Les cours du soir de Tonton Marcel

Marcel Dassault, alias Tonton Marcel, surnom affectueux donné par les Français à l’avionneur de génie, doit être fier: le dernier né de Dassault Aviation vient d’être certifié par les autorités tant américaines qu’européennes.

Plus important encore, cet avion a déjà remporté 165 commandes, avant même sa certification et contre une opposition américaine diablement efficace.

Rappelons que cet avion, le Falcon 7X, a été conçu entièrement par ordinateur, avec le programme Catia.

Ce fameux programme qui équipe Airbus en France mais pas en Allemagne. Ce qui, dit-on, aurait été la cause des soucis de câblage de l’A 380.

Ce fameux programme qui a permis à Dassault de passer directement à la réalisation du premier avion sans passer par la case prototype ou maquette. Une première mondiale.
Bref, voici un avion tout neuf, équipé des dernières technologies, car il a des commandes entièrement électriques comme les « grands » avions civils et surtout les avions militaires, qui remporte un franc succès commercial de par le monde.

Allo, Tonton Marcel, ici Airbus, est ce que vous accepteriez de nous donner des cours du soir, s’il vous plaît?

Quand le contrôle aérien voit loin

JusMurmurandi a déjà attiré votre attention sur la multiplication des grèves en cette période électorale (Port Autonome de Marseille, SITA, ClearChannel, PSA, Airbus entre autres). En voici une qui les dépasse toutes. Elle est le fait des contrôleurs aériens de région parisienne.

Ils sont en grève contre les modalités éventuelles de regroupement des 3 centres de contrôle, situés à Roissy, Orly et Athis-Mons.

Mais là où JusMurmurandi hoche la tête, perdu entre incrédulité et ahurissement, c’est que ce regroupement est prévu pour 2017 ou 2018 !!! C’est ce qui s’appelle voir loin, en soi une qualité pour des contrôleurs aériens.

JusMurmurandi se demande si ce n’est pas tout simplement un moyen de profiter d’une journée de promenade plutôt que de travail par ce délicieux temps de printemps…

Patrons voyous, patrons chouchous ?

Des sujets de consensus entre Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal et François Bayrou, JusMurmurandi n’en connait pas beaucoup. Pourtant avec la sortie du « 3e homme » dans le Pas de Calais, il y en a un qui a retenu l’attention de JusMurmurandi

Quel est ce sujet si important que tous et toutes lui consacrent du temps à 10 jours du 1e tour ? Le chômage ? L’emploi ? la Sécu ? La sécurité ? L’immigration ?

Perdu! Le sujet si important, c’est de fustiger les patrons voyous. Personne en peut en donner une définition précise. Personne ne peut en chiffrer le nombre ou l’impact. Personne n’en a vu un, car c’est une espèce qui se cache et se dissimule. Mais chacun sait qu’ils existent. Alors il faut les condamner, les pourchasser, les donner en pature à la vindicte publique.

Peu importe que les patrons soient ceux qui créent des emplois, et qu’à les couvrir d’injures quand ce n’est pas d’immondices, on dégoûte ceux qui sont en poste et décourage les vocations, qui trop souvent vont se déployer à l’étranger.

Peu importe qu’en matière d’illégalité et de violations du droit du travail, les syndicats cumulent trop souvent entrave au droit au travail, occupations illégales, votes non représentatifs, intrusions de gens étrangers aux entreprises, saisie et vente « directe » des stocks, dans l’indifférence et impunité générales.

Peu importe que l’Etat ait totalement capitulé devant ces conflits, laissant les situations de non-droit pourrir et obligeant à les « oublier » pour prix du retour à la paix sociale. Comme si la violence ouvrière et syndicale était plus pardonnable que la violence patronale.
Non, ce qui compte, c’est de trouver un bouc émissaire à la colère des gens privés d’emploi, et de tous ceux qui craignent de le perdre. Alors, tous politiciens confondus, on leur donne Bruxelles, et on s’étonne de récolter le vote négatif au référendum. On leur donne la mondialisation alors que la France ne pourrait vivre sans ses phénoménales exportations. Et on leur donne les patrons voyous sans voir que tous ces beaux donneurs de leçons et de coups de bâtons n’ont pas, à eux tous, créé un seul emploi de leur vie.

En d’autres temps, là où aujourd’hui on lit « patron-voyou », il était fréquent de lire « juif ». Eux aussi collectivectivement responsables de tous les maux, même si, individuellement, il y en avait de très corrects. Car les sondages sont clairs, si les Français haïssent les patrons voyous, ils aiment et respectent très souvent le leur.
Pour réconcilier la France et ses patrons, faut-il commencer par leur faire porter une étoile infâmante ?

Syndicats contre les droit acquis des salariés

Ce dimanche, la plus grande zone commerciale d’Europe, à Plan-de-Campagne, à côté de Marseille, reste ouverte en dépit d’une décision de justice. Ceci grâce à des dérogations accordées par les maires des communes concernées, qui peuvent en accorder un total de 5 par an, ce qui garantit l’ouverture jusqu’au 06 mai.

Oui, mais après ?

Ce sont les syndicats CGT et CFDT qui sont les plaignants qui exigent la fermeture le dimanche.

Peu leur importe que cela coûtera plus de 1000 emplois.

Peu leur importe que de nombreux salariés aient besoin de l’ouverture le dimanche pour boucler leur budget. Peu leur importe que cette zone soit ouverte depuis 40 ans, ce qui, pour les salariés, représente un droit manifestement acquis.

Peu leur importe que la majorité des clients viennent de loin, ce qui ne se conçoit que le week-end.

Ils n’en veulent pas, et la justice leur a donné raison contre les employés, les employeurs et les consommateurs. Mais les Français ne s’y trompent pas, dont seuls 8% sont syndiqués.

Car ils sentent bien, eux, qu’une situation sabotée contre l’union des entreprises, des salariés et des consommateurs, est l’oeuvre d’un syndicalisme d’un autre âge.

Un syndicalisme tellement incapable de survivre par lui-même que c’est l’Etat qui doit en faire les fins de mois.

JusMurmurandi interroge Ségolène Royal qui compte instaurer l’obligation de se syndiquer pour tous, pour savoir si elle aussi, compte être élue contre les entreprises, les salariés et les consommateurs.

Après tout, ce n’est peut-être pas un hasard si cette zone porte le nom de Plan-de-Campagne (électorale)…

Demandez le contrat!!

Depuis le contrat de nouvelle embauche (CNE), puis de première embauche (CPE), on constate un raidissement certain de la part des syndicats lorsque les candidats proposent de nouveaux cadres juridiques pour règlementer les relations employés employeurs.

Ségolène Royal, qui a dans un premier temps refusé d’appliquer le CNE dans la région qu’elle préside puis dans un deuxième temps contribué à l’abattage du CPE veut maintenant introduire le contrat dit de première chance qui ferait prendre en charge par les régions l’embauche par des petites entreprises d’une personne arrivant sur le marché de l’emploi après ses études.

Cependant, malgré entre autres son soutien récent aux grévistes de PSA de la candidate du parti socialiste, les syndicats de gauche, le parti communiste, les organisations étudiantes sont unanimement vent debout contre ce projet.

Serait ce le contrat de la dernière chance pour Ségolène Royal?

Ordre juste?

A voir comment Ségolène Royal continue son combat contre les entreprises, PSA, le secteur bancaire, elle doit se prendre pour la liberté guidant le peuple du célèbre peintre Delacroix.

Pour ce qui concerne PSA, JusMurmurandi regarde avec qui elle s’associe, la CGT, pour prendre parti pour les 10% de salariés qui empêchent les 90% restant de travailler.

Car au même moment sort un énième rapport de la Cour des Comptes sur la gestion du comité d’entreprise d’EDF GDF, « géré » par la CGT.

Rappelons tout d’abord que son comité d’entreprise reçoit un budget de 1% du chiffre d’affaires et non de la masse salariale , comme c’est la loi et ainsi que nous l’avions dit dans un précédent article.

32% de ce budget sont consacrés au fonctionnement du comité (!!)
Alors qu’il a la charge des repas d’entreprise, ces derniers sont deux fois plus chers à produire que ceux des autres entreprises.

Il finance indument aussi, à hauteur de 400.000 Euro la fête de l’Humanité.Etc. Etc.

Voici donc les personnes auxquelles Ségolène Royal, après Olivier Besancenot et Marie George Buffet, apporte son soutien, cautionne de sa présence, dans une entreprise privée ou une minorité de salariés prend la majorité en otage, au grand dam de la liberté de travailler.

Est ce cela la version de l’ordre juste de Mme. Royal ? Pour JusMurmurandi, c’est juste du désordre.

Smicmac en Allemagne?

Le Smic joue son rôle dans la campagne présidentielle, et certains candidats n’hésitent pas à faire une surenchère sur son augmentation, immédiate ou décalée dans le temps, pour le porter à 1.500€.

Nos voisins allemands n’ont pas de salaire minimum à l’échelle nationale si ce n’est dans quatre secteurs d’activité bien définis.

Or pour l’instant, il semblerait que la coalition dirigée par Angela Merkel ait pour l’instant décidé…de ne rien changer à cet état de fait.

Pour quelle raison?

Pour faire plaisir au patronat?

Pour signifier aux syndicats qu’il faut être raisonnable alors que l’on note des arrivées importantes de salariés venant de pays où le niveau de salaire est inférieur aux plus bas salaires allemands?

Parce que ce que mettre en place un salaire minimum serait néfaste à l’économie, car il empêcherait la création de nouveaux emplois?
Non. Avant tout, pour un principe beaucoup plus important: parce que prendre une décision de ce type serait contraire aux voeux de non intervention économique de l’état fédéral allemand.

Colbert, s’il était né en Allemagne, se retournerait dans sa tombe. Ses descendants feraient cependant bien de regarder ce qui se passe outre-Rhin avant de prendre de telles positions que celles décrites ci-dessus.

Décollage Immédiat !

COE Rexecode, l’institut de conjoncture, publie le deuxième et dernier volet de l’étude que JusMurmurandi avait citée dans son article intitulé « Too many notes » (que vous pourrez retrouver ici http://www.jusmurmurandi.com/?p=163).

Cette deuxième partie est tout aussi intéressante. COE Rexecode étudie le coût du programme et son impact sur la dette publique des trois candidats Ségolène Royal, François Bayrou et Nicolas Sarkozy.

En ce qui concerne le coût, soit le solde entre les augmentations et les réductions de dépense, Madame Royal fait course en tête avec un coût de 35 milliards d’Euro.
Exprimée en pourcentage du PIB, avec une hypothèse de taux de croissance annuel de 2,5% ou de 2%, COE Rexecode couronne (!) à nouveau Ségolène Royal avec une dette qui passerait de 64,6% à 66,7 ou 69,9% du PIB en 2012, suivant que l’on prenne la fourchette haute ou basse du taux de croissance.

Bref, c’est une augmentation substantielle de la dette qui est annoncée.

Qui a dit que la première place est toujours la meilleure?

Voir http://www.coe-rexecode.fr/index.jsv

cliquer sur communiqués, 30/3/2007, Programmes : l’impact économique – Résumé

Huchon invente la gratuité juste

La région Ile-de France a trouvé un moyen original de faire que les scènes choquantes d’émeute de la Gare du Nord ne se reproduisent plus: elle accorde la gratuité totale des transports aux RMIstes, et à leurs familles, soit 10% de la population. Comme cela, plus besoin de voyager sans billet.
La raison de cette libéralité, unique en France, et qui coûtera aux contribuables franciliens la bagatelle de 87 millions d’euros? Faciliter les déplacements des RMIstes pour leur réinsertion. On peut comprendre que le coût des déplacements puisse poser problème à des demandeurs d’emploi qui postulent en se rendant à de multiples rendez-vous. Est-ce ce qui justifie la gratuité pour leurs familles, ou le week-end, quand il est peu probable qu’ils se rendent à des rendez-vous professionnels?

Face à cela, peu importe que les professionnels de l’insertion prédisent que cette mesure supplémentaire d’assistance enfonce plus encore les RMIstes dans leur situation en les décourageant de rechercher un emploi.

Car, s’il faut leur assurer la vie la plus « normale » possible pour réduire l’écart entre eux et la population active, pourquoi M. Huchon ne leur accorde-t-il pas aussi une alimentation gratuite, qui, n’en doutons pas, améliorerait au moins autant leur qualité de vie que des transports gratuits ? Et des vêtements gratuits, pour que leur apparence soit la plus convenable possible pour un nouvel employeur ? Et les loisirs gratuits, pour leur équilibre psychique ?

En donnant tout à tout le monde, plus personne n’aura besoin de voler. C’est d’ailleurs ce que recommande aussi José Bové…

En régularisant tout le monde, il n’y aura plus de sans-papiers. Et donc, plus besoin de contrôleurs RATP ou SNCF, de police, de prisons, de reconduites à la frontière.

C’est si bien, que JusMumurandi se demande comment personne n’y a pensé avant.

Il faut dire que Jean-Paul Huchon a des raisons de méditer sur le thème de la gratuité.

Car le Tribunal Correctionnel qui vient de le condamner envoie les gens précisément là où le gîte et le couvert sont gratuits…

Les socialistes approuvent la fin de l’impôt sur la fortune !!

Le Gouvernement a décidé de supprimer l’impôt sur la fortune: « Je crois que les gens comprennent que nous devons faire en sorte que l’argent reste ici. Il doit y avoir des investissements et des emplois ici ».

Comment vous demandez-vous? Dominique de Villepin a-t-il décidé de « suicider » Nicolas Sarkozy en prenant cette mesure à quelques jours de se démettre? Rien de tout cela.

Avez vous dormi pendant 6 semaines, et une nouvelle majorité libérale a-t-elle gagné les élections pendant que vous dormiez? Rassurez-vous, vous allez tout à fait bien.

Est-ce encore une fois l’Administration ultra-libérale du Président Bush qui ne recule devant rien? Eh, non. Ils l’eussent fait, sans aucun doute, mais il n’y a pas d’impôt sur la fortune aux Etats-Unis, donc on ne peut pas le supprimer.

Car, et c’est là que cela devient fascinant au regard des prises de position du PS, les sociaux-démocrates (l’équivalent de notre PS, qui a gouverné le pays quasi continuellement depuis la guerre) ont dit ne pas y être opposés, pourvu que cela se fasse dans un contexte correct de politique de redistribution. Et ils protestent contre un arbitrage où les petites entreprises seront perdantes.

En fait, c’est en Suède que ceci va se faire. La Suède, seul pays développé à avoir un taux de prélèvements obligatoires plus élevé que la France. La Suède, pays emblématique qui a donné le « modèle suédois » dont les socialistes français nous rebattent les oreilles. Mais la Suède aussi qui a renvoyé les socialistes à leurs chères études, lassés par un égalitarisme qui étouffe le pays.

Si, et ce n’est que pure hypothèse, Nicolas Sarkozy était élu et proposait la suppression de l’ISF (ce n’est pas à son programme), imagine-t-on que Ségolène Royal et François Hollande, parlant au nom du PS, ne s’y opposent pas? Rien que l’écrire est une telle caricature que JusMurmurandi craint qu’une plainte pénale puisse prospérer malgré le récent arrêt Charlie Hebdo. Car là, cette caricature est vraiment intolérable!!!

Qui va à la chasse perd sa place…

JusMurmurandi est en mesure de vous annoncer un scoop.

On connait les difficultés rencontrées par le dirigeant fraîchement nommé d’une multinationale pétrolière française.

Ce que l’on sait moins, c’est qu’un ministre, actuellement en poste, serait [au conditionnel] à l’affût pour prendre son fauteuil si d’aventure la fréquence de ses rencontres judiciaires devait augmenter, voire même se voir offrir le gîte et le couvert par le contribuable.

On prête même à ce ministre d’avoir contacté les administrateurs de cette entreprise pour proposer ses services.

Ce ministre, Très Bien sous tout rapport, a déjà plusieurs expériences réussies de direction d’entreprises à son actif, certaines même en grandes difficultés [avant et non après son passage, JusMurmurandi le précise...] et chacun sait qu’avec la fin d’un mandat ministériel, il est important de se trouver un fauteuil pour atterrir en douceur.

La classe politique, toujours prête à fustiger le monde de l’entreprise et ses parachutes qualifiés de dorés, a t elle vraiment des leçons à donner ?

Vive Bruxelles !

Jusurmurandi a suffisamment dit que l’Europe était l’espace vital de la France, y compris pour le pire, quand la Commission torpille des entreprises européennes au profit d’entreprises non européennes.

Mais aujourd’hui, foin des grognons, voici une Europe que nous aimons, celle qui met en place l’Espace unique de paiement en euros (Single euro payments area, ou Sepa).

Sans rentrer dans les détails, ce nouvel espace européen plus intégré, plus efficace, moins cher, permettra d’économiser annuellement entre 50 et 100 milliards d’euros à partir de 2009. Soit pour la seule France, une fourchette de 6 à 10 milliards annuels.

Voilà des espaces européens comme on les aime. Plus de possibilités, et moins chères, ce qui, à tout prendre, est quand même mieux que moins de possibilités, et plus chères

Pour ceux que ce dossier intéresse, JusMurmurandi voudrait poser une question: combien d’autres foyers d’économie de ce type existe-t-il encore, et qu’attendons nous pour les réaliser ? Combien rapporterait, par exemple, en économie nette, une vraie harmonisation fiscale? Avec de tels montants, comme il devient plus facile de financer des plans de recherche ou de formation, et de préparer l’avenir de la compétitivité européenne!

Mais une autre question doit aussi être posée: comme le « e » de « sepa » signifie « euro », comment font les Anglais (et aussi les Suédois et Danois) pour économiser des sous?

Voilà à quoi sert d’avoir encore des livres à l’heure d’Internet, et des couronnes à l’époque de la démocratie participative !

Délocalisation en vue

Les Français se sentent menacés par les délocalisations, dont ils craignent les effets sur leur emploi. Alors que, trop souvent, on ne voit le phénomène que quand il est « trop tard », JusMumurandi vous propose cette-fois-ci d’en observer une en cours de formation. Comme cela, quand elle arrivera, vous saurez comment et pourquoi c’est arrivé…
Cela se passe à l’usine PSA d’Aulnay-sous-Bois, qui produit notamment des Citroën C3. PSA, pour gagner en efficacité, vend une activité de cette usine à un sous-traitant, qui l’exploite sur le site. Tout irait bien si cette activité n’était vitale pour ce sous-traitant, à la santé financière peu assurée.

Sentant la relative faiblesse de l’employeur, les employés se mettent en grève pour de meilleurs salaires. Atteint par l’arrêt de la production, et la pression de PSA, qui menace d’annuler ses commandes si la production ne repart pas, le sous-traitant capitule et accorde une augmentation de salaire de 300 euros par mois.

A partir de là, la machine s’emballe, et quelques centaines d’employés de PSA à Aulnay se mettent en grève pour exiger qu’eux aussi bénéficient de la même forte augmentation de salaire. Bien évidemment, PSA refuse, et la production s’arrête, bloquée par les grévistes en dépit de leur faible nombre. Cela dure depuis un mois. Un mois sans production, pour une grève dont la cause est totalement étrangère à PSA, totalement minoritaire, et contraire à l’accord salarial signé par PSA et ses syndicats. Accords dont on voit bien qu’ils sont en l’espèce à sens unique, obligeant la direction mais pas les employés…
Quand PSA décidera de ses prochains investissements, que croyez-vous que la direction du site d’Aulnay-sous Bois pourra faire valoir pour convaincre le nouveau PDG, Christian Streiff, de les faire là, plutôt que dans un site slovaque ou tchèque, où le personnel, déjà nettement moins coûteux, sera heureux d’un nouveau travail dans une usine neuve, et remerciera PSA par une combinaison de paix sociale et de haute qualité, en sus de couts plus bas qu’en région parisienne ? Eh bien rien, tout simplement. Les nouveaux modèles seront faits ailleurs, et Aulnay rejoindra Vilvoorde et les autres sites d’Europe occidentale qui ne produisent plus d’automobiles pendant que nous achetons les mêmes modèles, mais faits sous des cieux plus compétitifs.
La mort du site d’Aulnay, qui sera, n’en doutons pas, reconverti en quelconque activité de services liés à l’activité économique de Roissy tout proche, sera n’en doutons pas commodément attribuée à une infection de concurrence étrangère globalisée. JusMurmurandi voudrait rétablir par avance ce diagnostic futur.

Ce ne sera pas une infection externe. Ce sera un suicide.

Les dindes voteront-elles à Noël ?

Non, ceci n’annonce pas le report des élections françaises. Ni celui de l’admission de ces nobles volatiles sur les listes électorales…:-)

Il s’agit en fait de la réaction du rapporteur maltais de la commission du marché intérieur de l’Union Européenne, protestant contre un amendement voté par cette commission. Cet amendement limite le plafonnement des tarifs d’itinérance (roaming) que les opérateurs de téléphonie mobile imposent à leurs clients appelant de l’étranger ou y étant appelés, aux seuls nouveaux entrants.

Et ce rapporteur maltais, Joseph Muscat, dit qu’espérer voir les opérateurs volontairement prévenir leurs clients existants qu’il leur suffit d’en faire la demande pour bénéficier de ces nouveaux tarifs plafonnés, cet espoir a moins de chances de se voir réalisé que de voir les gallinacés voler… Ce qui limite dramatiquement la portée du texte, d’ailleurs consultatif, voté par sa commission.
Faut-il privilégier les opérateurs industriels pour leur permettre de prospérer, d’investir, de payer des dividendes (vision positive), d’abuser de leur position oligipolistique (vision moins positive) ? Faut-il privilégier les consommateurs pour accroitre la taille du marché (vision positive), pour que l’Etat impose la loi avec des tarifs artificiellement bas (vision moins positive) ? Vieux débat entre libéraux et socialistes. D’autant que des tarifs attractifs pour nouveaux clients et non disponibles pour des clients existants ne sont ni nouveaux ni, en soi, la marque d’un abus d’oligopole. Il est traditionnel de voir des journaux offrir des nouveaux abonnements à des tarifs plus bas que des renouvellements.

Faut-il écouter les lobbies de l’industrie, ou les associations de consommateurs? Faut-il espérer que la décision de l’Union ne suivra pas l’amendement « félon » de la commission?
Alors peut-être, finalement, les dindes vont-elles voter à Noël…

La Commission de Bruxelles: angélique ou abracadabrantesque?

Airbus, entreprise européenne emblématique, va mal. Les Etats européens envisagent de participer à une recapitalisation. On peut imaginer que cette initiative rencontrerait une forte opposition américaine à l’initiative de Boeing, mais non, ce n’est pas de là que vient la sévère mise en garde, mais bien de Bruxelles!

JusMurmurandi voudrait rappeler que, quand cette même Commission a mis son veto à l’achat du canadien De Havilland sur le marché des avions régionaux, c’est Boeing, trop heureux de voir les Européens s’émasculer tout seuls, qui l’a acheté!

Dans la même veine, Bruxelles s’est opposé à la fusion à 3 dans l’aluminium entre le français Péchiney, le suisse Alusuisse et le canadien Alcan, fusion qui devait être dirigée de France, donc de l’UE. Résultat, Alcan, là encore trop heureux, a acheté Péchiney, et le groupe européen est devenu canadien. Quel est l’équivalent eurocratique du « but contre son camp »?

Parce que, vraiment, trop c’est trop, JusMurmurandi rappelle que quand Schneider avait acheté Legrand, la Commission s’y est opposée et a obligé les entreprises à défaire à grand frais la fusion. Schneider a alors attaqué la Commission, et gagné de substantiels dommages et intérêts. Consolez-vous, qui pleurez sur les pauvres Commissaires ainsi condamnés, ce n’était que l’argent des contribuables qui a payé les dégâts qu’ils ont causé.

Maintenant donc que ces Commissaires veulent une fois de plus se faire les alliés de nos concurrents, apprenons leur qu’au même moment, le Parti Communiste Chinois lance un grand projet d’avion civil de grande capacité pour concurrencer Airbus et Boeing. Projet bien sûr entièrement financé par de l’argent public chinois. Cette menace est si réelle, que le PDG de Boeing dit que son prochain concurrent sera chinois…

Peut-être qu’à force de creuser notre propre tombe de plus en plus profondément, le trou de la Commission finira par arriver…en Chine!