du duo tragi-comique Bouton/Kerviel.
De quoi s’agit-il? Bernard Tapie, négociateur extraordinaire, avait réussi à convaincre les actionnaires de la célèbre marque sports Adidas de la lui céder. Ce qu’il finance grâce à un prêt du Crédit Lyonnais. Mais Adidas va mal, et le redressement promis par Tapie n’arrive pas, ce qui le met dans l’incapacité de rembourser comme convenu la banque prêteuse. Laquelle banque l’oblige, sous peine de faillite, à vendre Adidas. Un acheteur se présente, l’affaire est conclue, et la banque est pour partie remboursée.
Sauf que. Sauf que l’acheteur qui se présente, c’est la banque elle-même, affublée de quelques faux nez issus de paradis fiscaux. Laquelle banque se retourne et revend fort peu de temps après la même société Adidas au redresseur d’entreprise Robert Louis-Dreyfus. Mais elle la revend beaucoup plus cher, faisant au passage une jolie plus-value. Et Robert Louis-Dreyfus mène un redressement exemplaire d’Adidas, laquelle vaut aujourd’hui une fortune.
Et Tapie, sans vergogne, explique que, si tout s’était déroulé comme il l’avait prévu, cette fortune devait lui revenir. Oubliant au passage de mentionner, par pudeur sans doute, les prêts non remboursés, les amendes fiscales, les matches truqués, les mois de prison et toutes les casseroles qu’il a accumulées. Dont on peut penser qu’elles avaient largement de quoi l’empêcher de mener à bien quoi que ce soit.
Oui mais voilà, la justice a tranché. Le Crédit Lyonnais, en oubliant au passage de mentionner, par pudeur sans doute, à Bernard Tapie qu’elle se vendait Adidas à elle-même, a commis une faute. Faute qui va coûter aujourd’hui 285 millions d’euros à l’Etat et au contribuable, et renflouer Bernard Tapie. Il est à noter que l’Etat a déjà refusé dans le passé de transiger avec Tapie, qui y était prêt, sur des montants bien moins élevés…
Cette histoire a 2 morales, toutes 2 immorales.
La première est que, comme toujours en France, l’ardoise finit au pied du Cocu Magnifique, j’ai nommé le contribuable. Car qui le défend, lui, contre la cascade de décisions lamentablement mal avisées qui ont conduit à devoir payer le maximum?
La seconde, c’est que si, comme Bernard Tapie, vous vous êtes mis en difficulté par vos manœuvres pas jolie-jolies, il vous reste une solution pour vous en sortir en sentant la rose et le jasmin. Trouvez plus voyou que vous. Sa propre turpitude efface la vôtre, et, de voyou, vous devenez un sauveur, vous savez, comme ces chiens de montagne avec leur tonnelet de rhum qui sauvent les randonneurs et skieurs en détresse. Comment les appelle-t’on déjà, ces sauveteurs?
Ah oui, des Saint-Bernard…
La capitale de l’Europe n’est pas Bruxelles, mais Munich
juin 30, 2008 on 7:57 | In Best of, Europe, France, International | Commentaires fermésMunich, 1938. Un souvenir douloureux et tragique pour tous les Européens. Le symbole de la capitulation et de la lâcheté face à un adversaire qui « met la pression ». Malheureusement, de nombreux exemples montrent que l’Europe, trop souvent, et sur des sujets essentiels, n’a rien compris et rien appris.
Encore récemment, JusMurmurandi se faisait l’écho de l’autorisation donnée par l’UE aux Américains d’exporter vers nous leur poulet lavé au chlore, chose interdite en Europe, comme auparavant leur boeuf aux hormones, lui aussi interdit en Europe.
Mais maintenant c’est encore nettement plus grave. L’Union Européenne va donner son accord à un transfert vers les agences de sécurité américaines de données confidentielles sur ses citoyens. Historique de voyages, achats par cartes de crédit, navigation sur Internet, tout ceci sera accessible aux autorités américaines. Tout ceci au nom de la lutte contre le terrorisme, bien sûr.
Il n’est pas question de nier le traumatisme américain devant le drame du 11 septembre. Même si l’inepti, l’incompétence aggravée des agences de sécurité américaines -les mêmes qui vont, demain, disposer de vos données électroniques les plus intimes- ont été clairement mises en lumière dans le déroulement de ces attentats.
Mais cela ne justifie pas tout. Dans des milliers de cas, des citoyens innocents ont été mis sur la liste américaine des personnes interdites de vol. Soit par erreur d’identification, soit par homonymie, soit par erreur de traduction de leur nom écrit dans un autre alphabet, et ainsi de suite. Et s’il est très facile de se retrouver ainsi sur une de ces listes, il est extraordinairement difficile de s’en faire retirer, ce qui cause des dégâts souvent irréparables à l’emploi et à la vie de ceux qu’il faut bien appeler des victimes de l’administration américaine.
Dans la plupart des pays européens, une agence indépendante est là pour, le cas échéant, obliger une administration qui a fait une erreur dans le traitement des données privées à la réparer. Une telle agence n’existe pas aux Etats-Unis.
Les Américains ont cependant un recours dans ce cas, la voie judiciaire, au titre du Privacy Act de 1974, mais celui-ci ne n’étend pas aux étrangers, et les Etats-Unis refusent cette demande auropéenne.
En d’autres termes, les Européens ont aujourd’hui plus de protection face à d’éventuels excès ou ereurs à leur détriment par leur gouvernement qu’ils n’en auront demain face à un gouvernement étranger. Et l’Etat Américain trouve parfaitement normal de ne pas donner aux Européens le recours auxquel ont droit les Américains face à ces situations.
Les Américains mettent visiblement en oeuvre un système de « 2 poids et 2 mesures ». Ce qu’en d’autres temps on appelait colonialisme ou impérialisme. On sait comment cela a fini.
Quant aux Européens, faut-il qu’ils acceptent au nom de la nécessité de trouver à tout prix un accord avec les Etats-Unis qui, sinon, pourraient purement et simplement interdire les voyages aux USA, inscrire d’office sur la liste terroriste, et autres sanctions invraisemblables?
Peut-être, pour avoir écrit cet article, les auteurs de JusMurmurandi pourraient en être frappés. Peut-être, pour l’avoir lu, vous aussi.
Faut-il vraiment que la capitale de l’Europe soit à Munich?
Entente cordiale
juin 29, 2008 on 3:58 | In Best of, Economie, France, International | Commentaires fermésCe mot illustre l’accord qui régna entre la France et le Royaume Uni au 19 ème siècle pour couronner les efforts diplomatiques entre nos deux pays.
C’est donc délibérément que JusMurmurandi a choisi ce titre…pour illustrer la fessée magistrale à 350 millions de Dollars qu’inflige le DoJ (Department of Justice) américain à Air France pour pratique d’une entente illicite sur les prix du fret avec deux autres compagnies aériennes.
Car de cette pénalité Air France a récolté la part du lion, la totalité s’élevant à 500 millions de Dollars, British Airways ayant déjà été « punie » de 300 millions de Dollars en 2007.
Si JusMurmurandi a choisi ce sujet, c’est parce que nous sommes à la veille des grandes vacances, moment où nombre d’entre nous ont la chance de partir en vacances, et certains en particulier en avion.
Alors que les Français expriment régulièrement leur insatisfaction vis à vis de leur « pouvoir d’achat », n’est il pas…irritant de voir la compagnie aérienne nationale se voir prise la main dans le pot de confiture au motif qu’elle a entravé la concurrence?
N’est il pas croustillant de voir Jean-Cyril Spinetta, P-DG de la compagnie, battre sa coulpe, lui qui vient des ministères socialistes, ayant été successivement Directeur de Cabinet de Michel Delebarre dans les années 90, puis conseiller de Claude Allègre et Martine Aubry avant de prendre la tête d’Air France et de conduire avec grand succès la fusion Air France-Klm ?
Car qui va payer ces 350 millions de Dollars ?
C’est vous, qui vous apprêtez à monter à bord des avions de la compagnie pour partir au mois de juillet.
A tous ceux d’entre vous qui partent, autrement appelés juilletistes, JusMurmurandi souhaite d’excellentes vacances….
Une amende qui doit avoir du mal à passer
Après la « saine colère », la « bonne querelle » ?
juin 27, 2008 on 7:52 | In Best of, France, Incongruités | Commentaires fermésUn livre écrit par Ségolène Royal est toujours un évènement pour JusMurmurandi.
Surtout quand le Parti Socialiste, pris en flagrant délit d’inexistence, prépare le renouvellement de son dirigeant.
Visiblement les choses s’annoncent assez confuses. Avec Delanoë, Royal, Martine Aubry, Julien Dray et consorts, les membres du parti n’ont que l’embarras du choix. A moins que ce ne soit le choix de l’embarras en fonction de celui ou celle qui devrait être élu(e)…
Car la foire d’empoigne est bel et bien là. Pour Ségolène Royal, c’est celui ou celle qui emportera le poste suprême de la rue de Solférino qui sera par conséquent seul(e) en position pour affronter la droite en 2012.
Donc, pour y arriver, il faut renover le parti. Et pour celà, elle reprend dans son livre les axes qu’elle a avancés tout au long de sa campagne présidentielle.
Dont la fin fut marquée par le débat entre les deux tours entre elle et Nicolas Sarkozy. Le pinacle de ce débat, pour Ségolène tout du moins, arriva lorsqu’elle se mit en colère de manière aussi spectaculaire qu’injustifiée.
Et de qualifier sa colère de saine. Aujourd’hui pour rénover le parti, elle annonce qu’il vaut mieux une « bonne querelle » afin que les choses explosent au grand jour une bonne fois pour toutes, permettent de partir sur des bases et mettre derrière soi les mauvaises querelles.
Lorsque l’on sait le succès qu’a suscité sa saine colère, on pourrait légitimement être préoccupé des effets de sa bonne querelle.
A moins qu’au contraire, ceci ne soit destiné à nous conforter…
La « saine colère » de Ségolène Royal pendant le débat avec Nicolas Sarkozy entre les deux tours de l’élection présidentielle
Iznogoud à la Télé (II)
juin 27, 2008 on 7:47 | In Best of, France, Incongruités | Commentaires fermésAlors que le concert des protestations du microcosme parisiano-politico-médiatique (lire: les gens qui se croient importants, surtout s’ils sont intellectuels et/ou de gauche. Oui, je sais, c’est du pléonasme à répétition) se concentre sur la nomination en Conseil des Ministres du futur patron de l’audiovisuel public qui risque, sait-on jamais, d’échapper à un membre du microcosme parisiano-politico-médiatique, JusMurmurandi voudrait poser une question tellement simple et basique que nous vous en présentons par avance nos excuses, cher lecteur.
Si les chaînes commerciales continuent, comme par le passé, à mettre un très substantiel écran de publicité entre la fin du journal télévisé de la Une, vers 20h35, et le début des programmes de grande écoute, vers 20h55, et si, dans le même temps, la 2 fonctionne sans publicité, il va y avoir un temps de 20 minutes pendant lequel les téléspectateurs vont avoir le choix (je schématise en réduisant à 2 chaines, mais la problématique est la même avec l’ensemble du PAF) de regarder la pub sur la Une, ou un programme sur la 2.
La 2 aura donc une opportunité de séduire les téléspectateurs compte tenu que la pub est, pour beaucoup, un programme subi parce qu’imposé partout à la même heure, plutôt qu’un choix (notez la litote). Si on calcule le nombre très élevé de téléspecteurs qui voudont « tâter de la 2″ pendant que TF1 fait sa pub, on voit qu’une gigantesque opportunité de capturer de l’audience existera. Car aujourd’hui les programmes démarrent au même moment, ce qui oblige à choisir sur papier, ou par habitude. Demain on va tester. Voilà qui ne fera pas forcément les affaires de la Une.
Plus amusant encore, imaginons, par pur esprit de taquinerie, que de nombreux téléspectateurs choisissent en fait la 2 rien que pour éviter la pub de la Une, quitte à revenir sur la Une après, cela va faire baisser les téléspectateurs pour les annonceurs de la Une. Lesquels annonceurs en tireront implacablement les conséquences, au plus grand dam de la Une, qui n’en a déjà pas besoin.
Evidemment, lesdits annonceurs ne renonceront pas à faire de la publicité pour autant (sinon ils cesseraient d’être des annonceurs, dirait M. de la Palice). Ils transfèreront tout bonnement leur publicité sur d’autres créneaux et supports, comme les journaux, qui en ont fort besoin, pris qu’ils sont dans le triple étau des lecteurs insuffisamment nombreux car ils trouvent ailleurs le contenu qu’ils veulent, la concurrence d’internet où tout est instantané et gratuit, et des charges que tout concourt, notamment les avantages exorbitants du statut de journaliste, et le coût de la CGT du livre et des NMPP, à rendre mortels pour les entreprises de presse.
Et alors que le cirque parisiano-politico-médiatique (vous savez déjà qui en sont les artistes, clowns, dompteurs et autres contorsionnistes) accuse Nicolas Sarkozy d’avoir fait un cadeau à son ami Martin Bouygues, voilà qu’en fait cela pourrait coûter à ce dernier des millions de téléspecteurs au moment le plus critique de la journée en termes de rentrées publicitaires.
Ce que Sarkozy sait, bien entendu, lui qui n’a déjà pas fait de cadeau à son ami Lagardère
Bref, comme on le voit, comme Cyrano, on pouvait dire… bien des choses en somme. Mais pour cela, il eût fallu s’intéresser au monde réel, vous savez, celui où il y a des téléspectateurs, des boutons de télécommande pour changer de chaîne, des choix faits par des annonceurs. Un monde réel où les décisions ont des conséquences.
Ah oui, j’oubliais. Pourquoi Sarkozy veut-il que le patron de l’audiovisuel public soit nommé en Conseil des Ministres? C’est pour succéder lui-même à PPDA, sans aucun doute…:-) Vous voyez, quand je vous disais que la seule chose qui intéresse le microcosme, c’est la nomination du patron…
Iznogoud à la Télé
juin 26, 2008 on 1:40 | In Best of, France, Insolite | Commentaires fermésIl y a des jours où être chroniqueur sur JusMurmurandi est un bonheur. Notamment quand la classe politique perd la boule et raconte n’importe quoi, emportés qu’ils et elles sont tous par le tourbillon des media et des sondages.
Car rien n’est plus important pour eux qui veulent tous, à l’instar du Grand Vizir Iznogoud, être Calife à la place du Calife, que les media, ces faiseurs de rois. D’où l’assurance que toute initiative, toute tentative de réforme, quelle qu’elle soit, dans ce domaine, est assurée de faire l’unanimité contre elle. Et ça n’a pas manqué d’arriver.
Le point le plus important de la réforme est bien évidemment la suppression de la publicité sur les chaînes audiovisuelles publiques. Il va de soi que, si la TV publique vit de la pub, ce seront les annonceurs qui y feront la loi et la grille de programmes. Donc les chaînes publiques seront identiques aux chaînes privées, et pour les mêmes raisons, à savoir la course à l’Audimat. A ce compte là, quel besoin y aurait-il d’avoir des chaines publiques pour cloner des chaines privées? Donc, pour pouvoir être centrée sur d’autres objectifs que l’Audimat, la TV publique doit être financièrement indépendante de la pub, ce que la réforme assure. Une forme de BBC à la française.
Le plus ironique est que cette réforme, qui va enfin permettre, si tout va bien, d’avoir une télévision où la qualité ne sera plus menottée les mains derrière le dos par la course à la quantité, est faite par un Président qu’il est de bon ton de trouver d’une inculture et d’une vulgarité qu’on n’a jamais vues à ce niveau de responsabilité, et, dans la population ordinaire, pas depuis les Néanderthaliens. Alors que la gauche, elle, s’arroge le monopole des préoccupations culturelles (n’est-ce pas, Jack?), mais en paroles seulement, car d’actes, point.
Ce n’est d’ailleurs pas sur le point important que se focalisent les critiques, mais sur celui de la nomination du patron de l’audiovisuel public par l’exécutif, donc par le Président. Sans être cruel, JusMurmurandi voudrait rappeler à Marielle de Sarnez l’inanité de dire que ceci viole la séparation des pouvoirs. Les média ne sont pas un des pouvoirs qui doivent être isolés les uns des autres.
Le plus drôle est quand même de rapprocher les reproches faits par anticipation à Sarkozy de se donner le pouvoir de nommer un patron de l’audiovisuel public à sa convenance et le reproches qui lui ont été adressés pour avoir été l’instigateur de l’éviction de Patrick Poivre d’Arvor du JT de TF1, et d’avoir personnellement choisi Laurence Ferrari pour le remplacer.
Car si le Président peut déjà renvoyer et nommer à sa guise les présentateurs des chaines privées, comment imaginer que les chaines publiques lui soient avec la loi d’aujourd’hui plus rétives que les privées , surout quand les chaines publiques sont pour l’essentiel des chaines identiques au privé sauf qu’elles touchent la redevance?
JusMurmurandi voit d’ici que PPDA va se porter candidat à la prochaine direction des chaines publiques…
Le retrait
juin 22, 2008 on 5:29 | In Best of, France, Insolite, International | Commentaires fermésNon il ne s’agit pas de transformer cet article en cours d’éducation sexuelle, même si le titre peut prêter à confusion.
Il s’agit plutôt d’une de ces comparaisons qui émoustillent JusMurmurandi.
On se souvient en effet que Hillary Clinton avait attendu la dernière minute pour se retirer de la campagne démocrate aux Etats Unis, avec des sous entendus mal appréciés et interprétés, car elle établissait un lien plus ou moins ténu avec la candidature de Bobby Kennedy dans les années 60.
Pendant sa campagne, ce dernier fut (sauvagement) abattu.
Et aujourd’hui Hillary de ne pas se retirer au motif que si Obama venait à décéder de mort brutale, comme Bobby Kennedy, il valait mieux (pour elle) qu’elle attende la dernière minute avant de déclarer forfait.
Aujourd’hui c’est à un autre retrait que l’on assiste, autrement plus scabreux.
Après avoir échoué au premier tour, malgré des tripatouillages en nombre, Robert Mugabe, président du Zimbabwe, en organise un second pour gagner de manière définitive.
Arrestations de membres de l’opposition, intimidations, assassinats toutes les méthodes sont bonnes pour atteindre ses fins. Au point justement que son concurrent, Morgan Tsvangirai, comme Hillary, jette l’éponge et se retire, tellement grand est le danger qui le menace en la personne de Mugabe.
Bref, deux retraits sur fond de mort.
En ce qui concerne Mugabe, il a déjà annoncé que « seul Dieu pouvait lui retirer le pouvoir ».
En son temps, Jeanne Calment, doyenne française décédée à plus de 120 ans, déclarait que Dieu l’avait oubliée.
Il est grand temps que ce dernier se rappelle au bon souvenir de Robert Mugabe, et ses 87 printemps.
Visites payantes
juin 22, 2008 on 4:00 | In Best of, France, Insolite, International | Commentaires fermésOù est Israël ? Non pas « où en est Israël ? », question qui revient sempiternellement dans la presse à la faveur d’un nouvel épisode dans le douloureux feuilleton qu’est la vie de cet Etat si mal accordé à ses voisins. Non, la question est « où est Israël ? »
Si cette question surprenante a un sens, c’est que l’Etat hébreux a été proprement (ou salement, c’est comme on voudra) éjecté en 1974 de tout groupe régional de l’Unesco au motif qu’il n’appartenait à aucune région… Aujourd’hui encore, Israël est le seul Etat membre des Nations Unies à ne pouvoir adhérer à aucun groupe régional, ce qui l’exclut de fait de nombreuses activités, comme aussi de pouvoir être un jour membre du Conseil de Sécurité. Car adhérer à un groupe régional n’est possible qu’avec l’assentiment de tous les autres membres, et Israël a dans chaque groupe au moins un membre qui lui est opposé, ou qui est sensible au pouvoir de ses adversaires. Donc, faute d’être dans une région, Israël n’est nulle part, un Etat SDF…
Ce « problème » revient sur le devant de l’actualité comme un sous-produit du projet de Nicolas Sarkozy d’Union pour la Méditerranée. Car ce projet, qui s’adresse à tous les Etats qui ont un accès à la Méditerranée, incorpore donc Israël. Ce qui ne manque pas de « poser problème » à de nombreux Etats arabes, qui, du coup, ne sont pas sûrs de vouloir participer à ce programme.
En fait, la réponse à la question: « Où est Israël? » est simple, puisque c’est là que va se poser l’avion de Nicolas Sarkozy, pour une visite d’Etat pour laquelle Israël déroule le tapis rouge. Si on peut y poser un avion, c’est qu’on sait très clairement où est Israël.
Ce qui est plus curieux, c’est que le même Sarkozy qu’Israël considère comme le Président français qui en est le plus proche depuis le début de la Ve République est celui qui a fait venir à Paris Muammar Khadafi, le très arabisant leader lybien, et a invité pour le 14 juillet le Président syrien El-Assad, pourtant financier du groupe terroriste Hamas, l’ennemi mortel d’Israël.
Mais Israël est un Etat réaliste. La visite de Khadafi a servi de monnaie d’échange à la libération de 5 infirmières bulgares, et celle d’El-Assad est en échange de l’élection d’un Président à la tête du Liban. Ces 2 visites sont donc des visites que leurs invités ont du payer. Des visites payantes, une forme de tourisme d’Etat en quelque sorte.
Alors que la visite de Nicolas Sarkozy en Israël est gratuite. ce n’est pas du businesss, c’est de l’amitié. Tiens, ce serait la première fois que Sarkozy serait l’ami d’un SDF…
Rien ne l’arrête
juin 19, 2008 on 7:38 | In Best of, Economie, France, Incongruités | Commentaires fermésInformation économique intéressante venant des Etats Unis aujourd’hui.
Après trois mois et demi d’enquête, le FBI a arrêté pour fraudes 60 personnes dans le cadre de l’affaire des « subprimes ». 406 autres ont été inculpées.
Ces inculpations portent sur des affaires indépendantes, et qui ont fait perdre d’après les estimations près d’un milliard de dollars aux investisseurs.
En France, la justice avance plus lentement, on le sait; on a encore eu un exemple récent avec l’accident de l’Airbus d’Air Inter au mont Saint Odile, jugé environ…20 ans après les faits.
Par conséquent, il ne faut pas s’étonner que dans l’affaire des « subprimes », les dirigeants de ces banques françaises qui ont semé l’argent des investisseurs sans rien récolter, et de la Société Générale en particulier en la personne de Daniel Bouton, soient toujours en poste.
Pour ce dernier, on le sait désormais, ni les administrateurs, ni les actionnaires, ni encore la justice ne l’arrêtent.
Le grand défilé
juin 17, 2008 on 7:12 | In Best of, France | Commentaires fermésOn n’a pas sitôt enterré Yves Saint Laurent, immense ordonnateur de défilés s’il en fut, que ces derniers n’arrêtent pas.
Défilé de grèvistes tout d’abord.
Tous ceux qui sont contre l’augmentation du prix du pétrole manifestent (leur mécontentement) et tendent la main pour que l’on les aide (défiler n’a pas encore fait baisser le cours du brut – ça se saurait). A l’heure où nous mettons cet article en ligne, le baril d’or noir cote 133 Dollars et des poussières.
Défilé des syndicats qui s’opposent à la révision de la loi sur les 35 heures, et à l’allongement de la durée de travail, en dépit de l’allongement de la durée de vie. Mais défiler n’a pas encore renfloué les caisses d’allocations retraites, ou diminué l’espérance de vie, à l’origine de la nécessité de travailler plus longtemps – ça se saurait. Et qui plus est, les rangs de ceux qui manifestent sont de moins en moins longs, bref, il y en a de plus en plus qui se défilent pour aller manifester. Allez comprendre.
Mais surtout, défilé de chiffres, aujourd’hui, concernant la cure d’amaigrissement de l’armée. Réductions de 17% des effectifs, afin de donner aux forces armées une réelle marge de manœuvre pour se ré équiper avec des moyens modernes (à titre d’exemple, on estime à 5% le nombre d’équipements modernes des forces héliportées -pas vraiment de quoi déchaîner les foules, alors que l’on vient de célébrer les 100ans de l’hélicoptère).
17% d’effectifs en moins, des bases et garnisons fermées pour permettre des regroupements et donc la réduction des frais fixes de fonctionnement.
Le grand défilé des élus locaux pour aller tenter de sauvegarder « leur » base est assuré de commencer chez Hervé Morin (bonne fête Monsieur le Ministre, c’est… la Saint Hervé aujourd’hui…), voire chez François Fillon ou encore Nicolas Sarkozy.
Devant ce que l’on appellerait en termes syndicaux un « dégraissage » sans précédent, voit on l’ombre du début d’une quelconque manifestation se préparer pour résister au changement ? Eh non, sur le front militaire, le silence est total. L’armée ne s’appelle pas la Grande Muette pour rien. Si l’armée manifestait, ça se saurait.
A moins que ? Ah oui, si, si on compte même sur les militaires pour défiler. Le 14 juillet.
La chance des absents
juin 14, 2008 on 5:19 | In Best of, Economie, Europe, France | Commentaires fermésL’équipe de France de football a connu hier soir sa pire défaite en 40 ans de phase finale de compétition. 4-1 aux mains, ou plutôt aux pieds des Néerlandais. Une vraie gifle pour l’équipe vice-championne du monde il y a 2 ans.
Du coup, les joueurs que le sélectionneur n’a pas retenus n’ont pas à inscrire cette piètre performance à leur débit. Et les Trézéguet, Flamini, Mexès ou Ben Harfa doivent se dire depuis leur lieu de villégiature qu’ils s’en sortent finalement mieux que les titulaires dont l’humeur doit être pour le moins morose.
Tout comparaison avec les Royal ou Bayrou, non sélectionnés par les Français en 2007, qui n’ont pas à gérer la crise de l’énergie, la crise de l’augmentation des prix alimentaires, la crise financière et bancaire, et, maintenant, en plus, la crise institutionnelle en Europe au moment de la présidence française, serait fortuite et vide de sens…
Quant à Nicolas Sarkozy, qui sait à quel point une performance brillante à l’Euro eut pu améliorer le moral des Français à la veille des vacances, il doit se dire qu’il est très heureux en amour.
Parce qu’au jeu, ce n’est vraiment pas son tour d’avoir de la chance…