20 ans d’Histoire
octobre 4, 2010 on 10:56 | In Europe, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermésC’était il y a 20 ans: les deux Allemagne ne faisaient plus qu’une, c’était la réunification. La géographie de l’Europe, coupée en deux pendant 45 ans prenait un nouveau visage, proche de celui d’avant les Nazis, et les Européens faisaient et vivaient l’Histoire en temps réel.
Il y a eu, bien sûr des épisodes incroyablement heureux, des familles réunifiées, la liberté pour les Allemands de l’Est, leur accès à la prospérité. Des épisodes comiques, notamment à Berlin où les deux côtés avaient chacun leur rue Bach, ou Goethe, ce qui pimentait la vie des taxis berlinois. Des épisodes financiers, avec des transferts de richesse incroyables de l’Ouest vers les Länder pauvres de l’Est, dont le rattrapage a été beaucoup plus lent, douloureux et coûteux que prévu.
Toujours est-il qu’aujourd’hui le dossier semble bel et bien clos. Les Allemands de l’Est, appelés Ossis par leurs frères de l’Ouest avec une condescendance teintée de mépris, ont maintenant l’une des leurs à la Chancellerie de leur nouvelle capitale, Berlin, métamorphosée, dynamique et bourgeonnante, dont le Reichstag, brûlé sur ordre des Nazis et reconstruit en mêlant l’ancien et le moderne, est le symbole. Et l’Allemagne aligne une croissance qui laisse les observateurs stupéfaits, tirée par le rang de premier exportateur mondial.
Presque au même moment, la Corée du Nord, autre « demi-pays », puisque la Corée aussi a été divisée en deux, met en branle l’accession au pouvoir suprême d’un garçon de 27 ans qui a pour principal mérite d’être le fils du dictateur actuel, lui-même fils du dictateur précédent, lui-même fils du dictateur précédent. Si, en tant qu’Etat, la Corée du Nord est un échec spectaculaire, avec des citoyens qui meurent de faim par dizaines ou centaines de milliers, en tant que dictature héréditaire, elle se porte bien, merci, et la famille Kim va rentrer dans le livre Guinness des records.
Et Angela Merkel ne peut espérer en faire autant: elle n’a pas d’enfant, reflétant bien cette insigne faiblesse allemande (la seule?), sa très faible natalité.
Ryanair est elle une compagnie « low cost? »
octobre 2, 2010 on 2:51 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésLe « low cost », initié dans le transport aérien par le génial Herb Kelleher, fondateur de Southwest Airways, se répand quasiment comme un nom commun. Pourtant tout n’est pas « low cost, loin s’en faut, et l’appellation est souvent mal comprise.
D’abord, le « low cost » n’est pas du « discount ». Le « discount » consiste à vendre moins cher que « normalement » la même chose que « normalement ». Ainsi, des soldes, ou des promotions sont du « discount ». Quand Air France vend des billets pas chers sans changer sa structure de coût, c’est du « discount ». L’une des bases du « discount », c’est qu’on ne peut pas le faire sur tout ce qu’on vend toute l’année, sinon on fait faillite, comme l’a prouvé la scandaleuse histoire d’Air Liberté sous Jean-Charles Corbet.
Donc le « low cost », comme son nom l’indique, consiste à avoir des coûts bas pour pouvoir offrir des prix bas. Ainsi Southwest Airways assure-t-il une rotation de Boeing 737 en quinze minutes (temps entre l’arrivée et le départ) quand ses concurrents en mettent quarante. L’économie est patente, au sens où ils ne paient pas un avion et son équipage à ne rien faire pendant vingt cinq minutes. De même, le fait de n’avoir qu’un seul type d’avion dans sa flotte (Southwest, toujours) est-il nettement moins cher que d’en avoir plusieurs, car tout est standardisé, la formation des personnels, les pièces détachées et la maintenance, etc…
Mais il y a un troisième facteur dont on parle très peu, c’est ce qu’on pourrait appeler, toujours en anglais, le « pay less », le fait de payer moins cher. Quand Southwest négocie avec Boeing des prix d’achat très bas, parce qu’il achète des centaines d’avion en choisissant juste un moment de faiblesse de la conjoncture, ou les constructeurs ont très besoin de commandes, ce n’est pas à proprement parler une économie de coût, mais plutôt un transfert de la poche du constructeur d’avions vers celle de la compagnie aérienne. Libre à celle-ci de transférer à son tour cette économie dans celle de ses clients en vendant ses billets encore moins cher. Il en va de même avec une compagnie aérienne qui affiche des tarifs très bas, mais qui vous fait payer tout en supplément, y compris votre bagage enregistré si vous en avez un.
On voit donc clairement que le « low cost » est un avantage économique, parce que les coûts sont bas, mais que le pay less ne l’est pas, parce qu’il consiste simplement en un transfert d’argent d’un acteur économique vers un autre.
Il semble que Ryanair se fasse une spécialité de ce « pay less », puisque la compagnie irlandaise à bas tarifs vend à ses clients des billets à des tarifs très attractifs, mais au contenu le plus dépouillé possible. Et ils viennent d’être mis en examen pour travail dissimulé à Marseille, où ils employaient 120 personnes à plein temps avec des contrats de travail de droit irlandais, beaucoup moins onéreux en charges sociales.
Ryanair, chez qui ce comportement est habituel, menace de quitter la plate-forme de Marseille si elle est condamnée. Si elle le faisait, cela voudrait dire que ce n’est pas une compagnie « low cost », mais seulement une compagnie « pay less », car une « low cost » pourrait gagner contre Air France, certes pas un modèle d’efficacité économique, même sans violer la loi. Sauf si payer moins est le seul atout de Ryanair pour vendre moins cher, et, là, il faut se demander si c’est un avantage pour l’économie française d’avoir des emplois « pay less » ou ultra-TEPA.
En attendant, on va voir si M. O’Leary, patron de Ryanair met sa menace à exécution. Comme c’est une grande gueule et un sempiternel donneur de leçons, ce sera intéressant de voir s’il est capable de s’aligner à conditions égales….
Chiche!
Clivages à l’Ouest.
septembre 19, 2010 on 7:28 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésLa campagne présidentielle de 2012 pointe son nez. On le sent chaque jour davantage.
On perçoit les esprits qui s’échauffent, se rôdent, les ambitions qui se font jour.
Il semble donc important aux uns comme aux autres de poser leurs jalons, de délimiter leur territoire et de hisser une ou plusieurs bannières afin de rameuter leur électorat.
La réforme des retraites est un bon exemple.
Elle illustre la volonté du président de la Republique de faire passer une réforme qui lui tient à cœur. Même si cette dernière semble tiède par rapport à ce qui a été entrepris par nos voisins.
62 ans c’est mieux que 60 pour renflouer les caisses, mais c’est notoirement moins bien que 65 ou 67. Qui plus est, comme nous l’avons déjà dit, une réforme à la fois, c’est un piège. Si, en plus, c’est la dernière du quinquennat…..
Là où JusMurmurandi s’étonne, c’est d’entendre les uns et les autres qui glapissent pour dire non seulement que cette réforme est mauvaise mais aussi en y allant chacun de leur grain de sel pour dire ce qu’il faudrait faire.
C’est à mourir de rire, ou presque, si le sujet n’était pas si grave.
Parce que tous ou presque de ces intervenants ont été à un moment donné aux affaires, et la seule chose qu’ils aient faite s’est montée à un énième rapport qui est venu s’entasser à coté du rapport du prédécesseur.
Bref, tout le monde savait ce qu’il fallait faire mais personne n’a rien fait.
Toutefois, celle qui est prévue ne suffira pas.
Tout le monde le sait et semble illustrer en partie certaines réformes mi figue mi raisin, plus consensuelles qu’en vraie « rupture ».
C’est là que le bât blesse, pour justement un candidat de rupture lorsqu’il était en campagne, et qui semble timoré à une bonne partie de son électorat, comme à la presse anglo saxonne, jamais tendre, voire francophobe…..francophage, comme l’amiral de Laborde était….anglophage.
Tandis que Nicolas Sarkozy veut clairement marquer son territoire, prendre des positions « clivantes » pour marquer sa différence par rapport à une opposition délétère, et vis à vis de son électorat qui aurait des états d’âme, JusMurmurandi l’invite à revisiter ses discours de campagne.
Voire, même, à chercher l’inspiration à l’extérieur.
Le Pole Emploi, fusion Assedic-ANPE, n’est il pas né de l’existence des jobs centers britanniques, par exemple?
Par conséquent, au moment où les voix sont unanimes réclamer plus d’économies sur le train de vie de l’Etat, Jusmurmurandi suggère de chercher des idées à l’Ouest.
Aux Etats-Unis ?
Vous n’y êtes pas, pas tout à fait….
A Cuba, où les Castro brothers ont pris conscience de l’hypertrophie du secteur public, comme il existe toujours et encore en France, et veulent par conséquent revitaliser le secteur privé.
Mais le remède cubain est autrement plus musclé que chez nous, avec augmentation du secteur privé (donc, par exemple, du nombre de licences de taxis), mais surtout suppression de 500.000 postes de fonctionnaires en quelques mois.
On est loin des 30.000 annuels en France, alors même que Cuba n’est qu’un tout petit pays par rapport au nôtre….
Castro, socialiste historique comme le célébrait Danièle Mitterrand elle même, sa grande admiratrice, source d’inspiration pour le programme de l’élection de 2012?
Qui l’eut cru ???
Le modèle allemand
septembre 17, 2010 on 10:35 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermésDans les années 80, la France a eu le choix entre deux modèles, celui du capitalisme « rhénan », en gros le modèle allemand, et le capitalisme anglo-saxon, modèle « dur » des années Reagan-Thatcher.
JusMurmurandi se souvient des positions du PS d’alors, arc-bouté sur le modèle allemand, dont le côté « social » était cité en exemple, sans qu’il semble être un frein à l’efficacité économique.
Laquelle efficacité fait des miracles. La croissance allemande devrait atteindre plus de 2,5% en 2010, quand tant d’autres « vieilles économies » sont à la peine.
Il se trouve que Nicolas Sarkozy, poussé par les marchés de capitaux, l’Union Européenne et l’euro, tente de faire converger, au moins un peu, les économies française et allemande. D’où le rabotage des niches fiscales, la réduction du déficit budgétaire, la réduction du train de vie de l’État, la réduction des prestations sociales aux chômeurs qui refusent plusieurs offres d’emploi « acceptables », le report de l’âge de départ à la retraite.
Toutes mesures que les Allemands ont prises avant nous, et, dans la plupart des cas, avec autrement plus de vigueur.
Il serait donc logique de penser que le PS se réjouisse de voir la droite française enfin réaliser le bien-fondé du modèle social-démocrate allemand, et s’aligner sur ses propres positions.
Sauf que le PS est tellement coincé dans sa stance d’opposition systématique à tout ce que fait Sarkozy et à une distribution à tout-va digne d’un Super-Noël qu’il en oublie les bienfaits de la rigueur à l’allemande, alors même que celle-ci fat ses preuves de manière éclatante.
Pour tout dire, JusMurmurandi hoche la tête, hésitant entre ahurissement et hallucination en écoutant certaines propositions socialistes pour financer le gouffre du système de retraite à la française. Ils veulent tout bonnement imposer les revenus de l’épargne salariale non plus à 4%, comme aujourd’hui, ou à 6% comme le projet de loi en cours de débat, mais à 20%….
Quand les retraites du système de répartition foutent le camp, que reste-t-il pour ne pas vivre une vieillesse indigente? Les retraites par capitalisation? Non, car le PS s’y est toujours opposé. Reste l’épargne salariale, c’est-à-dire la participation gaullienne, et les plans d’épargne en entreprise pour ceux qui en bénéficient. En gros, c’est ce qu’on appelle le « capitalisme social ».
Et c’est justement ce sur quoi le PS veut tirer à boulets rouges. Comprenne qui pourra…
Roms: Quand l’Union Européenne laisse baba…
septembre 16, 2010 on 10:03 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermésMme Reding se soucie des Roms et de la politique française à leur endroit. Fort bien. Elle affirme qu’aucune discrimination de race de langue, etc… ne saurait être tolérée dans l’Union Européenne. Fort bien encore.
Les Roms sont un peuple, nul n’en disconvient. Un peuple sans foyer ni patrie « fixe », même si beaucoup d’entre eux, pour ceux qui ont survécu à l’Holocauste nazi -oui, on peut employer ce mot, car les Roms ont été victimes de la même tentative d’extermination que les Juifs, et pour la même (absence de) raison: la race- nés en Roumanie et en Bulgarie sont manifestement victimes de discrimination massive. Car la discrimination se constate sans qu’il soit besoin de textes discriminatoires: elle se mesure.
Ainsi, plusieurs femmes viennent-elles de porter plainte contre Goldman Sachs aux États-Unis, en indiquant le faible taux de femmes aux postes supérieurs et aux instances dirigeantes de la banque d’affaires. Trop peu de femmes, cela ne saurait être dû à leur absence de talent, donc il y a discrimination. De même en France, le différentiel de salaire entre hommes et femmes est la preuve qu’à poste et talents égaux, il y a discrimination contre les femmes.
Vu l’extrême pauvreté des Roms, il est manifeste qu’il y a discrimination contre eux, et pas qu’en France. Partout dans l’Union Européenne où il y en a, et donc avant tout en Roumanie et en Bulgarie où il y en a le plus. Mais cela, cela ne gêne pas Mme Reding. Tout ce qu’il faut, c’est qu’on n’en parle pas, qu’on ne le montre pas à la télévision. La discrimination des riches choque, que ce soit contre les femmes chez Goldman Sachs, ou en France. La discrimination des pauvres telle la Roumanie face à ses Roms ne reçoit qu’un haussement d’épaules et un soupir impuissants.
Ah mais non! Ce serait suggérer que Mme Reding discrimine entre la France et la Roumanie, ce qui est proprement (ou salement) impensable! Quant aux rumeurs qui colportent que la Roumanie encaisse l’argent de l’UE destiné à l’intégration des Roms et le détourne pour un autre usage… Mais que fait la Commission Européenne?
Revue de presse
septembre 13, 2010 on 8:31 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésHP comme…. haute pression.
Le patron de Hewlett Packard, Mark Hurd vient de se faire débarquer pour avoir eu des rapports un peu trop rapprochés avec un fournisseur, ou plus exactement une femme employée par un fournisseur.
Il n’y a pas eu de faits de harcèlement sexuel avérés, mais il semblerait qu’il y ait eu confusion entre sa poche professionnelle et sa note de frais.
Le conseil d’administration, oubliant la remontée remarquable des résultats de l’entreprise accompagnée par une remontée équivalente de son cours de bourse au cours des cinq dernières années à la tête de l’entreprise, met fin à son contrat de travail séance tenante.
Larry Ellison, patron du concurrent Oracle, affirme immédiatement qu’il s’agit de la décision la plus stupide qu’ait connu le monde de l’informatique depuis le licenciement de Steve Jobs par Apple et fait sur le champ une proposition à Mark Hurd afin qu’il rejoigne son entreprise.
HP, représenté par le même conseil d’administration, monte derechef sur ses ergots et veut empêcher Hurd de rejoindre Oracle….
N’aurait il pas été plus simple d’être moins pusillanime et….de garder Hurd à la tête de HP ????
Une grande leçon.
Les Américains viennent à nouveau de nous donner une grande leçon de démocratie. Ceci après une leçon de police. Lecteur régulier de JusMurmurandi, vous vous souviendrez que nous avions annoncé la venue à Paris de policiers américains afin d’aider la police française à filtrer les passagers devant s’envoler vers les Etats Unis….
La justice américaine vient de trancher au sujet des vols organisés par la CIA afin d’extrader en catimini des personnes suspectes de terrorisme par la voix de la cour fédérale d’appel de San Francisco.
La Cour ne dit pas qu’il ne s’est rien passé. Non ? Non ! Seulement qu’il ne faut pas que l’on sache ce qui s’est réellement passé, parce que ça, c’est « confidentiel défense » et doit donc être protégé par tous les moyens.
Bref, la CIA fait ce qu’elle veut, y compris des actes illégaux, des enlèvements, et tout va bien. Il ne s’est rien passé, circulez !
On savait que cela pouvait se passer sur le territoire des Etats Unis, avec Guantanamo, on sait que cela se passe, encore, toujours, dans le monde entier (une vraie mappemonde, Rabat, Alger, Le Caire, Amman, Bagdad, Bucarest, Timisoara, en Roumanie, et Szymany, en Pologne)…
Pour ceux qui seraient intéressés par les faits d’arme de la CIA depuis sa création, nous suggérons la lecture du livre de Tim Weiner, journaliste au New York Times intitulé « Legacy of ashes », également disponible en version française (« Des cendres en héritage »).
Tout ceci pendant la présidence Obama. C’est plutôt obamacabre (obamabracadabrantesque ????).
Déni de justice.
La justice française semble très ballottée.
La semaine dernière elle relâche un homme soupçonné d’avoir participé à un hold up alors qu’il avait déjà un palmarès impressionnant (7 condamnations).
On peut le dire, la justice française fait n’importe quoi. Il arrive même qu’elle applique la loi…comme on le voit pour les personnes entrées illégalement sur le territoire.
Hélas, cela n’a pas l’heur de plaire à nos amis socialistes, qui attribuent les expulsions des Roms au président de la République.
En fait, cette brave justice ne devrait d’autoriser les expulsions des Roms que pour les villes de l’UMP et pas pour les villes où le maire est socialiste, même s’ils en font la demande, comme Martine Aubry. Chiche ?
Ne fais pas aux autres ce que tu ne veux pas que l’on te fasse !
Le parti socialiste, hormis la posture imbécile qui veut indexer nos retraites en fonction des résultats de la bourse (on voit qu’ils ne sont pas aux commandes depuis la crise de 2008…), annonce qu’il rétablira la retraite à 60 ans s’il revient au pouvoir en 2012.
On comprend que ce soit plus Ségolène Royal qui prenne la parole sur le sujet ces temps derniers et moins Martine Aubry…. En effet, cette dernière vient de franchir la cap des 60 ans. Heureusement qu’elle n’a pas prévu de s’appliquer à elle même ce qu’elle propose aux Français, sinon elle serait obligée de se retirer.
Mais en fait, JusMurmurandi pense qu’il faudra peut être reculer encore plus, beaucoup plus, l’âge de la retraite de Martine Aubry.
Au moins jusqu’à 84 ans !
Parce que c’est à cet seulement à cet âge que Fidel Castro vient de se rendre compte que le modèle cubain, « cela ne marche même plus pour nous »
Faudra t il donc attendre qu’elle soit aussi vieille afin que Martine Aubry comprenne que le socialisme, cela ne marche même plus pour la France ???
Retour vers le futur
septembre 2, 2010 on 9:52 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésQuel triste exercice que celui de projeter son passé pour composer son avenir.
C’est pourtant ce que semble avoir fait Bernard Kouchner, lorsqu’il déclare que l’affaire des Roms a ébranlé ses convictions.
Il aurait bien pensé à démissionner mais bon, pour cette fois, il reste.
Parce qu’il sait que son avenir est derrière lui, qu’il n’a aucun espoir d’avoir un poste comparable s’il s’en va. Trois ans de ministère Fillon avec Sarkozy président et à son âge, la messe est dite.
Même si la gauche revenait au pouvoir en 2012, qui voudrait de ce renégat sur le retour ?
Toutefois, il est de bon ton de dire qu’il partirait bien, comme cela, s’il est viré en octobre, il pourra dire qu’il l’a voulu.
Démissionner, c’est tout de même plus glorieux que de se faire renvoyer comme un valet.
C’est ce que doit se dire Fadela Amara qui a aussi la réputation de ne pas être reconduite à l’automne. Les appartements de fonction prêtés à la famille et la voiture de fonction cela a du bon dont il faut profiter jusqu’au dernier instant.
Cela a tout autant amusé JusMurmurandi que de voir les mémoires de Tony Blair arriver en librairie.
Mémoires où il raconte des anecdotes croustillantes comme celle de Jacques Chirac bredouillant une explication pour la reine d’Angleterre afin d’essayer de mettre un voile sur sa déclaration « on ne peut pas faire confiance à des gens dont la nourriture est aussi mauvaise? »
Tout aussi relevées lorsqu’il critique vertement son successeur, l’ombrageux Gordon Brown, qui s’est pris les pieds dans le tapis de la communication pendant la campagne électorale de façon spectaculaire (voir notre vidéo à ce sujet).
Type difficile, exaspérant, Brown est habillé pour l’hiver avant même les soldes !
Écrire des mémoires aussi critiques, surtout lorsque son bilan est aussi massivement entaché que le sien par l’entrée en guerre en Irak fondée sur des mensonges, il ne faut pas manquer d’air.
Cela permet toutefois de revenir sur la scène, de faire parler de soi, pour quelqu’un qui comme Kouchner a son avenir politique derrière lui.
Il en tirera donc un bon coup de pub’, qui lui permettra d’augmenter ses tarifs lors de futures conférences, et peut être, un jour, de se positionner pour la présidence européenne lorsque notre ami belge aura disparu dans l’ombre qu’il n’aurait jamais du quitter.
Mais le pire, aujourd’hui doit être pour celui qui souffre de la maladie du Légionneur, Eric Woerth.
Les déclarations faites ce soir, reconnaissant qu’il aurait bien recommandé Maistre pour une légion d’honneur, vont fort probablement lui coûter le sien.
Quelle maladresse, encore une, après s’être acharné avec la détermination d’un chien de chasse, à aller traquer les fraudeurs à coup de grandes déclarations, de listes brandies avec hargne ?
Les Suisses, encore eux, doivent se réjouir.
Blitzschnell
août 15, 2010 on 11:55 | In Economie, Europe, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésEn ce mois d’août 2010, il faut aussi de nouvelles légères.
Oublier que si la croissance française reprend mieux qu’espéré au deuxième trimestre, elle reste bien en deçà de notre éternel concurrent, l’Allemagne.
Ne pas se prononcer sur l’édification d’une mosquée sur le terrain même des tours jumelles de Wall Street abattues en 2001, qui défraie la chronique aux Etats Unis, prenant le relais de la plate forme BP qui a souillé les côtes américaines.
Blitz en allemand signifie éclair.
Cela peut illustrer la vitesse (blitz schnell, rapide comme l’éclair) ou encore un éclair d’appareil photo.
Dans le cas présent, ce sont les deux auxquels se réfère JusMurmurandi.
Un automobiliste suédois circule à bord d’un très puissant coupé (allemand, justement) à des vitesses inimaginables hors circuit et se fait….photographier à 290km/h (la vitesse maxi du modèle étant de 317 selon le constructeur).
Malgré le fait que ce méfait ne soit pas commis en Suède et qu’il s’agisse d’un radar fixe, la police de l’état le rattrape et saisit le véhicule.
Le pays où se déroule cet acte irresponsable punit très sévèrement les conducteurs ne respectant pas la loi.
Mais pas d’une manière automatique et simple.
Non.
La loi de ce pays dit qu’une punition infligée pour ce type de délit est proportionnelle non seulement à l’excès commis mais aussi au revenu du conducteur.
L’amende, hors saisie du véhicule, annoncée immédiatement (blitzschnell , s’élève par conséquent à….un million de dollars.
Où est prononcé ce verdict d’une sévérité inconnue jusqu’alors pour un banal excès de vitesse?
Dans un pays épris d’égalitarisme qui voudrait faire parler de lui ?
Chez nos voisins suisses.
Qui a dit que l’actualité du mois d’août ne réservait pas des surprises spirituelles ?
La corrida!
juillet 29, 2010 on 5:47 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Europe, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermésÉtrange histoire de ces pays européens qui semblent si pressés de se démembrer. La Belgique et l’Espagne semblent atteints par des syndromes centrifuges si forts que rien ni personne ne peut s’y opposer avec succès.
Le dernier exemple vient de Catalogne, la province (jusqu’à aujourd’hui en tout cas) espagnole dont la capitale est Barcelone. La Catalogne vient d’interdire la corrida. Qu’y aurait-il de surprenant à un vote réclamé depuis des années par les amis des animaux? C’est que la principale raison de cette interdiction n’est pas la souffrance infligée avant sa mise à mort au taureau, mais le fait que la Catalogne ne reconnaît plus cette coutume avant tout espagnole, c’est-à-dire, aux yeux des indépendantistes catalans, étrangère.
Il faut dire qu’il y avait déjà eu un précédent à cette frénétique volonté d’indépendance catalane qui avait laissé JusMurmurandi perdu entre hallucination et incrédulité: le discours d’inauguration des Jeux Olympiques de Barcelone, jeux obtenus par l’Espagne, pour l’Espagne, et payés par l’Espagne, a été prononcé, en présence du roi Juan Carlos et devant les téléspectateurs du mon entier, en catalan…
La ressemblance avec la volonté des flamands de faire sécession de la Belgique est claire: la Catalogne est plus riche que le reste de l’Espagne, comme la Flandre, qui ne veut plus payer pour la Wallonie.
Un certain nombre de média français se sont interrogés sur les répercussions que pourrait avoir le vote catalan en France. Que les amateurs des férias taurines se rassurent: aucune crainte à avoir.
Car, si les corridas étaient interdites, Daniel Cohn Bendit n’aurait pas pu inviter Rama Yade à Nantes au nom d’Europe Ecologie (il a prudemment, sinon galamment, annulé son invitation depuis. Faut-il y voir une répercussion de la funeste Love Parade de Duisburg?).
Et surtout, sans droit à la corrida, que resterait-il de « l’affaire » Bettencourt-Banier-Woerth?
Tsunami ou clapotis ?
juillet 10, 2010 on 7:17 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Insolite, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | 3 CommentsDix huit personnes ont été condamnées pour « atteinte aux symboles de la Nation ».
Qu’est ce qu’ils ont fait pour mériter des peines aussi lourdes (deux à huit ans de prison ferme !) ?
lls ont brûlé le drapeau national.
Alors que l’équipe de France ne sait même pas chanter la Marseillaise, que des sauvageons saccagent les alentours du stade Charlety lorsque l’Algérie perd contre les États Unis (en Afrique du Sud…) et restent impunis, JusMurmurandi se dit que cette punition est très sévère.
Surtout lorsque l’on sait que c’est la justice algérienne qui a prononcé la sentence….
On parle beaucoup de blanchiment ces temps derniers.
Un pays n’est pourtant pas souvent mentionné, alors qu’il pratique le blanchiment à outrance.
Le Zimbabwe, pourtant un des pays les plus pauvres de la planète.
En effet, la devise nationale est tellement dévaluée avec une inflation en milliers de pour cent que les autochtones se tournent vers le dollar américain.
Les petites coupures circulent à un tel point qu’elles se salissent et qu’ils faut, les…laver les blanchir avec de l’eau et du savon…
A partir de la rentrée prochaine, les enseignants seront autorisés à fouiller les cartables des élèves, à porter plainte de manière anonyme ou encore d’utiliser la « force légale » si la situation l’exige.
Diable, encore quelque chose à laquelle on ne s’attend pas.
Les enseignants français n’ont ils pas levé les boucliers à la simple idée que l’on étudie les œuvres du Général de Gaulle, alors faire preuve d’autorité, vous n’y pensez pas ???
C’est exact, encore une fois, ce n’est pas en France que cela se passe, mais en Grande Bretagne….
Sujet plus sérieux, l’union européenne s’est penchée sur les bonus et leur plafonnement, et a voté une loi qui entrera en vigueur l’année prochaine.
Une grande partie de ces intéressements ne pourra être versée immédiatement et seulement au bout de trois ans, et pas uniquement en sommes sonnantes et trébuchantes mais en « capital conditionnel ».
Pour les banques bénéficiant d’aides publiques, pas de rémunération variable.
Un pas vers la raison ??? Ou nos amis banquiers trouveront ils un (ou plusieurs) moyen(s) de détourner la loi ?
Toujours dans les sujets sérieux, la Cour de Cassation autorise depuis peu l’adoption d’enfants par des parents homoparentaux.
En clair, des couples homosexuels pourront légalement adopter des enfants.
Tsunami ou clapotis ?
Enfin pour terminer sur une note légère, en dehors du clapotis politique qui abreuve tous nos média, JusMurmurandi a relevé les soucis d’Apple avec son dernier iPhone quant à la qualité de réception de l’antenne.
Cela n’empêche pas Apple d’en avoir vendu quelques millions en aussi peu de jours, ou encore d’être parvenu à la place de deuxième capitalisation boursière américaine derrière Exon et devant..Microsoft
Mais les soucis techniques n’en font pas moins tache, et JusMurmurandi a donc été à la pêche aux solutions.
En voici deux qui nous ont fait sourire
Tout est possible
juillet 6, 2010 on 7:29 | In Best of, C'est ça, Paris?, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2007, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésRappelons nous le slogan de Nicolas Sarkozy pendant sa campagne présidentielle.
Eh bien, nous sommes servis, quant à la véracité de ce propos.
Quelques thèmes nous viennent spontanément à l’esprit en ces semaines d’éructation médiatopolique.
Exemple, l’ouverture du gouvernement à des ministres de l’opposition.
C’est avec un sourire narquois que JusMurmurandi observe les faits reprochés aux uns et autres.
En effet, si la gauche cristallise ses critiques sur les époux Woerth, nous venons d’y consacrer un sujet, elle se tient coite sur les autres ministres et secrétaires d’Etat.
En particulier, on s’attendrait à ce que tous ceux qui ont commis des écart soient éreintés, comme Fadela Amara ou encore Christian Blanc.
L’une, qui aurait « prêté » son appartement de fonction avec cuistot à son frère, l’autre qui aurait généré des frais de cigares de 12.000 Euro (notez le conditionnel).
Mais voilà, Blanc, ancien Directeur dee Cabinet de Michel Rocard venu au centre, est issu de l’ouverture, et Amara aussi.
Alors il est plus simple de les épargner.
Cela démontrerait si les faits étaient confirmés que les ministres de gauche ne montreraient pas plus l’exemple lorsque soumis à la tentation…
Deuxio, il est croustillant d’écouter les ténors du parti socialiste s’égosiller sur la corruption du gouvernement par les « pouvoirs de l’argent ». Le « système Sarkozy » serait corrompu selon Ségolène Royal. A n’en point douter, elle se pose moins de questions quand il s’agit de faire financer son bureau boulevard Saint Germain par le multi millionnaire Pierre Bergé…
Entendre Bertrand Delanoë parler de France cabossée nous fait hurler de rire.
Lui qui pratique le clientélisme dans des proportions inconnues jusqu’alors est effectivement un expert de ce qui est cabossé, telle Paris par ses travaux et autres gaspillages.
Rues défoncées, trottoirs sales, stations de Velib’ montées puis démontées, fêtes, plages et autres parades inutiles, c’est en fait le parisien qui est cabossé !
Ou encore Martine Aubry, qui a, elle aussi, fait partie de gouvernements Mitterrand, durant lesquels liaisons incestueuses entre argent et monde politique étaient non seulement fréquentes et régulières mais ne choquaient pas comme aujourd’hui.
Car Mitterrand a bien connu lui aussi, et goulûment apprécié, les financements des industriels. Riboud père, président de ce qui n’était que BSN, devenu Gervais-Danone pour devenir Danone, aujourd’hui dirigé par son fils, ne cachait pas son amitié pour le père François. Mieux encore quand ce dernier était encore à la droite de l’échiquier politique, c’était un certain Eugène Schuller qui le finançait.
Eugene Schuller, fondateur de l’Oréal, père de Liliane….Bettencourt…Le monde, vous le voyez, cher lecteur, est petit !
Mais le problème se situe aussi sur le fond.
En effet, en déclarant l’hallali sur Woerth et sur Woerth seul, la gauche met aussi en avant primo une erreur de Sarkozy.
N’était ce pas lui qui au début de son mandat déclarait qu’il fallait ouvrir plusieurs fronts de réforme à la fois afin de diviser ses opposants. En se concentrant sur celui des retraites,il commet l’erreur qu’il reprochait précisément à ses prédecesseurs d’avoir commise!
Encore récemment il raillait Obama d’avoir comme seul objectif de faire passer la reforme de la santé….
Mais si la gauche politique se déchaine, les syndicats sont d’un étonnant silence en ce moment. Comme s’ils retenaient leur souffle afin que Woerth [reste assez longtemps et]fasse passer la loi qui facilite leur entrée dans les entreprises de moins de dix salariés…
La gauche, par ses éructations, tente aussi de masquer pauvreté de son offre sur l’impérieuse nécessité de reformer le régime des retraites. Mais personne n’est dupe.
Enfin, en hurlant à la corruption, elle ne comprend pas qu’elle donne la nausée aux Francais pour toute la classe politique. 60% de nos compatriotes suivant un récent sondage pensent que les politiques sont « tous pourris ».
Belle réussite.
Ce haro sur le baudet détourne avec succès les électeurs des partis principaux….pour les orienter vers les partis marginaux, comme le FN avec une Marine qui revendique qu’elle lave plus blanc.
2012 sera donc à plus d’un titre un test important et intéressant, Jean-Marie ayant passé le flambeau à un successeur dont il y a fort à parier que ce sera sa fille.
Pour la gauche, si elle continue sur cette voie, 2012 pourrait devenir une triste dixième commémoration du 21 avril 2002 où le candidat PS fut sorti par…le FN.
Mais gageons que Martine Aubry voit le danger, et oriente ses choix pour aller dans le sens des électeurs.
Ainsi n’a t elle pas choisi un lieu modeste pour la réunion des ténors du PS qui se déroulait samedi à Paris, le Carrousel du Louvre ????
P.S. Si vous voulez d’autres détails sur le sujet
http://www.delanopolis.fr/Liliane-Bettencourt-sous-le-regard-d-un-grand-ancien-_a829.html
Nicolas Hayek n’était pas une Swatch
juin 29, 2010 on 7:12 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, International | Commentaires fermésLa preuve que Nicolas Hayek n’était pas une Swatch, c’est qu’il est mort de façon tout à fait inattendue, à 82 ans, dans les bureaux de sa société. Alors que, d’une montre de qualité, on peut tout attendre, mais pas l’inattendu.
Inattendu est peut être le mot qui résume le mieux cet homme d’origine libanaise qui a non seulement sauvé mais carrément réinventé l’horlogerie suisse. Rappelez-vous, cette industrie fière de sa qualité qui produisait non seulement des montres de luxe -un petit créneau- mais l’essentiel des montres de qualité qui marquaient l’adolescence des enfants de bonne famille, ou un certains succès pour les adultes.
Oui, mais voilà, comme dans nombre d’industries, le coût de production suisse a fait grimper les prix et ouvert la porte à des concurrents plus affutés. Et l’évolution technologique a permis de créer des montres électroniques et des montres à quartz, plus précises et moins coûteuses que les mécanismes suisses. D’où le déclin de l’industrie suisse, pourtant emblématique de ce pays.
C’est là qu’est entré en scène Hayek, avec une combinaison de marketing génial, innovant et de production rigoureuse. Il créé la marque « Swatch », presque comme « switch », « changer » en anglais, et offert une gamme à la fois à la pointe de la modernité et d’un prix suffisamment bas pour que chacun puisse s’en offrir soit une soit plusieurs. Le tout avec un marketing planétaire agressif, qui a rapidement fait de Swatch une marque mondiale, la première dans ce créneau. Ce qui lui a donné un volume lui permettant de produire, même en Suisse, à des coûts sans concurrence. Le cercle vertueux était bouclé, et Swatch n’a cessé de croître en taille et en rentabilité.Le tout dans la durée. A la fin des années 80, des professeurs de marketing des plus grandes universités se demandaient comment Swatch réussissait à durer aussi longtemps…

Le marketing génial de Hayek jusque sur les immeubles...
Nicolas Hayek s’est même offert au passage certaines des plus belles marques de montres suisses traditionnelles, comme Bréguet, Blancpain, Omega ou Longines. Et pour tout ce beau monde, y compris ses concurrents, Swatch vend des composants sortis de ses usines, qui combinent performance de pointe et coût ultra-compétitifs.
En inventant le « Swatchbeat », sorte de temps universel, il imaginait même battre la mesure de l’heure à l’échelle planétaire. C’est également lui qui a pour une bonne part inspiré le véhicule citadin Smart.
La question que se pose JusMurmurandi aujourd’hui est la suivante: quand on voit un « homme providentiel » comme Hayek transformer à lui seul une désindustrialisation apparemment inévitable en succès retentissant, avec 5 milliards de franc suisses de chiffre d’affaires, et 23.000 employés dans 160 usines à la clef, est-il judicieux de lui contester le droit de se payer comme un roi et de vivre comme un nabab?
Puisqu’il est de bon ton, en France, de « détester les riches », comme l’a si bien dit François Hollande, et de vouer à l’enfer de l’immoralité tous ceux qui ont un revenu, un capital, une situation ou des habitudes qui dépassent la classe moyenne, fallait-il détester Nicolas Hayek, cet entrepreneur de génie, ce fabuleux créateur de richesse, cet homme qui, avec ses entreprises, a payé tant d’impôts qui ont permis aux politiques d’avoir des moyens d’agir?
JusMurmurandi pense tout le contraire, et salue la mémoire de Nicolas Hayek, homme génial, espèce en voie de disparition
Parce que vous le valez bien…
juin 27, 2010 on 4:37 | In Economie, Europe, France, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésTrouver un point d’équilibre est toujours un exercice délicat, voir difficile.
Prenons quelques exemples.
La réunion du G8 qui a lieu au Canada.
Les pays d’Amérique du Nord ne veulent pas entendre parler de restrictions budgétaires. Les Etats Unis ont peur qu’en réduisant la dépense fédérale, ils n’enclenchent une récession qui sera pire que le gouffre financier qu’ils sont en train de créer en faisant marcher la planche à billets.
Les Européens tremblent à l’idée qu’en ayant de trop gros déficits, la notation des différents pays concernés soit dégradée.
Si la note d’un pays est dégradée comme cela a récemment le cas de la Grèce, il y a plus de difficultés à se refinancer, les ressources coutent plus cher, et on démarre un cercle vicieux.
Si l’on restreint trop la dépense d’état, en réduisant le nombre de fonctionnaires par exemple, on initie un cycle déflationniste: chômage, moins de rentrées d’impôts divers et variés (TVA, IR, IS…).
Bref il faut trouver un équilibre fin.
Virtus in medias res, disaient les Latins.
Autre exemple la fortune de Me. Bettencourt.
Elle est estimée à 17 milliards d’euro.
Liliane Bettencourt est résidente fiscale française, tandis qu’elle est le premier actionnaire d’un des fleurons français en l’Oréal.
Alors faut il lui chercher des poux pour quelques dizaines de millions du mauvais coté de la frontière qui pourraient l’inciter à partir de France, ou encore tout simplement à vendre ses actions à l’autre gros actionnaire de l’Oréal, le suisse Nestlé?
Pas certain que le siège d’un l’Oréal devenu helvète reste à Clichy la Garenne, n’est ce pas?
On n’ose imaginer les conséquences d’un tel départ.
Prenez enfin le cas du procès Kerviel.
Il est embauché par la Société Générale en tant que trader.
En 2005, déjà, il aurait joué avec le feu et serait passé près du licenciement.
La Générale le garde.
Il continue à engager les fonds de la banque, pour terminer fin 2007 avec des engagements qui se montent à 50 milliards d’Euro.
Il est licencié.
Bouton, le patron de la banque, décide de déboucler les positions en urgence et génère une perte de 4,9 milliards d’Euro.
Qui est coupable?
La banque, de l’avoir embauché alors qu’elle dit aujourd’hui que c’est un escroc et un esprit déviant??
La banque, qui n’aurait pas crée les protections informatiques suffisantes pour empêcher un trader malin au sens premier du terme de passer au travers des mailles du filet sans que quiconque ne déclenche une quelconque alarme (ce qui est différent, vous le noterez, de ne rien voir….).
Ou encore Kerviel qui aurait violé le système pour arriver à cette position invraisemblable qui risquait de faire couler la banque??
Lorsque que l’on écoute une partie et puis l’autre,elles se renvoient la balle.
Tous responsables, personne coupable??
L’équilibre est donc une chose délicate, sensible, à manipuler avec précaution, avec soin.
Difficile à notre époque où nous sommes submergés d’informations, qui disent blanc, noir mais rarement gris, et où il est recommandé d’avoir une opinion « équilibrée » sur tout et sur rien,tout à la fois.
Restez donc avec nous, cher lecteur, pour que nous ayons le plaisir de partager notre avis avec vous.
Parce que vous le valez bien….
Liliane, fais les valises !!
juin 22, 2010 on 7:20 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | 2 CommentsGeorge Marchais ne manquait pas d’humour lorsqu’il dicta à sa femme Liliane de faire ses valises pour rentrer de Corse à Paris.
Aujourd’hui, on serait tenté de ressortir ce fameux cri de guerre, mais pour de toutes autres raisons.
Nous avons déjà parlé, brièvement, de l’affaire Bettencourt qui oppose une mère milliardaire et sa fille, la seconde soupçonnant la première depuis bientôt trois ans de faire preuve de largesses avec son entourage qui abuserait de sa générosité…et dilapiderait l’héritage familial.
Le problème, c’est qu’au sein de la structure chargée de gérer sa colossale fortune (elle est l’héritière de l’empire l’Oréal, qu’elle co-possède avec le suisse Nestlé) travaille l’épouse du Ministre du Travail, Eric Woerth.
Là où cela se corse c’est qu’avant d’occuper ces fonctions de Ministre du Travail, il était Ministre du Budget rattaché à Christine Lagarde Ministre de l’Economie.
Or selon un site internet d’information, un maître d’hôtel aurait enregistré des conversations entre Me. Bettencourt et son majordome quant à des biens qu’elle possèderait à l’étranger et qu’elle aurait « omis » de déclarer afin d’éviter qu’ils ne soient soumis à l’ISF.
En bref, si les enregistrements sont authentiques, elle serait soupçonnée de fraude fiscale.
Alors cela déchaine les chœurs des vierges de gauche, qui oublient la présomption d’innocence, trop content de se livrer à un lynchage ministériel aussi hâtif que violent.
Ce n’est pas JusMurmurandi qui soutiendra Eric Woerth à titre personnel, pour avoir brandi une liste de personnes qui auraient elles aussi tenté d’ »abriter » des actifs à l’étranger, à la mode « lutte finale », en fin d’année dernière.
Il faut tout d’abord rappeler que la France est l’un des tout derniers pays à avoir un impôt aussi stupide que peu rentable comme l’ISF.
L’Italie, que toute l’Europe moque avec son Président du Conseil aux mœurs politiques pour le moins bizarres, a ainsi fait revenir presque 100 milliards d’Euro et rapporter 5 milliards à l’Etat italien en accordant une amnistie.
Me. Bettencourt a, d’après Me Lagarde, payé quatre cent millions d’Euro d’impôts au cours des dernières années, ce que personne ne peut qualifier d’être une peccadille.
Alors oui, il faut que chacun paie ses impôts suivant ses revenus et ses actifs (rappelons que 45% des ménages français n’acquittent aucun impôt sur le revenu…).
Mais faisons bien attention à ne pas attiser la haine sociale.
A ne pas faire comme Eric Woerth et brandir des listes de contribuables, comme il le fit à la fin de l’année dernière. Car ce même type de prise à parti le vise lui et son épouse aujourd’hui, et il doit bien se mordre les doigts d’avoir tenté de jouer les Robespierre de Bercy…alors même qu’il ne s’y trouve plus.
Cela engendre un climat des plus détestables, que les Français en plus sont trop contents d’attiser comme les enfants aiment souffler sur les braises du feu.
Du feu qui nous fera mal à tous au portefeuille, si Liliane et un certain nombre de ses confrères et consœurs, allergiques à cette mise en avant, craintifs de l’échéance présidentielle qui se rapproche en cas de changement de majorité venait justement à faire ses valises pour aller rejoindre acteurs, musiciens et autres….joueurs de football à l’étranger.
L’Afghanistan au paradis, et la Belgique en enfer
juin 15, 2010 on 5:57 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Europe, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermésS’il y a un pays qui ressemble à l’enfer, c’est bien l’Afghanistan. Un pays envahi par l’un ou l’autre de ses voisins à intervalles réguliers, occupé par la coalition américano-centrique ces 9 dernières années, ensanglanté par sa lutte contre les Taliban, déchiré par les rivalités internes, ethniques, tribales ou religieuses, ravagé par la corruption, gangrené par l’argent de la drogue qui est, outre l’aide internationale, quasiment la seule ressource du pays.
Sauf qu’une étude toute récente publiée par les Américains sur la base des recherches faites par les Soviétiques révèle que le sous-sol afghan serait en fait très, très riche: 1000 milliards de dollars de ressources naturelles. De quoi, s’il était bien utilisé, transformer cet enfer en Eden…
Rien à voir, bien sûr, avec la Belgique. Ce petit pays confortable, où il faut fait bon rire, où l’immobilier coûte une fraction de ce qu’il coûte en France, où l’exil fiscal a un délicieux goût de moules-frites, et un son de rire jovial et accueillant. Bref, par rapport à Kaboul, Bruxelles a tout du paradis.
Sauf qu’une élection toute récente vient de mettre en tête un parti qui a pour objectif de parachever le démantèlement de la Belgique. Les Flamands, plus prospères, en ayant assez de traîner le boulet wallon dont la prospérité ancestrale, fondée sur le charbon et l’acier, n’a pas perduré.
On imagine les affres d’un tel démantèlement. Qui va se retrouver avec un passeport wallon et qui avec un passeport flamand? Si c’est sur une base géographique comme lors de l’éclatement de l’U.R.S.S., cela va donner des nationalités multiples au sein d’une même famille. Et comment démembrer les services publics, les organismes de retraite ou de santé, comment réécrire les traités internationaux dont la Belgique est signataire? Et, par-dessus tout, comment traiter Bruxelles, qui n’est ni proprement flamande ni wallonne?
Si cela devait arriver, il y a fort à parier que l’ex-Belgique serait bien bientôt surnommé « l’Afghanistan de l’Europe »…
Sauf que, bien sûr, l’Afghanistan ne deviendra pas un paradis, ni la Belgique un enfer. Il y a longtemps que le monde a cessé de croire que les Afghans puissent un jour devenir « sages », et les Belges sont trop sages pour devenir fous…