La bulle du Grenelle

janvier 17, 2010 on 8:07 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Il faut être vert, il faut sauver la planète, il faut se préoccuper des générations futures….

Tout ceci est vrai, bien sûr. Mais cela n’autorise pas pour autant à faire n’importe quoi. Voici un bel exemple de n’importe quoi.

L »électricité « verte » a deux avantages: elle est « zéro émission » côté carbone, et elle est renouvelable. Elle peut être d’origine hydraulique, éolienne, solaire, géothermique, etc… Et une convention force EDF à racheter cette électricité à un tarif qui soit rentable pour le producteur, de façon à en stimuler la production.

Comme il n’est pas simple d’avoir chez soi une rivière avec un barrage, une gigantesque éolienne ou une source de chaleur sous-terraine, la grande majorité des systèmes que des particuliers mettent en place pour produire de l’électricité verte sont des panneaux solaires. Ils sont vendus par des entreprises qui se chargent de tout, y compris la constitution du gros dossier requis pour le rachat du courant par EDF.

Comme le décret fixant les conditions de ce rachat allait être modifié, des petits malins ont déposé en vitesse d’innombrables dossiers pour tenter d’avoir leur accord avant l’entrée en vigueur de ce nouveau décret. Alors que le rythme habituel de dépôt de nouveaux dossiers était de 5.000 par an, on est passé subitement en fin d’année à 3.000 par jour!

La raison de cette explosion est simple à comprendre. Si EDF avait dû agréer tous ces dossiers et que tous aient été mis en œuvre, cela seul aurait fait augmenter le cout de l’électricité en France de près de 11%.

L’arithmétique est impressionnante: le kw/h produit par EDF coûte de 6 à 8 centimes, et le décret force l’opérateur à racheter le kw/h vert de 30 à 60 centimes suivant les cas. D’où un malus compensé pour EDF par le contribuable qui eût augmenté de 2,6 milliards d’euros annuels. Une paille! Un demi Kerviel par an, ou une affaire Crédit Lyonnais, ou 100.000 emplois à 26.000 euros par an…

Il y a dans ce mécanisme tous les maux habituels du mélange typiquement français public-privé. A savoir, bien sûr, tous les avantages pour le privé et toutes les charges pour le public, avec, en bout d’arbre, cet éternel dindon, le contribuable.

Par exemple: le tarif français de rachat est le plus élevé au monde. Donc, bien sûr, le plus coûteux pour la puissance publique et le plus rentable pour les petits malins. Et ce alors que l’électricité française, massivement nucléaire, est déjà l’une des plus vertes, et des moins chères au monde!

Autre exemple: le coût de la filière photovoltaïque (panneaux solaires) ne cesse de baisser, notamment grâce au progrès technologique, et aux économies d’échelle générées par la croissance explosive du volume de production. Rien qu’en 2009, les coûts ont baissé de 30% à 50% d’après la Commission de régulation de l’énergie. Forte baisse des coûts sans baisse des prix, on voit tout de suite pourquoi il y a eu formation d’une bulle spéculative.

Parce que, et c’est là sans doute le plus choquant, les dossiers de fin 2009 sont vraiment l’inventaire d’un grand n’importe quoi à la sauce du père Ubu. La seule contrainte règlementaire étant, sous l’ancien décret, que les panneaux soient situés sur un bâtiment clos et couvert, on a fait vraiment n’importe où. En profitant notamment allègrement du droit de construire sans permis en zone agricole. Des « granges » construites tout exprès, sans autre vocation que de traire la vache qu’est le contribuable en produisant de l’électricité au milieu de nulle part, donc avec le minimum d’intérêt pour EDF, un coût de raccordement maximum, sans limite de volume…

Qu’on se rassure, le nouveau décret n’est pas trop féroce avec une profession qui, évidemment, pousse des cris de cochons qu’on égorge. Les prix ne baisseront que progressivement, et les conditions d’éligibilité, si elles ne sont plus inexistantes, restent très libérales. Ceci sous la menace de la profession, de dizaines de milliers de suppressions d’emplois. Éternel chantage qui fait bouillir JusMurmurandi de rage, se souvenant de l’escroquerie menée à bien (!) par les cafetiers et restaurateurs sur la baisse de T.V.A. pour leur profession, qui, par coïncidence, fait presque le même montant, un peu moins de trois milliards annuels.

Le cœur de Philippe Séguin a lâché, privant la Cour des Comptes, censeur du gâchis des deniers publics, de son Président. Faute de quoi, il aurait risqué, sur cette affaire, parmi tant d’autres, de mourir de chagrin…

Bon pied, bon oeil !

janvier 15, 2010 on 4:35 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

On les a à l’œil

JusMurmurandi ne va pas vous parler des promotions et autres soldes, mais de quelques sujets qui a retenu notre attention et…valent le coup d’œil.

Mais que se passe t il chez Air France ???

Après avoir connu un accident grave en juin dernier sur le parcours Rio Paris, le même vol a connu des turbulences telles le 29 novembre dernier que le pilote, n’obtenant pas de réponse de la tour de contrôle a pris l’initiative de changer d’altitude.

Les passagers n’en ont pas moins été terriblement secoués et l’appareil a du subir un nettoyage approfondi. On vous épargne les détails.

Dans ce cas, la compagnie aérienne est en principe tenue de confier les enregistreurs de vol à la DGA et/ou au BEA pour étude. Pour ce vol en particulier, cela aurait éventuellement permis de plus de faire avancer l’enquête sur le vol de juin.

JusMurmurandi utilise le conditionnel à dessein, car Air France n’a rien fait, l’avion est reparti aussitôt sur Bombay et les enregistreurs de vol ont tout aussitôt écrasé les données du vol Rio Paris.

On attend toujours les conséquences voire les sanctions…

Sur un vol Tokyo Paris, ce sont les passagers de la classe affaires qui ont été détroussés en pleine nuit. Même si le larcin a été découvert avant l’arrivée, Air France s’est déclarée incompétente, et a laissé repartir les passagers volés sans compensation, et le voleur enrichi. Bref, où est on encore en sécurité avec Air France ? Dans les bus qui nous conduisent des aérogares aux avions ????

Enfin Air France/KLM, au nombre de passagers transportés est en train de se faire dépasser par Ryanair.

Il serait temps que les dirigeants de la compagnie ouvrent les yeux, et, au lieu de pleurer sur ses taux de remplissage qui baissent, mettent en place des mesures qui corrigent une indifférence totale quant au traitement clients.

Car ces derniers ne manquent pas d’ouvrir les yeux et vont voir ailleurs, là où c’est plus sûr, là où c’est moins cher.

Mais qu’est ce qui a pris Vincent Peillon ?

JusMurmurandi n’en croyait pas ses yeux en lisant la nouvelle. Invité par France Télévision à participer hier soir à un débat sur l’identité nationale, il s’est tout bonnement dégonflé à la dernière minute.

Et non seulement il s’est déballonné, mais en plus il n’a même pas eu le courage de l’annoncer directement à la chaîne préférant aller baver son absence à l’AFP.

Gageons que les électeurs y verront clair, car s’il refuse le débat démocratique, Peillon se met le doigt dans l’œil !

Alzheimer, droit dans les yeux !

Des recherches récentes tendraient à démontrer que l’on peut détecter la maladie en faisant des test oculaires réguliers.

Lorsque l’on connait les effets dévastateurs de cette affliction, le fait de pouvoir la repérer plus tôt, si les conclusions étaient confirmées, serait un avantage décisif.

Bref, cela nous permettrait de rester bon pied bon œil plus longtemps, tout ce que l’on se souhaite en ce début d’année !

Qui contrôle les contrôleurs?

janvier 15, 2010 on 7:46 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite | Commentaires fermés

Quand est-ce que trop, c’est trop? Les contrôleur aériens viennent de se mettre encore une fois en grève pendant 2 jours. Voici ce que JusMurmurandi a trouvé sur cette intéressante corporation:
- la grève a pour cause la crainte de privatisation de la DGAC (12.000 fonctionnaires) que pourrait causer, d’après les contrôleurs, un éventuel rapprochement entre les systèmes de contrôle aérien français et ceux des pays limitrophes. Ils exigent donc la garantie de maintien de leur profession dans la fonction publique
- deuxième cause, la réorganisation du système français autour de Paris requiert qu’un certain nombre d’entre eux, basés à Athis Mons, près d’Orly, donc au sud de Paris, aillent travailler à Roissy, au nord-est. Ils ne veulent pas de ce déplacement.

Faut-il rappeler que les agents de la fonction publique, tels qu’ils exigent de le rester, ont, parmi les avantages et inconvénients de leur statut, la mobilité géographique impérative? Visiblement, il le faut, les contrôleurs ayant l’air de préférer avoir les avantages, tels que la garantie de l’emploi, précieuse en temps de crise, mais que les avantages et pas les servitudes.

Par ailleurs, cette grève a lieu, comme par hasard, au milieu d’une polémique sur le travail réellement effectué par les contrôleurs. Ils partent en retraite à 57 ans, ce qui, à l’aube d’une renégociation sur les retraites compte tenu de la faillite latente du système français de redistribution, est un avantage non négligeable. Ils ont 56 jours de congé annuels, soit quasiment 10 semaines. Pas mal non plus, au regard des usages en vigueur. Ils ont une durée hebdomadaire de 36 heures, mais, compte tenu des heures de récupération pour pénibilité du travail (besoin de concentration, stress), ils en font 24 réelles. Réelles? Voire. Car il semble que, quand il y a baisse du trafic aérien les contrôleurs s’autorisent à réduire d’eux-mêmes leurs effectifs, ce qui conduit, selon un article du Figaro à un travail effectif de 12 heures. L’article a été contesté, mais les contestataires (DGAC, syndicats) n’ont donné aucun chiffre d’heures réellement travaillées. Un silence que JusMurmurandi trouve édifiant.

Quant au rapprochement avec les systèmes de contrôle aérien des pays voisins (Belgique, Suisse, Allemagne), il permettrait de faire progresser à la fois la sécurité, en évitant la procédure de transfert systématique d’un vol d’un système d’un pays au système d’un pays voisin, et la productivité, en évitant la redondance du contrôle, elle aussi systématique dans les zones limitrophes.

Alors que, dès qu’un changement est proposé pour le système de contrôle aérien français, les contrôleurs crient qu’on attente à la sécurité des passagers, là, subitement, quand il n’est pas contesté que la nouvelle organisation serait plus sûre, ils contestent aussi.

Et les pouvoirs publics, gênés, et ne voulant pas (trop) de grèves, se taisent et avalent.

Non seulement nous avons des contrôleurs en dérapage incontrôlé, mais aussi des pouvoirs publics impuissants. Comme il est loin le temps de la campagne présidentielle de 2007… et celui de 2012…

Producteurs, consommateurs ou pleureurs?

janvier 13, 2010 on 6:53 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Incongruités | Commentaires fermés

La future Renault Clio IV sera-t-elle produite à l’usine française de Flins? Les syndicats, jamais embarrassés de dévoiler des « informations » confidentielles, même quand elles ne sont pas, ou pas encore, des informations, disent que non. Flins aurait perdu la bataille face à l’usine turque de Bursa.

Il va de soi que gouvernement et syndicats font, pour l’occasion, cause commune contre cette délocalisation. D’autant que ce n’est pas la première, la plupart des petites voitures des marques françaises étant aujourd’hui produites à l’étranger, toujours pour la même raison, le coût.

Bien entendu nul Français ne peut se réjouir de voir un tel déplacement d’investissement, de travail et de richesse. Le problème, c’est que les consommateurs ne sont pas prêts à payer plus cher des produits made in France.

Donc, avec des consommateurs très sensibles aux prix, surtout en cette période de crise, et en particulier pour les petites voitures, où les marges sont plus réduites que sur de plus gros modèles, et des coûts français plus élevés qu’en Europe centrale ou orientale ou dans des pays méditerranéens, et des producteurs bataillant pour survivre dans un marché où les surcapacités atteignent 40%, on ne voit pas vraiment de solution.

Bien sûr, il y a des efforts pour faire baisser les coûts, par exemple avec la suppression de la taxe professionnelle, qui représente plusieurs centaines d’euros par voiture produite en France. Mais compte tenu du modèle français, avec son faible temps de travail (35 heures hebdomadaires, 5 semaines de congés payés annuels minimum, départ précoce à la retrait, ses systèmes de santé, de retraite et d’indemnisation chômage), c’est loin d’être suffisant pour compenser des écarts de niveau de vie importants avec des pays où technologie, productivité et qualité sont les mêmes que partout ailleurs.

Alors les syndicats pleurent, en oubliant tous les cas où ils poussent les coûts à la hausse, soit en argent, soit en obstacles de procédure.

Alors le gouvernement pleure, en oubliant tous les cas où ils dépensent n’importe comment l’argent des impôts et des systèmes sociaux et en imposant des complications administratives ubuesques.

Alors les Français pleurent, en oubliant tous les cas où ils ferment les yeux sur l’origine du produit qu’ils achètent, et sur tous les cas où ils fraudent le fisc ou les organes sociaux.

Alors JusMurmurandi pleure, désolé de toutes ces larmes de crocodile, alors que toute le monde accuse tout les autres, et que rien n’est vraiment fait pour que quoi que ce soit change.

Et qui pourrait s’étonner qu’au milieu de toutes ces larmes les Français soient à la fois parmi les mieux lotis d’Europe face à la crise et ceux dont le moral est le plus bas?

Un bonus pour deux?

janvier 11, 2010 on 9:40 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Poil à gratter | 2 Comments

Qui se souvient du film « un fauteuil pour deux », réunissant Eddie Murphy et Dan Ackroyd? Le second est un banquier à qui tout réussit, amour, argent, carrière, rang social. Le premier est un arnaqueur même pas minable. Deux vieux qui s’ennuient, pour s’amuser, organisent la substitution de l’un par l’autre, et constatent que l’arnaqueur de rue a tout autant sa place que le Golden Boy…

C’est deux fois et pas une que JusMurmurandi a été amené à se rappeler ce film. La première, quand les grandes écoles ont manifesté une « réticence », et le mot est faible, à toute idée de réserve un quota de places à des jeunes issues de segments défavorisés de la société. Bien sûr, il est possible de réussir sans ce « coup de pouce », et il y a des exemples plus remarquables les uns que les autres, et dignes d’estime. Mais ne pas reconnaître qu’il est infiniment plus difficile d’y arriver quand on a un ou deux parents illettrés, un nom à consonance maghrébine et une adresse dans le 9-3 que quand on est fils de polytechnicien est le comble de l’hypocrisie de classe détestablement conservatrice.

La seconde quand sont apparus les chiffres de bonus que les banques de New-York et de Londres s’apprêtent à verser à leurs Golden Boys. Les estimations vont de 90 milliards de dollars à New-York à 45 milliards de livres à Londres. Des chiffres déjà provocants quand l’année a été formidable pour toute l’économie, et au-delà de toute obscénité au titre de 2009.

Quel rapport entre ces éléments? C’est que ces rémunérations représentent aujourd’hui de loin le plus gros élément de coût des banques d’affaires, aux alentours de 50% de leur chiffre d’affaires. Et que, donc, toute économie substantielle dans ce domaine, comme de payer moins ces si chers traders et autres génies de la finance, améliorerait de façon significative l’exploitation des banques. Qui pourraient par exemple mettre ce bonus de bénéfice pour diminuer le coût du crédit, ou renforcer leurs fonds propres dévastés par la crise. Deux résultats on ne peut plus utiles pour tous.

Et que, pour payer moins les golden boys, il suffit d’appliquer les lois du marché, c’est-à-dire de créer de la concurrence. Et qui aura plus faim, à votre avis, pour mettre cette concurrence renforcée en œuvre, et « se contenter » de rémunérations simplement énormes et non plus pornographiques, des candidats issus de la très bonne société, à qui tout a toujours été donné, ou d’autres qui ont dû tout arracher à la force du poignet?

C’est bien de l’histoire du film qu’il s’agit. Si on donne leur chance à des candidats qui savent la valeur de l’argent par ce qu’il sont dû tout obtenir « à la dure », on a des chances d’obtenir tout à la fois de redoutables compétiteurs, des gens heureux de leur réussite et qui amorceront le cercle vertueux de l’ascenseur social, et une plus grande homogénéité de la France autour de ses élites.

JusMurmurandi comprend bien qu’il y en ait que cette perspective dérange….

Hommage à Philippe Séguin…..

janvier 10, 2010 on 5:20 | In C'est ça, Paris?, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermés

En 2007, JusMurmurandi abordait la question de l’entretien des colonnes de Buren, oeuvre ô combien indispensable commandée sous l’ère Mitterrandienne par le ménestrel-ministre de la culture aux poches sans fond, Jack Lang.

Car le créateur de ces colonnes, Daniel Buren, dénonçait leur décrépitude avancée, et réclamait soit une remise à neuf complète, soit la destruction de ce que certains n’hésitaient pas à dénoncer comme un sacrilège en pleine cour du Palais Royal.

Déjà les finances de notre beau pays, bien avant la crise financière, étaient dans un état fort préoccupant; le reconditionnement de ce « monument » était le prototype de dépenses auxquelles il était impératif que l’on y réfléchisse à deux fois, avant que de ne pas prendre son créateur au pied de la lettre (et des colonnes…) et d’effectivement les détruire, réduisant en cela l’entretien à néant également.

A moins que l’on applique le même théorème de base que celui qu’emploie Eric Woerth avec les fonctionnaires, de ne garder qu’un sur deux qui part à la retraite, bref de ne laisser qu’une colonne sur deux après les travaux :-)

Hélas, tous ces saints principes ont été mis de côté, et c’est un travail considérable qui a été accompli, puisque la facture totale est…cinq fois celle dépensée pour la création originale en 1987. De l’inflation à 21% par an, hors indexation. Spectaculaire.

Avec des dépenses de ce type, on peut vraiment se demander si le gouvernement sait faire la distinction entre ce qui est vital et ne l’est pas si nous sommes effectivement en faillite. Car quitte à faire ces travaux, comment arriver à une somme qui a augmenté exponentiellement ????

Philippe Séguin, premier Président de la Cour des Comptes récemment disparu, doit se retourner dans la chambre froide du funérarium des Batignolles….

Philippe Séguin

Philippe Séguin

Le temps des Experts…

janvier 9, 2010 on 12:43 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, International, La Cour des Mécomptes | 2 Comments

L’année dernière a été marquée par une singularité en région parisienne: il y a neigé trois fois en un hiver. Ce qui était banal il y a quelques décennies est devenu exceptionnel. Sauf que cette année aussi l’hiver aura déjà livré une quantité inhabituelle, atypique, de froid et de neige.

Difficile, dans ces conditions, de détecter les marques du réchauffement de la planète. D’autant que les États-Unis sont, eux aussi, frappés par une vague de froid. Et que Beijing grelotte sous un lourd manteau neigeux.

Comment, dans ces conditions, convaincre les Français qu’il est temps de faire du sauvetage de la planète la priorité des priorités? Notamment en acceptant la fameuse taxe carbone, ou le transfert massif de richesses que tentent d’exiger des pays non développés.

Pour cela, il suffirait qu’ils fassent confiance aux experts qui leur serinent l’imminence du péril. Après tout, s’ils portent le nom d’experts, c’est qu’ils savent ce qu’ils font et disent, n’est-ce pas?

Comme les experts des marchés financiers, dont les innovations se sont transformées en produits toxiques, avec les conséquences que l’on sait.

Parce que, si la planète se réchauffe, la planète finance a connu un sérieux coup de froid, c’est le moins qu’on puisse dire.

Comme les experts de l’anti-terrorisme américains, qui n’ont pas su traduire toute l’information qu’ils avaient reçue en une interdiction de vol pour le terroriste de l’avion Amsterdam-Detroit.

Et du coup, c’est toute l’Amérique qui en a froid dans le dos.

Comme les experts médicaux qui ont engagé la France et tous les autres pays solvables dans des programmes pharaoniques de prévention et de lutte contre la grippe A, ce qui se traduit par des dépenses sans commune mesure ni avec les besoins ni avec le risque.

Et, du coup, l’opération vaccination, censée se faire à froid, se révèle un four.

Non, vraiment, il n’y a qu’une catégorie d’experts à qui JusMurmurandi puisse faire aveuglément confiance. Mais ce sont ceux de la série télévisée.
Parce que ceux qui en écrivent les scénarios sont vraiment des experts dans l’art de faire gagner les gentils et perdre les méchants…

Les Experts

Dégrisera bien qui dégrisera le dernier !

janvier 5, 2010 on 8:19 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermés

La cellule de dégrisement dont JusMurmurandi a déjà parlé à plusieurs occasions fait reparler d’elle.

En effet, le Ministre du Budget, et de tant d’autres choses, Eric Woerth, a décidé de prolonger la durée de la dite cellule, afin d’offrir la possibilité à un nombre de Français aussi grand que possible de rapatrier des fonds dont ils disposeraient en dehors de l’hexagone.

Car c’est un vrai sujet. La France est en effet un pays d’épargnants, depuis toujours. Rappelons par exemple qu’à l’issue de la guerre perdue de 1870, elle a payé beaucoup plus rapidement que prévu la punition financière imposée par la Prusse, grâce aux matelas des citoyens.

Par conséquent, faire revenir cet argent en France permettrait de stimuler le crédit, remonter l’impôt avec de l’ISF supplémentaire (rêvons un moment, et de rendre cet impôt mal fichu rentable). Bref, de réinjecter de l’argent frais dans cette économie qui en a tant besoin tandis que l’Etat est tellement à cours de fonds et recourt à des « grands emprunts » qui n’en sont de toute façon que des petits et dont on n’a qui plus est pas la moindre idée de comment on les remboursera.

Car d’autres pays se sont livrés à des opérations comparables, mais avec un autre courage. L’Italie de Berlusconi, tellement raillée et décriée, a fait elle revenir 95 milliards d’Euro. C’est trente fois ce qui serait rentré en France (JusMurmurandi dit serait parce qu’en dehors des déclarations ministérielles, elles aussi au conditionnel, il n’y a pas de preuve), et trois fois le montant du … »grand emprunt ». Excusez du peu.

Mais voilà, en France, on ne veut pas supprimer l’ISF qui coute tellement d’emplois. On ne veut pas non plus accorder une amnistie totale mais seulement partielle à ceux qui seraient tentés de faire revenir leur fortune non française. Et surtout, tant que rien n’est inscrit dans le marbre de la Constitution (tel l’imbécile principe de précaution !!) pour garantir qu’il n’y aura pas d’autres sanctions, une hausse de l’ISF ou autre délicatesse du genre, pourquoi ces fonds reviendraient ils se dorer au soleil hexagonal ???

Et alors que Nicolas Sarkozy a désormais derrière lui la plus longue partie de son mandat, la possibilité d’une alternance politique se faisant jour en découragera à n’en point douter plus d’un. Car il est sûr et certain que la gauche au pouvoir aura à coeur de supprimer le bouclier fiscal et d’augmenter les impôts, ISF compris.

On tuera très possiblement la poule aux oeufs d’or, et alors, qui s’en souciera ?

Eh bien nous, justement. Car ce sera le peuple français qui par le manque de courage politique des uns, ou la lubie économique des autres devra faire face à une dette toujours plus importante alors qu’une part non négligeable pourrait être assumée par un retour bien géré.

Et après le dégrisement, la gueule de bois sera assurée.

Les conquérants de l’inutile…

janvier 3, 2010 on 7:56 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermés

Burj Dubai. Un nom bizarre, à nos oreilles tout au moins, pour un projet bizarre, maintenant tout au moins: un gigantesque centre commercial, surmonté du gratte-ciel le plus haut du monde, culminant à un faramineux 818 mètres de haut. Le tout devant former le cœur d’un gigantesque quartier encore à construire. Le problème, c’est que Dubaï tout entier est en faillite virtuelle avec une montagne d’immobilier vide, ni vendable ni louable, mais acquis ou construit à prix d’or. D’or noir, bien sûr..

Les vaccins anti-Grippe A. La France en a acheté plus de 90 millions, pensant tout à la fois qu’il en fallait deux par personne, et que, sinon, la maladie risquait de tuer des dizaines de milliers de Français, par opposition à une grippe « normale », qui en tue 5000 tous les ans. Le problème, c’est que peu de Français se font vacciner, et moins encore de malades ne développent de conséquences graves. Ce qui fait que la France cherche à se débarrasser à des prix de braderie de vaccins acquis à pris d’or. il y aurait aussi quelques 2 milliards de masques respiratoires et 30% du stock mondial de Tamiflu, pour lesquels la France cherche des acheteurs, rapidement si possible, pour éviter l’effet dévastateur des dates de péremption. JusMurmurandi se demande si ces achats de précaution ont été comptabilisés dans les divers « plans de relance »…

Lionel Jospin, dans un livre qu’il vient de publier, reconnait qu’il est seul responsable de son humiliante élimination au premier tour de l’élection présidentielle de 2002. Il a tout à la fois surestimé la perception positive de son bilan, et sous-estimé les dégâts causés par la dispersion des candidatures à gauche. Un bilan honnête, d’un homme honnête. Le problème, c’est que cela fait 7 ans que tous les Français ont entendu les commentateurs politiques faire ce même bilan sans qu’il leur soit nécessaire pour autant de payer pour acheter le livre.

De nombreux aéroports européens vont s’équiper de scanners corporels pour éviter qu’un attentat comme celui qui a failli abattre l’avion Amsterdam-Detroit puisse se reproduire. Le problème, c’est que, comme toujours, on va dépenser beaucoup d’argent et faire subir de longues attentes à des millions de passagers pour « faire la dernière guerre ». Depuis le 11 septembre, les mesures de sécurité n’ont cessé d’avoir en train de retard sur les innovations des terroristes, et seule leur incompétence au moment de l’exécution a évité des carnages.

L’otage, homme de l’année 2009!

janvier 2, 2010 on 7:22 | In Ca m'énerve, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

Que reste-t-il de 2009 aux premiers jours du Nouvel An? Ce qui frappe JusMurmurandi, c’est la dimension planétaire qu’a prise la prise d’otages, qui semble devoir être le signe distinctif maudit de l’année qui s’est achevée.

Oh, bien sûr, ce n’est pas nouveau. Il y a des années que le soldat franco-israélien Shalit est prisonnier dans la bande de Gaza, et qu’il attend que le Hamas obtienne d’Israël la libération d’un millier de prisonniers palestiniens en échange de la sienne. Il y a des années que les employés d’entreprises, d’établissements et d’administrations indispensables se mettent en grève au moment précis où celle-ci indispose au maximum, pour faire plier un employeur qui n’a pas le choix de ne pas céder.

Non, rien de ceci n’est nouveau.

Mais voir des pirates prendre d’assaut en haute mer des pétroliers et autres bateaux de grand large et en demander rançons (et les obtenir), ça c’est nouveau. Aujourd’hui tout passage maritime au marge de la Corne de l’Afrique est devenu une gageure à cause des pirates somaliens.

Il est nouveau aussi, de voir la Russie et l’Ukraine se disputer pour le transfert du gaz russe par le territoire ukrainien pour irriguer l’Europe, en sachant que les Européens finiront de toute façon par payer. C’est bel et bien une prise d’otages.

Plus nouveau encore, voir les différents États contraints de renflouer leurs banques de plusieurs milliers de milliards de dollars, d’euros ou de livres pour combler les pertes causées par les folies de ces établissements financiers, et voir ensuite ces entreprises verser des bonus colossaux au titre de l’année où leur performance économique méritait la sanction de la faillite. Cela montre à quel point la communauté économique mondiale est l’otage de ses établissements financiers.

Mais le sommet à été atteint, si l’on peut dire, à Copenhague, quand les ONG, à commencer par la plus grande d’entre elles, l’ONU, ont tenté de prendre le contrôle de 100 milliards d’euros par an, au titre d’une aide des pays riches aux pays pauvres pour les aider à combattre le changement climatique. 100 milliards par an, pour une cause décidée par des « experts » (on se souvient avec émotion des « experts » en finances), seuls juges de ce qu’il faut faire, de combien cela coûte, avec en ligne de mire, la survie de la planète, ce qui nous force à obéir et à payer sans discuter. Comme prise d’otages, on n’a jamais fait mieux!

L’avaler ou l’avoir dans le cul?

décembre 29, 2009 on 10:34 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Depuis le 11 septembre, aucun avion n’a été, et c’est heureux, détruit en vol par un attentat islamiste. Pourtant, 2 terroristes ont essayé et sont passé tout près, Richard Reid, à partir de Paris, et Umar Farouk Abdulmutallab à partir de Lagos via Amsterdam. Seuls des problèmes techniques de mise à feu de leurs explosifs et l’intervention de passagers ont évité deux explosions en vol, avec des conséquences potentiellement catastrophiques.

Ceci pose un certain nombre de questions.

Il y a des années qu’on sait qu’un scanner corporel permet de « voir » le type de dispositifs embarqués par les deux terroristes. Ceux-ci ne sont pas mis en œuvre parce que (1) ils coûtent très cher, un million de dollars chacun, et (2) ils dévoilent toute l’anatomie du passager, y compris son intimité. Il semble à JusMurmurandi que ceci serait un bon exemple de non-application du Principe de Précaution inscrit dans la Constitution à l’initiative de l’ancien Président Chirac, et dont JusMurmurandi n’a de cesse de dénoncer la stupidité contreproductive. Il est évident que la Précaution maximum doit conduire à l’achat et à la mise en œuvre de ces scanners, sinon l’État et ADP seraient, en cas, d’attentat réussi (!) fautifs…

Les chiffres sortis sur le coût de la sécurité en France, et il n’y a pas de raison de penser qu’ils soient différents aux États-unis, toutes proportions gardées, sont de 550 millions d’euros annuels pour le contrôle, contre « seulement » 50 millions pour l’information. Et encore, en matière de contrôle, un article du Figaro nous apprend-il ce matin que les pilotes d’Air France lui trouvent un désagréable côté passoire. Ainsi, en janvier 2006, la police de l’air et de frontières a-t-elle tenté de faire passer 8 dagues longues comme deux fois la main, beaucoup plus grosses et dangereuses que toutes les armes ayant servi au 11 septembre, par les portiques de Roissy. Bilan: 2 dagues interceptées, 6 dagues passées tranquillement… Donc, avec un si faible budget pour l’information, comment s’étonner que des renseignements ne soient ni recoupés ni exploités? Faut-il penser que la priorité au contrôle reflète le fait que celui-ci est visible par les passagers et contribuables, alors que la collecte d’information est, par nature, invisible?

En attendant, force est de constater que les terroristes gardent un coup d’avance sur des forces de l’ordre qui s’efforcent d’empêcher la répétition de ce qui vient d’arriver.

La prochaine étape, on la connaît. Si les pouvoirs publics continuent de privilégier avant tout le contrôle, ils vont installer des scanners corporels. Comme il y a 2200 points de contrôle aux USA, soit un coût total de 2,2 milliards de dollars, ce qui est peu face aux 40 milliards déjà dépensés depuis 2001 pour la sécurité aérienne américaine.

Mais il existe un moyen de passer au travers, c’est que les explosifs soient introduits dans le corps du terroriste. Il y avait 80 grammes de penthrite dans le slip de celui qui a essayé de faire tomber le vol Northwest 253. C’est une quantité compatible avec les cavités internes.

A ce moment là, faute de progrès en matière de prévention, un terroriste va avaler sa penthrite, la faire exploser, et ce seront les passagers qui l’auront dans le cul!

La France n’a que ce qu’elle mérite…

décembre 28, 2009 on 8:08 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Si on fait une liste des des domaine d’excellence de produits industriels français, il est plus que probable que figureront vers le sommet de la liste:

- les centrales nucléaires (Areva)
- le train à grande vitesse (Alstom)
- les avions de transport de passagers (Airbus)

Sauf que, en quelques jours

- le consortium français mené par Areva a perdu un contrat de quelques 20 milliards de dollars à Abu Dhabi pour la construction de 4 centrales nucléaires en faveur d’un consortium coréano-japonais.
- le record du monde de vitesse pour un train commercial n’est plus français, mais chinois. Et même le futur AGV, successeur du TGV, est enfoncé
- l’Airbus le plus vendu, l’A320 va avoir un nouveau concurrent, lui aussi chinois,le C919. Lequel aura pour avantage un nouveau moteur GE-SNECMA, le Leap X, nettement plus économe que le CFM56 qui équipe l’A320

Il serait facile de voir dans ces 3 défaites en quelques jours une simple coïncidence, et c’est possible. Elles pourraient aussi être expliquées par la migration graduelle de toute l’industrie mondiale vers l’Orient, et ce n’est pas faux.

Mais il est frappant de constater que les deux chantiers de la nouvelle centrale nucléaire EPR d’Areva connaissent une accumulation de retards, de problèmes techniques et de surcoûts qui n’inspirent pas confiance. Que les 2 derniers avions Airbus lancés (A380 et A400M) l’ont été avec une accumulation de retards, de problèmes techniques et de surcoûts qui n’inspirent pas confiance. Que le nouvel AGV n’a pas encore été commandé par la SNCF, ce qui, là non plus, n’inspire pas confiance.

Nicolas Sarkozy multiplie les déclarations affirmant sa volonté de ne pas laisser mourir l’industrie française. Mais, quand on compare le nombre d’ingénieurs qui sortent des universités et grandes écoles françaises et chinoises, le compte est vite fait. Surtout quand on se contente de regarder la rémunération d’un ingénieur passé dans la finance par rapport à un camarade de promotion qui dessine des trains destinés à la SNCF….

Voilà bien un sujet qui contribue à l’identité française de demain, et auxquels aurait du s’intéresser tant la réforme de l’Éducation Nationale que le Grand Emprunt.

Mais, pour cela, encore eût-il fallu que les Français aiment leurs entreprises. Ce n’est pas le cas. Quand on lit à quel point ils reprochent au Gouvernement d’avoir assisté Renault et Peugeot pour les empêcher de sombrer au plus fort de la crise, ou à quel point toute forme de rémunération élevée leur est détestable, JusMurmurandi se dit qu’il faudrait inventer une forme de canonisation laïque pour les chefs d’entreprise qui continuent à exercer ce métier si indispensable, si risqué, et si décrié.

La tentation américaine d’un Président Buisson…

décembre 23, 2009 on 10:55 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

Pour un observateur européen, la scène politique américaine des 30 dernières années possède une particularité curieuse. Toute personne qui aspire à jouer un rôle se voit demander comme un préalable s’il ou elle est pour ou contre le droit à l’avortement. Celui-ci procède d’une décision de la Cour Suprême dite Roe Vs Wade, et les anti-avortements rêvent de la renverser.

Ce qui étonne, c’est que cette question, à forte consonance religieuse, est déterminante pour la réussie en politique. Aucun Républicain par exemple ne pouvant se concilier l’électorat conservateur qui constitue l’aile droite de son parti, et donc ne peut être élu s’il ne prend pas fortement position contre l’avortement, alors que ce n’est pas du tout citée par les Américains comme primordial pour eux.

D’où une interrogation: pourquoi les partis excluent-ils ou sabordent-ils de bons candidats au nom d’une question terriblement clivante mais qui n’est pas une priorité de l’électorat?

Il semble que la France pourrait suivre le même exemple quand on voit l’évolution que prend le débat sur la double question de la burqa et des minarets.

La burqa ne concerne, d’après les études, qu’un tout petit nombre de milliers de femmes, soit, par comparaison, le même nombre de Français que celui des morts sur la route. Quoique JusMurmurandi soit opposé au port forcé de la burqa, il l’est plus encore à l’irruption de la loi pour restreindre les choix vestimentaires des Français.

Des minarets, la France en compte 33, soit un nombre infinitésimal par rapport aux clochers d’églises, dont tous ne sont pas, c’est le moins qu’on puisse dire, d’un gout architectural au dessus de tout reproche. Là encore, JusMurmurandi est opposé à des constructions voyantes de style moyen-oriental en peine agglomération française, et à l’appel du muezzin s’il dérange la population, mais opposé plus encore à l’irruption de la loi pour restreindre les pratiques religieuses des Français.

Rappelons à tous ceux qui l’ignoreraient qu’un sondage de La Croix, journal peu suspect d’être anti-chrétien, place l’Islam comme première religion de France par le nombre de pratiquants réguliers (au moins une fois par mois). Il faut bien que ces pratiquants-là aient quelque part où aller faire leurs dévotions, et le contraste entre des mosquées de fortune trop pleines et des églises très vides est éloquent.

Reste que les sondages, toujours eux, montrent que la burqa et les minarets ne sont pas, pour les Français, des préoccupations majeures par rapport à la crise économique, au chômage ou à l’environnement.

Alors que les politiques font assaut de déclarations et d’initiatives pour ou contre l’interdiction de la burqa et de la construction de nouveaux minarets comme s’il s’agissait de sauver la France.

Si la droite française s’embarque (ou s’emburqe, en profitant de l’occasion pour un jeu de mots digne de l’Almanach Vermot) dans cette direction, il est à craindre qu’elle ne subisse le sort de la droite américaine, incapable d’être élue sans le concours de son aile dure, concours monnayé au prix fort, bien sûr…

Voilà qui pourrait nous valoir un Président nommé Buisson…

Tuvalu devient Foutuvalu!

décembre 19, 2009 on 8:09 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Tuvalu, c’est un État-atoll qui a une particularité redoutable. En cas de hausse du niveau des océans, il disparaîtra purement et simplement sous les eaux. Fort heureusement, cela ne concerne « que » 12.000 personnes et 26km².

Alors que se passe-t-il qui fasse que Tuvalu soit subitement important? Eh bien, c’est ce minuscule État qui a été le premier à rejeter le texte sorti de la conférence (on n’ose plus dire: le sommet) de Copenhague sur le réchauffement climatique.

Les 130 chefs d’État n’ont pu se mettre d’accord sur rien, et, quand le spectre de l’échec s’est fait menaçant, certains sont purement et simplement partis pour éviter d’être partis prenantes au fiasco. D’où le fait qu’il n’y a même pas de « photo de famille » de tous ces puissants dirigeants.

Sans accord, chaque pays va pouvoir tranquillement poursuivre ses intérêts et eux seuls, tout en multipliant les déclarations de bonne conduite. Ainsi, au palmarès du cynisme, JusMurmurandi salue la Chine, qui offre une forte réduction de ses gaz à effet de serre, mais sous condition qu’il n’y ait aucune vérification extérieure, mais aussi la Russie, qui fait de même, mais avec en référence la situation à la fin du XXe siècle, quand l’Union Soviétique produisait -et donc polluait- beaucoup plus qu’aujourd’hui, ce qui fait que sa diminution est déjà dans les faits, et donc que la « promesse » était vide, ou encore le Soudan, qui se vautre dans l’abomination au Darfour, mais ose comparer le comportement des Occidentaux à l’Holocauste. Et ainsi de suite…

Il est clair que les ONG et autres experts qui se sont vus aux commandes de la planète comme une sorte de panel mondial de ce qui est « bien » et de ce qui ne l’est pas doivent se sentir comme Perette et le pot au lait. De même que les dirigeants des pays du tiers-monde qui salivaient déjà sur ces 100 milliards d’euros annuels de transfert à partir de 2020 qui leur étaient, du moins le croyaient-ils dus et destinés.

JusMurmurandi, qui n’est qu’une bande de vieux cyniques, n’est pas véritablement surpris que les dirigeants n’aient pas cédé à ce chantage à la terreur d’un mélange hétéroclite de bonnes âmes pleines de bonne volonté, de politiques « alternatifs » tentant de ressusciter les politiques de décroissance qui ont fait faillite dans les années 60 avec le Club de Rome, d’autres politiques tout simplement désireux de surfer sur une vague prétendument populaire, et de scientifiques et autres experts.

Et, en tant que vieux cynique, JusMurmurandi fait remarquer qu’il n’y a pas une seule élection qui ait été remportée où que ce soit par ce programme. Pas une au monde. Comme légitimité démocratique, on fait mieux. Sauf à vouloir faire le bonheur (en l’occurrence la survie) des humains malgré eux, et on sait ce que ce genre de gouvernance a donné dans le passé….

Que reste-t-il de tout cela? Que très probablement le monde avancera en ordre dispersé. Quoiqu’il y ait des moyens d’imposer un certain ordre mondial de la propreté. Il suffit que l’Union Européenne impose (au sens d’impôts) un droit à l’importation de produits polluants et/ou en provenance de pays polluants. Comme il s’agit du premier marché du monde, on verra ceux qui veulent y exporter, telle la Chine, s’orienter (il y en a déjà des signes) vers un « plus propre que moi, tu meurs » salutaire pour tout le monde.

Ce qui serait une forme internationale de taxe carbone. Amusant de voir comment le gouvernement global ne peut s’imposer par la science, la diplomatie, ou l’intérêt commun, mais par l’impôt et le commerce….

En attendant, le réchauffement climatique est une réalité, même si le foutoir de Copenhague s’est tenu pendant une vague de froid sur l’Europe. Lequel réchauffement, quelles qu’en soient les causes (il n’y pas consensus que l’activité humaine soit déterminante), va causer l’engloutissement des Tuvalu.

Ils sont donc foutus, les Tuvalu.

Sauf que, bien sûr, après avoir pleuré que tout est perdu pour toujours sur toutes les radios et télés, après avoir condamné tous les dirigeants politiques, et après avoir clamé leur désespoir avec un talent à éclipser la mémoire de Sarah Bernhardt, toutes les ONG, écolos et autres scientifiques se hâteront de remettre le couvert des négociations planétaires. Être passés si près d’un tel fromage est vraiment trop cruel, le psychodrame ne fait que commencer….

Blancs comme neige!

décembre 18, 2009 on 8:48 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermés

Certains jours, JusMurmurandi n’arrive tout simplement pas à comprendre l’information, tant elle sort du périmètre de ce qui est imaginable.

Ainsi, quand on voit une majorité de Français favorables aux cafetiers restaurateurs qui se sont purement et simplement mis dans la poche l’essentiel de 3 milliards de baisse de TVA au mépris de tous leurs engagements passé et présents.

Cette fois-ci, c’est l’Autorité des Marchés Financiers qui innocente tous les mis en cause dans ce qui apparaissait comme un gigantesque délit d’initiés chez EADS. 17 personnes et 3 sociétés avaient vendu des grandes quantités de titres EADS juste avant que l’annonce du long retard du programme A380 fasse fortement baisser le cours de l’action.

Dans les faits, l’AMF vient de dire que ces gens-là et ces entreprises avaient le droit de le faire. Peut-être, dans le fond ne savaient-ils pas que leur avion géant aurait plus de 2 ans de retard et quelques milliards d’euros de surcoût. C’est possible, après tout ils n’étaient que les dirigeants de l’entreprise, on ne peut pas leur demander de tout savoir…

Julien Dray, lui, tout comme les dirigeants d’EADS, vient d’apprendre qu’il n’aura pas à connaître les bancs de la Correctionnelle. Tout ce dont la presse s’est fait l’écho avec des mines de jeune fille effarouchée, notamment ce qui apparaissait comme un train de vie fastueux et totalement sans rapport avec ses fonctions et ses revenus, ne mérite pas plus d’un simple « rappel à la loi ».

Dans le même temps, on apprend que l’ex-Président Chirac va, lui, être recherché pour une deuxième affaire, en sus de celle qui va lui valoir, à la différence des personnes mentionnées ci-dessus, une comparution en justice.

Mais, toujours dans la même veine incompréhensible qui semble avoir contaminé les Français, ceux-ci pensent qu’il serait mieux de laisser en paix l’ancien Président, traité en son temps de Super Menteur et vilipendé pour les nombreuses casseroles dont seule son immunité présidentielle le protégeait tandis que ses lieutenants tombaient comme les grognards de Napoléon à Waterloo.

Nicolas Sarkozy a de tout temps proclamé son peu de goût pour la pratique régalienne de la grâce présidentielle, et ne l’a pas utilisée en une moitié de mandat. On voit que la Justice, toujours soucieuse de bien faire son travail, lui évite cette peine….

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