La loi de la liquidité

septembre 17, 2008 on 3:44 | In Economie, International | Commentaires fermés

Maurice Greenberg est une légende vivante. En 40 ans de labeur, il a fait d’AIG le premier et le plus rentable assureur mondial. Présent dans 130 pays, gérant 1000 000 000 000 de dollars (mille milliards!).

Que disait Maurice Greenberg, dont le « bébé » a été sauvé moyennant une nationalisation à 80% hier soir par le Trésor américain? Qu’AIG n’a aucun problème, sauf un problème de liquidité. Pas de problème de rentabilité ou de solvabilité. Juste un petit problème de liquidité. A peine quelques dizaines de milliards de dollars de besoins à très court terme. Donnez-nous un peu de temps, plaidait Maurice Greenberg, et tout ira bien.

Dans le même temps, la Bourse de Moscou suspend ses cotations devant l’ampleur de pertes, et la perspective de pertes encore plus grandes à venir. L’indice principal a déjà perdu plus de 60% depuis son plus haut de mai 2008, il y a à peine 4 mois, et 18% dans la seule journée d’hier.

D’après les autorités, il n’y a aucun problème avec les entreprises russes cotées dont les cours s’effondrent. Pas de problème de solvabilité ou de rentabilité. Mais l’économie russe connaît juste un petit problème de liquidité. Depuis la guerre de Géorgie, des milliards de dollars de capitaux étrangers sont sortis de Russie, effrayés par les bruits de bottes et l’agressivité du Kremlin.

Depuis, et notamment aussi à cause des spasmes des marchés financiers internationaux, les banques russes ne se prêtent plus les unes aux autres, ne sachant plus à qui elles peuvent faire confiance. La banque centrale russe a bien tenter d’injecter des liquidités massives dans 3 banques « teneuses de marché », Sberbank, Vneshtorgbank et Gazprombank pour qu’à leur tour elles prêtent à des banques plus petites, mais visiblement cela ne marche pas et il a fallu suspendre les cotations boursières.

Quel point commun y a-t-il entre les vieux lutteur Maurice Greenberg, tenant ardent de l’économie de marché, et les autorités monétaires russes, qui règnent sur une économie dominée par le pouvoir politique? En apparence, rien. En fait, l’un comme les autres donnent l’impression d’avoir oublié ce vieux principe: en temps de crise, « cash is king », la liquidité fait la loi. Ils ont tellement vécu dans une économie où les produits financiers sophistiqués ont permis de s’affranchir de toutes les règles, qu’ils sont fort surpris quand la gravité les rappelle sur terre, et avec rudesse.

JusMurmurandi prend un pari: même si leur problème est le même, et leur déni quasi autiste de ce problème et de leur responsabilité aussi, le Trésor américain, après avoir sauvé AIG, ne sauvera pas les oligarques russes et maîtres du Kremlin.

Le Carré d’as, le Ponant et l’immigration choisie

septembre 16, 2008 on 9:46 | In France | Commentaires fermés

Sale temps pour les terroristes de la corne de l’Afrique.

On se souvient de la prise en otage en avril dernier du Ponant, beau navire de plaisance de la CMA CGM; les pirates ont été neutralisés par la gendarmerie avec l’aide de la Royale. Après avoir remis la rançon, six des pirates sont stoppés à leur retour à terre et embarqués à bord d’un hélicoptère pour être ramenés en France afin d’être jugés.

Maintenant c’est au tour du Carré d’As, petit bateau convoyé par un couple qui se fait arraisonner au début du mois de septembre. Si un des preneurs d’otages est mort, six autres ont été faits prisonniers afin d’être eux aussi transportés en France pour que justice soit rendue.

Alors même qu’une de leurs demandes était justement que ceux de leurs camarades qui croupissent sous les verrous dans notre beau pays soient libérés en échange des deux nouveaux otages français….

Mais JusMurmurandi se demande tout de même ce qu’en pense Brice Hortefeux, proche du Président de la République, et Ministre de l’Immigration, de l’intégration et de l’identité nationale.

Est-ce sa vision de « l’immigration positive » que d’aller chercher des pirates et autres flibustiers au « Puntland » pour les ramener en France ?

Est ce que Martin Hirsch demandera à ce qu’ils puissent, d’ici à leur sortie, toucher le revenu de solidarité active?

A moins que la gauche, à l’image de la défense qu’elle a prise de l’italienne Marina Petrella, ne revendique que leur soit versé le revenu minimum d’insertion ?

Quand Ségolène Royal se démarque

septembre 16, 2008 on 7:59 | In France | Commentaires fermés

Dans une conjoncture économique où les nouvelles les plus folles s’entrechoquent, il est bon de revenir à ce que le bon Raymond Barre appelait le microcosme.

Et quel meilleure invitation qu’à l’occasion d’une interview donnée en direct par Ségolène Royal au journal télévisé de 20H sur TF1 [au passage, JusMurmurandi ne peut que faire un parallèle entre la baisse d'audience continue de Laurence Ferrari depuis son entrée en fanfare pour prendre la suite de PPDA et le passage de Me. Royal hier soir; était par exemple pour (re)conquérir une audience qui s'effrite ?]

Et là, avec l’assurance (!) que l’on lui connait, La Présidente [de la région Poitou Charentes] confond justement la Camif avec la Macif pour illustrer le cas d’une entreprise qui licencie 500 salariés. A se demander si elle pourrait aussi confondre La Russie avec la Géorgie ou encore Hillary Clinton avec Sarah Palin.

Car pendant son entretien, elle cite aussi une célèbre marque américaine, Frigidaire, célèbre…pour ses réfrigérateurs.

Non décidément elle n’était finalement pas si en forme que cela. Il est vrai qu’elle venait annoncer son retrait, pardon la mise en parenthèse (!) de sa candidature à la tête du PS. Mais soyons immédiatement rassurée par l’ex-candidate, les mauvais sondages ne sont pas en cause.

Cependant il est vrai que le mot démarque ne signifie pas uniquement se faire remarquer, ainsi que Ségolène Royal essayait de le faire hier soir.

La démarque illustre aussi les articles invendus que l’on solde à prix réduits, ceux dont personne ne veut…

Pour ceux qui ont des regrets quant aux résultats des élections présidentielles de l’année dernière, voici un petit lot de consolation.

Ségolène Royal au JT de TF1 le 15.9.2008

La tornade Confiance (II)

septembre 16, 2008 on 3:59 | In France | 2 Comments

L’effondrement de Lehman Brothers a beau n’avoir que 24 heures, et être la plus grande faillite financière de l’histoire des Etats-Unis -excusez du peu-, qu’une entreprise plus grande vacille et menace de s’effondrer si elle ne trouve pas quelques dizaines de milliards de dollars en quelques dizaines d’heures. C’est l’assureur AIG, parmi les 3 géants mondiaux, et suivant certains classements, peut-être le premier.

Il fut un temps où les assureurs souffraient des grandes catastrophes naturelles ou artificielles. Un ouragan, un accident d’avion. Ce n’est pas ce qui menace AIG aujourd’hui, ou alors c’est que la catastrophe, c’est le passage de la tornade Confiance, déjà meurtrière pour Lehman.

Ce qu’il faut comprendre, c’est l’évolution récente de la finance mondiale. Un assureur en effet fait beaucoup plus qu’assurer des biens. Il gère aussi des capitaux pour des particuliers qui se crééent une épargne, notamment pour leur retraite. Aux Etats-unis, où règle la retraite par capitalisation, ce qui veut dire que les retraites sont fondées sur des capitaux réellement épargnés, et non sur des cotisations à venir des générations futures comme en France, ces capitaux sont énormes, et AIG en est un gestionnaire important.

Et dès lors qu’un assureur combine les métier du risque et le métier de la finance, il a d’autres possibilités. Dont une va peut-être lui coûter son existence. Pour pouvoir faire plus d’affaires, les banquiers ont besoin de fonds propres, car, depuis la crise de 1929, on sait qu’il faut à une banque des fonds propres pour servir de « coussin amortisseur » en cas de crise économique. Alors les banques ont trouvé un nouveau moyen de faire davantage de crédit sans augmenter leurs fonds propres ni violer les règles prudentielles. Dès qu’elles ont fait un prêt, hypothécaire par exemple, elles le « packagent » avec de nombreux autres prêts, et le revendent à une autre institution qui a de l’argent à placer. De ce fait, elles s’en débarrassent et peuvent recommencer à prêter.

Simplement, comme de nombreuses institutions ne souhaitent pas acheter ces packages de prêts de qualité inconnue, elles font appel à un garant, comme un propriétaire immobilier qui a un appartement à louer. AIG, compte tenu de sa taille, de sa solvabilité et de son excellente réputation était un excellent garant. Et c’était une activité très rentable, puisque sa seule signature suffisait à lui valoir une commission de garantie. Une façon de gagner de l’argent sur la seule confiance.

Sauf que, avec la crise, les crédits garantis par AIG sont devenus douteux, et la garantie donnée devient exigible. D’où la chute des cours de l’action et, en parallèle, la chute de la confiance. Laquelle chute de confiance vient de trouver sa traduction concrète aujourd’hui; les principales agences de notation financière viennent de dégrader AIG.

Ce qui veut dire concrètement que la seule signature d’AIG ne suffit plus à garantir ce à quoi elle s’était engagée, et qu’AIG doit trouver des garanties, essentiellement financières, pour remplacer celles que sa signature n’offre plus.

Inutile de dire que, par ces temps de tornade Confiance, trouver ces nouvelles ressources, qui se chiffrent en dizaines de milliards de dollars, n’est pas chose simple. Et que l’Oncle Sam va devoir, une fois de plus, se demander ce qui vaut mieux, sortir AIG de l’ornière avec de l’argent public, ou le laisser couler comme Lehman. Bien sûr, sauver AIG évite un problème à court terme, mais cela représente exactement la même forme de garantie par signature que celle que donnait allègrement AIG. Garantie dont on voit aujourd’hui les conséquences.

Sauf qu’on n’ose à peine imaginer les conséquences si les mêmes agences de notation qui viennent de dégrader AIG en venaient à dégrader la note de l’Etat américain, de très loin le plus gros emprunteur au monde.

Là, les faillites de Lehman et d’AIG réunies feraient par comparaison figure d’aimables plaisanteries…

Perrette serait-elle le vrai maître du Kremlin?

septembre 16, 2008 on 1:20 | In France | Commentaires fermés

Il est de bon ton dans les Chancelleries comme dans les media de spéculer sur le nom du vrai maître du Kremlin. Est-ce toujours Vladimir Poutine, réincarné dans ses nouveaux habits de Premier Ministre, ou sa « créature », Dimitri Medvedev, dont il a fait son successeur à l’image de ce que son prédécesseur Boris Eltsine avait fait pour le mettre sur son orbite présidentielle?

Autre débat sur la réalité du pouvoir en Russie: réside-t-il au Kremlin, peuplé de ceux qu’on appelle les « Saloviki », ou hommes des « services », c’est-à-dire essentiellement du FSB, successeur du KGB, comme Poutine lui-même et son entourage? Ou bien est-il aux mains des « Oligarques », ces jeunes russes ultra-riches pour avoir bénéficié des privatisations à prix bradés des actifs énergétiques et minéraliers dont la Russie est si riche?

Sauf que, et si le vrai maître du Kremlin n’était pas là?

Car tout, en Russie, la fierté nationale retrouvée, l’aisance budgétaire, le luxe tapageur d’un petit nombre, la prospérité pour certains, le relative aisance pour beaucoup, la fin de la misère absolue pour presque tous, l’agressivité sur la scène internationale, tout cela repose sur un seul chiffre.

Le prix du baril de pétrole, et celui du mètre cube de gaz, qui lui est lié.

A 147$, le patron du groupe gazier Gazprom prédit qu’il sera bientôt à 250$, la bourse de Moscou flambe, et les Russes regardent le monde occidental qui se débat dans la crise financière avec dédain.

Mais aujourd’hui, le baril cote 91$, et la bourse de Moscou brûle. Près de 10% de perdus en une seule journée, soit beaucoup plus que n’importe quelle place occidentale frappée par la faillite de Lehman Brothers.

Entre temps, des capitaux immenses ont fui la Russie à la suite de la guerre de Géorgie et des craintes de son extension notamment en Ukraine.

Car 91$, c’est encore un très bon prix, mais quand on vient de 147$, quand on se voyait déjà à 250$, c’est beaucoup moins bien. Et la Russie a des besoins immenses, de reconstruction de son infrastructure laissée trop longtemps à l’abandon, d’investissement aussi dans ses ressources naturelles que les oligarques se contentent d’exploiter pour en tirer tout le profit possible à court terme, quitte à en hypothéquer l’avenir d’ici à quelques années. Des besoins militaires aussi pour remettre à niveau des forces armées asphyxiées par des années de budgets de misère.

C’est pourquoi l’avenir, l’avenir proche nous montrera si la nouvelle assurance de la Russie, certains disent sa nouvelle arrogance, résiste à une contrainte budgétaire retrouvée, comme le retour d’un vent mauvais.

C’est ainsi que JusMurmurandi se demande si le vrai maitre du Kremlin, c’est Poutine, Medvedev, les Saloviki, les Oligarques, ou tout simplement notre Perrette, qui portait sur la tête une bouteille de vodka

Le paquebot Lehman Brothers et le super-ouragan Confiance

septembre 15, 2008 on 6:48 | In Best of, Economie, France, International | Commentaires fermés

C’est la saison des tornades aux Etats-Unis. On connaît Gustav, qui a fait évacuer les habitants de la Nouvelle-Orléans, et Ike, qui a fait évacuer Houston. On dit qu’au-delà d’un certain seuil, une tornade devient un super-ouragan, une super-tornade, ou tornade comme il s’en produit une fois tous les 10, 50 ou 100 ans.

Quel rapport avec la finance américaine et la banque Lehman Brothers?

C’est que, ce matin, la banque d’affaires Lehman Brothers, 4e banque d’affaires des Etats-Unis, et dans le Top 10 mondial, vient de se déclarer en faillite. Ce n’est pas qu’elle soit en cessation de paiement, ou qu’elle n’ait plus de fonds propres, non. Simplement une banque n’est pas une entreprise comme les autres parce qu’elle a besoin, pour fonctionner au quotidien, de crédit de toutes les autres banques, qui doivent donc avoir confiance qu’elle sera en mesure d’honorer ses engagements.

Et justement, il y a des semaines que Lehman Brothers, malgré sa taille, malgré son histoire longue et prestigieuse, malgré son nom respecté, n’en bénéficiait plus, de cette confiance. La faute à la crise du marché immobilier américaine, qui a plombé les comptes. Et à ses managers qui l’y ont embarqué, croyant y faire de juteux profits. Et, alors que les concurrents, Merril Lynch ou Citigroup se précipitaient pour augmenter massivement leur capital, fût-ce à prix cassés ou en mendiant auprès des fonds souverains du Moyen Orient et d’Asie, Lehman a trop tardé, n’a pas assez fait, et s’est trouvé sans chaise quand la musique s’est arrêtée.

Le problème, pour ceux d’entre nous qui ne travaillent pas pour ou avec Lehman Brothers, c’est que ce genre de jeu de chaises musicales, ne s’arrête jamais. Comme dans les émissions de télé-réalité, chaque semaine il y a un éliminé quand il ne bénéficie pas de la confiance du public.

Et, en matière de confiance, la faillite de Lehman Brothers est un très mauvais coup. Parce que ses actionnaires ont d’ores et déjà tout perdu, ce qui se chiffre en milliards de dollars. Parce que les banques qui travaillaient avec Lehman vont voir celle-ci ne pas dénouer ses transactions. Ce qui se chiffre en dizaines de milliards de dollars. Parce que cette faillite montre les limites de la bonne volonté du Trésor américain, qui a sauvé Bear Sterns en garantissant ses pertes pour qu’il soit repris, qui a nationalisé Fanny Mae et Freddy Mac, mais qui a laissé couler Lehman. Et que maintenant, les acteurs du monde financier vont regarder de nouveau quelle confiance on peut accorder à telle ou telle banque ou compagnie d’assurance elle aussi embourbée (le mot est faible) dans les pertes abyssales du subprime.

C’est si vrai que, dès cette nuit, Merril Lynch, plus gros courtier en bourse au monde, s’est vendu, ou plus exactement, s’est soldé à Bank of America en une fusion montée en quelques heures. Parce qu’ils savaient que les prochains sur la liste de la méfiance, liste aussi honnie que celle du McCarthysme dans les années 50, liste qui monte comme les eaux de la Louisiane ou du Texas quand souffle un super-ouragan, c’était eux.

Super-tornade, l’image n’est pas gratuite. Parce que c’est ce qui souffle sur la finance mondiale. Alan Greenspan vient de le dire, il n’a jamais vu cela. C’est sans précédent dans les 50, voire les 100 dernières années. C’est-à-dire pire que la crise de 1929 qui a entraîné la Grande Dépression des années 30. Dont le monde est sorti au travers d’une guerre mondiale.

Quelle est la seule conduite qui permet de se sauver quand souffle la tempête? C’est la solidarité. Faire des efforts et des sacrifices individuels pour le bien de tous. C’est ce à quoi tous les acteurs de la finance mondiale, privés ou publics, étaient conviés le week-end dernier. Et tous, tels Brennus vainqueur de Rome, ont laissé Lehman à son triste sort en disant « vae victis », malheur au vaincu.

Ni confiance, ni solidarité, ni argent public pour Lehman Brothers. R.I.P. Lehman Brothers

Bien sûr, la catastrophe n’est pas certaine. Les moyens de régulation sont infiniment supérieurs à ceux de 1929, la compétence des banquiers, privés ou centraux aussi. Mais si la super-tornade Confiance continue de souffler, le coût de n’avoir pas sauvé Lehman ressemblera au prix d’un billet de traversée transatlantique en première classe. Sur un tout nouveau paquebot. Moderne, luxueux, rapide, insubmersible. Tout comme notre monde d’aujourd’hui.

Comment s’appelle ce paquebot exceptionnel? Le Titanic, bien sûr.
Le siège de Lehman Brothers, à New York

Alitalia, ô Temps, suspends ton (mon ?) vol ??

septembre 14, 2008 on 12:35 | In Best of, Economie, Europe, France, Insolite, International | Commentaires fermés

L’Italie, pays catholique, va t elle bientôt enterrer sa compagnie aérienne nationale ?

Il semble que les discussions qui se déroulaient avec les repreneurs potentiels aient tourné court.

Les syndicats des personnels volants, en particulier les pilotes, ont eu de telles exigences que les conditions d’une reprise éventuelle ne pouvaient être réunies, tant les revendications étaient importantes face aux économies nécessaires pour permettre à Alitalia de continuer à voler.

Au premier semestre, la compagnie a ainsi perdu la bagatelle de trois millions d’Euro par jour….

Alors qu’Air France était au bord du gouffre dans les années 90, après, entre autre, la désastreuse gestion de Bernard Attali, [frère de], les salariés de la compagnie reprise d’une poigne de maître par Christian Blanc ont compris qu’il s’agissait de leur survie que d’y mettre du sien.

En ce qui concerne Alitalia, nous assistons à une énième répétition de la célèbre phrase du président africain Sékou Touré. [NDLR : nous étions au bord du gouffre, et depuis nous avons fait un pas en avant :-) ].

Il faut aussi rappeler que des discussions étaient bien avancées au printemps avec l’alliance Air France KLM, discussions qui furent mises à mal par des déclarations intempestives de Silvio Berlusconi, revenu au pouvoir entre temps.

Car, selon lui, il fallait une solution entièrement italienne. Toutefois pour cela il fallait tenir. Et par conséquent le Président du Conseil italien n’hésita pas un instant à violer Bruxelles, en prenant une fois encore le bon argent du contribuable italien pour tenter de maintenir les avions en vol.

Gaspillage ultime, mais sacrifice inutile.

Il semble que nous soyons bel et bien à la fin de l’aventure.

Les vols ne sont plus assurés à partir de demain, le kérosène pour remplir les réservoirs des appareils étant épuisé.

Ce qui amène JusMurmurandi à poser la seule question qui nous taraude.

Benoît XVI pourra-t-il rentrer de Lourdes en Italie pour donner les derniers sacrements à Alitalia ?

Faudra-t-il un miracle afin qu’il puisse rentrer dans ses États pontificaux ?

Eh non, car si le souverain pontife part (partait ??) toujours de Rome avec Alitalia, il est de coutume que ce soit la compagnie aérienne du pays d’accueil qui le ramène à bon port.

Ouf ! Merci, Air France !

La Françe malade du capitalisme à la française

septembre 14, 2008 on 6:29 | In Best of, Economie, France | Commentaires fermés

Les Français n’aiment pas leur capitalisme. Est-ce en raison de leurs racines catholiques, si présentes en ces temps de visite papale? Est-ce parce qu’enseignés pendant des décennies par un corps professoral très largement de gauche, voire marxiste? Est-ce parce que les milieux d’affaires se seraient disqualifiés dans l’opinion publique en flirtant avec le régime honni de Vichy?

Peu importe. Le fait est là, les Français n’aiment pas leur capitalisme. Il suffit pour cela de voir les connotation négatives des mots « profit », « concurrence », « gros salaires », voire, pire, « libéral », ou « stock options », pour voir le rejet de l’idéologie capitaliste par l’opinion.

Et, corollaire, la carrière professionnelle souhaitée par le plus de jeunes Français est tout naturellement, compte tenu de ce rejet, celle de fonctionnaire.

Jusqu’ici, les Français s’appuyaient sur un pays qui leur semblait proche pour refuser le modèle capitaliste. Ce fut tout le débat entre le capitalisme anglo-saxon, perçu comme « ultra-libéral », dur sans coeur,impitoyable pour les faibles, et capitalisme rhénan, où nos voisins allemands partageaient avec nous le goût « d’amortisseurs sociaux » généreux et de services publics étoffés pour que personne ne soit vraiment abandonné dans la misère au bord de la route. Quitte à financer cela par une pression fiscale nettement plus forte qu’en Grande-Bretagne ou au Etats-Unis.

Et le Français plébiscitent encore ce refus du capitalisme « dur », que ce soit contre la fermeture de services publics dans les toutes petites communes, contre toute tentative de rationalisation financière des systèmes de santé, contre toute réduction du nombre record de fonctionnaires.

Le problème,, c’est que le capitalisme rhénan n’est plus ce qu’il était. Deutsche Bahn, l’équivalent allemand de la SNCF, s’est lancé à corps perdu dans la concurrence pan-européenne, devenant, notamment grâce à des acquisitions, l’un des champions de la logistique et du transport express. Deutche Post aussi, qui est aujourd’hui un des concurrents qui compte sur de bonnes vieilles recettes capitalistes pour tailler des croupières, en France même, à notre « la Poste » nationale et nationalisée, arc-boutée sur une visions franco-française et figée, et dont les syndicats et la base refusent absolument toute idée d’ouverture du capital. Pendant que, de l’autre côté du Rhin, Deitsche Post vend 30% de son bras financier à son nouvel allié, la puissante Deutsche Bank, première banque privée allemande, pour mieux concurrencer le nouveau géant qui naîtra de la fusion entre Commerzbank et Dresdner Bank, respectivement N° 2 et 3.

Le même séisme est à l’oeuvre sur le plan social, où le plan « Harz IV » limite les allocations des chômeurs qui refusent des offres d’emploi, et où le gouvernement a rétabli les finances publiques, autrefois aussi déficitaires que les nôtres, par une seule augmentation massive de la T.V.A., impôt réputé ici « anti-social » parce que tout le monde le paye, peu ou prou.

Dans le même temps, le capitalisme « ultra-libéral » n’est plus, lui non plus, ce qu’il était. Lorsque des institutions financières américaines ou britanniques se sont trouvées prises dans la tourmente de la crise immobilière, les Etats n’ont pas rechigné à intervenir, et à nationaliser. Les Etats-unis vont ainsi injecter 200 milliards de dollars dans Fanny Mae et Freddie Mac, nationalisés le week-end dernier, tandis que la Grande Bretagne tente de revendre la banque Northern Rock, nationalisée dans l’urgence pour éviter une panique des épargnants.

Il est donc clair que ces deux modèles de capitalisme évoluent rapidement pour s’adapter en permanence à la donne économique. Et d’ailleurs leurs réformes sont souvent bi-partisanes, c’est à dire votées ensemble par leur droite et leur gauche politique, tant il y est clair que l’économie et la bonne gestion ne sont pas de droite ou de gauche.

Bref, on le voit, le capitalisme rhénan n’est plus ce cocon protecteur auquel aspirent les Français. Le capitalisme anglo-saxon n’est pas non plus cet enfer dénoncé par Viviane Forrester dans son livre « l’horreur économique », qui transforma des Français économiquement incultes en gens peureux et repliés sur eux-mêmes.

Mais pendant ce temps-là, me direz-vous, et la France? Et bien, justement, et la France?

Elle discute, avance de deux pas avant -toute effrayée de son audace- de reculer précipitamment d’un. Elit un Président qui se dit -enfin- de droite avant de voter quasiment un nouvel impôt ou taxe par mois. Ratiocine ses réformes comme si le mot seul allait précipiter sa fin. Créé avec le RSA une nouvelle allocation, sans doute intéressante, mais qui va se cumuler avec les précédentes, dont chacun sait qu’elle coûtent mais ne « marchent » pas. Va offrir une retraite minimum à de nouvelles catégories de Français impécunieux, agriculteurs et femmes d’agriculteurs notamment, sans prendre en compte que c’est le cas avant tout parce qu’ils n’ont pas cotisé, que les finances publiques sont exsangues et les Français déjà recordmen des impôts. Et que, pire encore, cela va une fois de plus démontrer que la source de l’argent en France n’est pas le travail mais l’allocation d’assistance. Sans compter ses projets d’intervention de l’Etat dès qu’une entreprise n’a pas d’autre recours. L’Etat, l’Etat, toujours l’Etat.

Cette France regarde avec ahurissement la gauche s’opposer à tout ce que propose la droite sur tous les plans parce que l’opposition politique lui parait plus payante que l’intelligence ou le courage. La voit se déchirer non sur des projets de société, auxquels ils ont renoncé depuis qu’ils ont vu leur modèle de générosité pour tous aux frais des autres voler en éclats, mais sur des querelles de personnes pour prendre la place de leader.

Comment s’étonner, après, que notre voisin allemand, autrefois si proche, connaisse aujourd’hui, et ce malgré le fardeau toujours très lourd d’une réunification vieille de moins de 20 ans, une situation budgétaire équilibrée et un commerce extérieur excédentaire au moment où les déficits français, tant extérieur que budgétaire vont atteindre de nouveaux sommets?

Il est généralement reconnu que le système de santé français, pour hors de prix et en déficit chronique qu’ils soit, est un des meilleurs du monde pour le soin donné aux patients. JusMurmurandi s’en réjouit vivement. Parce que, vu la situation, ce sont toute l’économie et la société françaises qui vont bientôt être admises aux urgences.

La Justice n’a pas toujours tort, et l’Histoire n’est pas toujours aveugle

septembre 13, 2008 on 9:11 | In France | Commentaires fermés

A 91 ans, Morton Sobell, accusé et condamné en même temps que les époux Rosenberg pour espionnage au profit de l’URSS vient d’avouer, 58 ans après les faits. Oui, il était bien un espion. Oui, il a bien transmis des plans secrets à ses maîtres soviétiques. Oui, Julius Rosenberg était, lui aussi, un espion, qui a, lui aussi, transmis des plans secrets aux Soviets.

On se souvient de ce procès ultra-médiatique, que toutes les forces de gauche ont transformé en un contre-procès des Etats-unis, alors saisis d’une fièvre anti-communiste connue avant tout pour le lamentable sénateur McCarthy.

On se souvient des titres barrant la « une » de l’Humanité, journal alors populaire, criant « les Rosenberg ne doivent pas mourir!, titre qui fit plus tard une pièce de théâtre, ou « Assassinés! ». Une association pour le réexamen de l’affaire Rosenberg existe encore, près de 60 ans après. Hélas pour eux, Morton Sobell a parlé, et la vérité désormais incontestable les prive d’une cause de haïr les États-Unis.

Sauf que, probablement, Ethel Rosenberg n’était coupable que d’avoir aidé son mari, au moins en refusant de le dénoncer, ce qui n’eût jamais dû valoir la chaise électrique.

Mais si JusMurmurandi revient sur cette affaire, c’est pour montrer à quel point il est difficile dans ces affaires ultra-passionnées, de raison garder, et à quel point il faut se défier de ce qui est raconté dans les média pour faire avancer sa cause, même quand elle est juste.

Parce que les États-Unis étaient partis dans une condamnable dérive paranoïaque qui a conduit a broyer des innocents, cela ne veut pas dire que tous les condamnés l’étaient, innocents.

Enfin, sachons que l’Histoire ne sait pas toujours enfouir ses secrets. Que ce soient les aveux à 60 ans de distance, ou la gourmette qu’on retrouve dans la Méditerranée qui conduit à savoir de la main de qui est mort Saint-Exupéry, ou l’ADN qui prouve des années après qui a ou n’a pas assassiné qui, ou qui ne descend pas de Louis XVI ou d’une autre famille royale ou impériale, ou quelles particules étaient présentes au moment de la formation de l’univers, avec le temps, tout a de bonnes chances de se savoir.

Ce qui devrait conduire certains à réfléchir à deux fois avant de se livrer à des comportements qui, s’ils étaient révélés au grand jour, pourraient donner à des spectateurs imprévus une image pas trop reluisante.

En ces temps d’universités d’été, d’alliances, de retournements d’alliances et de mésalliances, d’appels du pied ou d’arbitrages, JusMurmurandi n’a que l’embarras du choix…

Perrette et le pot de pétrole

septembre 12, 2008 on 5:59 | In France | Commentaires fermés

Le prix du pétrole a passé la barre des 100$ le baril. Un chiffre impensable il y a seulement un an, quand il cotait 70$ par baril, et donc quand 100$ représente une hausse de 40% en un an. Sauf que, cette fois-ci, c’est à la baisse qu’il franchit la barre, après avoir été se promener au-dessus de 145$.

En d’autres termes, même si une telle baisse fait du bien là où ça fait mal, cela reste un niveau de prix très élevé. Sauf qu’entre temps, certains ont fait des prévisions fondées sur les niveaux stratosphériques atteints l’été dernier.

Car la baisse du pétrole n’est pas favorable aux compagnies pétrolières, dont les profits se sont envolés avec les prix.

Ni aux producteurs bien sûr, qui s’habituaient à ces incommensurables richesses qui se déversaient dans leurs coffres. Les Etats du Golfe, l’Arabie Saoudite, la Russie, l’Algérie, le Vénézuela, le Nigéria, l’Iran, la Grande Bretagne, parmi d’autres.

Ni à leurs fournisseurs, qu’ils soient des entreprises para-pétrolières, ou des vendeurs de produits de luxe à cette clientèle en état de ne plus regarder les étiquettes grâce à la manne d’un baril au prix du grand cru bordelais.

Il serait d’ailleurs intéressant de savoir si baisse du baril est favorable à Ferrari et autres Rolls-Royce, grâce à l’impact favorable sur les économies des pays consommateurs d’or noir, ou défavorable par la réduction des ventes dans les pays producteurs…

Cette baisse ne fait pas non plus les affaires des énergies alternatives, éolienne, biomasse, solaire ou des carburants de remplacement, comme l’éthanol. Désolé pour ceux qui y ont investi massivement en pensant y trouver un nouvel eldorado.

Une mauvaise affaire pour tous ceux qui se sont couverts en fonction d’un prix très élevé, en achetant dès aujourd’hui leur pétrole, gaz ou kérosène pour tout ou partie des 12 prochains mois, comme la compagnie aérienne Ryanair, qui ne bénéficieront pas de la baisse, alors que certains de leurs concurrents, plus clairvoyants ou plus chanceux, si.

Une mauvaise nouvelle pour les moyens de transport économes en énergie, comme le train, ou les producteurs de voitures particulièrement sobres.

Une mauvaise nouvelle pour l’OPEP, dont les membres, toujours indisciplinés quand les prix baissent, refusent de se sacrifier en baissant leur production pour stabiliser les prix. Même 100$ le baril reste un prix irrésistiblement élevé, alors tous produisent au maximum de leurs capacités, quitte à accélérer le mouvement de baisse.

Une mauvaise nouvelle pour tous les investisseurs et financiers pour qui le secteur de l’énergie et des matières premières était le dernier havre de profit après la chute de l’immobilier, la chute des bourses actions, la chute des obligations minées par la hausse des taux d’intérêts.

Une mauvaise nouvelle pour ces mêmes financiers, s’ils comptaient sur les fonds souverains des pays producteurs pour regonflé le capital de telle ou telle institution financière frappée par la baisse de ses investissements à risque dans l’immobilier américain.

Bref, comme on le voit avec cette longue liste, de même que toute mauvaise nouvelle comporte certains aspects positifs, toute bonne nouvelle porte aussi certains effets secondaires négatifs. Néanmoins, il paraît prématuré à JusMurmurandi de pleurer sur le sort des toutes ces « pauvres petites filles riches » au motif qu’elles se sont crues encore plus riches, et qu’elles pleurent aujourd’hui, telle Perrette, sur leurs rêves envolés.

Quelques Perrette particulièrement à plaindre: John Arnold, propriétaire du fonds spéculatif Centaurus Energy, qui a gagné 2 milliards de dollars à titre personnel en 2006 sur la hausse du prix de l’énergie, ou Alexei Miller, patron du géant gazier russe Gazprom, qui pronostiquait un baril à 250$, ou Hugo Chavez, président du Vénézuela, qui utilise le produit des ressources pétrolières de son pays comme moyen d’acheter sa popularité et d’aider les « pays amis », c’est-à-dire adeptes de sa « révolution bolivarienne » et ennemis des Etats-Unis. Pleurons sur leur sort si pénible à 100$…

Mais qu’on se rassure pour eux, la situation de baisse qui prévaut peut à tout moment se retourner.

LHC, trous noirs, antimatière et politique française

septembre 11, 2008 on 6:46 | In Best of, France, Insolite | 2 Comments

Les chiffres donnent le tournis. 800.000.000 collisions par seconde, c’est chaud! 3000 paquets de 100.000.000.000 protons par jour, c’est très fréquenté. -271.3°, celui-là fait froid dans le dos.
Vous avez compris, nous sommes dans l’univers fantastique du LHC, le tout nouveau et gigantesque accélérateur de particules du CERN.

Le but de cette machine hors normes: observer les résultats de collisions entre particules, censées se fragmenter en particules encore plus petites, pour parvenir, on l’espère, aux particules élémentaires, qui pourront être observées, ainsi que les forces qui en régentent le comportement.

C’est ainsi que seront créés des trous noirs, de l’antimatière, de la matière noire.

JusMurmurandi, toujours soucieux de l’argent du contribuable, juge qu’on aurait pu éviter de dépenser tous ces milliards d’euros pour parvenir au même résultat.

Des échantillons d’antimatière sont faciles à prélever. Dès que Sarkozy dit quoi que ce soit, Bayrou dit exactement l’inverse, et cela fait des étincelles, ce qui est une forme de génération d’énergie. N’est-ce pas la définition de l’antimatière?

Les trous noirs aussi sont faciles à trouver dans la vie politique française. Que sont les électeurs communistes (frontistes) devenus, ceux que Moscou (Le Pen) avait de si près tenus? Ils sont électeurs que l’Histoire emporte, et l’Histoire passait devant leur porte. Ainsi les emporta. Ce qui fait du PC et du FN de beaux trous noirs. Les gens y entrent, mais plus rien ni personne n’en ressort.

Quant à la matière noire, il suffit d’entendre Dominique de Villepin parler de Sarkozy, ou Peyrelevade de Tapie pour en avoir de très noirs échantillons.

Bref, tout ce tralala du CERN eût pu être évité par une fine observation de la vie politique française. Et cela eût permis de remonter, comme le LHC, au plus près du « big bang » originel, ce moment où tout a commencé. Ce moment, qui, quand on l’observera, montrera une haute silhouette surmontée d’un képi lever les bras en « V », et s’écrier, parlant aux particules et aux mystères de l’Univers: « Je vous ai compris! »

JusMurmurandi espère qu’aucune silhouette plus petite, chagrinée sans doute par l’ombre de la grande, ne réplique à ce moment-là: « casse-toi, pauvre con! ». Ce serait une vision très réductrice de l’Evolution.

Quand Hollande se prend les pieds dans le Tapie

septembre 10, 2008 on 7:55 | In Coup de gueule, France, Incongruités | 2 Comments

François Hollande déclare ce soir qu’il ne faut pas s’attaquer à Bernard Tapie dans la tempête (dans un verre d’eau) qui se déroule autour du chèque que nous venons de lui verser.

Non, c’est sûr et certain, Bernard Tapie est un homme exemplaire.

Ne fut il pas, pour commencer, ministre de François Mitterrand ?

Quel magnifique exemple de qualité humaine ?

Ne fut il pas aussi un fossoyeur indécrottable d’entreprises et d’emplois, ne sachant au mieux que les acheter et les vendre, mais jamais les gérer ?

Et surtout il jouit encore aujourd’hui d’une notoriété, d’une sympathie qui, sait on jamais, pourraient un jour servir le Parti Socialiste, l’aider à revenir aux affaires, alors qu’il en semble tellement incapable en ce moment.

Mais avec un homme comme Tapie…tout ne serait il pas possible ?

Car c’est certain, ce ne sera pas (plus) le parti socialiste de François Hollande.

En ce qui le concerne, après 12 ans de longs et mauvais services (ou de bonnes défaites), une chose est sûre : il est temps qu’il parte.

Peyrelevade, ou Peyrelamémoire?

septembre 10, 2008 on 7:00 | In France | Commentaires fermés

Jean Peyrelevade frappe fort. Dans l’affaire de l’arbitrage qui a accordé à Bernard Tapie 285 millions d’euros d’argent des contribuables, il accuse. Il accuse les juges, il accuse les arbitres, il accuserait la terre entière s’il pouvait. Il est, ce faisant, dans la droite ligne (la ligne est droite, mais la parole est à gauche car ce parti se veut au centre) de son maître du moment, François Bayrou, qui accuse Nicolas Sarkozy d’avoir mis la main à cet arrangement.

Et c’est ce même Peyrelevade qui se présente aujourd’hui devant la commission d’enquête parlementaire : mais, finalement, qui est cet homme: le politique opposant farouche à Nicolas Sarkozy, ou le patron du Lyonnais de l’époque ? Qui peut répondre à cette à cette question, ô combien pertinente ?

On peut comprendre Jean Peyrelevade. A peine arrivé au Crédit Lyonnais, après les turpitudes de l’ère Haberer, il tente de se faire une réputation de M. Propre en s’érigeant en ennemi absolu de Bernard Tapie. C’est pourquoi la sentence arbitrale donne la victoire au saltimbanque sur celui qui se prétend honnête homme. Insupportable.

Il y a une deuxième raison qui sous-tend l’agressivité peyrelevadienne. Dans une autre affaire issue des années follles, celle de la compagnie d’assurance Executive Life, c’est Peyrelevade qui a permis aux Américains de forcer l’Etat Français à payer une coûteuse amende. Pas terrible pour celui qui se veut aujourd’hui le défenseur des deniers des contribuables.

Mais c’est sans doute la troisième raison qui est la plus forte. Pour exister, il doit absolument faire oublier son rôle aux côtés de Pierre Mauroy en 1981, qui fut celle du plus grand gâchis économique de l’ère de la France moderne.

Une telle carrière mériterait presque qu’on en fasse un film. Avec, pourquoi pas, Bernard Tapis dans le rôle de Jean Peyrelelvade. Après tout, Tapie a été chef d’entreprise, comme lui, ministre socialiste, à côté de là où il a été. Oui, vraiment, Tapie et Peyrelevade se connaissent bien…

Jean Peyrelevade
Bernard Tapie

Quand cuisine et politique ne font pas bon ménage

septembre 10, 2008 on 6:54 | In France, Insolite, International | Commentaires fermés

Lorsque l’on pense politique, on imagine intrigues, magouilles, et autres « cuisines » du même type.

Bref, un mélange souvent pas très ragoûtant.

En somme, l’association ne parait pas incompatible au premier abord.

Et pourtant, voici le Conseil Constitutionnel qui vient de prendre position.

Il déclare que le Premier Ministre en fonction doit être invalidé car il fait de la cuisine.

JusMurmurandi a failli s’étrangler en lisant la nouvelle qui ne manquait pas de piquant.

Sumak Sundaravej, ex-Premier Ministre thaïlandais en fonction depuis sept mois, animait un programme de télévision où il donnait des cours de cuisine. Imaginons Jean-Luc Petitrenaud ou Jean-Pierre Coffe à Matignon par exemple.

Et lorsqu’il devient le premier Premier Ministre élu après le coup d’état militaire de l’année dernière à Bangkok, il n’a pas raccroché le fouet…

On pourra aussi dire qu’il n’a pas senti le vent venir. En tout cas, la Cour constitutionnelle a estimé qu’il avait enfreint la loi règlementant les cumuls de fonctions et l’a démis de ces dernières avec effet immédiat.

Bref, lorsque l’on pense à un homme politique, on ne peut pas dire « qu’est qu’il mijote? » en Thaïlande.

Voilà qui devrait faire réfléchir bon nombre d’hommes et de femmes politiques, qui n’hésitent pas à nous resservir la même soupe que leurs prédécesseurs, toute honte bue.

En politique, comme en cuisine, seuls certains plats se réchauffent….

Samak Sundaravej

Samak Sundaravej

C’est si facile!

septembre 9, 2008 on 1:54 | In Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermés

Jean-Marie Bigard s’est singularisé sur Europe 1 en affirmant que c’était un missile américain qui avait percuté le Pentagone le 11 septembre 2001, et non un avion dont des terroristes avaient pris le contrôle. Jean-Marie Bigard n’est d’ailleurs pas le seul, loin s’en faut, à soutenir de telles théories.

Cette attitude « conspirationniste » peut avoir plusieurs causes. Le désir de faire parler de soi. Le désir d’échapper à la « pensée convenue ». Ou tout simplement prendre ses désirs (ou ses délires) pour la réalité.

Peu importe d’ailleurs qu’une telle théorie n’ait aucun rapport avec la réalité, ou même aucune vraisemblance, le grand public n’en demande pas tant. Il existe même une presse spécialisée florissante qui ne traite que des sujets insensés, comme les enfants nés avec 3 têtes ou 18 bras.

Il est bien entendu possible de se dire que ceci n’est pas important et de laisser ces esprits égarés à leurs extravagances. Mais en fait, le ressort de cette mécanique, et le fait qu’elle soit « payante » en matière de notoriété, vient de ce qu’il est si facile de lancer des accusations sans avoir quoi que ce soit à prouver.

Où sont les restes du missile qui aurait frappé le Pentagone? D’où est-il parti? Par qui a-t-il été tiré? L’a-t-on enregistré sur les écrans radar de surveillance aérienne? Non, bien sûr.

Cela rappelle toutes les accusations qui « flottent » en ce moment. François Bayrou qui accuse Nicolas Sarkozy d’avoir orchestré la victoire de Tapie dans la procédure d’arbitrage qui l’opposait au Crédit Lyonnais. Ou les accusations contre le même Nicolas Sarkozy d’avoir personnellement fait virer Patrick Poivre d’Arvor du journal télévisé de TF1. Peu importe que, dans le premier cas, les arbitres qui ont tranché en faveur de Tapie soient parmi les plus honorables et respectés de France, peu importe que, dans le deuxième cas, TF1 ait eu intérêt à tenter de stopper sa perte de part de marché.

Il existe d’autres manifestations de ce régime d’accusation-conspiration. Il suffit de voir l’état d’esprit actuel qui oppose le « principe de précaution » à toute innovation. L’usage du taser, arme non létale déjà employée par la police et la gendarmerie, va être étendu aux polices municipales, et hop! les accusations de dangerosité du taser ressortent. Peu importe l’absence de preuve, ni la comparaison avec ce qui se serait passé si les forces de l’ordre avaient dégainé à la place des armes à feu.

Le quotidien « le Parisien » accuse les détenus et gardiens de Fleury-Mérogis d’avoir laissé un viol se dérouler sans que qui que ce soit intervienne. 339 d’entre eux portent plainte pour diffamation et se constituent parties civiles. Le tribunal les déboute au motif qu’ils ne sont pas nominativement mis en cause dans l’accusation du journal.

Dans un autre genre, on ne compte plus les accusations syndicales de la volonté du patronal de délocaliser, licencier, ou autre « forfait ». Le comble a même été atteint par François Chérèque, le leader de la CFDT. Il a dit sa crainte qu’une prise de contrôle de la société Eramet soit le préalable à des délocalisations en rapport avec les mines qu’elle exploite en Nouvelle-Calédonie….

Et, le temps que l’absence de tout fondement de l’accusation soit révélée, l’opinion publique est déjà passée à autre chose, et l’info ne vaut plus que 2 lignes en fond de journal.

Évidemment, la « découverte » récente qui a permis à la justice indienne de condamner sur la base d’une activité cérébrale « probante » devrait faire peur à ces accusateurs sans logique ni preuves.

Car un examen de leurs cerveaux pourrait révéler des activités bien curieuses…

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