Chine, Lénine, bonus bancaires….
janvier 31, 2010 on 8:38 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésAlain Peyrefitte avait eu beaucoup de flair en écrivant son célèbre livre « quand la Chine s’éveillera » bien avant que quelques signe visible pour le commun des mortels ne donne à penser qu’il y avait là un futur géant planétaire.
Mais maintenant la Chine veut plus, et ne manque pas une occasion de le faire savoir. Tout d’abord et avant tout, elle veut qu’on la laisse faire la pluie et le beau temps chez elle, y compris quand elle sinise avec un cynisme brutal le Tibet, ou pacifie par la force les ouïghours. Où quand elle « oublie » tous les engagements de libéralisation qu’elle avait pris pour obtenir le droit d’organiser à Beijing les Jeux Olympiques de 2008.
Et justement, pour la Chine, Taïwan, c’est chez elle. Donc, quand les États-Unis concluent la vente de 6 milliards de dollars de systèmes d’armes « défensifs » (hélicoptères et missiles anti-missiles Patriot) à Taïwan, la Chine s’estime agressée (ou dit s’estimer agressée), et prend des mesures de rétorsion contre les États-Unis. Peut-être n’est-ce qu’en apparence, parce qu’en réalité la Chine s’accomode du statu quo. Peut-être ne sont-ce que des menaces pour que les États-Unis ne vendent pas, en plus, des avions F16 et des sous-marins que les Taïwanais veulent et ont les moyens d’acheter.
Toujours est-il que la Chine fait aujourd’hui partie de l’échiquier mondial, échiquier dont la crise a bien montré à quel point tous les acteurs sont interdépendants. La Chine finance avec son gigantesque excédent le tout aussi gigantesque déficit américain. Que la Chine arrête d’acheter des Bons du Trésor aurait des conséquences gravissimes pour les Américains. A commencer par leur impossibilité d’importer des biens chinois et stopper la progression de leur industrie, et la création d’emplois urbains dont elle a un besoin vital pour que son exode rural se passe relativement pacifiquement.
Bref, on est dans un jeu classique de « je te tiens, tu me tiens pas la barbichette »…
Là où cela devient plus curieux, c’est quand la Chine, au nom du droit absolu qu’elle s’arroge de faire ce qu’elle veut chez elle, lance des cyber-attaques extrêmement sophistiquées contre Google pour avoir accès au contenu des comptes de courrier électronique G-mail de Chinois qu’elle veut surveiller. Car là, la Chine ne veut plus seulement faire la police chez elle, mais bien se donner des droits universels. On est dans le même schéma de totalitarisme mondial que quand l’Union Soviétique s’estimait le droit de tuer ses opposants même à l’étranger, y compris à coups du célèbre « parapluie bulgare ».
Et renoncer à se battre avec la Chine, donc avec son plus gros fournisseur et créancier, ce serait vérifier la formule de Lénine suivant laquelle le capitalisme vendra la corde pour le pendre, sauf qu’il s’agit ici d’acheter et d’emprunter…
D’où la méfiance américaine en notant que la Chine est désormais devenue le premier pays producteur de panneaux solaires et d’éoliennes, donc de matériel destiné à la production d’électricité d’origine renouvelable. Car là les États-Unis n’ont pas envie de remplacer leur dépendance au pétrole importé par une autre dépendance en énergies de remplacement. Mais, pour cela, encore faudrait-il que les entreprises américaines soient capables d’être compétitives sur le plan industriel au lieu de se contenter d’écouler des importations d’origine chinoise.
Une production compétitive requiert de bons ingénieurs, que les universités américaines diplôment en nombre important. Le problème est que, depuis des décennies, les plus doués de ces jeunes diplômés rêvent tous d’aller travailler chez Goldman Sachs, paradis de l’ultra-bonus, y compris en 2009, et pas chez General Motors, failli en 2009.
Décidément, tout se tient dans un monde devenu tout petit.
La société de l’apparence
janvier 26, 2010 on 8:31 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés« Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir » écrivait La Fontaine dans sa fable « les animaux malades de la peste ». Aujourd’hui, il faudrait écrire: « Selon que vous apparaîtrez blanc ou noir, les jugements de cour vous rendront puissant ou misérable ».
Car le jugement de l’opinion publique est comme cela, blanc ou noir, et fondé sur l’apparence. Plusieurs exemples, tous paradoxaux:
- Henri Proglio, ex PDG de Veolia et nouvellement nommé à EDF a du mal à se séparer de son ancienne entreprise, et veut continuer à la présider même sans être rémunéré. Mais la vox populi exige sa démission. Quand un ouvrier ou un employé manifeste son attachement à son entreprise, c’est blanc. Quand c’est un PDG, c’est noir, et Proglio est misérable.
- 123 kurdes ont débarqué en France tous ensemble, en ayant pris soin de se débarrasser de tous leurs papiers, téléphones portables et autres moyens de les reconnaître. Parfaitement au courant de la législation française, ils déposent tous des demandes d’asile politique. Difficile d’imaginer que ce sont tous des réfugiés menacés quand chacun d’eux a pu réunir 4000 euros, une somme considérable pour leur pays d’origine, et venir tous ensemble de façon si organisée et professionnelle. Autant les Français ne veulent pas davantage d’immigrés en situation irrégulière, ce qui fait d’eux des noirs, autant ils veulent encore moins des expulsions à la mode autoritaire, ce qui les blanchit instantanément. Comme viennent de le faire les tribunaux pour sanctionner une procédure policière bâclée.
Hervé Falciani est un voleur, puisqu’il s’est approprié des listes de noms de gens qui avaient en Suisse des comptes à la banque HSBC, son employeur. Après avoir tenté de les monnayer au Liban, il les a fournies à l’administration fiscale française, qui dit les employer pour faire rentrer des centaines de millions d’euros d’impôts. Parce que la fraude fiscale est une des actions gouvernementales que les Français approuvent, pouf!, Falciani le voleur devient Falciani ce citoyen modèle d’éthique et de civisme.
JusMurmurandi pourrait sans se fatiguer multiplier les exemples: le voleur présumé du fourgon blindé, Tony Musulin, ou les cafetiers restaurateurs avec leur hold-up légal à la T.V.A., sont populaires contre toute logique.
Et hier, des membres de l’association « Ni putes ni soumises », censées, d’après le nom qu’elles ce sont donné, milité pour la liberté de la femme, ont manifesté en….burqa???
Mais le plus bel exemple de la victoire de l’apparence nous vient aujourd’hui: la consommation française a cru de 2,1% en décembre, et de 1% sur l’année 2009. Comme elle avait baissé de 0,6% en 2008, cela veut dire que les Français ont traversé la pire crise depuis 1929 avec une consommation en légère hausse (pour mémoire, elle avait baissé de 30% pendant les années 30…). Comme dans le même temps les Français, par prudence, ont relevé leur niveau d’épargne à plus de 17% de leur revenu, on se dit que nous sommes avec le record d’Europe de l’épargne et une consommation en hausse, parmi les mieux lotis.
Eh bien, nous détenons aussi le record d’Europe du moral en berne, de la morosité et du pessimisme….
Verts de rage
janvier 24, 2010 on 6:33 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermésIls sont verts de rage, ceux dont les futures lignes de TGV vont traverser les vertes vallées. Ils viennent de défiler dans le pays basque contre la ligne qui doit franchir les Pyrénées entre Hendaye et Irun pour relier la France à l’Espagne, mais aussi en Italie contre la ligne Lyon-Turin. Dans toute l’Europe ils demandent l’arrêt de la construction de nouvelles lignes à grande vitesse.
Au premier rang de ces manifestations on trouve des figures bien connues de la vie politique française, telles José Bové et Noël Mamère. Il se concevrait assez bien que des écologistes comme eux soient contre le train rapide, si l’alternative n’était …l’avion, manifestement beaucoup plus polluant.
Ainsi, par pur opportunisme politique, les écologistes soutiennent le train par opposition à la voiture et à l’avion, mais s’opposent au train pour se concilier les bonnes grâces des mouvements locaux. Lesquels n’auraient d’ailleurs rien contre le TGV s’il ne passait pas juste chez eux.
Comprenne qui pourra. En tout cas, cet exemple montre que les écologistes impliqués dans cette « charte de Hendaye » contre tout nouveau TGV européen n’ont d’autre projet que de s’opposer et de protester, et en aucun cas un projet alternatif, sauf celui de consommer moins, de se déplacer moins, de tout faire moins.
Ils feraient bien de faire attention à ce que cela ne donne pas aussi à leurs électeurs la réaction de voter moins. Il est d’ailleurs symptomatique que le populaire et malin leader écologiste Daniel Cohn-Bendit, qui, lui, sait ce que gagner une élection veut dire, pense que, sur ce sujet, il vaut mieux… en faire moins…
Le bal des faux culs
janvier 20, 2010 on 6:41 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermésJusMurmurandi se dit vraiment que les nouvelles économiques distillées par la presse s’adressent à des gogos, et qu’à trop vouloir prendre les Français pour des niais, on va aller à la casse.
Les syndicats annoncent ils la délocalisation de la nouvelle Clio qu’aussitôt un déferlement médiatique s’abat sur le losange.
Et Carlos Ghosn d’être convoqué au Palais présidentiel.
Sauf que l’actuelle Clio est déjà fabriquée en Turquie et depuis longtemps; la nouvelle sera toujours au moins en partie fabriquée à Flins.
Beaucoup de bruit pour rien, sauf qu’à cracher comme toujours sur nos propres entreprises, il en reste toujours un peu.
Comme à la SNCF, où un journal avisé a commencé à annoncer que la SNCF allait fermer des lignes TGV.
Dénégation molle de la SNCF, le secrétaire d’État aux transports le redit de manière plus ferme, NEIN, il n’y aura pas de fermeture de ligne.
Ceci est choquant à plus d’un titre.
D’abord parce qu’il suffit de réduire les fréquences quasiment à néant et on a presque obtenu le même résultat tout en étant économe avec la vérité.
Deuxio, parce que si la ligne n’est pas rentable pourquoi la garder ?? Mais bien évidemment les journalistes que l’on entend ne posent pas la question, et avancent encore moins des chiffres qui permettraient de comprendre la situation avant de porter un jugement fébrile.
Ils oublient en particulier de rappeler que depuis la segmentation de la SNCF avec RFF, détenteur des rails et par conséquent qui facture leur utilisation à la SNCF avec une influence majeure sur les coûts de fonctionnement, le coût de fonctionnement des trains et donc des TGV augmente; ainsi pour 2010 la redevance demandée par RFF à la SNCF augmente de 250 millions d’Euro
Et enfin si la SNCF a un patron, c’est à lui de parler, ou à ses porte paroles. Parce que même si la SNCF est une entreprise nationalisée, hélas, il s’agit que son patron fasse son boulot, et la représente.
Si c’est pour revenir aux années 70-80 où un ministre se sentait des ailes pour parler pour le secteur économique qu’il était sensé représenter en shuntant ainsi l’équipe dirigeante de l’entreprise, on sait où l’on va : dans le mur !
Enfin l’épineux sujet de l’âge de la retraite s’avance alors que l’on sait depuis des décennies que le système est en faillite entre l’espérance de vie qui augmente et le nombre d’années cotisées qui baisse.
On entend même des voix du Parti Socialiste qui annonce que la fameuse retraite à 60 ans, cadeau empoisonné léguée par François Mitterrand pourrait légitimement être remis en question.
Sauf que l’on oublie un petit détail.
Un petit article de loi qui a été glissé par la législature actuelle qui dit que dès qu’un salarié a atteint l’âge de 65 ans, il incombe à l’entreprise de lui demander six mois avant son anniversaire s’il souhaite partir en retraite. Et que s’il ne le souhaite pas, ou n’est pas interrogé dans les délais, il rempile automatiquement pour 12 mois de plus.
Bref, c’est uniquement au choix du salarié. Et tout ceci de manière reconductible jusqu’à l’âge de 70 ans.
On peut imaginer que dans la majorité des cas, on verra des employeurs et des salariés de bonne foi.
Mais imaginons un salarié indélicat en bout de course, malade ou absent. Qui ne souhaite donc pas partir.
La seule possibilité pour l’entreprise de s’en séparer sera de le licencier. Après 20,30 ou 40 années d’ancienneté. Bref à un coût prohibitif par rapport à un départ en retraite.
Mais bon, il est tellement plus simple de glisser sur cette modification législative déjà entérinée qui est passée si discrètement que personne ne l’évoque tandis que l’on annonce le grand rendez vous retraite de 2010.
Le bal des faux culs, on vous dit !!!
Inconséquence (1)
janvier 18, 2010 on 9:09 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermésLe Président vénézuélien Hugo Chavez a du finir par s’incliner. A force d’être mal gérée, avec des dépenses populistes inconsidérées, des aides généreuses aux pays frères de la « révolution bolivarienne » (en gros tous les adversaires des États-Unis), des nationalisations qui font fuir les investisseurs, et une corruption importante, l’économie a fait chuter la monnaie. Le bolivar a été dévalué de moitié, sauf pour les produits de première nécessité, où un double cours de change limite la chute.
Mais, comme la hausse des prix est déjà très forte (25% en 2008!), il a dans le même temps interdit à tous les commerçants de remonter leurs tarifs, même sur les produits importés dont le coût venait de doubler, sous peine de nationalisation. Ça n’a pas traîné, la chaîne Exito, contrôlée par le français Casino, est maintenant vouée à la nationalisation. Ça va sûrement aider l’économie locale.
Le modèle de Chavez, c’est Fidel Castro. La preuve de l’échec castriste a été la ré-émergence de ce métier honteux, florissant sous le régime du dictateur Batista, et que les castristes avaient éradiqué à leur prise de pouvoir, à savoir la prostitution. Mais que voulez-vous, quand la misère est totale et l’espoir absent, que peut faire une femme pour se nourrir et nourrir les siens?
Suivant cet excellent modèle, que va faire Chavez quand il aura ruiné et désespéré les vénézueliennes qui se prostitueront comme les cubaines pour quelques dollars de subsistance? Les nationaliser?
La bulle du Grenelle
janvier 17, 2010 on 8:07 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésIl faut être vert, il faut sauver la planète, il faut se préoccuper des générations futures….
Tout ceci est vrai, bien sûr. Mais cela n’autorise pas pour autant à faire n’importe quoi. Voici un bel exemple de n’importe quoi.
L »électricité « verte » a deux avantages: elle est « zéro émission » côté carbone, et elle est renouvelable. Elle peut être d’origine hydraulique, éolienne, solaire, géothermique, etc… Et une convention force EDF à racheter cette électricité à un tarif qui soit rentable pour le producteur, de façon à en stimuler la production.
Comme il n’est pas simple d’avoir chez soi une rivière avec un barrage, une gigantesque éolienne ou une source de chaleur sous-terraine, la grande majorité des systèmes que des particuliers mettent en place pour produire de l’électricité verte sont des panneaux solaires. Ils sont vendus par des entreprises qui se chargent de tout, y compris la constitution du gros dossier requis pour le rachat du courant par EDF.
Comme le décret fixant les conditions de ce rachat allait être modifié, des petits malins ont déposé en vitesse d’innombrables dossiers pour tenter d’avoir leur accord avant l’entrée en vigueur de ce nouveau décret. Alors que le rythme habituel de dépôt de nouveaux dossiers était de 5.000 par an, on est passé subitement en fin d’année à 3.000 par jour!
La raison de cette explosion est simple à comprendre. Si EDF avait dû agréer tous ces dossiers et que tous aient été mis en œuvre, cela seul aurait fait augmenter le cout de l’électricité en France de près de 11%.
L’arithmétique est impressionnante: le kw/h produit par EDF coûte de 6 à 8 centimes, et le décret force l’opérateur à racheter le kw/h vert de 30 à 60 centimes suivant les cas. D’où un malus compensé pour EDF par le contribuable qui eût augmenté de 2,6 milliards d’euros annuels. Une paille! Un demi Kerviel par an, ou une affaire Crédit Lyonnais, ou 100.000 emplois à 26.000 euros par an…
Il y a dans ce mécanisme tous les maux habituels du mélange typiquement français public-privé. A savoir, bien sûr, tous les avantages pour le privé et toutes les charges pour le public, avec, en bout d’arbre, cet éternel dindon, le contribuable.
Par exemple: le tarif français de rachat est le plus élevé au monde. Donc, bien sûr, le plus coûteux pour la puissance publique et le plus rentable pour les petits malins. Et ce alors que l’électricité française, massivement nucléaire, est déjà l’une des plus vertes, et des moins chères au monde!
Autre exemple: le coût de la filière photovoltaïque (panneaux solaires) ne cesse de baisser, notamment grâce au progrès technologique, et aux économies d’échelle générées par la croissance explosive du volume de production. Rien qu’en 2009, les coûts ont baissé de 30% à 50% d’après la Commission de régulation de l’énergie. Forte baisse des coûts sans baisse des prix, on voit tout de suite pourquoi il y a eu formation d’une bulle spéculative.
Parce que, et c’est là sans doute le plus choquant, les dossiers de fin 2009 sont vraiment l’inventaire d’un grand n’importe quoi à la sauce du père Ubu. La seule contrainte règlementaire étant, sous l’ancien décret, que les panneaux soient situés sur un bâtiment clos et couvert, on a fait vraiment n’importe où. En profitant notamment allègrement du droit de construire sans permis en zone agricole. Des « granges » construites tout exprès, sans autre vocation que de traire la vache qu’est le contribuable en produisant de l’électricité au milieu de nulle part, donc avec le minimum d’intérêt pour EDF, un coût de raccordement maximum, sans limite de volume…
Qu’on se rassure, le nouveau décret n’est pas trop féroce avec une profession qui, évidemment, pousse des cris de cochons qu’on égorge. Les prix ne baisseront que progressivement, et les conditions d’éligibilité, si elles ne sont plus inexistantes, restent très libérales. Ceci sous la menace de la profession, de dizaines de milliers de suppressions d’emplois. Éternel chantage qui fait bouillir JusMurmurandi de rage, se souvenant de l’escroquerie menée à bien (!) par les cafetiers et restaurateurs sur la baisse de T.V.A. pour leur profession, qui, par coïncidence, fait presque le même montant, un peu moins de trois milliards annuels.
Le cœur de Philippe Séguin a lâché, privant la Cour des Comptes, censeur du gâchis des deniers publics, de son Président. Faute de quoi, il aurait risqué, sur cette affaire, parmi tant d’autres, de mourir de chagrin…
Bon pied, bon oeil !
janvier 15, 2010 on 4:35 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésOn les a à l’œil
JusMurmurandi ne va pas vous parler des promotions et autres soldes, mais de quelques sujets qui a retenu notre attention et…valent le coup d’œil.
Mais que se passe t il chez Air France ???
Après avoir connu un accident grave en juin dernier sur le parcours Rio Paris, le même vol a connu des turbulences telles le 29 novembre dernier que le pilote, n’obtenant pas de réponse de la tour de contrôle a pris l’initiative de changer d’altitude.
Les passagers n’en ont pas moins été terriblement secoués et l’appareil a du subir un nettoyage approfondi. On vous épargne les détails.
Dans ce cas, la compagnie aérienne est en principe tenue de confier les enregistreurs de vol à la DGA et/ou au BEA pour étude. Pour ce vol en particulier, cela aurait éventuellement permis de plus de faire avancer l’enquête sur le vol de juin.
JusMurmurandi utilise le conditionnel à dessein, car Air France n’a rien fait, l’avion est reparti aussitôt sur Bombay et les enregistreurs de vol ont tout aussitôt écrasé les données du vol Rio Paris.
On attend toujours les conséquences voire les sanctions…
Sur un vol Tokyo Paris, ce sont les passagers de la classe affaires qui ont été détroussés en pleine nuit. Même si le larcin a été découvert avant l’arrivée, Air France s’est déclarée incompétente, et a laissé repartir les passagers volés sans compensation, et le voleur enrichi. Bref, où est on encore en sécurité avec Air France ? Dans les bus qui nous conduisent des aérogares aux avions ????
Enfin Air France/KLM, au nombre de passagers transportés est en train de se faire dépasser par Ryanair.
Il serait temps que les dirigeants de la compagnie ouvrent les yeux, et, au lieu de pleurer sur ses taux de remplissage qui baissent, mettent en place des mesures qui corrigent une indifférence totale quant au traitement clients.
Car ces derniers ne manquent pas d’ouvrir les yeux et vont voir ailleurs, là où c’est plus sûr, là où c’est moins cher.
Mais qu’est ce qui a pris Vincent Peillon ?
JusMurmurandi n’en croyait pas ses yeux en lisant la nouvelle. Invité par France Télévision à participer hier soir à un débat sur l’identité nationale, il s’est tout bonnement dégonflé à la dernière minute.
Et non seulement il s’est déballonné, mais en plus il n’a même pas eu le courage de l’annoncer directement à la chaîne préférant aller baver son absence à l’AFP.
Gageons que les électeurs y verront clair, car s’il refuse le débat démocratique, Peillon se met le doigt dans l’œil !
Alzheimer, droit dans les yeux !
Des recherches récentes tendraient à démontrer que l’on peut détecter la maladie en faisant des test oculaires réguliers.
Lorsque l’on connait les effets dévastateurs de cette affliction, le fait de pouvoir la repérer plus tôt, si les conclusions étaient confirmées, serait un avantage décisif.
Bref, cela nous permettrait de rester bon pied bon œil plus longtemps, tout ce que l’on se souhaite en ce début d’année !
Qui contrôle les contrôleurs?
janvier 15, 2010 on 7:46 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite | Commentaires fermésQuand est-ce que trop, c’est trop? Les contrôleur aériens viennent de se mettre encore une fois en grève pendant 2 jours. Voici ce que JusMurmurandi a trouvé sur cette intéressante corporation:
- la grève a pour cause la crainte de privatisation de la DGAC (12.000 fonctionnaires) que pourrait causer, d’après les contrôleurs, un éventuel rapprochement entre les systèmes de contrôle aérien français et ceux des pays limitrophes. Ils exigent donc la garantie de maintien de leur profession dans la fonction publique
- deuxième cause, la réorganisation du système français autour de Paris requiert qu’un certain nombre d’entre eux, basés à Athis Mons, près d’Orly, donc au sud de Paris, aillent travailler à Roissy, au nord-est. Ils ne veulent pas de ce déplacement.
Faut-il rappeler que les agents de la fonction publique, tels qu’ils exigent de le rester, ont, parmi les avantages et inconvénients de leur statut, la mobilité géographique impérative? Visiblement, il le faut, les contrôleurs ayant l’air de préférer avoir les avantages, tels que la garantie de l’emploi, précieuse en temps de crise, mais que les avantages et pas les servitudes.
Par ailleurs, cette grève a lieu, comme par hasard, au milieu d’une polémique sur le travail réellement effectué par les contrôleurs. Ils partent en retraite à 57 ans, ce qui, à l’aube d’une renégociation sur les retraites compte tenu de la faillite latente du système français de redistribution, est un avantage non négligeable. Ils ont 56 jours de congé annuels, soit quasiment 10 semaines. Pas mal non plus, au regard des usages en vigueur. Ils ont une durée hebdomadaire de 36 heures, mais, compte tenu des heures de récupération pour pénibilité du travail (besoin de concentration, stress), ils en font 24 réelles. Réelles? Voire. Car il semble que, quand il y a baisse du trafic aérien les contrôleurs s’autorisent à réduire d’eux-mêmes leurs effectifs, ce qui conduit, selon un article du Figaro à un travail effectif de 12 heures. L’article a été contesté, mais les contestataires (DGAC, syndicats) n’ont donné aucun chiffre d’heures réellement travaillées. Un silence que JusMurmurandi trouve édifiant.
Quant au rapprochement avec les systèmes de contrôle aérien des pays voisins (Belgique, Suisse, Allemagne), il permettrait de faire progresser à la fois la sécurité, en évitant la procédure de transfert systématique d’un vol d’un système d’un pays au système d’un pays voisin, et la productivité, en évitant la redondance du contrôle, elle aussi systématique dans les zones limitrophes.
Alors que, dès qu’un changement est proposé pour le système de contrôle aérien français, les contrôleurs crient qu’on attente à la sécurité des passagers, là, subitement, quand il n’est pas contesté que la nouvelle organisation serait plus sûre, ils contestent aussi.
Et les pouvoirs publics, gênés, et ne voulant pas (trop) de grèves, se taisent et avalent.
Non seulement nous avons des contrôleurs en dérapage incontrôlé, mais aussi des pouvoirs publics impuissants. Comme il est loin le temps de la campagne présidentielle de 2007… et celui de 2012…
Producteurs, consommateurs ou pleureurs?
janvier 13, 2010 on 6:53 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Incongruités | Commentaires fermésLa future Renault Clio IV sera-t-elle produite à l’usine française de Flins? Les syndicats, jamais embarrassés de dévoiler des « informations » confidentielles, même quand elles ne sont pas, ou pas encore, des informations, disent que non. Flins aurait perdu la bataille face à l’usine turque de Bursa.
Il va de soi que gouvernement et syndicats font, pour l’occasion, cause commune contre cette délocalisation. D’autant que ce n’est pas la première, la plupart des petites voitures des marques françaises étant aujourd’hui produites à l’étranger, toujours pour la même raison, le coût.
Bien entendu nul Français ne peut se réjouir de voir un tel déplacement d’investissement, de travail et de richesse. Le problème, c’est que les consommateurs ne sont pas prêts à payer plus cher des produits made in France.
Donc, avec des consommateurs très sensibles aux prix, surtout en cette période de crise, et en particulier pour les petites voitures, où les marges sont plus réduites que sur de plus gros modèles, et des coûts français plus élevés qu’en Europe centrale ou orientale ou dans des pays méditerranéens, et des producteurs bataillant pour survivre dans un marché où les surcapacités atteignent 40%, on ne voit pas vraiment de solution.
Bien sûr, il y a des efforts pour faire baisser les coûts, par exemple avec la suppression de la taxe professionnelle, qui représente plusieurs centaines d’euros par voiture produite en France. Mais compte tenu du modèle français, avec son faible temps de travail (35 heures hebdomadaires, 5 semaines de congés payés annuels minimum, départ précoce à la retrait, ses systèmes de santé, de retraite et d’indemnisation chômage), c’est loin d’être suffisant pour compenser des écarts de niveau de vie importants avec des pays où technologie, productivité et qualité sont les mêmes que partout ailleurs.
Alors les syndicats pleurent, en oubliant tous les cas où ils poussent les coûts à la hausse, soit en argent, soit en obstacles de procédure.
Alors le gouvernement pleure, en oubliant tous les cas où ils dépensent n’importe comment l’argent des impôts et des systèmes sociaux et en imposant des complications administratives ubuesques.
Alors les Français pleurent, en oubliant tous les cas où ils ferment les yeux sur l’origine du produit qu’ils achètent, et sur tous les cas où ils fraudent le fisc ou les organes sociaux.
Alors JusMurmurandi pleure, désolé de toutes ces larmes de crocodile, alors que toute le monde accuse tout les autres, et que rien n’est vraiment fait pour que quoi que ce soit change.
Et qui pourrait s’étonner qu’au milieu de toutes ces larmes les Français soient à la fois parmi les mieux lotis d’Europe face à la crise et ceux dont le moral est le plus bas?
Un bonus pour deux?
janvier 11, 2010 on 9:40 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Poil à gratter | 2 CommentsQui se souvient du film « un fauteuil pour deux », réunissant Eddie Murphy et Dan Ackroyd? Le second est un banquier à qui tout réussit, amour, argent, carrière, rang social. Le premier est un arnaqueur même pas minable. Deux vieux qui s’ennuient, pour s’amuser, organisent la substitution de l’un par l’autre, et constatent que l’arnaqueur de rue a tout autant sa place que le Golden Boy…
C’est deux fois et pas une que JusMurmurandi a été amené à se rappeler ce film. La première, quand les grandes écoles ont manifesté une « réticence », et le mot est faible, à toute idée de réserve un quota de places à des jeunes issues de segments défavorisés de la société. Bien sûr, il est possible de réussir sans ce « coup de pouce », et il y a des exemples plus remarquables les uns que les autres, et dignes d’estime. Mais ne pas reconnaître qu’il est infiniment plus difficile d’y arriver quand on a un ou deux parents illettrés, un nom à consonance maghrébine et une adresse dans le 9-3 que quand on est fils de polytechnicien est le comble de l’hypocrisie de classe détestablement conservatrice.
La seconde quand sont apparus les chiffres de bonus que les banques de New-York et de Londres s’apprêtent à verser à leurs Golden Boys. Les estimations vont de 90 milliards de dollars à New-York à 45 milliards de livres à Londres. Des chiffres déjà provocants quand l’année a été formidable pour toute l’économie, et au-delà de toute obscénité au titre de 2009.
Quel rapport entre ces éléments? C’est que ces rémunérations représentent aujourd’hui de loin le plus gros élément de coût des banques d’affaires, aux alentours de 50% de leur chiffre d’affaires. Et que, donc, toute économie substantielle dans ce domaine, comme de payer moins ces si chers traders et autres génies de la finance, améliorerait de façon significative l’exploitation des banques. Qui pourraient par exemple mettre ce bonus de bénéfice pour diminuer le coût du crédit, ou renforcer leurs fonds propres dévastés par la crise. Deux résultats on ne peut plus utiles pour tous.
Et que, pour payer moins les golden boys, il suffit d’appliquer les lois du marché, c’est-à-dire de créer de la concurrence. Et qui aura plus faim, à votre avis, pour mettre cette concurrence renforcée en œuvre, et « se contenter » de rémunérations simplement énormes et non plus pornographiques, des candidats issus de la très bonne société, à qui tout a toujours été donné, ou d’autres qui ont dû tout arracher à la force du poignet?
C’est bien de l’histoire du film qu’il s’agit. Si on donne leur chance à des candidats qui savent la valeur de l’argent par ce qu’il sont dû tout obtenir « à la dure », on a des chances d’obtenir tout à la fois de redoutables compétiteurs, des gens heureux de leur réussite et qui amorceront le cercle vertueux de l’ascenseur social, et une plus grande homogénéité de la France autour de ses élites.
JusMurmurandi comprend bien qu’il y en ait que cette perspective dérange….
Hommage à Philippe Séguin…..
janvier 10, 2010 on 5:20 | In C'est ça, Paris?, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermésEn 2007, JusMurmurandi abordait la question de l’entretien des colonnes de Buren, oeuvre ô combien indispensable commandée sous l’ère Mitterrandienne par le ménestrel-ministre de la culture aux poches sans fond, Jack Lang.
Car le créateur de ces colonnes, Daniel Buren, dénonçait leur décrépitude avancée, et réclamait soit une remise à neuf complète, soit la destruction de ce que certains n’hésitaient pas à dénoncer comme un sacrilège en pleine cour du Palais Royal.
Déjà les finances de notre beau pays, bien avant la crise financière, étaient dans un état fort préoccupant; le reconditionnement de ce « monument » était le prototype de dépenses auxquelles il était impératif que l’on y réfléchisse à deux fois, avant que de ne pas prendre son créateur au pied de la lettre (et des colonnes…) et d’effectivement les détruire, réduisant en cela l’entretien à néant également.
A moins que l’on applique le même théorème de base que celui qu’emploie Eric Woerth avec les fonctionnaires, de ne garder qu’un sur deux qui part à la retraite, bref de ne laisser qu’une colonne sur deux après les travaux
Hélas, tous ces saints principes ont été mis de côté, et c’est un travail considérable qui a été accompli, puisque la facture totale est…cinq fois celle dépensée pour la création originale en 1987. De l’inflation à 21% par an, hors indexation. Spectaculaire.
Avec des dépenses de ce type, on peut vraiment se demander si le gouvernement sait faire la distinction entre ce qui est vital et ne l’est pas si nous sommes effectivement en faillite. Car quitte à faire ces travaux, comment arriver à une somme qui a augmenté exponentiellement ????
Philippe Séguin, premier Président de la Cour des Comptes récemment disparu, doit se retourner dans la chambre froide du funérarium des Batignolles….

Philippe Séguin
Dégrisera bien qui dégrisera le dernier !
janvier 5, 2010 on 8:19 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermésLa cellule de dégrisement dont JusMurmurandi a déjà parlé à plusieurs occasions fait reparler d’elle.
En effet, le Ministre du Budget, et de tant d’autres choses, Eric Woerth, a décidé de prolonger la durée de la dite cellule, afin d’offrir la possibilité à un nombre de Français aussi grand que possible de rapatrier des fonds dont ils disposeraient en dehors de l’hexagone.
Car c’est un vrai sujet. La France est en effet un pays d’épargnants, depuis toujours. Rappelons par exemple qu’à l’issue de la guerre perdue de 1870, elle a payé beaucoup plus rapidement que prévu la punition financière imposée par la Prusse, grâce aux matelas des citoyens.
Par conséquent, faire revenir cet argent en France permettrait de stimuler le crédit, remonter l’impôt avec de l’ISF supplémentaire (rêvons un moment, et de rendre cet impôt mal fichu rentable). Bref, de réinjecter de l’argent frais dans cette économie qui en a tant besoin tandis que l’Etat est tellement à cours de fonds et recourt à des « grands emprunts » qui n’en sont de toute façon que des petits et dont on n’a qui plus est pas la moindre idée de comment on les remboursera.
Car d’autres pays se sont livrés à des opérations comparables, mais avec un autre courage. L’Italie de Berlusconi, tellement raillée et décriée, a fait elle revenir 95 milliards d’Euro. C’est trente fois ce qui serait rentré en France (JusMurmurandi dit serait parce qu’en dehors des déclarations ministérielles, elles aussi au conditionnel, il n’y a pas de preuve), et trois fois le montant du … »grand emprunt ». Excusez du peu.
Mais voilà, en France, on ne veut pas supprimer l’ISF qui coute tellement d’emplois. On ne veut pas non plus accorder une amnistie totale mais seulement partielle à ceux qui seraient tentés de faire revenir leur fortune non française. Et surtout, tant que rien n’est inscrit dans le marbre de la Constitution (tel l’imbécile principe de précaution !!) pour garantir qu’il n’y aura pas d’autres sanctions, une hausse de l’ISF ou autre délicatesse du genre, pourquoi ces fonds reviendraient ils se dorer au soleil hexagonal ???
Et alors que Nicolas Sarkozy a désormais derrière lui la plus longue partie de son mandat, la possibilité d’une alternance politique se faisant jour en découragera à n’en point douter plus d’un. Car il est sûr et certain que la gauche au pouvoir aura à coeur de supprimer le bouclier fiscal et d’augmenter les impôts, ISF compris.
On tuera très possiblement la poule aux oeufs d’or, et alors, qui s’en souciera ?
Eh bien nous, justement. Car ce sera le peuple français qui par le manque de courage politique des uns, ou la lubie économique des autres devra faire face à une dette toujours plus importante alors qu’une part non négligeable pourrait être assumée par un retour bien géré.
Et après le dégrisement, la gueule de bois sera assurée.
La France n’a que ce qu’elle mérite…
décembre 28, 2009 on 8:08 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésSi on fait une liste des des domaine d’excellence de produits industriels français, il est plus que probable que figureront vers le sommet de la liste:
- les centrales nucléaires (Areva)
- le train à grande vitesse (Alstom)
- les avions de transport de passagers (Airbus)
Sauf que, en quelques jours
- le consortium français mené par Areva a perdu un contrat de quelques 20 milliards de dollars à Abu Dhabi pour la construction de 4 centrales nucléaires en faveur d’un consortium coréano-japonais.
- le record du monde de vitesse pour un train commercial n’est plus français, mais chinois. Et même le futur AGV, successeur du TGV, est enfoncé
- l’Airbus le plus vendu, l’A320 va avoir un nouveau concurrent, lui aussi chinois,le C919. Lequel aura pour avantage un nouveau moteur GE-SNECMA, le Leap X, nettement plus économe que le CFM56 qui équipe l’A320
Il serait facile de voir dans ces 3 défaites en quelques jours une simple coïncidence, et c’est possible. Elles pourraient aussi être expliquées par la migration graduelle de toute l’industrie mondiale vers l’Orient, et ce n’est pas faux.
Mais il est frappant de constater que les deux chantiers de la nouvelle centrale nucléaire EPR d’Areva connaissent une accumulation de retards, de problèmes techniques et de surcoûts qui n’inspirent pas confiance. Que les 2 derniers avions Airbus lancés (A380 et A400M) l’ont été avec une accumulation de retards, de problèmes techniques et de surcoûts qui n’inspirent pas confiance. Que le nouvel AGV n’a pas encore été commandé par la SNCF, ce qui, là non plus, n’inspire pas confiance.
Nicolas Sarkozy multiplie les déclarations affirmant sa volonté de ne pas laisser mourir l’industrie française. Mais, quand on compare le nombre d’ingénieurs qui sortent des universités et grandes écoles françaises et chinoises, le compte est vite fait. Surtout quand on se contente de regarder la rémunération d’un ingénieur passé dans la finance par rapport à un camarade de promotion qui dessine des trains destinés à la SNCF….
Voilà bien un sujet qui contribue à l’identité française de demain, et auxquels aurait du s’intéresser tant la réforme de l’Éducation Nationale que le Grand Emprunt.
Mais, pour cela, encore eût-il fallu que les Français aiment leurs entreprises. Ce n’est pas le cas. Quand on lit à quel point ils reprochent au Gouvernement d’avoir assisté Renault et Peugeot pour les empêcher de sombrer au plus fort de la crise, ou à quel point toute forme de rémunération élevée leur est détestable, JusMurmurandi se dit qu’il faudrait inventer une forme de canonisation laïque pour les chefs d’entreprise qui continuent à exercer ce métier si indispensable, si risqué, et si décrié.
Tuvalu devient Foutuvalu!
décembre 19, 2009 on 8:09 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermésTuvalu, c’est un État-atoll qui a une particularité redoutable. En cas de hausse du niveau des océans, il disparaîtra purement et simplement sous les eaux. Fort heureusement, cela ne concerne « que » 12.000 personnes et 26km².
Alors que se passe-t-il qui fasse que Tuvalu soit subitement important? Eh bien, c’est ce minuscule État qui a été le premier à rejeter le texte sorti de la conférence (on n’ose plus dire: le sommet) de Copenhague sur le réchauffement climatique.
Les 130 chefs d’État n’ont pu se mettre d’accord sur rien, et, quand le spectre de l’échec s’est fait menaçant, certains sont purement et simplement partis pour éviter d’être partis prenantes au fiasco. D’où le fait qu’il n’y a même pas de « photo de famille » de tous ces puissants dirigeants.
Sans accord, chaque pays va pouvoir tranquillement poursuivre ses intérêts et eux seuls, tout en multipliant les déclarations de bonne conduite. Ainsi, au palmarès du cynisme, JusMurmurandi salue la Chine, qui offre une forte réduction de ses gaz à effet de serre, mais sous condition qu’il n’y ait aucune vérification extérieure, mais aussi la Russie, qui fait de même, mais avec en référence la situation à la fin du XXe siècle, quand l’Union Soviétique produisait -et donc polluait- beaucoup plus qu’aujourd’hui, ce qui fait que sa diminution est déjà dans les faits, et donc que la « promesse » était vide, ou encore le Soudan, qui se vautre dans l’abomination au Darfour, mais ose comparer le comportement des Occidentaux à l’Holocauste. Et ainsi de suite…
Il est clair que les ONG et autres experts qui se sont vus aux commandes de la planète comme une sorte de panel mondial de ce qui est « bien » et de ce qui ne l’est pas doivent se sentir comme Perette et le pot au lait. De même que les dirigeants des pays du tiers-monde qui salivaient déjà sur ces 100 milliards d’euros annuels de transfert à partir de 2020 qui leur étaient, du moins le croyaient-ils dus et destinés.
JusMurmurandi, qui n’est qu’une bande de vieux cyniques, n’est pas véritablement surpris que les dirigeants n’aient pas cédé à ce chantage à la terreur d’un mélange hétéroclite de bonnes âmes pleines de bonne volonté, de politiques « alternatifs » tentant de ressusciter les politiques de décroissance qui ont fait faillite dans les années 60 avec le Club de Rome, d’autres politiques tout simplement désireux de surfer sur une vague prétendument populaire, et de scientifiques et autres experts.
Et, en tant que vieux cynique, JusMurmurandi fait remarquer qu’il n’y a pas une seule élection qui ait été remportée où que ce soit par ce programme. Pas une au monde. Comme légitimité démocratique, on fait mieux. Sauf à vouloir faire le bonheur (en l’occurrence la survie) des humains malgré eux, et on sait ce que ce genre de gouvernance a donné dans le passé….
Que reste-t-il de tout cela? Que très probablement le monde avancera en ordre dispersé. Quoiqu’il y ait des moyens d’imposer un certain ordre mondial de la propreté. Il suffit que l’Union Européenne impose (au sens d’impôts) un droit à l’importation de produits polluants et/ou en provenance de pays polluants. Comme il s’agit du premier marché du monde, on verra ceux qui veulent y exporter, telle la Chine, s’orienter (il y en a déjà des signes) vers un « plus propre que moi, tu meurs » salutaire pour tout le monde.
Ce qui serait une forme internationale de taxe carbone. Amusant de voir comment le gouvernement global ne peut s’imposer par la science, la diplomatie, ou l’intérêt commun, mais par l’impôt et le commerce….
En attendant, le réchauffement climatique est une réalité, même si le foutoir de Copenhague s’est tenu pendant une vague de froid sur l’Europe. Lequel réchauffement, quelles qu’en soient les causes (il n’y pas consensus que l’activité humaine soit déterminante), va causer l’engloutissement des Tuvalu.
Ils sont donc foutus, les Tuvalu.
Sauf que, bien sûr, après avoir pleuré que tout est perdu pour toujours sur toutes les radios et télés, après avoir condamné tous les dirigeants politiques, et après avoir clamé leur désespoir avec un talent à éclipser la mémoire de Sarah Bernhardt, toutes les ONG, écolos et autres scientifiques se hâteront de remettre le couvert des négociations planétaires. Être passés si près d’un tel fromage est vraiment trop cruel, le psychodrame ne fait que commencer….
Blancs comme neige!
décembre 18, 2009 on 8:48 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermésCertains jours, JusMurmurandi n’arrive tout simplement pas à comprendre l’information, tant elle sort du périmètre de ce qui est imaginable.
Ainsi, quand on voit une majorité de Français favorables aux cafetiers restaurateurs qui se sont purement et simplement mis dans la poche l’essentiel de 3 milliards de baisse de TVA au mépris de tous leurs engagements passé et présents.
Cette fois-ci, c’est l’Autorité des Marchés Financiers qui innocente tous les mis en cause dans ce qui apparaissait comme un gigantesque délit d’initiés chez EADS. 17 personnes et 3 sociétés avaient vendu des grandes quantités de titres EADS juste avant que l’annonce du long retard du programme A380 fasse fortement baisser le cours de l’action.
Dans les faits, l’AMF vient de dire que ces gens-là et ces entreprises avaient le droit de le faire. Peut-être, dans le fond ne savaient-ils pas que leur avion géant aurait plus de 2 ans de retard et quelques milliards d’euros de surcoût. C’est possible, après tout ils n’étaient que les dirigeants de l’entreprise, on ne peut pas leur demander de tout savoir…
Julien Dray, lui, tout comme les dirigeants d’EADS, vient d’apprendre qu’il n’aura pas à connaître les bancs de la Correctionnelle. Tout ce dont la presse s’est fait l’écho avec des mines de jeune fille effarouchée, notamment ce qui apparaissait comme un train de vie fastueux et totalement sans rapport avec ses fonctions et ses revenus, ne mérite pas plus d’un simple « rappel à la loi ».
Dans le même temps, on apprend que l’ex-Président Chirac va, lui, être recherché pour une deuxième affaire, en sus de celle qui va lui valoir, à la différence des personnes mentionnées ci-dessus, une comparution en justice.
Mais, toujours dans la même veine incompréhensible qui semble avoir contaminé les Français, ceux-ci pensent qu’il serait mieux de laisser en paix l’ancien Président, traité en son temps de Super Menteur et vilipendé pour les nombreuses casseroles dont seule son immunité présidentielle le protégeait tandis que ses lieutenants tombaient comme les grognards de Napoléon à Waterloo.
Nicolas Sarkozy a de tout temps proclamé son peu de goût pour la pratique régalienne de la grâce présidentielle, et ne l’a pas utilisée en une moitié de mandat. On voit que la Justice, toujours soucieuse de bien faire son travail, lui évite cette peine….