Besson le vichyste, à la même table que Kouchner le dénoncé?

février 8, 2009 on 3:16 | In Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite | 4 Comments

Imaginons la scène suivante: dans un wagon de RER, un groupe de jeunes moleste une personne âgée pour lui voler son sac. Personne ne proteste ni ne s’interpose. Une fois leur sale coup fait, les voyous descendent à la prochaine station et disparaissent.
La police enquête et demande aux autres passagers d’aider à constituer un portrait robot des assaillants. Déjà mal à l’aise de n’avoir rien tenté, même verbalement, ils en remettent une couche en disant ne se souvenir de rien. En fait, ils ne veulent surtout pas s’exposer à des représailles s’ils étaient appelés à témoigner à un éventuel procès.

Nous dirions tous: »Honte! quelle belle bande lâches! », et nous aurions raison. Personne ne verrait à redire, bien au contraire, à ce que les témoins coopèrent avec la police. C’est tout aussi vrai dans des cas d’enlèvement d’enfant ou de viol par exemple, et de nombreux autres crimes crapuleux.

Pendant ce temps, Eric Besson suggère que les immigrés clandestins qui coopèreraient avec la police en dénonçant les réseaux de passeurs pourraient se voir donner des papiers de régularisation. Et là le cœur des bonnes âmes de vaticiner que l’on revient au temps les plus sombres de Vichy.

Pourquoi dans un cas la coopération avec la police est-elle un devoir moral et civique, et dans l’autre une indignité?

Pour mémoire, les passeurs de clandestins sont des ordures. Ils prélèvent des sommes exorbitantes en faisant des promesses mirifiques d’un Eldorado garanti, alors que les conditions de transport sont telles qu’il y a souvent des morts, comme dans ces bateaux dramatiquement surchargés qui dérivent en Méditerranée. Et ensuite ils font trimer les clandestins dans des conditions lamentables pendant des années pour « rembourser » leur passage.

Frédéric Lefebvre, porte parole de l’UMP, a donné une première réponse en expliquant la différence entre « dénonciation » et « délation ». La première s’applique aux coupables, la seconde aux innocents. La première est donc citoyenne, la seconde déshonorante. Et, bien sûr, seule la seconde est marqué de l’infamie vichyste. Sauf que c’est habile, mais faux. Car, sous Vichy, la loi était antisémite. Et donc dénoncer des Juifs était un devoir légal. Comme de Gaulle l’a montré, c’était illégitime, comme les pasteurs protestants l’ont prêché, c’était inhumain, mais c’était légal.

JusMurmurandi propose une autre explication. Violer, voler, frapper sont des crimes et délits unanimement reconnus. En revanche ne pas avoir de papiers ou frauder le fisc ne sont pas perçus comme des manquements à la loi. Au contraire, ils seraient presque une preuve de « débrouille » intelligente.

On ne saurait évidemment tenir rigueur aux associations de vouloir que la seule générosité guide l’action de la France, et que soient régularisés tous les clandestins passés, présents et à venir, mais agiter le spectre de Vichy à toute tentative de progresser dans la lutte contre les passeurs paraît plus que déplacé.

D’autant que les lois sur les repentis ont donné de spectaculaires résultats tant aux Etats-Unis qu’en Italie, deux pays qui ont ainsi porté des coups très durs à leurs crimes organisés (mafia, cosa nostra, n’drangheta etc.). Là il s’agit rien moins que d’absoudre des délinquants et criminels en échange de leur collaboration. Alors que Besson ne propose de régulariser « que » des clandestins, ce qui, à tout prendre, est moins grave que les crimes de sang qui sont la plupart du temps reprochés aux repentis.

JusMurmurandi voudrait poser une question. Que diraient ces associations, quasiment toutes très à gauche, qui hurlent au vichysme bessono-sarkozyen, ce qui soit dit entre nous est un non-sens pour qui voit le culte que le Président rend à toute occasion à la Résistance, culte qui scandalise aussi cette même gauche dans l’affaire de la lettre de Guy Môquet, si on leur proposait d’accorder immunité et pardon, ce qui est une forme de régularisation, à des banquiers qui en dénonceraient d’autres, coupables de turpitudes ayant joué un rôle dans la crise financière internationale?

On s’en doute. On ne parlerait pas de Vichy, mais de morale publique. Publique. Comme le comité de salut du même nom, présidé par un certain Maximilien Robespierre. J’en connais qui postulent déjà pour le rôle. Car l’exécution en règle de Bernard Kouchner, elle, est un vrai scandale digne d’une république bananière. Et là, la gauche, qui n’avait pas de mots assez durs contre l’auteur de ce livre à scandale quand il avait révélé le passé d’extrême droite de Mitterrand sur lequel celui-ci n’avait cessé de mentir, le trouve subitement divinement inspiré contre « ce pauvre Bernard » au motif que celui-ci a été travailler avec Sarkozy.

Et celui qui a bavé sur Kouchner à l’auteur du livre-torchon, il a commis une dénonciation ou une délation?

Amusant aussi de constater le point commun entre Kouchner et Besson. Deux hommes ex-PS. Et si ça comptait beaucoup plus aux yeux de certains que la réalité des faits? Le Comité de Salut Public, je vous dis.

Eric Besson

Bernard Kouchner

Irresponsables!

février 7, 2009 on 12:56 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, International | 2 Comments

JusMurmurandi hoche la tête et se frotte les yeux, perdu entre ahurissement et incrédulité. L’audition du juge Burgaud, le trop tristement célèbre juge d’instruction de l’affaire d’Outreau a donné lieu à ce qu’il faut bien appeler un scandale. Le Syndicat de la Magistrature l’a soutenu, indiquant en substance que, comme Burgaud n’était qu’un juge parmi beaucoup à avoir « mis la main » à cette sordide erreur judiciaire, il ne saurait être condamné. Et l’instance requérante s’est « contentée » de requérir jusqu’à un an d’exclusion du juge, ce qui est une sanction « moyenne ».

Si Burgaud, dont l’action a ravagé plus d’une dizaine de vies, conduit une personne à mourir en prison, coûté une fortune à l’Etat en indemnités, et ruiné la réputation de sa fonction et de son institution ne mérite qu’une sanction « moyenne », que faut-il donc faire pour mériter une sanction « dure »?

D’ailleurs le juge Burgaud déclare qu’il n’a pas le sentiment d’avoir failli, et il réclame qu’on lui restitue son honneur. Tiens donc, et quoi encore? Et où sont les autres magistrats qui ont contribué au désastre? Car si c’est Burgaud qui a instruit, ce ne pas lui tout seul qui a mis en prison, puis condamné.

En dehors d’avoir fait la même chose à des accusés juifs, noirs ou handicapés, moment auquel, bien sûr, il eût été liquidé dans la plus extrême urgence, car la « justice » du politiquement correct est infiniment plus expéditive que la Justice tout court, JusMurmurandi ne voit pas ce qu’il eût pu faire de pire. Ce qui conduit inévitablement à la conclusion que les condamnations n’existent que de pure forme, et que les juges sont intouchables et, pour tout dire, irresponsables.

Il faut dire qu’il ne sont pas les seuls.

Les dirigeants de banques qu’ils ont engagé dans des voies si risquées qu’il a fallu que l’État leur vienne en aide pour éviter qu’elles ne disparaissent dans de retentissantes faillites qui eussent englouti l’épargne de millions de clients n’ont pas non plus le sentiment d’avoir failli. Alors, avoir failli, c’est quoi pour un banquier? Et de pleurer qu’ils ont quand même droit à leurs bonus et à leurs primes pharaoniques. 18 milliards de dollars de bonus à Wall Street, on se demande ce qu’il ont fumé.

JusMurmurandi voudrait aussi ajouter à la longue liste des irresponsables les établissements bancaires qui, après avoir vanté la qualité de leur gestion d’actifs, leur sérieux et la solidité de leur bilan, se sont contentés de confier l’argent qui leur était donné en gestion à ce bon M. Madoff, et déclarent maintenant qu’ils sont des victimes…

Enfin comment ne pas mentionner les actionnaires de banques qui, quoi qu’elles n’aient été sauvées de la faillite que par l’intervention urgente et massive de l’Etat, veulent néanmoins toucher des dividendes. Le pompon revient aux actionnaires de Fortis qui, quoique leur banque ait valu zéro et moins que zéro quand elle a été cédée à BNP Paribas par l’État belge avec force garanties et injections de liquidités, réclament à cor et à cris une meilleure sortie pour eux.

Car eux non plus ne veulent pas subir les conséquences financières de leurs investissements dans les banques inconséquentes.

Les Etats non plus n’hésitent pas à créer une gigantesque bulle de liquidités pour financer moult plans de soutien de relance et de reprise, faisant ainsi à une immense échelle exactement ce qui a conduit les banques dans l’impasse et qui leur est fort justement reproché.

On comprend pourquoi, dans ces conditions, l’humeur du jour soit à ce que chaque groupe d’intérêts réclame pour soi des avantages totalement ridicules. Pour quoi seraient-ils les seuls à adopter une conduite responsable?

le juge Burgaud

La société de la peur

février 6, 2009 on 11:59 | In Best of, C'est ça, Paris?, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, International | 4 Comments

Nous avons peur. Peur de ce que nous savons, et plus encore de ce que nous ne savons pas. Et la peur devient l’un des moteurs principaux de l’opinion publique, relayée efficacement par des média qui y voient l’occasion d’augmenter leur diffusion.

Le exemples récents abondent. Bouygues Telecom a été condamné par le Tribunal de grande instance de Nanterre à démonter une antenne émettrice pour téléphones portables. Aucun problème médical n’a pu être imputé de façon certaine à ces antennes, mais la peur existe. Alors le tribunal, sans doute de peur de mal faire et de se retrouver responsable un jour, condamne au démontage. Même si les cours d’appel ont toujours inversé ces jugements de première instance. En attendant, cette condamnation contribue à faire peur à tous ceux qui ont des antennes à proximité de leurs maisons, bureaux ou écoles.

Et on peut comprendre les juges du TGI de Nanterre. Ce jugement spectaculaire leur vaut une remarquable couverture de presse, et une saine réputation de prudence. Alors que, s’ils avaient débouté les plaignants, qu’auraient-ils eu, sinon la réputation d’être des valets d’un pouvoir vendu aux intérêts d’un ami du Président?

Qu’importe, au passage, l’intérêt des usagers des téléphones mobiles, dont la couverture de réseau deviendra problématiques si des jugements de cet ordre deviennent exécutoires.

Autre peur qui est développée à satiété par des média avides de sensationnel: les morts « imprévues » dans les hôpitaux. UN exemple tragique aujourd’hui: le décès d’un enfant opéré quelques jours plus tôt des amygdales. On a déjà peine à imaginer le drame pour des parents qui se reprocheront toujours d’avoir ordonné une opération si banale qu’elle en est devenue fatale, et dont les nuit seront hantées par le souvenir de leur marche derrière un cercueil dont la trop petite taille indique qu’il est contre nature.

Est-il pour autant besoin que des meutes de journalistes assaillent ces parents au summum de leur deuil? Cela sert-il quelqu’un que de faire peur à ces millions de Français qui ne pourront plus passer la porte d’un hôpital sans angoisse?

Ils rejoindront les armées d’épargnants qui auront maintenant peur que leur argent n’ait été confié par leur banque, solide et rassurante, au patelin Bernard Madoff, qu’il faudrait vraiment appeler Docteur Mabuse, comme les légendaires films de Fritz Lang, tant il a abusé de gens.

Tant qu’à faire, ils rejoindront aussi les bataillons de ceux dont la Justice estime qu’elle a le droit de les envoyer en détention préventive (qui comptent pour plus de la moitié de la population carcérale française, ce qui est un taux honteux). Ainsi, avec le juge d’instruction, il est possible de se retrouver derrière les barreaux sans
avoir rien fait, et de se voir brisé et sa vie en ruines parce qu’un homme a acquis une intime conviction. La suppression proposée de cette fonction de juge d’instruction soulève de vives objections de la part de ceux qui craignent (la peur, toujours) que cela ne permettre d’étouffer des « affaires » comme l’affaire Elf, susceptibles d’éclabousser des politiques A ces objecteurs, JusMurmurandi voudrait dire que laisser en liberté les escrocs d’Elf lui paraît infiniment moins dommageable que d’incarcérer les innocents d’Outreau. Mais il est tellement plus payant de dénoncer les frasques de tel ministre et de sa maîtresse, et de clamer « tous pourris » que de manifester pour la libération de familles dont le moins qu’on puisse dire qu’elle n’appartiennent à aucun lobby puissant qui les soutiendrait.

George Orwell avait déjà prédit cette situation du gouvernement par la peur. Dans son univers totalitaire, la guerre était permanente avec l’un ou l’autre des 2 empires rivaux, qui balançaient des bombes sur la population civile comme le Hamas des roquettes. Sauf qu’on ne savait pas si ces bombes étaient vraiment le fait d’ennemis réels, ou du régime lui-même pour mieux maintenir la population en état de totale obéissance.

Toute ressemblance avec le fait que les massacres du Théâtre de Moscou et de Beslan soient peut-être le fait des forces de l’ordre russes, lesquelles ont comme par hasard comptabilisé des attentats meurtriers à chaque campagne électorale majeure, serait une coïncidence fortuite.

Comme aussi le fait que l’administration Bush rehaussait périodiquement le degré d’alerte terroriste sur le sol américain, ce qui maintenait le peuple dans la conscience aiguë de la dangerosité du monde et le devoir de donner à son Administration tous les moyens pour combattre les redoutables Osama Bin Laden, Al-Quaeda et autres mystérieux ennemis mortels de l’Oncle Sam

Entendons-nous bien. Il n’est pas question de dire que ces menaces n’existent pas, tant celles des terroriste islamistes que celles des accidents hospitaliers. Ni que les attentats sont le fait d’un gouvernement contre ses propres citoyens. Mais il est visible que la peur est devenue un puissant moyen de gouvernement, dont la diffusion sert les partis au pouvoir.

Du temps des Romains, il fallait, pour plaire au peuple et pouvoir gouverner en paix, lui donner « panem et circenses », du pain et des jeux. Maintenant il faut ajouter la peur à ce tandem.

Quel progrès en 20 siècles!

Avec les compliments du service public de France Télévision

février 4, 2009 on 8:04 | In Coup de gueule, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes | 6 Comments

Pour ceux qui se demandent à quoi sert, aussi, la redevance télévision (enregistré il y a deux jours à la remise des Globes sur France 2).


Jean Luc Delarue un peu trivial [T V] F3 020209
envoyé par peanutsie

Sans (autre) commentaire.

Arnaque!

février 3, 2009 on 8:37 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermés

Quelquefois avoir de la mémoire n’est pas une bonne chose. Ainsi, dans le livre de George Orwell « 1984″, Big Brother a-t-il créé un Ministère de l’information qui a pour mission de désinformer. Et, pour cela, des armées de fonctionnaires réécrivent le passé pour montrer que le présent est meilleur. Ainsi tous les articles de journaux qui parlaient d’une ration de chocolat de 50 grammes sont-ils réécrits en mentionnant 30 grammes, ce qui permet de nommer « hausse » et non pas « baisse » le passage de la ration à 40 grammes. Et ceux qui refusent de se laisser ainsi laver le cerveau sont-ils traités comme des ennemis du régime, et impitoyablement brisés ou éliminés.

Oui, mais voilà, le cerveau de JusMurmurandi est dur à laver, ce qui lui vaut des souvenirs inconfortables pour certains.

Au premier semestre 2007, Nicolas Sarkozy fait sa campagne à l’élection présidentielle sur le thème de la hausse du pouvoir d’achat. Mais, dans le même temps, on observe au niveau mondial une flambée des prix des matières premières, énergie, minerais, produits agricoles. Tout cela culmine en juillet-août 2008 avec un pétrole à 147$ le baril et la promesse de fortes hausses encore à venir.

La conjoncture, déjà affaiblie en 2007, ne va pas résister à ce troisième choc pétrolier et les Français voient les prix augmenter fortement au moment où leurs revenus n’augmentent que faiblement. C’est ce qu’en anglais on appelle un squeeze, et ça fait mal. C’est d’autant plus dur à supporter qu’il n’y a pas de grain à moudre pour encaisser cette mini-flambée de l’inflation, qui va culminer à près de 4% en rythme annuel en septembre 2008. Pour tenter de faire passer la pilule amère, le Gouvernement tente de mobiliser pour obtenir pour les salariés des hausses de salaire, ou une prime transports. De même il fait passer la loi Chatel pour permettre plus de concurrence entre grande surfaces, contrairement à la succession de lois qui la limitaient (Royer, Galland, Raffarin, Jacob entre autres) pour leur plus grand profit au nom d’une hypothétique protection du petit commerce de proximité et de centre-ville.

Qu’en est-il aujourd’hui, près de un an et demie plus tard?

Les syndicats et la gauche, reflétant le sentiment de la majorité de l’opinion publique, réclament à corps et à cris des hausses de pouvoir d’achat pour aider les Français à supporter la crise. Or, entre temps, les prix des matières premières se sont effondrés, retombant plus bas qu’avant le début de leur flambée. Comme entre temps, les revenus ont continué d’augmenter, il serait facile de conclure que le pouvoir d’achat a augmenté, entre des prix qui baissent et un revenu qui croît.

Erreur! L’inflation, qui était passée de 1% à 3,8% en quinze mois, n’est repassée « qu’à » 1% depuis l’effondrement des coûts, alors qu’en toute logique elle eût du devenir négative pendant un temps au moins. JusMurmurandi veut bien admettre qu’il y a un effet retard sur l’énergie, où il est usuel de se couvrir contre les hausses possibles par des contrats ou des options appropriés. C’est ainsi que le prix du gaz facturé aux consommateurs n’a pas suivi la flambée des cours et n’a donc pas de raison de décroître aussi vite non plus. C’est ainsi que les compagnies aériennes ont souvent acheté des couvertures de prix de kérosène à des cours beaucoup plus élevés que les cours actuels, ce qui explique pourquoi il y a encore des surtaxes carburant alors que le pétrole est au plus bas.

Mais JusMurmurandi se souvient de la folle inflation des prix des produits laitiers ou de ceux des pâtes alimentaires. Une hausse de 20% était banale. On nous expliquait que le blé était poussé à la hausse par la folle croissance de la consommation d’éthanol, substitut à un pétrole devenu aussi cher que les meilleurs champagnes. Que la hausse de pouvoir d’achat des citoyens des pays du BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) créait une hausse de la demande de lait qui dépassait la capacité de production mondiale et donc tirait les prix à la hausse. Des grandes surfaces ont déréférencé certains produits phare à grand renfort de tintamarre médiatique pour bien montrer la vigueur de leur combat contre les prix trop chers.

Aujourd’hui les prix de lait payés aux producteurs ont effacé cette hausse. L’état nul de la diffusion de l’éthanol ne pèse plus sur les cours du blé.

Pourtant, JusMurmurandi n’a nul part entendu parler de baisse de 15% du prix des yaourts, des fromages, du lait ou des pâtes. Les grandes surfaces auraient-elles oublié de communiquer sur ces très bonnes nouvelles pour les consommateurs? Ou bien n’auraient-elles pas plutôt, et les entreprises de transformation avec elles, oublié de répercuter ces baisses? On en voit pas non plus baisser les prix industriels qui avaient gonflé en raison de la hausse des prix de l’énergie et de ses dérivés (produits chimiques, matières plastiques, etc).

C’est pourquoi JusMurmurandi dit « Arnaque! »

C’est pourquoi aussi, quand les syndicats et la gauche hurlent à la baisse du pouvoir d’achat 6 mois après que la bulle ait éclaté, et quand l’inflation est retombée au-dessous du rythme de hausse des revenus, JusMurmurandi dit « Arnaque »!

Décidément, avoir de la mémoire n’est pas toujours un cadeau.

Le tigre devient petit cochon

février 3, 2009 on 5:55 | In Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermés

Qui se souvient du « tigre celtique », surnom donné à la petite Irlande pour honorer son fort taux de croissance, souvent plus proche de celui de la grande époque des « tigres d’Asie » que de celui de la vieille Europe? JusMurmurandi se remémore les innombrables articles écrits à la gloire de la façon dont les Irlandais surent profiter de généreux fonds européens, comment il attirèrent de nombreuses entreprises étrangères grâce à des taux d’imposition si bas qu’ils ressemblaient furieusement à du dumping fiscal, combien de jeunes Français doués et ambitieux trouvaient à Dublin ce que la France ne savait plus leur offrir, à savoir un avenir.

C’est pourquoi ce fut un choc pour les partenaires européens de l’Irlande de voir les citoyens de la verte Erin voter « non » à 53% au référendum sur le Traité de Lisbonne, et être le seul pays à faire dérailler la mécanique si vite et si irrésistiblement mise sur les rails par un Nicolas Sarkozy fraîchement élu. Comment ceux qui en avaient tant bénéficié pouvaient-ils aujourd’hui se montrer si ingrats, et mordre ainsi la main qui les avait nourris?

C’est pourquoi c’est avec une « schadenfreude » non dissimulée que JusMurmurandi s’est délecté de la lecture d’un sondage annonçant qu’aujourd’hui se dégagerait une forte majorité de « oui » sur le même texte. Schadenfreude, mot pour désigner la joie que l’on ressent devant les dommages que subit un tiers. Car ce n’est pas la concession faite par les Européens pour servir de feuille de vigne à un nouveau vote, à savoir que l’Irlande conservera un commissaire européen, qui entraîne ce revirement, mais bel et bien la crise. Crise qui frappe d’autant plus durement le pays que son développement est récent, qu’il s’appuie beaucoup sur des entreprises étrangères et donc sur des exportations mises à mal par la chute de la consommation mondiale, et que ce développement a été financé par des banques particulièrement agressives. Laquelle agressivité leur a valu de prendre des claques qui, en pourcentage, dépassent celles des autres pays européens, et rappellent qu’il n’y a qu’une lettre d’écart, et encore sont-elles voisines d’alphabet, entre l’Irlande et cette autre île aujourd’hui éprouvette de laboratoire de la crise mondiale, l’Islande.

Il y eut bien, quand la crise financière menaça de tout emporter, une tentative irlandaise de faire, comme à l’habitude, cavalier seul pour être mieux-disant bancaire, quand le gouvernement irlandais garantit tous les dépôts de ses banques. Cette manœuvre, qui irrita contre elles tous ses partenaires, furieux de voir l’Irlande jouer la concurrence intra-européenne pour tenter de sauver seule sa peau, trouva son épilogue quand ce fut au contraire un type de plan financier unique calqué sur le modèle britannique, qui fut mis en place pour calmer la tempête financière.

Ce fut le dernier rugissement du tigre.

Depuis, les Irlandais se sont rendus compte de la fragilité de leur prospérité. Ils ont aussi observé à quel point la crise est plus aiguë chez eux et chez leur cousin britannique que chez les grandes puissances continentales, la France et l’Allemagne. En particulier, l’effondrement de la livre anglaise, quasiment à parité aujourd’hui avec l’euro, que touchent du doigt ces grands voyageurs que sont les Britanniques dès qu’ils mettent le pied dans le reste de l’Europe. Ils ont vu à quel point le calcul qui leur fit voter « non », à savoir que le blocage du traité leur permettrait d’en rester à un statu quo qui leur valait de grasses subventions sans cela promises à migrer vers l’Est européen plus pauvre, leur avait coûté en bonne volonté et en soutien de leurs partenaires. Ils ont constaté une solidité totalement inattendue de l’Euro face à une tempête qui eût du balayer une monnaie jeune et dont beaucoup de Cassandres prédisaient qu’elle imploserait au premier coup de tabac.

Que fait-on quand on se sent seul, et trop petit pour faire face à la tempête? On se réfugie chez plus fort que soi. C’est la stratégie des 3 petits cochons face à l’attaque du grand méchant loup, bientôt regroupés dans la seule maison construite en « dur » et capable de résister à l’ennemi.

Passer du statut de tigre à celui de petit cochon, voilà qui ramène sans ménagement l’Irlande à plus de modestie. Dommage qu’il ait fallu une si grave crise pour lui faire toucher du doigt le prix d’une politique de cavalier seul.

Et une leçon pour les Européens aussi. Qu’ils n’oublient pas qu’au plus fort de la tempête, quand il fallait vaincre le tsunami bancaire ou mourir, ce ne sont pas les traités européens qu’on a vu à l’œuvre, pas plus que les autres accords ou institutions internationaux, mais les leaders des grands pays: Gordon Brown, Nicolas Sarkozy, Angela Merkel

En attendant, l’Irlande a retrouvé sa place au sein de l’Europe, celle qui lui a valu son intégration réussie. Pas celle du tigre qui mangeait leur déjeuner sous les yeux de ses voisins ébahis par tant d’audace impunie, mais celle du petit cochon: à la mangeoire.

Passer de l’assurance à la protection

février 1, 2009 on 7:32 | In Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, International | Commentaires fermés

De nombreuse publicités d’assureurs disent en substance:  » bien assurés, bien protégés ». Or la période actuelle montre qu’il n’en est rien. Quelques exemples simples le montrent: l’assurance-chômage ne protège en rien du chômage. Au contraire, seuls les chômeurs en bénéficient.

De même, la dernière mode en termes de finance, et la plus meurtrière comme la crise l’a montré, a été de se croire protégé parce qu’on avait souscrit une assurance sous une forme ou une autre. Cela pouvait être auprès d’un rehausseur de crédit (Fanny Mae, Freddie Mac, AIG, ou les « monoline »), ou en passant par des produits dérivés comme les maintenant funestement célèbres CDS (Credit Default Swaps). L’histoire récente a prouvé que le fait d’être assuré n’a pas protégé ceux qui croyaient l’être. Notamment parce que le supposé protecteur qui vendait sa protection n’était pas suffisamment protégé lui-même des effets de la crise.

Il y a donc eu une sorte de financiarisation de la planète, où tout était devenu assurable, puis réassurable, transférable, revendable, titrisable. De la sorte, la prise de risque était en quelque sorte exorcisée, puisqu’on était assuré de son salut (au moins financier). Le seul problème était que cette assurance tous risques n’ayant pas fait disparaître les sinistres, quand ceux-ci sont arrivés, en l’occurrence les fameux sub-primes non remboursés, on s’est rendu compte avec horreur que tout ce jeu d’assurance ne faisait que faire passer le mistigri entre de nombreuses mains, mais qu’il n’y avait pas assez d’argent dans le système financier pour absorber les dégâts.

Bref, l’heure n’est plus à l’assurance. On voit d’ailleurs ce que peuvent valoir les assurances d’un dirigeant face au tsunami financier. Ainsi les assurances de Vladimir Poutine qui déclare avec assurance que le rouble ne baissera pas. Ou pas trop. Ou pas trop vite en tout cas. Ou au moins sans causer d’inflation… Non, l’heure est à la protection.

Nicolas Sarkozy, à qui la gauche avide de slogans simplificateurs avait tenté, non sans quelque succès, de coller l’image d’un champion de la droite libérale et néo-conservatrice, disait explicitement que le rôle de l’Etat est de protéger.

Or maintenant voilà que nous sautons le pas de la protection vers le protectionnisme, ce qui n’est pas du tout la même chose. Car le protectionnisme ne protège pas. Imaginez que les Etats-Unis rendent l’importation d’acier plus onéreuse pour protéger leur sidérurgie largement dépassée. Ce faisant ils contraignent leurs trois fabricants d’automobiles à acheter un acier moins compétitif, ce qui à son tour détériorera le positionnement des voitures qu’ils offriront aux consommateurs, et encouragera les constructeurs japonais à moins produire aux Etats-Unis pour importer plus du Japon. Jusqu’au moment où l’importation des voitures elles-mêmes sera rendue plus onéreuse, et ainsi de suite.

Justement, le tout nouvellement investi Président Obama a déclaré que le plan de relance américain, d’un montant qui fait apparaître dérisoires en comparaison les mesures prises par les Européens, devrait profiter avant tout aux Américains. On ne saurait être plus clair. On ne saurait trop non plus lui en faire le reproche, car tous les autres pays ont gaillardement taillé dans les conventions internationales de libre échange dès lors que la crise a frappé. Ainsi les aides nationales aux banques ont-elles pris des tournures très différentes d’un pays à l’autre, entraînant des distorsions de concurrence manifestes. Et personne (ni Bruxelles, ni l’OMC par exemple) n’a trouvé à y redire.

Pourtant, il paraît indispensable à JusMurmurandi de rappeler que, si le protectionnisme rassure, il ne protège pas. Il ne ramènera pas la prospérité comme « au bon vieux temps ». Au contraire, toute l’histoire montre que le protectionnisme a toujours entraîné un marasme économique, et que la prospérité s’accompagne de libre-échange.

Et, dans une économie déjà gravement freinée par le double fléau de la perte de crédit et de la perte de confiance, il faut absolument éviter d’en rajouter un troisième, à savoir la perte des échanges internationaux.

Mais évidemment, il est tentant pour les dirigeants de procéder d’abord à court terme en évitant les désastres annoncés, quitte à fermer les yeux sur ceux qu’ils provoquent pour plus tard en refermant graduellement les barrières douanières.

Et que, plutôt que de chercher dans le protectionnisme une illusoire et mortifère solution, nos dirigeants feraient de travailler à restaurer un carburant de l’économie encore plus indispensable que l’argent de la finance. La rime avec finance est riche, puisqu’il s’agit de la confiance.

En d’autres termes, avoir été assurés et réassurés n’a pas marché. Être protégés ne marchera pas. Nous voulons seulement être rassurés.

Obama, le Protecteur?

Désir d’avenir

février 1, 2009 on 4:25 | In C'est ça, Paris?, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermés

C’est tout ce que se souhaitent les socialistes en ce moment.

Car depuis bientôt deux ans que Ségolène Royal a perdu les présidentielles, les deux seules mamelles existentielles ont été l’outrance ou la négation comme l’indiquait JusMurmurandi hier.

On serait tenter de penser que les choses vont changer.

Tout d’abord parce qu’ils se réunissent aujourd’hui dimanche à la Mutualité. Or si c’est le dernier jour de la semaine qu’ils se retrouvent, n’est ce pas un signal qu’ils sont prêts à travailler le dimanche, et ne refuseraient donc plus le projet présidentiel de libérer les commerces eux aussi de cette contrainte???

Mais lorsque l’on écoute Bertrand Delanoë, on se rend compte que la tentation de l’outrance est encore bien ancrée dans les esprits de la rue de Solférino.

Bertrand Delanoë, que l’on pourrait surnommer le Général Boulanger du PS parce qu’il a tant créé d’espérances sans jamais aboutir (voir notre article « le Maire du vide », déjà en février 2007 http://www.jusmurmurandi.com/?p=91).

Récemment encore, après sa candidature pour la tête du PS, il a jeté l’éponge en plein combat (voir le Maire de la capitule http://www.jusmurmurandi.com/?p=1960), laissant sur le carreau tous ceux qui le suivaient.

Bertrand  Delanoë, donc, dénonce ainsi un « pouvoir brutal ».

JusMurmurandi est pris de spasmes incontrôlés en se disant que le maire de la capitale ferait bien de se regarder dans le miroir.

Qui a brutalement imposé une circulation prétendument douce en faisant perdre des heures dans la circulation aux Franciliens avec comme seul but réel de s’acheter la paix avec ses alliés verts pendant son premier mandat ?

A-t-on vu la moindre tentative de discussion sur le sujet ? Non. Un quelconque programme qui aurait annoncé l’étendue des dégâts ? Pas non plus.

Et les Parisiens se sont vus infliger des kilomètres de couloirs de bus aussi vides que coûteux, tout au long des sept longues années de sa mandature.

Vous avez dit « pouvoir brutal » tandis que « les Français sont dans le désarroi » (sic).

Mais qui est le maire qui augmente soudainement les impôts locaux avec une augmentation à deux chiffres parce qu’il n’a rien fait pour bien exploiter le fruits d’un marché immobilier porteur pendant de longues années ???

Ainsi les Parisiens se trouvent une fois de plus être le dindon de la farce, alors que Bertrand Delanoë parle de « politique fiscale clientéliste » de la part du gouvernement.

On serait presque tentés de penser qu’il fait son autocritique.

Mais bon, il est certain que Bertrand Delanoë n’est pas le PS, et pour cause, il a laissé la place à Martine Aubry.

Il est donc intéressant de voir cette dernière annoncer que ce dimanche est une journée de travail, afin de proposer un nouveau modèle de société et préparer les élections européennes. Même si ces braves gens auront mis du temps à se réveiller car on est en février et les problèmes économiques qui procèdent de la crise financière datent de septembre dernier….

Par conséquent JusMurmurandi imagine que, continuant à tout prendre à contrepied puisqu’ils travaillent le dimanche, les socialistes vont désormais se reposer la semaine ???

Je te tiens, tu me tiens…

janvier 30, 2009 on 8:15 | In Best of, C'est ça, Paris?, Coup de gueule, Economie, France, Insolite | Commentaires fermés

Par la barbichette…

Il faut beau, nous n’allons pas commencer à pousser la chansonnette alors que la météo prévue pour le week end est clémente !!

Revenons en plutôt au thème de notre article, au travers de ce que nous avons vu hier.

Grande journée de mobilisation entre un et deux millions de personnes dans les rues, les syndicats peuvent bomber le torse.

Il faisait beau déjà hier, pour ceux qui ont la possibilité de défiler sans se défiler, pourquoi pas prendre un bol d’air, au frais du contribuable en plus si possible comme certaines lignes RER de la RATP/SNCF  ?

Mais au fond était ce si tendu, si réussi que cela?

Il faisait beau, les petits oiseaux chantaient, et après ?

Car premièrement, une manifestation n’est jamais aussi forte que lorsqu’elle en est à sa première itération. Manifester dans la durée, c’est difficile. Et l’on ne sait pas quelle suite sera donnée à ce coup d’éclat qui risque de n’être qu’un feu de paille.

Et en plus, pour ou contre quoi les défilés ont ils eu lieu ? Le gouvernement avait pris soin de retirer le projet de modification du lycée pour qu’il n’y ait pas de texte majeur de ce type qui aurait servi de fédérateur, et bien lui en a pris.

Donc, déjà, les syndicats ont peut être fait le plein dans la fonction publique, et chez les retraités (de la fonction publique aussi, entre autres) mais il n’y avait pas d’étudiants en nombre significatif.

Deuxièmement, si les taux de grève étaient élevés, ceux de service aux clients (N.D.L.R. JusMurmurandi a exclus de son vocabulaire le mot usager depuis longue date, ne reconnaissant que les clients) l’étaient pour une bonne part aux heures de pointe.

De plus, certains ayant pris leurs précautions, et puisqu’il ne s’agissait que d’une journée, la circulation fut dans l’ensemble fluide, jusqu’à être meilleure qu’en jour « normal ».

Enfin, le service minimum a visiblement marché.

Car les syndicats savent qu’ils ne peuvent aller trop loin. Derrière le non respect de la loi républicaine (eh oui, appelons les choses par leur nom) se profile l’ouverture à la concurrence sur ces segments de marché où ils sont encore en monopole : Poste, transports, contrôle aérien.

S’ils s’aliènent le gouvernement, ce dernier ne se fatiguera pas autant pour défendre les intérêts des entreprises concernées, car les intérêts des syndicats seront moindres que ceux des Français qui profiteront de cette ouverture à des fournisseurs étrangers.

Ils savent aussi qu’à chatouiller le gouvernement sur le non respect de l’esprit de la loi sur le service minimum peut être instauré la réquisition qui rend incarcérables ceux qui refuseraient d’obtempérer. Mesure ultime, mais bel et bien existante. Sans parler de revisiter la loi purement et simplement et supprimer les « niches » grèvistes comme on supprime les niches fiscales.

Si l’on peut légitimement avoir de la compréhension pour les salariés de l’automobile et plus généralement du secteur concurrentiel pour leur angoisse face à la crise, cette même compréhension est au niveau zéro chez JusMurmurandi pour des salariés du public qui ont la garantie de l’emploi et par conséquent plus facilement accès au crédit, et bénéficiaient d’une retraite améliorée jusqu’à la réforme engagée par le gouvernement d’aligner tout le monde au moins sur la durée de cotisation. Égalité, quand tu nous tiens….

Non, vraiment les seuls qui n’avaient rien à perdre, rien à troquer, c’étaient ces braves socialistes qui n’ont pas voulu appliquer la loi républicaine en instaurant l’accueil pour les enfants dans les écoles, comme Bertrand Delanoë à Paris, qui préfère dépenser l’argent des Parisiens pour faire la fête que pour les soutenir dans des conflit où ils sont pris en otages.

Car le seul mode de communication des socialistes depuis 2007, c’est soit l’outrance, soit la négation.

Et hier, par la négation, on a effectivement parlé d’eux, en montrant que certaines mairies ont préféré défendre leur archaïsmes contre l’intérêt collectif, s’arc bouter sur un combat d’arrière garde, plutôt que de faire preuve de pragmatisme au risque de passer pour des « collabos », comme Bockel, Kouchner, Besson, Jouyet, et tant d’autres…

Sauf que pour ces maires aussi qui ne respectent pas la loi républicaine, l’avenir risque de se compliquer si, comme JusMurmurandi l’espère et le souhaite, les Préfets, bras séculiers du gouvernement, décident de les poursuivre devant la justice.

Dura lex, sed lex.

Les queues blanches

janvier 27, 2009 on 2:34 | In Coup de gueule, Economie, Europe, France, International, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermés

Rassurez vous, chère amie lectrice, cher ami lecteur, même si JusMurmurandi a récemment mis un lien vers la rubrique matinale de Laurent Gerra, il ne s’agit ni d’un titre coquin, et encore moins d’un sujet à connotation partiale qui serait en rapport avec la couleur de peau…

Mais pour se pencher sur un sujet qui nous a bien agacés.

Que diriez vous d’une entreprise qui a en portefeuille presque quatre années de commandes, autrement dit dont le chiffre d’affaires est quasiment assuré pour les quatre années à venir (au total 438 milliard de Dollars de commande enregistrées) ?

On peut penser qu’elle se porte à merveille, sans préjuger du secteur et de son niveau de concurrence.

Bref, ses produits remportent un franc succès  et on peut sans aucun doute non seulement féliciter ses équipes pour ses résultats commerciaux car elle n’est pas en position de monopole (comme par exemple Microsoft avec le système d’exploitation Windows qui occupe 90% du terrain) mais aussi se dire que par les temps qui courent voici enfin une entreprise qui n’aura pas besoin de coup de main.

Las ! Malgré ces résultats éblouissants, le gouvernement français a décidé de venir en aide à Airbus, qui affiche pourtant de si bons chiffres, en mettant à disposition une aide de financement à hauteur de 5 milliards d’Euro.

Car les ventes de ses appareils sont dépendants du système bancaire, la quasi totalité des avions étant vendus à crédit, et 40% de ces crédits venant du secteur bancaire.

Et qui dit vente à crédit, dit ralentissement lorsque le secteur bancaire est en crise. Et c’est à ce moment qu’arrivent les « queues blanches », c’est à dire les avions construits mais qui n’ont pas de clients car ces derniers n’ont pas trouvé les fonds pour financer leurs acquisitions. Les appareils sortent donc de la ligne de fabrication sans le logo de la compagnie aérienne sur l’empennage.

D’après le Directeur Commercial d’Airbus, il se peut que 30% du carnet de commandes manque à l’appel. Si l’on rapproche cela des quatre années déjà engrangées, cela laisse encore plusieurs années de répit pour que les banquiers retombent sur leur pied.

Et qui plus est, Airbus est une société multinationale, avec des intérêts majeurs en Allemagne, Espagne ou encore Angleterre, et à nouveau JusMurmurandi ne comprend pas que cette aide vienne de façon unilatérale de l’hexagone.

Bref, si le gouvernement français se met à venir en aide à toutes les entreprises dont la situation est aussi florissante que celle d’Airbus, la CGT, le PC, le PS et tous les autres peuvent mettre bas les armes pour jeudi prochain, car, c’est sûr et certain, il y aura de l’argent pour tout le monde…

Airbus en pleine ascension

Airbus en pleine ascension

Presse à vendre ?

janvier 25, 2009 on 7:45 | In Best of, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités | Commentaires fermés

Paris résonne encore du fracas qu’a causé l’article du projet de loi donnant au pouvoir exécutif le pouvoir de nommer le Président de France Télévision. Que n’a-t-on pas entendu sur la régression à avant mai 68, sur l’évolution vers un régime autoritaire, entre autres cris déchirants. JusMurmurandi s’y serait associé, car la liberté de l’information nous est chère, si nous avions cru au danger.

Plus étrange, en revanche, est le grand silence médiatique qui entoure la décision sarkozyenne de donner 600 millions d’euros pour la presse écrite. Car là, il y a un vrai sujet. Sujet comme sujet d’article. Sujet comme sujétion, ou assujettir. Car qui peut imaginer que 600 millions de subventions ne donne ni droit de regard, ni influence?

Le problème, c’est que personne ne veut payer pour des quotidiens généralistes structurellement déficitaires. Leurs ventes sont modestes, comme les recettes qu’ils en tirent tant en prix de vente qu’en publicité. Ceci les condamne à un cercle vicieux de panne de moyens et de lectorat limité, tandis que leur financement, et le contrôle qui va avec, tourne souvent au feuilleton, comme au Monde ou à Libération.

Ce qui veut dire explicitement qu’il n’y pas assez de clients acceptant de payer assez cher, et partant, pas assez d’annonceurs, pour faire vivre ces entreprises.

S’ajoute à cela une profession journalistique intransigeante sur ses avantages aussi bien que sur le droit d’un propriétaire de financer à fonds perdus sans avoir le droit de rien dire ou faire.

Se surajoute la présence très onéreuse de la CGT du Livre, syndicat disposant (on croit rêver!) du monopole d’embauche, et d’une distribution archaïque effectuée par un autre monopole, les NMPP, elle aussi gangrenée par des pratiques sociales verrouillées par la CGT.

Dernière couche de misère pour les quotidiens déjà mal partis: la distribution de concurrents gratuits, faciles et rapides à lire, qui drainent un lectorat de gens allant au travail en transports en commun.

Sans compter, bien sûr, la concurrence des autres media, radio, télévision, et maintenant la lecture souvent gratuite de la presse sur Internet.

Bref, un spectacle de désolation économique sur fond de menace pour la pluralité de l’information. Un spectacle qui n’a pas de fatalité, car, si certaines industries sont frappées structurellement et donc internationalement, les causes de ce mal là sont bien françaises. Il n’y a qu’à regarder la diversité et les tirages de la presse britannique pour s’en convaincre

C’est là qu’arrive, les bras chargés de fonds, Sarkozy tel le roi mage portant des cadeaux. Sauf que là ce n’est pas à un bébé né dans la pauvreté quoique porteur de l’avenir du monde, mais à un métier anciennement riche et tombé dans la misère de la vieillesse.

Cadeaux qui ne sont pas négligeables, puisque 600 millions d’euros par an, cela fait 4 milliards de francs, ce qui fait qu’en 7 ans, on atteint le montant des pertes abyssales du crédit Lyonnais. On n’en est donc pas au naufrage du Titanic, mais c’est plus que le naufrage d’un concurrent du Vendée Globe…

Et là, contrairement à la nomination du président de France Télévisions, pas un mot contre la manne présidentielle, qui, pourtant, devrait faire débat en termes de liberté et de pluralité de la presse. Pas un commentaire pour demander de quel droit l’argent des contribuables doit servir à financer un produit dont les clients ne veulent plus assez pour le payer à son juste coût. Pas un commentaire pour demander qu’en contrepartie du nouvel avantage, les parties prenantes renoncent aux leurs (convention collective des journalistes, NMPP, CGT du Livre), alors qu’il y a eu un tonnerre pour exiger que les banquiers abandonnent leurs bonus et les actionnaires leurs dividendes.

Non, rien. Le silence. Comme s’il y avait un panneau rouge à l’entrée d’une grande salle à manger, marqué « silence, on mange! ». Un lâche silence pendant qu’on observe ce qui, en fait, revient ni plus moins à la nationalisation de la presse quotidienne. Une situation que n’a pas encore osé (on n’ose dire « réussi ») mettre en pratique la Russie de Medvedev et Poutine.

Liberté de la presse, indépendance des journalistes ne sont plus que des mythes, qu’on pourra enterrer au Panthéon, à coté de celui de la Résistance incarné par Jean Moulin. Sauf que Jean Moulin a souffert la torture et la mort pour ses idéaux.

Alors que la presse quotidienne a simplement vendu les siens au milieu du silence de tous, lâchement heureux d’éviter le désastre même au prix de ce qu’il faut bien appeler une nationalisation massive. Le même silence qu’on a noté quand le fils d’un oligarque russe a racheté France-Soir, exsangue depuis des années, alors que le rachat des Echos, quotidien prospère, par M. Arnault de LVMH qui est quand même beaucoup plus fréquentable à tous points de vue que le riche moscovite, a déclenché grève et levée de boucliers.

Ainsi, Nicolas Sarkozy ne domine pas les consciences comme pouvait le faire De Gaulle. Il ne les inspire pas, comme Pompidou. Il ne leur raconte pas de belles histoires , comme Miterrand. Il ne les anime pas, comme Chirac. Il les achète!

La faute à qui?

janvier 24, 2009 on 9:16 | In Best of, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, International | Commentaires fermés

« Il est tombé par terre, c’est la faute à Voltaire; le nez dans le ruisseau, c’est la faute à Rousseau » Ces mots mis dans la bouche de Gavroche par Victor Hugo sonnent juste: notre système financier est par terre, et nous sommes le nez dans le ruisseau. La question qui émerge avec force est: c’est la faute à qui? Et derrière cette formulation se cachent en fait plusieurs questions: qui sont les gagnants, s’il y en a? Qui a fauté? Qui s’est trompé? A partie de quel moment est-on non plus simplement une victime (de la crise, d’un licenciement, de pertes immobilières ou en bourse, d’un refus de crédit), mais une Victime (de Madoff, de Lehman, d’emprunts « toxiques »)?

Alors, bien sûr, la première réponse, sur laquelle tout le monde est d’accord est de déclarer que « c’est la faute aux banquiers ». Parce que c’est là que les symptômes de la crise sont les plus visibles: pertes abyssales, effondrement du crédit interbancaire et vers les clients, besoins gigantesques d’argent public. Ce qui, couplé à des rémunérations pharaoniques, a tout pour créer un cocktail plus toxique que n’importe quel emprunt.

D’où des clameurs pour clouer au pilori les banquiers, leurs rémunérations, et le pouvoir qu’ils détenaient de « planter » ainsi le système financier mondial et de nous plonger dans une crise économique dont JusMurmurandi n’a eu de cesse d’écrire (et jusqu’ici amplement à raison, malheureusement) qu’elle serait pire que tout ce que nous avons connu au moins depuis les années 30. Plus de bonus pour les banquiers! Plus de dividendes pour leurs actionnaires! Nationalisons les! Régulons et encadrons-les! Faisons-les contrôler en permanence par leurs propres administrateurs. Renforçons les audits. Et surtout, blâmons-les pour tout!

Deuxième coupable évident: le système! Sans aller jusqu’à remettre en cause le capitalisme, faute d’avoir quoi que ce soit à proposer comme alternative, hormis, Besancenot et les ultras du genre du groupe de Julien Coupat, c’est la faute au système! Focalisation excessive sur le profit, et en particulier sur le profit à court terme, priorité aux services, et notamment aux services financiers, désintérêt envers l’industrie. A se demander comment nous avons pu exister avec un système perclus de tant de maux si graves.

Troisième catégorie de coupables indéfendables: les experts, agences de notation ou économistes de tout poil. Ils n’ont rien vu venir, rien annoncé, rien mis en place pour éviter ou amoindrir les conséquences de la crise, et ils sont muets pour nous en sortir.

Regardons cela de plus près:

D’abord, les hommes. Certains ont échoué, d’autres ont failli, d’autres encore ont fauté. Mais jeter la pierre aux hommes, c’est ignorer que, pour beaucoup, ce sont les plus brillants de leur génération. On peut être ahuri devant le désastre des constructeurs américains de voitures, aveugles au point de tout risquer sur les profits tirés des seuls gros véhicules sans voir qu’un jour un retour de balancier les précipiterait (et beaucoup d’entre nous avec) dans l’abîme. Mais combien de brillants jeunes diplômés ont choisi, ces 30 dernières années d’aller travailler chez General Motors plutôt que chez Goldman Sachs? Et si la crise actuelle est bien due à des excès financiers, la finance mondiale a créé une abondance sans précédent.

Ensuite le système. Jeter le système aux orties en raison de la crise actuelle, c’est oublier que la prospérité mondiale a cru de manière continue depuis des décennies, et ce pour le bien du plus grand nombre, y compris depuis 10 ans, de centaines de millions de Chinois et d’Indiens. Cela ressemble à condamner l’industrie pharmaceutique toute entière pour tel ou tel gaspillage, abus, échec ou scandale sans voir que l’espérance de vie de la population mondiale croît de façon régulière, et ce, avant tout, en raison de a disponibilité croissante de médicaments toujours plus efficaces.

Enfin, les experts. Les considérer comme de grands coupables serait leur faire trop d’honneur. Il suffit de voir qu’un trader de pointe gagnait en un jour ce que gagnait un « expert » universitaire en un mois ou un an pour se faire une idée de leur importance relative.

Alors, la faute à qui? Qui sont nos Voltaire, nos Rousseau? Bien sûr, on peut encore faire un dernier effort pour blâmer le désormais ex-Président Bush et ses âmes damnés (on a envie d’écrire « ses ânes damnés ») Cheney, Karl Rove et les néo-conservateurs. Ce qui conduit à accueillir Obama comme le Messie, et à en attendre qu’ils nous sauve tous. Mais comme JusMurmurandi n’a pas vu d’étoile filante ni 3 rois mages, il y a de très fortes chances que ceux qui y croient le plus soient les plus déçus.

La réalité, c’est que nous sommes tous les responsables, et que, s’il y a des coupables, c’est nous. Il est facile de dénigrer la mondialisation et la perte d’emplois qu’elle vaut à notre industrie. Mais qui se précipite pour acheter au moins cher, souvent en provenance de Chine? Si les consommateurs que nous sommes ne privilégiaient pas avant tout le prix dans notre choix, les entreprises ne pressureraient pas avant tout les coûts dans les leurs. D’autres choix sont possibles, comme le lieu de fabrication, l’éthique, le développement durable, l’innovation, la performance, la qualité. Mais non, nous, c’est le prix, donc le coût, donc la Chine.

La même chose est vraie avec le système économico-financier. Il est facile de vouer aux gémonies les fonds de pension qui exigent une rentabilité toujours plus forte, mais le feraient-ils si leurs clients, c’est-à-dire ceux qui leur confient l’argent de leurs futures retraites, ne choisissaient pas les gestionnaires sur le critère de la rentabilité, alors que les mêmes choix alternatifs sont possibles. Et ce système a créé une accumulation de richesses proprement incalculable. Car, pour perdre les sommes que l’on a vu fondre en bourse ou dans l’immobilier, il fallait d’abord qu’elles y soient arrivées.

Le plus intéressant peut-être est de constater que, quand nous sommes en période de prospérité, nous n’avons de cesse de trouver que nous n’allons pas si bien que cela, et que l’argent, somme toute ne fait pas le bonheur. Mais, que survienne une crise, et on constate bien vite à quel point la consommation nous est douce. Et que, si l’argent ne fait pas le bonheur, qu’il nous manque quand nous n’en avons plus tout à fait assez!

Mieux fait de se taire…

janvier 22, 2009 on 7:22 | In Coup de gueule, Incongruités, Insolite | 2 Comments

Florilège des déclarations que leurs auteurs auraient mieux fait, pour leur réputation, de s’abstenir de faire

Frédéric Lefebvre, porte parole de l’UMP, parlant du besoin de réformer les entreprises et leur gouvernance, veut des administrateurs véritablement indépendants, c’est-à-dire non rémunérés par l’entreprise dont ils sont administrateurs, et spécialistes du contrôle. En sommes des contrôleurs indépendants fouillant en permanence pour voir s’il n’y a pas de soucis. Pour ces nouveaux rôles d’administrateurs, il ne devrait y avoir aucun problème de recrutement: la suppression de la fonction de juge d’instruction, magistrat indépendant et enquêteur, devrait libérer de nombreux candidats répondant au souhait de M. Lefèbvre. Faute de quoi les inspecteurs du travail ont aussi un très bon profil, puisqu’aucune compétence en matière d’entreprise n’est apparemment requise.

Ségolène Royal, candidate PS autoproclamée à l’élection présidentielle de 2012, parlant de la vague de moqueries soulevée par ses déclarations disant qu’elle avait inspiré Barack Obama: c’était de l’humour! On se demande ce qui est le plus consternant: qu’elle pense effectivement avoir été copiée, ou qu’elle n’ait pas compris à quel point de telles remarques étaient risibles.

John Roberts, Président de la Cour Suprême des Etats-Unis d’Amérique, s’est emmêlé les crayons au mauvais moment. Celui, infiniment solennel, où il a fait prêter serment au nouveau Président, Barack Obama. Il a tout simplement mal placé le mot « fidèlement », et l’a ressorti au mauvais endroit. On aurait pu penser que le juge aurait répété et se serait mieux préparé. On aurait pu penser aussi que le nouveau Président aurait su le bref texte par cœur. Ce qui appelle deux commentaires. L’un, que ce n’est pas à Nicolas Sarkozy que ce serait arrivé, lui qui aurait déjà « vécu » ce moment mille fois par avance dans sa tête. L’autre, que si c’était arrivé à George Bush, tous les commentateurs se seraient précipité pour en tirer encore une preuve de son crétinisme.

Mais la palme revient à Samir Abu Hamza, qui est le dirigeant du réseau d’information islamique en Australie et Australasie. Cette « autorité religieuse » a déclaré qu’il était légitime qu’un homme recoure à la violence contre sa femme si les autres moyens de la faire obéir ont échoué. Mais seulement la violence légère, assure-t-il. Et de continuer en indiquant qu’une femme n’a pas le droit de refuser tous les désirs sexuels de son mari, ce qui fait qu’il ne comprend pas la définition australienne du viol. Sans commentaire…

Au secours, la gauche de Martine Aubry revient… à ses anciennes méthodes!

janvier 21, 2009 on 2:21 | In Best of, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités | Commentaires fermés

Martine Aubry n’a pas perdu de temps. A peine élue, elle montre, avec son contre-plan de relance, où en est la pensée de la gauche en 2009. Et la réponse est simple, en 1981, compte tenu de la similitude de la pensée qui sous-tend cet ensemble de mesures avec les propositions du candidat PS.

Elle remonte beaucoup plus loin encore si on se souvient que le programme de 1981 de François Mitterrand n’était que le prolongement de celui de 1974, élaboré avant le premier choc pétrolier, à une époque qu’aujourd’hui on appelle « les trente glorieuses ». Un tout autre monde…

Quelques exemples:
- le PS veut transformer les aides déjà versées aux banques (qu’ils ont d’ailleurs refusé de voter) en prises de participation. C’est illégal parce qu’unilatéral et rétroactif. Qu’importe!
- le PS veut supprimer le paquet fiscal. Les premiers bénéficiaires sont ceux qui font des heures supplémentaires et leurs employeurs, c’est-à-dire des gens aux revenus modestes ou moyens et des entreprises, précisément ceux qu’il faudrait aider. Qu’importe!
- le PS veut augmenter de 3% le SMIC. Voilà comment on peut distribuer de l’argent sans augmenter les impôts ou le déficit. Les entreprises, dont beaucoup sont déjà en difficulté n’auront pas les moyens de payer, et ce sera une incitation supplémentaire à licencier et délocaliser. Qu’importe!
- le PS veut empêcher de licencier toutes les entreprises qui ne sont pas en grande difficulté. C’est le meilleur moyen qu’elles le soient quand on augmente les charges dans un monde ouvert à la concurrence. Qu’importe!
- le PS veut baisser la TVA de 1%, alors qu’on sait très bien que les distributeurs ne répercuteront pas ou pas entièrement cette baisse, et que l’augmentation de la consommation profitera avant tout aux produits importés. Qu’importe!

Bref, on voit le profil: 2 fois plus d’argent dépensé que la droite. Des dépenses à caractère pérenne (hausse du SMIC), des hausses d’impôts (suppression du paquet fiscal) un rôle accru de l’État (prime pour ne rien faire, hausse des allocations), taxation à mort (au sens propre du terme) des entreprises. Tout un programme, visiblement calibré pour cibler les électeurs de Besancenot au lieu de ceux de Bayrou, qui a du s’étrangler à la pensée rétroactive d’avoir failli s’allier avec ce PS-là.

Après la branchitude de Ségolène Royal, on sait maintenant quelle voie a pris le PS.

Celle de l’antiquititude.

S’ils n’étaient dans l’opposition pour encore au moins 3 ans, il y aurait des réels motifs d’inquiétude.

Et en espérant qu’ils restent encore longtemps dans la désuétude.

Martine Aubry

Vous avez dit…videndes??? Et pourquoi pas des bonus en plus?

janvier 19, 2009 on 10:07 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, International | 6 Comments

Des dividendes? Et puis quoi encore? JusMurmurandi hoche la tête, perdu entre ahurissement et hallucination. Après une année 2008 sans précédent, où les banques ont dû, de par le monde, être renflouées par les Etats pour éviter d’être emportées comme la maison de paille du petit cochon par le souffle du grand méchant loup et d’être dévorées toutes crues par la crise, elles veulent faire comme si tout allait bien.

Et notamment distribuer des dividendes aux actionnaires et des bonus aux dirigeants. Argent qui, nécessairement sortirait d’un bilan renfloué et garanti par l’Etat, c’est-à-dire par les impôts des contribuables.

Les bonus, ou part variable de rémunération, comment les dirigeants pourraient-ils imaginer en toucher quand la survie même de leur Établissement a été mise en péril par les conséquences de leurs actes de gestion? Ce serait comme un guide de montagne ou un marin professionnel qui demanderaient leur salaire à des touristes qu’ils auraient emmenés au bord de la mort et qui n’auraient dû leur salut qu’à l’intervention de sauveteurs.

BNP-Paribas, qui mérite bien que l’on dise qu’elle a beaucoup mieux fait (ou moins mal, comme on voudra) que l’immense majorité de ses concurrentes, et qui est restée largement bénéficiaire en 2008, eût été la seule à pouvoir prétendre verser dividendes et bonus, vu qu’il y a effectivement des bénéfices à distribuer au lieu de feuilles de licenciement par dizaines de milliers comme ses concurrentes.

C’est, comme par hasard, celle qui a annoncé que ses dirigeants, MM Pébereau et Prot renonçaient à leurs bonus.

L’argument en faveur du versement des dividendes est plus fallacieux encore. Les actionnaires ont beaucoup souffert de la chute des cours des actions des banques en 2008. Ne pas leur verser de dividendes serait, à en entendre les apologues, les pénaliser plus encore.

JusMurmurandi rappelle qu’il y a des produits financiers à revenu garanti, qui s’appellent les obligations. Si les actionnaires avaient voulu, ils n’auraient eu qu’à en acheter à la place des actions. Mais, évidemment, ils n’auraient pas eu les fortes hausses de cours des dernières années. Bref, après avoir eu le meilleur, ils veulent éviter le pire, ou plutôt le refiler à l’Etat, suivant la tradition française de la privatisation des profits et de la nationalisation des pertes.

Et si les Etats ont du intervenir, c’est parce que les actionnaires n’avaient pas souhaité renflouer des banques en lesquelles ils ne croyaient visiblement plus. Et qui avaient donc de fait fait une croix sur tout dividende possible. Cette défection des actionnaires montre bien qu’il n’est pas nécessaire de leur verser un dividende pour éviter qu’ils ne s’abstiennent dans l’avenir, vu qu’ils s’abstiennent déjà massivement. C’est pour cela que les cours des actions des banques se sont effondrés, nettement plus que la moyenne des marchés. Et ces actionnaires devraient déjà être ravis que les Etats soient venus sauver leur capital en sauvant leurs banques, tels Zorro ou le Père Noël. Et en France cela ne diluera même pas ces actionnaires, contrairement aux Etats-Unis ou à la Grande-Bretagne.

Ces mêmes banques, pour certaines d’entre elles, ont conseillé à leurs clients des investissements qui se sont retrouvé dans le gigantesque trou noir creusé par Madoff. Et après avoir vanté la qualité de leur gestion, leur prudence, leur réputation, leur diligence à vérifier les fonds qu’elles recommandaient, la sécurité de actifs sous-jacents dans des prospectus où le nom de Madoff ne figurait pas même en petits caractères, mais leur leur en gros, elles voudraient se laver les mains des conséquences de leur inconséquence. Et ne pas indemniser les victimes.

Il faut dire que, si elles indemnisaient les clients qu’elles ont induit à cet investissement catastrophique, il resterait moins d’argent pour les dividendes et les bonus.

Vous me direz que je fais un raccourci abusif, que ce n’est pas le même argent, et pas toutes les banques, et vous aurez raison.

Mais c’est la même attitude d’irresponsabilité.

Le Japon a une tradition de « seppuku », plus connu pour sa phase finale, le « hara-kiri », ou suicide rituel de celui qui s’est déshonoré.

Pour les uns, c’est manifestement impossible, vu qu’ils n’ont jamais eu d’honneur

Pour les autres, JusMurmurandi tient des sabres à votre disposition. Enfin, disons qu’une démission sans prévis ni indemnités suffira.

Seppuku

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