Que se passe-t-il en Grèce?

février 16, 2012 on 9:58 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermés

Le plan de secours à la Grèce, de 130 milliards d’euros, n’en finit pas de ne pas être mis en place. Il a été annoncé de multiples fois, ainsi que de multiples plans d’austérité grecs, requis par les prêteurs pour que le pays failli « y ait droit ».

Mais les conditions des plans d’austérité ne sont jamais vraiment remplies, et les fonds ne sont jamais débloqués non plus, et la date où la Grèce ne pourra plus payer s’approche, puisque c’est dans un mois.

En même temps, tous les signes d’une intense souffrance du peuple grec sont visibles, avec une baisse du salaire minimum de 22%,des manifestations monstres, violentes, et d’innombrables exemples de gens honnêtes et honorables précipité dans la tourmente, avec perte d’emploi et de logement.

Alors, qu’en est-il vraiment? Qui fait sa part du travail, et qui ne la fait pas?

 

Quelques faits, d’abord. Si la Grèce en est là, c’est qu’elle s’est livrée à une véritable orgie jusqu’ici que n’auraient pas désavouée ses dieux et rois de l’Antiquité. 22% de baisse du salaire minimum, c’est dur, très  dur. Mais sait-on qu’il était 30% et 20% plus élevé que ceux d’Espagne et du Portugal, pays autrement développés et productifs? Sait-on qu’il avait doublé en 10 ans, quand il ne progressait que de 35% dans le reste de l’Union Européenne? Comment s’étonner, alors de l’effondrement de la compétitivité grecque, pays qui n’a plus eu d’autre ressource que l’emprunt, un mont Olympe d’emprunt?

Alors, pourquoi ces mesures ne suffisent-elles pas aux prêteurs pour qu’ils libèrent les fonds? C’est qu’il y a la classe politique grecque, dont le vainqueur attendu pour les élections anticipées de mars a d’ores et déjà annoncé qu’il renégociera sitôt élu. C’est-à-dire qu’il dit, avant même d’avoir reçu les fonds: « la Grèce ne paiera pas » le remboursement des 130 milliards. Et que les préteurs se sont rendu compte, après enquête, que les fonds structurels européens mis à la disposition de la Grèce ont été fort mal employés, plus souvent distribués aux copains qu’aux projets porteurs d’avenir. Ambiance…

Et les réformes promises sont toutes mises en œuvre, toutes, sauf celles qui toucheraient la classe politique et leur clientèle. Les parlementaires grecs votent les plans d’austérité, mais pas pour eux-mêmes, pourtant mieux payés que leurs homologues italiens ou espagnols. La chasse à la fraude fiscale est, au mieux, bien timide. Ce qui peut se comprendre quand on sait les liens qui unissent les politiques et les notables grecs, et le peu d’entrain à les pourchasser de fonctionnaires dont les effectifs et les  salaires ont été amputés à la hache.

Ce qui conduit les prêteurs à ne pas avoir confiance, c’est le moins qu’on puisse dire. Et pendant ce temps, chaque semaine qui passe augmente le trou à combler, aggravant le risque que le plan, calibré il y a déjà plusieurs mois, soit, finalement, trop peu et trop tard.

 

Toute la question est maintenant de savoir ce que les Grecs ont retenu de leur prodigieux passé? La pensée de Socrate, Platon et Aristote, et la sagesse de Solon d’Athènes? Ou les tragédies d’Eschyle, Sophocle et Euripide?

 

Quant à la France, dont JusMurmurandi a déjà dit à quel point elle est à l’antichambre de la Grèce, le choix qu’elle va devoir faire est simple, car en France aussi, les dépenses ont augmenté beaucoup plus vite que chez nos voisins. Un candidat dit qu’il est temps de faire le ménage avant qu’il ne soit trop tard, et l’autre, qu’il suffit de taxer les riches et de supprimer les niches fiscales, ce qui est la même chose, pour pouvoir continuer comme ils ont toujours fait, la distribution d’un argent emprunté parce que pas gagné…

Aïe, ça fait mal!!!

février 14, 2012 on 6:34 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Ce qui se passe en Grèce fait mal, et ce qui se fait en Grèce passe mal… en France!

En particulier, dans le dernier plan d’austérité voté cette semaine, le Gouvernement et le Parlement grecs ont décidé la baisse de 22% du salaire minimum. La gauche française est en révolution contre cette mesure, et Vincent Peillon pense qu’il vaudrait beaucoup mieux annuler la dette grecque purement et simplement.

En fait, la Grèce sert de truchement et de révélateur à ce que la gauche pense faire en France, toute persuadée qu’elle est de gagner en avril/mai.

A savoir augmenter massivement les impôts et prélèvements, comme en Grèce,  mais pas pour diminuer les déficits ou réduite l’augmentation de la dette, et encore moins pour satisfaire les agences de notation et les marchés. Non, pour éviter toute mesure de rigueur, et même, pour inverser un certains nombre de celles prises par l’équipe Sarkozy, par exemple en réembauchant des dizaines de milliers de professeurs.

Inutile de dire que cette même gauche fait semblant d’ignorer ce que cette ponction massive ferait à la croissance française, alors qu’ils dénoncent cet effet pervers de l’augmentation d’impôts…en Grèce!

Mais le plus révélateur est ce que la gauche dit sur la baisse du salaire minimum. A savoir que la dette et le déficit sont le problème de l’État, et pas celui des travailleurs. Ils ne voient pas le rapport entre déficit, dette (les problèmes), et niveau de rémunération. C’est pourtant simple. Depuis que l’euro existe, les pays qui l’ont adopté ont des taux de change fixes, et ne peuvent plus dévaluer, comme ils le faisaient avant, pour rattraper un déficit de compétitivité. Ainsi la France de François Mitterrand a dévalué 3 fois en 3 ans, en 1981, 1982 et 1983 comme conséquence des mesures du Programme Commun. Comme cette fuite-là n’est plus possible, la Grèce est restée « collée » avec son déficit de compétitivité. Sa ressource principale, outre la marine marchande, est le tourisme. Mais le défaut de compétitivité de son économie fait que des vacances en Grèce ont coûté plus cher, à prestations comparables, que des vacances en Turquie ou en Croatie, pour prendre ses voisins immédiats. Et le tourisme grec a donc décliné face à ses voisins plus compétitifs. Voilà ce à quoi la baisse du salaire minimum permet de remédier. En baissant les coûts, on baisse les prix, et on remplit les hôtels. Cela donne du travail, des recettes fiscales, de la croissance, et s’appelle un cercle vertueux.

Et c’est exactement la même situation, en plus extrême, qu’en France. Si le déficit extérieur de la France est à son record quand l’excédent allemand l’est aussi, ce n’est pas aux performances allemandes en Chine et autres pays du BRIC que cela est dû, mais à ses performances avec les autres pays de la zone Euro, et à notre faiblesse dans cette zone critique.

Il se trouve que, pour y parvenir, l’Allemagne a fait des ajustements douloureux, principalement du temps et du fait de Gerhard Schröder, chancelier social-démocrate. A comparer avec la France gouvernée par Jospin, qui distribuait, distribuait, et distribuait encore. Comme celle de Tonton avant. Et celle que nous promet Hollande après.

C’est pourquoi, n’en déplaise à François Bayrou, le problème de la dette n’est pas le problème central de notre économie, il n’est que le symptôme, et pas la cause. Et traiter le symptôme n’a jamais réglé les problèmes, comme ce professeur d’histoire devrait le savoir. C’est d’ailleurs ce qu’a appris l’Europe avec la Grèce. Réduire le déficit sans croissance est est sans espoir, dans tous les sens du terme.

Pour relancer la compétitivité française, il ne faut pas plus de fonctionnaires, dont chaque nouveau poste « coûte » par augmentation des prélèvements déjà record en France, 5 postes dans le privé. C’est l’inverse qu’il faut faire, baisser tous les coûts, publics et privés, pour retrouver l’attractivité de nos produits et services sur le marche mondial. Et encourager les entrepreneurs au lieu de les épouvanter. Mitterrand s’y est bien résolu après ses trois premières années catastrophiques, et cela s’est appelé « la rigueur ».

Et qui peut dire que l’Allemagne, avec son nombre record d’emplois et son taux de chômage le plus faible depuis la réunification, n’est pas un bon exemple, qui combine cette réussite avec un modèle social aussi largement protecteur -et pas en faillite, lui!- que le nôtre?

Mais déjà les Grecs (les anciens, du temps où leurs philosophes éclairaient la pensée pour les siècles à venir, et où ce pays était un phare de civilisation, de progrès et de modernité -comme les choses ont changé!) disaient « qu’il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre »

Alors, M. Hollande, pourquoi vous obstinez-vous à être le « pire sourd »?

Ah oui, j’oubliais, vous avez une élection à gagner…

La frénésie de justice et d’égalité

février 10, 2012 on 11:03 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

Quoi de plus juste que d’être juste?  c’est la question que se pose JusMurmurandi, compte tenu de la fréquence avec laquelle le candidat socialiste se vante de rechercher en tout la justice.

Ce qui mérite bien que soit posée la question: qu’est-ce que la justice?

Si on croit François Hollande, être juste, c’est prendre aux riches pour donner aux pauvres. Ce qui équivaut à dire qu’être pauvre, ce n’est pas juste. Sauf peut être si tout le monde est pauvre, parce que les riches ont été appauvris.

Ceci ferait de l’égalité la mesure de la justice. Si nous étions tous égaux, alors cela « prouverait » que notre société serait juste. Ceci est encore renforcé par le fait que « égalité » est l’un des trois mots inscrits au fronton de tous les bâtiments publics.

 

Tout ceci est un grand n’importe quoi. Un hold-up idéologique de la gauche, qui ne se souvient même plus que ce qu’elle proclame est l’essence même de ce que publiait Karl Marx, avec les conséquences que l’on sait.

 

Comment prétendre que nous sommes égaux quand nous sommes si différents depuis la naissance? Pourquoi un bébé meurt-il, ce qui est une injustice absolue, quand tous les autres vivent? Pourquoi certains sont-ils grands, forts et beaux, quand les autres sont petits et moches?

 

Pourquoi certains deviennent-ils Steve Jobs ou Mark Zuckerberg quand les autres rêvent de travailler à la Sécu ou à la SNCF?

 

Il semble que ces évidences soient infiniment douloureuses pour les socialistes. Il suffit d’entendre leurs cris d’horreur quand Claude Guéant a déclaré que « toutes les civilisations ne se valaient pas », ce qui est la même chose que de dire qu’elles ne sont pas égales.

 

C’est pourtant une évidence. Doit-on dire que les civilisations de cannibales et de sacrifices humains sont égales aux civilisations issues des Lumières? Comment un socialiste peut-il ne pas voir la contradiction flagrante entre s’enorgueillir d’avoir supprimé la peine de mort, et trouver que toutes les civilisations sont égales? Si elles le sont, alors la civilisation chinoise moderne vaut bien la nôtre, malgré la dictature, la corruption, les dénis de droits, les milliers d’exécutions…

 

Comment ne pas voir que ce que revendiquent les socialistes, à savoir le « progrès social », c’est justement qu’un progrès, c’est ce qui fait qu’après, c’est mieux qu’avant.? Pas égal à avant, mais mieux….

 

Et c’est bien là la clef de François Hollande, celui qui se revendique « candidat normal », c’est-à-dire égal. Qui veut supprimer la CJR et une bonne partie de l’immunité présidentielle, au motif que ce sont autant d’inégalités. Qui s’attaque au quotient familial, parce que cela créé des inégalités entre les familles qui ont beaucoup d’enfants et celles qui en ont moins ou pas du tout, entre celles qui ont beaucoup de revenus et celles qui en ont moins.

 

Peut-être devrait-il se demander si ce que veulent les Français, ce n’est pas un Président qui soit égal, c’est-à-dire exactement comme eux, mais le meilleur d’entre eux? Peut-être, sans jamais oser se l’avouer, les socialistes et François Hollande savent-ils que l’égalité, c’est le seul critère sur lequel François Hollande excelle vraiment?

 

Ooooups! Je n’ai décidément rien compris. Voilà encore que je crois qu’il faut exceller en quelque chose pour mériter d’être « le premier des Français ». Non, avec François Hollande il n’y aurait plus de « Premier des Français », juste un égal. Et les mots exceller, et mériter doivent aussi être bannis du vocabulaire.

 

De ce point de vue, la confrontation avec Nicolas Sarkozy sera exemplaire, frontale, totale. Car s’il y en a un qui n’est pas comme tout le monde, c’est bien le Président. Anormalement actif. Anormalement ambitieux. Anormalement exigeant.

Comme s’il lui fallait, comme Napoléon avant lui, compenser le fait d’être petit, moche, et métèque. Ce qui n’est vraiment pas juste.

Et c’est vraiment hilarant de voir les mêmes socialistes lui reprocher de déshonorer la fonction quand il est « normal », comme de répondre quand on l’insulte…

 

 

Quant à JusMurmurandi, notre conception de la justice et de l’égalité est simple. Egalité des droits pour tous. Egalité des devoirs. Egalité de traitement par la Justice. Et liberté pour chacun de faire sa vie comme il l’entend. Comme un actif ou comme un paresseux, comme un suractif ou un contemplatif. Cette possibilité de choix qui nous différencient, cela s’appelle la liberté.

 

Et, pour JusMurmurandi, la liberté est plus importante que l’égalité. Souvent, il a fallu que des héros se sacrifient pour que vive la liberté. Mais la seule civilisation qui a mis l’égalité avant tout, c’est celle qui prônait la dictature du prolétariat.

 

Et, n’en déplaise à tous ceux qui ne savent même pas ce qu’ils éructent, comme ce député PS qui a parlé de « nazisme », et que ses collègues refusent de désavouer, la civilisation du Goulag, avec son cortège funèbre et lamentable de 50 millions de morts, a largement prouvé que toutes les civilisations ne sont pas égales. Et que vivre esclave du communisme, alors que d’autres sont libres, ce n’est pas juste.

Trop, c’est trop ???

février 4, 2012 on 5:25 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

La génétique de la loi

Au commencement était le chaos, supposément.

Afin de permettre la vie en société, il est nécessaire qu’un code régisse les rapports que nous entretenons avec les autres.

Dans une certaine mesure, c’est la Loi.

Les Latins disaient « Dura lex sed lex », la loi est dure, mais c’est la loi.

Cela signifie par exemple que l’on ne peut pas saccager les biens d’autrui, comme ceux de l’Etat. Fut-ce parce que l’on a été licencié pour des raisons que l’on juge abusives.

Cela veut dire que si la justice estime nécessaire de prélever l’acide désoxyribonucléique (ADN) d’un citoyen, il doit se soumettre à cet examen.

C’est ainsi que Xavier Mathieu, ancien employé des usines Continental de Clairoix, a été condamné en appel pour avoir refusé de se soumettre à ce prélèvement d’empreinte génétique.

Même si Me. Eva Joly, ancienne juge et candidate d’EELV avait à l’époque déclaré « qu’il fallait changer la loi ».

M. Mélenchon affirma « qu’il s’agit de la liberté car si on accepte que, pour défendre son emploi, on soit demain traduit comme un délinquant, cela signifie que la liberté constitutionnelle de l’action syndicale est niée ».

Cela signifierait que l’action syndicale permet de tout faire, y compris de saccager une sous-préfecture.

Il est inquiétant de voir et Me. Joly alliée de M. Hollande, ou encore M. Mélenchon qui ne manquera pas de se désister en faveur de l’enfariné de la semaine.

Le royaume du numérique

Apple a annoncé ses résultats trimestriels il y a quelques jours.

Ils sont remarquables. Exceptionnels. Même vertigineux.

Au cours de la dernière période, Apple a réalisé un résultat net d’un milliard de Dollars…par semaine !

La trésorerie atteint maintenant 100 milliards de Dollars.

Est-ce que c’est trop ? Ou bien à partir de quand est ce que cela sera effectivement « exagéré » ?

Question : Apple augmentera t il ses prix lorsque le nouveau taux de TVA entrera en vigueur ?

Facebook annonce son entrée en bourse.

Valorisation ? 100 milliards de Dollars ?

Valorisé pourquoi ? Parce que quelque 800 millions de terriens sont « connectés », et courent dans le dédale facebookien en égrenant leurs vies privée, professionnelle sous les yeux de Mark Zuckerberg.

Fascinant, non ?

George Orwell doit se retourner dans sa tombe. Non seulement la mise sous observation (surveillance ?) des humains a réussi, de leur plein gré et en plus elle est hautement rémunératrice.

Qui va être le grand gagnant de cette introduction, en dehors de la banque d’affaires et des salariés actionnaires ?

Qui va rafler le plus gros paquet, et pouvoir avoir accès à cette banque de données inestimable et terrifiante à la fois ?

Trop, c’est trop ?

Quand les syndicats d’Air France feraient mieux de s’écraser

Une nouvelle grève chez Air France ?

Et pourquoi pas ?

La compagnie est exsangue ? Et alors ?

Continuer à prendre les passagers en otage comme cela a eu lieu à la fin de l’année dernière, faire passer les intérêts catégoriels après l’intérêt général, est un fait d’arme habituel.

Après avoir de nombreuses fois taquiné la faillite, la compagnie en prend une fois de plus la « bonne » direction. Comme son comité d’entreprise, géré par les syndicats en question.

La seule petite différence, c’est que les Français ont pris goût au service minimum voté par le gouvernement. Un exemple ? Le nombre de jours de grève par salarié à la RATP a nettement baissé en 2011 par rapport à 2010 (0.29 contre 1.21 jours). Ou encore à la SNCF (0.49 jour en 2011 contre 3.78 en 2010)

De plus, les finances de la France ne permettront pas de sauver une fois de plus la compagnie aérienne, dont la compétititvité est en berne par rapport à ses concurrents historiques (Lufthansa ou IAG, fruit de la fusion entre British Airways et Iberia).

Et personne ne voit le train de l’histoire qui passe avec les faillites simultanées de Malév (Hongrie) et Spanair (Espagne). Aveugle dans l’aérien, ça ne porte pas bonheur….

Bref, la grève de trop ?

Aimez les riches !

Comme il était bon d’entendre Martine Aubry féliciter le gouvernement pour ses efforts couronnés de succès afin de venir en aide aux salariés Lejaby d’Yssingeaux.

Faut il rappeler qui sera le « mécène » à venir en aide à ses employés ? LVMH, l’entreprise française personnifiant le luxe et la richesse.

Cela fait par conséquent d’autant plus plaisir de voir Madame Aubry louer le gouvernement, elle qui n’avait pas hésité à traiter Nicolas Sarkozy de Madoff.

On ne répètera pas non plus une énième fois que le candidat socialiste n’aime pas les riches.

Mais leurs restaurants, si.

Quel meilleur endroit pour François Hollande afin de retrouver BHL cette semaine que le très luxueux Laurent sur les Champs Elysées, à l’initiative de l’ancien mécène de Ségolène Royal, Pierre Bergé.

Juste à côté du Fouquet’s….

Le changement, c’est maintenant ???

L’homme qui voulait réformer les moulins à vent

janvier 23, 2012 on 8:30 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | 1 Comment

Vous vous souvenez de Don Quichotte, qui chargeait sur sa malheureuse jument Rossinante, d’inoffensifs moulins à vent, qu’ils prenait pour de redoutables adversaires ?

François Hollande, lui, promet de réformer le prix de l’essence, la finance internationale, et les relations franco-allemandes. On le comprend, car ces adversaires là sont aussi inoffensifs que les moulins de Don Quichotte. En effet, comme aucun de ces trois sujets ne dépend de lui, à supposer qu’il soit élu Président, il aura beau jeu de ne pas réussir sans que cela soit de sa faute.

Le prix de l’essence, il veut simplement le bloquer. Comme en 1981, dont on sait comment ça a fini. Sauf que chacun sait que le prix de l’essence dépend des raffineurs, et que ceux-ci perdent déjà de l’argent, au point que personne ne veut reprendre la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne. Si le prix de l’essence est bloqué, les raffineurs arrêteront de raffiner… casser le thermomètre n’a jamais fait baisser la température.

C’est ce qu’il veut faire aussi avec le logement. Bloquer les loyers, ce qui va dégoûter les propriétaires et stopper la construction, et mettre les terrains contrôlés par l’État à la disposition des collectivités. Soit ces terrains sont vendus au prix de marché, et il n’y aura pas de baisse des prix, soit ils seront bradés, et c’est le patrimoine des Français qui s’envole, le mettant entre les mains des collectivités locales dont on sait le bon usage qu’elles en font quand elles ont la haute main sur les bénéficiaires d’appartements très demandés.

Un nouveau traité franco-allemand, pour rapprocher les deux pays. Outre que c’est ce que fait Nicolas Sarkozy à marche forcée et contre le PS d’aujourd’hui, il est intéressant de voir la réaction d’Angela Merkel à un traité dont Hollande fait la promesse sans la consulter

Enfin, son adversaire, c’est la finance. Quand on sait à quel point le mot « finance » rime avec « confiance », désigner une industrie où la France excelle et dont elle a tant besoin pour financer ses dettes accumulées comme un adversaire, c’est autrement plus redoutable que de s’en prendre à des moulins.

Quant à la grande banque d’État qui va faire ce que les autres banques devraient faire mais ne veulent pas faire, on sait ce que ça a donné, parce que les Français se souviennent des pertes abyssales du Crédit Lyonnais, cette banque qui finançait les amis du pouvoir socialiste. Accessoirement, pour la créer, il va falloir la doter de capital. Avec quel argent?

Et il ne faut pas oublier qu’à la fin de la guerre contre les moulins, un bras de ces machines finit par balayer Don Quichotte de sa selle, et le faire tomber le nez dans la boue…

François Hollande

Le sort des dinosaures

janvier 19, 2012 on 7:43 | In Best of, Economie, Elections présidentielles 2012, France, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

La terre a tremblé aujourd’hui dans le monde de l’entreprise et celui de la photo en particulier.

Un des plus beaux noms, historique, et considéré comme insubmersible il y a encore une décennie, est en train de subir le même sort que le Costa Concordia.

Kodak, société originaire de l’est des Etats Unis à Rochester, s’est mise sous la protection du chapitre 11, ce qui revient à dire, pour les Français qu’elle est en cessation de paiements.

Parmi ceux qui sont un peu moins jeunes, qui n’a pas connu la série des appareils Instamatic, destinés au grand public avec une facilité d’utilisation aussi grande que leur prix était raisonnable.

A l’intérieur, un rouleau de film…Kodak naturellement.

Kodacolor, Kodachrome ou autre Tmax, ceux qui ont fait de la photo analogique ne peuvent qu’être familiers de la petite boîte jaune orangée, contenant un rouleau de 24 ou 36 poses, sur lesquels venaient se coucher nos bons ou moins bons souvenirs.

C’est ainsi qu’il advient des entreprises qui ne savent pas gérer les virages historiques, comme la machine à vapeur face à l’électricité ou encore la machine à écrire confrontée à la montée du traitement de texte sur ordinateur personnel.

C’est également ainsi qu’il advient des idées politiques qui ont vécu, comme le socialisme « traditionnel » et collectiviste.

La démondialisation, la surembauche de fonctionnaires ou encore presser encore plus tels des citrons les 50% de Français qui paient l’impôt sur le revenu pour les 50¨% restants qui n’en paient pas, au nom d’un chimérique partage prétendument « juste », autant d’idées qui sont, quelques fois à l’insu du plein gré de ceux qui les soutiennent, déjà au cimetière des fantasmes.

C’est probablement pour cela que François Hollande a dû tenter de reprendre la main et faire un « léger recadrage » à la mode d’Omar Sy dans les Intouchables.

Car sinon il sait que c’est lui même qui finira dans ce même cimetière des candidats éphémères, où il retrouvera, entre autre….Ségolène Royal.

La bouteille à moitié vide…

janvier 18, 2012 on 10:54 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Symptomatique de ce qui fait des Français les champions du monde du moral dans les chaussettes. Symptomatique aussi du rôle joué par la presse dans cette démoralisation. Symptomatique enfin de l’art de la critique systématique.

Quelques exemples:

Standard & Poor’s dégrade la note française de AAA à AA+. Pas un organe de presse ne se retient de parler de la perte du AAA sans mentionner que la bouteille est « encore » à deux-tiers pleine, parce que les deux autres agences, Moody’s et Fitch, n’ont pas changé leur note, équivalente au AAA.

Sarkozy réduit l’impôt de solidarité sur la fortune, et, dans le même temps, augmente celui sur les successions et les donations, avec un effet combiné nul. Ni baisse ni hausse d’impôts, et on peut imaginer que ce sont, grosso modo, les mêmes qui sont les gros contribuables de ces différents impôts. La seule chose que l’opinion publique apprend de la presse: cadeau de Sarkozy aux riches, ses amis du Fouquet’s.

Baisse globale de la délinquance de 0,35%. Le nombre de cambriolages s’envole de 16%. Pour que l’ensemble baisse, il faut bien qu’une ou d’autres catégories aient baissé tout aussi massivement. En arithmétique, oui. En médiatique, non. JusMurmurandi n’a pas pu trouver un seul média qui ait parlé de cette baisse, qui a pourtant du être aussi spectaculaire que la hausse des cambriolages.

Alors, pourquoi cet article? Juste pour faire une prédiction. Aujourd’hui commence la sommet social. On y discutera de mesures, qui, compte tenu de l’état des finances publiques, ne pourront être que des baisses contre des hausses. Par exemple, il y aura une discussion sur la TVA sociale, c’est-à-dire une hausse de la TVA contre une baisse des charges sociales.

Qui veut parier qu’on ne parlera que de la hausse de la TVA et de la baisse de pouvoir d’achat qu’elle entraînera, et pas de l’effet positif sur les coûts des entreprises et sur la hausse des feuilles de paye? Et que la baisse des charges patronales sera exclusivement rapportée comme « un cadeau aux patrons » et pas comme une possibilité de relancer l’emploi?

De là à dire que les média sont responsables de ce que les Français sont les premiers consommateurs d’anti-dépresseurs, et que la Sécu devrait leur en facturer le coût, il n’y a qu’un pas…. que JusMurmurandi ne franchira pas.

Un capitaine de pédalo

janvier 16, 2012 on 10:55 | In Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

Après avoir mûrement réfléchi, JusMurmurandi s’est dit que c’était, au vu des dernières informations au sujet de l’accident du bateau Costa, le titre le plus approprié.

« On the rocks » ou encore « La croisière ne s’amuse plus » nous serviront une autre fois.

Car enfin, qu’est que ce bateau est allé faire si près des côtes, un mastodonte de 290 mètres de long avec plus de 4.000 âmes à bord ???

Des informations auraient révélé aujourd’hui que le capitaine aurait voulu faire plaisir à un membre de l’équipage qui serait né sur l’île du Giglio… On rêve

Une fois l’accident arrivé, l’affaire ne s’arrête pas là.

Par opposition à la tradition marine qui veut que le chef du navire ne quitte le navire que lorsque le dernier passager a abandonné le bateau, le capitaine serait en fait parti parmi les premiers, vers 23heures tandis que (presque tous) les autres passagers ont continué à être débarqués tant bien que mal jusqu’à 6 heures du matin.

En bref, il serait parti dès la gravité de la situation établie; on le comprend si l’on en croit les photos qui montrent une éventration sur plus de 90 mètres.

Bref, la faute du chef semble bel et bien prouvée, et la compagnie Costa, qui l’a pourtant nommé à ce poste, n’hésite pas maintenant à charger la barque, pardonnez nous ce jeu de mot facile.

On a l’impression que c’est un capitaine de pédalo qui a été nommé à la tête de ce colosse des mers qui doit nécessiter des compétences bien spécifiques, bien loin de celles dont le capitaine a fait montre avant, pendant et après l’accident.

JusMurmurandi aimerait souligner qu’en France aussi nous avons notre capitaine de pédalo, comme nous l’a rappelé Jean-Luc Mélenchon.

Alors, les électeurs vont ils lui confier la France ? Lorsque l’on voit les conséquences dramatiques qui peuvent en « découler » dans une simple mer d’huile, JusMurmurandi n’ose y penser….

Quand les cigales critiquent les fourmis… d’avoir chanté et dansé!

janvier 16, 2012 on 9:40 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Depuis 30 ans, et le départ du tandem Giscard-Barre, les finances publiques françaises sont marquées de déficits insupportables.

Cela a commencé en 1981, avec François Mitterrand, qui « distribue » la retraite à 60 ans, les 39 heures et la 5e semaine de congés payés sans contrepartie, ce qui creuse un tel trou dans les finances publiques que la France doit dévaluer trois fois en trois ans pour tenter de retrouver avec la dévaluation de sa monnaie la compétitivité perdue en prétendant travailler moins tout en gagnant autant.

Puis vinrent le RMI et la CMU, deux programmes aussi généreux que financés par du déficit. Encore plus de fardeau à porter pour ceux qui travaillent… Enfin les 35 heures. Et la compétitivité française qui baisse toujours plus à mesure que nous travaillons moins.

Tiens, que des « idées » de gauche.

Dans le même esprit, qui a voté contre toute réduction des dépenses de l’État depuis 2007? La gauche! Contre trois remises à flot successives des régimes de retraite, et son allongement à 67 ans? La gauche! Contre toutes les mesures de réduction des remboursements de la Sécu, pour en diminuer les déficits abyssaux et croissants? La gauche!

Qui a promis de réembaucher 60.000 professeurs si tôt élu? Le candidat le mieux placé de la gauche! Qui exige que l’Allemagne autorise l’Union Européenne à émettre des eurobonds, pour permettre aux pays dépensiers, y compris la Grèce, de continuer à emprunter tant et plus sans tenir compte de leur capacité à rembourser? La gauche!

Qui ose affirmer maintenant que ce n’est pas la note de la France qui a été dégradée par la plus grande agence de notation, mais la politique de Sarkozy?

La gauche, bien sûr!

François Hollande devrait relire la fable de La Fontaine, la cigale et la fourmi. La cigale ayant chanté tout l’été, se trouva fort dépourvue quand la bise fut venue…

PS: pour ceux qui s’interrogent sur les conséquences concrètes de la perte du « AAA » français, il n’y en aura aucune. D’une part parce que les marchés ont intégré depuis des mois cette inéluctable dégradation, et que la France paye déjà, grosso modo, des taux reflétant une notation « A », c’est-à-dire bien moins bonne que sa note « AA+ », et deuxièmement parce que, pour des emprunteurs aussi visibles et bien connus que les principaux États souverains du monde, les prêteurs n’ont pas vraiment besoin des agences de notation pour savoir à quoi s’en tenir. Pour preuve, les États-Unis ont vu leur note dégradée, comme la France, de « AAA » à « AA+ », et leur coût d’emprunt a baissé au lieu de monter…

Mieux vaut tard que jamais

janvier 12, 2012 on 10:31 | In C'est ça, Paris?, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Depuis le temps que JusMurmurandi s’élève pour constater que l’on laisse faire n’importe quoi dans la capitale, il constate enfin que l’Etat prend enfin ses responsabilités.

Après lui avoir opposé une candidate qui n’était pas à la hauteur, lors du dernier scrutin, et laissé faire nombreux projets aussi farfelus que gaspilleurs (la place Clichy, la place de la République, mettant au rebut des fontaines classées, la destruction de Jean Bouin, celle programmée des serres d’Auteuil pour n’en citer que quelques uns), François Fillon qui se trouve un intérêt soudain pour Paris décide que l’Etat ne peut cautionner les travaux envisagés sur les voies sur berge par Bertrand Delanoë.

Il était temps.

Paris étouffe de toutes parts avec une circulation automobile sous coupe réglée, mais sans qu’aucun investissement dans les transports en commun n’ait été fait pour s’y substituer, tandis que cette mise sous coupe n’est pas génératrice de revenus supplémentaires comme c’est le cas à Londres par exemple.

Enfin, l’Etat décide qu’il est temps de mettre un hola aux braséros et autres installations aussi festives qu’inutiles prévues sur la rive gauche en remplacement des voies sur berge.

Ouf.

Qui mieux que notre maire en effet pourrait répondre à cette délicieuse citation de Francis Blanche, à savoir, « il ne suffit pas d’être inutile, encore faut il savoir être odieux ! ».

Ni responsables ni coupables?

janvier 9, 2012 on 1:57 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Voilà, le Tribunal de Commerce a prononcé la liquidation définitive de Seafrance, un dossier qui avait déjà attiré l’attention de JusMurmurandi.

Quand on pense qu’un repreneur potentiel éminemment crédible avait déjà proposé de reprendre la moitié du personnel, soit 400 personnes, et avait invité les représentants syndicaux à une réunion sur une base de 600 emplois repris, et que la CFDT, syndicat majoritaire à SeaFrance n’a même pas daigné se rendre à cette réunion, il y a de quoi se taper la tête contre les murs.

Quand on ajoute à cela tout ce qui est paru dans la presse sur la façon dont la CFDT se conduisait dans ce qu’elle considérait comme un fief, on ne peut qu’être effaré. Ainsi hier, à la télévision, on voit un des deux responsables CFDT déclarer sans rire qu’une banque lui a prêté 650.000€ à titre personnel pour faire des achats immobiliers alors que son revenu mensuel n’est que de 2700€! Et que tel autre responsable CFDT dispose lui aussi d’un patrimoine immobilier pour le moins surprenant. Ceci, joint à une accusation claire par la CGT de malversations au sein du CE de SeaFrance, donne effectivement à croire que certains préféraient que l’entreprise sombre corps et âmes plutôt qu’un repreneur n’aille éplucher les comptes et vérifier les pratiques. Ceci puisque la presse parle aussi de contrôles des promotions par le syndicat, ainsi que l’octroi de jours supplémentaires de congés très généreux.

Si tout ceci est vrai, il faut bien dire que l’employeur aurait, pour acheter sa paix sociale, purement et simplement remis les clefs de la boutique à un syndicat, et que les responsables locaux en auraient largement abusé. Et que la confédération aurait fermé les yeux, comme le PS sur les agissements de Guérini en Bouches-du-Rhône, ou de Kucheida dans le Pas-ce-Calais.

Comment s’étonner après que beaucoup, qui ne sont pourtant pas plus ultra-libéraux que d’autres, se défient de la manière dont l’État dépense l’argent de l’impôt, c’est-à-dire des Français? Parce que le management lâche de SeaFrance, c’était la SNCF, c’est-à-dire l’État. Parce que les accusations de dérapages syndicaux sont les mêmes qu’à la RATP, soit encore l’État. Parce que les accusations de magouille au sein du CE rappellent bigrement le CE d’Air France, en faillite virtuelle après des années de gabegie sues de tous, dénoncées par beaucoup mais parfaitement tolérées au nom de la paix sociale.

Sauf que JusMurmurandi voit bien que ces faits répréhensibles « connus de tous, dénoncés par certains mais parfaitement tolérés », s’étendent profondément dans la vie sociale et politique française. Ainsi la Mairie de Paris de Jacques Chirac a-t-elle payé le chauffeur du patron de FO, et qu’il a été le premier ancien Président condamné en correctionnelle pour avoir mis sa mairie au service de son ascension vers le pouvoir.

Épisode supplémentaire de ce qui serait une farce s’il n’y avait des centaines d’emplois au bout, François Chérèque vient de désavouer brutalement ses propres responsables locaux, et d’annoncer dès à présent leur exclusion future de la CFDT. Mais pas un mot sur sa responsabilité, en tant que chef, pour les agissements de ses troupes. Il en est la victime, bien évidemment, et non pas un complice par incompétence, lâcheté ou opportunisme, n’est-ce pas évident?

Comme il est évident que personne au PS n’a quoi que ce soit à se reprocher pour les frasques, et le mot est faible, de DSK. Tout le monde était au courant, et Tristane Banon avait porté son cas devant le secrétaire général, un certain François Hollande, qui avait la même chose que François Chérèque avec SeaFrance. Il s’en est lavé les mains.

Comme l’histoire l’a montré avec le plus célèbre de ceux qui en ont fait autant, Ponce Pilate, se laver les mains ne suffit pas pour avoir les mains propres…

Ferry SeaFrance

Attention, piège!

janvier 6, 2012 on 11:37 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Poil à gratter | Commentaires fermés

Quelle mouche a piqué le Gouvernement? Pourquoi fonce-t-il à bride abattue pour imposer une TVA sociale dès février, un calendrier tellement raccourci que les indispensables débats, aussi politiques que techniques ne pourront pas prendre la place voulue? Un gouvernement qui créé un nouvel impôt à 3 mois d’une échéance électorale capitale, on n’a jamais vu ça!

Un premier indice qui permet d’éclairer cette apparente folie est le fait que l’équipe Sarkozy va faire de même avec la taxe sur les transactions financières. Hop! Encore un nouvel impôt juste avant les élections, alors même que, si la France était la seule à le mettre en œuvre, il serait à la fois peu productif et dissuasif sur l’activité si importante des services financiers.

Et JusMurmurandi prédit que cette même équipe va ressortir la Règle d’Or et tenter de la faire passer, alors même qu’elle sait qu’elle n’a pas les voix pour le faire.

Sont-ils donc tous fous?

Pas forcément. Anticipons ce qui va se passer. Le Gouvernement va proposer la TVA sociale, impôt « anti-délocalisation », qui va faire augmenter les prix, mais aussi les feuilles de paie. Le PS, qui depuis 5 ans n’a pas voté un seul texte du Gouvernement, va avoir le choix entre changer dramatiquement son approche et soutenir ce texte, ce qui brouillerait gravement le peu d’image du peu de message de François Hollande, et rejeter le texte. Or la TVA sociale est un texte « social », bien dans la ligne de ce que souhaite le PS. Bref, c’est le choix entre la peste et le choléra pour le candidat de gauche.

Idem avec la taxe sur les transactions financières. Comment le PS pourrait-il voter contre? Alors, le voilà en train de soutenir Sarko à trois mois des élections et de lui donner un brevet de lutte contre la toute-puissance de la finance? D’autant que ce nouvel impôt où la France sera le seul pays majeur à le mettre en œuvre, pourrait devenir, en plus, le bouc émissaire qui « expliquerait » que la « finance internationale », furieuse, prive la France de son AAA. C’est de la politique populiste bien rôdée.

Enfin, la Règle d’Or. Soit les socialistes la votent (ne rêvons pas, il n’y a aucune chance), soit ils laissent à la droite une ouverture pour leur coller l’étiquette d’irresponsables financiers. Car ce refus aura pour conséquence que les marchés financiers ne croiront pas une seconde que les socialistes, revenus aux affaires après 10 ans de disette tiennent quelque promesse que ce soit en matière de réduction de déficits. D’où, en pleine période électorale, une hausse des taux d’intérêts et une défiance à l’endroit de la France, bref, une tempête financière. Un climat que la droite estime lui être plus favorable qu’à Hollande.

Si vous doutez encore de ce qui précède, rappelez-vous ceci: à aucune moment on n’entend la majorité actuelle faire le procès du bilan du PS. Pourtant, les attaques ne manquent pas, mais pas celle-là. Parce que cela va être une des armes majeures de Sarko, si ce n’est la principale. Tout ce contre quoi le PS a voté pendant 5 ans, c’est-à dire-tout.

Voire le PS voter contre un impôt qui porte l’appellation « social » et contre un impôt sur les transactions financières, qui a dit que la campagne électorale allait être exclusivement triste et sale?
François Hollande
Nicolas Sarkozy

SeaFrance, un naufrage bien français…

janvier 4, 2012 on 10:01 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

SeaFrance était une compagnie de ferry-boat dépendant de la SNCF. 4 navires, portant des grands noms de la culture française, pour relier Calais à Douvres. L’ouverture, puis le succès du lien ferroviaire par le Tunnel a malmené l’activité des ferries, jusqu’au jour où la SNCF, lassée de financer des pertes sans perspective d’inverser la tendance, a déposé le bilan de sa filiale.

Jusque là, rien que du banal, sauf pour les quelques 800 salariés, catastrophés à l’idée de perdre leur emploi…. encore que…

Encore que, parce que, quand l’armateur Louis-Dreyfus veut discuter avec les employés d’un plan pour reprendre l’entreprise et en maintenir plus de 300 en poste, cex-ci ne daignent pas l’honorer de leur présence. Chaises vides, Messieurs les employés ont sans doute mieux à faire… notamment à écouter le chant des sirènes de CGT qui mettent le pouvoir en demeure de sauver l’entreprise. Une CGT qui préfère manifestement une « bonne cause » médiatique à plus de 300 emplois. Rien que du classique.

Le jour s’approche du jugement du tribunal de commerce qui va condamner l’entreprise à la liquidation, car il n’existe aucun plan de reprise, sauf celui des employés qui veulent monter une coopérative ouvrière pour reprendre eux-mêmes leur outil de travail. Qu’aucun repreneur ne se manifeste quand les employés ne veulent même pas ouvrir de discussion, on le comprend. Et que les mêmes employés ne trouvent aucun financement pour leur projet de SCOP, on le comprend aussi. Le Tribunal ne va quand même pas accepter un plan de reprise sans l’ombre du moindre financement, donc c’est la culbute annoncée…

Sauf que nous sommes en pré-campagne électorale, et que le pouvoir n’a pas envie d’un abcès de fixation fortement télévisuel. Sarkozy s’empare du dossier et décide de soutenir le projet de coopérative ouvrière. Comment faire pour financer sans que Bruxelles, toujours sourcilleuse en matière d’aide qui pourrait être une distorsion de concurrence, ne s’y oppose?

C’est là que le feuilleton prend une tournure bien française. Le Président va ordonner à la SNCF d’augmenter les indemnités de licenciement d’un montant dit « supra-légal », c’est à dire au-delà de ce que la loi prévoit de 40.000€ par employé. De l’argent public, bien sûr. Et cet argent sera le capital qui va servir à financer le projet de SCOP.

JusMurmurandi s’en étrangle dès avant le jugement du tribunal de commerce, par plomber la SNCF pour faire avancer un projet dans le seul but de repousser une échéance inéluctable jusqu’à après les élections, c’est juste un gâchis absolu par manque de courage.

Là où ça devient encore plus « drôle », c’est que les employés ne veulent pas de cette solution, car ils disent ouvertement et froidement à la télévision qu’ils ont peur de ce qu’il se passera si le projet ne marche pas. Car alors, adieu des grasses indemnités et le supra-légal. Ils veulent bien devenir propriétaires et sauver leur emploi, mais sans prendre le moindre risque.

Après tout, disent-ils, l’État n’a qu’à piocher dans les fonds du FSI et de la Caisse des Dépôts pour faire assurer la flottaison financière de l’ensemble. On connaît la recette, c’est la même que celle d’Air Liberté, ou le repreneur, Jean-Charles Corbet, n’a pas mis un sou et s’est hâté de s’attribuer une partie des indeminités mises par le précédent propriétaire, Swissair, pour éviter le crash de cette compagnie aérienne tout en s’en débarrassant . On sait comment ça a fini, par un crash quand même, un gâchis d’argent public mis par le vertueux gouvernement socialiste de Lionel Jospin, et Corbet en correctionnelle, condamné à de la prison ferme.

Alors que va-t-il se passer pour SeaFrance? Sarkozy pliera-t-il une seconde fois pour pouvoir, à nos frais, enfourcher le cheval de la défense de l’emploi? Les employés toucheront-ils une indemnité supra-légale dont la seule existence abusive avait pour but de financer leur projet au lieu de les enrichir au point qu’ils préfèrent le cash à l’emploi? Ou bien le sens de la bonne gestion des deniers des contribuables prévaudra-t-il enfin soit dans l’équipe présidentielle soit au tribunal de commerce pour renvoyer des employés et leurs syndicats qui ne veulent pas discuter avec des repreneurs privés et veulent reprendre leur outil de travail mais sans y mettre le moindre centime, à leurs contradictions? SeaFrance servira-t-il de mauvais exemple à tous les employés de toutes les entreprises à l’agonie en montrant qu’on peut, comme toujours en France, faire payer l’État, c’est-à-dire vous et moi? A commencer par la raffinerie Petroplus, aussi à l’arrêt que les ferries de SeaFrance, et dont le patron est reçu aujourd’hui par le ministre de l’industrie.

Ne vous y trompez pas, la bataille pour le financement de 800 emplois pour faire voguer des ferries déficitaires n’est pas triviale, mais au contraire exemplaire. Car elle symbolise la cause qui, à elle seule, fait que la France va perdre son AAA alors que le chômage allemand a atteint en décembre un nouveau « plus bas » depuis la réunification: le manque de courage.

Autant de raison pour la droite d’être déçue de Sarkozy, qui avait promis autre chose. Sauf qu’en face, c’est Hollande, qui, après avoir capitulé sur la réembauche de 60.000 professeurs, vient de mettre aux oubliettes la fusion entre l’impôt sur le revenu et la CSG. C’est-à-dire d’enterrer les seules deux mesures claires et concrètes de son programme.

Comme dit l’adage: quand je me regarde, je me désole. Quand je me compare, je me console…

Le déclin de l’Europe?

janvier 2, 2012 on 12:57 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Poil à gratter | Commentaires fermés

Triste fin d’année en Europe. Les mauvaises nouvelles s’accumulent, et de multiples symboles de la puissance européenne se seront évaporés en cette fin d’année 2011.

Ainsi hier le classement des grandes puissances économiques du monde a-t-il changé. Le Brésil est passé à la 6e place, devançant désormais la Grande Bretagne.

Les européens du continent, pas vraiment au mieux avec les Britanniques, auraient tort de s’en réjouir. Qui se souvient que l’Euro, à sa création, était annoncé comme une alternative mondiale au dollar, dont les Américains avaient usé et abusé aux dépens des autres peuples et nations? Apparemment, nous n’en somme plus exactement là, puisque, outre nos problèmes internes, Chine et Japon viennent de se mettre d’accord pour se passer du dollar dans leurs échange, mais sans le remplacer par l’Euro, bien sûr. Et la Chine, qui a refusé d’entrer dans le fonds de secours aux pays européens en difficulté, va acheter en revanche de la dette japonaise, une économie pourtant encore plus endettée…

Pendant ce temps-là, l’Europe peut être fière d’industries emblématiques. Comme le nucléaire français et allemand par exemple. Sauf que Fukushima est passé par là, et que ce n’est plus vraiment une énergie d’avenir. Quant aux principaux fabricants de panneaux solaires, ils sont tous chinois, et les éoliennes riment avec indiennes.

Oui, mais les télécommunications sont l’industrie de demain, et là, Nokia règne en maître. Vraiment? Pour avoir raté le virage du smartphone, le géant finlandais vacille de plan de licenciement en pertes trimestrielles, après avoir vendu son âme à Microsoft, dont son patron est issu.

N’empêche que l’Europe, c’est le TGV français et l’ICE allemand. Le train à grand vitesse est un moyen moderne et responsable de se déplacer. Outre que c’est en fait le Japon qui a inventé la grande vitesse ferroviaire, avec son Shinkansen, la Chine est maintenant un pays qui compte autant de lignes à grande vitesse que le reste du monde réuni. Et son constructeur national vient de dévoiler un prototype qui roule à la vitesse record de 500km/h, ce qui exclut qu’il soit simplement une copie issue de technologies occidentales volées.

Maintenant, alors que l’année vient à peine de commencer, une statistique vient de tomber d’Allemagne: jamais autant de gens n’ont travaillé qu’en ce début 2012. Ce qui évidemment augure bien de tout ce que ce record entraîne, confiance, consommation, rentrées fiscales, etc…

Et si le déclin de l’Europe, c’était aussi le triomphe de l’Allemagne? Bonne année!

Noël pour qui?

décembre 25, 2011 on 9:44 | In Best of, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

DSK? Non, vraiment pas de Noël pour DSK. Le petit Dominique n’a pas été sage, mais alors pas du tout. Pourtant, Nicolas lui avait dit que, si on le laissait aller chez les Américains, il fallait qu’il promette de bien se tenir. Mais voilà, sitôt que sa nounou Anne a eu le dos tourné, il est allé faire les 40O coups. Alors il est privé de dessert, privé de télé. On lui a même pris son Blackberry. Non, vraiment pas de Noël pour le petit Dominique.

Ségolène? Non plus, pas de Noël pour Ségolène. Elle qui croyait gagner cette année encore le prix de fille la plus populaire de la classe socialiste, elle n’est même pas sur la photo. Elle a beaucoup pleuré, elle qui pensait qu’être populaire, c’était aussi irréversible qu’être bête. Alors elle a du renoncer à concourir à la Star Ac, qui est réservée à celles et ceux qui sont les plus populaires chez leurs petits camarades.

Vladimir Vladimirovitch, lui non plus n’a pas aujourd’hui de Noël. D’abord parce que, chez lui, à Moscou, Noël ce sera début janvier, pas tout de suite. Et puis, question cadeau, il y eu 100.000 petits copains qui veulent lui en faire un cadeau: du temps libre, des grandes vacances! Plus de devoirs à la maison, plus d’interros écrites, plus de devoirs de vacances pour le petit Vladimir, voilà ce que lui ont souhaité ses camarades. En fait, ils veulent qu’il soit purement et simplement exclu de l’école, car il aurait trop triché pendant les examens. Il serait même arrivé avec les résultats tout faits. Pas que ce soit surprenant pour un garçon dont le grand-père travaillait pour le gentil Staline. Alors vraiment, pas de Noël pour le petit Vladimir Poutine.

Le petit Jong-Un, lui, pleure et rit à la fois. Son père, le gentil M. Kim, est mort, et c’est très triste, avant Noël. Mais, du coup, ses oncles et ses tantes lui ont dit que, désormais, il pourrait faire ce qu’il voulait, que ce serait lui le chef, et que tous devraient lui obéir, comme à son père avant. Ça, c’est cool! Alors, le petit Jong-Un ne se sent plus aussi triste qu’il devrait, dans son grand palais de Pyongyang… Même qu’il va faire, vous allez voir, une grande fête pour tout le monde le jour anniversaire de la mort de son papa, pour que tous puissent s’amuser comme lui.

Le jeune Coréen du Nord n’est pas le seul à ne pas savoir choisir entre rire et pleurer. François et Nicolas sont dans le même cas. François a pu sauter une classe, et joue maintenant dans la cour des grands, à laquelle il n’avait jamais eu accès. Mais les profs n’arrêtent pas de lui poser des questions, et il n’a pas les réponses. Ses copains et ses copines lui font payer le fait d’avoir tant voulu cette place. Il y en a même, qu’il croyait faire partie de sa bande, qui préféreraient le voir rater, quitte à rater avec lui, pour pouvoir être chefs de bande à sa place la prochaine fois. Alors, il rame, François, et lui, d’habitude si jovial, se demande ce qu’ils ont, tous et toutes, à le chercher sans arrêt.

Nicolas lui non plus n’a pas un vrai Noël. Bien sûr la petite Giulia lui fait risette, elle est mignonne et tout. Mais le programme des devoirs de l’année est tellement chargé qu’il n’a pas une minute. Ce sont surtout les cours d’économie qui sont difficiles. Et il s’est mis en binôme avec Angela, pensant qu’avec ce prénom d’ange, ça irait tout seul. Et elle s’est révélée difficile, l’Angela! Elle joue perso, et, parce que ses résultats sont bons, elle donne des leçons à tout le monde en plus! Si ce n’était pas une fille et une favorite des profs, tu verrais la baffe qu’il lui mettrait à la grosse bouffie!

Voilà, chers lecteurs, quelques petits contes de Noël de ceux qui se croient puissants. JusMurmurandi espère qu’ils ont pu vous faire passer, comme le dit si bien la publicité, quelques instants de légèreté dans ce monde de brutes.

Joyeux Noël à tous!!!

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