Houtreau ou…pas assez
février 18, 2010 on 9:01 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermésLa profession de magistrat ne pourrait mieux s’y prendre si elle voulait tout à la fois justifier toutes les réformes prévues par Nicolas Sarkozy et pointer du doigt le danger de lui donner l’indépendance totale qu’elle réclame.
C’est bien simple, Fabrice Burgaud vient d’être mis sur la liste des magistrats pouvant être promus. Vous vous souvenez sans doute du juge Burgaud, le juge d’instruction de la sinistre affaire d’Outreau.
Immédiatement après que le scandale ait éclaté, il avait été mis quelque peu au placard en attendant le jugement de ses pairs. Lequel s’est révélé de la plus grande clémence possible, avec tout bonnement un blâme, autrement dit trois fois rien. Vraiment pas cher payé pour un home responsable d’un dossier qui a durablement terni la réputation de la Justice en France, qui a coûté des dizaines de millions d’indemnités à l’État, qui a brisé les vies de plusieurs accusés, dot l’un, innocent comme les autres, s’est tout bonnement pendu de désespoir en prison.
Et maintenant, lui qui n’a jamais exprimé d’avoir commis de faute(s), sortirait dudit placard par la grande porte pour un poste à responsabilités, rémunération et prestige accrus?
C’est tellement scandaleux et offensant qu’il est inévitable de conclure que les magistrats qui sont si indulgents avec lui se sentent désespérément ses obligés. Obligés de l’acheter, par exemple, pour éviter que Burgaud, seul mis en cause pour Outreau, ne clame trop fort, en cas de réelle sanction, qu’il n’était pas seul à avoir mis la main au désastre, puisque des dizaines de juges, oui, des dizaines, ont validé telle ou telle décision au fil de cette affaire, et qu’eux ont été auto-amnistiés par une profession qui fait un bien mauvais usage de son indépendance.
Tant qu’à faire, pourquoi ne pas proposer à la Société Générale de réembaucher Jérôme Kerviel avec arriérés de salaire et méga bonus? Ou Hervé Falciani chez HSBC?

La vérité honteuse sur les retraites, Madoff à la française
février 16, 2010 on 6:46 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésPourquoi le système français de retraites est-il perpétuellement en déficit, et ce malgré une suite ininterrompue de plans de remise à flot?
Les explications officielles font état de l’allongement de la durée de vie, qui entraîne l’allongement de la durée de la retraite, et donc augmente le coût par individu, et du vieillissement de la population.
C’est vrai, mais cela n’explique que le déficit d’une année sur l’autre.
La vérité, c’est que les système par répartition repose sur une gigantesque escroquerie. Comment se fait-il qu’on distribue aujourd’hui les cotisations d’aujourd’hui? Ce qui signifie, en clair, que la cotisation d’un jeune disparaît dans la poche d’un retraité, et suppose qu’un autre jeune, plus tard, portera à son tour le fardeau de la retraite de son aîné.
Mais, alors, où sont passées les cotisations de ses aînés?
Très simplement, quand le système a été créé, le choix du système par répartition a « permis » de distribuer immédiatement des retraites à des gens qui n’avaient pas cotisé, avec les montants prélevés sur ceux qui travaillaient sur le moment et partiraient en retraite plus tard. Ces cotisations des actifs ont donc été confisquées un profit de non-cotisants, en pariant sur l’avenir.
Il a surtout permis à un gouvernement gravement inconséquent de faire le généreux à bon compte, et probablement de se prendre pour une force de progrès…
Ce système est comme un vélo, il tient debout tant qu’on ne s’arrête pas. Le problème, c’est qu’en 1970 il a avait 3 actifs pour un retraité, donc un retraité pesait pour 1/3 sur les épaules d’un actif. En 2020 en revanche, compte tenu de la pyramide des âges, ce sera un actif pour un retraité. Il ne faudra plus alors parler de retraite, mais bien de pension alimentaire. Vous savez, quand on partage moitié-moitié…
Comme par ailleurs les Français n’ont qu’une confiance très relative (mais encore exagérée compte tenu de ce qui les attend) dans la perception de leurs retraites plus tard, ils se caractérisent par l’un des taux d’épargne les plus élevés du monde. Épargne vitale pour éviter la guerre civile (le mot n’est pas trop fort) quand, dans une dizaine d’années, malgré tous les raccommodages, il deviendra évident qu’il est absolument impossible d’assurer plus que la seule subsistance à la fois aux innombrables retraités et aux travailleurs en nombre égal.
De ce point de vue là, parler de repousser l’âge de départ à la retraite est une autre fumisterie. Aujourd’hui, cet âge théorique est de 60 ans, mais l’âge réel est de 58 ans. Ce qui veut dire tout simplement que de nombreux Français partent avec une retraite partielle et non complète. Repousser l’âge ne créera pas le moindre emploi. Donc soit les gens partiront avec une retraite encore plus partielle, soit ils seront inscrits plus longtemps au chômage, soit les deux à la fois.
Oui, vraiment, s’il y a une « exception française », c’est l’immoralité criminelle de notre système d’absence de financement de retraites promises dont on sait à l’avance qu’elles ne seront jamais payées.
Qui s’est rendu célèbre en prélevant de l’argent en faisant de promesses qui ne seront pas tenues? Ah oui, Bernard Madoff… Que faisait-il, si ce n’est de distribuer dès aujourd’hui les droits de ses souscripteurs pour demain? A sa place, au lieu de plaider coupable, JusMurmurandi lui aurait conseillé de plaider qu’il gérait un système par répartition, comme l’État français. J’aurais voulu voir la tête des juges et des journalistes…
Zuma cum laude ?!?
février 15, 2010 on 8:14 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésJusMurmurandi a suffisamment tempêté contre le Zimbabwe et son abject Président, Robert Mugabe, pour féliciter ceux des dirigeants africains qui le méritent.
Comment ne pas se réjouir des vingt ans depuis lesquels Nelson Mandela est sorti de prison, pour véritablement transformer sa nation.
20 ans que ce grand Homme s’est exprimé et a inscrit ses lettres de noblesse à l’histoire de l’Afrique du Sud, grand, riche et beau pays.
Hélas, après lui les choses semblent se gâter. Après avoir parlé de son successeur, Thabo Mbeki, qui refusait d’accepter le lien entre HIV et SIDA et par conséquent laissait toute une partie de la population en déshérence médicale, c’est au tour de son successeur, Jakob Zuma, de faire parler de lui.
20 c’est le nombre de ses enfants, lui qui est polygame, marié à 3 femmes. Et non content d’en avoir 3 officielles, et une fiancée qu’il épousera bientôt, il a aussi des relations extra maritales.
Si JusMurmurandi ne portera pas un jugement sur les « aventures » d’un chef de l’Etat (après tous nous Français n’avons pas de leçons à donner…), l’arrivée de ce vingtième enfant est l’illustration, une fois de plus, que Zuma donne le mauvais exemple à son peuple en ayant des rapports non protégés…
Dans un pays qui est déjà laminé par le SIDA.
Bref, outre la débauche, c’est un très mauvais message pour les Sud Africains, c’est une très mauvaise image pour le pays qui s’apprête à recevoir la coupe du monde de football.
JusMurmurandi a une pensée émue pour Mandela qui doit être très affecté de voir cette Afrique du Sud pour laquelle il s’est tant battu dont la réputation est ternie.
Lui qui célèbre ses vingt ans de liberté, et s’il avait fait tout cela…en vain ???

Mort pour la bonne cause
février 14, 2010 on 9:05 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Incongruités, International | Commentaires fermésLes Jeux Olympiques sont l’évènement le plus « populaire » de la planète. Populaire, ici, étant défini comme regroupant du bon peuple devant leurs écrans de télévision. Ces jeux se déclinent en deux versions la grande, l’été, et la moins grande, l’hiver.
La charte des Jeux porte sur l’affrontement loyal des athlètes entre eux. Mais la réalité est toute autre. Il s’agit de prestige, de nationalisme et surtout de fric.
Le CIO, Comité International Olympique, organisateur autoproclamé, est la plus grosse organisation non imposée au monde. Certes il y a la Croix Rouge, l’ONU, et autres ONG ou instances internationales, mais elles ont des buts qui, d’une façon ou d’une autre aident l’Humanité. Alors que le CIO a avant tout pour but de collecter toujours plus d’argent pour lui-même et ses bienheureux membres.
C’est ainsi que les Jeux font l’objet d’un marketing exceptionnel de talent, de rigueur et de rapacité. Rien à voir avec le discours officiel, bien sûr, qui, lui, dégouline de morale et de bonnes intentions.
Ainsi, les Jeux d’hiver de Vancouver, censés être « verts », c’est-à-dire respectueux de l’environnement, se dérouleront exclusivement sur de la neige apportée par camions depuis des centaines de kilomètres. Difficile de faire plus caricatural.
Chaque pays organisateur des Jeux prend des engagements envers le CIO sur tous les sujets touchant à la morale et au respect des droits. Ainsi les Chinois avaient promis de respecter les Droits de l’Homme pour obtenir les Jeux de Beijing en 2008. Demandez aux Tibétains ou aux Uighurs ce qu’il en a été. Sans que le CIO, certainement désolé, bien sûr, proteste. Les prochains Jeux d’hiver, à Sotchi, en Russie, promettent d’être aussi un sommet en matière de farce sur les Droits de l’Homme. Sotchi, pour ceux qui ne le sauraient pas, est voisine de Rostov-sur-le-Don, capitale des forces russes pour le Caucase, c’est-à-dire la Tchétchénie, le Nagorny-Karabagh, l’Ossétie, l’Ingouchie, et autres lieux « sensibles ».
Chaque pays prend aussi des engagements en matière de coûts, pour éviter que les Jeux n’aient l’apparence d’une gigantesque foire à la la splendeur nationale, toujours plus éclatante, toujours plus inaccessible, toujours plus insultante face à la misère du monde. Ainsi ce critère de « modestie » a-t-il été mis en avant par le Comité pour sélectionner la ville qui aurait le privilège de recevoir les Jeux d’été de 2012. Paris s’en tint au cahier de charges, avec un montant prévu de 2,4 milliards d’euros, ce qui est déjà extravagant pour quinze jours de fiestas, dont il ne reste quasiment rien après. Il n’y a qu’à voir les stades vides de Beijing pour s’en persuader. Mais c’est Londres qui fut choisi, malgré son devis nettement plus élevé, de près de 4 milliards d’euros. Ce qui serait après tout une simple différence d’appréciation sur ce que « priorité » veut dire, sauf que le coût réel du projet de Londres est aujourd’hui estimé à 9 milliards de livres, soit près de 10 milliards d’euros. Pour quinze jours, cela fait 700 millions d’euros par jour. Dans le genre modeste, on a fait mieux.
Mais tout ceci après tout n’est qu’affaire de mensonges, de gros (très gros) sous, et d’irrespect de l’environnement. Comme on dit, il n’y a pas mort d’homme. Sauf que, si, un athlète géorgien s’est tué en luge. Là encore, il pourrait s’agir d’un accident tragique, mais imprévisible. Mais celui-ci a fait ressortir que la piste créée par les Canadiens est la plus rapide du monde, et que les avertissements se sont multipliés contre cette piste et cet excès de vitesse. De plus, les Canadiens n’ont donné qu’un accès extrêmement réduit aux autres délégations pour se familiariser avec cette piste de tous les records, de façon à maximiser l’avantage de leurs propres athlètes, qui, eux, la connaissent à fond.
Mais le plus choquant, le plus cynique, le plus dégoûtant, c’est l’empressement de la Fédération internationale de luge, et, par extension, du CIO, à expliquer en détail que l’accident est exclusivement du à la faute du lugeur géorgien, qui n’a pas maitrisé sa trajectoire. Ceci bien sûr afin de ne pas retarder ou perturber le bon déroulement des épreuves. Lesquelles ne manqueront pas d’attirer maintenant encore plus de spectateurs qu’avant, compte tenu de l’atmosphère de corrida que répand l’odeur du sang du pauvre géorgien.
Car n’oublions pas que la nature universelle des athlètes qui participent aux Jeux fait qu’il est inévitable qu’il y ait des écarts de niveau très importants entre les meilleurs athlètes ultra-entraînés des nations reines d’une discipline et ceux, vrais amateurs, de pays pour qui, suivant Pierre de Coubertin, « l’essentiel est de participer ».
Plus dérisoire encore, pour faire semblant de faire quelque chose, on rehausse un mur ici, on matelasse un pilier là, toutes modifications d’un coût quasi nul, et qui eussent pu être largement être menées à bien avant les épreuves pour peu qu’écouter les avertissements et assurer une certaine sécurité eût été une priorité réelle du CIO, et non une priorité à la même mode que la modestie financière, le respect de l’environnement ou celui des Droits de l’Homme.
Ainsi la glace sera modifiée, les hommes partiront du départ des femmes, plus bas, donc moins rapide, et tous les athlètes pourront faire deux parcours d’entrainement complets. Non pas, dit le COVAN (Comité d’organisation des Jeux de Vancouver) parce que la piste est dangereuse, ce qu’ils affirment qu’elle n’est pas, mais « pour rassurer les athlètes ». Tiens donc, pourquoi donc seraient-ils alors inquiets?
Et on se plaint beaucoup de cet accident, qui fait « tache » sur le panorama, qu’on veut d’une blancheur immaculée, des Jeux d’hiver. Tache de sang, bien sûr. Le Président du COVAN explique d’ailleurs, pour ceux qui ne l’auraient pas encore compris, à quel point il est étranger à ce qui s’est passé: « Je ne suis pas préparé à ce genre de choses. Mon équipe non plus ». JusMurmurandi ne saurait mieux dire.
On imagine sans peine ce que dirait un avocat lors d’un procès en responsabilité civile, voire au pénal pour homicide involontaire, si la partie accusée se défendait en disant: « Je ne suis pas préparé à ce genre de choses. Mon équipe non plus ». Ni responsable, ni coupable, cela va de soi. Pas préparé non plus, c’est nouveau, comme « défense »…

La fessée !
février 11, 2010 on 1:54 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermésAllez y comprendre quelque chose.
A Vitry les enseignants d’un lycée demandent plus de surveillance parce qu’un enfant a été agressé à l’école la semaine dernière.
Ils réclament le doublement du nombre de surveillants pour les protéger des intrusions des bandes des quartiers avoisinants.
A Paris, une enfant mineure de 14 ans a été mise en garde à vue et aurait été emmenée par la police en pyjama pour avoir été mêlée à une bagarre. Bien évidemment, cela soulève toutes sortes de questions, car l’idée qu’une enfant de 14 ans passe 8 heures au commissariat choque les esprits.
Si vous êtes parent, ne seriez vous pas tout autant choqué si votre enfant était agressé à l’école que si la police venait chez vous pour l’emmener au commissariat afin de lui poser des questions ???
Alors, où est la solution, quelles sont la ou les bonnes mesures pour arriver à trouver un équilibre, qui (nous) permette de vivre un peu (plus) sereinement ?
Car si l’on entend les uns, nous serions dans une société de plus en plus policée, contrôlée et c’est une voie dangereuse.
Et les autres, ceux d’en face, se plaignent que nous serions dans une société de plus en plus laxiste et que le péril n’est pas loin.
Bref, comment faire ?
Une première voie pourrait être que les parents jouent leur rôle, positif comme négatif, et encouragent autant qu’ils punissent. La fessée pourrait elle faire un retour en grâce ?
Pour le reste il faut rester philosophe, afin de trouver le juste milieu.
Car on trouve beaucoup de choses en philosophie.
Comme Bernard Henri Lévy qui, après avoir été remis à sa place pour ses erreurs dans son livre « Le testament de Dieu » par l’historien Pierre Vidal Naquet, a été citer sans le savoir un philosophe qui n’existe pas !!
Jean-Baptiste Botul a été crée de toutes pièces par un journaliste du Canard Enchaîné.
N’est pas philosophe qui veut…
Et ce désaveu cinglant n’est ce justement pas une espèce de…fessée?
Les zozos de l’Euro: nous sommes tous Grecs!
février 6, 2010 on 8:00 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, Insolite, International, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermésCe serait amusant si ce n’était aussi grave. Il y a des semaines déjà que JusMurmurandi a prédit la chute financière de la Grèce. Mais elle ne chutera pas seule, ayant été incluse par des économistes du monde entier dans un groupe dont l’acronyme est PIIGS (Portugal, Irlande, Italie, Grèce, eSpagne), dont tous les membres sont des états sur-endettés et en profond déficit budgétaire.
Ce qui est nouveau avec cette première crise de l’Eurozone est que la monnaie de ces pays, l’Euro, est fixe; Donc toute dévaluation « traditionnelle » est impossible, de même que l’utilisation de la célèbre et si commode « planche à billets ». Moyennant quoi, pour se refinancer, la Grèce par exemple paye deux fois plus pour sa dette souveraine que l’Allemagne (7% au lieu de 3,5%). Ce qui veut dire que ce pays à la dette colossale est aussi celui qui paye le plus cher, et donc que la sévérité de la charge de cette dette est encore alourdie par ce taux d’intérêt punitif.
Ce qui est amusant, c’est que c’est exactement l’inverse de ce que les pays à monnaie faible attendaient de l’Euro, à savoir de profiter de la force la monnaie unique pour payer des taux d’intérêts bas, plus bas que la médiocrité de leur situation financière ne le justifierait si leur monnaie était indépendante.
Moyennant quoi, la Grèce a largement triché et menti sur la réalité de sa situation pour intégrer l’Euro, et ensuite tiré des chèques sans provision sur la monnaie unique avec des déficits énormes requis par des politiques laxistes. En conséquence de quoi l’arrivée de la crise a fait exploser la bulle de la dette souveraine grecque, et celle des petits copains avec.
Autre aspect rigolo et novateur de l’Euro, il est maintenant possible d’emprunter des Euros en payant des taux longs allemands (3,5%) et de les placer, toujours en Euros, mais grecs ou portugais cette fois-c, à 7%. Pas de risque de change, et une marge de 3,5% sans sortir de capital. Tant que la Grèce ne fait pas faillite, c’est un profit garanti…
En attendant, il n’y a aucun scénario de sortie de l’Euro, ses fondateurs ayant sans doute voulu marquer par là que l’entrée dans la monnaie unique, c’était « pour toujours ». Que peut-il donc se passer?
Il est tout simplement possible que la Grèce n’arrive plus à financer son budget, parce qu’il n’y a plus d’acheteurs pour sa dette souveraine. Et, sans planche à billets, puisque celle-ci est pour toute la zone Euro à Francfort, pas de moyen d’échapper. JusMurmurandi voit mal comment les autres pays de l’Eurozone pourraient laisser la Grèce en arriver là, mais enfin le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils n’ont manifesté aucun enthousiasme pour aider, bien au contraire.
Sans compter qu’ils ont tous leurs propres soucis budgétaires, à commencer par la France…
Or il faut bien voir que la seule différence entre la Grèce et la France est une question de taille, d’ancienneté dans les mauvaises habitudes (Raymond Barre avait laissé derrière lui un budget à l’équilibre -en pleine crise du deuxième choc pétrolier!-, et c’est François Mitterrand qui inauguré l’ère des chèques sans provisions), et d’outrance dans le refus de toute contrainte.
Rappelons-nous aussi que les marchés n’aiment rien tant que de transformer un cas isolé en tendance, et, pour des excès grecs, sanctionner tous les pays peu rigoureux. Cela permettrait même d’emprunter à long terme aujourd’hui en euros « français », puis attendre quelques semaines que les taux longs se soient tendus du fait de la crise de confiance dans les dette souverains, et de les reprêter en euros tous aussi « français » à la même échéance. Plus de risque de change, ni de risque de taux, c’est le profit garanti à 100%…
Regardons donc comment les Grecs font en se retrouvant un jour proche ligotés dans la camisole de force de la dépendance budgétaire totale (l’équivalent pour un État de la commission du surendettement pour les particuliers), car JusMurmurandi se dit que cela pourrait être le prochain vêtement à la mode à Paris…
P.S. Je ne résiste pas à donner un lien vers un article du Monde, écrit, par M. Sidéris, maître de conférence à l’Université. D’après lui -et le Monde, quotidien de référence autoproclamé- tout va bien en Grèce, sauf que ce malheureux pays est victime d’une attaque d’infâme spéculateurs de l’ultra-droite pour abattre ce pays « laboratoire du socialisme méditerranéen », ses systèmes sociaux et ses syndicats…. Décidément, il y a des camisoles de force qui se perdent…
Quand nos enfants deviennent des cobayes !!!
février 5, 2010 on 9:53 | In C'est ça, Paris?, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | 1 CommentJusMurmurandi est proprement scandalisé en écoutant le dernier débat qui est amené par la mairie de Paris, et la prétendante à la succession de Bertrand Delanoë, l’ex-inspectrice du travail Anne Hidalgo.
Sous prétexte de sensibiliser les enfants dès le plus jeune âge à l’homophobie (on comprend qu’elle fasse partie de l’équipe de Delanoë), elle s’insurge parce que le ministre de l’Education, Luc Chatel, a interdit la projection du film sensé véhiculer les « bons » sentiments dans les classes de CM1 et CM2.
Qu’il s’agisse d’une histoire d’amour entre un poisson chat et un poisson lune soit, mais JusMurmurandi est révolté qu’elle veuille, au motif de la « sensibilisation », le montrer à des enfants âgés de 7 ou 8 ans.
Mais pour qui se prend elle, Hidalgo ??
On ne va pas laisser nos enfants se faire endoctriner par la mairie de Paris, même avec des histoires de poissons.
Quand on sait en plus que ce film a été subventionné, donc payé en partie avec nos impôts, sur les crédits du « haut commissariat à la jeunesse » de Martin Hirsch, on se demande vraiment si on ne marche pas sur la tête ?? Et lorsque l’on a posé la question à Hirsch afin de savoir si, ministre de l’éducation, il ferait lui projeter ce film devant des classes de CM1 et CM2, il botte en touche en répondant « je ne sais pas, je ne le suis pas [ministre NDLR]« . « Je suis en charge de la Jeunesse, je ne suis pas en charge des programmes de CM1-CM2″.
Le clou, sans parler du chœur des vierges de gauche habituelles qui attaquent Chatel de front, c’est de rappeler que Me. Hidalgo, qui se voit déjà maire de Paris, a été présidente d’un comité de vigilance contre les sectes à la Mairie de Paris !!!
L’occasion pour elle de mettre sa technique au point ???
CGT rime-t-elle avec qualité, et Toyota avec embarras?
février 3, 2010 on 8:07 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Incongruités, International, Poil à gratter | 2 CommentsToyota est devenu en 2009 le premier constructeur automobile mondial. S’il y a une qualité qui explique cette fulgurante progression, c’est la qualité de ses voitures. Il est juste d’affirmer que, sans Toyota pour montrer la voie et servir d’aiguillon à ses concurrent dépités, la qualité automobile mondiale serait aujourd’hui bien moins élevée qu’elle ne l’est.
Et voilà que Toyota a un souci avec les pédales d’accélérateur de millions de voitures vendues aux 4 coins de la planète. Il faut donc procéder à un rappel massif, la hantise de toute entreprise soucieuse de sa réputation.
Et voilà que la presse se livre à une campagne anti-Toyota, qu’elle accuse d’avoir été sourde au problème, oubliant les décennies où Toyota enseignait au monde ce que produit de qualité veut dire.
La palme de l’attaque revient à la CGT, par le moyen d’un biais. C’est que Toyota produit en commun avec Peugeot et Citroën des petites voitures en Slovaquie. Et que ces petites voitures, la Citroën C1, Peugeot 107 et Toyota Aygo sont touchées par le problème et que 100.000 d’entre elles devront être rappelées pour modification gratuite.
Que dit la CGT? Que la course au profit capitaliste est la source de tous les maux. Avec en prime, comme coupable, la recherche de la productivité, du moindre coût, le recours à la sous-traitance, le système de production « maigre », bref tout ce qui permet de disposer d’une automobile moderne au meilleur coût pour les performances qu’elle offre.
Ce discours n’est pas nouveau, suivant lequel le capitalisme, par sa recherche du profit économique, fait prendre des risques et des raccourcis à toute démarche de sécurité et de qualité. C’est le discours qu’a tenu l’Union Soviétique communiste, dont l’idéologie, visiblement, imprègne toujours la CGT. C’est ce qui a conduit l’U.R.S.S. a ne pas doter ses centrales nucléaires du même degré de protection que les centrales occidentales, car elles n’étaient pas menacées de malfaçons capitalistes comme les nôtres. Tchernobyl a dit ce qu’il fallait penser de ce discours 100% idéologique.
Pour ce qui est de voitures construites sans recours au capitalisme, elles portent encore un nom, ce sont les Avtovaz russes, conçues à l’époque soviétique. Que la CGT aille voir là-bas ce qu’en pensent les consommateurs qui les connaissent le mieux. C’est simple, même les Russes n’en veulent plus malgré des prix très bas, et l’entreprise, au bord de la faillite, a du être renflouée, et protégée par des droits de douane de 80% sur l’importation de voitures concurrentes. La cause de ce refus est très simple: leur qualité est lamentable.
Ce qui fait que leur courbe de ventes est à peu près conforme avec celle du nombre de syndiqués à la CGT. Dont on ne doute pas que, sur ce plan-là, elle préfèrerait quand même suivre la performance Toyota…
Martine Aubry, Dominique Galouzeau de Villepin et le Concorde
janvier 31, 2010 on 10:17 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésCommençons par courtoisie, par Martine Aubry, dont c’était la fête hier (car c’est un peu sa fête tous les jours, ces temps derniers avec George Frêche).
Martine Aubry a fait montre d’un élan de lucidité pour le grand débat qui s’annonce pour 2010, à savoir que l’âge de la retraite serait finalement quelque chose que l’on pourrait négocier, que les 60 ans, accordés par François Mitterrand au début de son premier mandat en dépit d’une démographie annoncée comme contraire n’étaient pas gravés dans le marbre pour l’éternité.
Avec une population active qui travaille moins et moins longtemps, une espérance de vie qui s’allonge, comme JusMurmurandi l’a confirmé à plusieurs reprises, il n’y a qu’une seule issue, le mur.
Et donc, dans un premier temps, Martine Aubry fait preuve de courage l’espace d’un instant et annonce au grand jury de la radio RTL que l’âge de la retraite devra être repoussé.
Le temps d’être rattrapée par le bureau national du PS, et de finalement annoncer au journal de TF1 quelques heures plus tard que les 60 ans étaient un acquis social sur lequel il n’était pas question de revenir.
Au placard l’idée de, pour une fois, faire une union sacrée, intelligente, avec le gouvernement sur un sujet qui concerne tous les Français.
A la poubelle l’idée d’une gauche moderne qui ferait ce que font les socialistes espagnols ou qu’a fait Schröder en Allemagne.
Non, on ne court pas après le centre gauche et le Modem (ou ce qu’il en reste), on chasse chez Mélenchon et le facteur.
Soit. Les Français seront juges de ce manque manifeste de courage – sans parler du fait qu’elle aura elle-même 60 ans en août prochain 
  ….
Dominique de Villepin a pu souffler l’espace d’un instant, la cour de première instance l’ayant blanchi tout en affirmant qu’elle n’avait pas la preuve de son action positive (ou négative selon le point de vue que l’on défend) pour neutraliser Nicolas Sarkozy au travers de la liste Clearstream.
Mais ce ne fut que de courte durée, le temps de hurler à la mort, parce que le parquet a décidé de faire appel, comme c’est d’ailleurs souvent le cas, Villepin or not Villepin.
Car, pour lui qui a été un conseiller des plus contestables de Chirac avec la dissolution, un des ministres les plus contestables en humiliant notre allié historique aux Nations Unies, même s’il avait incontestablement raison sur le fond, et enfin un des premiers ministres les plus contestés avec le CPE, sa carrière d’élu qui est vierge comme l’enfant qui vient de naître, n’est peut être pas près de débuter en particulier par l »élection présidentielle de 2012.
Mais quel rapport avec le Concorde alors, direz vous ?
Le procès de l’accident du supersonique d’Air France va débuter dans les prochains jours et le défenseur de Continental Airlines, la compagnie incriminée pour la lamelle perdue par un avion sur laquelle le Concorde aurait trébuché, est le même que celui qui a défendu Villepin.
Il affirme en effet que ce n’est pas cette lamelle qui aurait perforé le réservoir de l’avion lancé à pleine vitesse tandis qu’atterrissait le 747 de Jacques et Bernadette Chirac de retour du Japon, mais qu’une entretoise manquante (et engageant par conséquent la responsabilité de la compagnie Air France pour mauvaise maintenance) avait enclenché la mécanique tragique bien avant que le Concorde ne roule sur la lamelle.
C’est donc un nouveau grand spectacle qui va s’offrir à nous. Spectacle judiciaire, car il y aura à n’en point douter de l’effet de manches à gogo pendant ces plaidoiries.
Et il faudra du courage pour défendre cette théorie, même si l’on sait que les conflits qui ont eu lieu dans le cockpit après le début de l’incendie n’ont fait que contribuer à une situation déjà difficilement maîtrisable. Ce courage qui a manqué à Martine pour les retraites.
Mais ce qui les réunit en fait plus que tout, c’est le fait qu’avec leurs prises de positions respectives, tant Martine Aubry que Dominique de Villepin risquent de rejoindre inévitablement le Concorde du 25 juillet 2000.
Et partir en chaleur et en lumière au décollage.
Chine, Lénine, bonus bancaires….
janvier 31, 2010 on 8:38 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésAlain Peyrefitte avait eu beaucoup de flair en écrivant son célèbre livre « quand la Chine s’éveillera » bien avant que quelques signe visible pour le commun des mortels ne donne à penser qu’il y avait là un futur géant planétaire.
Mais maintenant la Chine veut plus, et ne manque pas une occasion de le faire savoir. Tout d’abord et avant tout, elle veut qu’on la laisse faire la pluie et le beau temps chez elle, y compris quand elle sinise avec un cynisme brutal le Tibet, ou pacifie par la force les ouïghours. Où quand elle « oublie » tous les engagements de libéralisation qu’elle avait pris pour obtenir le droit d’organiser à Beijing les Jeux Olympiques de 2008.
Et justement, pour la Chine, Taïwan, c’est chez elle. Donc, quand les États-Unis concluent la vente de 6 milliards de dollars de systèmes d’armes « défensifs » (hélicoptères et missiles anti-missiles Patriot) à Taïwan, la Chine s’estime agressée (ou dit s’estimer agressée), et prend des mesures de rétorsion contre les États-Unis. Peut-être n’est-ce qu’en apparence, parce qu’en réalité la Chine s’accomode du statu quo. Peut-être ne sont-ce que des menaces pour que les États-Unis ne vendent pas, en plus, des avions F16 et des sous-marins que les Taïwanais veulent et ont les moyens d’acheter.
Toujours est-il que la Chine fait aujourd’hui partie de l’échiquier mondial, échiquier dont la crise a bien montré à quel point tous les acteurs sont interdépendants. La Chine finance avec son gigantesque excédent le tout aussi gigantesque déficit américain. Que la Chine arrête d’acheter des Bons du Trésor aurait des conséquences gravissimes pour les Américains. A commencer par leur impossibilité d’importer des biens chinois et stopper la progression de leur industrie, et la création d’emplois urbains dont elle a un besoin vital pour que son exode rural se passe relativement pacifiquement.
Bref, on est dans un jeu classique de « je te tiens, tu me tiens pas la barbichette »…
Là où cela devient plus curieux, c’est quand la Chine, au nom du droit absolu qu’elle s’arroge de faire ce qu’elle veut chez elle, lance des cyber-attaques extrêmement sophistiquées contre Google pour avoir accès au contenu des comptes de courrier électronique G-mail de Chinois qu’elle veut surveiller. Car là, la Chine ne veut plus seulement faire la police chez elle, mais bien se donner des droits universels. On est dans le même schéma de totalitarisme mondial que quand l’Union Soviétique s’estimait le droit de tuer ses opposants même à l’étranger, y compris à coups du célèbre « parapluie bulgare ».
Et renoncer à se battre avec la Chine, donc avec son plus gros fournisseur et créancier, ce serait vérifier la formule de Lénine suivant laquelle le capitalisme vendra la corde pour le pendre, sauf qu’il s’agit ici d’acheter et d’emprunter…
D’où la méfiance américaine en notant que la Chine est désormais devenue le premier pays producteur de panneaux solaires et d’éoliennes, donc de matériel destiné à la production d’électricité d’origine renouvelable. Car là les États-Unis n’ont pas envie de remplacer leur dépendance au pétrole importé par une autre dépendance en énergies de remplacement. Mais, pour cela, encore faudrait-il que les entreprises américaines soient capables d’être compétitives sur le plan industriel au lieu de se contenter d’écouler des importations d’origine chinoise.
Une production compétitive requiert de bons ingénieurs, que les universités américaines diplôment en nombre important. Le problème est que, depuis des décennies, les plus doués de ces jeunes diplômés rêvent tous d’aller travailler chez Goldman Sachs, paradis de l’ultra-bonus, y compris en 2009, et pas chez General Motors, failli en 2009.
Décidément, tout se tient dans un monde devenu tout petit.
La société de l’apparence
janvier 26, 2010 on 8:31 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés« Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir » écrivait La Fontaine dans sa fable « les animaux malades de la peste ». Aujourd’hui, il faudrait écrire: « Selon que vous apparaîtrez blanc ou noir, les jugements de cour vous rendront puissant ou misérable ».
Car le jugement de l’opinion publique est comme cela, blanc ou noir, et fondé sur l’apparence. Plusieurs exemples, tous paradoxaux:
- Henri Proglio, ex PDG de Veolia et nouvellement nommé à EDF a du mal à se séparer de son ancienne entreprise, et veut continuer à la présider même sans être rémunéré. Mais la vox populi exige sa démission. Quand un ouvrier ou un employé manifeste son attachement à son entreprise, c’est blanc. Quand c’est un PDG, c’est noir, et Proglio est misérable.
- 123 kurdes ont débarqué en France tous ensemble, en ayant pris soin de se débarrasser de tous leurs papiers, téléphones portables et autres moyens de les reconnaître. Parfaitement au courant de la législation française, ils déposent tous des demandes d’asile politique. Difficile d’imaginer que ce sont tous des réfugiés menacés quand chacun d’eux a pu réunir 4000 euros, une somme considérable pour leur pays d’origine, et venir tous ensemble de façon si organisée et professionnelle. Autant les Français ne veulent pas davantage d’immigrés en situation irrégulière, ce qui fait d’eux des noirs, autant ils veulent encore moins des expulsions à la mode autoritaire, ce qui les blanchit instantanément. Comme viennent de le faire les tribunaux pour sanctionner une procédure policière bâclée.
Hervé Falciani est un voleur, puisqu’il s’est approprié des listes de noms de gens qui avaient en Suisse des comptes à la banque HSBC, son employeur. Après avoir tenté de les monnayer au Liban, il les a fournies à l’administration fiscale française, qui dit les employer pour faire rentrer des centaines de millions d’euros d’impôts. Parce que la fraude fiscale est une des actions gouvernementales que les Français approuvent, pouf!, Falciani le voleur devient Falciani ce citoyen modèle d’éthique et de civisme.
JusMurmurandi pourrait sans se fatiguer multiplier les exemples: le voleur présumé du fourgon blindé, Tony Musulin, ou les cafetiers restaurateurs avec leur hold-up légal à la T.V.A., sont populaires contre toute logique.
Et hier, des membres de l’association « Ni putes ni soumises », censées, d’après le nom qu’elles ce sont donné, milité pour la liberté de la femme, ont manifesté en….burqa???
Mais le plus bel exemple de la victoire de l’apparence nous vient aujourd’hui: la consommation française a cru de 2,1% en décembre, et de 1% sur l’année 2009. Comme elle avait baissé de 0,6% en 2008, cela veut dire que les Français ont traversé la pire crise depuis 1929 avec une consommation en légère hausse (pour mémoire, elle avait baissé de 30% pendant les années 30…). Comme dans le même temps les Français, par prudence, ont relevé leur niveau d’épargne à plus de 17% de leur revenu, on se dit que nous sommes avec le record d’Europe de l’épargne et une consommation en hausse, parmi les mieux lotis.
Eh bien, nous détenons aussi le record d’Europe du moral en berne, de la morosité et du pessimisme….
Verts de rage
janvier 24, 2010 on 6:33 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermésIls sont verts de rage, ceux dont les futures lignes de TGV vont traverser les vertes vallées. Ils viennent de défiler dans le pays basque contre la ligne qui doit franchir les Pyrénées entre Hendaye et Irun pour relier la France à l’Espagne, mais aussi en Italie contre la ligne Lyon-Turin. Dans toute l’Europe ils demandent l’arrêt de la construction de nouvelles lignes à grande vitesse.
Au premier rang de ces manifestations on trouve des figures bien connues de la vie politique française, telles José Bové et Noël Mamère. Il se concevrait assez bien que des écologistes comme eux soient contre le train rapide, si l’alternative n’était …l’avion, manifestement beaucoup plus polluant.
Ainsi, par pur opportunisme politique, les écologistes soutiennent le train par opposition à la voiture et à l’avion, mais s’opposent au train pour se concilier les bonnes grâces des mouvements locaux. Lesquels n’auraient d’ailleurs rien contre le TGV s’il ne passait pas juste chez eux.
Comprenne qui pourra. En tout cas, cet exemple montre que les écologistes impliqués dans cette « charte de Hendaye » contre tout nouveau TGV européen n’ont d’autre projet que de s’opposer et de protester, et en aucun cas un projet alternatif, sauf celui de consommer moins, de se déplacer moins, de tout faire moins.
Ils feraient bien de faire attention à ce que cela ne donne pas aussi à leurs électeurs la réaction de voter moins. Il est d’ailleurs symptomatique que le populaire et malin leader écologiste Daniel Cohn-Bendit, qui, lui, sait ce que gagner une élection veut dire, pense que, sur ce sujet, il vaut mieux… en faire moins…
Le bal des faux culs
janvier 20, 2010 on 6:41 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermésJusMurmurandi se dit vraiment que les nouvelles économiques distillées par la presse s’adressent à des gogos, et qu’à trop vouloir prendre les Français pour des niais, on va aller à la casse.
Les syndicats annoncent ils la délocalisation de la nouvelle Clio qu’aussitôt un déferlement médiatique s’abat sur le losange.
Et Carlos Ghosn d’être convoqué au Palais présidentiel.
Sauf que l’actuelle Clio est déjà fabriquée en Turquie et depuis longtemps; la nouvelle sera toujours au moins en partie fabriquée à Flins.
Beaucoup de bruit pour rien, sauf qu’à cracher comme toujours sur nos propres entreprises, il en reste toujours un peu.
Comme à la SNCF, où un journal avisé a commencé à annoncer que la SNCF allait fermer des lignes TGV.
Dénégation molle de la SNCF, le secrétaire d’État aux transports le redit de manière plus ferme, NEIN, il n’y aura pas de fermeture de ligne.
Ceci est choquant à plus d’un titre.
D’abord parce qu’il suffit de réduire les fréquences quasiment à néant et on a presque obtenu le même résultat tout en étant économe avec la vérité.
Deuxio, parce que si la ligne n’est pas rentable pourquoi la garder ?? Mais bien évidemment les journalistes que l’on entend ne posent pas la question, et avancent encore moins des chiffres qui permettraient de comprendre la situation avant de porter un jugement fébrile.
Ils oublient en particulier de rappeler que depuis la segmentation de la SNCF avec RFF, détenteur des rails et par conséquent qui facture leur utilisation à la SNCF avec une influence majeure sur les coûts de fonctionnement, le coût de fonctionnement des trains et donc des TGV augmente; ainsi pour 2010 la redevance demandée par RFF à la SNCF augmente de 250 millions d’Euro
Et enfin si la SNCF a un patron, c’est à lui de parler, ou à ses porte paroles. Parce que même si la SNCF est une entreprise nationalisée, hélas, il s’agit que son patron fasse son boulot, et la représente.
Si c’est pour revenir aux années 70-80 où un ministre se sentait des ailes pour parler pour le secteur économique qu’il était sensé représenter en shuntant ainsi l’équipe dirigeante de l’entreprise, on sait où l’on va : dans le mur !
Enfin l’épineux sujet de l’âge de la retraite s’avance alors que l’on sait depuis des décennies que le système est en faillite entre l’espérance de vie qui augmente et le nombre d’années cotisées qui baisse.
On entend même des voix du Parti Socialiste qui annonce que la fameuse retraite à 60 ans, cadeau empoisonné léguée par François Mitterrand pourrait légitimement être remis en question.
Sauf que l’on oublie un petit détail.
Un petit article de loi qui a été glissé par la législature actuelle qui dit que dès qu’un salarié a atteint l’âge de 65 ans, il incombe à l’entreprise de lui demander six mois avant son anniversaire s’il souhaite partir en retraite. Et que s’il ne le souhaite pas, ou n’est pas interrogé dans les délais, il rempile automatiquement pour 12 mois de plus.
Bref, c’est uniquement au choix du salarié. Et tout ceci de manière reconductible jusqu’à l’âge de 70 ans.
On peut imaginer que dans la majorité des cas, on verra des employeurs et des salariés de bonne foi.
Mais imaginons un salarié indélicat en bout de course, malade ou absent. Qui ne souhaite donc pas partir.
La seule possibilité pour l’entreprise de s’en séparer sera de le licencier. Après 20,30 ou 40 années d’ancienneté. Bref à un coût prohibitif par rapport à un départ en retraite.
Mais bon, il est tellement plus simple de glisser sur cette modification législative déjà entérinée qui est passée si discrètement que personne ne l’évoque tandis que l’on annonce le grand rendez vous retraite de 2010.
Le bal des faux culs, on vous dit !!!
Lettre d’Amérique
janvier 19, 2010 on 7:07 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Incongruités, International | Commentaires fermésKatrinaïti
JusMurmurandi est très ému de la situation en Haïti, bien évidemment, même si la presse aura tout oublié, et tout fait pour nous le faire oublier dans les prochains jours, obnubilée qu’elle est par le scoop à tout prix, même s’il n’est pas (toujours) vérifié.
Mais l’Angst de la concurrence, la hantise que le confrère puisse annoncer une nouvelle avant soi même est telle que celle belle profession est prête à toutes les audaces, sauf quand il s’agit de s’autocritiquer. Qui se souvient encore aujourd’hui des 200.000 morts du tsunami en Asie du Sud Est ?
Qui a entendu Florence Aubenas critiquant Claude Guéant parce qu’il avait eu lui aussi l’audace de critiquer l’équipe de France 3 qui voulait chercher le scoop et qui aujourd’hui entraine le gouvernement dans une négociation aussi compliquée qu’inutile?
Mais dans ce torrent médiatique, une information qui est l’objet de la première partie de cet article a ému JusMurmurandi encore plus, c’est le fait qu’un avion de MSF, contenant un hôpital de campagne, ait été empêché d’atterrir pour faire passer un avion américain (ce dernier, aux dires des média étrangers qui aurait au passage contenu Hillary Clinton).
Car visiblement les Américains ont décidé de prendre tout en main pour venir en aide à Haïti. Au point justement de tout diriger sans ménagement.
Quand le secrétaire d’Etat Joyandet se rebiffe, le quai d’Orsay se couche. Bref, tout cela est bien médiocre, alors que des milliers ou dizaines de milliers de personnes attendent de l’aide et que de renvoyer un hôpital de campagne à Puerto Rico ne va pas aider les choses.
Mais ce qui dérange le plus dans cet empressement tout chargé qu’il est de morgue et d’arrogance, c’est que quand il s’est agi de venir en aide à ses propres populations, ce sont des jours entiers que des « fellow Americans » ont du attendre. Et alors même que le sinistre était prévisible et annoncé.
Cela s’appelait Katrina, et cet ouragan est passé à la Nouvelle Orléans. On aimerait un peu plus de modestie dans les circonstances entourant Haïti.
Après Ali le Chimique, George le Toxique ??
L’autre nouvelle qui a interpellé JusMurmurandi c’est celle de la quatrième condamnation d’Ali le Chimique, cousin de Saddam Hussein, pour avoir dépêché les chasseurs bombardiers irakiens sur les Kurdes du village d’Hallabja chargés avec du sarin et autres gaz du même type envoyant 5.000 personnes, civiles, à une mort certaine.
Et donc le sinistre Ali vient d’être condamné pour son forfait à la pendaison, comme Saddam en son temps.
5.000 morts, c’est presque le nombre de soldats américains morts en Irak (on n’ose vraiment pas dire pour la patrie).
Vincent Bugliosi, ancien procureur de Los Angeles, a écrit un très bon, mais très violent livre, sur la question de l’envoi de George W. Bush devant le tribunal pénal international pour crimes contre l’humanité.
Car JusMurmurandi ne parle que des morts américains, mais combien d’Irakiens sont morts, civils ou autres ?
Alors George, bientôt en visite à La Haye ? Chiche !
Inconséquence (1)
janvier 18, 2010 on 9:09 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermésLe Président vénézuélien Hugo Chavez a du finir par s’incliner. A force d’être mal gérée, avec des dépenses populistes inconsidérées, des aides généreuses aux pays frères de la « révolution bolivarienne » (en gros tous les adversaires des États-Unis), des nationalisations qui font fuir les investisseurs, et une corruption importante, l’économie a fait chuter la monnaie. Le bolivar a été dévalué de moitié, sauf pour les produits de première nécessité, où un double cours de change limite la chute.
Mais, comme la hausse des prix est déjà très forte (25% en 2008!), il a dans le même temps interdit à tous les commerçants de remonter leurs tarifs, même sur les produits importés dont le coût venait de doubler, sous peine de nationalisation. Ça n’a pas traîné, la chaîne Exito, contrôlée par le français Casino, est maintenant vouée à la nationalisation. Ça va sûrement aider l’économie locale.
Le modèle de Chavez, c’est Fidel Castro. La preuve de l’échec castriste a été la ré-émergence de ce métier honteux, florissant sous le régime du dictateur Batista, et que les castristes avaient éradiqué à leur prise de pouvoir, à savoir la prostitution. Mais que voulez-vous, quand la misère est totale et l’espoir absent, que peut faire une femme pour se nourrir et nourrir les siens?
Suivant cet excellent modèle, que va faire Chavez quand il aura ruiné et désespéré les vénézueliennes qui se prostitueront comme les cubaines pour quelques dollars de subsistance? Les nationaliser?
